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12 juin 2015

Divers (1)




Edesse (525) - Parcours personnel dans le Manuscrit de Skylitzès

 
 
Parcours personnel dans le Manuscrit de Skylitzès
Pierre de Riedmatten,
Président de MNTV

1- La gravure de l’arrivée du Mandylion à Constantinople


l’arrivée du Mandylion à Constantinople
Tous les spécialistes du Linceul de Turin ont entendu parler du manuscrit de Jean Skylitzès, détenu par la Bibliothèque Nationale de Madrid. Il serait plus précis de dire que la plupart ont vu seulement une reproduction de la fameuse gravure montrant l’arrivée à Constantinople de l’image d’Edesse ou » Saint-Mandylion « , le 15 août 944. Selon le père Dubarle , A. Grabar aurait été le premier à en parler, dès 1935, mais le fait était alors passé inaperçu ; et ce n’est qu’au début des années 1990 (grâce notamment au frère Bonnet-Aymard) que cette gravure a été révélée au public initié. La figure 1 ci-après reproduit une photo (récente) de cette gravure. Mais, très vite, ce document unique a posé un problème. Sur la première reproduction publiée pour les lecteurs de MNTV , en noir et blanc et de qualité médiocre, je pensais, sans doute comme beaucoup d’autres, voir le Linceul déployé sur l’épaule du messager, et l’empereur Romain I° Lécapène embrasser la tête du Christ figurant dessus, bien qu’elle soit présentée un peu décalée par rapport au tissu :  » pour bien rappeler que le linge porte une image – disait alors le Père Dubarle – l’artiste a représenté la tête sortant en relief de l’étoffe…qui fait plusieurs plis pendant vers la terre, puis rejoint le bras et l’épaule du présentateur….L’illustration exprime l’idée que l’on se faisait alors des dimensions réelles du linge porteur de l’image « .Cependant, sur la reproduction en couleurs, et selon les nouveaux commentaires du Père Dubarle, publiés un peu plus tard par MNTV , il semblait bien qu’il y ait en réalité deux objets : le tissu lui-même, rose, et dont la longueur apparente semblait parfaitement cohérente avec le Linceul de Turin ; et un tissu distinct, blanc, apparemment muni de  » franges  » au-dessus de la tête du Christ, et placé en dehors du tissu rose.

2- Identification du Mandylion avec le Linceul

Plusieurs spécialistes ont alors estimé que l’on ne pouvait pas identifier le Linceul de Turin avec le  » Mandylion  » d’Edesse, objet que d’autres documents avaient déjà reproduit sous la forme d’un tissu de faibles dimensions et montrant uniquement le visage du Christ ; le mot  » mandylion  » dérivé de l’arabe  » mandil  » pouvait d’ailleurs signifier – paraît-il –  » mouchoir  » ou  » serviette « . Certains y ont même vu le Voile de Véronique. Ian Wilson avait été pourtant le premier, et semble-t-il contre l’avis général à cette époque (à la fin des années 1970), à proposer la thèse de l’identification entre les deux objets , en se basant sur de très sérieux arguments et sur des observations pertinentes (mais il ne connaissait pas alors la fameuse gravure).
O. Célier rejetait cependant l’hypothèse de l’identification , en se basant notamment, comme d’autres auteurs, sur l’inventaire des reliques détenues à Constantinople en 1201, inventaire fait par Nicolas Mésaritès selon lequel les linges sépulcraux étaient distincts du  » Soudarion  » ; le Mandylion n’aurait été alors qu’une copie du seul Visage. Dans son étude (très sérieuse par ailleurs) sur la légende du roi Abgar et la doctrine d’Addaï, parue en 1993 , A. Desreumaux rejetait également cette hypothèse,  » due seulement à l’ignorance de l’américain Ian Wilson… et répétée avec la complaisante légèreté de certains journalistes  » ; mais il n’indiquait aucunement ses propres raisons.
Pour ma part, je considérais d’une part la volonté primordiale des empereurs de Byzance pour rassembler tout ce qui touchait à la Passion du Christ, et d’autre part leur violence, voire leur très grande cruauté dans les opérations tant militaires que civiles . Aussi, le  » prix  » exorbitant mis par Romain I° Lécapène pour obtenir uniquement cet objet, à la fin d’un siège de plusieurs mois devant Edesse (restitution de deux cent prisonniers arabes, don de douze mille couronnes en or, promesse d’immunité,…), ne pouvait s’expliquer que s’il s’agissait d’un objet tout à fait exceptionnel : l’image d’Edesse, dite  » acheiropoïete  » c’est-à-dire  » non faite de main d’homme « , était alors reconnue, semble-t-il, comme le véritable témoin des traits physiques du Christ.
Le père Dubarle apportait d’ailleurs, en 1997, une preuve de l’identification du Mandylion d’Edesse avec le Linceul de Turin, avec sa traduction complète de l’homélie de Grégoire le Référendaire , prononcée le 16 août 944 dans l’église des Blachernes, le lendemain de l’arrivée triomphale de la relique à Constantinople. En effet, aux paragraphes 25 et 26 de son homélie, Grégoire le Référendaire décrit la totalité de l’image d’Edesse, en montrant bien qu’il ne s’agit pas d’une peinture, et en distinguant l’image corporelle (obtenue selon lui par les sueurs de l’épreuve de Gethsémani) et l’image sanguine (due ensuite à la mort sur la croix):  » Car ce ne sont pas les moyens grâce auxquels la peinture forme les images…qui ont aussi dessiné le resplendissement…Le resplendissement… a été empreint par les seules sueurs d’agonie du visage du Prince de la vie, qui ont coulé comme des caillots de sang… Ce sont elles les ornements qui ont coloré la réelle empreinte du Christ, car l’empreinte, depuis qu’elles ont coulé, a été embellie par les gouttes de sang de son propre côté. Les deux choses sont pleines d’enseignements : sang et eau là, ici sueur et image…Elles proviennent d’un seul et même être « . En même temps, le codex Pray, redécouvert par le professeur Lejeune (à la fin des années 1980 à Budapest), et daté sans conteste des environs de 1195, permettait de comparer le Linceul de Turin (et la copie de Lier en Belgique, datée de 1516) avec la miniature de ce codex, où l’on voit également les fameux quatre trous en L, ainsi que le Christ étendu nu avec seulement quatre doigts à chaque main . On pouvait donc maintenant identifier, sans erreur possible, le Linceul actuellement à Turin avec la relique détenue à Constantinople avant 1204, et sans doute avec l’image d’Edesse,  » non faite de main d’homme « , qui montre non seulement le visage mais également la plaie du côté.

3- Voyage à la B.N. de Madrid

Restait à essayer de comprendre la volonté de l’artiste dans la gravure du manuscrit de Skylitzès. N’ayant pas réussi à obtenir une plus grande reproduction, où je puisse voir davantage de détails, je décidais d’aller voir sur place, à la B.N. de Madrid, le fameux manuscrit. Bien que n’étant ni historien, ni accrédité par une quelconque société culturelle (en dehors de notre association MNTV), je réussis à pénétrer jusqu’au  » saint des saints  » (en mai 2002) ; et j’ai donc pu accéder au fac-similé du manuscrit proprement dit.
Le manuscrit établi par Jean Skylitzès est en fait ce que nous appellerions aujourd’hui une bande dessinée, qui relate la vie quotidienne à Constantinople entre le IX° s. et le milieu du XI° s. (de 811 à 1057, selon une publication du CIELT ) ; dans cette sorte de gazette, chaque événement n’a pas toujours un rapport direct avec l’événement précédent ; ainsi, l’arrivée du Saint-Mandylion ( » ? ») le 15 août 944 est-elle suivie d’un problème concernant deux frères siamois attachés par le dos !
Dans un format imposant (environ la taille d’un psautier de monastère), le manuscrit comporte plus de deux cent feuilles de parchemin, écrites recto-verso, avec une ou plusieurs illustrations à chaque page (574 dessins au total, selon A. Grabar ). Il a fait l’objet, en 1965, d’un inventaire en espagnol, par Sebastian Cirac Estopanân, directeur de la Section de philologie grecque et byzantine de l’Université de Barcelone, lequel a commenté ainsi l’ensemble des gravures : pour chacune d’elles, après avoir traduit le texte grec associé, il donne des détails sur l’état actuel de conservation de la gravure, puis il donne un commentaire sur la scène représentée.

4- Analogies avec deux autres gravures du manuscrit

Ne disposant que de peu de temps, j’ai pensé à parcourir l’ensemble du manuscrit pour essayer de détecter d’autres gravures présentant aussi un long tissu rose, ce qui aurait pu ouvrir la piste d’autres évènements relatifs à l’image venue d’Edesse (et donc peut-être au Linceul de Turin).
J’ai trouvé ainsi deux autres gravures qui se rapportent non pas au Linceul directement mais à des reliques touchant le Christ ; elles sont reproduites ci-après (fig. 2 et 3), et je donne ci-dessous  » ma  » traduction des commentaires établis par S. C. Estopanân (que la B.N. de Madrid m’a envoyés).
Gravure n° 508 p. 205 b :

Gravure n° 508 p. 205 b
 » La citadelle et la totalité de la ville d’Edesse étant occupées par les forces impériales de Georges Maniakès, la supposée lettre autographe de Jésus-Christ à Abgar fut trouvée, que le vainqueur envoya à l’empereur à Constantinople. … Sur la légende de gauche, il est écrit :  » Maniakès envoie la lettre d’Abgar à l’Empereur  » ; sur l’autre légende, on lit :  » Celui qui porte la lettre « . Auprès de l’empereur est écrit son nom. Avec les légendes, on peut interpréter facilement les trois épisodes de l’illustration : la remise de la lettre à un émissaire par Maniakès ; le transport de celle-ci sur le chemin jusqu’à l’empereur qui la reçoit. A gauche, édifice conventionnel à Edesse ou Samosate, avec la salle où Maniakès, debout, dépose la lettre de Jésus-Christ à Abgar dans un voile que l’émissaire porte sur ses mains. Au milieu, l’émissaire de Maniakès, penché et pliant les genoux, porte, sur le tissu [tenu] dans ses mains, la lettre qu’il va remettre à l’empereur. A droite, édifice conventionnel qui représente le palais impérial,…la salle avec le trône ; assis sur celui-ci, avec son manteau et sa couronne, l’empereur Romain Argyre… ».
[Pour mémoire, en recoupant ces éléments avec l'histoire de Byzance , selon laquelle Georges Maniakès fut le général en chef de Romain Argyre, l'événement se situe vers 1033 ; certains auteurs le situent en 1032].
Gravure n° 513 p. 207 verso :

Gravure n° 513 p. 207 verso
 » L’empereur Michel IV, le Paphlagonien, fut possédé par le démon ou par son enfermement dans la folie…. Alors fut envoyé de Constantinople vers [le patricien] Constantin Dalassène l’eunuque Constantin Phagitzès, Paphlagonien également et familier de l’empereur, lequel…apporta les reliques suivantes : la Sainte Croix, la toile avec l’image de Jésus-Christ, la lettre autographe de celui-ci pour Abgar, et l’image de la Mère de Dieu….. La miniature illustre deux moments de la nouvelle intrigue de Jean, frère de l’empereur, contre Constantin Dalassène… : quand Jean envoie les reliques sacrées à Dalassène pour prendre les serments d’assurance ; et quand Dalassène les reçoit.…A droite, édifice conventionnel qui représente le palais impérial… ; Jean, assis sur une estrade, remet un coffret (en forme d’arche) contenant les saintes reliques à l’eunuque Phagitzès, lequel, incliné,… les reçoit dans ses mains couvertes d’un voile ».
[Pour mémoire, cet épisode se situe quelques années après le précédent, l'empereur Michel IV ayant succédé à Romain Argyre].

-5 Nature du tissu rose de la gravure du transfert du Mandylion

Des deux gravures ci-dessus on peut déduire, me semble-t-il :
- qu’au moins pour les reliques très sacrées, l’usage était de ne pas les toucher à mains nues, mais avec un interface de protection et dans une attitude de grand respect ; dans le dessin de gauche de la gravure n° 513, Constantin Dalassène et l’eunuque Phagitzès touchent ensemble le reliquaire avec leurs mains, mais le coffre peut constituer l’interface de protection qui les empêche de toucher à mains nues les objets sacrés eux-mêmes ;
- que le voile de protection, de couleur rose, a une taille démesurée par rapport à la lettre du Christ à Abgar (gravure n° 508), le voile passant par dessus l’épaule de l’émissaire (la taille du voile est plus normale dans l’image de droite de la gravure n° 513 du reliquaire).
Si l’on revient maintenant à l’arrivée du Mandylion à Constantinople, le texte du manuscrit précise :
 » Le siège d’Edesse et la toile avec l’image du Christ  » (gravure n° 326 page131)
 » A cette époque, la ville d’Edesse fut assiégée par les forces impériales. Les habitants de celle-ci, devenus opprimés par toutes sortes de calamités, envoyèrent à l’empereur des légataires pour le prier de lever le siège, en échange de quoi ils donneraient la Sainte Image du Christ, c’est-à-dire la toile de la Sainte Face. Les conditions ayant été acceptées au nom de l’empereur, le siège fut levé ; la sainte toile avec l’image du Christ fut transférée à Constantinople, où l’empereur la reçut avec un faste splendide…La légende …dit :  » La sainte toile « ….Sur le côté droit, la miniature illustre la réception de l’image sacrée du Christ par l’empereur Romain [Lécapène] à Constantinople… Dans l’espace entre les colonnes de droite, groupe d’un évêque et deux clercs ; dans celui de gauche, seigneurs et dignitaires ou ministres accompagnant l’empereur ; au centre, un clerc qui porte l’image du Christ sur une toile [tenue]sur ses mains, et l’empereur qui va prendre la relique sacrée avec la même toile sur son épaule droite et sur ses mains. La Face du Christ est peinte sur une toile blanche.

7- Conclusion

Pour ma part, la question posée par les deux tissus représentés sur la gravure du transfert de l’image d’Edesse à Constantinople me semble élucidée.
Compte tenu de l’importance exceptionnelle de cette relique  » non faite de main d’homme « , il ne m’apparaît pas anormal qu’il y ait eu, selon la tradition antique, un voile de protection pour la transporter et la conserver.
L’exemple donné ci-dessus, par le voile totalement démesuré utilisé pour la supposée lettre du Christ à Abgar, permet de comprendre d’autant mieux la taille démesurée du tissu de protection (peut-être encore exagérée par l’artiste), si l’on considère le volume important que pouvait constituer le  » colis  » venant d’Edesse.
Le tissu blanc avec les  » franges  » serait donc bien le Linceul lui-même, et non pas une copie du Visage, comme certains auteurs l’ont imaginé .
Lors de leurs exposés au IV° Symposium International de Paris (en avril 2002), Ian Dickinson et J. Jackson ont montré l’existence, sur le Linceul de Turin, de plis transversaux régulièrement espacés tous les 1/8 de la longueur du tissu ( soit 21,6 pouces) . Ils ont donc supposé que le Linceul était replié autour d’une planche de bois, de 1,10 m en longueur (la largeur du Linceul) et d’environ 54 cm en largeur, soit une coudée . Certains spécialistes affirment que l’image d’Edesse n’avait peut-être pas encore été totalement déployée jusqu’à son arrivée à Constantinople.
Par ailleurs, il convient peut-être de relier le texte même associé ci-dessus au Mandylion,  » la sainte toile avec l’image du Christ « , avec les travaux du Père Dubarle sur l’envoi à Saint Louis, par l’empereur Beaudoin II, de la  » sanctam toellam tabulae insertam  » ( » la sainte toile insérée au tablel « ).
Quant à la représentation du Christ avec les yeux ouverts, sur le Mandylion d’Edesse, elle s’expliquerait assez bien, comme l’a supposé I. Wilson , si les observateurs n’avaient pas encore compris (contrairement à Grégoire le Référendaire) que l’Image du Christ ne s’était faite qu’après sa mort, car l’image était floue (comme celle que nous voyons sur le  » positif  » du Linceul. Il existe, à ce sujet, un texte ancien du Pseudo Syméon, reproduit par le père Dubarle , montrant qu’à l’arrivée du Mandylion à Constantinople, les enfants de Romain Lécapène ont eu beaucoup de mal à voir un visage, tandis que Constantin Porphyrogénète en distinguait les yeux.
N’étant pas historien, ni spécialiste des coutumes byzantines sur la manipulation des reliques, je laisse aux spécialistes compétents le soin de confirmer ou d’infirmer l’hypothèse ci-dessus.
 



Edesse (525) - Le mandylion

 
http://sites.univ-provence.fr/pictura/GenerateurNotice.php?numnotice=A6846
 
Le Mandylion (Monastère Dyonisiou, Mont Athos)
 
Datation : 1550
Sujet de l’image ou genre :
Sainte Face
Nature de l’image : Fresque
Lieu de conservation :
Mont Athos, Monastère de Dionysios, Aghion Oros
Notice n° A6846   (n°1 sur 1) 


Analyse de l’image :
     Dans les années 30 de notre ère, Hannan (ou Ananias, selon les versions) archiviste et peintre officiel du toparque d’Edesse Abgar V Ukama, dit le Noir (9-46), aurait peint le portrait du Christ sur un linge de coton blanc dont ce dernier venait de se servir pour essuyer la sueur de son visage. C’est la version la plus ancienne (Doctrine d’Addaï) et la moins miraculeuse de l’histoire. Ce linge aurait ensuite été collé sur une planche, en conservant les franges qui en décoraient la bordure, et ramené au roi Abgar, malade (lépreux ?), à Edesse. Mais très vite, il n’est plus question d’un peintre : Abgar ayant demandé au Christ son portrait, celui-ci s’essuya sur un linge et son image s’imprima miraculeusement, sans intervention d’une main d’homme (en grec, acheiropoietos ; en français, achiropiite ; version des Acta Thaddei). 
    Cette histoire est rapportée dans plusieurs textes apocryphes syriaques rédigés entre le IVe et le IXe siècle : la Doctrine d’Addaï (antérieure au VIe siècle), les Actes de Thaddée (remaniés au VIe siècle). Elle est reprise dans le Pseudo-Constantin, écrit vers l’an 945 à la cour de Constantin VII Porphyrogénète. Voir aussi dans Eusèbe de Césarée l’Épitre de Jésus Christ à Abgar roi d’Édesse (où il n’est pas question d’image). 
    Le Christ aurait envoyé un message à Abgar : « Je te fais parvenir ce linge sur lequel l’image non seulement de ma face, mais de tout mon corps a été divinement transformée. » Abgar guéri de sa maladie se serait converti au christianisme. Les successeurs d’Abgar étant revenus au paganisme, l’évêque d’Édesse aurait caché l’image miraculeuse à l’intérieur d’un mur, et se servant d’une lampe à huile, l’aurait fixée contre une tuile, où elle se serait miraculeusement redupliquée, donnant naissance au Keramion.
    En 525, une inondation détruit la ville d’Édesse. Lors de sa reconstruction, on découvre un linge caché dans une niche au dessus de la porte Ouest de la ville, portant une image du Christ. Ce linge, sous le nom de Mandylion, est alors identifié au portrait qui aurait été offert à Abgar. Dans une autre version, l’image est redécouverte à la veille de l’invasion perse grâce à une vision de l’évêque d’Édesse. L’huile qui continuait à brûler dans le mur et coulait de l’image aurait servi à repousser les Perses.
    L’empereur Justinien fait construire en l’honneur du mandylion un sanctuaire : la cathédrale Saint Sophie d’Edesse. C’est à cette époque qu’apparaît dans l’art une iconographie du Christ vu de face. Le mandylion passe ensuite aux mains des musulmans. Les califes de Bagdad le remettent à l’évêque Abraham de Samestate. En 944, le Mandylion arrive à Constantinople, où il est conservé à la chapelle Sainte-Marie des Blachernes, la chapelle du palais impérial.
    Le Mandylion disparaît en 1203 lors du pillage de Constantinople par les Croisés. Il serait passé en France, à Lirey. Mais le Suaire conservé à Turin, s’il est le même que celui de Lirey, daterait du XIIIe ou du XIVe siècle...

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