Le texte coranique a cette particularité qu'il a été révélé sur une période de 23 années au Prophète Muhammad. Or, le texte du Coran tel qu'il se présente à nous ne reprend pas l'ordre chronologique de ces révélations (ni en ce qui a trait au classement des sourates les unes par rapport aux autres, ni en ce qui relève du classement des versets à l'intérieur des sourates). Le texte coranique n'est pas non plus classé selon un ordre thématique.
Qui a fixé l'ordre des versets à l'intérieur des sourates ? Et qui a fixé l'ordre des sourates les unes par rapport aux autres ? Le Prophète Muhammad (sur lui la paix) ? Zayd ibn Thâbit ? Uthman ?
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Le classement des versets les uns par rapport aux autres :
En même temps qu'au fur et à mesure de sa révélation, le Coran est conservé dans les mémoires des hommes et récité chaque jour dans les 5 prières obligatoires, ses versets sont mis par écrit sous la direction du Prophète. Après chaque révélation, en effet, le Prophète dicte à un de ses scribes aussi bien le texte de celle-ci que la sourate où il faut l'insérer. La classification des versets les uns par rapport aux autres ne se fait donc pas selon l'ordre chronologique de leur révélation, mais suivant un ordre différent. Celui-ci suit les indications du Prophète lui-même (Al-Itqân, p. 189).
Uthman, un des compagnons de ce dernier, devait raconter plus tard : "Lorsque plusieurs versets étaient révélés au Prophète, celui-ci appelait des personnes sachant écrire et leur disait : "Placez ces versets dans telle sourate, celle où sont mentionnés tels et tels sujets". Et lorsqu’un verset lui était révélé, il leur disait : "Placez ce verset dans telle sourate, dans laquelle sont mentionnés tels et tels sujets"" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 876, at-Tirmidhî, n° 3086, an-Nassaï, Ibn Mâja, authentifié par Ibn Hibbân : cf. Fat'h ul-bârî, tome 9 p. 29).
Le classement des versets les uns par rapport aux autres :
En même temps qu'au fur et à mesure de sa révélation, le Coran est conservé dans les mémoires des hommes et récité chaque jour dans les 5 prières obligatoires, ses versets sont mis par écrit sous la direction du Prophète. Après chaque révélation, en effet, le Prophète dicte à un de ses scribes aussi bien le texte de celle-ci que la sourate où il faut l'insérer. La classification des versets les uns par rapport aux autres ne se fait donc pas selon l'ordre chronologique de leur révélation, mais suivant un ordre différent. Celui-ci suit les indications du Prophète lui-même (Al-Itqân, p. 189).
Uthman, un des compagnons de ce dernier, devait raconter plus tard : "Lorsque plusieurs versets étaient révélés au Prophète, celui-ci appelait des personnes sachant écrire et leur disait : "Placez ces versets dans telle sourate, celle où sont mentionnés tels et tels sujets". Et lorsqu’un verset lui était révélé, il leur disait : "Placez ce verset dans telle sourate, dans laquelle sont mentionnés tels et tels sujets"" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 876, at-Tirmidhî, n° 3086, an-Nassaï, Ibn Mâja, authentifié par Ibn Hibbân : cf. Fat'h ul-bârî, tome 9 p. 29).
A l'intérieur d'une sourate donnée, les phrases qui en composent le texte coranique ne font l'objet d'aucune divergence entre les musulmans. Cependant, quel est le nombre de versets qui découpent ces phrases et, partant, quelle est la place de l'extrémité de certains versets, cela fait l'objet de divergences d'opinions pour 74 des 114 sourates du Coran (cf. Al-Itqân, pp. 210-217). Ainsi, en ce qui concerne la sourate al-Ikhlâs (112ème sourate du Coran), cette divergence existe : selon certains savants, son texte est découpé en quatre, selon d'autres en cinq versets. Pour ce qui est de la sourate Al-'Asr (103ème sourate du Coran), les savants musulmans sont d'accord sur le fait que son texte est composé de 3 versets ; par contre, ils divergent quant au fait de savoir où se situe l'extrémité du 1er et du 2nd versets : selon certains, le premier verset prend fin sur les mots "wa-l-'asr", le second sur "khusr", et le troisième sur le dernier mot de la sourate ; selon d'autres, le premier verset prend fin sur les mots "khusr", le second sur "bi-l-haqq", le troisième sur le dernier mot de la sourate.
Il est clair que ce genre de divergences n'entraîne aucune différence par rapport au texte coranique lui-même.
Il est clair que ce genre de divergences n'entraîne aucune différence par rapport au texte coranique lui-même.
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Le classement des sourates les unes par rapport aux autres :
Le classement des sourates les unes par rapport aux autres :
Le classement de toutes les sourates les unes par rapport aux autres n'a pas été fait par le Prophète (c'est l'avis de Ibn 'Atiyya, Al-Itqân, p. 196). Il ressort de certains Hadîths que l'ordre de seulement certaines sourates (les unes par rapport aux autres) avait été fait du vivant même du Prophète.
Il semble ainsi que le Prophète l'avait fait pour les sourates allant de Qâf à an-Nâs (selon ce qui ressort d'une parole rapportée par Abû Dâoûd, n° 1393, et Ibn Mâja, n° 1345).
Cependant, il ne l'a pas fait pour les sourates al-Anfâl et at-Tawba. C'est bien pourquoi la commission chargée par Uthmân de préparer des copies du Coran eut recours au raisonnement au sujet de ces deux sourates.
Ibn Abbâs raconte ainsi : "J'ai dit à Uthmân :
- Qu'est-ce qui vous a poussés à prendre la sourate al-Anfâl – qui fait partie des mathânî – et la sourate Barâ'ah [= at-Tawbah] – qui fait partie des mi'în –, à les joindre l'une à l'autre, à ne pas écrire la ligne "Bismillâh ir-rahmân ir-rahîm", et à les placer toutes deux parmi les sourates as-sab' at-tuwal ? Qu'est-ce qui vous amenés à faire ainsi ?
- Le Prophète (sur lui la paix), me dit Uthmân, recevait en révélation plusieurs sourates. Quand il recevait en révélation quelque partie du Coran il appelait quelque scribe et disait : "Placez ces versets dans telle sourate". Et quand il recevait en révélation un verset du Coran, il disait : "Placez ce verset dans telle sourate". La sourate al-Anfâl faisait partie des sourates à avoir été révélées dans les premières années de son installation à Médine, et la sourate Barâ'ah parmi les dernières à lui avoir été révélées. Le thème de ces deux sourates est voisin. Mais le Prophète est mort sans nous avoir dit [contrairement à ce qu'il faisait pour les autres sourates, comme expliqué ci-dessus] si Barâ'ah faisait partie de al-Anfâl [ou pas]. C'est pourquoi j'ai joint l'une à l'autre, n'ai pas écrit la ligne "Bismillâh ir-Rahmân ir-Rahîm" et les ai placées parmi as-sab' at-tuwal" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 876, at-Tirmidhî, n° 3086, an-Nassaï, Ibn Mâja, authentifié par Ibn Hibbân : cf. Fat'h ul-bârî, tome 9 p. 29).
C'est-à-dire que, ne sachant pas s'il s'agissait de deux sourates distinctes ou bien d'une seule, la commission de Compagnons qui a préparé les copies du Coran ont eu recours à une solution intermédiaire, alliant les deux possibilités :
- ils ont gardé deux dénominations différentes, montrant qu'il peut effectivement s'agir de deux sourates distinctes,
- mais ils n'ont pas écrit la ligne "Bismillâh ir-rahmân ir-rahîm" entre les deux, montrant qu'il peut tout aussi bien s'agir d'une seule et même sourate.
Ibn Abbâs raconte ainsi : "J'ai dit à Uthmân :
- Qu'est-ce qui vous a poussés à prendre la sourate al-Anfâl – qui fait partie des mathânî – et la sourate Barâ'ah [= at-Tawbah] – qui fait partie des mi'în –, à les joindre l'une à l'autre, à ne pas écrire la ligne "Bismillâh ir-rahmân ir-rahîm", et à les placer toutes deux parmi les sourates as-sab' at-tuwal ? Qu'est-ce qui vous amenés à faire ainsi ?
- Le Prophète (sur lui la paix), me dit Uthmân, recevait en révélation plusieurs sourates. Quand il recevait en révélation quelque partie du Coran il appelait quelque scribe et disait : "Placez ces versets dans telle sourate". Et quand il recevait en révélation un verset du Coran, il disait : "Placez ce verset dans telle sourate". La sourate al-Anfâl faisait partie des sourates à avoir été révélées dans les premières années de son installation à Médine, et la sourate Barâ'ah parmi les dernières à lui avoir été révélées. Le thème de ces deux sourates est voisin. Mais le Prophète est mort sans nous avoir dit [contrairement à ce qu'il faisait pour les autres sourates, comme expliqué ci-dessus] si Barâ'ah faisait partie de al-Anfâl [ou pas]. C'est pourquoi j'ai joint l'une à l'autre, n'ai pas écrit la ligne "Bismillâh ir-Rahmân ir-Rahîm" et les ai placées parmi as-sab' at-tuwal" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 876, at-Tirmidhî, n° 3086, an-Nassaï, Ibn Mâja, authentifié par Ibn Hibbân : cf. Fat'h ul-bârî, tome 9 p. 29).
C'est-à-dire que, ne sachant pas s'il s'agissait de deux sourates distinctes ou bien d'une seule, la commission de Compagnons qui a préparé les copies du Coran ont eu recours à une solution intermédiaire, alliant les deux possibilités :
- ils ont gardé deux dénominations différentes, montrant qu'il peut effectivement s'agir de deux sourates distinctes,
- mais ils n'ont pas écrit la ligne "Bismillâh ir-rahmân ir-rahîm" entre les deux, montrant qu'il peut tout aussi bien s'agir d'une seule et même sourate.
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Conclusion :
L'ordre du classement de tous les versets les uns par rapport aux autres a été indiqué par le Prophète lui-même. Par contre, l'ordre du classement de seulement une partie des sourates les unes par rapport aux autres a été indiqué par le Prophète ; pour les autres sourates, l'ordre de classement que nous connaissons aujourd'hui est dû à des Compagnons du Prophète.
Conclusion :
L'ordre du classement de tous les versets les uns par rapport aux autres a été indiqué par le Prophète lui-même. Par contre, l'ordre du classement de seulement une partie des sourates les unes par rapport aux autres a été indiqué par le Prophète ; pour les autres sourates, l'ordre de classement que nous connaissons aujourd'hui est dû à des Compagnons du Prophète.
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
http://www.maison-islam.com/articles/?p=178