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Blog VOM : Géopolitique - Mondialisation - Société- Religions - Spiritualité - Actualité...
12 juin 2015

Réflexions sientitiques



http://perso.orange.fr/adelin/

LES EXPERIENCES DE MORT IMMINENTE

de Daniel Maurer
 
 
L’ouvrage de Daniel Maurer traite de problématiques qui non seulement font l’actualité mais fondent aussi l’avenir de nos sociétés. Elles sont cruciales bien qu’elles passent relativement inaperçues dans le flot d’information qui nous submerge. Les médias se font l’écho d’un intérêt croissant de nos contemporains pour la « question spirituelle », qui tendrait à dépasser le cadre des religions en place, et illustre une quête de sens plus que jamais vivace. De son côté la science découvre l’insondable, les prémices et les manifestations d’une conscience humaine aux possibilités littéralement « incroyables ». Des Expériences de Mort Imminente (EMI) à l’extase mystique, le panorama extraordinaire des états modifiés de conscience fournit un faisceau d’éléments convergents en faveur de l’hypothèse d’une indépendance et d’une possible survie de la conscience au corps physique.
Bien que cela puisse sembler absurde ou simplement « trop beau pour être vrai », cette hypothèse mérite qu’on s’y attarde sans attendre le crépuscule de son existence, car c’est à une relecture de la vie elle-même qu’elle invite. Il ne s’agit pas en effet de bâtir une théorie de l’après-vie mais bien de donner du sens à notre être-au-monde, ici et maintenant.
La traque de la conscience dans ses aspects multiples est aujourd’hui en cours dans de nombreux laboratoires de neurologie. Les sciences humaines, la philosophie, sont conviées à la réflexion et, quand le dialogue est possible, les religions ont également leur éclairage à apporter. Des travaux les plus récents, il ressort que l’expérience spirituelle est désormais corrélée à des états particuliers du cerveau, mais qu’elle semble irréductible à ces états. C’est-à-dire que le point de vue dit « réductionniste », selon lequel la conscience n’est que le produit de l’activité du cerveau, est considérablement mis à mal. Comme le montre Daniel Maurer, le véritable problème est posé par des expériences vécues par des personnes dont le cerveau ne fonctionnait pas pendant une durée établie, ceci dans un cadre médical contrôlé. Notre cerveau semble présenter une interface dont l’inactivation permettrait d’accéder à un champ d’information et de conscience plus vaste, transcendant notre état ordinaire. Nous y existons dans un état sublimé, « hors » de l’espace et du temps, éprouvant une plénitude de sensations, d’émotions, de sentiments et de pensées. Cet état atteint son climax dans une sensation de fusion avec l’univers, un sentiment d’amour total et inconditionnel, et la certitude de posséder un savoir absolu !
La probable réalité objective de cette « supraconscience », selon le terme choisi par Daniel Maurer, est aujourd’hui attestée par d’éminents neurobiologistes comme Andrew Newberg, de l’université de Pennsylvanie. A la suite de publications dans des revues scientifiques aussi prestigieuses que Nature et The Lancet, la communauté scientifique prend désormais ces recherches au sérieux, même si beaucoup restent dubitatifs face à ce renversement de point de vue. Et il est quelques chercheurs audacieux pour affirmer que ni la conscience, ni la mémoire, ne peuvent être « stockées » dans le cerveau… La balle est dans le camp, ou le champ, de la physique.
Mais si la nature profonde de la conscience humaine se révèle être un champ qui nous relie à tous les êtres et à toutes choses — jusqu’à l’absolu — alors une relecture de l’héritage religieux s’impose également. Les discours figés par le dogmatisme né des jeux de pouvoir doivent retrouver leur portée symbolique. Il y a plusieurs chemins mais une seule vérité. Et il est également possible aujourd’hui de s’affirmer dans un cheminement spirituel laïque, qui n’emprunte pas nécessairement les voies de l’initiation ésotérique. Les chimères new-age et sectaires d’une « spiritualité facile » ne doivent pas non plus faire illusion. L’absolu reste ineffable, et l’homme n’est pas Dieu. La science rationaliste comme les religions tiennent à leurs dogmes, leurs « paradogmes » comme l’écrit Daniel Maurer, car de ces dogmes elles tirent leur pouvoir. Paradoxalement, science et religion se font tellement face qu’elles ne voient pas ce qui est autour d’elles et qui les réunit. La science est loin d’avoir percé les secrets de Dieu, mais elle est en train de découvrir l’homme dans sa dimension spirituelle. Cette véritable révolution ne doit pas être comprise comme une régression, elle semble au contraire porteuse d’un réel espoir de jours meilleurs pour l’humanité. Le travail de réflexion et de recherche de Daniel Maurer s’inscrit pleinement dans cet espoir et nous le fait partager avec raison et talent.
 
Jocelyn Morisson



http://www.paranormal-info.com/Quelle-attitude-scientifique.html

Quelle attitude scientifique ?

Par Alain Brémond, psychologue clinicien
Depuis Einstein, nous savons que l’étude d’un phénomène physique est relative au contexte de l’observation et qu’elle engage l’observateur ; elle n’est pas indépendante. Nous sommes alors obligés pour rendre compte d’une situation de dire de quel point de vue nous nous plaçons pour la décrire. Ainsi, celui qui vit une NDE ( de l’intérieur) n’a absolument pas la même place que l’observateur extérieur.
Avant d’aller plus loin, rappelons la problématique posée par la " réalité ". Nous devrions bannir ce mot de notre vocabulaire car il n’est pas définissable positivement. La réalité ne peut être autre chose que ce que nous sommes. Mais tant que nous croyons que nous sommes ceci ou cela nous n’y accédons pas car nous sommes voilés par " ceci ou cela ". Le corps physique est un voile, l’intellect est un voile, tant qu’il y a un moyen qui renseigne un sujet sur un objet extérieur, il y a " codage ". Tout codage est interprétation qui transforme l’objet " réel ". Notons aussi que la notion d’objet réel n’a de sens que du point de vu matérialiste.
Notre interprétation du monde n’est donc qu’une construction fonctionnelle et adaptée au fait que nous sommes des êtres humains. Nous voyons des livres ou des stylos et non des agglomérats d’atomes en mouvement. De même l’abeille décode le monde à la façon des abeilles et non des êtres humains. Ensuite, nous y projetons un sens afin de ne pas nous effondrer face au sentiment tragique de le vie. C’est-à-dire qu’elle mène à la mort, ce grand inconnu.
A la réalité donc, le scientifique n’accède pas, à cause des moyens mêmes qu’il se donne : son intellect, sa logique, sa raison. Il s’ensuit une lutte entre la conception matérialiste et spiritualiste du monde. Débat qui ne pourra jamais être tranché de l’extérieur, puisque c’est par l’être que nous sommes ancrés dans la réalité. Personne ne peut le démontrer à quelqu’un. Ce n’est pas un objet que l’on porte à la connaissance d’un sujet. C’est un processus intérieur de compréhension directe, auto-lumineux de réalisation. Et cela semble se passer dans le cadre des NDE.
Les critères de la preuve. Vrai parce que tout le monde y croit (le nombre). Vrai parce qu’on le sait depuis toujours (ancienneté de la connaissance), vrai parce que untel l’a dit (autorité en la matière), la science s’est de tout temps heurtée aux critères de la preuve. Donc les critères ont évolué avec l’évolution de la science. Actuellement les critères sont d’ordre statistique et expérimental. Les expériences renouvelables viennent confirmer ou infirmer les hypothèses théoriques (comme en physique) et les tests statistiques valident ou pas avec un pourcentage d’erreur estimé les affirmations initiales.
La science essaie d’expliquer comment les choses se passent. Elle ne dit pas pourquoi il en est ainsi. La science ne dit rien du sens de la vie. C’est une question qu’il ne faut pas poser à un scientifique car cela n’est pas de son domaine. Dire que la science progresse, c’est dire qu’elle ne prend pas en compte tous les faits physiques possibles. Dès lors, nombre d’entre eux peuvent être inexpliqués.
Les faits paraissant contraire aux lois actuelles de la physique peuvent entraîner au moins deux attitudes :
ils peuvent servir à remettre en cause une théorie. Un seul contre exemple peut faire avancer toute la science (personne ne revient de la mort. ; il suffit qu’un seul en revienne pour prouver le contraire) ;
ils peuvent être rejetés comme " faux témoignages " par des rationalistes qui ont une pensée rigide et qui refusent de remettre en question la science, c’est-à-dire eux-mêmes. Il est très difficile pour un scientifique de se remettre en question car il s’identifie à la science. Cela lui donne une position forte et stable sur le plan psychologique : ses fondations sont " en béton ".
Thomas Kuhn, dans son livre " la structure des révolutions scientifiques " (champ-Flammarion), a bien montré comment une nouvelle théorie voyait le jour. Il suffit d’attendre la mort du père de la précédente.
Dans le domaine des faits psychiques, nous nous heurtons aux mêmes difficultés ou plus encore. Le plus, c’est le cadre du psychisme : celui-ci est-il un épiphénomène du cerveau ou a-t-il un substrat autonome ? Autrement dit : matérialisme ou spiritualisme ? Dans le cadre du matérialisme, les lois physiques doivent être respectées.
Donc les faits physiques qui ne les respectent pas seront dénommés : faux, illusion, tromperie, supercherie, ou encore, délire et hallucination.
Un " voyage astral " ou une NDE pourra être étiqueté délire ou hallucination dans la grille d’interprétation médicale tout simplement parce que pour l’instant la médecine n’a pas mieux à proposer. A moins que le médecin en ait vécu une lui même. Dans le cas d’une origine spirituelle du psychisme, nous ne pouvons plus définir le cadre. Les explorateurs de ce monde ne peuvent pas être " scientifiques ". Nous avons expliqué pourquoi précédemment.
Le cadre de ce monde nous est très mal connu. Les grands mystiques (les maîtres de la connaissance spirituelle) nous ont surtout laissé entendre qu’on n’en pouvait rien dire avec les mots. Cherchons donc en silence. Enfin, contrairement à la science qui se transmet (savoir extérieur), nous devons tous chercher, car celui-ci est intérieur. Il entraîne un changement en nous qui ne peut se transmettre et non l’accumulation d’une connaissance. En somme il y aura de nombreux cas où l’expérience subjective de la personne ne sera pas classable si l’on accepte l’aspect spirituel du psychisme. Cela étant, discerner le vrai du faux dans le cas d’une expérience intérieure est très simple : il suffit d’être un Maître. C’est-à-dire que seul celui qui a déjà vu l’océan saura si son disciple lui parle d’un lac, d’une mare ou d’une goutte d’eau. Seul celui qui voit clair saura immédiatement si celui qui parle est mal voyant. Lorsque les disciples de Jésus-Christ parlaient en toutes langues, seuls ceux qui les comprenaient s’étonnaient de leur capacité ; les autres disaient : ils sont ivres.
Celui qui examine un témoignage doit être choisi dans son domaine approprié. Sinon il n’a pas la qualité d’expert et n’exprime qu’une opinion sans valeur certaine. Tout psychologue devrait être capable " d’écouter " un témoin de NDE. Pour qu’il puisse l’intégrer dans un cadre NDE il lui faudra être informé de ce groupe de population et de la littérature qui accompagne ces expériences. Pour la comprendre et discerner si ce témoin délire ou rapporte réellement son expérience, il vaudra mieux qu’il ait une connaissance approfondie des états de conscience modifié.
Qu’en est-il des médecins face aux NDE ? La médecine actuelle est physique et matérialiste. La plupart des médecins sont de ce courant. Difficile pour ceux là de concevoir une NDE, sauf s’ils y sont passés. Mais les médecins sont ouverts pour écouter ces témoignages et y réfléchir. Quant à mon investissement dans cette recherche, c’est tout simplement qu’il s’agit du mystère de l’être humain. C’est le domaine de tous et aussi des psychologues qui n’ont pas enfermé l’homme dans un aspect seulement terrestre et temporel.
Je concluerais sur l’aspect psychologique des témoignages de NDE. La NDE est un flash, ou plutôt un flash doué de la puissance d’un éclair. L’espace d’un bref instant, un autre aspect de l’homme a été dévoilé chez ceux qui n’en avaient pas encore conscience. Puissamment éclairés, certains témoins ont entrevu l’histoire de l’univers et tout aussi vite tout s’est refermé. Ils en sont ressortis éblouis et vivront continuellement cette expérience sous l’angle de l’idéalisation. Ceux qui, suite à cela, ont plongé dans les écrits mystiques se sont rendus compte que ceux-ci vivent ou ont vécu en quasi permanence dans ce bain d’amour et de vibrations subtiles. Mais il se produit aussi une adaptation à chaque niveau. Il faut être capable de supporter les rythmes de plus en plus puissants. D’autre part, le désir intérieur est d’aller chaque fois un peu plus loin, et tout degré passé est rendu un peu plus fade par celui nouvellement découvert. L’émerveillement initial lié à la découverte ayant disparu.Mais cela n’incite que davantage à s’enfoncer un peu plus chaque jour dans la mine aux joyaux.




http://www.paranormal-info.com/Reflexions-psychologiques-sur-l.html

Réflexions psychologiques sur l’impact des NDE

Par Alain Brémond, psychologue
Alain Brémond est psychologue. Nous lui avons demandé d’apporter sa réflexion à propos de l’impact produit par les NDE chez les témoins. Un impact que beaucoup considèrent toujours comme le produit de la psychologie du témoin. Là encore, le discernement est de mise.
La littérature des témoignages de NDE nous laisse penser que les expérienceurs (1) ont été intérieurement changés. Qu’est ce à dire ?
Ils ont connu un ébranlement intérieur, un tremblement de terre s’est abattu sur la maison du psychisme et des failles, des éboulements, voire une destruction complète s’est ensuivie. Dans un article précédent, j’évoquais un flash de conscience possédant la puissance d’un éclair.Mais un éclairage aussi puissant ne dure guère sinon il aveugle.
Il appartient aux expérienceurs d’entretenir la flamme (2) afin que le mystère entraperçu ne s’évanouisse pas avec la routine de la vie quotidienne.On pourrait dire que les sujets sont victimes d’une initiation spontanée, brutale avec un effet traumatique.Traumatique signifie alors, ancré dans les profondeurs psychiques et émotionnelles et lui confère une force de présence importante et permanente.
L’exemple des victimes d’attentat terroriste est significatif. Si je marche dans la rue, un endroit non dangereux habituellement, et qu’une bombe explose près de moi, il me faudra un long travail intérieur pour faire accepter à mon psychisme que la rue n’est pas constamment un endroit mortel.
Mais à la différence de l’aspect destructeur des attentats subis par ces personnes, la NDE entame les certitudes d’une vie, mais insuffle aussi les germes d’une vision nouvelle de la "réalité".
Je dis bien, seulement les germes, comme il y a des failles, un éboulement ou la destruction totale de l’ancienne interprétation du monde.Cela, car la même initiation ne tombe pas sur le même terreau psychique. Les réactions et interprétation de chacun seront forcément différentes.
On peut penser qu’elles iront de la négation de ce qui a été vécu (c’est un rêve, un cauchemar, mon imagination...) à une simple interrogation : et si c’était vrai ? Une remise en question ; je n’arrive plus à voir le monde comme avant , à un changement radical de compréhension du monde et de comportement : engagement spirituel...
Sans oublier ceux dont l’identité aura été lézardée par cette expérience, mais qui la vivront en l’idéalisant et en refusant ce monde physique, comme étant aux antipodes de ce qui leur aura été dévoilé. Ce sont eux qui vivront le plus douloureusement cette initiation car la terre deviendra un enfer en rapport du paradis perdu de l’au-delà auquel ils n’auront plus accès.Ils n’auront pas donné de sens positif à cette expérience et ne comprendront pas pourquoi il leur est demandé de continuer à vivre ici encore quelque temps.
Il me semble que la NDE est une véritable initiation à un peu plus de compréhension de notre identité. Mais à la grande différence du chaman qui accompagne son disciple après l’initiation, les expérienceurs doivent (pour la plupart), comprendre d’abord tout seul ce qui leur arrive. Le rejet de cette expérience dans l’oubli, le rêve ou l’hallucination est donc possible.
D’autre part, cette expérience bouleverse les fondations et par conséquent à une reconstruction. Chacun n’est pas forcément apte à le faire tout seul et au moment ou cela est vécu. Tout cela peut longuement mûrir et arriver à maturité des années plus tard. Mais ce qui a été semé doit forcément se développer un jour si les conditions sont propices. Ainsi, une expérience refoulée pourra réapparaître dans un contexte favorable et porter alors les fruits de la compréhension.
L’empreinte principale, la plus importante pour l’homme et que l’on retrouve à la base de toute psychothérapie, c’est le changement intérieur fondamental. La découverte d’un peu plus de "qui suis-je ? ", pour améliorer son décodage, son interprétation du monde, sa compréhension de ce qui ce passe en permanence en soi. Le développement d’un mieux-être intérieur, indépendant des événements extérieurs confirme quels racines de l’être sont plus intériorisées et moins dépendantes des fluctuations du milieu externe.
C’est un peu plus de sagesse, de souplesse, d’humilité, c’est : je sais que je ne sais presque rien, tant ma propre origine dépasse mon entendement. Mais le risque de toute initiation, c’est aussi de croire que "maintenant je sais", et que j’ai un savoir urgent à enseigner au monde et qu’il doit m’écouter. L’inflation du moi, alors que l’expérience enseigne le contraire me semble aussi possible et c’est une empreinte que l’on devrait aussi trouver chez les expérienceurs.
En conclusion, je dirais que la NDE a toute les caractéristiques d’une expérience traumatique ; mais que contrairement à celle-ci, elle possède en elle les germes de la reconstruction d’une vie nouvelle sur des fondations solides. Une expérience traumatique positive donc (3). Nous sommes plus là autour de "la renaissance dans le feu de l’esprit" que dans le délire paranoïaque rapporté par une majorité de patients des services de réanimation.
Cette expérience là ne portant en elle aucun germe, sinon l’espérance de ne plus jamais se retrouver dans cette situation. -
(1) Mot anglais francisé, parfois utilisé pour désigner les témoins de NDE.
(2) plus précisément chercher à mieux comprendre cette expérience (NDD).
(3) Il ne s’agit, bien entendu ici, que des NDE positives et non des NDE « douloureuses ».



http://www.paranormal-info.com/Reflexions-sur-les-Experiences-de.html

Réflexions sur les Expériences de mort imminentes (EMI)

Par André Cuvelier, neuropsychiatre et théologien
Le Dr André Cuvelier etait membre du Comité d’Honneur et de Parrainage. Médecin, neuropsychiatre, mais également théologien, il a beaucoup étudié les états de conscience modifiés et l’hypnose, invité sur ces sujets dans le monde entier. Il nous livre ici l’empreinte collective que les EMI (Expériences de Mort Imminentes) peuvent déposer dans notre société. Une empreinte avec laquelle c’est toute une manière de penser le monde qui peut être modifiée.
Le rationalisme du siècle des lumières, enfonçant ses racines dans les théories de François Bacon et de René Descartes, nourri par le positivisme de Comte et de Spencer, sous tendait jusqu’à ces dernières années l’épistémologie scientifique.
Mais le début du XX° siècle souffle un vent de fronde contre cette vision scientiste du monde. Les romanciers, que ce soient Balzac, Georges Sand ou Gérard de Nerval, préparent le grand public à mettre l’imagination sur le même pied que l’intelligence et la volonté : "C’est la reine des facultés" s’exclamait Baudelaire...
En 1857, Alan Kardec écrit le manifeste français du spiritisme, "Le livre des esprits". Le renouveau de l’ésotérisme et de l’occultisme fascine les beaux esprits, que l’on ne nomme pas encore des intellectuels...La philosophie de Madame Blavatsky se présente comme une religion universelle alors que la christian science intrigue et passionne par ses guérison miraculeuses.
Gustave Moreau, déclare au salon de 1864 : "Je ne crois ni à ce que je touche, ni à ce que je vois. Je ne crois qu’à ce que je ne vois pas et uniquement à ce que je sens ". L’art lui même se dégage du beau et s’ouvre à la fascination de l’étrange.
René Guénon, André Breton, Raymond Abellio, Georges Bataille, Roger Caillois ou Gaston Bachelard, malgré leurs idéologies souvent très différentes ouvre les esprits français à la quête de l’autre, au mystère de l’homme et du cosmos.
Une religiosité fascinée par les pouvoirs paranormaux
On constate un renouveau d’intérêt pour ce que l’on appelle les sciences traditionnelles, que ce soit l’ésotérisme de la Kabbale ou du soufisme, les phénomènes mystiques de la vie religieuse.
Entraînée par Charcot, la psychiatrie dynamique va permettre d’élaborer un nouveau corpus scientifique nommé : "sciences humaines". En publiant à l’orée du siècle, "l’automatisme psychologique", Pierre Janet va permettre une approche raisonnée et raisonnable des phénomènes paranormaux, dévolus jusqu’ici au diable ou au Bon Dieu...
Certains développent une connaissance de l’homme, du cosmos et de Dieu, une "gnose" qui aurait été volontairement occultées par les églises. Grâce à des livres exposant les mystères d’Égypte ou des Indes, l’ésotérisme chrétien explose. Ses principaux protagonistes, Eliphas Levi, Papus de Guaïta ou Scheré seront cependant débordés par la théosophie et le spiritisme.
Le déclin de la foi chrétienne, favorise une religiosité fascinée par les pouvoirs paranormaux. Une transfuge de la théosophie, Alice Bailey, fonde "Arcane" en 1923 pour développer les potentialités de l’esprit humain. De ce fait, c’est la véritable fondatrice du New Âge préparant la venue d’un christ cosmique, énergie incarnée au cours des siècles par Moïse, Bouddha, Jésus ou Mahomet...
Des recherches scientifiques sur le paranormal
Ce sera en Californie, à Eisalen, berceau de la psychologie humaniste, que naîtront les recherches scientifiques sur le potentiel humain dont le paranormal fait partie. Dès 1970, Marilyn Ferguson donne forme au Nouvel Age. Grâce à des techniques de méditation et de respiration permettant une parfaite communication entre les deux hémisphères cérébraux, on pense développer en l’homme des techniques insoupçonnées.
Les sagesses orientales : Vedanta, Yoga, Bouddhisme ou Taoïsme engagent une nouvelle réflexion sur les rapports avec le cosmos. Alan Watts ( mort en 1973) influencera la psychiatrie tandis qu’Abraham Masslow en présentant ses "Peak Experiences" laïcisera les états mystiques liés jusqu’ici intimement aux phénomènes religieux. Ce qui était en question dans tout ce remue ménage d’idées, c’était la conscience humaine qui débordait largement le psychisme individuel lié jusqu’ici et de façon impérative à nos cinq sens. Tyrell, dès 1947, publie "Au delà du conscient" et tente de montrer que notre conscience a non seulement des rapports avec l’inconscient collectif mais avec d’autres consciences, dégagées des catégories d’espace et de temps. C’est le premier scientifique évoquant les états de décorporation et la possibilité expérimentale d’une survie après la mort. Il est le premier, à travers l’histoire de Sir Alexander Ogston, à d’intéresser aux expériences au confins de la mort.
La découverte des témoignages d’ E.M.I.
"La vie après la vie" Enquête à propos d’un phénomène : la survie de la conscience après la mort du corps" est publié part Raymond Moody en 1975. Moody est un homme de science, un chirurgien de surcroît, rompu à la méthode expérimentale. Il apporte des témoignages ouvrant la porte sur une dimension pratiquement inconnue, l’état psychique au moment de la mort.
Ce livre capital, trop méconnu des scientifiques, permit à beaucoup d’exprimer enfin leur propre expériences. De nombreux "témoins" enrichirent les explorations de Moody et décrivirent, avec souvent beaucoup de minutie, cette extraordinaire aventure.
L’E.M.I. est un "état de conscience" qui n’est pas ordinaire et peut rentrer dans la catégorie des "États de conscience modifiés". Certes ces états ne sont pas spécifique de l’E.M.I. et peuvent être obtenus par une stricte disciple du corps et de l’esprit ouvrant sur une "méditation" au sens oriental du terme. L’hypnose, un rétrécissement voulu ou spontané de la conscience, des drogues psychédéliques peuvent provoquer ces états.
L’état de conscience induit par l’E.M.I. est un bouleversement psychosomatique violent, brutal, destructeur, aboutissant à une sorte de séparation de l’esprit et du corps. Non point, il faut le noter, un "dualisme" mais une dualité dans l’unité, confortant la thèse du polypsychisme.
Dans cet état, écrit un témoin ("Le voyage interdit"- E.S. Mercier - Expérience au seuil de la mort 1995), la conscience découvre soudain qu’elle possède la capacité d’intégrer l’intelligible. Elle intègre au delà des sens... Nous n’appréhendons pas l’incompréhensible mais l’inexprimable, l’incommunicable, le mystère, l’au-delà de l’intelligence...
La drogue est aussi capable de provoquer de tels états. Il y a quelques années, l’absorption de drogues psychédéliques était presque un style de vie. "Peut-être, écrivait Julien Beck, le promoteur du living théâtre, que ce qu’on comprend avec la drogue est plus réel que ce qu’on comprend avec la drogue de l’éducation, de la politique, de la langue ou des mots..."
L’E.M.I . prouve qu’une conscience personnelle peut s’ouvrir à "autre chose"
Le psychiatre, Timothy Leary, qui utilisait ce procédé comme une thérapeutique s’en explique ainsi :
"La moitié de ces gens étaient de confession chrétienne ou juive ; l’autre moitié adepte de différentes religions orientales. Eh bien ! Je pense en apporter la preuve, 75% de ces sujets ont reconnus avoir atteint un état mystico-religieux intense, tandis que plus de la moitié plus enthousiaste encore, affirmèrent qu’ils venaient ainsi de réaliser la plus profonde expérience de leur vie".
Pour celui qui réfléchit sur l’E.M.I., une telle réflexion est très pertinente car elle prouve qu’une conscience personnelle peut s’ouvrir à "autre chose". Mais elle nous permet aussi de réfléchir sur les dangers d’une libération de l’imaginaire. Non point que l’imaginaire soit illusion, mais bien qu’il soit imprégné non seulement des apports de notre propre culture mais aussi de ceux d’autres consciences décalées par rapport à la notre, que ce soit dans l’espace ou le temps.
"La coca est pour le péruvien, écrivait un explorateur du XIX° siècle, la source de ses meilleures joies, car sous son action, il sent sa tristesse se dissiper tandis que son imagination, se libérant de toute entrave, lui offre un imaginaire dont il ne jouit jamais à l’état normal."
Ainsi, lorsque sont réalisées les conditions d’une expériences fusionnelle avec les cosmos, au delà du temps et de l’espace, il y a accès à une conscience différente de celle qu’appréhende notre raison.
"C’est une fenêtre ouverte, écrivait Stanislas de Guaïta, par l’immensité de la lumière intelligible et de l’amour divin, de la vérité céleste et du beau typique." (Au seuil du mystère).
L’E.M.I. casse la forme qui nous enserre. Comme l’écrivait Roger Gilbert Lecomte "Notre pensée doit remplir une fonction de casse dogme. Elle est destructrice des formes". Cet état de conscience au seuil de la mort "casse" nos limites, casse ce qui nous enferme dans la conscience habituelle.
L’E.M.I. nous ouvrant à un monde nouveau, nous fait accéder à une symbolique performative. Ainsi nos rapports avec les autres, avec le monde et pourquoi pas avec l’ultime, la source que certain appellent Dieu, en sont fortement modifiés. Tout d’abord la décorporation avec rapports différents du corps et de l’esprit ;
le tunnel, caractérisé par la vitesse et le noir ;
la lumière inexprimable et jamais observée sur cette terre ;
l’amour ineffable comme l’attestent tous les mystiques ;
enfin le retour sans quoi cette expérience ne pourrait être communicable.
Il s’agit d’un véritable voyage initiatique qui va modifier en profondeur, comme tout voyage initiatique, celui qui l’a expérimenté.
On ne peut voir dans la "décorporation" le résultat d’un dualisme néoplatonicien ou cartésien séparant radicalement le corps et l’esprit. On constate plutôt une dualité unie dans l’unité. On retrouve là les positions de Thomas d’Aquin sur la matière et la forme en considérant l’homme comme un composé substantiel de matière première et d’âme raisonnable, spirituelle et subsistante.
Dans l’E.M.I. cette expérience est dégagée du carcan des catégories de temporel et d’espace. Moody rapporte ce témoignage corroboré depuis par beaucoup d’autres : "Je voyais mon corps de dos... Je me sentais sortir de mon corps... J’avais l’impression d’être un morceau de papier sur lequel on avait soufflé pour le faire voler en l’air". Alors qu’une infirmière pratique sur lui le bouche à bouche, le témoin voit "Le dos de sa tête... Je n’oublierai jamais la forme de sa coiffure, elle avait les cheveux coupés courts sur la nuque..."
Le corps évolue dans un autre espace que le nôtre, il voit simultanément les parties invisibles comme un Picasso, peignant en même temps la face et le profil. "J’étais en même temps ici et ailleurs".
Puis le sujet est aspiré par un tunnel, vide, obscur où il va circuler à grande vitesse. Le noir, l’obscurité ou les ténèbres, sont la limite de notre connaissance intellectuelle. Le tunnel débouche sur autre chose, sur l’au delà du voile ou du miroir. Déjà pour les Indiens, il était la partie du monde qui leur permettait d’échapper aux lois de la matière, de l’espace et du temps, au delà du sensible et de la connaissance rationnelle.
"L’obscurité rapporte un patient de Moody, était si totale et impénétrable que je ne voyais absolument rien. Mais c’était l’expérience la plus merveilleuse, la plus apaisante que j’ai jamais connue."
La Lumière
Le tunnel n’est en fait qu’une mise en condition pour l’avènement de la "Lumière". "Port Tenebras Lux" est un aphorisme constant dans toutes les religions. La révélation du mystère est lumière, dévoilant un savoir transfiguré et une nouvelle connaissance.
Dans un papyrus de Nag Hammadi, retrouvé en 1946, on lit cette pensée gnostique, très proche des origines chrétiennes "C’est la lumière incommensurable, cette pureté simple, cette indicible, parfait, indestructible, Lui la lumière incommensurable". Pensée qui fait écho à celle d’un patient de Moody, et que nous pouvons retrouver chez beaucoup de mystiques.
"On ne peut comparer cette lumière à rien qui n’existe sur terre. Je ne peux pas dire que j’ai vu une personne dans cette lumière, mais il m’a paru certain qu’elle possède une identité, c’est indéniable. Imaginez une lumière faite de totale compréhension et de parfait amour".
Le mot est lâché : cette lumière est amour. Nous sommes là, face à face avec le mystère. L’amour est un concept équivoque, tiraillé entre Eros et Cupidon, entre le fondement de toute existence et la jouissance quasi fusionnelle. Cet amour, uni à la lumière, éclaire le chemin vers l’action : l’amour est union mais il ne peut être appropriation.
L’amour exprimé dans l’E.M.I. est promesse. Ce n’est pas une expérience de fusion, mais une épiphanie conditionnelle : tu connais autre chose que ce que tu as connu jusqu’ici mais cet amour et cette lumière qui t’ont été donnés seront principes d’action.
Le retour va donc permettre au sujet, disons plutôt au patient, de communiquer ce qu’il a vu entendu et senti. Le retour dans le corps devrait être l’amorce d’un cheminement dans une clarté nouvelle.
Celui qui a expérimenté lumière et amour, ne peut plus vivre comme avant, si du moins, il a dégagé l’espérance contenue dans son expérience. Comme tout état de conscience modifiée, l’E.M.I. bouleverse la personne à tel point qu’elle s’ouvre à de nouveaux choix soit les voies de la sagesse humaine, soit celles révélées par un Dieu d’amour. Il ne s’agit pas semble-t-il d’une expérience conduisant à une religiosité sans grande signification mais à une incitation à reconnaître cette transcendance qui disait à Moïse "Je suis qui je suis". Si la porte ne s’est pas ouverte sur l’au-delà celui qui est venu jusque là sait qu’il est attendu dans la lumière de l’amour.
Des phénomènes paranormaux après l’E.M.I.
On ne peut s’étonner qu’une telle expérience entraîne à sa suite des phénomènes dits paranormaux. En fait, ce sont des faits liés au psychisme mais ne se manifestant que dans certaines conditions. Lorsque le schéma corporel, les catégories de temps et d’espace se modifient, le sujet est introduit dans un monde où l’imaginaire est dissocié de la perception. "L’infini est sur lui, écrit Michaux dans "Connaissance des gouffres", sans cesse l’infini lèche l’enveloppe de son fini ne lui laissant pas une trêve, le secouant jusqu’à en faire une poupée brisée, brisée par l’infini". Balbutiement pou tenter de définir cet état de conscience nouveau. Ce sont dans ces états que surgissent les phénomènes parapsychiques, dont Rhine ou Castle, ont étudié scientifiquement les effets.
Non seulement notre fonctionnement sensoriel moteur mais aussi notre culture occidentale, limitent nos possibilités psychiques. Aussi ces nouveaux états introduisent à une intersubjectivité.
Les dons les plus classiques sont ceux de clairvoyance et Moody lui-même rapporte ce témoignage : "Un don que je crois avoir reçu à la suite de ma "mort", est que j’arrive à deviner le besoin des autres" ou "J’ai souvent l’impression de déchiffrer des pensées et des vibrations qui émanent des gens... J’ai été souvent capable de savoir par avance ce que les gens vont dire avant qu’ils n’aient ouvert la bouche".
Les phénomènes de guérison, fréquents, manquent souvent d’un examen sérieux étalé dans le temps. Quant aux psychokinésies, elles sont peu fréquentes.
En 1954, Robert Amadou, écrivait : "Nous ignorons trop souvent les circonstances qui entourent l’appréhension des faits psychiques, pour pouvoir édifier une théorie satisfaisant de ces phénomènes". Les temps ont changés et nous avançons lentement mais sûrement. L’étude des E.M.I., entre autres phénomènes, nous permettent de comprendre les circonstances, les raisons, favorisant cette éclosion de paranormal. Toute étude scientifique est d’autant plus difficile à réaliser que le psychisme de l’observateur, modifie toujours, plus ou moins les données.
La science n’est certes pas suffisante pour analyser complètement les rapports de l’homme et du cosmos, une conception métaphysique semble nécessaire et l’E.M.I. nous permet de faire un pas de plus dans cette direction.
Sachons raison garder à l’exemple de Moody qui se méfie de deux excès, soit rejeter l’E.M.I. en bloc par manque de preuve scientifique, soit croire qu’elle apporte une survie après la mort.
Certes, cette expérience donne la possibilité de garder en son cœur, lumière et amour, pour les partager avec les autres car c’est un appel à nous mettre en route mais attention, comme l’écrivait Jean de la Croix, à partir d’ici il n’y a plus de sentier !
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