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Blog VOM : Géopolitique - Mondialisation - Société- Religions - Spiritualité - Actualité...
13 juin 2015

Introduction

Pourquoi Eglise Mormone ?
Esaïe 29:13à14
"Le Seigneur dit: Quand ce peuple s'approche demoi, Il m'honore de la bouche et des lèvres; Mais son coeur est éloigné de moi,Et la crainte qu'il a de moi N'est qu'un précepte de tradition humaine.
C'est pourquoi je frapperai encore ce peuple Pardes prodiges et des miracles; Et la sagesse de ses sages périra, Etl'intelligence de ses hommes intelligents disparaîtra."
UNE OEUVREMERVEILLEUSE ET UN PRODIGE
Le nom officiel de L'EGLISE MORMONE EST:
EGLISE DE JESUS-CHRIST DES SAINTS DES DERNIERS JOURS
Quelquefois sont utilisées les abréviations suivantes en France :
EJCSDJ ou encore SDJ
Pourquoi »Eglise de Jésus-Christ » :
Parce que c’est son Eglise, et il en est le chef. Voici ce qu’Il dit aux Néphites en Amérique lorsqu’Il les visita après sa résurrection et qu’ils se posaient des questions sur le nom qu’il fallait donner à l’Eglise :
[1] Et ils lui dirent: Seigneur, nous voulons que tu nous dises le nom par lequel nous appellerons cette Église; car il y a des controverses à ce sujet parmi le peuple. Et le Seigneur leur dit: Envérité, en vérité, je vous le dis, pourquoi le peuple murmure-t-il et sequerelle-t-il à cause de cela? N'a-t-il pas lu les Écritures, qui disent quevous devez prendre sur vous le nom du Christ, qui est mon nom? Car c'est de ce nom que vous serez appelés au dernier jour; et quiconque prend sur lui mon nom, et persévère jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé au dernier jour. C'est pourquoi, tout ce que vous ferez, vous le ferez en mon nom; c'est pourquoi vous appellerez l'Église de mon nom; et vous invoquerez le Père en mon nom, pourqu'il bénisse l'Église à cause de moi. Et comment est-elle mon Église, si ellen'est pas appelée de mon nom? Car si une Église est appelée du nom de Moïse, alors c'est l'Église de Moïse, ou si elle est appelée du nom d'un homme, alors c'est l'Église d'un homme; mais si elle est appelée de mon nom, alors c'est mon Église, si elle est édifiée sur mon Évangile. En vérité, je vous dis que vous êtes édifiés sur mon Évangile; c'est pourquoi, tout ce que vous appellerez,vous l'appellerez de mon nom; c'est pourquoi, si vous invoquez le Père, pourl'Église, si c'est en mon nom, le Père vous entendra; et si l'Église est édifiée sur mon Évangile, alors le Père montrera ses œuvres en elle. Mais si elle n'est pas édifiée sur mon Évangile et est édifiée sur les œuvres des hommes, ou sur les œuvres du diable, en vérité, je vous dis qu'ils trouvent dela joie dans leurs œuvres pendant un certain temps, et bientôt la fin arrive,et ils sont abattus et jetés au feu, d'où il n'y a pas de retour.
Pourquoi« Saints »?
Un Saint est simplement un membre de l’Eglise de Jésus-Christqui qui s’applique à vivre selon l’exemple du Sauveur. Paul commençait souvent ainsi ses épîtres : « [2]Paul,apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, aux saints qui sont à Éphèse et aux fidèles en Jésus-Christ: de la manière suivante : … »
Pourquoi« des Derniers Jours »
Pour différencier l’Eglise primitive du Christ et pour signifier que nous approchons des derniers jours qui annoncent son retour.


[1] (Livre de Mormon | 3 Néphi 27:3 - 11)
[2] Ephésiens1:1


[1]2 Thessaloniciens 2:1à 6
[2] Ephésiens2:20
[3] Ephésiens4:11à 15




Etude du Mormonisme par mon témoignage personnel et l'histoire raccourcie de ma conversion
(3 mois dans le livre = 30 ans)
Lecture libre 
Candide et le Mormonisme
Le livre CANDIDE et le MORMONISME est l’histoire du cheminement et de la conversion de l'auteur qu'il raconte comme un scénariste projette l’histoire d’un personnage en condensant des dizaines d’années en deux heures de film…
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Candide et le Mormonisme
 
***

http://www.lafeuilledolivier.com/GeneralitesDoctrine/Discussion.htm
 Une discussion amicale
- Ben E. Rich -
      L’histoire suivante se passe dans un village du sud-ouest de l'État de Tennessee, que nous appellerons Westminster. Dans ce joli village se trouve une belle demeure. On pourrait difficilement lui donner le nom d'hôtel, tant elle a le caractère d'une maison privée qui ne peut recevoir qu'un nombre limité d'hôtes, et les visiteurs y sont attirés par son caractère familial. Cette propriété, appeléeHarmony Place, appartient à un planteur nommé M. Marshall.
     Au moment où se passe notre histoire, trois hôtes seulement habitent la maison : un avocat, M. Brown, qui s’est installé à Westminster pour y exercer sa profession ; un médecin, M. Slocum, qui s’y trouve pour la même raison, et un touriste, M. Fitzallen, qui voyage pour sa santé et son plaisir.
     C'est à ce moment qu'apparaît un autre visiteur, bel homme d'environ 30 ans, aux manières aimables, et qui a l'art, au cours d'une conversation, de présenter ses pensées d'une façon claire et frappante. Il s'appelle M. Charles Durant, et il est originaire de l'Ouest.
     Le soir de son arrivée, les quatre hommes se trouvent réunis sur la véranda de Harmony Place, après le dîner.
     Ils discutent, passant d’un sujet à l’autre.
Le sujet de la religion
     Deux sujets qui agitent l’actualité - la politique et la religion - ont jusque-là échappé à la discussion ; cependant, ce dernier sujet est abordé quand le touriste dit :
- M'intéressant particulièrement à l'Église, je suis heureux de pouvoir dire que, tant en matière d'organisation, de discipline, que de lieux de culte, l'Amérique est totalement christianisée.
- Je suis d'accord avec vous, en partie, dit Brown, et pourtant je n'appartiens à aucune Église. En fait, je ne considère pas le christianisme comme un élément indispensable de la vie civilisée.
- Comment cela se fait-il ? dit Fitzallen. Je pensais que presque tout le monde dans ce pays était, plus ou moins, orthodoxe...
- Ce n'est pas mon cas, je vous assure, répond Brown, et le plus étrange, c'est que mes vues actuelles sont le résultat de recherches et d’explications que j'ai reçues de ceux qui font vocation de l'enseignement de la religion. Ceux qui acceptent les credo fondés sur la Bible ne vivent pas, me semble-t-il, à la hauteur de ce qu'ils professent être.
   L'étranger de l'Ouest écoute tout cela d'un air profondément intéressé. C'est comme si l'occasion espérée était arrivée, et il n’est pas réticent à répondre quand il est questionné à son tour sur son point de vue. C’est Fitzallen qui s’adresse à lui en disant :
- Je ne sais pas si vous serez ou pas de mon avis dans cette discussion, mais comme vous venez d'un endroit que nous, gens de l'Est, avons tendance à considérer comme la région où les contraintes ne sont pas sévères, je suppose que vous serez disposé à soutenir le point de vue de M. Brown plutôt que le mien.
M. Durant est d’accord de discuter religion
- Eh bien, messieurs, dit Durant, ce sujet m'intéresse, et, bien que mes opinions ainsi que moi-même vous soyons encore inconnus, je tâcherai, si cela vous est agréable, d'apporter quelque chose à la discussion. Je crois en la religion, et revendique un témoignage de source divine de la vérité de l'Évangile du Christ, et pourtant je me trouve souvent en conflit avec les ecclésiastiques.
- Je ne vois vraiment pas pourquoi ce serait le cas, dit Fitzallen, si vous êtes, comme vous le dites, un vrai croyant, et avez un témoignage du Christ.
- Si, au cours de votre conversation avec M. Brown, vous me permettez de poser des questions, je serai peut-être à même de prendre part à la discussion, à la condition, toutefois, que si nous sommes en désaccord sur un point quelconque, ce soit d'une manière amicale.
- Certainement, répond Fitzallen. Votre participation à la conversation sera un plaisir pour moi, et je ne doute pas qu’il en sera de même pour nous tous.
Les autres interlocuteurs approuvent.
- Alors, M. Brown, dit Fitzallen, quels sont les points de la foi chrétienne qui vous apparaissent particulièrement difficiles à comprendre ?
Une conception erronée de Dieu
- J'avoue qu'il y en a beaucoup. Je commencerai par l'un des principes de votre religion. Dans l'un des livres de prières, on trouve la déclaration suivante : « Il n'y a qu'un seul Dieu vrai et vivant, éternel, sans corps, sans parties, ni passions ; d'un pouvoir, d'une sagesse, d'une bonté infinis ; le créateur et gardien de toutes choses visibles et invisibles ; et dans l'unité de cette divinité, il y a trois personnes d'une seule substance, pouvoir et éternité - le Père, le Fils et le Saint-Esprit ». D’après cette déclaration, vous croyez que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont une personne sans corps, sans parties, ni passions, n’est-ce pas ?
- Vous avez certainement cité correctement le Livre de Prières, je n'y vois rien d'inexact. Je vous écoute.
- Je ne peux concevoir un Dieu sans corps, ni parties, ni passions. Et je ne vois pas quels passages de la Bible vous permettent de tirer une telle conclusion.
- Eh bien, M. Brown, faisons ce qu'Ésaïecommande : allons à « la loi et au témoignage » (Ésaïe 8:20), et je vous convaincrai bientôt que la Bible établit clairement le fait que le Père et le Fils sont un. En fait, Jésus lui-même déclare que son Père et lui sont un (Jean 10:30). N'est-ce pas ?
Unité du Père et du Fils
- Je m'excuse, interrompt Durant, mais n'est-il pas plus raisonnable de croire qu'il a voulu dire que son Père et lui sont unis en toutes choses ? et non qu'ilssont une seule et même personne ?
- Certainement pas, dit Fitzallen, notre Sauveur a voulu dire exactement ce qu'il a dit, quand il déclara que son Père et lui étaient un.
- Je ne suis pas de votre avis, répond Durant. Car il a aussi demandé à son Père de faire que ses disciples soient un, tout comme son Père et lui sont un, comme vous le verrez en vous référant à Jean 17:20 et 21. Et d'après votre argument, son désir aurait été que chacun de ses disciples perde son identité séparée et distincte.
- J’adhère à votre raisonnement, dit Brown.
- Permettez, dit Fitzallen, mais Jésus n'a-t-il pas dit : « Celui qui m'a vu a vu le Père » (Jean 14:9) ?
- Oui, dit le citoyen de l'Ouest, car Paul a dit que Jésus était « l'empreinte de sa personne », c’est-à-dire l’empreinte de la personne du Père (Hébreux 1:3). Jésus étant l’empreinte du Père, il pouvait très bien leur donner à comprendre que quand ils avaient vu l'un, ils avaient vu l'autre. Quand Jésus alla àGethsémané pour prier, il dit : « Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi. Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Matthieu 26:39). Ainsi donc, qui notre Sauveur priait-il ? Demandait-il une faveur à lui-même ?
- Oh, non ! À ce moment-là, il priait le Saint-Esprit.
Des personnes séparées dans la Divinité
- En admettant cela, réplique Durant, vous avez séparé un des trois de Jésus, car, au commencement, vous avez déclaré que les trois étaient un. Maintenant que nous avons l'un des trois séparé des autres, voyons si nous pouvons séparer les deux autres. Pour ce faire, je vous renvoie au récit du martyre d'Étienne. Tandis qu'il était lapidé, il leva les yeux vers le ciel, et il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu (Actes 7:55). Comment une personne pourrait-elle se tenir debout à sa propre droite ? Comme preuve supplémentaire que Jésus est une personne distincte du Père, examinons le récit de son baptême. Alors qu'il émergeait de l'eau, qu'est-ce qui est descendu, comme une colombe, et est venu sur lui ? (Matthieu 3:16).
- C'était l'Esprit de Dieu.
- Exactement ! Et de qui était la voix venant du ciel et qui dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection » (Matthieu 3:17) ? Il y avait Jésus, qui venait de sortir de l'eau, soit une personne ; le Saint-Esprit, qui descendait du ciel et se posa sur lui comme une colombe, ce qui fait deux personnages ; et est-ce que l'idée ne s'impose pas à vous que la voix venant du ciel appartenait à une troisième personne ?
Fitzallen dit :
- Ce sont des choses qu'on ne nous demande pas de comprendre, et, mes amis, je vous suggère que nous ne nous attardions pas sur des questions qui ne sont pas indispensables à notre salut.
Connaître Dieu est la vie éternelle
- Excusez-moi, continue Durant, avez-vous dit : qui ne sont pas indispensables à notre salut ? Mais, mon cher monsieur, il nous est dit dans la Bible : « La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jean 17:3). Notre premier devoir devrait être de découvrir le caractère et l'être de Dieu. Vous dites qu'il ne nous est pas demandé de comprendre ces choses, alors que la Bible dit que ce sont ces choses que nous devons comprendre si nous désirons la vie éternelle. Elle dit aussi que nous pouvons comprendre les choses de l'homme par l'esprit de l'homme, mais que pour comprendre les choses de Dieu, nous devons avoir l'Esprit de Dieu ; et, comme vous professez être un serviteur de Dieu, vous êtes supposé être en possession de la lumière nécessaire pour comprendre le Dieu vrai et vivant, ainsi que Jésus-Christ qu'il a envoyé. Vous dites que Dieu n'a pas de corps ; notre Sauveur en avait-il un ? Si oui, son Père en a un aussi, parce que Paul dit que le Christ était l'empreinte de la personne de son Père (Hébreux 1:3).
     Jésus apparut au milieu de ses disciples après sa résurrection avec un corps de chair et d'os et donna à ses disciples l’occasion de dissiper leur doute à ce sujet en les invitant à le toucher. « Car » dit-il, « un esprit n'a ni chair, ni os, comme vous voyez que j'ai... » (Luc 24:39). Alors il demanda quelque chose à manger et il mangea (versets 42-43) et, avec son corps tangible, il monta au ciel et se tint comme Étienne le dit, à la droite de Dieu (Actes 7:55). Maintenant s'il n'a pas de corps, qu'advint-il du corps qu'il emporta au ciel ?
- C'est un non sens ! réplique Fitzallen. Vous savez que Dieu est un esprit, et je pense que nous ferions mieux de ne pas creuser trop profondément dans des choses qu'il ne nous est pas permis de comprendre.
Dieu a un corps et un esprit
Durant continue :
- Écoutez juste un instant, s’il vous plaît, à propos de ce que vous qualifiez de non-sens. Entre parenthèses, si c'en est un, je dois souligner que c'est un non-sens de la Bible. Vous dites que Dieu est un esprit ; cela prouve-t-il qu'il n'a pas de corps ? Il nous est dit aussi que nous devons l'adorer en esprit. Dois-je en déduire que nous devons quitter notre corps pour l’adorer ? Avez-vous un esprit ? Oui. Avez-vous un corps ? Oui. Avez-vous été fait à l'image de Dieu, corps et esprit ? C’est ce que dit la Bible. L'homme a été créé à l'image de Dieu (Genèse 1:26-27). Par conséquent Dieu a un corps. La Bible nous apprend que ce corps a une forme et est doté de facultés. En effet, Dieu parla à Moïse face à face, comme un homme parle à son ami (Exode 33:11). Dieu dit qu’il parlait à Moïse bouche à bouche (Nombres 12:8). Il nous est dit, dans le cinquième chapitre du Deutéronome, qu'il a une main et un bras (Deutéronome 5:15). Psaume 139:16 nous dit qu'il a des yeux, et Ésaïe dit qu'il a des lèvres et une langue (Ésaïe 30:27). Jean décrit sa tête, ses cheveux et ses yeux (Apocalypse 1:14). Et la Bible dit qu'il fait preuve d'amour et est un Dieu jaloux. Ne peut-on pas alors parler de parties et de passions ? Il semblerait que tous ceux qui croient aux Écritures doivent conclure que le Créateur est un Dieu à l'image duquel nous sommes faits.
- Eh bien, répond Fitzallen, je n'imaginais pas, en commençant cette conversation avec M. Brown, que j'allais trouver un tel adversaire en vous. On en arriverait naturellement à la conclusion que vous avez fait une étude approfondie de la Bible.
- En tant que chrétien, j'ai étudié le livre, répond le citoyen de l'Ouest. En fait, quand j'étais enfant, mes parents m’ont fait apprendre par coeur un verset très important de ce bon vieux livre. Il se trouve dans le cinquième chapitre de l'Évangile selon Saint Jean : « Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi. » (Jean 5:39)
- Cela est vrai, mais je dois encore vous mettre en garde, avertit Fitzallen, contre le danger de plonger dans des mystères que nous ne pouvons comprendre.
Les prophéties n’ont pas d’interprétation particulière
- Mais, répond Durant, Pierre nous dit qu'aucune prophétie de l'Écriture ne peut être un objet d'interprétation particulière (2 Pierre 1:20) et ce sont là des sujets que nous devons approfondir ; car le manque d'information sur ces points est, en grande partie, la raison pour laquelle tant de personnes ont la même position que M. Brown vis-à-vis de la religion.
- Si votre assertion est vraie, il vaudrait peut-être mieux que je me retire, et laisse M. Brown entre vos mains.
- Je vous demande pardon, dit M. Durant, je n'ai pas voulu vous offenser. Je m'efforcerai d'être plus modéré pendant le reste de la conversation.
- Nous reprendrons la discussion une autre fois. Ce soir, j'avais l'intention de rester seulement quelques minutes, ayant un rendez-vous assez important. Aussi, si vous voulez bien m'excuser, je veux vous souhaiter une bonne nuit… Sur ce, M. Fitzallen se retire.
- Eh bien, dit M. Brown, j’en ai entendu plus de votre part, M. Durant, sur la religion, que jusqu'à présent durant toute ma vie. Et je dois aussi admettre que si dans ma jeunesse mon éducation religieuse avait eu ce caractère, je crois que j'aurais été chrétien. Je suis un peu familiarisé avec les doctrines des différentes sociétés chrétiennes et, d'après la manière dont vous vous exprimez sur la personnalité de Dieu, j'aimerais bien connaître votre point de vue sur d'autres thèmes religieux. Y a-t-il d’autres points de doctrine sur lesquels vous êtes en désaccord avec ce que je pourrais appeler les croyances populaires ?
- J'ai peur que ma divergence de vue soit aussi grande sur beaucoup d’autres principes importants. Mais si vous souhaitez, ainsi que vous, messieurs, m’entendre dans ces questions, cela me fera grand plaisir.
À la loi et au témoignage
L'avocat et le docteur expriment ensemble leur approbation, et M. Brown dit :
- J’avoue que je suis impatient d’en entendre davantage.
- Eh bien, dit M. Durant, nous prendrons la Bible comme livre de la loi, et si nous y trouvons, avant de finir, que les enseignements des hommes sont différents des enseignements du Christ, je serai quelque peu justifié en appliquant à notre époque la prophétie disant que les habitants de la terre « transgressaient les lois, violaient les ordonnances, rompaient l'alliance éternelle » (Ésaïe 24:5 ; Jérémie 2:13).
- Très bien, dit M. Brown, en se levant, vous pouvez continuer. Et, en allant chercher sa Bible de famille, il poursuivit : Et si les choses que vous dites s'avèrent justes, cela nous expliquera les raisons de l'augmentation de l'abandon de la religion, et cela pourrait en amener d'autres aussi bien que moi à réfléchir.
C'est alors que M. Slocum, qui n’était pas encore intervenu, se mêle à la conversation :
- Cette discussion m’intéresse moi aussi et je vais chercher ma Bible.
     Une fois chacun muni de sa Bible, Durant commence en disant :
- Examinons l'Évangile de Jésus-Christ, principe par principe. Afin de placer le sujet dans une bonne perspective, nous devons remonter à Adam. Par la transgression de nos premiers parents, la mort vint dans la famille humaine, et les hommes ne purent la surmonter d'eux-mêmes pour obtenir l'immortalité (Genèse, chap. 1, 2, 3 ; Romains 5:12 ; 1 Corinthiens 15:21,22). Pour délivrer les hommes du pouvoir de la mort,  Dieu a envoyé son Fils Jésus-Christ dans le monde (Jean 3:16 ; Romains 5:8 ; Jean 4:10). De même que tous étaient devenus sujets à la mort par Adam, de même tous les hommes seront ressuscités de la mort par l'expiation du Christ (1 Corinthiens 15:20-23 ; Romains 5:12-19) et se tiendront debout devant le siège du jugement de Dieu pour répondre de leurs propres péchés et non de la transgression d'Adam (Actes 17:31 ; Apocalypse 20:12-15 ; Matthieu 16-27). Est-ce que vous me suivez jusqu'ici ?
- Oui, dit Slocum, j’ai suivi vos citations et je les trouve exactes. Continuez.
Suivre le Christ pour trouver le salut
- Eh bien, je viens de montrer l’inexactitude d’un principe que beaucoup croient justes. En effet, beaucoup croient que les méchants n’auront pas la même chance d'être ressuscités que les justes.
   Mais continuons : Jésus-Christ est mort pour nos péchés individuels, mais nous ne bénéficions de son sacrifice qu'en nous conformant aux conditions qu'il a données pour la rémission de nos péchés. Par exemple, il nous demande, entre autres preuves de notre amour pour lui, de garder ses commandements (Jean 14:15). Et si nous disons que nous aimons Dieu, mais que nous ne gardons pas ses commandements, nous sommes des menteurs et la vérité n'est pas en nous (1 Jean 2:4). Nous devons par conséquent suivre le Christ. Ensuite, lorsqu’il quitta ses disciples, Jésus devait leur envoyer le Consolateur qui les conduirait dans « toute la vérité » (Jean 16:13). Nous devons par conséquent non seulement suivre le Christ mais accepter les principes enseignés par ses disciples sous l’influence du Saint-Esprit.
- Jusqu'à présent, je vous suis, dit Brown, et vos arguments sont en accord avec les Saintes Écritures ; et, comme il n'y a pas d'autre nom que celui du Christ qui nous ait été donné par lequel nous puissions être sauvés (Actes 4:12), voulez-vous nous dire quelles conditions le Christ a données pour le salut.
La foi est essentielle au salut
M. Durant continue :
- Nous allons les examiner. La première condition est celle-ci : Croire qu'il y a un Dieu - le Dieu qui a créé l'homme à sa propre image - et avoir la foi en ce Dieu et en Jésus-Christ qu'il a envoyé.
- Continuez, disent ensemble les auditeurs.
- Eh bien, poursuit Durant, le genre de foi requis pour le salut est celui qui rend les hommes capables, en toutes circonstances, de dire : « Je n'ai point honte de l'Évangile : c'est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Romains 1:16). C'est le genre de foi par lequel le monde fut formé, par lequel Noé construisit l'arche, par lequel la mer Rouge fut traversée à pied sec, par lequel les murs de Jéricho tombèrent ; c'est par cette foi que les royaumes furent assujettis, que les œuvres de la justice furent accomplies, que les promesses furent obtenues et que les gueules des lions furent fermées (Hébreux 11). Cette foi vient en entendant la parole de Dieu (Romains 10:17). Par manque de foi, de prière et de jeûne, les apôtres ne réussirent pas, un jour, à chasser des démons (Matthieu 17:14-20). Rien d'étonnant alors, que sans la foi, il soit impossible d'être agréable à Dieu (Hébreux 11:6). La foi est la première grande étape sur le chemin qui mène au salut.
     Plus nous avançons dans la recherche des vérités éternelles, plus nous découvrons que Dieu agit selon des principes naturels. Tout ce qu'il exige de nous est simple à comprendre. Combien il est naturel que le principe de la foi soit le premier principe de notre salut. Avec quel principe sommes-nous le plus familiarisés ? La foi est le premier grand principe qui gouverne toutes choses. Mais, sans les œuvres, elle est morte (Jacques 2:14-17). Nous ne pouvons espérer le salut simplement en ayant la foi que Jésus est le Christ, car les démons sont assez avancés eux-mêmes pour le croire (Jacques 2:19). En fait, si vous lisez le deuxième chapitre de Jacques en entier, vous verrez que la foi sans les œuvres est aussi morte et impuissante que le corps, après que l'esprit l'a quitté. Nous ne pouvons gagner le salut en présence de Dieu à moins d'obéir aux principes qu'il nous a donnés (Matthieu 7). Personne ne peut prétendre être un disciple du Christ sans garder ses commandements (Jean 8:31). Nous ne pouvons aimer Jésus-Christ et ne pas garder ses commandements (Jean 14:12-21).
Pas de salut par la croyance seule
- N'est-il pas dit dans les Saintes Écritures, demande M. Slocum, que, si nous croyons au Seigneur Jésus-Christ, nous serons sauvés ?
- C’est ce qu’ont dit Paul et Silas au geôlier, réplique Durant. Le geôlier leur avait demandé ce qu'il devait faire pour être sauvé. Et la réponse fut : « Crois au Seigneur Jésus, et tu sera sauvé, toi et ta famille ». Mais immédiatement après, les disciples présentèrent à ces gens les principes qui permirent à cet homme et à sa famille d’obtenir et d’adopter la vraie foi et de s’en réjouir (Actes 16:31-33). Nous voyons, par cet exemple, que nous ne devons pas nous tromper nous-mêmes en pensant que nous pouvons écouter la parole sans l'accomplir (Jacques 1:22,23).
- Mais, dit Brown, voici un passage qui se trouve dans le dixième chapitre de Romains et qui, je pense, vous sera plus difficile à expliquer. Ce passage est le suivant : « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé ». Alors, il me semble bien que le salut, ici, est promis par la foi seulement ?
- Examinons ce passage dans tous ses détails. D'abord, cette lettre fut écrite par Paul à des gens qui étaient déjà membres de l'Église. Ils avaient obéi aux lois du salut et, s'étant conformés à ces exigences, étaient à même d'obtenir le salut, si leur témoignage demeurait en eux comme une source vivante ; et, pour qu'ils ne deviennent pas tièdes, Paul les exhorte à continuer de rendre témoignage de la divinité du Christ et à ne pas laisser leur cœur oublier que Dieu avait ressuscité son Fils des morts, et, aussi longtemps qu'ils se garderaient en ces conditions, le salut serait à eux. Il n'y a pas de doute que Paul s'adressait aux membres sincères de l'Église qui avaient été correctement initiés dans le troupeau du Christ, et non aux étrangers vivant 1800 ans après.
- Cela semble exact, concède Brown, mais, plus loin, dans le même chapitre, nous trouvons cette expression : « Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Romains 10:13). Il semble que le salut soit accordé non seulement à ceux qui embrassent l'Évangile et à ceux qui ont la foi, mais à quiconque invoque le nom du Seigneur.
- Exactement, mais les versets suivants disent : « Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler s'il n'y a personne qui prêche ? Ainsi la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole du Christ » (Romains 10:14,17). En d'autres termes, s'il y a la foi, c’est qu’il y a eu des œuvres. En ayant la vraie foi, personne ne restera sans se conformer aux œuvres auxquelles elle mène.
- Je vois, dit Brown. L'autre auditeur reste silencieux, quoique intéressé.
- Maintenant, messieurs, dit Durant, je maintiens, comme je l'ai déjà dit, que la foi est le premier principe de l'Évangile qui conduise au salut ; mais elle n’est que le premier.
La repentance est essentielle au salut
- Supposons que nous acceptons cela comme le premier échelon ; où trouverons-nous le deuxième ? demande Slocum.
- Le deuxième suit aussi naturellement que le deuxième pas suit le premier quand un enfant apprend à marcher. Dès que la foi en Dieu a été suscitée en nous, vient le sentiment que, dans notre vie, nous avons fait des choses déplaisantes à ses yeux. Tout naturellement, le repentir fait son apparition comme deuxième principe de l'Évangile. Quand Jean alla prêcher dans le désert, comme prédécesseur du Christ, son message au peuple fut « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche » (Matthieu 3:2). Quand Jésus vint en Galilée pour prêcher l'Évangile du Royaume de Dieu, ce fut avec un message qui les appelait au repentir (Marc 1:15). Quand il choisit ses disciples et commença à les envoyer prêcher, c'était pour exhorter les hommes à se repentir (Marc 6:7-12). Quand il fit des reproches aux villes où pourtant la plus grande partie de ses œuvres puissantes avaient été accomplies, ce fut parce qu'elles ne se repentaient pas (Matthieu 11:20). Le vrai repentir est celui qui incite un homme qui a volé à ne plus voler ; qui ôte de nos propos les paroles corruptrices ; qui nous amène à vivre de manière à ne pas attrister l'Esprit de Dieu ; qui chasse de nous toute amertume, toute animosité, toute colère et médisance, et nous rend aimables, charitables, compatissants et capables de pardonner aux autres comme Dieu, pour l'amour du Christ, nous a pardonnés (Éphésiens 4:28-32). Quand celui qui a commis un péché ne le commettra plus, alors il se sera repenti dans la tristesse selon Dieu, qui produit une repentance à salut, et non avec la tristesse du monde qui produit la mort (2 Corinthiens 7:10). Quand un pécheur se repent ainsi, il y a plus de joie dans le ciel que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentir (Luc 15:7). La repentance est le deuxième principe de l'Évangile, sans lequel la foi est stérile.
- Votre raisonnement est à la fois juste et logique, dit Brown. Notre monde serait sûrement plus agréable si ces principes étaient suivis. Et quand une personne est animée de ce genre de foi et s'est vraiment repentie, elle a droit au salut.
Le baptême est essentiel au salut
- Seulement en passant par les étapes suivantes, réplique Durant. La Bible enseigne d’autres principes auxquels cette personne doit se conformer. Si ma foi m’amène à admettre que j'ai péché contre vous, et que cette connaissance me cause un repentir sincère, je dois m’efforcer d’obtenir votre pardon et je ne peux pas avoir l’esprit en paix le temps que vous ne m’avez pas pardonné pour le tort que je vous ai causé. Il en va de même des péchés contre Dieu et ses lois ; Il a tracé la voie du repentir et nous devons suivre cette voie divine jusqu'à ce que nous obtenions le pardon. Le péché doit être pardonné avant qu'il puisse être effacé. Pour recevoir la rémission de nos péchés, Dieu, dans sa sagesse, a prévu et commandé que nous soyons baptisés dans son Église.
- Et croyez-vous réellement que le baptême apporte la rémission des péchés ? demande Brown.
- Certainement. À condition, toutefois, que la foi honnête et le repentir sincère le précèdent et que le sacrement du baptême soit accompli par quelqu'un qui en a reçu l'autorité divine, sans quoi il n'a aucune valeur.
- Il me semble, dit Slocum, que vous entourez le principe du baptême de plus de sauvegardes que la plupart des gens.
- Peut-être, et pourtant ce ne devrait pas être le cas. Chaque principe de l'Évangile devrait être soigneusement protégé, et la négligence dont les hommes font preuve à ce propos est la cause principale des nombreuses différences entre Églises chrétiennes, alors qu’il devrait y avoir une seule foi et un seul baptême (Éphésiens 4:5), comme à l’époque du Christ.
- Il semble effectivement étrange qu'il y ait, comme on le prétend, tant de chemins qui mènent au salut. J'avoue que je n'avais encore jamais pensé à cela.
- Nous allons, si vous voulez, discuter de ces principes. Commençons par le baptême. Le Seigneur, dans sa sagesse et son amour, a prévu ce sacrement pour la rémission des péchés. Jean a prêché ce principe (Marc 1:4). Pierre également (Actes 2:38). Ananias l’a prêché à Saul (Actes 22:16). Le baptême fut enseigné par les différents disciples comme étant le moyen par lequel Dieu remettait les péchés.
- Et, comme vous l'avez déjà dit, ajoute Brown, il y a plusieurs modes de baptême parmi les différentes Églises. Quelle est votre méthode ?
Le baptême par immersion
- La seule forme correcte est celle qui est expliquée dans la Bible. Le baptême était fait anciennement par immersion ; on ne pensa à aucun autre mode de baptême pendant plusieurs siècles après Jésus-Christ. Le mot baptiser vient du grec « baptizo » ou « bapto » qui veut dire plonger, ou immerger, et des écrivains renommés tels que Polybe, Strabon, Dion Cassius, Mosheim, Luther, Calvin, Bossuet, Schaaf,Baxter, Jeremy Taylor, Robinson et d'autres sont unanimes pour dire que chez les anciens, l'immersion, à l’exclusion de toute autre forme, était le mode de baptême.
     Les Saintes Écritures elles-mêmes décrivent le mode de baptême de telle sorte qu’il n’est une énigme pour personne. Jean choisit un endroit particulier pour baptiser parce qu'il y avait beaucoup d'eau (Jean 3:23). Le Christ lui-même fut baptisé dans un fleuve, après quoi il sortit de l'eau (Marc 1:5,9,10). Philippe et l'eunuque descendirent tous deux dans l'eau (Actes 8:38-39) et Paul compara le baptême à l'ensevelissement et à la résurrection du Christ, la personne baptisée étant ensevelie dans l'eau et se relevant à une vie nouvelle (Romains 6:3-5). Jésus déclara qu'un homme doit naître d'eau aussi bien que d'esprit (Jean 3:5). En étant immergés, nous naissons d'eau. Accompli d’une autre manière, le baptême ne peut être comparé à la naissance.
     Après avoir examiné l'objet et le mode du baptême, voyons qui est apte à recevoir le baptême.
- Mais tous ceux qui ont une âme à sauver, je pense, dit Slocum.
Ceux qui sont éligibles pour le baptême
- Oui, après qu’ils soient passés par les deux étapes précédentes, à savoir : la foi et le repentir. Le Christ a commandé à ses apôtres d'enseigner avant de baptiser (Matthieu 28:19-20). Le candidat au baptême doit croire pour qu'il puisse être baptisé (Marc 16:16). Avant que Philippe eût baptisé les gens de Samarie, ils avaient cru à l'Évangile comme il le leur avait enseigné (Actes 8:12). Quand l'eunuque demanda à être baptisé par ce même disciple, Philippe répondit : « Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible » (Actes 8:37).
     Par conséquent, tous ceux qui ont cru et se sont repentis sont aptes à être baptisés, s’ils le désirent. Nul n'est exempt du baptême. Même Corneille, qui était si généreux qu'un récit de ses bonnes actions monta jusqu'au trône de Dieu, n’en fut pas exempté. Ses prières étaient d’une telle foi qu'elles attirèrent un ange du ciel ; pourtant, ce n’est que par le baptême qu’il lui fut possible de devenir membre du troupeau du Christ (Actes 10). Tous, sauf les petits enfants, sont aptes au baptême s'ils ont la foi et se sont sincèrement repentis de leurs péchés.
- Prétendez-vous que les petits enfants sont exemptés du baptême ? dit Slocum.
- Oui. Le baptême est pour la rémission des péchés et les petits enfants, étant sans péchés, sont nécessairement exemptés de la nécessité du baptême.
- Je ne saisis pas comment vous pouvez harmoniser cette doctrine avec les enseignements de la Bible. Jésus n'a-t-il pas dit : « Laissez venir à moi les petits enfants et ne les en empêchez pas ? » (Luc 18:16).
- Il l'a dit, mais au lieu de les baptiser il les a pris dans ses bras et les a bénis en déclarant qu'ils étaient purs et sans péché, comme ceux qui se trouvent dans le royaume des cieux. Un petit enfant est sans péché et pur de cœur ; il est le grand exemple de pureté que le Christ nous a demandé de suivre (Marc 10:13-16). Le baptême est pour les gens qui sont assez âgés pour le recevoir en appréciant sa signification. Les petits enfants, quant à eux, n’ont pas besoin d’être baptisés pour hériter du royaume des cieux.
Le don du Saint-Esprit est promis
- Nous venons d'examiner trois des principes fondamentaux de l'Évangile du Christ. Il en reste un, continue Durant, que j'aimerais mentionner, après quoi je vous propose de discuter d’un sujet qui aura peut-être encore plus d'intérêt pour vous que tout ce dont nous aurons discuté. Le principe dont je voudrais vous parler à présent est le don du Saint-Esprit qui, aux temps anciens, suivait toujours le baptême et amenait les dons de l'Esprit.
     Quand le premier discours fut prononcé, après la crucifixion du Christ, au temps où les apôtres furent dotés du pouvoir d'en haut, une multitude de gens eurent le cœur touché et demandèrent à Pierre et aux autres apôtres ce qu'ils devaient faire. Nous devons admettre que parmi tous les hommes de son temps, Pierre était le plus capable d’administrer les affaires du royaume, étant en possession des clefs du royaume de Dieu, que le Christ lui-même lui avait conférées. Il était le premier des apôtres par l'importance et, avec ses frères, avait été doté du pouvoir d'en haut. Par conséquent, il était mieux placé qu'aucun ministre de la religion de nos jours pour répondre correctement et avec autorité à la multitude.
- Vous exposez le cas très justement ; mais que leur a-t-il répondu ? demande Brown.
- Sa réponse se trouve dans le deuxième chapitre des Actes et commence au 38e verset. Vous observerez que, aussitôt qu'il eût découvert qu'ils avaient la foi, il leur enseigna le repentir, puis le baptême pour la rémission des péchés et, enfin, le don du Saint-Esprit.
- Je l'ai ici, dit Slocum qui avait consulté sa Bible ; Pierre leur dit : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de ses péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera » (Actes 2:38-39).
Des signes accompagneront les croyants
- Mais comment devaient-ils recevoir le Saint-Esprit? demande M. Brown.
- Par l'imposition des mains, répond Durant. Quand Pierre alla à Samarie dans le but d'accorder ce don à ceux que Philippe avait baptisés, il le fit par l'imposition des mains (Actes 8:17). Ananias le conféra à Paul de la même manière (Actes 9:17). Et Paul fit de même pour ceux qui furent baptisés à Éphèse (Actes 19:2-6). Quand les gens eurent reçu cette naissance de l'esprit (Jean 3:5), ils reçurent aussi les bénédictions qui accompagnaient ce don, les signes promis aux croyants : « Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues ; ils saisiront les serpents ; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades et les malades seront guéris » (Marc 16:17-18).
     Maintenant, résumons les quatre étapes préparatoires au salut : la foi, le repentir, le baptême pour la rémission des péchés et l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit.
Slocum réplique :
- Vous devez vous souvenir, mon ami, que les signes n'étaient donnés que pour établir l'Église à l'époque des apôtres, mais maintenant ils n'existent plus et nous n'en avons plus besoin.
- À la loi et au témoignage, répond Durant. Veuillez, s’il vous plaît, étayer votre affirmation par la Bible.
Le don de prophétie doit rester dans l’Église
- Si vous voulez lire le treizième chapitre de 1 Corinthiens, vous apprendrez que « les prophéties prendront fin, les langues cesseront » (1 Corinthiens 13:8), réplique Slocum.
- C'est juste, répond Durant, mais, si vous prenez la peine de lire les deux versets suivants, vous verrez que « nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie ; quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra ». Mon ami, cette citation, au lieu de prouver que ces choses sont disparues, établit le fait qu'elles resteront jusqu'à ce que la perfection soit venue. Or, vous conviendrez avec moi que nous ne sommes pas arrivés à la perfection.
- Hum ! hésite Slocum. J'ai toujours cru que ces dons n'étaient plus nécessaires. Ceci est probablement la conclusion à laquelle sont arrivés les ministres de la religion. Je dois admettre que vous m'avez convaincu que le baptême est une nécessité. Quand je serai baptisé, je veillerai à l’être de la manière prescrite.
L’autorité est nécessaire pour accomplir le baptême
- Je suis heureux de l'apprendre, mais j'ai une autre surprise en réserve. Puis-je vous demander : par qui avez-vous l'intention d’être baptisé ?
- Par mon prêtre, je suppose ; pourquoi ?
- Si les paroles de la Bible sont vraies, il peut exister un doute quant à la question de savoir si votre prêtre a l'autorité de vous baptiser.
- Voulez-vous dire que ces hommes, les ministres de l'Évangile, n'ont aucune autorité pour en accomplir les sacrements ? Je me demande ce que vous allez nous révéler maintenant. Nous sommes désormais préparés aux surprises. Nous vous écoutons !
- Je vous assure, cher monsieur, que je veux seulement me reporter à la doctrine de la Bible, qu'il nous est nécessaire de comprendre, afin que nous puissions obtenir la vie éternelle. Jusqu'à présent, nous avons examiné les premiers principes de l'Évangile. Maintenant nous parlerons des officiers que le Christ a placés dans son Église, et nous nous pencherons sur la façon dont ces hommes ont reçu l'autorité d'agir au nom de Dieu. Paul nous dit que Dieu a placé « premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir », etc. (1 Corinthiens 12:28). Il dit aussi que l’œuvre est édifiée sur le fondement des apôtres (Éphésiens 2:20). Il déclare, en outre, que ces officiers ont été placés dans l'Église en vue de l’œuvre du ministère, et qu'ils resteront jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à la connaissance de la vérité (Éphésiens 4:11-13). Je vous le demande : Est-ce que toute l'humanité est arrivée à la connaissance de la vérité ?
- On penserait que non, d'après les choses que nous venons de discuter, répond Brown. Mais, continuez !
L’apostasie depuis l’Église primitive
- Si nous ne sommes pas parvenus à la perfection, pourquoi les officiers, c'est-à-dire toute la hiérarchie que Dieu avait placée dans l'Église primitive (apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs, docteurs, etc.) dans le but de nous amener à l'unité de la foi ont-ils été supprimés ? Paul dit que ces officiers avaient pour devoir de nous garder d'être « des enfants flottants et emportés à tout vent de doctrine par la tromperie des hommes » (Éphésiens 4:12-14). De nos jours, les Églises sont divisées dans leurs croyances et, en même temps, déclarent qu'elles n'ont pas besoin d'apôtres ou de prophètes.
     Avec la disparition de ces officiers, l'autorité divine fut perdue ; toutes les grâces et tous les dons de l'Église furent, pendant des siècles, enlevés de la terre ; avec, comme résultat, que les diverses Églises d'aujourd'hui sont privées des richesses spirituelles de l'Église primitive. Certaines croient même que ces dons, ces grâces et ces sacrements sont inutiles à notre époque. Je vous demande : le Christ a-t-il établi l'ordre véritable, ou non ?
- Certainement.
- Alors, continue Durant, un homme a-t-il le droit de le changer ? Et si un homme ou même un ange des cieux l'altérait aussi peu que ce soit, ne tomberait-il pas sous la condamnation mentionnée par Paul quand il a dit : « Mais quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous avons prêché, qu'il soit anathème ! » (Galates 1:8). Le Christ a prévu ces officiers et ces sacrements dans l'Église pour le perfectionnement des saints. Prétendre autre chose revient à changer le véritable Évangile de Jésus-Christ. Or, dans quelle Église trouvons-nous des apôtres et des prophètes ?
Pas de ministres légaux dans les Églises
Slocum répond :
- Il n'y en a aucune. Mais vous devez vous souvenir qu'il doit y avoir un prédicateur. En effet, « comment en entendront-ils parler, s'il n'y a personne qui prêche ? » (Romains 10:14).
- Et dans le verset suivant, enchaîne Durant, Paul demande : « Comment y aura-t-il des prédicateurs, s'ils ne sont pas envoyés ? » Ce même apôtre dit que nul homme « ne s'attribue cette dignité, s'il n'est appelé de Dieu, comme le fut Aaron » (Hébreux 5:4). Aaron fut appelé par la révélation (Exode 4:14-17). Nous voyons que nul homme ne doit prêcher l'Évangile s'il n’est appelé de Dieu par révélation. Mais de nos jours les hommes, au lieu d'être appelés par révélation - comme la Bible dit qu'ils doivent l'être - déclarent que Dieu ne s'est pas révélé depuis 1800 ans, et que nous n'avons plus besoin de telles manifestations.
- Mais, demande Slocum, Jésus n'a-t-il pas dit : « Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création » ?
- Certes. Mais quand il donna à ses apôtres l'autorité de prêcher, cela donnait-il la même autorité à tout homme qui se sent enclin à la prendre sur lui ? Il dit à ses apôtres que ce n’est pas eux qui l’avaient choisi, mais lui qui les avait choisis (Jean 15:16). De nos jours, les hommes renversent la situation. De plus, il envoya ses serviteurs prêcher son Évangile sans « bourse ni sac » (Luc 10:4). Paul, en parlant de lui-même, dit ce qu’est sa récompense : « C'est d'offrir gratuitement l'Évangile que j'annonce, sans user de mon droit de prédicateur de l'Évangile » (1 Corinthiens 9:18). Or ces principes ont été abandonnés par les Églises de nos jours.
- Mais alors, qu’en est-il aujourd’hui du véritable Évangile ? demande Brown.
Les prophètes ont prédit l’apostasie
- La Bible, répond Durant, donne la clé de cela. Paul dit que l'avènement de Jésus-Christ ne sera pas avant qu'il y ait eu l'apostasie (2 Thessaloniciens2:3) et que « dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles » (2 Timothée 3:1). Les hommes « ne supporteront pas la saine doctrine, mais ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l'oreille de la vérité et se tourneront vers les fables » (2 Timothée 4:3,4), « ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force » (2 Timothée 3:5). Pierre dit aussi que ces faux docteurs, par cupidité, « trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses » (2 Pierre 2:1-3). Michée dit : « Ses chefs jugent pour des présents, ses sacrificateurs enseignent pour un salaire, et ses prophètes prédisent pour de l'argent ; et ils osent s'appuyer sur l'Éternel, ils disent : L'Éternel n'est-il pas au milieu de nous ? » (Michée 3 :11). Or, mes amis, les diverses Églises d'aujourd'hui ne sont-elles pas l’accomplissement littéral de ces prophéties ? N'ont-elles pas transgressé les lois, violé les ordonnances, rompu l'alliance éternelle ? (Ésaïe 24:5). John Wesley dit dans son 94e sermon, à propos de la situation de l'Église après qu'elle eût quitté le droit chemin et perdu les dons : « La vraie raison pour laquelle les dons extraordinaires du Saint-Esprit n'existaient plus dans l'Église chrétienne fut que les chrétiens étaient redevenus païens, et n'avaient plus qu'une forme morte ».
- Il semblerait, dit Brown, que Dieu ait abandonné l'humanité.
Le rétablissement de l’Évangile fut prédit
- Non, mais cette perte est venue du fait que les hommes se sont éloignés de Dieu et ont changé son Évangile. Cependant, il a promis par l'intermédiaire de ses serviteurs « que les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ » (Éphésiens 1:10) et « qu'il y aura un rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes » (Actes 3:20-21). Daniel, qui reçut par révélation l'interprétation du rêve de Nébucadnetsar, vit ce qui se passerait dans les temps à venir, quand le Dieu des cieux susciterait un royaume (Daniel 2:44). Jean le Révélateur, tandis qu'il était sur l'île désolée dePatmos (environ 90 ans après Jésus-Christ), vit que cet Évangile serait rétabli lorsqu’un ange l'apporterait du ciel (Apocalypse 14:6). Avant lui, le Christ dit que « cette bonne nouvelle du royaume sera prêché dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors, viendra la fin » (Matthieu 24:14). Dieu n’est pas un être changeant. Son plan pour la rédemption de la famille humaine est toujours le même. Le même Évangile, contenant les mêmes promesses, sera prêché de la même manière. Alors je demande : Où trouvons-nous l’Évangile appliqué comme dans les temps anciens ? Avant de répondre, souvenons-nous que ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l'avènement du Fils de l'homme (Matthieu 24 37 ; Luc 17:26-27). Noé fut envoyé par le Seigneur pour prédire la venue du déluge, mais les peuples rejetèrent son témoignage ; en réalité, chaque fois que, dans le passé, Dieu a révélé sa volonté et la vérité aux hommes, le monde, au lieu d’accepter son message, l’a rejeté, a maudit les prophètes et, la plupart du temps, les a tués, comme ce fut le cas pour le Christ lui-même.
L’Évangile rétabli à l’époque moderne
     Eh bien, mes amis, nous vivons à cette époque dans laquelle Dieu a réuni toutes choses en Christ. Un ange est venu du ciel et a apporté l'Évangile éternel (Apocalypse 14:6), et le 6 avril 1830, Dieu - par révélation à l'homme – a organisé l'Église de Jésus-Christ sur le modèle exact de l’Église du temps du Christ, avec les apôtres et les prophètes. Depuis ce jour-Ià, les serviteurs de Dieu ont voyagé partout dans le monde pour prêcher l’Évangile de Jésus-Christ et témoigner de sa venue qui est proche.
     Ils exhortent les hommes à faire preuve de foi en Dieu, notre Père éternel, et en son Fils Jésus-Christ ; et aussi à se repentir, à se détourner de leurs péchés, à être baptisés par quelqu'un qui a été appelé de Dieu par révélation, et à recevoir l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit. Comme serviteurs de Dieu, ils promettent que le converti saura si la doctrine est de Dieu ou de l'homme (Jean 7:17) et que les signes qui accompagnèrent les croyants à l'époque des anciens apôtres accompagneront les croyants d'aujourd'hui.
     Mes amis, étant moi-même serviteur de Dieu, je vous invite à vous conformer à ces principes, et vous en recevrez les bénédictions promises. Je suis membre de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Je suis de Salt Lake City, en Utah.
     Brown et Slocum sont très surpris. Ils ont lu les citations de la Bible qui confirment les arguments de M. Durant. En le remerciant pour l'explication patiente de ses croyances, ils reçoivent de lui une carte contenant les articles de foi de son Église et après s'être dit bonsoir, tous se retirent. 
Source : Une discussion amicale, édité sous forme de brochure dans les années 1950-60.

http://www.lafeuilledolivier.com/EgliseArticles/Eglise.htm
Quelle est l’Église du Seigneur ?
Mark E. Petersen (1900-1984)
Membre du collège des Douze de 1944 à 1984
     Au cours de son existence mortelle, Jésus-Christ établit une Église. Ce n'était pas l'Église de Jean-Baptiste, qui lui avait préparé la voie, ni celle de Pierre, ni de Paul, ni d'Apollos, ni d'aucun autre de ses disciples. C'était sa propre Église. Il en était le chef. C'était à lui de l'organiser et de la diriger.
     L'Église était une organisation grâce à laquelle ses disciples pouvaient travailler à leur salut et recevoir de l'aide et du réconfort, car ils n'étaient pas destinés à être laissés sans organisation.
     L'Église constituait une aide et un guide nécessaires pour toute personne cherchant à suivre le chemin étroit qui mène à la vie.
     L'admission à son Église se faisait par le baptême d'eau et lui-même en avait donné l'exemple en recevant le baptême des mains de Jean. Ceux qui entraient dans son Église devenaient héritiers du salut, car ils avaient l'occasion d'accepter son mode de vie et de devenir pareils à lui.
     Il plaça divers officiers dans son Église, avec des devoirs particuliers à remplir (Voir Luc 6:12-16 ; 10:1 ; Éphésiens 4:11-14). Il leur fut commandé non seulement de prêcher l'Évangile dans le monde entier, mais aussi de veiller sur ceux qui entraient dans l'Église, comme les bergers du troupeau guident leurs ouailles dans les voies du salut et les protègent contre les « loups » qui pourraient se glisser dans le troupeau. À la tête de ces ministres se trouvaient les apôtres et d'après le texte des Écritures, le Seigneur entendait voir des apôtres vivants continuer à donner à l'Église une direction inspirée constante.
Les prophètes dans l’Église chrétienne
     Il y avait aussi des prophètes dans l'Église. En fait, les apôtres eux-mêmes étaient prophètes. Il était autrefois coutumier que Dieu traite avec les Israélites de l'Ancien Testament par l'intermédiaire de prophètes ; il avait déclaré un jour qu'il ne ferait rien sans se révéler d'abord à ses serviteurs, les prophètes (Voir Amos 3:7). Ces prophètes recevaient des révélations de Dieu quand le peuple avait besoin de l'aide divine, et les révélations reçues constituent une grande partie de l'Ancien Testament.
     Le Sauveur n'avait pas l'intention de laisser son Église nouvellement organisée sans direction céleste. Il se rendait compte qu'il quitterait bientôt la mortalité pour monter auprès de son Père céleste.
     Aussi des prophètes furent-ils placés dans cette nouvelle Église chrétienne. Leur fonction demeurait pareille à celle des anciens prophètes, c'est-à-dire recevoir les révélations courantes du Seigneur pour diriger le peuple selon les besoins. Sans ces directives du ciel, l'Église pourrait s'égarer.
     C'est pourquoi, Paul enseigna aux Éphésiens :
     « Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps (Église) de Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à f unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ » (Éphésiens 4:11-13).
     Rien n'indiquait que cette organisation devait un jour changer, ni qu'une de ses parties cesserait un jour d'être nécessaire.
     Paul alla plus loin encore dans le verset 14 et déclara que ces ministres de l'Église doivent protéger les membres de l'Église contre toute fausse doctrine « afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine ».
Sur la fondation des apôtres
     Un peu avant, dans la même épître, il s'adressait aux convertis Éphésiens, qui s'étaient réunis dans l'Église à l'abri du monde, et les réconfortait en disant :
     « Ainsi donc vous n'êtes plus des étrangers ni des gens du dehors ; mais vous êtes concitoyens des saints (les membres de l’Église à l’époque portaient le nom de saints) gens de la maison de Dieu. Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. En lui tout l’édifice (l’Église), bien coordonné, s'élève pour être un temple saint dans le Seigneur » (Éphésiens 2:19-21).
     Pour enseigner aussi aux Corinthiens que l'Église formait une unité soigneusement organisée, dont toutes les parties étaient nécessaires, il compara l'Église au corps humain. Il enseigna que tous les convertis sont baptisés au sein d'une seule Église, ou corps, qu'ils soient Juifs ou Gentils, esclaves ou libres, et que tous participent au même esprit.
Mais, écrit-il,
     « le corps n'est pas un membre, mais il est formé de plusieurs membres. Si le pied disait : Parce que je ne suis pas une main, je ne suis pas du corps ne serait-il pas du corps pour cela ? Et si l'oreille disait : Parce que je ne suis pas un œil, je ne suis pas du corps - ne serait-elle pas du corps pour cela ? » (1 Corinthiens 12:14-16).
     Ensuite, il enseigna que, comme chaque partie est essentielle, aucune ne peut dire à une autre : « Je n'ai pas besoin de toi ». Toutes doivent être là, bien coordonnées.
     Ainsi l'organisation originelle de l'Église, avec ses ministres, ses ordonnances et ses doctrines, était destinée à continuer sans changement jusqu'au moment, comme il l'expliqua aux Éphésiens, où nous parviendrons tous à l'unité de la foi et atteindrons la perfection en Christ (voir Éphésiens 4:11-14).
     Les événements qui suivirent l'ascension du Sauveur montrent aussi qu'il était prévu que l'organisation de l'Église continuerait. Judas, on s'en souvient, mourut après avoir trahi Jésus. Cela laissait un poste vacant dans le collège des douze apôtres. Il n'en restait que onze.
     Ce collège devait-il continuer au nombre de onze, ou fallait-il rétablir le nombre original de douze ? Et si personne n'était nommé pour remplacer Judas, et si l'un des apôtres venait à mourir, laissant un groupe de dix, le collège devait-il continuer au nombre de dix seulement ? Et si un autre et un autre encore allaient mourir, le collège devait-il disparaître si rapidement ? Était-ce là l'intention du Seigneur ?
Celle-ci fut rendue manifeste tôt après l'ascension. On convoqua une réunion de tous les disciples de Jésus. Ils se livrèrent à la prière et à la supplication. Leur nombre se montait environ à cent vingt.
     Pierre, debout au milieu d'eux, parla de la prédiction de David au sujet du traître Judas. Il dit ensuite aux saints qu'il fallait choisir un successeur à Judas pour être « associé comme témoin » de la résurrection du Sauveur.
Un nouvel apôtre choisi
     Deux de leurs compagnons les plus dévoués furent mentionnés comme successeurs possibles.
     Les apôtres n'assumèrent point seuls la responsabilité de choisir ce nouveau membre de leur conseil. Ils prièrent et dirent :
     « Seigneur, toi qui connais les cœurs de tous, désigne lequel de ces deux tu as choisi, afin qu'il ait part à ce ministère et à cet apostolat, que Judas a abandonné pour aller en son lieu. Ils tirèrent au sort, et le sort tomba sur Matthias, qui fut associé aux onze apôtres » (Actes 12:4-26).
     L'Église comptait de nouveau douze apôtres. Cette action avait un sens profond. Elle démontrait, au-delà de tout doute, le plan et le dessein du Seigneur que le collège des Douze devait continuer à être un collège de douze, et non un collège de onze, ou de dix, ou de neuf, pour disparaître finalement.
     Cela donnait un sens à toutes les paroles de Paul aux Éphésiens. Cela donnait aux saints de l'encouragement. Cela leur prouvait à eux et à tous les hommes que l'organisation de l'Église prévue par le Sauveur devait continuer sans changement aussi longtemps que les hommes consentiraient à entendre et à accepter le véritable Évangile.
     Choisit-on d'autres apôtres à l'époque ? Chacun pense d'abord à Paul et habituellement l'homme moyen ne rattache jamais son nom au collège des Douze. Mais pourquoi pas ? Devait-il y avoir treize apôtres dans ce collège de Douze ? Ou bien Paul a-t-il succédé à ce poste à un membre de ce conseil sacré qui aurait perdu la vie ?
     L'Écriture mentionne la mort de Jacques, frère du disciple bien-aimé Jean. Cela fait au moins un poste vacant avant la nomination de Paul.
     Le choix d'un autre nouvel apôtre est-il mentionné dans l'Écriture Sainte ? Le treizième chapitre des Actes parle d'une réunion des prophètes et des docteurs de l'Église, et en nomme quelques-uns.
     « Pendant qu'ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu'ils jeûnaient, le Saint- Esprit dit : Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés. Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains, et les laissèrent partir » (Actes 13:2,3).
La révélation dans l’Église
     C'était un cas de révélation courante pour diriger l'œuvre de l'Église. La révélation adressée aux prophètes et aux docteurs qui étaient présents, fut évidemment reçue par ces prophètes, ce qui montre encore la nécessité d'une révélation continue dans la véritable Église de Jésus-Christ, par l'entremise de prophètes vivants.
     L'Écriture poursuit en disant : « …, envoyés par leSaint-Esprit, descendirent à… ». Dans le chapitre suivant des Actes, nous lisons quelques expériences vécues par ceux qui avaient ainsi été nommés. Le verset 14 du chapitre 14 dit : « …Les apôtresBarnabas et Paul ayant appris cela… ». Notez : « Les apôtres Barnabas et Paul ». Le nom de Barnabasétait compris parmi ceux des prophètes lors de la réunion d'Antioche, où Barnabas et Paul furent choisis pour cette mission, sous l'inspiration du ciel.Barnabas aurait-il été un treizième ou un quatorzième apôtre ? Paul l'aurait-il été ?
     Le modèle établi par le Sauveur stipulait qu'il devait y avoir douze apôtres et que des hommes nouveaux seraient nommés pour succéder aux membres originaux au fur et à mesure de leur mort.
     Une lecture attentive du 19e verset du 1er chapitre aux Galates est intéressante. Paul dit : « Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n'est Jacques, le frère du Seigneur ». Aucun autre renseignement ne nous est donné à ce sujet.
     Pour tous ceux qui lisent et acceptent la parole divine, nul doute ne saurait subsister qu'à cette époque des mesures furent prises pour perpétuer et maintenir le collège des douze apôtres, principaux dignitaires de l'Église, exerçant une juridiction à l'échelle mondiale.
     Une partie de la mission divine confiée aux Douze était d’aller dans le monde entier et de prêcher l'Évangile à toutes les créatures (Voir Marc 16:15). Ils entreprirent de le faire. Ils parcoururent le monde alors connu. Les voyages de Paul sont les plus fréquemment mentionnés dans la parole sacrée, mais il est évident que tous voyagèrent.
     Allant de ville en ville, ils prêchèrent l'Évangile du Christ et le Christ crucifié. Les gens se convertissaient, malgré les sévères persécutions allant parfois jusqu’à la mort.
Les évêques : des officiers locaux
     Comme les apôtres avaient l'ordre d’aller dans le monde entier et de prêcher à toutes les créatures, ils ne pouvaient demeurer dans une ville et veiller sur les nouveaux convertis. C'eût été contraire à la nature de leur appel. Ils comptaient sur l'organisation locale de l'Église, pour continuer I'œuvre en leur absence. Après la conversion d’un groupe de croyants, les apôtres nommaient donc des officiers locaux, appelés anciens ou évêques, pour mener les affaires de l'Église en chaque localité.
     Les évêques ou anciens présidents ainsi nommés exerçaient une juridiction purement locale. Les évêques régissaient habituellement une assemblée plus importante, les anciens présidant de plus petites.
     Les noms de certains de ces évêques sont connus de nos jours. Tite, à qui Paul écrivit l'épître qui porte ce nom, présidait en Crète, et une note à la fin de l'épître l'indique. Timothée, à qui Paul écrivit aussi des épîtres, présidait à Éphèse en qualité de premier évêque, comme le mentionne la fin de la 2e épître à Timothée. Linus fut le premier officier président local à Rome.
     Comme l'Église se développait rapidement dès le début, il y eut vite de nombreuses petites branches dans autant de cités différentes et, dans chaque cas, un évêque ou un ancien président dirigeait les activités dans sa propre localité. Chaque évêque avait une autorité égale à celle de tout autre évêque. Son ministère était purement local, puisque les apôtres exerçaient l'autorité générale. On ne songeait pas alors à faire présider certains évêques au-dessus d'autres évêques.
Les visites répétées des apôtres à de nombreuses branches de l'Église sont rapportées dans les Écritures. Recourant aussi à la plume pour les assister dans leur responsabilité de surveillance générale de l'Église, ils rédigeaient des épîtres pour ces diverses branches, ainsi avons-nous de nos jours dans la Bible les épîtres de Paul, de Pierre, de Jacques, de Jean et de Jude.
     L'Église primitive présente donc l'image de nombreuses branches dans de nombreuses villes, présidées par des ministres locaux, appelés évêques ou anciens, sous l'autorité ou juridiction générale des douze apôtres.
Le processus interrompu par la persécution
     Mais les méchants dressent des obstacles contre I'œuvre divine. C'était vrai du vivant du Sauveur, qui regrettait le caractère rebelle des habitants deCapernaüm (Voir Matthieu 11:23). Il en fût de même contre l'activité des Douze et la propagation de l'Église chrétienne primitive.
     La persécution devint sévère, d'abord de la part des Juifs, puis des Romains. Nombreux furent les membres de l'Église qui perdirent la vie. L'un après l'autre, les apôtres devinrent martyrs. La dureté des temps empêcha les survivants de communiquer entre eux ou de se réunir pour continuer I'œuvre de l'Église. Cela empêchait aussi de remplir les postes vacants, comme cela avait été prévu originellement.
     Enfin, il ne resta plus qu'un seul apôtre. C'était Jean. Saisi par ses persécuteurs, il fut soumis à de cruels traitements. On rapporte qu'une fois il fut jeté dans de l'huile bouillante. Mais le Sauveur lui avait promis qu'il vivrait jusqu'à la seconde venue du Christ (Voir Jean 21 :22,23). Aussi ses bourreaux ne purent-ils le tuer.
     Banni sur l'île de Patmos, où il demeura quelque temps, il y dirigea l'activité de l’Église en qualité de dernière Autorité générale sur terre.
Jean
     Pierre et Paul moururent vers 68 ap. J.-C., probablement à Rome. Cette année-Ià, Jean exerçait son ministère à Éphèse. C'est ensuite qu'il fut expédié à Patmos, où il demeura jusqu'à la mort de l'empereur Domitien en l'an 96 de notre ère.
     Le Seigneur le retira alors du ministère. On ne sait plus rien de lui après l'an 101 environ. Pourquoi Jean ne put-il rester davantage en ce lieu ?
     Parce que la méchanceté avait presque envahi l'Église. Les doctrines et les sacrements étaient changés, l'autorité ignorée ; le péché triomphait, même parmi les membres de l'Église.
     On se souvient que presque toutes les épîtres des Douze ont été écrites pour combattre une apostasie ou l'autre au sein de l'Église. Une lecture attentive de ces épîtres révélera ce fait. Certains membres niaient le Christ, d'autres ne croyaient plus à la résurrection, les doctrines des Juifs avaient corrompu beaucoup de doctrines chrétiennes. Le faste des rites païens se glissait dans le rituel chrétien. La véritable doctrine de Dieu se perdait. La philosophie grecque avait presque rejeté par ses arguments les simples vérités de la Divinité. L'homme était occupé à rejeter le Christ et son Église et à établir des enseignements et des formes à lui.
     Tout cela pourtant avait été prédit. Le Seigneur avait prévu cette apostasie. De même qu'il se refusa à accomplir des miracles devant les incroyants àCapernaüm, de même il ne voulut plus laisser les Douze oints dans un groupe d'apostats. Aussi Jean fut-il enlevé d'entre les hommes.
Dérive
     Ainsi l'Église fut laissée à la dérive, sans aucune Autorité générale. Ses diverses branches dans les cités éparpillées à travers le monde connu n'avaient que les autorités locales pour les diriger.
     Il n'existait plus sur terre de tribunal de dernier ressort. Chaque évêque ou ancien président fut abandonné à lui-même.
     L'Église était maintenant victime d'une triple attaque :
1. Une persécution fort intensifiée, durant laquelle le gouvernement même devint l'agresseur principal, accusant les chrétiens de déloyauté et les traitant comme traîtres. Il en résulta des hécatombes et cela força les chrétiens survivants à se cacher.
2. L'influence de la philosophie sur les simples vérités de l'Évangile amena finalement une conception totalement différente de l'existence de Dieu et l'introduction de nombreux mystères grecs comme doctrines et pratiques de l'Église. On constate en conséquence une interprétation nouvelle et complètement différente de la doctrine de la Divinité, qui conduisit enfin à l'adoption du credo de Nicée. D'Égypte vint l'adoration de la Mère et de l'Enfant ; le gnosticisme et le néoplatonisme obscurcirent la véritable foi chrétienne. L'adoration de la Grande Mère vint de Phrygie et des rites dramatiques non chrétiens amenèrent la messe, avec son ensemble de prières, de psaumes, de lectures et de récitations.
     « Le christianisme ne détruisit pas le paganisme, il l’adopta. En mourant, l’esprit grec transmigra dans la théologie et la liturgie de l’Église. La langue grecque, qui régnait depuis des siècles sur la philosophie, devint le véhicule de la littérature et du rite chrétiens. Les mystères grecs se transformèrent en mystère impressionnant de la messe » (Will DurrantTheStory of Civilisation 3:595).
3. Les jalousies, les intrigues et les ambitions personnelles jouèrent au sein de l'Église même. Pendant 200 ans après la disparition de Jean le Bien-Aimé, cet état de choses se développa. L'Église se divisa de bien des manières. On ne s'entendait plus sur la doctrine. La croyance fondamentale en la nature et l'être de Dieu devint la source de grandes disputes. Une ordonnance aussi simple que le baptême devint un thème de débats. Le mode en fut changé ainsi que le but.
     Ce fut alors aussi que fut introduite la doctrine qu'aucune autorité divine n'était requise pour célébrer le baptême. On instaura le baptême des petits enfants. Les efforts de certains évêques causèrent de l'amertume et firent verser le sang.
      Mais quand la persécution par le gouvernement disparut, l'Église s'accrut de nouveau en nombre en partie parce qu'elle accepta les idées populaires et les pratiques païennes de l'époque et en partie parce qu'elle abandonna ses principes élevés.
Opportuniste politique
     Vint l'époque de Constantin. Attentif à son avantage politique, et non à cause de sa conversion, car il demeura adorateur du soleil pendant la majeure partie de sa vie et attendit 25 ans avant de se faire baptiser chrétien, il discerna l'avantage politique qu'il pourrait s'assurer en encourageant la religion chrétienne.
     Il pensait que la popularité nouvelle de ce christianisme maintenant transformé en faisait la religion de l'avenir.
     Récemment sorti d'une longue guerre civile, il sentait qu'une religion d'État aussi populaire que l'était devenu le christianisme, l'aiderait à consolider son empire. Il étendit donc sa protection sur la religion chrétienne.
     En la favorisant comme religion d'État, l'empereur s'acquit une vaste influence dans le gouvernement de l'Église, qui devint plus tard un service du gouvernement civil, pour ainsi dire. L'empereur se trouvait ainsi à même de la diriger à peu près comme il dirigeait les autres services de son administration.
     Notant les divisions qui séparaient l'Église de son temps, Constantin s'appliqua à résoudre cette difficulté. Il s'occupa d'abord de l'Afrique, où s'était développé un schisme aigu. Il tenta d'y mettre ordre par son autorité impériale. Il ne l'accomplit pas en tant que représentant du Seigneur, car il n'était pas encore chrétien. Il était encore adorateur du soleil. Il n'avait aucune autorité ecclésiastique et n'y prétendait pas. Mais il était politiquement tout-puissant. C'est par son autorité politique d'empereur qu'il intervint dans la controverse africaine.
Accroissement du pouvoir civil dans l’Église
     Peu après, et toujours en vertu de son autorité d'empereur et de gouverneur civil de la moitié occidentale de l'Empire romain, il réunit un concile de tous les évêques de son empire. Cette réunion se tint à Arles. Une partie du clergé présent s'opposa aux décisions prises au sujet du baptême et de l'autorité ecclésiastique. Constantin eut recours à la force pour les soumettre. Un massacre s'ensuivit, le sang coula à flots, et ceux des adversaires qui s'en tirèrent saufs furent bannis ; mais Constantin eut gain de cause. À la place des évêques qui s'opposaient à lui, il mit des évêques de son choix par son autorité politique d'empereur. Ce n'était que le commencement de la nomination des évêques par les autorités civiles.
     Il convoqua un concile de tous les évêques de l'Église pour régler la dispute alexandrine sur la nature divine. Il écouta les arguments des évêques en conflit. Il donna raison aux athanasiens.
     Les ariens qui continuaient à protester furent bannis et il les remplaça par d'autres évêques. Par quelle autorité ? Par l'autorité divine ? Il n'en avait aucune. Il agissait en empereur, et l'autorité en vertu de laquelle il nommait ces évêques était politique, et non divine. Ils devenaient les agents de Constantin, et non de Dieu.
     Lors de ce concile de Nicée, Constantin - sans inspiration, sans avoir été baptisé, étant toujours adorateur du soleil, un homme qui avait commis le meurtre dans sa propre famille - prit, grâce à sa puissance politique, des décisions qui donnèrent au christianisme futur sa doctrine sur la nature du Dieu qu'il adorait.
     Même alors, il ne put se résoudre à s'en tenir à sa décision, car, par après, il oscilla d'une opinion à l'autre, soutenant tantôt Arius et son point de vue, tantôt Athanase. La persuasion de ses amis changea alternativement la doctrine officielle de l'Église d'un côté à l'autre dans le courant de quelques brèves années.
     Que tout chrétien se demande si Dieu dirige son Église par l'entremise d'un homme du genre de Constantin !
L’Église, partie intégrante du gouvernement de l’État
     Fréquemment, par la suite, les empereurs nommèrent certains membres du clergé, en déposèrent d'autres, réglèrent diverses questions au sein de l'Église, convoquèrent des conciles et dirigèrent ce qui s'appelait l'œuvre divine. Ils agissaient ainsi parce qu'ils avaient transformé l'Église en service administratif de l'Empire romain, ce qui faisait d'eux les chefs de l'Église, et ils faisaient tout en vertu de l'autorité politique et non divine. Peut-on encore dire que c'était là l'Église de Dieu ? Ouétait-ce plutôt l'Église de César ?
     Au cours de cette période primitive, les évêques se persuadèrent peu à peu que ceux qui présidaient dans de grands centres de population devraient être supérieurs à ceux qui se trouvaient dans de petites villes et villages.
     Ceci fit naître chez les évêques des régions métropolitaines l'habitude d'exercer leur autorité sur les évêques des villages et des petites villes, changeant ainsi l'ancienne égalité qui existait entre les évêques au commencement. Aussi, lors de l'organisation de nouvelles assemblées dans les faubourgs de ces régions métropolitaines, les évêques métropolitains en nommaient d'autres pour y exercer leur ministère. Ces derniers furent appelés évêques des faubourgs et des champs.
Rivalités entre évêques
     Par la suite, des rivalités aiguës se développèrent entre les évêques métropolitains, jusqu'à ce qu'enfin il n'en restât que deux en lice : l'évêque de Rome et celui de Constantinople. Leurs rivaux d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem furent éliminés par la conquête arabe. Finalement, ils se séparèrent, après s'être réciproquement excommuniés, et deux Églises principales en résultèrent, l'Église d'Orient, dont le siège était à Constantinople, et l'Église d'Occident, ou romaine, dont le siège était à Rome. Ainsi nous avons aujourd'hui deux Églises catholiques, ou universelles, chacune se prétendant la véritable Église et répudiant l'autre comme hérétique.
     Comme il est indiqué à la page 170 de Historia de la Iglesia, de Boulenger de la Fuente : « Les empereurs s'arrogeaient le droit de convoquer des conciles. Ils appuyaient cette prétention sur le principe du maintien de l'ordre et de la tranquillité dans l'empire, qui leur incombait, leur imposant, en conséquence, de mettre fin aux controverses qui troublaient cet ordre… C'étaient aussi les empereurs qui sanctionnaient les décisions des conciles et leur donnaient force de loi pour l'empire entier ».
     Un autre empereur, dont le cas est typique, est cePhocas qui, au VIle siècle, se fâcha contre Cyriaque, évêque de Constantinople, le priva de son titre de chef universel de l'Église et conféra ce titre à Boniface III, pontife romain, qui l'accepta.
     En vertu de quelle autorité, demandons-nous ? Là encore, elle était politique. Il n'est pas rapporté que l'empereur Phocas fût même membre de l'Église chrétienne.
     Au milieu du VIe siècle, Justinien 1er s'empara du contrôle de l'Église, comme faisant partie de son empire, enleva au peuple son droit de consentement commun dans les questions locales du ressort de l'Église, déclara que seul le clergé devait avoir une voix dans les affaires de l'Église et dit en outre que le seul droit des membres du clergé était d'accepter et de ratifier les actes impériaux concernant les questions religieuses. S'ils refusaient de s’y soumettre, ils seraient bannis.
     L'Église d’Occident se développa plus rapidement que celle d'Orient. La politique militante des évêques de Rome les fit bientôt dominer dans les questions politiques, surtout quand l'Empire romain commença à s’effriter. Ceci leur assura une vaste puissance dans les nations européennes. Ils dictaient l'attitude des rois de ces pays, percevaient des impôts et intervenaient dans les affaires intérieures des nations.
     Cela créa du ressentiment chez certains princes d'Europe occidentale, qui prêtèrent main-forte à Martin Luther dans sa lutte contre la vente des indulgences.
     L'histoire de Luther est trop connue pour être rapportée ici en détail. Dans ses efforts pour réformer l'Église existante, il fut réprimandé et excommunié.
     Ses initiatives intéressaient certains princes allemands, tandis que d'autres lui étaient fortement opposés. Le roi Henri VIII d'Angleterre joignit aussi ses forces à l'opposition contre Luther et publia un ouvrage pour la défense du pape, ce qui lui valut le titre de « Défenseur de la Foi », titre que portent encore les rois d'Angleterre.
     L'un des meilleurs amis de Luther était le prince Frédéric le Sage, électeur de Saxe, qui le protégea contre l'assassinat et le défendit devant l'Empereur. Frédéric était pacifique, mais à sa mort, en 1525, son frère Jean dont le tempérament était fort différent lui succéda.
     Jean croyait à l'enseignement de Luther. Il discernait clairement que les idées de Luther et celles du pape étaient incompatibles. Il fallait abandonner les unes ou les autres. Il décida de retirer son appui au pape et de l'accorder à Luther.
Organisation de l’Église par l’autorité civile
     Dans ce but, il décida d'organiser une Église séparée et distincte de celle de Rome. Il chargea Luther et son ami Philippe Mélanchton d'établir les formes du culte, traça le genre de gouvernement ecclésiastique qui correspondrait aux idées de Luther et décida quels seraient les devoirs et les salaires ecclésiastiques.
     Les réformateurs s'acquittèrent avec joie de leur tâche et la nouvelle Église fut placée sous la protection de l'électeur Jean de Saxe. Des sacrements furent accomplis, des sermons furent prêchés et le peuple fut dirigé par la nouvelle Église dans ses activités religieuses. Par quelle autorité cette nouvelle Église fut-elle établie ? Par celle du prince Jean de Saxe. Et qui était-il ? Un personnage politique. Détenait-il l'autorité divine, nécessaire pour établir l'Église de Dieu ? Il ne l'avait point, ni ne prétendait l'avoir. Sa seule autorité était politique.
     D'autres princes allemands s'alignèrent, bien que certains fussent demeurés fidèles au pape. La nouvelle Église, nommée d'après Luther, était lancée. Nombre de ses doctrines semblaient aussi éloignées de l'Écriture que celles qu'il cherchait à réformer, mais elles devinrent néanmoins populaires et le mouvement se répandit.
     En Scandinavie, les rois eux-mêmes prirent une part active à dépouiller les évêques catholiques de leur pouvoir, établirent des Églises protestantes dans leurs propres royaumes et leur confièrent l'autorité voulue pour accomplir leur œuvre. Ils adoptèrent la nouvelle foi protestante comme religion d'État et le peuple l'accepta. L'autorité divine était-elle impliquée dans l'établissement de cette nouvelle Église ? Nullement. C'était l'autorité politique des rois qui réalisa le changement.
     En Suisse, où Calvin et Farel réalisèrent la réforme, le pouvoir politique intervint encore. Le gouvernement civil (Conseil) de Genève prit l'autorité religieuse des mains des évêques et effectua le changement en faveur du protestantisme.
     Le changement, quoique déguisé sous un habit religieux, fut pourtant essentiellement politique. Car le Conseil qui abolit l'épiscopat se fit l'héritier de ses privilèges et de ses fonctions. Il ne pouvait s'en débarrasser qu'en le supprimant comme autorité ecclésiastique à Genève et, ce faisant, il assumait le droit de lui succéder et en même temps de la remplacer dans ses deux capacités. Du fait du changement, l'autorité civile se mua en autorité ecclésiastique.
Formation d’une autre Église par le pouvoir civil
     À peu près à la même époque, le roi Henri VIII d'Angleterre affronta les dirigeants de l'Église catholique. Il fit appel à l'Église de Rome qui le débouta. Irrité, le roi saisit les biens de l'Église et, avec l'aide et la coopération du Parlement, organisa et fonda sa propre Église, l'Église anglicane.
     Nous demandons derechef : Était-ce par une autorité divine ? C'était un acte politique. Alors, était-ce là l'Église de Dieu qui avait été établie ou était-elle faite de main d'homme pour satisfaire le bon gré et les besoins du roi ?
Formation d’autres Églises
     Des branches du mouvement protestant se développèrent parmi d'autres nations. Toutes représentaient des efforts, soit de réformer l'Église existante ou d'en organiser une nouvelle basée sur des idées individuelles, obtenues par la lecture et l'interprétation personnelles de la Bible, qui avait si récemment été révélée au monde.
     En aucun cas on ne prétendait à une nouvelle révélation du ciel. En aucun cas il n'y eut rétablissement de l'autorité divine dans le ministère professé. De toutes parts, on admettait que là où des religions d'État furent organisées, elles étaient développées par les autorités civiles qui gouvernaient le pays et ne possédaient par conséquent qu'une autorité politique, mais non divine.
     Au cours de périodes plus tardives de la Réforme, comme aujourd'hui, certains groupes formèrent des Églises à eux, entièrement basées sur le désir de lire et d'étudier la Bible, et de suivre les ordres de leur conscience en conséquence. Ces Églises n'avaient aucune signification politique, mais avaient ceci de commun avec les religions d'État, qu'elles ne se réclamaient non plus d'aucune autorité divine pour agir.
L’absence de pouvoir divin
     Si aucune de ces Églises ne possédait l'autorité divine, de quel droit pouvaient-elles accomplir les sacrements, ordonnances salvatrices de Dieu ? Les Écritures enseignent clairement que seuls ceux qui sont divinement commissionnés peuvent accomplir des ordonnances qui soient acceptables aux yeux de Dieu. Les exemples sont nombreux où l’Écriture montre que Dieu rejetait des ministres non autorisés.
     Cette leçon fut bien enseignée aux Hébreux. Au chapitre cinq de l’épître du même nom, l'auteur parle de la prêtrise et de ses fonctions.
     « Nul ne s'attribue cette dignité s'il n'est appelé de Dieu comme le fut Aaron ».
     Telle est la règle du Seigneur. Nul ne peut administrer les ordonnances et la prêtrise de Dieu s'il n'est appelé comme le fut Aaron.
     Comment Aaron fut-il appelé ?
     Nous l’apprenons au chapitre 28 de l’Exode. Au premier verset Dieu dit : « Fais approcher de toi Aaron, ton frère, et ses fils, et prends-Ies parmi les enfants d’Israël pour les consacrer à mon service dans le sacerdoce ». Ces mots furent adressés à Moïse, qui était un prophète de Dieu. Le Seigneur lui donna les instructions ci-dessus, l’autorisant à appeler et à ordonner au ministère Aaron et ses quatre fils.
     Cela constituait une révélation, une révélation à un moment précis et pour un besoin particulier.
     La règle pour appeler les hommes fut clairement donnée. Dieu donnerait une révélation à son prophète, et le prophète, conformément à cette directive, appellerait à l’œuvre l'individu ainsi désigné.
     Nous lisons dans l’épître aux Hébreux citée plus haut, que nul homme ne peut avoir cette dignité, à savoir de servir dans le ministère de Dieu, s'il n'y est appelé comme le fut Aaron.
     Cela signifie donc que dans la véritable Église de Dieu, il doit y avoir un prophète, une révélation courante, par laquelle les hommes sont appelés au ministère par Dieu lui-même.
Similitudes avec l’époque de Pierre et de Paul
     Notez comme cela correspond à la situation qui existait au temps de Pierre et de Paul. Ce dernier, écrivant à Timothée, qui était jeune, lui conseilla de ne laisser personne mépriser sa jeunesse. Puis il dit :« Ne néglige pas le don qui est en toi, et qui t’a été donné par prophétie avec l’imposition des mains de l’assemblée des anciens » (1 Timothée 4:14).
     Au temps de Martin Luther et du roi Henri VIII, nul homme au monde ne croyait que Dieu donnait des révélations à ce moment-là. Au contraire, on enseignait que les cieux étaient scellés, la révélation terminée, et qu'il n'existait plus de prophète, toute la parole de Dieu se trouvant dans la Bible.
     Si donc il n'y avait plus de révélation et plus de prophètes, comment les hommes pouvaient-ils être appelés par Dieu au saint ministère ? Évidemment, ils ne l'étaient pas. Leur appel venait d'hommes détenant l'autorité politique ou de ceux qui s'arrogeaient le droit d'organiser des Églises à eux.
     Sans autorité divine, l'homme ne peut officier pour le Seigneur.
     Sans un ministère divinement approuvé, il ne peut y avoir d'Église de Dieu sur terre.
     Sans révélation par un prophète vivant, il ne peut y avoir de ministère approuvé.
     On peut organiser des sociétés et en appeler certaines Églises. Mais s'il n'y a pas de direction divine selon le plan que Dieu a prévu, il faut admettre que les dites sociétés ou Églises sont faites de main d'homme sans intervention divine.
     Ces groupes peuvent faire beaucoup de bien. Ils peuvent être un grand réconfort à leurs membres.
     Mais quant à sauver les âmes dans le royaume de Dieu, c'est autre chose.
La porte du Christ
     Le salut vient par le seul Jésus-Christ. En lui, et en lui seulement nous obtenons la rédemption. Mais il travaille à sa manière. Les voies de Dieu ne sont pas celles des hommes. Le Seigneur a établi que le salut devait venir par son Évangile, véhiculé par son Église, où se trouvent des prophètes et des apôtres pour « le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ » (Éphésiens 4:12).
     Mais où trouver pareille Église ? Comment la reconnaître quand nous la verrons ?
     Souvenons-nous de la leçon de Paul aux Corinthiens. L'Église est comparée à un corps humain. Elle doit être bien coordonnée. Nulle partie ne peut dire à une autre : « Je n'ai pas besoin de toi ».
     Existe-t-il une telle Église sur terre ?
     Jusqu'en 1830, il n’y en avait pas. Elle avait été perdue dans l’apostasie que nous avons décrite. En 1830, le Tout-Puissant a rétabli sur terre sa véritable Église. Il a suscité des prophètes modernes et des apôtres pour diriger son oeuvre.
     Sous la direction du ciel, ils ont organisé son Église selon le modèle des anciens temps. Les pouvoirs de la prêtrise ont été ramenés sur terre par le ministère des anges. Tous les dons et pouvoirs des jours anciens ont été rétablis. Ils ne sont pas venus d'une organisation déjà existante. Ils ne sont pas venus d'une société humaine, ni d'un groupe politique. Ils sont venus du ciel. De saints anges les apportèrent sur terre, purs et sans tache.
     Cette Église rétablie porte le nom d'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, et son siège est à Salt Lake City, en Utah, aux États-Unis. Son organisation répond à tout ce que spécifie l’Écriture. Elle possède la divine prêtrise de Dieu. À sa tête se trouvent des prophètes et des apôtres, comme il y en avait dans l'Église au temps de Pierre et de Paul.
     Elle invite tous les hommes à recevoir son message, car c'est un message de salut pour chacun, qu'il soit Juif ou Gentil, esclave ou libre.
Source : Which Church is Right? (1955)
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