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Blog VOM : Géopolitique - Mondialisation - Société- Religions - Spiritualité - Actualité...
12 juin 2015

Articles (8)



Les chroniques du Bouddhisme
Nous sommes le vendredi 01 avril 2005

Chronique de la nonne Indavati
Chronique de janvier 2001
- A la recherche du moi, deuxième partie -
Queveut dire le Bouddha quand il enseigne, seul face aux autres religions(à cause de cela on l’a appelé anattavadi celui à la doctrine del’impersonnalité) qu’il n’y a pas de moi, alors que nous avonsl’impression de bien pouvoir le sentir ?
D’abord,il est utile de décrire les fausses compréhensions courantes du conceptdu non-moi Bouddhique: La vacuité ou le non-moi ne veulent pas dire queles choses autour de nous n’existent pas ou que nous n’existons pas.Nous existons et le monde extérieur existe aussi, mais pas de la façondont nous le pensons. Il existe sous forme d’unités de base quiapparaissent et disparaissent si rapidement qu’elles nous donnentl’illusion d’être permanentes (effet des images qui défilent à grandevitesse pour donner un film)
Lacompréhension du non-moi ne signifie pas non plus qu’on ne ressenteplus aucune émotion, qu’on ne ressente que du vide, qu’on perçoive quele monde est sans signification. Il y a une histoire Zen qui illustreces propos: Un élève vient à l’entrevue avec le maître et à laquestion, quelle vérité il a trouvée dans ses méditations, il répond:“tout est vide”. A ce moment, là le maître lui donne un claque et dit: “Et ça, c’est vide aussi ?”
Commentse traduit une réelle compréhension du non-moi dans la méditation?Certains ont l’impression que le corps est une marionnette ou un robot,d’autres ont l’impression en s’observant, de regarder quelqu'und’autre, en dehors d’eux (pare) ou que le corps et les pensées sontjuste des phénomènes apparaissant d’eux-mêmes comme dans la nature,qu’ils ne nous appartiennent pas (anatta). D’autres ressentent que lecorps ou les pensées sont vides de toute chose désirable (ritta) ouqu’elles sont inutiles (tuccha) parce qu’elles ne peuvent pas noussatisfaire. Ou bien on ressent le corps ou les pensées comme videsc’est à dire qu’elles ne forment pas un support, qu’elles n’ont pas desubstance, parce que les unités qui les composent sont tellementéphémères (suñña)
Mais avant d’arriver à cela, quelles perceptions du moi y a-t-il chez quelqu'un ?
Les êtres encore ignorants des 4 nobles vérités pensent que :
· le corps est identique au moi ou
· le moi possède un corps ou
· le corps est à l'intérieur du moi ou
· le moi est à l'intérieur du corps.
1°) le corps est identique au moi
C'est la conception de la majorité des gens, de ceux qui n'ont pastenté une démarche spirituelle. Quand ils disent : “ je marche, jem'assois, je dors, je mange, je fais ce que je veux ” ils parlent ducorps qui fait des mouvements, mais ils l’identifient à leur moi. Quandle corps marche, ils disent : “ je marche ” . Cela veut dire que poureux le corps est identique au moi.
2°) le moi possède un corps 
C'est la vue de gens qui ont déjà eu une démarche spirituelle et quipensent que le moi est une sorte d'unité mentale, une sorte de forceinvisible qui utilise un corps, qui possède un corps, et qui change decorps d'une vie à l'autre. Selon le Bouddha, ceci est encore une faussevue, car dans ce cas on identifie le mental au moi. On pense : celuiqui est conscient, celui qui est témoin, celui qui observe c'est lemoi, c'est moi. Selon le Bouddha la conscience est simplement laconscience. Elle n'est pas personnelle, elle ne nous appartient pas.
3°) le corps est à l'intérieur du moi 
C'est la vue que le moi est une chose mentale qui se diffuse dans lemonde entier, et pénètre toute chose. Le corps est contenu dans ce moicomme le sont les autres choses de notre environnement. Le moi seraitune sorte de conscience (universelle). Certains iront jusqu’à dire quecette conscience universelle, qui englobe le petit moi, est identiqueau Divin et même au nibbaana. Dans (samyutta 22:47) le Bouddha répondque même une sorte de conscience universelle serait encore incluse dansles cinq agrégats et donc elle ne peut pas être le moi. De plus, il aenseigné que le nibbana est également impersonnel et qu’il ne peut pasconstituer le « grand moi » ou le divin (sabbe dhammaa anattaa = toutce qui existe est impersonnel)
4°) le moi est à l'intérieur du corps
C'est la vue que l'âme, le moi sont localisés dans un endroit du corpscomme par exemple le cerveau, le cœur, le centre spirituel, un chakraetc. Les chrétiens disent que Dieu est en nous et les persans disentque nous sommes une étincelle du divin. Le Bouddha lui, enseigne qu’endehors des constituants du corps et du mental, il n’y a rien desupplémentaire qui correspondrait au moi. Si on reprend l’exemple de lavache, une fois découpée, chez le boucher, son corps est réduit enmorceaux. Notre esprit lui aussi peut être analysé en composantes,chacune impersonnelle. Si on décomposait maintenant un être en toutesces unités matérielles et mentales, il ne resterait plus rien que l’onpourrait appeler le “moi’’. Même la conscience est considérée comme unesimple composante. Elle est loin d’être éternelle, car en l’espace d’unéclair, elle apparaît et disparaît des millions de fois.
Résumé
Le Bouddha dit : “Ceux qui conçoivent le moi comme chose ou idée pensent tous qu’il correspond à un ou plusieurs des agrégats.”
Enclair, tous ceux qui conçoivent l’existence d’un moi pensent qu’il estidentique soit au corps, soit aux sensations et sentiments, soit à laperception, soit à l’intention, soit à la conscience.
Ou bien, ils pensent que le moi possède le corps, les sensations, la perception, les intentions ou la conscience.
Ou bien ils pensent que le corps, les sensations, la perception, les intentions ou la conscience sont à l’intérieur du moi.
Ou bien encore, ils pensent que le moi est contenu dans le corps, lessensations, la perception, les intentions ou la conscience.
Endehors de cela, il ne peut pas y avoir de conception du moi. Toutes lesidées du moi sont incluses ici. Or elles se rapportent toutes aux 5agrégats (le corps, les sensations et sentiments, la perception,l’intention et la conscience) Par de simples arguments, le Bouddha nousmontre dans le discours qui s'appelle anatta lakkhana sutta (samyuttanikaya XXII.59) que le moi ne peut pas être dans aucun de ces cinqagrégats.
Sila forme (le corps) était le soi, ô moines, elle ne serait pas sujetteaux changements et l'on aurait la possibilité de dire : que mon corpsdevienne ainsi; que mon corps ne devienne pas ainsi.
C’està dire que si le corps nous appartenait vraiment, nous devrions êtrecapables de le contrôler, de prolonger les plaisirs à volonté et dechasser les peines ou les maladies, voire la mort.
Or nous nepouvons pas maîtriser notre corps à ce point. Il est conditionné parnotre kamma, nos pensées, le climat et la nourriture et évolue selonces causes productrices. Car le corps n’est pas apparu une fois pourtoutes.
Il est reconstitué à chaque instant, car à chaque instant les unités de matière qui le composent se désintègrent.
Ce sont les 4 causes citées ci-dessus qui le façonnent et non pas notrecontrôle ou notre volonté. C’est pour cela qu’on dit que le corps estimpersonnel, qu’il n’est pas moi.
Demême, les sensations et sentiments, perceptions, pensées et laconscience obéissent à leurs propres lois et non pas à nos ordres :Choisissez-vous d’avoir une pensée ou celle-ci s’impose-t-elle à vous ?
Vous décidez par exemple : je vais m’asseoir pour méditer et vais me concentrer pendant 30 min sur une image visualisée.
Pouvezvous le faire ou l’esprit vous joue-t-il des tours en vagabondantailleurs dès la première minute ? De même, quand vous avez des penséesnobles qui vous font plaisir, pouvez-vous les faire durer oudisparaissent-elles en un instant ? C’est cela que le Bouddha appellele non-moi. Si ces pensées étaient vraiment les nôtres, elles devraientse plier à notre volonté. Prenez le cas de la prise de conscience d’uneimage.
Quatrecauses vont la conditionner : présence de lumière, présence d’unepersonne à la rétine intacte, présence d’un objet visible et attentionde la part de la personne. Si ces 4 causes sont présentes, la personnedoit voir l’objet. Elle ne peut pas dire : je ne veux pas êtreconsciente de cela. Elle peut modifier les conditions, ce qui rendra laconscience de l’image impossible, car la présence de toutes les 4causes est obligatoire, en se concentrant sur autre chose (absenced’attention) mais son ‘’pouvoir‘’ se limite à cela.
Quelquefois, quand vous êtes stressé ou fatigué, vous souhaitez peut être neplus rien voir, ne plus rien entendre, mais pouvez-vous le faire ? Nousdevons subir ; nous n’avons pas le contrôle sur le monde de nosperceptions. Si la conscience était le soi, ô moines, elle ne seraitpas sujette aux changements et on aurait la possibilité de dire àpropos de la conscience : Que ma conscience soit ainsi ; que maconscience ne soit pas ainsi.
Puisle Bouddha argumente : “Qu’en pensez-vous, ô moines ? Le corps (maisaussi les sensations et sentiments, les perceptions, les pensées et laconscience) est-il permanent ou impermanent?
’’ Les moines répondent : “Impermanent, ô Bienheureux.’’
Le Bouddha : “Si une chose est impermanente, est-elle pénible ou plaisante? ’’
Les moines répondent : “Pénible, ô Bienheureux.’’
LeBouddha : “Alors, donc, de ce qui est impermanent, qui est pénible,sujet au changement, peut-on, dire : Cela est mien, je suis cela, celaest mon moi ? ’’
Lesmoines répondent : “Certainement pas, ô Bienheureux.’’ Nous avons vuplus haut que le corps et l’esprit apparaissent et disparaissent trèsrapidement à chaque instant.
Si on comprend cette impermanence, on comprend aussi le caractère pénible et décevant de son corps et de son esprit.
Parexemple : on observe la respiration et les pensées qui apparaissent etqui disparaissent. On comprend que, du fait que tout apparaît puisdisparaît, il n’y a rien qui soit fiable, durable, sécurisant.
A n'importe quel moment tout peut disparaître, mourir. Cet état de chose est une souffrance et est effrayant.
Les bonnes choses disparaissent, même si nous ne le voulons pas et les mauvaises choses nous arrivent malgré nous.
Nousnaissons sans l'avoir demandé et nous mourrons, même si nous ne levoulons pas. Tout apparaît et disparaît à cause de conditions et nonpas parce que nous le voulons.
L’argumentdu Bouddha est : si aussi bien notre corps que nos pensées, nosémotions, notre conscience etc. sont impermanents, pénibles etdécevants et en dehors de notre contrôle, comment pouvons nous vouloirou considérer qu’ils soient “moi’’, “mon essence’’ ? Au contraire, nouscommençons à nous en détacher, parce que nous les trouvonsinsatisfaisants.
Audébut de la pratique, il y avait la recherche du moi que l’on a trouvénul part ; puis, lassé, on se détourne de tout ce qu’on croyaitessentiel et là seulement on parvient à l’Eveil : “Considérant leschoses ainsi, ô moines, le disciple sage réprouve et est lassé ducorps, réprouve et est lassé de la sensation, réprouve et est lassé dela perception, réprouve et est lassé de l’intention, réprouve et estlassé de la conscience.
Lorsqu'illes réprouve et en est lassé, il est sans désir. Lorsqu'il est ainsisans désir, il en est libéré. Lorsqu'il est libéré la connaissancevient: "Voici la libération" et il sait : "Toute naissance nouvelle estanéantie, la Conduite pure est vécue, ce qui devait être fait estachevé, il n'y a plus rien qui demeure à accomplir, il n'y a plus (pourmoi) de devenir.’’ (Traduction : Mohan Wijayaratana)
Elements biographiques : Soeur Indavati est pratiquante et enseignante reconnue du bouddhisme théravada



Bouddhisme & homosexualité

Vousme faites rire ceux qui critique les homosexuels sont automatiquementétiqueté d'homophobe. Meme si ils nuancent leur propos et tentent depas genéralisé
Donc si l'homsexualité n'est pas une déviance sexuelle je me demande c'Est quoi la pédophilie ?
Un jeu de carte ?
Lesgays ont le droit d'etre gay et de faire ce bon leur semble, Certainsont aussi le droit de ne pas les accepter dans leur groupe.
C'estcomme si tu créerait un groupe pour jeune et qu'un adulte veut en faireparti. C'Est de la discrimination de lui dire non a cause de son age ?
Quand on est different on accepte ces differences. Par la suite les autres vont nous accepté.
C'Estcomme quand le vatican a fait l'appel pour qu'on empeche les homosexuelde se marier. C'est tout a fait légitime. Quand on crée une chose pourun groupe c'est pas pour exclure l'autre groupe. C'est un peu comme sion dirais que les garderies discrime parce qu'elles acceptent pas degarder les adultes. Les garderies ont été créé pour les enfants commele mariage a été créé pour solidifier l'union d'un homme et d'unefemme.
Mais les gays, qui sont different desheteros mais ne veulent l'admettre, se voient discriminé parce que lemariage ne les inclus pas. Je vois en cette requette, le fait que leshomosexuels ne s'acceptent pas eux meme. Ils ont besoin d'etre commetout le monde mais le probleme c'Est que meme les heteros ne sont pascomme tout le monde. Tout le monde est different et c'Est tant mieux.
Un handiapé n'est pas comme tout le monde et il est traité differement, est-ce discriminatoire ?
Pour les laïcs
On ne trouve pas de texte bouddhiste condamnant l'homosexualité. Le bouddhisme conseille une conduite sexuelle éthique. Le troisième des cinq préceptes (pañca-sila) concerne l'abstention de toute mauvaise conduite sexuelleet plus généralement de garder la maîtrise des sens (en pali, languedes textes Theravada: « Kamesu micchacara veramani sikkhapadamsamadiyami », qui peut également s'appliquer aux plaisirs des sens).Les cinq préceptes sont des règles de base pour la vie des hommes etfemmes laïcs ayant pris refuge dans le Bouddha, le Dharma et la Sangha(voir: bouddhisme).L'homosexualité n'est donc pas (clairement) blâmée, la « conduitesexuelle éthique » dépend du point de vue et de la définition qu'endonne chaque individu.
Dans les huit préceptes(attha-sila), le troisième est étendu à une interdiction complète detoute activité sexuelle. Les huit préceptes sont appliqués certainsjours du calendrier lunaire pour suivre des pratiques méditativesintenses.
Pour les moines
Le seul domaine où lebouddhisme aborde directement la question des pratiques sexuelles estcelui des règles monastiques, qui concernent les bonzes, hommes et femmes, mais pas les adeptes laïcs: « Si un moine pratique l'acte sexuel dans ce passage (l'anus), mêmesi la pénétration ne dépasse pas la taille d'un grain de sésame, il estcoupable d'une faute » (Samantapâsâdika).

Le point de vue du Dalaï Lama

Le XIVe Dalaï Lamaa récemment déclaré que le bouddhisme ne tolérait pas l'homosexualité.Ce point de vue est repris dans plusieurs interviews (ex : lepoint.fr) en parlant de l'homosexualité le dalaï lama déclare:
Celafait partie de ce que nous, les bouddhistes, appelons « une mauvaiseconduite sexuelle ». Les organes sexuels ont été créés pour lareproduction entre l'élément masculin et l'élément féminin et tout cequi en dévie n'est pas acceptable d'un point de vue bouddhiste[..]
Cette déclaration a beaucoup étonné et est sujette à plusieurs critiques au sein de la communauté bouddhiste.
Notonstout d'abord que le Dalaï Lama expose son point de vue de principalchef religieux du bouddhisme tibétain, qui n'engage pas d'autrescommunautés bouddhistes. Il n'est pas établi que d'autres grandesfigures ou chefs de lignées, même du bouddhisme tibétain, tel que le Karmapa, approuvent cette déclaration. Il n'y a pas, faut-il le rappeler, de clergéhiérarchisé dans le bouddhisme. Si l'actuel Dalaï Lama est généralementextrêmement respecté par les diverses communautés bouddhistes, c'estplus pour ses connaissances et le niveau de sa pratique spirituelle,que pour son titre.
Le Dalaï Lama expose généralement àl'intention du public une interprétation de la doctrine bouddhistetoute de tolérance. En cette occasion, il donne une interprétation dutroisième précepte appliquée à l'homosexualité, dans la mesure où, ille dit, cette sexualité n'a pas pour objet la reproduction. C'est doncqu'elle est toute tournée vers le plaisir des sens, et contrevientalors au troisième précepte.
Le XIVeDalaï Lama est cependant connu pour soutenir la lutte contre toutes lesdiscriminations, y compris pour motif d'orientation sexuelle, et pourdes droits égaux pour les homosexuels. Il a par ailleurs égalementdéclaré ne pas condamner l'homosexualité si elle est vécue sansviolence ni contrainte, c'est-à-dire entre personnes consentantes, et,sous-entendu, dans le respect de l'autre. Il n'y a jamais eu non plustrace de condamnation de la population homosexuelle en tant que telledans ses propos. Par contre, il rejette l'apologie du sexe et d'un modede vie tourné vers l'assouvissement des plaisirs des sens des sociétésoccidentales, ce qui est parfaitement compréhensible du point de vue dutroisième précepte.

Sociétés bouddhistes

Si le DalaïLama, et la doctrine bouddhiste, sont généralement très tolérants, celan'est pas forcément le cas des sociétés imprégnées par le bouddhisme,qui sont souvent des sociétés « traditionnelles ». L'interprétation dutroisième précepte peut ainsi être plus ou moins tolérante selon leslieux, les époques, et les écoles du bouddhisme.
Actuellementl'homosexualité (c'est-à-dire la pratique de la sodomie) est interditeau Sri Lanka et en Birmanie. Cependant, ces lois répressives auraientété introduites par les colonisateurs britanniques. Et en effet, laThaïlande, ainsi que le Vietnam, ne connaissent pas de tellesinterdictions: la Thaïlande n'a jamais été colonisée et le Vietnam l'aété par la France. La population vietnamienne dans son ensemble semblecondamner l'homosexualité, mais sans demander de sanctions. Il sembleégalement que le gouvernement la condamne, et pourrait aller jusqu'àengager des poursuite pour 'conduite immorale' par exemple, maisseulement dans les cas extrêmes de comportements provocateurs. Parexemple, nous connaissons quelques cas de mariages homosexuels qui ontété annulés. Cependant, le simple fait que ces mariages aient seulementeu lieu en dit long sur la tolérance dont jouissent les homosexuels(des deux sexes).
Il semble que le laisser-faire etéventuellement la moquerie soient la règle de conduite de la populationpour un acte par ailleurs généralement désapprouvé dans les paysfortement influencés par le bouddhisme. Historiquement, il n'y a jamaisaurait jamais eu de persécution des homosexuels dans ces pays.

Interprétation dans le Bouddhisme Theravada

cequ'écrit A. L. De Silva dans Buddhanet, , nous pouvons en déduire qu'ildoit être jugé de la même manière que l'hétérosexualité. Et en effet ilsemble que ce soit la raison pour laquelle cela n'est pas mentionné. Lecas de l'homme et de la femme laïcs où il y a consentement mutuel, oùl'adultère n'est pas impliqué et où l'acte sexuel est une expression del'amour, du respect, de la fidélité et de la chaleur humaine, necontredit pas le troisième précepte. Et c'est pareil quand les deuxpersonnes sont du même genre. De même la promiscuité, la débauche et lanégligence pour les sentiments d'autrui rendraient un acte sexuelincorrect qu'il soit hétérosexuel ou homosexuel. Tous les principes parlesquels nous avons l'habitude d'évaluer un rapport hétérosexuelpermettent également d'évaluer un acte homosexuel. Dans le bouddhismenous pourrions dire que ce n'est pas l'objet de son désir sexuel quidétermine si un acte sexuel est incorrect ou pas, mais plutôt laqualité des émotions et des intentions impliquées. ».

Conclusion

Parle troisième précepte le bouddhiste a un discours moralisant modéré surla sexualité en général, mais il laisse une large part àl'interprétation concernant l'homosexualité. En tout état de cause,celle-ci n'est condamnée par aucun texte, à l'exception des règlesmonastiques. Selon les textes, il semble que l'homosexualité puisseêtre jugée de la même manière que l'hétérosexualité. Dans les faits,les populations et les législations nationales sont généralementréprobatrices mais tolérantes, à l'exception des pays colonisés ayantconservé les législations héritées de l'empire britannique.
Est-ce que l'avortement est aussi violence ?
Toutà fait, et il vaut mieux l'éviter. Par contre, je suis pour lesméthodes de contrôle de naissance : la pilule, ou le préservatif (leDalaï-Lama couvre son index d'un pan de sa robe rouge et éclate derire) !
Votre Sainteté, que pensez-vous de l'homosexualité ?
Celafait partie de ce que nous les bouddhistes appelons " une mauvaiseconduite sexuelle " (pause)...Les organes sexuels ont été créés pour lareproduction entre l'élément masculin et l'élément féminin - et tout cequi en dévie n'est pas acceptable d'un point de vue bouddhiste. (Ilénumère des doigts) : entre un homme et un homme, une femme et uneautre femme, dans la bouche, l'anus, ou même en utilisant la main (leDL mime le geste de masturbation)...
Vous partagez donc ce point de vue avec la chrétienté ?
Nouspartageons beaucoup plus que cela : la même philosophie d'amour duprochain, l'aspiration à élever l'être humain au-dessus de ses vices,la compassion et le pardon...Toutes les grandes religions ont le mêmebut... Maintenant, il est vrai que le bouddhisme diffère quelque peu dela chrétienté : nous croyons en un nombre infini de vies - et vouspensez qu'il y en a une seule ; vous estimez qu'il y a un Créateur - etnous non ; vous croyez au libre arbitre - et nous ne jurons que par lekarma...



BOUDDHISME ET CHRISTIANISME
Examen Cursif d'Emile Besson
Quelques-unsdes lecteurs de nos "Amitiés spirituelles" nous ont demandé decaractériser le Bouddhisme et d'indiquer les rapports qui peuventexister entre lui et le Christianisme. Pour déférer à leur désir, nousentreprenons cet examen. Il est à peine besoin d'ajouter qu'il nes'agit nullement d'échafauder des raisonnements, mais d'esquisserquelques conclusions. C'est par centaines que l'on compte les ouvragesconsacres au Bouddhisme : il faudrait un gros volume pour en exposerseulement la substance ; l'indispensable même ne saurait donc être ditdans le peu de place dont nous disposons. D'autre part, il ne peut êtrequestion d'opposer les uns aux autres les détails qui, dans leBouddhisme et dans le Christianisme, peuvent se ressembler : ce seraitla matière d'un volumineux ouvrage, car il faudrait préciser lesoppositions. Nous voudrions, en quelques traits, donner la physionomiedu Bouddhisme et montrer en quoi il est foncièrement différent duChristianisme. Ceux de nos lecteurs qui désireraient approfondirl'étude de ce sujet trouveront le plus grand profit à se reporter auxouvrages suivants, que nous choisissons parmi les plus récents et lesplus autorises.
Aug. Barth : Les Religions de l'Inde dans oeuvres. Paris (Leroux), 1914, tome I, page 1 à 255
René Grousset : Histoire de la Philosophie orientale. Paris (Nouvelle Librairie Nationale), 1923
Paul Masson-Oursel : Esquisse d'une histoire de la Philosophie indienne. Paris (Geuthner), 1923
H. Oldenherg : Le Bouddha. Sa vie, sa doctrine, sa communauté, traduction Foucher. Pans (Alcan), 1894
édition, 1921 -
Paul Oltramare : Histoire des idées théosophiques dans l'Inde. Tome II Théosophie bouddhique. Paris (Geuthner), 1923
Louis de la Vallée Poussin : Bouddhisme. - Opinions sur l'Histoire de la Dogmatique. Paris (Beauchesua), 1909.
* * *
Avertissement. - Dans les mots sanscrits u se prononce ou ; e = ê ; ai = aï ; au = aou
c = tch ; j = dj ; g est toujours dur ; ñ se prononce à l'espagnole, comme le gn français.

I
Le Révélateur
Nos Evangiles ont été rédigés dans les années qui suivirent la mort duChrist, sous l'inspiration directe de témoins oculaires de sa vie, aulieu que les renseignements concernant la biographie du Bouddha sont dedate relativement récente ; les plus anciennes (vies du Bouddha), le Lalita-vistara, le Buddha-carita d'Açvaghosha,datent du premier siècle de notre ère, elles sont donc de plus de 400ans postérieures aux événements qu'elles rapportent ; aussi n'est-ilpas surprenant d'y trouver attribués au Bouddha tous les traitscaractérisant les vieux sages et les merveilles qui devaient avoiraccompagne la vie d'un Sauveur du monde. Il est par conséquent assezdifficile, quand on parle du Bouddha, de séparer l'histoire de lalégende.
Voici toutefoisce que l'on peut considérer comme historique. Par opposition à jésus,qui naquit dans une étable, d'une famille pauvre, le Bouddha vint aumonde dans la famille princière des Gautamas, appartenant au clan desÇâkyas (les Puissants). Leur domaine s'étendait sur les confins duNépal et de l'Oude, à environ 200 kilomètres au nord-est de Bénarès ;il équivalait, en superficie, à un peu plus de deux départementsfrançais et on devait alors, comme aujourd'hui, y cultiver le riz. Lepère du Bouddha se nommait Çuddhôdana (celui dont le riz est pur) et samère répondait au nom, bien métaphysique, de Mâyâ (l'illusion). LeBouddha naquit, vers 560 avant notre ère, à Kapilavastu (Lieu rouge ouSol rouge), ville principale des états de son père ; il se nommaitGautama (en pâli Gotama) et fut connu dans sa jeunesse sous le nom deSiddhârtha (en pâli Siddhatta), "celui qui est arrive à ses fins" (1).
Il dut recevoir l'éducation très soignée des enfants de sa condition.La tradition rapporte que sept jours après sa naissance, sa mèremourut. A l'âge de 29 ans, il abandonna ses parents. sa femme et sonfils pour mener la vie errante des ascètes. Après avoir suivi lesleçons de différents maîtres en renom, il décida de chercher parlui-même la Lumière. Il se livra aux macérations, mais celles-ci ne luiprocurèrent aucune révélation ; il les délaissa. Une nuit qu'ilméditait sous un arbre (2), à Gayâ (au Sud de Patna), dit la tradition,il atteignit la connaissance absolue : il était devenu un Bouddha. Ilétait alors âgé de 36 ans. Pendant quarante-quatre ans, à partir de cejour, il répandit la bonne parole de la Délivrance, surtout sur lesdeux rives du Gange, dans la province de Bénarès et dans le pays deMagadha (le Béhar actuel) : il fit son premier sermon à Bénarès et lesanciens textes appellent cette première prédication "la mise enmouvement de la roue de la Loi".
A l'inverse du Christ, ce furent des brahmanes philosophes, desprinces, des nobles, de riches bourgeois, des savants qui le suivirent.En effet, le Christ faisait uniquement appel au coeur, au sentimentpour le Bouddha, au contraire, le salut ou la perdition dépend de lascience ou de l'ignorance ; l'ignorance est, à ses yeux, la racinedernière de tout mal, la science est l'unique pouvoir capable dedétruire le mal dans son principe. La prédication de la délivranceétait donc un enchaînement de notions et de propositions abstraites, unvaste système de concepts entrelacés de mille manières ; aussil'essence philosophique de ces discours exigeait-elle des auditeurscultivés (3). Il menait une vie itinérante et se retirait, pendant lestrois mois de la saison des pluies, dans les couvents de moines (vihâra) ou dans l'une des nombreuses demeures offertes à la communauté de ses disciples (sangha) parles riches laïques qui recevaient son enseignement. Là le peupleaffluait; il venait même des pèlerins de pays éloignés et aussi desrois, des dignitaires et encore des dialecticiens de toutes nuances.
Ceux-là seuls étaient les disciples du Bouddha (bhiksus, en pâli bhikkhus, "mendiant")qui avaient entièrement renoncé au monde. Ils prononçaient la formuledu "triple refuge" : " Je mets mon refuge dans le Bouddha, dans SaDoctrine et dans la Communauté de ses disciples" ; ils faisaient voeude ne vivre que d'aumônes, au jour le jour (4). Ils formaient unecongrégation d'ascètes et non une association libre de personnes uniespar les seuls liens du coeur, comme était le cercle des disciples deJésus. La vie des bhiksus était réglementée jusque dans ses plusinfimes détails. Ils portaient la robe jaune et la tonsure, signesextérieurs du renoncement au monde. Ils ne devaient se livrer a aucuntravail, car celui-ci aurait été productif de richesses, aurait engagédans les soucis terrestres l'aspirant à la perfection et l'auraitdistrait de la seule chose nécessaire : la connaissance etl'observation de la Loi. Il n'y avait pas entre eux de distinctions decaste (5) ; tous jouissaient des mêmes prérogatives au sein de laCommunauté (6). Il faut dire que presque tous les premiers disciples deGautama étaient de noble famille ; d'ailleurs, d'après le dogmebouddhique, un Bouddha ne peut naître que dans la condition de brahmaneou de noble. Les moines n'étaient liés à la Communauté par aucun voeu ;ilspouvaient, quand ils le désiraient, la quitter pourretourner au monde et y revenir à nouveau ou demeurer en relation avecelle à titre de laïques.
LeBouddha et ses disciples se trouvaient forcément en rapport avec desfemmes dans les quêtes, dans les repas où ils étaient invité. Gautamaconsidérait la femme comme le piège le plus dangereux tendu à l'hommepar le Tentateur. Aussi, pendant longtemps, ne reçut-on dans laCommunauté que des hommes. Mais la tradition veut que le Çakyamuni aitcédé, non sans répugnance, aux instances de sa mère adoptive Prajavâtî(en pâlî Pajâpatî) "riche en postérité" et ait créé un Ordre de femmes (bhiksunîs, en pâli bhikhunîs)Toutefois,même les femmes qui s'étaient faites disciples étaient tenues assezéloignées du Maître ; - le Bouddhisme n'a pas connu de Marie deBéthanie - ; Gautama leur faisait parvenir par l'intermédiaire desmoines la règle de leur Communauté et cette règle les maintint toujoursdans une dépendance complète vis-à-vis des moines. Il nous est dit quele Bouddha retourna voir son père et qu'il le convertit et que son filsRahûla devint son disciple. A l'âge de 80 ans il eut le sentiment de safin prochaine. Il accepta l'hospitalité d'un forgeron nommé Kundacelui-ci lui prépara un repas où entrait de la viande de porc qui lerendit gravement malade. Il continua sa route vers Kuçinagara (en pâliKusinârâ) ; là il se coucha sous un bosquet d'arbres sâlas et jusqu'àla fin instruisit ses disciples, leur disant que, lorsqu'il ne seraitplus là, leur maître serait la loi qu'il leur avait enseignée (7). Sadépouille fut incinérée aux portes de Kuçinagara par les soins desnobles de la ville (vers 480 avant J.-C.). A cette existence, àlaquelle on a pu donner sans exagération le nom d'idyllique, parmi leshonneurs et les magnificences (8), il serait difficile de comparercelle du Christ prêchant son Evangile dans l'hostilité des dirigeantset l'incompréhension de ses disciples, seul au milieu des foules etcouronnant son ministère par les angoisses du Jardin des Oliviers et lesupplice du Golgotha. Toutefois, dans la doctrine l'antithèse est plusfrappante encore.


Notes
1) Son surnom Câkyamuni (en pâli Sakyamuni ) "solitaire de la familledes Cakyas", qui est le plus employé en Occident, n'est guère usitéqu'en poésie et dans les textes sanscrits récents. Dans les écritspâlis, on lui donne le vieux titre de Bhagavat, qui remonte aux tempsvédiques, et qui signifie Fortuné ; on le rend d'ordinaire parBienheureux, parfois par Sublime. Il s'appelait lui-même le Tathâgata,terme qui n'était déjà plus clair du temps de Buddhagosha (1èremoitié du Ve siècle après J. -C. ) , car ce docteur en donne huitexplications ; on le traduit d'ordinaire "celui qui a marché comme"(les autres Bouddhas) ou : celui qui existe "d'une manière conforme"(sans doute à ses existences antérieures" (Oltrmare) ou encore :"l'Arrivé, le Bouddha parvenu à sortir de la transmigration"(Maason-Oursel) . -Mais son nom le plus habituel est le Bouddha,"l'Eveillé", "l'Illuminé".
2 ) Nommé pippala (ficus religiosa) , sorte de figuier, qu'on appela depuis "arbre de la Bodhi" (illumination) .
3 ) La doctrine du bouddha n'est pas faite pour les enfants ni pour ceux qui leur ressemblent. (Oldenberg, p. 160)
4) Il serait intéressant de comparer le monachisme bouddhique et lemonachisme chrétien ; toutefois, cet examen n'entre pas dans notresujet, car si le Bouddha a groupé ses disciples en communautés demoines, le Christ n'a pas institué le monachisme.
5) Ce qui ne veut pas dire que le Bouddha ait brisé les liens des castes; jamais il n'a songé à réformer l'ordre social ; ses moinesabandonnaient leur caste parce que les préjugés de caste ne signifientplus rien pour celui qui a renoncé à tout. D'ailleurs, dans tous lespays où le Bouddhisme s'est implanté, le système des castes subsistatoujours. l'origine des castes plonge dans la préhistoire ; il y aquatre castes fondamentales : brahmanes ou prêtres ; kshatriyas ouguerriers ; vaiçyas ou gens de commerce, artisans ou agriculteurs ;çûdras ou esclaves ; au-dessous encore sont les parias, les hors caste,rebut de la société.
6) Le Bouddha n'a pas eu davantage l'intention d'abolir la caste qu'iln'a eu celle d'abolir le mariage ; ce ne fut que dans les limites de saconfrérie qu'il insista et sur l'égalité sociale et sur le célibat.
7) Les ascètes du Brahmanisme se groupaient autour de maîtres (gurus) .L'originalité du Bouddhisme, c'est qu'à la mort du Maître, laCommunauté ait subsisté sans chef visible et ne voyant son chefinvisible que dans la Doctrine et la Règle.
8) Le Bouddha eut toujours une pierre, et mieux qu'une pierre, oùreposer sa tête. " (Alfred Roussel : le Bouddhisme primitif, Paris(Téqui) , 1911, p. 337i
II
LES ORIGINES ET LES NOTIONS FONDAMENTALES DU BOUDDHISME
LeBouddhisme est né dans le bassin du Gange, "le plus indien des pays del'Inde" (Oldenberg, p. 7), terre tropicale, au climat déprimant,destructeur de l'effort au profit de la pensée qui tend vers laspéculation pure, vers l'analyse sans arrêt ou la synthèse sans limite.
Làétait le berceau du Brahmanisme. Mais celui-ci n'était lui-même qu'unrameau du Védisme dont l'origine se perd dans la préhistoire. La plusancienne forme de la spéculation indienne est religieuse le Véda est unrecueil de prières où figurent, à côté des formules rituelles dusacrifice, des hymnes aux dieux. Le Rig-Véda, le plus ancien desrecueils védiques, présente un dieu suprême, le Brahman, autrefoisparole rituelle du sacrifice, devenu substance de l'univers, en qui lesautres dieux - qui sont les forces de la nature - doivent un jours'absorber. Le Brahmanisme est une systématisation de la pensée védique; la compilation qui porte le nom de Brâhmanas est un commentaire duVéda. C'est la naissance d'une orthodoxie.
Bienavant la venue du Bouddha, l'ancienne tradition védique fut attaquéepar des philosophes indépendants sophistes, amis d'idées nouvelles,mais persuadés de l'universelle relativité matérialistes (nâstikas: négateurs) qui ne voient que le monde physique ; yogins qui sont depurs ascètes et ne s'occupent pas de religion. En partie sous l'actionde ces facteurs adverses, le système brahmanique s'épanouit dans lesUpanishads (9), traités de philosophie religieuse, dont les plusanciens remontent peut-être au VIIème siècle avant notreère, où la spéculation se donne libre cours. Là est affirmée l'identitéessentielle de l'esprit individuel avec le Premier principe, Brahman ouÂtman, à la fois transcendant et immanent. Pour parvenir al'identification de l'âme avec le Brahman, il faut renoncer au désir,et à toute espèce de désir, et aux úuvres (karman), à touteespèce d'úuvre ; car, si l'úuvre mauvaise conduit l'homme au malheur,l'úuvre bonne lui procure une récompense qui, étant le résultat de cequi est passager, ne saurait être que passagère. L'idée se fait jourque le moi humain et le monde extérieur sont irréels, que l'existenceest mauvaise, que l'objectif de l'homme doit être le détachementcomplet. De ce renoncement à l'ascétisme il n'y avait qu'un pas.L'homme fut enclin à abandonner sa maison et ses biens et à se retirerdu monde. Il y eut même des communautés de moines. Seulement, dans leBrahmanisme, on ne devenait religieux (dvija = deux fois né)qu'après avoir vécu dans le monde et y avoir accompli tous les devoirssociaux, notamment l'éducation et l'établissement de ses fils.Toutefois, entre le Védisme et le Brahmanisme il y a un renversementdes valeurs le Brahmanisme est le système d'une caste plutôt que lacroyance d'une race.
TRANSMIGRATION (10)
Leshymnes védiques semblent ignorer cette notion, mais le Véda paraît bienêtre une compilation surtout ritualiste et liturgique, il n'est doncpas surprenant qu'il renferme si peu d'informations sur l'au-delà. Ladoctrine de la transmigration se trouve esquissée dans les Brahmanas oùl'obstacle à l'union de l'âme avec le Principe suprême est le samsâra,le cycle des réincarnations qui recule la délivrance à l'infini. Lerite (c'est le sens primitif du mot karman) peut faire quecelui qui meurt renaisse à l'immortalité ; les autres renaissent pourmourir a nouveau, et ceci indéfiniment. Dans la théosophie desUpanishads la doctrine se précise bonheur et malheur ne sont pas dus auhasard, ils sont la rémunération du passé ; la loi du karman ourétribution des actes domine la vie universelle ; ce n'est plus unmécanisme aveugle comme le sacrifice qui gouverne le monde, c'est unepuissance qui tend à devenir morale, sans toutefois cesser d'êtreencore mécanique : la rétribution des oeuvres est en effet rigoureuseet inéluctable ; entre la cause et l'effet il y a un lien intime etconstant, la même cause produit mécaniquement le même effet. Seulementcette doctrine du karman a eu comme conséquence de rendre inutiles lesdieux ; puisque la morale seule règle la destinée des hommes à traversleurs existences, il est inutile de solliciter les dieux. L'âme vad'abord dans l'autre monde dépenser son crédit de mérites ou solder sadette de péchés, sans toutefois l'épuiser ; le reliquat, où s'estconcentrée l'énergie globale, oriente l'âme à son retour sur la terre,détermine la race, l'espèce, la caste, le sexe, la forme. Mais cetteexistence illimitée, ce roulement infini fait que l'Hindou aspire à labéatitude de l'extinction suprême et définitive. Toutes les religionsque l'Inde a enfantées tendent vers le moksha (délivrance) ; la méthodevarie, le but reste le même et les méthodes elles-mêmes se réduisent àla pratique d'une discipline morale ou mentale. Ainsi le Brahmanisme,avec sa doctrine de la transmigration et de la délivrance finale,rendait inutile le sacrifice, qui avait été le centre de l'antiqueVédisme. Le Bouddhisme fit un pas de plus et cessa de faire une placeprivilégiée à la caste sacerdotale des brahmanes dont la raison d'êtreétait de célébrer le sacrifice ; de la sorte il fit descendre lareligion aux castes inférieures qui jusqu'alors ne pouvaient ni lire leVéda ni pratiquer ou faire pratiquer les rites traditionnels.


Notes :
9)Ce terme désigne soit un enseignement recueilli d'un maître auprèsduquel on siège (upa-sad), soit une gnose contemplative, adoration(ups-stha) (Masson-Oursel)
10) Cette doctrine n'est pas absolument spéciale à l'Inde. En Grèceantique, elle était courante ; les Celtes l'ont partagée, les Druidesl'on enseignée ; mais jamais elle n'a eu l'ampleur, la portée, lapopularité, la persistance qu'elle a eues dans l'Inde. (Voir SylvainLévi : La Transmigration des âmes dans les croyances hindoues. Annalesdu Musée Guimet (Bibliothèque de vulgarisation) Paris (Leroux) 1904)
III
DOCTRINE DU BOUDDHISME
Comme le Christ, le Bouddha n'a rien écrit; son enseignement a étéuniquement oral. Il ne parlait pas le sanscrit, mais la languepopulaire de la province de Magadha, le magadhî, proche parent du pâli.Les plus anciennes traditions relatives au Bouddhisme sont conservées àCeylan et consignées dans une langue importée du continent (le pâli) etrévérée comme langue sacrée. Les textes canoniques du Nord, plusrécents dans leur forme actuelle, sont rédigés en sanscrit (11). Demême que le Jaïnisme qui le précéda (12), le Bouddhisme est sorti de lacaste des guerriers, donc d'un élément non brahmanique de la société.Au dogmatisme brahmanique les deux systèmes substituent l'affirmationque le sort de l'homme dépend de ses oeuvres et que l'abstention del'acte est le moyen d'échapper à l'existence. La différencefondamentale qui les sépare, c'est que les Jaïnas croient à lapermanence de l'âme individuelle, tandis que les Bouddhistes la nient -et aussi que, chez les premiers, l'ascétisme joue un rôle bien plusgrand que chez les seconds. Toutefois, ces deux systèmes ne sont pas àproprement parler des hérésies ; l'orthodoxie brahmanique ne lesconsidère pas comme telles, mais seulement comme des disciplinesétrangères à son propre système (13).
KARMA
La pierre angulaire de l'enseignement bouddhique est la doctrine de l'acte (karman)empruntée au Brahmanisme. Il n'y a pas d'effet sans cause toutemanifestation dans le domaine physique ou mental procède d'actionsantérieures et est elle-même l'origine de manifestations ultérieures ;chaque existence individuelle a pour cause et pour explication la sommede toutes les existences antérieures comme elle a pour conséquence etpour sanction toute la suite des existences à venir. En d'autrestermes, une personne n'est que l'incarnation vivante d'activitéspassées, physiques ou psychiques. On ne peut saisir la signification dukarma qu'en considérant l'humanité reliée ensemble comme les partiesd'un tout universel ; l'homme et les manifestations auxquelles sonactivité donne lieu ne sont que des résultats. On le voit, il n'y a pasici de dogme, mais un fait d'expérience confirmé par le raisonnement :en effet, en dehors du "fruit des oeuvres" il est impossibled'expliquer la diversité des conditions et des caractères. De plus,comme nous l'avons vu à propos du Brahmanisme, cette loi de l'acteexplique l'univers sans qu'il soit nécessaire d'admettre unorganisateur du monde. La masse des actes des créatures fait sortirl'univers du chaos après chaque destruction périodique ; les paradissont crées en faveur des êtres qui ont mérité de renaître dieux ; lesenfers, pour punir les crimes auxquels ils sont appropriés. Dans lesystème de Gautama, Dieu ne figure à aucun titre, ni comme causepremière, ni comme providence, ni comme base et sanction de la loimorale, ni comme fin dernière de toute créature. Gautama ne connaît nicréateur ni juge, mais une justice infaillible et souveraine, encoreque mécanique. Il ne nie certes pas l'existence des dieux ; maisceux-ci sont, comme les hommes, soumis au karma et à la renaissance et,comme les hommes, ils ont besoin d'acquérir la sagesse parfaiteincapables donc de se sauver eux-mêmes, ils peuvent encore moins sauverles autres. Au surplus, ils ne sont dieux que provisoirement, à causede leurs mérites antérieurs ; ils devront redevenir hommes, mais ilspeuvent démériter jusqu'à renaître dans les conditions animales et mêmetomber dans les enfer.
IMPERMANENCE ET DOULEUR
Le premier théorème du Bouddhisme est donc la renaissance en fonctiondu mérite ; ce n'est que l'interprétation morale de la croyancepopulaire à la transmigration. Et voici le second : l'existence - mêmel'existence béatifique et presque éternelle du dieu Brahmâ - estmauvaise en soi. Tout ce qui la constitue est essentiellement mobile,changeant ; aucun être, aucune chose n'est à aucun moment semblable àsoi-même ; la personne, humaine ou non, n'est qu'un agrégat d'élémentsdiversement entrelacés qui apparaissent et disparaissent. En dehors deces agrégats il n'y a rien, ni principe fixe, ni âme, ni substancesimple et permanente. La vie n est qu'un composé de phénomènes et ellese répète constamment parce que tout phénomène est à la fois effet etcause et le flot incessant de toutes choses n'a aucun but. Assurément,ces phénomènes sont réels, mais d'une réalité toute momentanée ; toutest impermanent, inconsistant ; un torrent, une flamme qui se consume,voilà les comparaisons les plus fréquentes dans les anciens textes ; ceque nous appelons un être animé n'est qu'une flamme dans une mer deflammes, une vase dans l'immense océan. Â la mort de tout être, humainou non, les éléments dont il est composé périssent ; rien ne luisurvit, sinon l'influence de son karma, résultat de ses oeuvres enpensée ou en action et, par cette force, un nouveau groupe d'élémentsprend naissance, un nouvel individu surgit, lequel est à la fois lemême et un autre que celui qui est mort (14). Toutefois, cettesubstitution est si rapide que pratiquement on n'en tient pas compte ;le Bouddha, comme les saints parvenus à l'omniscience, se souviennentet parlent de leurs existences antérieures, comme s'ils étaient restéstoujours eux-mêmes en passant de l'une à l'autre. Quoi qu'il en soit,c'est dans cette oscillation perpétuelle, gouvernée par la loinaturelle de la causalité, que consiste toute la réalité des choses dece monde. Il importe ici de prévenir une interprétation erronée. Uncertain nombre d'indianistes ont déclaré que le Bouddhisme renferme unecontradiction fondamentale, en effet, disent-ils, il nie le "moi" et ilaffirme que la destinée de l'être est conditionnée par ses actes. S'iln'y a pas de "moi", qui mérite ou démérite ? qui est l'objet d'unerétribution ? qui passe d une existence à une autre ?
En réalité, le Bouddhisme ne nie pas le "moi" ou l'esprit ; il nie lecaractère absolu de l'esprit ou du "moi" ; pour lui, le "moi" n'est niconsistant ni substantiel, il est un simple phénomène, une successionde phénomènes connexes enchaînés à un univers qui n'est lui-même qu'unphénomène fait de vicissitudes toujours changeantes (15). En d'autrestermes, le "moi" existe bien, mais il n'y a pas d'âme immuable. Decette impermanence vient la douleur et cette douleur est accrue encorepar l'illusion que l'homme a de sa permanence, c'est-à-dire del'existence réelle de son "moi". La vie, avec son flux et son reflux,est mauvaise, elle est douleur et cette douleur est projetée dansl'éternité et multipliée à l'infini par le dogme de la transmigration.Où est le remède ? Ce n'est pas le suicide (16) qui est considéré commeun des plus grands crimes et qui est suivi d'une nouvelle existenceencore plus malheureuse ; ce n'est pas non plus la dévotion ou lesaustérités religieuses comme le prétendaient les brahmanes. Le remèdeconsiste pour l'homme a saisir la vérité de cette impermanence de toutce qu'il considérait être lui et à lui, à sortir de cette mobilité etde cette inconsistance de toutes choses. Ceci est possible par laconnaissance des
QUATRE vérités SAINTES qui sont le noyau central du sermon de Bénarès, le résumé du Bouddhisme tout entier.
1) l'existence de la douleur. Exister, c'est souffrir ;
2) la cause de la douleur. Cette cause est dans le désir qui grandit par la satisfaction même ;
3) la cessation de la douleur. Cette cessation est possible, elle est obtenue par la suppression du désir ;
4)la voie qui conduit à cette suppression. Cette voie, c'est laconnaissance et l'observation de la "Bonne Loi", la pratique de ladiscipline et de la morale du Bouddhisme (17).
Donc, le centre de la prédication du Bouddha est non pas un système relatif à l'origine du monde et à la nature de la Cause première, mais la délivrance de la douleur et la voie qui mène a cette délivrance,Gautama veut aller au plus pressé : porter remède à l'universelle douleur ; les systèmes philosophiques ne sont que des hypothèse
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