Tchèques et Slovaques préconisent la sortie de l’Allemagne de l’eurozone

Désormais, en Europe de l’Est, des voix réalistes s’élèvent dans le cadre de la crise de l’euro. C’est à partir de la Tchéquie et de la Slovaquie que se font entendre ces voix, qui exigent que l’Allemagne quitte la zone euro.

Sylvia Bourdon

Chef d'entreprise.

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Tchèques et Slovaques préconisent la sortie de l’Allemagne de l’eurozone.

Désormais, en Europe de l’Est, des voix réalistes s’élèvent dans le cadre de la crise de l’euro. C’est à partir de la Tchéquie et de la Slovaquie que se font entendre ces voix, qui exigent que l’Allemagne quitte la zone euro.

Dans le très vénérable mensuel politique tchèque ParlamentníListy, l’économiste Aleš Michl estime que le temps des décisions est venu. « Si l’Eurozone est construite de cette façon que personne ne puisse en sortir, alors l’Allemagne doit quitter l’eurozone. Les économies de la Grèce et de l’Allemagne sont si différentes qu’il est sans espoir que ces deux nations puissent avoir la même monnaie. »

Le journal préconise : « Si l’Union européenne persiste à ne pas autoriser la sortie de l’eurozone, les dettes des États et la récession feront tache d’huile sur toute l’Europe, cela pour au moins 50 ans. C’est la raison pour laquelle l’Allemagne a trois options. La première est de contraindre au « Grexit », la seconde que l’Allemagne quitte elle-même l’eurozone, la troisième serait que l’Allemagne se reconnaisse dans l’union de transfert et alimente de manière constante les États du sud avec des paiements de transfert. » (Paiement de transfert signifie des paiements sans contreparties.)

En Slovaquie aussi, l’on considère que la crise grecque n’est pas isolée. Le journal économique Hospodářské Noviny écrit dans un éditorial de fond que les discussions de l’eurozone autour de la crise grecque sont sans espoir et à haut risque.

« Si la Grèce devait rester dans l’eurozone, ceci serait un signe clair comme de l’eau de roche que la crise morale des politiques se perpétuera. Ce qui n’est pas un bon signal pour l’intégrité. Il serait, au contraire, moral et courageux de trouver une vraie solution au problème. Et c’est bien ce manque de courage et d’intégrité qui est le centre du problème de l’Union européenne. » Le journal termine en estimant qu’à vouloir persister de garder la Grèce dans l’eurozone, cela met en danger de faillite toute l’Union européenne.

Dans le Deutsche Wirtschafts Nachrichten du 17 juillet, on estime qu’une crise de pouvoir entre Merkel et Schäuble est en train de naître. Schäuble envisage de se retirer s’il devait être contraint d’agir contre ses convictions. Il a aussi déclaré qu’il aurait des divergences de vues avec Angela Merkel sur une solution de la crise. Cette déclaration vient curieusement après la visite du secrétaire américain au Trésor Lew à Berlin…

Suite au prochain épisode d’une histoire dont nous sommes tous les témoins.

Sylvia Bourdon