Étienne Chouard – La France n’est pas une Démocratie

De la démocratie : la vraie, celle qui serait capable de nous sortir du pétrin.

Source : http://news360x.fr/etienne-chouard-la-france-nest-pas-une-democratie/

D’une prétendue constitution sur laquelle on nous consultait pour l’Europe en 2005, s’est passé quelque chose qui a transformé ma vie : j’ai cherché à répondre à mes détracteurs. Je me suis alors aperçu que c’était le regard des autres qui était en train de me transformer. Et c’est le même ressort, c’est cette énergie qui est une vieille affaire que les Athéniens appelaient LA VERGOGNE : le citoyen donnait de l’importance au regard des autres, ça le poussait à la vertu ; ensuite, l’intention d’être vertueux en naissait ; et la réprobation des autres incitait chacun à ne pas sortir de la vertu. Ce qui fait que la vergogne est ce qui maintient le bon citoyen à se donner du mal pour chercher la cause des injustices sociales.

Il faut remettre les mots à l’endroit.

Des mots qui sont à l’envers depuis au moins 200 ans. Il faut penser de bonnes institutions pour nous pousser à la vertu, et il faut nous empêcher cette dérive à laquelle nous assistons depuis deux cents ans de l’intérêt général pour le bien commun. La cause des causes que proposait d’identifier Hérodote est à trouver parmi toutes les causes pour déterminer l’origine de tous ces empêchements qui entravent les résistances, et de toutes ces luttes dont la variété des formes n’est que l’effet des injustices sociales, parce que les résistances ne sont que des conséquences, même multifactorielles, d’autres causes qui précèdent. La variété des sujets se perçoit sous forme d’arbre. Il y a une cause commune à toutes ces arborescences d’impuissances : l’impuissance populaire est donc née de l’impossibilité pour les gens « bien », les gens normaux, de résister. Ils n’ont pas le pouvoir de résister même quand ils passent leur vie à agir et proposer des alternatives. Pourquoi ?

Cette impuissance politique vient de la constitution.

Les élus sont non révocables, candidats ne sont pas choisis par le peuple, la monnaie est privatisée parce que rien n’est prévu pour l’en empêcher, bref, toutes nos impuissances sont programmées partout dans le monde. Ce n’est pas un complot. C’est un processus universellement partagé, parce que ceux qui écrivent la constitution ont un intérêt personnel à ne pas écrire la puissance du peuple. Nous les laissons écrire ce qui nous prive de notre pouvoir populaire et démocratique.