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13 juillet 2015

Goldman Sachs: poursuite en vue pour avoir aidé la Grèce à cacher ses dettes

goldman sachs

Athènes étudierait la possibilité de poursuivre la banque pour avoir aidé la Grèce à maquiller ses comptes afin de cacher sa dette à ses partenaires européens.

 

Le gouvernement grec d'Alexis Tsipras pourrait poursuivre la banque américaineGoldman Sachs dans l'affaire du maquillage des comptes grecs en 2001-2002 destiné à aider Athènes à rester dans l'euro. À lire la une du quotidien britanniqueThe Independent de samedi citant des sources de bonne foi, les autorités grecques examinent la possibilité de saisir les tribunaux pour tenter de récupérer la commission colossale de plus de 600 millions de dollars (538 millions d'euros) gagnée par la filiale européenne de l'établissement new-yorkais sur cette transaction qui a aidé la Grèce à camoufler sa dette à ses partenaires européens. Ironie du sort, l'équipe Syriza serait conseillée dans ce dossier par… un ancien banquier de Goldman Sachs – dont le nom n'a pas été divulgué –, expert des dettes souveraines.

En traînant Goldman Sachs devant les tribunaux, Athènes suivrait l'exemple du fonds souverain libyen qui lui réclame 800 millions de dollars détournés sous le régime Kadhafi devant la Haute Cour de Londres.

En 2001-2002, dans la foulée de l'entrée de la Grèce dans l'euro, le gouvernement socialiste grec de Costas Simitis choisit Goldman Sachs pour l'aider à réduire le service de sa dette. Pourquoi refuser pareil mandat hautement rémunérateur, parfaitement légal, même s'il s'agit dans les faits d'enjoliver les comptes publics afin de dissimuler l'ampleur de ces déficits ? Une associée anglo-grecque du bureau de Londres, Antigone Loudiadis, experte des produits financiers complexes, met au point un mécanisme appelé « credit derivative swaps » ou « CDS souverains » dans le jargon. Grâce à cette transaction, Loudiadis aurait reçu un bonus de 12 millions de dollars. Goldman Sachs affirme avoir prévenu Eurostat, l'organisme européen chargé de surveiller la comptabilité des États, du montage financier grec. À l'époque patron d'Eurostat, le baron Michel Vanden Abeele a toujours nié avoir été informé par la banque.

« Les normes de transparence auraient dû être meilleures »

En 2005, la National Bank of Greece (NBG) devient le partenaire de la Grèce sur les marchés financiers. Goldman Sachs se contente du rôle de banque-conseil. La NBG, avec l'aide de Goldman Sachs, crée une société basée dans la City, baptisée Titlos. La coentreprise est installée dans les bureaux de Wilmington Trust et Services, compagnie spécialiste de la finance offshore, en particulier dans l'enregistrement de sociétés dans le paradis fiscal américain du Delaware. En transformant les CDS souverains de 2001 en une obligation à vingt ans, Titlos parvient à transférer, ni vu ni connu, la dette grecque du bilan du pays à celui de la NBG. Les Européens ont préféré regarder ailleurs. Et les Grecs, eux, ont pu continuer à vivre à crédit.

Goldman Sachs n'a jamais oublié cette opération rémunératrice. La preuve, à l'automne 2009, Gary Cohn, le numéro deux de la banque, accompagne une délégation d'investisseurs à Athènes pour rencontrer officiels et analystes. John Paulson, le patron du fonds spéculatif américain éponyme, est présent. Grand vainqueur de la crise en pariant contre les banques, Paulson est un gros client de Goldman Sachs qui effectue l'essentiel des transactions de son hedge fund. Cohn propose au nouveau Premier ministre grec, Georges Papandréou, de lui vendre un instrument financier permettant de débudgétiser une partie de la dette du service de santé grec. Paulson serait prêt à s'associer à l'entreprise. Le chef du gouvernement socialiste refuse.

Le 23 février 2010, la commission des Finances de la Chambre des communes interroge Gerald Corrigan, l'un des principaux dirigeants de Goldman Sachs. Il reconnaît l'aide que la firme a apportée au truquage des comptes grecs, « avec le recul, c'est clair que les normes de transparence auraient dû être meilleures ». Mais à l'écouter, la banque d'affaires américaine est un bouc émissaire. En effet, d'autres institutions financières – à commencer par JP Morgan – ont permis à des pays de la zone euro, à l'instar de l'Italie ou de la Belgique, de « maquiller » leur dette sans provoquer une telle curée.

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