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Blog VOM : Géopolitique - Mondialisation - Société- Religions - Spiritualité - Actualité...
13 juin 2015

CE QUI CARACTERISE UN PROPHETE DE DIEU




CE QUI CARACTERISE UN PROPHETE DE DIEU
Avant de passer au ministère des prophètes modernes ou encore de nos jours, il est bon de définir ce qu’est véritablement un prophète de Dieu :
_Il est appelé de Dieu pour le représenter, être son intermédiaire entre Lui et les hommes ; son porte-parole.
_Il détient l’esprit de prophétie. L’esprit de prophétie, c’est avoir le témoignage que Jésus, est le Fils de Dieu, le Sauveur et le Rédempteur des mondes, qu’Il vint une première fois réaliser le sacrifice expiatoire, qu’il mourut sur la croix, qu’il ressuscita et reviendra une seconde fois dans la gloire pour juger le monde.
_Il est un instructeur, il doit enseigner les lois de Dieu, comment les vivre afin de nous rapprocher le plus possible de son trône de grâces. Il est un prédicateur de justice et doit dénoncer hardiment le péché et en prédire les conséquences.
_Il doit être comme une sentinelle sur une tour et veiller au bien-être spirituel et temporel des hommes.
_Il est un témoin spécial du Christ et doit inviter tous les hommes à venir à Jésus par la repentance, la foi au Seigneur, le baptême d’eau et d’Esprit.
_Il est un voyant et un révélateur. Il est un voyant parce qu’il perçoit avec ses yeux spirituels les mystères de Dieu qui appartiennent au passé, au présent, à l’avenir et révélateur parce qu’il peut les dévoiler par le pouvoir du Saint-Esprit.
_Il reçoit la responsabilité de faire connaître la vraie personnalité du Père, du Fils et du Saint-Esprit ; « Car la vie éternelle, c’est te connaître, toi le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ», et son dessein, est de persuader tous les hommes de la terre à venir au Dieu d’Adam, d’Enoch, de Noé, d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, de Joseph, de Moïse, afin d’être sauvé.
_Il est appelé à cause de son humilité et de ses dispositions à être comme l’argile du potier entre les mains de Dieu. Il est rarement reconnu comme un sage et un intelligent de son époque ; Car la sagesse et l’intelligence de l’homme sont folies pour Dieu et la sagesse et l’intelligence de Dieu sont folies pour les hommes sages et intelligents selon le monde.
_Il est enseignable : avant d’être instructeur, il doit aimer être enseigné lui-même.
_Il est toujours confronté aux faux prophètes qui changent de vêtement et de langage et évoluent en fonction des besoins, des époques et des modes.
Spencer W.Kimball, avant de devenir prophète écrivit à propos d’un vrai prophète de Dieu :
« Ce dont le monde a besoin, c’est d’un chef prophète qui donne l’exemple, pur, plein de foi, divin dans son attitude, avec un nom sans tâche, un mari bien-aimé, un vrai père. Un prophète a besoin d’être plus qu’un prêtre, qu’un ministre ou un ancien.
Sa voix devient la voix de Dieu pour révéler de nouveaux programmes, de nouvelles vérités, de nouvelles solutions. Je ne prétends pas qu’il soit infaillible, mais qu’il soit reconnu de Dieu, qu’il ait l’autorité. Ce n’est pas un charlatan comme le sont un grand nombre qui prennent sur eux présomptueusement de remplir un poste sans être désignés et assurent une autorité qui ne leur est pas donnée.
Il doit parler comme le Seigneur, comme quelqu’un qui a de l’autorité et non pas comme les scribes et les pharisiens. Il doit être suffisamment hardi pour dire la vérité même lorsque le public réclame à cor et à cri un relâchement des restrictions. Il doit être certain de sa nomination divine, de son ordination céleste et de son autorité pour appeler ; pour servir, pour ordonner, pour passer des clefs qui s’adaptent dans les serrures éternelles. »
Si dans l’Ancien Testament il y avait les faux prophètes de Baal, aujourd’hui dans notre monde moderne, nous avons de nombreux faux prophètes, qui préconisent le relâchement des mœurs qui conduit inexorablement à la perte des valeurs de base de la société.
Ces faux prophètes de notre temps, qui passent pour les intelligents et les sages de ce monde, ont souvent des noms en « PSY » et quelque chose derrière. Ces faux prophètes de notre époque moderne, représentent aussi certains hommes politiques influents ou certaines célébrités adulées, du spectacle ou de la télévision.
Tous ceux qui appellent souvent bien ce qui mal et mal ce qui est bien ; lumière ce qui est ténèbres et ténèbres ce qui est lumière. Tous ceux qui, comme les faux prophètes de Baal, disent au peuple ce qu’il aime entendre.
Un prophète de Dieu par définition détient l’esprit de prophétie. Mais qu’est-ce l’esprit de prophétie ? L’ange qui visita Jean l’apôtre du Seigneur à l’île de Pathmos, le lui révéla : « Le témoignage de Jésus est l’Esprit de prophétie ».
Cependant, s’il est vrai que celui qui détient le témoignage de Jésus peut avoir l’esprit de prophétie et par définition est prophète ; il est prophète selon son rang et la sphère d’influence que Dieu lui accorde naturellement ou par l’intermédiaire du CHEF DES PROPHETES. Car la maison du Seigneur est une maison d’ordre et non de confusion.
Par exemple, un père qui vit les commandements de Dieu est prophète dans sa famille et peut recevoir des révélations de Dieu pour lui et sa famille. Un évêque qui accomplit son appel est prophète dans sa paroisse et reçoit les révélations de Dieu pour sa paroisse. Un président de pieu (ensemble de paroisses), est prophète dans son pieu et reçoit les révélations pour son pieu. Le chef des prophètes, qui est le président de l’Eglise, reçoit les révélations de Dieu pour l’ensemble de l’Eglise et pour le monde entier s’il veut bien écouter.
Mais un père de famille ne peut recevoir de révélations pour la paroisse à laquelle il appartient, ni l’Évêque pour le pieu dont sa paroisse fait partie, ni le président de pieu pour l’Eglise entière dont son pieu est une unité. Tout cela serait contraire à l’ordre et à la loi des cieux.
Le chef des prophètes, qui est le prophète, voyant révélateur et président de l’Eglise de Jésus-Christ, détient toutes les clefs, autorités, pouvoirs qu’il délègue par l’imposition des mains, à d’autres hommes ayant l’esprit de prophétie afin que l’œuvre de Dieu s’accomplisse selon la volonté du Seigneur.



hibou ecrit 04 Livres Canoniques

Joseph Smith
(1805-1844)
Sa Vie et son ministère
 « Joseph Smith, le Prophète et Voyant du Seigneur, a fait plus, avec l'exception unique de Jésus, pour le salut des hommes dans ce monde, que n'importe quel autre homme qui y ait jamais vécu » (D&A 135:3). Cette déclaration étonnante décrit un homme appelé de Dieu à l'âge de quatorze ans qui n'a vécu que jusqu'à trente-huit ans. Entre la naissance de Joseph Smith dans le Vermont en décembre 1805, et sa mort tragique en Illinois en juin 1844, des choses merveilleuses se produisirent. Dieu, le Père, et son Fils, Jésus-Christ, lui apparurent. Cette expérience lui en apprit davantage sur la nature de Dieu que ce qu'on en savait depuis des siècles. Des prophètes et des apôtres des temps anciens conférèrent à Joseph le pouvoir sacré de la prêtrise, faisant de lui un nouveau témoin autorisé de Dieu à notre époque. Un flot incomparable de connaissance et de doctrine fut révélé par l'intermédiaire du prophète, comprenant le Livre de Mormon, les Doctrine et Alliances et la Perle de Grand Prix. Par son intermédiaire, l’Église du Seigneur fut de nouveau organisée sur la terre.
      Aujourd'hui, l'œuvre commencée par Joseph Smith progresse partout dans le monde. Wilford Woodruff a dit de Joseph Smith, le prophète : « Il était un prophète de Dieu et il a jeté les bases de la plus grande œuvre et de la plus grande dispensation qui aient jamais été établies sur la terre » (Deseret News Semi-Weekly, 25 novembre 1873, p. 1).
Ancêtres et enfance
      Joseph Smith était un Américain de la sixième génération, ses ancêtres ayant émigré d'Angleterre en Amérique au XVIIe siècle. Les ancêtres du prophète incarnaient les qualités souvent associées aux premières générations d'Américains : Ils avaient la foi que Dieu veillait sur eux, ils croyaient fermement en la vertu du travail et servaient diligemment leur famille et leur pays.
      Les parents de Joseph Smith, Joseph Smith, père, et Lucy Mack, se marièrent en 1796, à Tunbridge (Vermont). C'étaient des personnes industrieuses et profondément religieuses qui débutèrent leur vie commune dans une situation financière favorable. Malheureusement, Joseph Smith, père, perdit sa ferme et les terres attenantes et subit plusieurs revers financiers dans les années suivantes. La famille Smith fut forcée de déménager à plusieurs reprises alors que le père essayait de gagner la vie de sa famille en cultivant les collines boisées de la Nouvelle Angleterre, en louant ses services chez d'autres fermiers, en faisant du commerce ou en travaillant comme instituteur.
      Joseph Smith, fils, cinquième d'une famille de onze enfants, naquit le 23 décembre 1805, à Sharon (Vermont). Il reçut le même prénom que son père. Voici le nom des enfants de la famille Smith, par ordre de naissance : un fils qui n'a pas reçu de nom (mort peu après la naissance), Alvin, Hyrum, Sophronia, Joseph, Samuel, Éphraim (qui vécut moins de deux semaines), William, Katharine, Don Carlos et Lucy. Parce que seulement neuf des onze enfants de Joseph Smith, père, et Lucy Mack vécurent au-delà de l'enfance, les membres de la famille disaient généralement que leur famille se composait de neuf enfants. De plus, le nom de la sœur de Joseph, Katherine, fut écrit de plusieurs façons, entre autres Catherine, au cours de sa vie.
      Tôt dans sa vie, le caractère hors du commun du prophète se révéla. Les Smith vivaient à West Lebanon (New Hampshire) quand une épidémie mortelle de fièvre typhoïde atteignit beaucoup de personnes de l'endroit, y compris tous les enfants de la famille Smith. Alors que les autres enfants guérissaient sans complications, Joseph, alors âgé d'environ sept ans, fut atteint d'une infection grave à la jambe gauche. Le docteur Nathan Smith de l'École de médecine de Dartmouth, à Hanovre (New Hampshire), près de chez eux, consentit à pratiquer une nouvelle opération chirurgicale pour sauver sa jambe. Alors que le docteur Smith et ses collègues se préparaient à opérer, Joseph demanda à sa mère de quitter la pièce afin qu'elle ne soit pas témoin de ses souffrances. Refusant de prendre de l'alcool pour endormir la douleur et ne comptant que sur le réconfort des bras de son père, Joseph supporta bravement l'opération consistant à creuser l'os de sa jambe pour en enlever la partie infectée. L'opération réussit, toutefois Joseph dut marcher avec des béquilles pendant les quelques années qui suivirent et boita légèrement pendant le reste de sa vie.
      En 1816, après avoir subi plusieurs mauvaises récoltes, Joseph Smith, père, quitta Norwich (Vermont) avec sa famille pour s'installer à Palmyra (New York), espérant y trouver une situation plus prospère. « Étant pauvres », raconta plus tard le prophète, « nous avons dû travailler dur pour subvenir aux besoins de notre famille nombreuse ... et comme il fallait que tous ceux d'entre nous qui le pouvaient aident à pourvoir aux besoins de la famille, nous avons, par conséquent, été privés des bienfaits d'une bonne instruction. Disons simplement, que j'ai appris à lire, à écrire ainsi que les rudiments de l'arithmétique » (Joseph Smith, History 1832, p. 1 ; Letter Book 1, 1829-1835, Joseph Smith, Collection, Archives de l'Église, Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, Salt Lake City, Utah).
Première Vision
      Joseph Smith écrivit de sa formation initiale : «Je suis né ... de bons parents qui n'ont ménagé aucun effort pour m'instruire dans la religion chrétienne » (Joseph Smith, History 1832, p. 1 ; Letter Book 1, 1829-1835, Joseph Smith, Collection, Archives de l'Église, Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, Salt Lake City, Utah). Mais, comme bien d'autres chrétiens, les parents de Joseph s'aperçurent que certains des principes de l'Évangile enseignés par Jésus et ses apôtres étaient absents des Églises de l'époque. En 1820, dans la région de Palmyra, plusieurs Églises chrétiennes différentes essayaient d'attirer des convertis. La mère de Joseph, deux de ses frères et sa sœur aînée se joignirent à l'Église presbytérienne locale, mais Joseph, ainsi que son père et son frère Alvin s'en abstinrent. Bien qu'encore très jeune, Joseph se souciait beaucoup de sa situation vis-à-vis de Dieu et de la confusion qui régnait parmi les différentes dénominations.
      Pendant qu'il étudiait les Écritures, Joseph, alors âgé de quatorze ans, fut touché par un passage de l’épître de Jacques : « Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée» (Jacques 1:5). Inspiré par cette promesse du Seigneur, Joseph alla dans les bois près de chez lui, pour prier, un jour de printemps 1820. Agenouillé, il exprima à Dieu les désirs de son cœur. Il fut immédiatement saisi par les puissances des ténèbres, qui le dominèrent complètement et lui firent craindre d'être détruit. Puis, en réponse à sa prière fervente, les cieux s'ouvrirent et il fut délivré de son ennemi invisible. Dans une colonne de lumière plus brillante que le soleil, il vit deux Personnages, qui se tenaient au-dessus de lui dans les airs. L'un d'eux lui parla, l'appelant par son nom et lui dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoute-le ! » (Joseph Smith - Histoire 1:17).
      Dans cette manifestation glorieuse, Dieu le Père, et son Fils, Jésus-Christ, apparurent en personne au jeune Joseph. Celui-ci parla avec le Sauveur, qui lui dit de ne se joindre à aucune des Églises de son époque, car « elles étaient toutes dans l'erreur » et que tous leurs credo étaient une abomination à ses yeux, qu'elles enseignaient pour doctrine des commandements d'hommes ayant une forme de piété, mais qu'elles en niaient la puissance (voir Joseph Smith - Histoire 1:19). Il fut aussi promis à Joseph « que la plénitude de l'Évangile lui serait communiquée plus tard » (History of the Church, vol. 4, p. 536 ; Times and Seasons, 1er mars 1842, p. 707). Après des siècles de ténèbres, la parole de Dieu et la réalité de Dieu, le Père, et de son Fils, Jésus-Christ avaient été révélées au monde par l'intermédiaire de ce jeune et pur instrument.
Visites de Moroni
      Trois années passèrent, pendant lesquelles la déclaration de Joseph Smith affirmant qu'il avait vu Dieu fut traitée avec mépris et dérision par les habitants de sa région. Le jeune prophète, maintenant âgé de dix-sept ans, se demandait ce qui l'attendait. Le soir du 21 septembre 1823, il pria intensément pour être guidé et pour que ses péchés et ses sottises de jeunesse lui soient pardonnées (voir Joseph Smith - Histoire 1:29). En réponse à sa prière, de la lumière emplit sa chambre, sous les combles, et un messager céleste, nommé Moroni, lui apparut. Joseph raconte : « Il proclama être un ange de Dieu envoyé pour apporter la bonne nouvelle que l'alliance que Dieu avait conclue avec l'ancien Israël était sur le point de s'accomplir, que l'œuvre préparatoire à la seconde venue du Messie devait commencer incessamment, que le temps était proche où l'Évangile dans sa plénitude serait prêché avec pouvoir à toutes nations et où un peuple serait préparé pour le règne millénaire. Je fus informé que j'avais été choisi pour être un instrument dans les mains de Dieu pour réaliser certains de ses desseins dans cette dispensation glorieuse » (History of the Church, vol. 4, p. 536-537 ; Times and Seasons, 1er mars 1842, p.707).  
      Moroni dit aussi à Joseph qu'un abrégé d'annales anciennes, gravées sur des plaques d'or par des prophètes d'autrefois, était enterré dans une colline voisine. Ces annales sacrées racontaient l'histoire d'un peuple que Dieu avait conduit de Jérusalem à l'hémisphère occidental, six cents ans avant la naissance de Jésus. Moroni était le dernier prophète de ce peuple et avait enterré les annales que Dieu avait promis de révéler dans les derniers jours. Joseph Smith devait traduire ce document sacré en anglais.
      Pendant les quatre années suivantes, Joseph rencontra Moroni sur la colline, tous les 22 septembre, afin de recevoir des connaissances et des instructions supplémentaires. Il eut besoin de ces années de préparation et de raffinement personnel afin de pouvoir traduire les annales anciennes. Il devait être à la hauteur de la tâche consistant à produire une œuvre dont le but était de convaincre « Juif et Gentil que Jésus est le Christ, le Dieu éternel, qui se manifeste à toutes les nations » (page de titre du Livre de Mormon).
Début de la traduction du Livre de Mormon
      En attendant de recevoir les plaques d'or, Joseph Smith aidait sa famille à subvenir à ses besoins temporels. En 1825, il alla à Harmony (Pennsylvanie), pour travailler pour Josiah Stowell. Là, il habita chez la famille d'Isaac et Elizabeth Hale et rencontra leur fille Emma, institutrice aux cheveux bruns de haute stature. Le 18 janvier 1827, Joseph épousa Emma à South Bainbridge (New York). Leur union allait être éprouvée par la mort de certains de leurs enfants, les difficultés financières et les fréquentes absences de Joseph pour s'acquitter de ses obligations ; néanmoins Joseph et Emma s'aimèrent profondément.
      Le 22 septembre 1827, quatre ans après avoir vu les plaques pour la première fois, Joseph les reçut enfin. Mais dès qu'elles lui furent confiées, des bandes locales ne cessèrent de s'efforcer de les lui voler. En décembre 1827, pour éviter ces persécutions, Joseph et Emma retournèrent à Harmony, où vivaient les parents d'Emma. Une fois installé là-bas, Joseph commença la traduction des plaques.
      Début 1828, Martin Harris, paysan prospère de Palmyra, reçut le témoignage de l'œuvre du Seigneur dans les derniers jours et alla à Harmony pour aider Joseph dans son travail de traduction. En juin de la même année, le travail de Joseph avait produit 116 pages de manuscrit. Martin demanda à plusieurs reprises au prophète la permission d'emporter le manuscrit chez lui à Palmyra, pour le montrer à certains membres de sa famille. Le prophète demanda la permission au Seigneur qui lui répondit non, mais il demanda à nouveau au Seigneur deux autres fois et finalement Martin reçut la permission de prendre le manuscrit.
      Pendant qu'il était à Palmyra, le manuscrit fut perdu et ne fut jamais retrouvé. Le Seigneur retira provisoirement l'Urim et le Thummim ainsi que les plaques, ce qui amena Joseph à l'humilité et au repentir. Dans une révélation du Seigneur, Joseph apprit qu'il devait toujours craindre Dieu plus que les hommes (voir D&A 3). Par la suite, bien qu'il n'eût que vingt-deux ans, il s'appliqua à complètement consacrer sa vie à suivre chaque commandement du Seigneur.
      Le 15 avril 1829, Oliver Cowdery, instituteur âgé d'un an de moins que Joseph, arriva chez lui, à Harmony. En réponse à ses prières, il avait reçu le témoignage de la véracité de l'œuvre du prophète. Deux jours plus tard, l'œuvre de traduction recommençait, Joseph dictant et Oliver transcrivant.
Rétablissement de la prêtrise
      Tandis que Joseph et Oliver travaillaient à la traduction du Livre de Mormon, ils lurent le récit de la visite du Sauveur aux Néphites d'autrefois. À la suite de cela, ils décidèrent de demander conseil au Seigneur concernant le baptême. Le 15 mai, ils allèrent prier sur les bords de la rivière Susquehanna, près de la maison de Joseph, à Harmony. À leur stupéfaction, un être céleste leur apparut, se présentant comme étant Jean-Baptiste. Il leur conféra la Prêtrise d'Aaron et leur commanda de se baptiser et de s'ordonner mutuellement. Plus tard dans le mois, comme Jean-Baptiste l'avait promis, les apôtres d'autrefois Pierre, Jacques et Jean apparurent aussi à Joseph et Oliver et leur conférèrent la Prêtrise de Melchisédek et les ordonnèrent apôtres.
      Avant ces apparitions, Joseph et Oliver avaient des connaissances et la foi. Mais, après l'apparition de ces messagers célestes, ils eurent aussi l'autorité, c'est-à-dire le pouvoir de la prêtrise et l'autorité de Dieu, nécessaire pour établir son Église et pour accomplir les ordonnances du salut.
     
Publication du Livre de Mormon et organisation de l'Église
      En avril et mai 1829, le prophète fut constamment interrompu dans sa traduction chez lui, à Harmony, par des persécutions. Joseph et Oliver allèrent donc s'installer temporairement sur la commune de Fayette (New York) pour finir la traduction chez
Peter Whimer, père. La traduction fut terminée en juin, moins de trois mois après qu'Oliver eut commencé de servir de secrétaire au prophète. Dès août, Joseph avait signé un contrat avec Egbert B. Grandin, éditeur de Palmyra, pour l'impression du volume. Martin Harris hypothéqua sa ferme à M. Grandin pour garantir le paiement des frais d'impression ; plus tard, il vendit 80 hectares de sa ferme pour racheter l'hypothèque. Le Livre de Mormon fut mis en vente au public dans la librairie de Mr. Grandin le 26 mars 1830.
      Le 6 avril 1830, exactement onze jours après la mise en vente du Livre de Mormon, une soixantaine de personnes se réunirent dans la maison de rondins de Peter Whitmer, père, à Fayette (New York). Là, Joseph Smith organisa officiellement l'Église, nommée par la suite dans une révélation l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (voir D&A 115:4). Ce fut une joyeuse réunion, où il y eut un grand déversement de l'Esprit. La Sainte-Cène fut distribuée, des croyants furent baptisés, le don du Saint-Esprit fut conféré et des hommes furent ordonnés à la prêtrise. Dans une révélation reçue pendant cette réunion, le Seigneur désigna Joseph Smith comme dirigeant de l'Église, «voyant, traducteur, prophète, apôtre de Jésus-Christ, ancien de l'Église, par la volonté de Dieu le Père et par la grâce de ton Seigneur Jésus-Christ » (D&A 21:1). L'Église de Jésus-Christ était à nouveau établie sur la terre.
En Ohio
      Les membres de la nouvelle Église faisaient connaître avec enthousiasme la vérité qu'ils venaient de trouver et l’Église grandit rapidement. Bientôt des branches furent établies dans les villes de Fayette, Manchester et Colesville (New York). En septembre 1830, peu après le départ de Joseph et Emma Smith de Harmony, le Seigneur révéla au prophète que des missionnaires devaient « aller chez les Lamanites » vivant dans l'Ouest du Missouri (D&A 28:8). Le voyage que firent les missionnaires les conduisit dans la région de Kirtland (Ohio), où ils rencontrèrent un groupe religieux à la recherche de la vérité et ils convertirent cent trente de ses membres, parmi lesquels Sidney Rigdon, qui devint plus tard membre de la Première Présidence. Le groupe de saints de Kirtland atteignit plusieurs centaines de membres grâce à ceux qui faisaient connaître l'Évangile à leur entourage.
      En même temps que l'Église grandissait dans l'État de New York, l'opposition à l'Église augmentait. En décembre 1830, le prophète reçut une révélation commandant aux membres d'« aller en Ohio » (D&A 37:1), à plus de quatre cents kilomètres de là. Dans les mois qui suivirent, la grande majorité des saints de l'État de New York vendirent leurs biens, souvent à perte, et firent les sacrifices nécessaires au rassemblement à Kirtland (Ohio). Joseph et Emma furent parmi les premiers à partir en Ohio, arrivant à Kirtland vers le 1er février 1831.
Deux lieux de rassemblement
      En juin 1831, alors que l'Église se développait à Kirtland, le Seigneur commanda au prophète et aux autres dirigeants de l'Église de se rendre au Missouri. Là, il leur révèlerait « le pays de [leur] héritage» (voir D&A 52:3-5 ; 42-43). En juin et en juillet 1831, le prophète et d'autres frères parcoururent les 1 400 kilomètres de Kirtland au comté de Jackson (Missouri), qui se trouvait à l'extrémité ouest des terres colonisées. Peu après son arrivée, le prophète reçut une révélation du Seigneur disant : « Le pays de Missouri... est le pays que j'ai désigné et consacré pour le rassemblement des saints. C'est pourquoi, c'est le pays de promission et le lieu pour la ville de Sion ... Le lieu que l'on appelle maintenant Independence en est le centre et un emplacement pour le temple se trouve à l'Ouest » (D&A 57:1-3).
      En accomplissement des prophéties faites par d'anciens prophètes bibliques, Joseph Smith, âgé de vingt-cinq ans, commença à établir les fondations de la ville de Sion, en Amérique. En août 1831, il présida la consécration de l'endroit en tant que lieu de rassemblement et consacra un site pour le temple. Peu de temps après, le prophète retourna en Ohio, où il incita certains membres fidèles de l’Église à se rassembler au Missouri. Des centaines de saints endurèrent les rigueurs d'un tel voyage, au dix-neuvième siècle, jusqu'à la « Frontière » américaine, vers leur nouveau foyer, au Missouri.
      De 1831 à 1838, des membres de l'Église vécurent en Ohio et au Missouri. Le prophète, les membres du Collège des Douze et beaucoup de membres de l'Église vivaient à Kirtland, alors que d'autres membres de l'Église se rassemblaient au Missouri et y étaient conduits par leurs dirigeants de la prêtrise, sous la direction du prophète. Les dirigeants de l'Église correspondaient par lettres et faisaient souvent le voyage entre Kirtland et le Missouri.
Principe de la révélation continue
      Pendant qu'il vivait dans la région de Kirtland, le prophète reçut beaucoup de révélations du Seigneur concernant le rétablissement de l'Évangile dans les derniers jours. En novembre 1831, les dirigeants de l'Église décidèrent de publier un grand nombre de révélations dans une compilation qui s'appellerait Le Livre des Commandements. Le livre devait être imprimé à Independence (Missouri). Mais en juillet 1833, des émeutiers détruisirent la presse et beaucoup des feuilles imprimées. Hormis quelques exemplaires du livre qui furent épargnés, le Livre des Commandements ne fut jamais mis à la disposition des membres de l'Église. En 1835, les révélations destinées au Livre des Commandements, ainsi que beaucoup d'autres furent publiées à Kirtland, sous le titre de Doctrine et Alliances.
      Pendant qu'il vivait dans la région de Kirtland, le prophète continua aussi son travail sur la traduction de la Bible, œuvre qu’il avait commencée en 1830, comme le Seigneur le lui avait commandé. La Bible avait perdu beaucoup de choses claires et précieuses, au fil des siècles, et le prophète fut guidé par l'Esprit pour corriger le texte de la version du roi Jacques de la Bible et pour rétablir des vérités perdues. Ce travail conduisit au rétablissement d'importantes vérités de l'Évangile, dont beaucoup de révélations maintenant incluses dans les Doctrine et Alliances. Bien que le prophète ait eu l'intention de publier sa révision de la Bible, d'autres affaires, dont les persécutions qu'il subit, l'empêchèrent de le faire complètement de son vivant.
      Dans le cadre de sa traduction inspirée de la Bible, Joseph Smith reçut la révélation qui est maintenant le Livre de Moïse et une traduction inspirée de Matthieu 24, qui s'appelle maintenant, Joseph Smith-Matthieu. En 1835, le prophète commença la traduction du Livre d'Abraham, issu d'anciens papyrus égyptiens achetés par l'Église. Par la suite, toutes ces traductions furent intégrées à la Perle de Grand Prix.
      Parmi les révélations reçues par le prophète à Kirtland, se trouvaient celles établissant le gouvernement de l'Église en général. Sous la direction du Seigneur, Joseph Smith organisa la Première Présidence en 1832. La Première Présidence originale de l'Église était composée de Joseph Smith, comme président, et Sidney Rigdon et Jesse Gause, comme conseillers. Quelques mois après que Jesse Gause soit devenu membre de la Première Présidence, il quitta l'Église. Le 18 mars 1833, Frederick G. Williams fut mis à part comme conseiller dans la Première Présidence. Joseph Smith organisa le Collège des douze apôtres et un collège des soixante-dix en 1835. Un pieu fut organisé à Kirtland en 1834. Pendant cette période, il établit aussi des collèges de la Prêtrise d'Aaron et de Melchisédek pour administrer les besoins des membres locaux de l'Église.
Apparitions dans le temple de Kirtland
      L'un des aspects les plus importants du Rétablissement, que le Seigneur révéla à Joseph Smith, fut le besoin de temples sacrés. En décembre 1832, le Seigneur commanda aux saints de commencer à construire un temple à Kirtland (Ohio). Bien que beaucoup de membres de l'Église manquassent de logement, de travail et de nourriture appropriés, ils répondirent avec enthousiasme au commandement du Seigneur, leur prophète travaillant à leurs côtés.
      Le 27 mars 1836, Joseph Smith consacra le temple dans un déversement de l'Esprit comparable à celui du jour de la Pentecôte. Une semaine plus tard, le 3 avril 1836, quelques-uns des événements les plus importants de l'histoire religieuse se produisirent. Le Seigneur Jésus-Christ apparut à Joseph Smith et à Oliver Cowdery dans le temple, déclarant : « J'ai accepté cette maison, et mon nom sera ici ; et je me manifesterai avec miséricorde à mon peuple dans cette maison » (D&A 110:7). Trois messagers de l’époque de l'Ancien Testament, Moïse, Élias et Élie, apparurent. Ils rétablirent des clés et l'autorité de la prêtrise, perdues depuis longtemps sur la terre. Joseph Smith, le prophète, avait maintenant l'autorité de rassembler Israël des extrémités de la terre et de sceller ensemble les familles pour le temps et toute l'éternité (voir D&A 110:11-16). Ce rétablissement des clés de la prêtrise suivait le modèle du Seigneur consistant à donner au prophète « ligne par ligne, précepte par précepte, un peu ici et un peu là » (D&A 128:21) jusqu'à ce que la plénitude de l'Évangile de Jésus-Christ soit rétablie sur la terre.
Prédication de l'Évangile
      Tout au long du ministère du prophète, le Seigneur le dirigea pour envoyer des missionnaires « prêche[r] l'Évangile à toute la création» (D&A 68:8). Le prophète lui-même reçut cette grande responsabilité et quitta son foyer et sa famille bien des fois pour proclamer l'Évangile. Dans les premières années de l'Église, des missionnaires furent appelés à prêcher l'Évangile dans divers endroits des États-Unis et du Canada.
      Puis, au cours de l'été 1837, le prophète reçut l'inspiration d'envoyer des frères en Angleterre. Il demanda à Heber C. Kimball, membre du Collège des Douze, de diriger un petit groupe de missionnaires dans cette grande entreprise. Laissant sa famille presque sans ressources, Heber C. Kimball partit avec la foi que le Seigneur le guiderait. En l'espace d'un an, environ deux mille personnes s'étaient jointes à l'Église, en Angleterre. Par la suite, Joseph Smith envoya en mission des membres des Douze en Grande-Bretagne, de 1839 à 1841 et cette mission rencontra aussi beaucoup de succès. En 1841, plus de six mille personnes avaient accepté l'Évangile. Beaucoup d'entre elles émigrèrent aux États-Unis, revitalisant et fortifiant l'Église, pendant des moments très difficiles.
Départ de Kirtland
      À Kirtland, les saints avaient été persécutés presque depuis leur arrivée, mais l'opposition s'intensifia en 1837 et 1838. « En ce qui concerne le royaume de Dieu », dira le prophète, « le diable établit toujours son royaume en même temps pour s'opposer à Dieu » (History of the Church, vol. 6, p. 364). Le prophète fut, lui-même, l'objet de bien des persécutions, à la fois de la part d'ennemis hors de l'Église que d'apostats qui s'étaient retournés contre lui. Il fut injustement accusé de bien des délits, traîné en justice des dizaines de fois pour des accusations criminelles ou civiles infondées, et forcé de se cacher pour échapper aux gens qui menaçaient sa vie. Mais il resta fidèle et courageux au milieu des difficultés et de l'opposition presque constantes.
      Finalement, les persécutions dans la région de Kirtland devinrent intolérables. En juin 1838, le prophète et sa famille furent forcés de quitter la ville et de trouver refuge à Far West (Missouri). À la fin de l'année, la plupart des saints de Kirtland les avaient suivis, laissant derrière eux leurs foyers et leur temple bien-aimé.
Expulsion du comté de Jackson et marche du Camp de Sion
      Pendant que les saints de Kirtland s'efforçaient de renforcer l'Église dans leur région, beaucoup d'autres membres faisaient la même chose dans le comté de Jackson (Missouri). Des saints des derniers jours commencèrent à s'installer dans le comté pendant l'été 1831. Deux ans plus tard, leur nombre avait atteint 1200 personnes, représentant ainsi environ un tiers de la population totale.
      L'arrivée de tant de membres de l'Église troublait les résidents de longue date de l'endroit. Les Missouriens craignirent de perdre le contrôle politique au profit des nouveaux arrivants qui venaient pour la plupart du Nord des États-Unis et qui ne soutenaient pas la pratique sudiste de l'esclavage. Ils se méfiaient aussi des doctrines particulières aux saints des derniers jours, telles que la croyance au Livre de Mormon, en la révélation continue et au rassemblement en Sion, et ils n'aimaient pas du tout que les membres de l'Église fassent prioritairement du commerce entre eux. Des émeutiers et la milice locale ne tardèrent pas à harceler les saints et, en novembre 1833, ils les chassèrent du comté de Jackson. La plupart des saints traversèrent le fleuve Missouri et s'enfuirent au nord, dans le comté de Clay, au Missouri.
      Joseph Smith se souciait beaucoup de la situation critique des saints du Missouri. En août 1833, il écrivit de Kirtland aux dirigeants de l'Église au Missouri : « Mes frères, si j'étais avec vous, je prendrais une part active à vos souffrances ; reculer devant cette épreuve serait naturel, cependant mon esprit, grâce à Dieu, ne me permettrait pas de vous abandonner, dussé-je en mourir. Oh, ne désespérez pas, car notre délivrance approche. Oh, Dieu, sauve mes frères en Sion » (Post-scriptum écrit par Joseph Smith sur une lettre de Oliver Cowdery aux dirigeants de l'Église dans le comté de Jackson, Missouri, le 10 août 1833, Kirtland, Ohio, Archives de l'Église, Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, Salt Lake City, Utah).
      En février 1834, Joseph Smith reçut une révélation lui ordonnant de diriger une expédition, depuis Kirtland jusqu'au Missouri, pour aider les saints qui souffraient à retrouver leurs terres dans le comté de Jackson (voir D&A 103). En réponse au commandement du Seigneur, le prophète organisa un groupe appelé le Camp de Sion, pour marcher sur le Missouri. En mai et juin 1834, le groupe, qui compta finalement plus de deux cents membres, partit vers l'Ouest et traversa l'Ohio, l'Indiana, l'Illinois et le Missouri. Ils rencontrèrent beaucoup de difficultés, parmi lesquelles une épidémie de choléra. Le 22 juin 1834, alors que l'expédition approchait du comté de Jackson, le prophète reçut la révélation de dissoudre le camp. Cependant, le Seigneur promit que Sion serait rachetée en son temps (voir D&A 105:9-14). Après avoir organisé un pieu dans le comté de Clay avec David Whitmer comme président, le prophète retourna en Ohio.
      Bien que le Camp de Sion n'ait pas rendu aux membres leurs propriétés, il fournit une formation inestimable aux futurs dirigeants de l'Église, car les participants apprirent les justes principes de direction et de gouvernement, grâce à l'exemple et aux enseignements du prophète. Dans une réunion des membres du Camp de Sion et d'autres membres de l'Église qui eut lieu à Kirtland, le 14 février 1835, le prophète organisa le Collège des douze apôtres. Deux semaines plus tard, il organisa un collège des soixante-dix. Neuf membres du Collège des Douze et tous les membres du collège des soixante-dix avaient participé au Camp de Sion.
Installation dans le nord du Missouri
      De nombreux membres de l'Église continuèrent de vivre dans le comté de Clay (Missouri) jusqu'en 1836, date à laquelle les habitants de ce comté déclarèrent ne plus pouvoir donner d'asile. Par conséquent, les saints commencèrent à aller dans le nord du Missouri, et la plupart d'entre eux s'établirent dans le comté de Caldwell, nouveau comté organisé par la législature de l'État pour recevoir les saints des derniers jours déplacés. En 1838, un grand nombre de membres de l'Église qui avaient été chassés de Kirtland se joignirent à eux. En mars, le prophète arriva avec sa famille à Far West, colonie grandissante de saints des derniers jours dans le comté de Caldwell, et y établit le siège de l'Église. En avril, le Seigneur dit à Joseph Smith de construire un temple à Far West (voir D&A 115:7-16).
      Malheureusement, les saints ne connurent pas longtemps la paix dans le Nord du Missouri. À l'automne 1838, des émeutiers et la milice les harcelèrent à nouveau et attaquèrent des membres de l'Église. Quand ils ripostèrent et se défendirent, Joseph
Smith et d'autres dirigeants de l'Église furent arrêtés sur des accusations de trahison. En novembre, ils furent emprisonnés à Independence et à Richmond (Missouri) et le 1er décembre, ils furent emmenés en prison à Liberty (Missouri). Cet hiver-là, le prophète et ses compagnons souffrirent de conditions de détention inhumaines. Ils furent enfermés dans le cachot de la prison, cave sombre, froide et insalubre, et reçurent une nourriture si mauvaise qu'ils ne pouvaient la manger que poussés par la faim. Le prophète décrivit ses conditions de vie ainsi que celle des saints comme une épreuve de leur foi semblable à celle d'Abraham (History of the Church, vol. 3, p. 294).  
      Pendant l'emprisonnement du prophète, des milliers de saints des derniers jours, y compris la propre famille du prophète, furent chassés de leurs foyers au Missouri, pendant l'hiver et le printemps de 1838-1839. Le 7 mars 1839, Emma écrivit à Joseph, depuis Quincy (Illinois) : « Personne, à part Dieu, ne connaît les pensées de mon esprit ni les sentiments de mon cœur quand j’ai dû quitter notre maison et la plupart des choses que nous possédions, excepté nos petits enfants, et que j'ai entrepris mon voyage pour quitter l'État du Missouri, te laissant enfermé dans cette prison solitaire » (Lettre de Emma Smith à Joseph Smith, 7 mars 1839, Quincy, Illinois ; Letter Book 2, 1837-1843, p. 37, Joseph Smith, Collection, Archives de l'Église, Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, Salt Lake City, Utah). Sous la direction de Brigham Young et d'autres dirigeants de l'Église, les saints partirent vers l'Est, en Illinois.
Un dirigeant bien-aimé
      En avril 1839, le prophète et ses compagnons furent transférés de la prison de Liberty à Gallatin (Missouri). Au cours d'un autre transfert, de Gallatin à Columbia (Missouri), les gardes permirent aux prisonniers de s'enfuir. Ils se rendirent à Quincy (Illinois), où le plus grand nombre de membres de l'Église s'étaient rassemblés après avoir fui le Missouri. Bientôt, sous la direction du prophète, la majeure partie des saints commença à s'établir à environ quatre-vingt kilomètres au Nord, à Commerce (Illinois), village situé dans un coude du fleuve Mississippi. Joseph rebaptisa la ville du nom de Nauvoo et, dans les années qui suivirent, des membres de l’Église, dont de nouveaux convertis, arrivèrent en grand nombre à Nauvoo en provenance des États-Unis, du Canada et de Grande-Bretagne et transformèrent cette région en l'une des plus peuplées d'Illinois.
      Joseph et Emma s'installèrent près du fleuve, dans une petite maison de rondins qui servit de bureau au prophète dans les premiers temps. Il cultiva la terre, puis dirigea un magasin pour gagner sa vie. Mais, parce que ses obligations religieuses et civiques prenaient la majeure partie de son temps, le prophète avait souvent des difficultés à subvenir aux besoins temporels de sa famille. En octobre 1841, la liste de ses biens personnels comprenait : « le vieux Charlie (un cheval) qui lui avait été donné à Kirtland, deux cerfs apprivoisés, deux vieilles dindes et quatre jeunes, la vieille vache qu'un frère lui avait donnée au Missouri, son vieux chien Major ... et quelques meubles » (History of the Church, vol. 4, p. 437-438 ; Times and Seasons, 15 octobre 1841, p. 569).   
      Fin août 1843, le prophète et sa famille emménagèrent de l'autre côté de la rue dans une maison de deux étages, nouvellement construite, appelée la Mansion House. Joseph et Emma avaient maintenant quatre enfants vivants : Au cours des années, ils avaient enterré six enfants, et un enfant de plus allait naître après la mort de Joseph. Les onze enfants de la famille de Joseph et Emma Smith étaient Alvin, né en 1828, qui mourut peu après sa naissance ; les jumeaux Thadeus et Louisa, nés en 1831, qui moururent peu après la naissance ; les jumeaux adoptifs Joseph et Julia, enfants de John et Julia Murdock, nés en 1831, et recueillis par Joseph et Emma après la mort de soeur Murdock en couches (Joseph est mort à l'âge de onze mois en 1832) ; Joseph III, né en 1832 ; Frederick, né en 1836 ; Alexander, né en 1838 ; Don Carlos, né en 1840, qui est mort le jour de sa naissance ; et David, né en 1844, près de cinq mois après le martyre de son père.
      Tout au long de son ministère, le prophète aima être parmi les saints. À propos de la ville de Nauvoo et de ses habitants, il dit : « Voici le plus beau lieu et le meilleur peuple qui soient sous les cieux » (History of the Church, vol. 6, p. 554). En retour, les saints l'aimaient et le considéraient comme leur ami, l'appelant souvent « Frère Joseph ». Une membre de l’Église a dit de lui : « Il dégageait un grand pouvoir d'attraction qui lui gagnait toutes les personnes qu'il rencontrait » (Mary Isabella Horne, « Testimony of Sister M. Isabella Horne »,Woman's Exponent, juin 1910, p. 6). Un habitant de Nauvoo a écrit : « Il ne prétendait pas être un homme sans faiblesse ni erreur. C'était un homme qu'on ne pouvait s'empêcher d'aimer… Il n'était pas orgueilleux non plus comme beaucoup le croient, mais était au contraire très amical avec toute personne correcte » (Lettre de George W Taggart à ses frères au New Hampshire, 10 septembre 1843, Nauvoo, Illinois ; Albert Taggart, Correspondance, 1842-1848 et 1860, Archives de l'Église, Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, Salt Lake City, Utah). William Clayton, converti anglais, écrivit aux siens alors qu'il se trouvait à Nauvoo en disant à propos du prophète : « Vraiment, j'aimerais lui ressembler » (Lettre de William Clayton aux membres de l'Église de Manchester, Angleterre, 10 décembre 1840, Nauvoo, Illinois, Archives de l'Église, Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, Salt Lake City, Utah).
      Le prophète prononça de nombreux discours à Nauvoo, et les membres de l'Église aimaient l'entendre, car il enseignait les vérités révélées de l'Évangile avec pouvoir. Angus M. Cannon se rappelle : « Je ne l'ai jamais entendu parler sans que tout mon être soit électrisé et que mon âme tout entière glorifie le Seigneur » (Angus M. Cannon, dans « Joseph, the Prophet », Salt Lake Herald Church and Farm Supplement, 12 janvier 1895, p. 212). Brigham Young a déclaré : « Je n'ai jamais laissé passer une occasion d'être avec le prophète Joseph et de l'entendre parler en public ou en privé, afin de puiser des connaissances à la source de ses propos, afin de les avoir et de les utiliser quand cela s'avèrerait nécessaire… Ces moments étaient plus précieux pour moi que toutes les richesses du monde » (Brigham Young, Deseret News: Semi Weekly, 15 septembre 1868, p. 2).
      Les qualités de dirigeant de Joseph Smith s'étendaient au-delà de ses responsabilités religieuses. À Nauvoo, le prophète était impliqué dans les domaines civil, légal, militaire, les affaires et l'éducation. Il voulait que la ville de Nauvoo offre à ses citoyens tous les avantages et toutes les occasions de progresser dans les domaines culturel et civique. En janvier 1844, en grande partie parce qu'il était déçu que l'État et les officiers fédéraux ne compensent pas les torts causés aux droits et aux biens des saints au Missouri, Joseph Smith annonça sa candidature à la présidence des États-Unis d'Amérique. Bien que la plupart des observateurs aient reconnu qu'il n'avait que peu de chances d'être élu, sa candidature attira l'attention publique sur la violation généralisée des droits des saints, garantis par la constitution. Le prophète déclara un jour que tous les gens ont des droits égaux de partager les fruits du grand arbre de la liberté nationale (History of the Church, vol. 3, p. 304).
Temple de Nauvoo
      Quand les saints avaient dû quitter Kirtland, ils avaient laissé derrière eux le temple qu'ils avaient tant peiné à construire. Mais ils allaient à nouveau avoir un saint temple en leur sein, car le Seigneur leur commanda de commencer la construction d'un temple, à Nauvoo. Le travail débuta à l'automne 1840 et la pose des pierres d'angle eut lieu le 6 avril 1841, lors d'une cérémonie présidée par le prophète. La construction du temple de Nauvoo fut l'un des plus grands projets de construction de ce qui était alors l'Ouest de l'Amérique. La construction du temple exigea des saints des sacrifices énormes, car, l'immigration étant constante dans la ville en développement, les membres de l'Église en général étaient pauvres.
      Le prophète commença à enseigner la doctrine du baptême pour les morts dès le 15 août 1840. Le temple étant dans les premières phases de sa construction, les saints accomplirent tout d'abord les baptêmes pour les morts dans les rivières et les ruisseaux des environs. En janvier 1841, le Seigneur révéla que cette pratique ne pourrait continuer que jusqu'à ce que les baptêmes puissent être accomplis dans le temple (voir D&A 124:29-31). Au cours de l'été et de l'automne 1841, les saints construisirent des fonts baptismaux temporaires en bois dans les sous-sols nouvellement creusés du temple. Les baptêmes pour les morts eurent lieu pour la première fois dans ces fonts baptismaux le 21 novembre 1841.
      En 1841, les premiers scellements de couples eurent lieu et, en 1843, le prophète dicta la révélation qui décrit la nature éternelle de l'alliance du mariage (voir D&A 132). Les enseignements de cette révélation étaient connus du prophète depuis 1831 (voir l'en-tête de Doctrine et Alliances 132). Comme le Seigneur le lui commanda, il enseigna aussi la doctrine du mariage plural.
      Le temple ne devant pas être terminé avant quelque temps, Joseph Smith choisit de révéler la dotation du temple hors de ses murs sacrés. Le 4 mai 1842, à l'étage de son magasin, à Nauvoo, le prophète administra les premières dotations à un petit groupe de frères, dont Brigham Young faisait partie. Le prophète mourut sans avoir vu le temple de Nauvoo terminé. Cependant, en 1845 et 1846, des milliers de saints reçurent leur dotation du temple, des mains de Brigham Young et d'autres frères qui avaient reçu ces bénédictions du prophète.
Fin du ministère de Joseph
      Bien que les saints aient tout d'abord joui d'une paix relative à Nauvoo, les persécutions contre le prophète augmentèrent et il sentit que sa mission terrestre arrivait à son terme. Lors d'une réunion mémorable, en mars 1844, il chargea les Douze de gouverner l'Église après sa mort, leur expliquant qu'ils avaient maintenant toutes les clés et l'autorité nécessaires pour ce faire. Wilford Woodruff, alors membre du Collège des Douze, déclara par la suite : « Je rends témoignage qu'au début du printemps 1844, à Nauvoo, Joseph Smith, le prophète, rassembla les apôtres et leur confia les ordonnances de l'Église et du royaume de Dieu. Et toutes les clés et les pouvoirs que Dieu lui avait conférés, il les scella sur notre tête et il nous dit que nous devions porter ce royaume sur nos épaules sans quoi nous serions damnés… Son visage resplendissait comme de l'ambre et il était revêtu d'un pouvoir que je n'avais jamais vu en aucun homme vivant auparavant » (Journal History of The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, 12 mars 1897, p. 2). Après la mort du prophète, la responsabilité envers l'Église et le royaume de Dieu sur la terre allait reposer sur le Collège des douze apôtres.
      En juin 1844, le prophète fut accusé d'inciter à l'émeute. Bien qu'il fût acquitté de cette accusation à Nauvoo, le gouverneur d'Illinois, Thomas Ford, insista pour que Joseph se soumette à un procès pour la même accusation, à Carthage (Illinois), siège du comté de Hancock. Quand le prophète et son frère, Hyrum, arrivèrent à Carthage, ils furent libérés sous caution pour la première accusation, mais furent accusés de trahison contre l'État d'Illinois et incarcérés dans la prison locale.
      Pendant le chaud et humide après-midi du 27 juin 1844, une populace d'hommes au visages noircis envahit la prison et assassina Joseph et Hyrum Smith. Environ trois heures plus tard, Willard Richards et John Taylor, qui avaient été en prison avec les martyrs, envoyèrent le triste message suivant à Nauvoo : « Prison de Carthage, 20h05, 27 juin 1844. Joseph et Hyrum sont morts… Tout s'est passé très vite » (History of the Church, vol. 6, p. 621-622). À l'âge de trente-huit ans, Joseph Smith, le prophète, avait scellé son témoignage de son sang. Son œuvre dans la mortalité accomplie, l'Église et le royaume de Dieu mis en place pour la dernière fois sur la terre, Joseph Smith tomba sous les balles d'assassins. Le Seigneur lui-même a dit de lui : « …Joseph Smith, que j'ai appelé par mes anges, mes serviteurs, et par ma propre voix venant des cieux, à faire paraître mon œuvre. Fondements qu'il posa, et il fut fidèle. Et je l'ai repris. Beaucoup se sont étonnés à cause de sa mort ; mais il était nécessaire qu'il scellât son témoignage de son sang, afin qu'il fût honoré et que les méchants fussent condamnés » (D&A 136:37-39).  
      Joseph Smith, le grand prophète, voyant et révélateur des derniers jours, était un vaillant serviteur obéissant du Très-Haut. Brigham Young a déclaré : « Je ne crois pas qu'aucun homme vivant sur la terre l'ait mieux connu que moi et j'ose affirmer que, hormis Jésus-christ, aucun homme meilleur n'a jamais vécu ni ne vit sur cette terre. Je suis son témoin » (Brigham Young, Deseret News, 27 août 1862, p. 65).
Baptême et don du Saint-Esprit
      À l’époque de Joseph Smith, la rivière Susquehanna coulait en de larges méandres à travers des forêts de chênes et de pins, au milieu de collines et de champs de blé. C’était la rivière la plus longue de Pennsylvanie, le coeur du paysage des environs d’Harmony. Étant donné que la rivière était proche de sa maison et qu’elle offrait des endroits calmes et isolés, le prophète s’y retirait parfois pour réfléchir et prier.
      C’est au bord de cette rivière que le prophète et Oliver Cowdery se rendirent le quinze mai 1829, pour prier au sujet de l’importance du baptême. En réponse à leur prière, Jean-Baptiste leur apparut, leur conféra la Prêtrise d’Aaron et leur commanda de se baptiser mutuellement. Les bénédictions qu’ils avaient recherchées pouvaient désormais être accomplies de la bonne manière et avec le pouvoir et l’autorité de Dieu. Ils descendirent dans la rivière et se baptisèrent réciproquement ; Joseph baptisa Oliver en premier selon les instructions de Jean.
      Joseph plaça ensuite ses mains sur la tête d’Oliver et l’ordonna à la Prêtrise d’Aaron, et Oliver fit de même pour Joseph. Le prophète rapporte : « Nous reçûmes de grandes et glorieuses bénédictions de notre Père céleste. À peine avais-je baptisé Oliver Cowdery, que le Saint-Esprit descendit sur lui, et il se leva et prophétisa beaucoup de choses qui allaient se passer sous peu. Et, de même, dès que j’eus été baptisé par lui, j’eus également l’esprit de prophétie et, m’étant levé, je prophétisai sur la naissance de l’Église ainsi que sur beaucoup d’autres choses relatives à l’Église et à notre génération des enfants des hommes. Nous étions remplis du Saint-
Esprit et nous nous réjouissions du Dieu de notre salut » (Joseph Smith, Histoire v. 73).
      Les bénédictions du baptême furent bientôt accordées aux autres croyants. Un peu plus tard, pendant le mois de mai, Samuel, le plus jeune frère du prophète, vint lui rendre visite ainsi qu’à Oliver, à Harmony. Le prophète rapporte : « Nous nous sommes efforcés de le persuader sur ce qui touchait l’Évangile de Jésus-Christ, qui était sur le point d’être révélé dans sa plénitude ». Samuel reçut un témoignage de l’oeuvre, et Oliver Cowdery le baptisa, puis Samuel retourna « chez son père, glorifiant et louant Dieu abondamment, étant rempli du Saint-Esprit » (History of the Church, vol. 1, p. 44). En juin, le prophète baptisa son frère aîné, Hyrum, qui croyait au message du prophète depuis longtemps. Joseph rapporte : « À partir de ce moment-là de nombreuses personnes crurent et certaines se firent baptiser tandis que nous continuions à les instruire et à les convaincre » (History of the Church, vol. 1, p. 51).
      Le prophète fut particulièrement reconnaissant de voir son père recevoir le baptême. Il éprouvait un profond amour pour son père, qui avait été le premier à croire en son message après la première visite de Moroni. Joseph Smith, père fut baptisé le six avril 1830, jour de l’organisation de l’Église. Lucy Mack Smith, mère du prophète, rapporte : « Joseph se trouvait sur la rive quand son père sortit de l’eau ; le prenant par la main, il s’écria :… ‘J’ai vécu assez de temps pour voir mon père se faire baptiser dans la véritable Église de Jésus-Christ’, et il se blottit dans les bras de son père et pleura de joie, tout comme Joseph, jadis, lorsqu’il vit son père monter au pays d’Égypte » (Lucy Mack Smith, « The History of Lucy Smith, Mother of the Prophet », 1844-1845, manuscrit, livre 9, p. 12, Archives de l’Église).
      Le jour où l’Église fut organisée, de nombreux saints qui avaient déjà été baptisés, reçurent le don du Saint-Esprit par le pouvoir de la Prêtrise de Melchisédek. Joseph Smith, le prophète, a enseigné avec insistance la nécessité du baptême ainsi que de l’imposition des mains pour le don du Saint-Esprit. Il a déclaré : « Le baptême d’eau qui n’est pas accompagné du baptême de feu et du Saint-Esprit ne sert à rien. Ils sont nécessairement et inséparablement liés. Il faut naître d’eau et d’Esprit pour entrer dans le royaume de Dieu » (History of the Church, vol. 6, p. 316).
Dieu le Père
      Parmi les ancêtres de Joseph Smith il y en eut beaucoup qui cherchèrent, à leur époque, à connaître le vrai Dieu. Ses parents étaient profondément spirituels et, bien qu’ils n’aient pas trouvé toute la vérité concernant Dieu dans les Églises de leur voisinage, ils respectaient la Bible comme étant la parole de Dieu et la prière faisait partie de leur vie quotidienne.
      William, frère du prophète, raconte : « Les habitudes religieuses de mon père étaient strictement pieuses et morales… J’étais invité à écouter les prières le soir et le matin…Mon père et ma mère épanchaient leur âme à Dieu, l’auteur de toutes les bénédictions, pour qu’il préserve et protège leurs enfants et les garde du péché et de toute action mauvaise. Telle était la piété stricte de mes parents » (William Smith, Notes sur Chambers’ life of Joseph Smith, environ 1875, Archives de l’Église). William déclara aussi : « Aussi loin que je me souvienne, nous avons toujours prié en famille. Je me rappelle que papa mettait ses lunettes dans la poche de sa veste…et quand nous, les garçons, le voyions chercher ses lunettes, nous savions que c’était le signal pour se préparer à la prière, et si nous ne le remarquions pas, maman disait : ‘William’ ou le nom d’un autre négligent : ‘Prépare-toi pour la prière.’ Après la prière nous chantions un cantique. Je me souviens encore d’une partie du chant : ‘Un autre jour est passé et fini, nous avons rangé nos vêtements’ » (William Smith, interview par E. C. Briggs et J. W. Peterson, octobre ou novembre1893, Deseret Evening News, 20 janvier 1894, p. 2).
      Cette formation spirituelle précoce pénétra profondément l’âme de Joseph Smith. Quand il commença à se soucier de son bien-être éternel et chercha à savoir à quelle Église se joindre, il savait qu’il pouvait s’adresser à Dieu pour obtenir des réponses : « J’avais appris dans les Écritures que Dieu est le même hier, aujourd’hui et à jamais, qu’il ne fait pas acception de personnes, car il est Dieu. Car je regardais le soleil, le glorieux luminaire de la terre, et aussi la lune, traversant les cieux en majesté, ainsi que les étoiles brillant dans leurs cours et la terre sur laquelle je me tenais, et les bêtes des champs, les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, ainsi que l’homme marchant à la surface de la terre en majesté dans la force de sa beauté, gouvernant [avec] pouvoir et intelligence ces choses qui sont si grandes et merveilleuses, à l’image même de leur Créateur.
      « Et alors que je réfléchissais à ces choses, mon coeur s’exclamait : Le sage avait raison de dire que c’est un insensé qui dit en son coeur qu’il n’y a point de Dieu.’ Mon coeur s’exclamait : ‘Tout cela témoigne d’une puissance omniprésente et omnipotente, d’un être qui fait les lois, décrète et lie toutes choses dans leurs limites, qui remplit l’éternité, qui était, est et sera de toute éternité à toute éternité. Et alors que je réfléchissais à tout cela et au fait que cet Être demande que les gens qui l’adorent le fassent en esprit et en vérité [voir Jean 4:23], j’en appelais à la miséricorde du Seigneur, car il n’y avait personne d’autre à qui m’adresser pour obtenir miséricorde » (Joseph Smith, History 1832, p. 2-3 ; Letter Book 1, 1829-35, Joseph Smith, Collection, Archives de l’Église).
      En réponse à sa prière pleine de foi pour obtenir miséricorde et sagesse, Joseph reçut la Première Vision. Cette vision conféra au jeune prophète une connaissance de Dieu beaucoup plus grande que celle de toutes les Églises de son temps, connaissance que le monde avait perdue depuis des siècles.
      Grâce à la Première Vision, Joseph apprit par lui-même que le Père et le Fils sont des êtres séparés, que leur puissance est plus grande que la puissance du mal, et que l’homme est réellement créé à l’image de Dieu, vérités essentielles pour comprendre notre relation avec notre Père céleste.
      D’autres révélations concernant la nature de Dieu suivirent, dont beaucoup font maintenant partie de nos Écritures des derniers jours. Le prophète, instrument choisi par Dieu pour rendre la vérité de l’Évangile au monde, témoigna de Dieu tout au long de son ministère. Il a déclaré : « Je vais rechercher Dieu, car je veux que vous le connaissiez tous et soyez familiarisés avec lui… Vous saurez alors que je suis son serviteur, car je parle avec autorité » (History of the Church, vol. 6, p. 305).
Dons de l’Esprit
La page de titre du Livre de Mormon explique comment ce recueil d’Écritures remarquable allait être mis à la disposition du monde. Jadis, les plaques d’or furent « gravées et scellées et cachées dans le Seigneur afin qu’elles ne soient pas détruites ». Dans les derniers jours, elles devaient paraître « par le don et le pouvoir de Dieu » et être interprétées « par le don de Dieu ». En accomplissement de ces prophéties, Dieu choisit Joseph Smith pour traduire ces annales sacrées. Il est clair que sa capacité de traduire les caractères anciens n’était pas le fruit de son instruction. Il avait uniquement la capacité de lire, d’écrire et de compter d’un enfant de l’école primaire. C’est par un don venant de Dieu lui-même qu’il put traduire des textes écrits de nombreux siècles auparavant dans une langue qui lui était inconnue. Emma Smith, qui servait de secrétaire au début du travail de son mari, a témoigné de ce don divin : « Aucun homme n’aurait pu dicter le texte du manuscrit sans être inspiré car, quand [je] lui servais de secrétaire, [Joseph] me dictait pendant des heures et des heures, et quand il reprenait après les repas ou après des interruptions, il recommençait immédiatement là où il s’était arrêté, sans voir le manuscrit ni s’en faire lire une partie » (Saints’ Herald, 1er octobre 1879, p. 290).
Le Seigneur donna au prophète l’aide matérielle nécessaire qui lui permit de poursuivre la traduction. Joseph Knight, père, un ami du prophète, lui donna plusieurs fois de l’argent et de la nourriture. À un moment particulièrement désespéré, Joseph Knight se rendit chez le prophète pour donner à Joseph et à Oliver un tonneau de maquereaux, du papier ligné pour écrire ainsi que neuf ou dix boisseaux de céréales et cinq ou six de pommes de terre. Joseph Knight a raconté : « Joseph et Oliver… sont rentrés chez eux et m’ont trouvé avec des provisions ; ils étaient heureux, car ils n’en avaient plus » (Joseph Knight, Reminiscences, p. 6, Archives de l’Église).
Au cours des mois d’avril et de mai 1829, la persécution interrompit de plus en plus le travail de traduction du prophète chez lui à Harmony, en Pennsylvanie. Oliver Cowdery écrivit à un ami, David Whitmer, pour lui parler de l’oeuvre sacrée et lui demander de permettre que le travail se poursuive chez les Whitmer, à Fayette, dans l’État de New York. Ainsi, fin mai ou début juin 1829, le prophète et Oliver se rendirent avec David Whitmer, dans sa voiture tirée par un cheval, à la ferme du père de David, Peter Whitmer, père. Pendant le mois de juin, dans une chambre à l’étage de la maison des Whitmer, la traduction fut terminée par le don et par le pouvoir de Dieu.
Oliver Cowdery a décrit la magnifique expérience qu’il a eue d’être le secrétaire du prophète. « Ce furent là des jours inoubliables ! Être là à écouter le son d’une voix parlant sous l’inspiration du ciel éveillait en mon sein la gratitude la plus profonde ! Jour après jour, je continuais, sans interruption, à écrire l’histoire, ou annales, appelée ‘Livre de Mormon’, telle qu’elle tombait de ses lèvres, tandis qu’il traduisait à l’aide de l’urim et du thummim » (Joseph Smith, Histoire 1:71, note de bas de page ; Messenger and Advocate, octobre 1834, p. 14).
Joseph Smith apprit alors qu’il n’avait ce don divin que lorsqu’il était digne d’être guidé par l’Esprit. David Whitmer a écrit : « Un matin, tandis que [Joseph Smith] s’apprêtait à continuer la traduction, il se passa dans la maison quelque chose qui l’énerva. Quelque chose qu’avait fait Emma, sa femme. Oliver et moi montâmes à l’étage, et Joseph monta peu après pour poursuivre la traduction, mais il ne put rien faire. Il ne put traduire une seule syllabe. Il descendit, se rendit dans le verger et pria le Seigneur ; il fut absent pendant près d’une heure, rentra dans la maison et demanda pardon à Emma ; puis, il remonta là où nous nous trouvions et la traduction se poursuivit correctement. Il ne pouvait rien faire s’il n’était pas humble et fidèle » (Saints’ Herald, 1er mars 1882, p. 68).
En utilisant humblement et fidèlement le don que Dieu lui accordait, le jeune prophète accomplit la tâche apparemment impossible de traduire presque tout le Livre de Mormon entre le début d’avril et la fin de juin 1829.
Église : organisation et destinée
En juin 1829, Joseph Smith, le prophète, termina la traduction du Livre de Mormon. « Notre traduction arrivant à son terme, déclara le prophète, nous sommes allés à Palmyra, comté de Wayne (New York), nous nous sommes assuré le copyright et nous sommes convenus avec M. Egbert B. Grandin d’imprimer cinq mille exemplaires pour la somme de trois mille dollars » (History of the Church, vol. 1, p. 711). Egbert B. Grandin était un homme jeune, qui avait un an de moins que Joseph Smith et possédait son imprimerie à Palmyra. Il venait d’acheter une nouvelle presse dotée d’une nouvelle technologie qui permettait d’imprimer beaucoup plus vite.
Il est remarquable que le prophète ait pu trouver, dans le village de Palmyra, un imprimeur capable d’imprimer tant d’exemplaires d’un gros volume comme le Livre de Mormon. L’impression du Livre de Mormon représentant une entreprise importante et onéreuse, Martin Harris hypothéqua sa ferme afin de garantir le paiement des frais d’impression à M. Grandin.
À la fin de l’été 1829, Joseph Smith, Martin Harris et plusieurs autres personnes se réunirent à l’imprimerie pour examiner l’épreuve de la page de titre du Livre de Mormon, première page du livre à avoir été imprimée. Quand le prophète déclara qu’il était satisfait de ce qu’il voyait, l’impression alla de l’avant aussi vite que possible. Il a fallu environ sept mois pour finir le travail et, le 26 mars 1830, des exemplaires du Livre de Mormon furent mis à la disposition du public.
Le travail de traduction et d’impression du Livre de Mormon étant maintenant terminé, Joseph Smith put se consacrer à l’organisation de l’Église. Dans la révélation que l’on trouve maintenant à la section 20 des Doctrine et Alliances, le Seigneur révéla au prophète le jour exact où, selon sa volonté et son commandement, les dirigeants devaient organiser de nouveau son Église sur terre (History of the Church, vol. 1, p. 64). Le jour spécifié était le 6 avril 1830.
« Nous… avons fait savoir à nos frères, a dit le prophète, que nous avions reçu le commandement d’organiser l’Église ; nous nous sommes donc réunis dans ce but, chez M. Peter Whitmer, père, (au nombre de six personnes) le mardi 6 avril 1830 » (History of the Church, vol. 1, p. 75-77). Une soixantaine de personnes s’entassèrent chez les Whitmer, à Fayette (New York), remplissant complètement deux pièces de la maison. Six des hommes présents furent nommés membres fondateurs de la nouvelle Église afin de se conformer à la loi de l’État de New York : Joseph Smith, le prophète, Oliver Cowdery, Hyrum Smith, Peter Whitmer, fils, Samuel Smith et David Whitmer. La loi de l’État de New York demandait de trois à neuf personnes pour organiser ou conclure les affaires d’une Église. Le prophète en choisit six.
Bien que l’Église ait été très petite à ses débuts, Joseph Smith avait la prescience prophétique de sa grande destinée. Wilford Woodruff se souvient que pendant une réunion de la prêtrise à Kirtland (Ohio), en avril 1834, le prophète essaya d’amener les frères à prendre conscience de l’avenir du royaume de Dieu sur la terre : « Le prophète demanda à tous ceux qui détenaient la prêtrise de se rassembler dans une petite école en rondins qui se trouvait là. C’était une petite maison d’environ dix-huit mètres carrés. Mais toute la prêtrise de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours qui se trouvait alors à Kirtland y était réunie… Lorsque nous fumes rassemblés, le prophète demanda aux anciens d’Israël qui étaient avec lui de témoigner de cette oeuvre…Quand ils eurent fini, le prophète dit : ‘Frères, j’ai été extrêmement édifié et instruit par les témoignages que vous avez rendus ce soir, mais je tiens à vous dire devant le Seigneur que vous n’en savez pas plus concernant la destinée de cette Église et de ce royaume qu’un petit enfant sur les genoux de sa mère. Vous ne la comprenez pas.’ Je fus plutôt surpris. Il dit : ‘Vous ne voyez qu’une petite poignée de détenteurs de la prêtrise ici, ce soir, mais l’Église remplira l’Amérique du Nord et du Sud, elle remplira le monde » (Conference Report, avril 1898, p. 57).
Jean-Baptiste (mission de)
      Pendant l’hiver de 1828, à Harmony, en Pennsylvanie, Joseph Smith continua la traduction du Livre de Mormon, mais le travail avançait lentement. En plus de devoir travailler à la ferme pour pourvoir aux besoins de sa famille, Joseph n’avait pas de secrétaire à temps plein pour l’aider. Voici ce qu’il raconte sur cette période de grand besoin : « J’invoquai le Seigneur pour qu’il me donnât la possibilité d’accomplir l’oeuvre qu’il m’avait commandée (Joseph Smith, Histoire, 1832, p. 6, Letter Book 1, 1829-1835, Joseph Smith, Collection. Archives de l’Église).
      Le Seigneur lui promit qu’il recevrait l’aide nécessaire pour continuer la traduction (voir D&A 5:34). Le 5 avril 1829, un jeune instituteur du nom d’Oliver Cowdery accompagna Samuel, frère du prophète, dans le but de rencontrer Joseph Smith à Harmony. Oliver avait entendu parler des plaques pendant qu’il séjournait chez les parents du prophète et, après qu’il eut prié à ce sujet, il lui avait été révélé qu’il écrirait pour le prophète. Le 7 avril, les deux hommes commencèrent la traduction, Oliver servant de secrétaire.
      Tandis qu’ils traduisaient les plaques, Joseph et Oliver lurent les instructions du Sauveur aux Néphites relatives au baptême pour la rémission des péchés (Joseph Smith, Histoire 1:71, note de bas de page ; Messenger and Advocate, octobre 1834, p. 15). Le quinze mai, ils allèrent dans les bois, non loin de la maison du prophète, pour demander au Seigneur davantage de lumière concernant cette importante ordonnance. Oliver Cowdery rapporta : « Notre âme a été amenée à prier avec ferveur pour savoir comment nous pourrions recevoir les bénédictions du baptême et du Saint-Esprit selon l’ordre de Dieu. Nous avons diligemment recherché le droit de nos pères et l’autorité de la sainte prêtrise et le pouvoir d’officier avec elle » (The Book of Patriarchal Blessings, 1834, p. 8-9 ; Bénédictions patriarcales, 1833-2005, Archives de l’Église).
      Voici le récit de Joseph Smith sur ce qui survint en réponse à leur prière : « Tandis que nous étions ainsi occupés à prier et à invoquer le Seigneur, un messager céleste descendit dans une nuée de lumière et, ayant posé les mains sur nous, il nous ordonna, disant : ‘À vous, mes compagnons de service, au nom du Messie, je confère la Prêtrise d’Aaron, qui détient les clefs du ministère d’anges, de l’Évangile de repentir et du baptême par immersion pour la rémission des péchés ; et cela ne sera plus jamais enlevé de la terre, jusqu’à ce que les fils de Lévi fassent de nouveau une offrande au Seigneur selon la justice.’
      « Il dit que cette Prêtrise d’Aaron n’avait pas le pouvoir d’imposer les mains pour le don du Saint-Esprit, mais que cela nous serait conféré plus tard…
« Le messager qui nous rendit visite à cette occasion et qui nous conféra cette Prêtrise dit qu’il se nommait Jean, celui-là même qui est appelé Jean-Baptiste dans le Nouveau Testament, qu’il agissait sous la direction de Pierre, Jacques et Jean, lesquels détenaient les clefs de la Prêtrise de Melchisédek, Prêtrise qui, dit-il, nous serait conférée en temps voulu » (voir Joseph Smith, Histoire 1:68-70, 72).
      La venue de Jean Baptiste était un événement important pour Joseph Smith et pour la progression du royaume de Dieu sur terre. Bien que Joseph Smith ait vu Dieu le Père et Jésus-Christ, qu’il ait reçu la visite de messagers célestes et qu’il ait reçu les plaques d’or et la faculté de les traduire, il n’avait pas encore reçu l’autorité et le pouvoir de la prêtrise.
      Désormais le pouvoir de la Prêtrise d’Aaron était rétabli sur terre, et celui de la Prêtrise de Melchisédek allait bientôt l’être aussi. Joseph Smith était devenu un administrateur autorisé dans le royaume de Dieu.
Obéissance
      De décembre 1827 à août 1830, Joseph et Emma Smith vécurent à Harmony (Pennsylvanie), et le prophète se rendit périodiquement à New York pour s’occuper des affaires de l’Église. En septembre 1830, Joseph et Emma s’installèrent à Fayette (New York), pour se joindre aux saints qui vivaient dans l’ouest de cet État. En décembre de la même année, le prophète reçut une révélation qui allait demander de grands sacrifices des membres de l’Église vivant dans l’État de New York. Ils devaient quitter leurs maisons, leurs fermes, leurs affaires et se rassembler à Kirtland (Ohio) (voir D&A 37). Là, ils se joindraient aux convertis vivant dans cette région pour édifier l’Église et, comme Dieu l’avait promis, ils « [seraient] dotés du pouvoir d’en haut » [D&A 38:32]. Joseph et Emma Smith furent parmi les premiers à obéir au commandement du Seigneur, quittant New York fin janvier 1831. Ils parcoururent plus de quatre cents kilomètres en traîneau, au milieu d’un hiver particulièrement rigoureux, alors qu’Emma attendait des jumeaux.
Newel K. Whitney, résidant à Kirtland, fut été l’une des premières personnes à accueillir le prophète, comme l’a décrit son petit-fils, Orson F. Whitney : « Vers le premier février 1831, un traîneau portant quatre personnes entra dans les rues de Kirtland et s’arrêta devant la porte du magasin de Gilbert et Whitney… L’un des hommes, personnage jeune et fort, descendit et, montant les marches d’un bond, entra dans le magasin et se dirigea vers l’endroit où le plus jeune des associés se tenait.
« ‘Newel K. Whitney ! C’est vous !’ s’exclama-t-il, en tendant cordialement la main, comme s’il s’agissait d’une vieille connaissance.
« ‘Vous avez l’avantage sur moi’, répliqua [le commerçant], en prenant machinalement la main tendue, une expression mi-amusée, mi-surprise sur le visage, ‘Je ne pourrais pas vous appeler par votre nom comme vous l’avez fait pour moi.’
« ‘Je suis Joseph, le prophète’, dit l’étranger en souriant. ‘Vous avez prié pour que je vienne, et maintenant, que voulez-vous de moi ?’
« M. Whitney, étonné, mais non moins ravi, dès qu’il fut revenu de sa surprise, conduisit ses visiteurs… de l’autre côté de la rue, dans sa maison, qui se trouvait au coin de la rue et les présenta à sa femme [Elizabeth Ann]. Elle partagea sa surprise et sa joie. À propos de cet épisode, Joseph a dit : ‘Nous avons été très gentiment reçus et accueillis dans la maison de frère N. K. Whitney. Ma femme et moi avons vécu dans la famille de frère Whitney pendant plusieurs semaines, et nous y avons reçu toute la gentillesse et l’attention que l’on pouvait espérer’ [voir History of the Church, 1:145-146] » (Contributor, janvier 1885, p. 125).
Orson F. Whitney a déclaré : « Par quel pouvoir cet homme remarquable qu’était Joseph Smith avait-il reconnu quelqu’un qu’il n’avait encore jamais vu dans la chair ? Pourquoi Newel K. Whitney ne l’avait-il pas reconnu ? C’était parce que Joseph Smith était un voyant, un voyant de choix ; il avait réellement vu Newel K. Whitney à genoux, à des centaines de kilomètres de là, priant pour qu’il arrive à Kirtland. Merveilleux, mais vrai ! » (Orson F. Whitney, dans Conference Report, avril 1912, p. 50)
En mai, près de deux cents saints supplémentaires venant de New York étaient arrivés à Kirtland, certains en traîneau ou en chariot, mais la plupart d’entre eux en barge sur le canal Érié et ensuite en bateau à vapeur ou en bateau à voile pour traverser le lac Érié. Dans ce déplacement pour Kirtland, comme dans bien d’autres circonstances difficiles de sa vie, Joseph Smith conduisit les saints en suivant les commandements de Dieu, sans se soucier des difficultés de l’entreprise. Quatre ans plus tard, au milieu de toutes les pressions liées à la direction de l’Église grandissante à Kirtland, le prophète exprima la conviction qui caractérisa sa vie : « Aucun mois ne m’a trouvé plus engagé que celui de novembre. Mais comme j’avais une vie active et remplie d’efforts incessants, je me suis fait une règle : Quand le Seigneur commande, fais-le ! » (History of the Church, vol. 2, p. 170)
Jésus-Christ
      Des années avant la naissance de Joseph Smith, son grand-père paternel ressentit qu’il se passerait quelque chose dans sa famille qui « révolutionnerait le monde » (rapporté par George A. Smith, Deseret News, 12 août 1857, p. 183). L’histoire de Joseph Smith déclare : « Asael Smith, mon grand-père, prédit, il y a longtemps, qu’un prophète serait appelé dans sa famille, et ma grand-mère était tout à fait sûre que cela s’était accompli en moi. Mon grand-père Asael mourut à East Stockholm, comté de St. Lawrence (New York), après avoir reçu le Livre de Mormon et l’avoir lu presque en entier ; et il déclara que j’étais bien le prophète dont il savait depuis longtemps qu’il viendrait dans sa famille » (History of the Church, vol. 2, p. 443).
      En tant que prophète du Rétablissement, l’un des rôles les plus importants de Joseph Smith fut de témoigner de Jésus-Christ. Il lui avait été accordé la connaissance personnelle de la divinité de Jésus-Christ et de la compréhension de son rôle de Rédempteur du monde. Cette connaissance commença par la Première Vision, quand le jeune Joseph vit notre Père céleste et Jésus-Christ et entendit le Père déclarer : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoute-le ! » (Joseph Smith – Histoire 1:17). Au cours de cette expérience sacrée, Joseph eut le privilège d’être instruit par le Sauveur du monde.
      Le 16 février 1832, douze ans plus tard, le prophète traduisait la Bible, avec Sidney Rigdon comme secrétaire, chez John Johnson à Hiram (Ohio). Après que le prophète eut traduit Jean 5:29, qui décrit la résurrection des bons et des méchants, une vision s’ouvrit à Joseph et à Sidney et ils virent le Sauveur et conversèrent avec lui : « Par la puissance de l’Esprit, nos yeux furent ouverts et notre intelligence fut éclairée de manière à voir et à comprendre les choses de Dieu : oui, ces choses qui étaient dès le commencement, avant que le monde fût, qui furent établies par le Père, par l’intermédiaire de son Fils unique, qui était dès le commencement dans le sein du Père, de qui nous rendons témoignage; et le témoignage que nous rendons est la plénitude de l’Évangile de Jésus-Christ, qui est le Fils, que nous avons vu et avec qui nous avons conversé dans la vision céleste…
      « Et nous vîmes la gloire du Fils, à la droite du Père, et reçûmes de sa plénitude ; nous vîmes les saints anges et ceux qui sont sanctifiés devant son trône, adorant Dieu et l’Agneau, lui qu’ils adorent pour toujours et à jamais.
      « Et maintenant, après les nombreux témoignages qui ont été rendus de lui, voici le témoignage, le dernier de tous, que nous rendons de lui: qu’il vit !
      « Car nous le vîmes, et ce, à la droite de Dieu ; et nous entendîmes la voix rendre témoignage qu’il est le Fils unique du Père ; que par lui, à travers lui et en lui, les mondes sont et furent créés, et que les habitants en sont des fils et des filles engendrés pour Dieu » (D&A 76:12-14, 20-24).
      Joseph Smith vit de nouveau le Sauveur le 3 avril 1836. Le prophète et Oliver Cowdery s’étaient retirés vers la chaire située à l’est du temple de Kirtland. Ils s’étaient inclinés en prière solennelle ; alors le Sauveur était apparu devant eux. Et le prophète a déclaré :
      « Le voile fut enlevé de notre esprit, et les yeux de notre entendement furent ouverts. Nous vîmes le Seigneur debout sur la balustrade de la chaire devant nous. Sous ses pieds, il y avait un pavement d’or pur, d’une couleur semblable à l’ambre. Ses yeux étaient comme une flamme de feu, ses cheveux étaient blancs comme la neige immaculée, son visage était plus brillant que l’éclat du soleil et sa voix était comme le bruit du déferlement de grandes eaux, oui, la voix de Jéhovah, disant : Je suis le premier et le dernier; je suis celui qui vit, je suis celui qui fut immolé; je suis votre avocat auprès du Père » (D&A 110:1-4).
      Par de telles expériences, le prophète obtint de première main la connaissance de la divinité du Sauveur et en devint un témoin spécial .
Livre de Mormon
      Plus de trois ans s’étaient écoulés depuis le matin de 1820 où Joseph Smith avait prié pour savoir à quelle Église il devait se joindre. Le jeune prophète avait maintenant dix-sept ans et il désirait connaître sa situation vis-à-vis de Dieu et recevoir le pardon.
      Le soir du 21 septembre 1823, il se retira dans sa chambre en mansarde dans la maison familiale en rondins de Palmyra (New York), mais il resta éveillé après que les autres occupants de la chambre se furent endormis, priant ardemment pour en savoir davantage sur les desseins de Dieu le concernant. Il explique :
      « Je commençai à prier et à supplier le Dieu Tout-Puissant de me pardonner tous mes péchés et toutes mes sottises et aussi de m’accorder une manifestation pour que je connusse mon état et ma situation vis-à-vis de lui; car j’avais la pleine assurance d’obtenir une manifestation divine comme j’en avais eu une précédemment » (Joseph Smith – Histoire 1:29).
      En réponse à sa prière, Joseph vit apparaître dans sa chambre une lumière qui s’accrut jusqu’à ce que la pièce fût « plus claire qu’à l’heure de midi ». Un messager céleste parut à son chevet ; il se tenait dans les airs, vêtu d’une tunique de « la plus exquise blancheur ». (Joseph Smith – Histoire 1:30-31.) Ce messager était Moroni, le dernier prophète néphite qui, des siècles auparavant, avait caché les plaques sur lesquelles était écrit le Livre de Mormon et qui, maintenant, détenait les clés rattachées à ces annales sacrées (voir D&A 27:5). Il avait été envoyé dire à Joseph que Dieu lui avait pardonné ses péchés (voir Joseph Smith, History 1832, p. 4 ; Letter Book 1, 1829-1835, Joseph Smith, Collection, Archives de l’Église) et qu’il avait une grande oeuvre pour lui. L’un des aspects de cette oeuvre était que Joseph devait se rendre à une colline proche, où des annales sacrées, écrites sur des plaques d’or, étaient déposées. Ces annales avaient été écrites par des prophètes ayant vécu dans les temps anciens sur le continent américain. Par le don et le pouvoir de Dieu, il devait traduire ces annales et les donner au monde.
      Le lendemain, Joseph se rendit à la colline où le Livre de Mormon était caché. Là-bas, il rencontra Moroni et vit les plaques, mais on lui dit qu’il ne les recevrait pas avant quatre ans.
      Il devait commencer une importante période de préparation qui lui permettrait d’être à la hauteur de la tâche sacrée de traduire le Livre de Mormon. Pendant les quatre années qui suivirent, chaque 22 septembre, Joseph retourna à la colline pour recevoir d’autres instructions de Moroni (voir Joseph Smith, Histoire 1:33-54.) Au cours de ces années, il reçut aussi « de nombreuses visites des anges de Dieu qui lui montraient la majesté et la gloire des événements qui arriveraient dans les derniers jours » (History of the Church, vol. 4, p. 537 ; Times and Seasons, 1er mars 1842, p. 707).
      Cette période préparatoire apporta aussi la joie du mariage dans la vie du prophète. En janvier 1827, il épousa Emma Hale, qu’il avait rencontrée pendant qu’il travaillait à Harmony (Pennsylvanie). Emma allait être une aide importante pour lui tout au long de son ministère.
      Le 22 septembre 1827, elle alla avec lui à la colline et attendit à proximité, pendant que Moroni remettait les plaques entre les mains du prophète.
      Une fois les annales sacrées en sa possession, Joseph découvrit vite pourquoi Moroni lui avait donné la consigne de protéger les plaques (voir Joseph Smith – Histoire 1:59-60). Des bandes de la région commencèrent à le harceler par des tentatives répétées de les voler. En décembre 1827, par une froide journée, espérant trouver un endroit où travailler en paix, Joseph et Emma quittèrent le foyer des Smith pour se réfugier chez les parents de la jeune femme, à Harmony. Le prophète y commença le travail de traduction. Au mois de février suivant, Martin Harris, ami de la famille Smith de Palmyra, se sentit inspiré d’aller à Harmony pour aider le prophète. Avec Martin pour secrétaire, Joseph avança dans la traduction des annales sacrées. Les résultats du travail du prophète allaient être publiés plus tard sous le titre le Livre de Mormon. Ce livre remarquable, contenant la plénitude de l’Évangile, représente un témoignage de la véracité de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours et de la mission prophétique de Joseph Smith.
Première vision de Joseph Smith
      Après la mort et la résurrection de Jésus-Christ, l’apostasie se généralisa graduellement. Les apôtres du Sauveur furent rejetés et assassinés, ses enseignements furent corrompus et la prêtrise de Dieu fut enlevée de la terre. Amos, prophète de jadis, avait prédit une époque d’apostasie et de ténèbres spirituelles : « Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, l’Éternel, où j’enverrai la famine dans le pays, non pas la disette du pain et la soif de l’eau ; mais la faim et la soif d’entendre les paroles de l’Éternel. Ils seront alors errants d’une mer à l’autre, du septentrion à l’orient, ils iront çà et là pour chercher la parole de l’Éternel, et ils ne la trouveront pas » (Amos 8:11-12).
      Un de ceux qui cherchaient la vérité qui avait été enlevée de la terre, était Joseph Smith, jeune homme vivant dans la commune rurale de Palmyra (New York), en 1820. Joseph était un jeune homme robuste et actif, à la peau claire, aux cheveux châtain clair et aux yeux bleus, cinquième des onze enfants de la famille de Joseph Smith, père, et de Lucy Mack. Il travaillait de longues heures pour aider son père et ses frères aînés à couper les arbres et à planter les cultures sur les terres boisées de la ferme familiale, de quarante hectares. Selon sa mère, c’était « un enfant remarquablement tranquille et gentil » (Lucy Mack Smith, « The History of Lucy Smith, Mother of the Prophet », manuscrit de 1845, p. 72, Archives de l’Église), qui était « beaucoup plus enclin à la réflexion et à l’étude approfondie » qu’aucun autre de ses frères et sœurs (Lucy Mack Smith, « The History of Lucy Smith, Mother of the Prophet », manuscrit de 1844-1845, livre 4, p. 1, Archives de l’Église). Parce qu’il travaillait pour aider à subvenir aux besoins de sa famille, il ne reçut qu’une instruction rudimentaire lui permettant de connaître les bases de la lecture, de l’écriture et de l’arithmétique.
      À cette époque, une grande ferveur religieuse se développait rapidement dans la région de l’Ouest de l’État de New York où vivait la famille Smith. Les Smith, comme beaucoup d’autres personnes, assistaient aux réunions en plein air pour le renouveau religieux des Églises chrétiennes de la région. Alors que certains membres de sa famille se joignaient à l’une de ces Églises, Joseph ne le fit pas. Plus tard, il écrivit à propos de cette époque :
      « Mon esprit se préoccupa sérieusement de la question essentielle du bien-être de mon âme immortelle, ce qui m’amena à sonder les Écritures, croyant, comme on me l’avait enseigné, qu’elles contenaient la parole de Dieu. Ainsi, m’appliquant à les sonder et à bien connaître les personnes faisant partie des diverses Églises, je fus amené à m’étonner grandement, car je découvris qu’elles ne vivaient pas à la hauteur de ce qu’elles prêchaient et que je trouvais dans les Écritures sacrées. Cela me causa beaucoup de chagrin…
      « Je méditais beaucoup dans mon coeur sur la situation dans laquelle se trouvait le monde : les querelles et les divisions, la méchanceté, les abominations et les ténèbres qui se répandaient dans l’esprit des hommes. Mon esprit fut extrêmement troublé, car je pris conscience de mes péchés et, en sondant les Écritures, je découvris que les hommes ne venaient pas à Dieu, mais qu’ils s’étaient détournés de la foi vraie et vivante, et qu’aucune organisation ou Église n’était édifiée sur l’Évangile de Jésus-Christ tel que cela était indiqué dans le nouveau Testament, et je me lamentais sur mes propres péchés et ceux du monde » (Joseph Smith, History 1832, p. 1-2 ; Letter Book 1, 1829-1835, Joseph Smith, Collection, Archives de l’Église).
      La quête de la vérité du jeune Joseph Smith le conduisit à un bosquet d’arbres où il demanda à Dieu la sagesse dont il avait besoin. En réponse à sa prière, notre Père céleste et Jésus-Christ lui apparurent, ouvrant ainsi la voie au rétablissement de l’Évangile dans les derniers jours. Cet événement merveilleux est raconté en des termes simples mais éloquents par Joseph Smith.
Prêtrise
Après avoir reçu la Prêtrise d’Aaron et le baptême, Joseph Smith et Oliver Cowdery eurent des bénédictions qu’ils n’avaient jamais connues. Le prophète a noté : « Notre esprit étant maintenant éclairé, nous commençâmes à voir les Écritures se dévoiler à notre entendement, et la véritable signification et la véritable intention des passages les plus mystérieux se révéler à nous, signification et intention auxquelles nous ne pouvions pas accéder auparavant et auxquelles nous n’avions même jamais pensé » (Joseph Smith, Histoire 1:74). Grâce à cette compréhension supplémentaire, ils avancèrent plus vite dans leur traduction du Livre de Mormon. Mais le prophète n’avait pas encore reçu une bénédiction importante qui était nécessaire pour pouvoir fonder l’Église, établir les offices et les collèges de la prêtrise et conférer le don du Saint-Esprit. Il devait recevoir la Prêtrise de Melchisédek.
Comme promis par Jean-Baptiste, Joseph et Oliver reçurent cette bénédiction peu après avoir reçu la Prêtrise d’Aaron. Pierre, Jacques et Jean, les apôtres d’autrefois, leur apparurent dans un endroit retiré proche de la Susquehanna et leur conférèrent la Prêtrise de Melchisédek. Par la suite, Joseph déclara avoir entendu « la voix de Pierre, Jacques et Jean dans la nature entre Harmony, comté de Susquehanna, et Colesville, comté de Broome, sur la rivière Susquehanna, se déclarant possesseurs des clefs du royaume et de la dispensation de la plénitude de temps ! » (D&A 128:20)
Au cours des années suivantes, Joseph Smith reçut la visite de nombreux autres détenteurs de la prêtrise d’autrefois. Ces messagers divins vinrent rétablir les clés de la prêtrise qui étaient nécessaires pour mettre la plénitude des bénédictions de l’Évangile à la disposition des enfants de Dieu. Ils vinrent également pour former le prophète qui allait être à la tête de la dispensation de la plénitude des temps.
John Taylor, troisième président de l’Église, a dit : « Moïse, Élias, Élie et de nombreux autres personnages éminents mentionnés dans les Écritures, qui avaient exercé un ministère dans les diverses dispensations, sont venus conférer à Joseph les différents pouvoirs, droits, clefs et autorités dont ils bénéficiaient à leur époque… Toute la connaissance, l’intelligence, la prêtrise, tous les pouvoirs et toute la révélation qui ont été conférés à ces hommes aux différentes époques ont été rétablis sur terre par le ministère et l’intermédiaire des êtres qui détenaient la sainte prêtrise de Dieu dans les diverses dispensations dans lesquelles ils vivaient » (Deseret News Semi-Weekly, 18 avril 1882, p. 1).
Le président Taylor a également déclaré : « Si vous deviez demander à Joseph à quoi ressemblait Adam, il vous le dirait tout de suite ; il vous dirait sa taille, son aspect et tout ce qui le concerne. Vous auriez pu lui demander quelle sorte d’hommes étaient Pierre, Jacques et Jean, et il aurait pu le dire. Pourquoi ? Parce qu’il les avait vus » (Deseret News Semi-Weekly, 20 mars 1877, p. 1).
En septembre 1842, le prophète écrivit à l’Église une lettre qui exprimait sa joie de méditer sur la connaissance et les clés de la prêtrise alors rétablies sur la terre. « Et qu’entendons-nous encore ? De bonnes nouvelles de Cumorah ! Moroni, un ange du ciel, annonçant l’accomplissement des prophéties : le livre qui devait être révélé... Et la voix de Michel, l’archange, la voix de Gabriel, de Raphaël et de divers anges, de Michel ou Adam jusqu’à nos jours, tous proclamant leur dispensation, leurs droits, leurs clefs, leurs honneurs, leur majesté et leur gloire, et le pouvoir de leur prêtrise, donnant ligne par ligne, précepte par précepte, un peu ici et un peu là, nous apportant de la consolation en nous montrant ce qui doit venir, confirmant notre espérance ! » (D&A 128:20-21)
Prière et révélation personnelle
Au mois de juin 1829, le rétablissement de l’Évangile était en cours et de nombreux événements importants s’étaient déjà produits. Les cieux s’étaient ouverts au moment de la Première Vision et Dieu avait à nouveau parlé aux hommes sur la terre. Joseph Smith, le prophète, avait reçu les plaques du Livre de Mormon et était en train de traduire leur message sacré. La sainte prêtrise avait été rétablie et l’ordonnance du baptême avait été accordée aux enfants de Dieu. Chacun de ces événements s’était produit en réponse à la prière du prophète qui demandait l’aide du Seigneur.
Alors que le travail de traduction touchait à sa fin, le prophète, une fois encore,  demanda les conseils du Seigneur. Moroni avait dit à Joseph de ne montrer les plaques à personne sauf s’il en recevait le commandement. Le prophète se sentait bien seul et la responsabilité qui reposait sur lui tandis qu’il traduisait était bien lourde. Cependant, il avait découvert, dans les annales mêmes, que le Seigneur désignerait trois témoins spéciaux qui témoigneraient au monde que le Livre de Mormon était vrai (voir 2 Néphi 11:3 ; Éther 5:2-4).
Joseph Smith rapporta : « Presque aussitôt après que nous eûmes fait cette découverte, il arriva que Oliver Cowdery, David Whitmer et… Martin Harris (qui était venu s’enquérir de l’avancée de notre travail) me prièrent de demander au Seigneur s’ils pouvaient avoir l’honneur d’être ces trois témoins spéciaux » (History of the Church, vol. 1, p. 52-53). Le prophète pria pour être guidé et reçut une révélation déclarant que ces trois hommes auraient l’autorisation de voir les plaques, l’épée de Laban, l’urim et thummim et le liahona (voir D&A 17).
Quelques jours plus tard, le prophète et les trois hommes se rendirent dans les bois près de la maison des Whitmer, à Fayette (New York) et commencèrent à prier pour que ce grand honneur leur soit accordé. Martin, se sentant indigne, se retira. Le prophète a noté ce qui arriva ensuite : « Nous… n’avions pas commencé à prier depuis quelques minutes que nous aperçûmes dans les airs une lumière au-dessus de nous, une lumière d’un éclat extrême et voici, un ange [Moroni] se tint devant nous. Il tenait dans ses mains les plaques que nous avions demandé en prière à voir. Il tourna les feuilles, une par une, de sorte que nous pûmes les voir et distinguer clairement les caractères qui y étaient gravés » (History of the Church, vol. 1, p. 54). Les hommes entendirent aussi la voix de Dieu témoigner de la véracité de la traduction et leur commander de témoigner de ce qu’ils avaient vu et entendu. Joseph alla ensuite chercher Martin qui priait à un autre endroit dans les bois. Ils prièrent ensemble et eurent la même vision et entendirent la même voix.
La mère de Joseph Smith, qui était venue rendre visite au prophète à Fayette, raconta la joie et le soulagement de son fils après cette manifestation : « Lorsque Joseph rentra [chez les Whitmer], il se jeta à genou près de moi. ‘Mon père ! Ma mère ! dit-il. Vous ne pouvez savoir à quel point je suis heureux. Le Seigneur a montré les plaques à trois autres que moi. Ils ont aussi vu un ange et devront témoigner de la véracité de ce que j’ai dit, car ils savent personnellement que je ne trompe pas les gens, et je suis soulagé d’un fardeau terrible qui était presque trop lourd pour moi. Ils devront maintenant en porter une part et cela réjouit mon âme de ne plus être entièrement seul au monde » (Lucy Mack Smith, « The History of Lucy Smith, Mother of the Prophet », 1844, livre manuscrit 8, p. 11, Archives de l’Église).
Tout au long de sa vie, Joseph Smith s’est adressé à Dieu par la prière pour lui demander l’aide et les directives dont il avait besoin. Un membre de l’Église, Daniel Tyler, se souvient l’avoir entendu prier à Kirtland (Ohio), à une période de grandes difficultés personnelles. Il raconte : « Je n’avais encore jamais entendu un homme s’adresser à son Créateur comme s’il était présent, écoutant comme un père bienveillant écouterait les chagrins d’un enfant soumis… Il n’y avait aucune ostentation, pas d’éclat d’enthousiasme, mais seulement le ton simple de la conversation d’un homme qui parlerait à un ami présent. Pour moi, ce fut comme si, le voile ayant été retiré, je pouvais voir le Seigneur en face du plus humble des serviteurs que j’aie jamais vus » (Juvenile Instructor, 15 février 1892, p. 127).
Proclamation de l’Évangile
Après l’organisation de l’Église, le 6 avril 1830, Joseph Smith continua à proclamer la bonne nouvelle de l’Évangile. Au cours du mois d’avril, il alla à Colesville (New York), pour rendre visite à son ami Joseph Knight, père, qui, avec les membres de sa famille, s’intéressait à l’Évangile. Le prophète tint des réunions dans le voisinage et « beaucoup commencèrent à prier avec ferveur le Dieu Tout-Puissant pour qu’il leur donne la sagesse nécessaire pour entendre la vérité » (History of the Church, vol. 1, p. 81). Environ deux mois plus tard, lors d’une seconde visite à Colesville, le prophète constata qu’un certain nombre de personnes qui avaient entendu parler de l’Évangile désiraient maintenant être baptisées. Comme l’a écrit le prophète, ces nouveaux convertis devaient faire preuve de foi et de courage pour accepter l’Évangile :
« Nous avons fixé une réunion pour le dimanche et l’après-midi du samedi nous avons construit un barrage sur un ruisseau, dans le but d’y effectuer des ordonnances de baptême. Mais pendant la nuit, des émeutiers se sont réunis pour détruire notre barrage, ce qui nous a empêché d’assister au baptême le dimanche… Tôt le lundi matin, nous étions sur le qui-vive et avant que nos ennemis ne le sachent, nous avions réparé le barrage et les treize personnes suivantes [ont été] baptisées, par Oliver Cowdery : Emma Smith ; Hezekiah Peck et sa femme ; Joseph Knight, père, et sa femme ; William Stringham et sa femme ; Joseph Knight, fils ; Aaron Culver et sa femme ; Levi [Hall] ; Polly Knight ; et Julia Stringham » (History of the Church, vol. 1, p. 86-88).
Cet automne-là, le Seigneur révéla à Joseph Smith que Oliver Cowdery, Peter Whitmer, fils, Parley P. Pratt, et Ziba Peterson devaient aller « chez les Lamanites leur prêcher [l’]Évangile » (voir D&A 28:8 ; 30:5-6 ; 32:1-3). Ces missionnaires firent environ deux mille quatre cents kilomètres, prêchant brièvement parmi les différentes tribus indiennes, parmi lesquelles les Senecas dans l’État de New York, les Wyandots en Ohio, les Delawares et les Shawnees en territoire indien. Cependant, c’est quand ils s’arrêtèrent dans la région de Kirtland (Ohio) que les missionnaires rencontrèrent le plus de succès. Ils y baptisèrent environ cent trente convertis, principalement issus de la confession baptiste réformée de Sidney Rigdon, établissant ainsi ce qui allait devenir un lieu de rassemblement pour des centaines de membres de l’Église, l’année suivante. Les missionnaires trouvèrent aussi trouvé des convertis parmi les colons installés dans le comté de Jackson (Missouri), où la ville de Sion serait établie plus tard.
Qu’il prêche l’Évangile aux personnes autour de lui ou bien qu’il envoie des missionnaires dans le monde, Joseph Smith, le prophète, aimait l’oeuvre missionnaire. Parley P. Pratt a raconté l’expérience suivante qui s’est passée en 1839 : « Alors que j’accompagnais frère Joseph à Philadelphie [Pennsylvanie], on lui ouvrit une grande église pour qu’il y prêche, et environ trois mille personnes se rassemblèrent pour l’écouter. Frère Rigdon fut le premier à parler et il s’étendit sur l’Évangile, illustrant son enseignement par la Bible. Quand il eut fini, frère Joseph se leva comme un lion prêt à rugir, et, rempli du Saint-Esprit, il parla avec une grande puissance, témoignant des visions qu’il avait eues, du ministère d’anges qu’il avait connu et il raconta comment il avait trouvé les plaques du Livre de Mormon et les avait traduites par le don et la puissance de Dieu. Il commença en disant que si personne d’autre n’avait le courage de témoigner d’un aussi glorieux message céleste, et de la découverte d’aussi merveilleuses annales, il estimait qu’il devait le faire pour être juste envers le peuple et laisser les choses entre les mains de Dieu. « L’assemblée tout entière fut stupéfaite, électrisée pour ainsi dire, et envahie par le sentiment qu’il parlait animé de vérité et de puissance, ainsi que par les merveilles qu’il racontait. Il avait fait une impression durable, et beaucoup d’âmes entrèrent dans la bergerie. Je rends témoignage que, par son témoignage fidèle et puissant, il a purifié ses vêtements de leur sang. Des multitudes de gens furent baptisées à Philadelphie et dans les régions environnantes » (Parley P. Pratt, Autobiography of Parley P. Pratt, édité par Parley P. Pratt, fils, 1938, p. 298-299).
Repentance
      Le 14 juin 1828, Martin Harris quitta Harmony (Pennsylvanie), en emmenant les 116 premières pages traduites des plaques d’or pour les montrer aux membres de sa famille à Palmyra (New York). Le lendemain même naquit le premier enfant de Joseph et Emma, un fils nommé Alvin. Le bébé mourut le jour même. La santé d’Emma déclina et elle faillit mourir à son tour.
      La mère du prophète écrivit plus tard : « Pendant un certain temps, [Emma] sembla vaciller sur le seuil du foyer silencieux où était son bébé. Pendant quelque temps, sa destinée sembla si incertaine que, durant deux semaines, son mari n’eut pas une heure de sommeil tranquille. À la fin de cette période, son anxiété à propos du manuscrit devint si grande qu’il décida, sa femme allant un peu mieux, que dès qu’elle aurait repris un peu plus de forces, il se rendrait à New York pour s’en occuper » (« The History of Lucy Smith, Mother of the Prophet », Lucy Mack Smith, 1844-1845 manuscript, book 7, p. 1-2, Archives de l’Église).
      En juillet, sur la suggestion d’Emma, le prophète la laissa aux bons soins de sa mère et se rendit en diligence chez ses parents dans la commune de Manchester (New York). C’était un voyage d’environ 200 km et qui dura deux ou trois jours. Perturbé par la perte de son premier fils, préoccupé au sujet de sa femme et profondément inquiet à propos du manuscrit, Joseph ne mangea ni ne dormit pendant tout le voyage. Un compagnon de voyage, le seul autre passager de la diligence, observant l’état de faiblesse du prophète, insista pour l’accompagner pour les 32 km à pied qui séparaient le relais de la diligence de la maison des Smith.
      « Pendant les six derniers kilomètres », raconta la mère du prophète, « l’étranger dut tenir Joseph par le bras, car sa force naturelle s’était trop épuisée pour le soutenir davantage et il se serait endormi debout » (op. cit., p. 5). Dès son arrivée chez ses parents, le prophète envoya chercher Martin Harris.
      Martin arriva chez les Smith en début d’après-midi, abattu et malheureux. Il dit qu’il n’avait pas le manuscrit et ne savait pas où il était. En entendant cela, Joseph s’exclama : « Ô ! Mon Dieu, mon Dieu… Tout est perdu, perdu. Que vais-je faire ? J’ai péché. C’est moi qui ai tenté le courroux de Dieu en demandant ce que je n’avais pas le droit de demander… Comment paraîtrais-je devant le Seigneur ? Quelle réprimande de l’ange du Très-Haut ne mériterai-je pas ? » Tout au long de la journée, Joseph marcha de long en large chez ses parents, profondément affligé, « pleurant et plein de chagrin ». Le lendemain, il repartit pour Harmony, où, dit-il, il commença à s’humilier en une prière fervente au Seigneur afin, si c’était possible, d’obtenir miséricorde de sa main et d’être pardonné de tout ce qu’il avait de contraire à sa volonté (op. cit., p. 6-9).
      Le Seigneur réprimanda sévèrement le prophète pour avoir craint l’homme plus que Dieu, mais l’assura qu’il pouvait être pardonné. Il dit : « Tu es Joseph, et tu as été choisi pour accomplir l’oeuvre du Seigneur, mais tu tomberas pour cause de transgression si tu n’y prends garde. Mais souviens-toi : Dieu est miséricordieux. C’est pourquoi, repens-toi de ce que tu as fait de contraire au commandement que je t’ai donné; tu es toujours celui que j’ai choisi, et tu es de nouveau appelé à l’oeuvre » (D&A 3:9-10).
      Pendant un temps, le Seigneur enleva l’urim et le thummim et les plaques à Joseph. Mais ces choses lui furent bientôt rendues.
      Le prophète raconte : « L’ange se réjouissait en me rendant l’urim et le thummim et il dit que Dieu était content de ma fidélité et de mon humilité, et qu’il m’aimait à cause de mon repentir et de mon zèle à prier, par lesquels j’avais accompli mon devoir si bien que… je pouvais recommencer l’oeuvre de traduction » (cité par Lucy Mack Smith, « The History of Lucy Smith, Mother of the Prophet », 1844-1845 manuscript, book 7, p. 11, Archives de l’Église). En continuant à accomplir la grande oeuvre qui l’attendait, Joseph était maintenant fortifié par le doux sentiment d’avoir reçu le pardon du Seigneur et par une détermination renouvelée de faire sa volonté.

Source : Enseignements des présidents de l'Église : Joseph Smith (Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, 2007)



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EXTRAITS DE L'HISTOIRE DE JOSEPH SMITH, LE PROPHÈTE
History of the Church, volume 1, chapitres 1 à 5
Joseph Smith parle de ses ancêtres, des membres de sa famille et de leur premier lieu de résidence — Une agitation peu commune à propos de la religion règne dans l'ouest de New York — Il décide de rechercher la sagesse comme le recommande Jacques — Le Père et le Fils apparaissent, et Joseph est appelé à son ministère prophétique (versets 1–20).
1 ÉTANT donné les nombreuses rumeurs qui ont été mises en circulation par des personnes mal intentionnées et intrigantes à propos de la anaissance et des progrès debl'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, rumeurs qui ont toutes été conçues par leurs auteurs pour militer contre la réputation de l'Église et ses progrès dans le monde, j'ai été amené à écrire cette histoire pour désabuser l'opinion publique et pour que tous ceux qui cherchent la vérité soient mis en possession des faits tels qu'ils se sont passés, soit en ce qui me concerne, soit en ce qui concerne l'Église, dans la mesure où j'ai ces faits en ma possession.
2 Dans cette histoire, je présenterai, en toute vérité et en toute justice, les divers événements relatifs à l'Église tels qu'ils ont eu lieu ou tels qu'ils existent actuellement [1838] en cette huitième année depuis al'organisation de ladite Église.
3 aJe suis né en l'an de grâce mil huit cent cinq, le vingt-troisième jour de décembre, dans l'arrondissement de Sharon, comté de Windsor, État de Vermont... Mon père,bJoseph Smith, père, quitta l'État de Vermont lorsque j'étais à peu près dans ma dixième année et alla s'installer à Palmyra, comté d'Ontario (maintenant Wayne), dans l'État de New York. Quelque quatre ans après son arrivée à Palmyra, mon père alla s'installer avec sa famille à Manchester, dans ce même comté d'Ontario.
4 Sa famille se composait de onze personnes: mon père, aJoseph Smith, ma bmère, Lucy Smith (dont le nom, antérieurement à son mariage, était Mack, fille de Solomon Mack), mes frères, cAlvin (qui mourut le 19 novembre 1823, dans sa vingt-sixième année), dHyrum, moi-même, eSamuel Harrison, William et Don Carlos, et mes sœurs, Sophronia, Catherine et Lucy.
5 À un moment donné, au cours de la deuxième année qui suivit notre installation à Manchester, il y eut, dans l'endroit où nous vivions, une agitation peu commune à propos de la religion. Elle commença chez les méthodistes, mais devint bientôt générale chez toutes les confessions de cette région du pays. En effet, toute la contrée paraissait en être affectée, et de grandes multitudes s'unirent aux différents partis religieux, ce qui ne causa pas peu de remue-ménage et de divisions parmi le peuple, les uns criant: «aPar ici!», les autres: «Par là!» Les uns tenaient pour les méthodistes, les autres pour les presbytériens, d'autres pour les baptistes.
6 Car, en dépit du grand amour que les convertis de ces diverses confessions exprimaient au moment de leur conversion et du grand zèle manifesté par leurs clergés respectifs qui s'employaient activement à animer et à favoriser ce tableau extraordinaire de sentiment religieux, dans le but de voir tout le monde converti, ainsi qu'ils se plaisaient à appeler cela, quelle que fût la confession à laquelle ils se joignaient, cependant, quand les convertis commencèrent à se disperser, les uns vers un parti, les autres vers un autre, on s'aperçut que les bons sentiments apparents des prêtres et des convertis étaient plus prétendus que réels, car il s'ensuivit une grande confusion et de mauvais sentiments, prêtre luttant contre prêtre et converti contre converti; de telle sorte que tous les bons sentiments qu'ils avaient les uns pour les autres, s'ils avaient jamais existé, se perdirent tout à fait dans une aquerelle de mots et un combat d'opinions.
7 J'étais alors dans ma quinzième année. Les membres de la famille de mon père se laissèrent convertir à la foi presbytérienne, et quatre d'entre eux se firent membres de cette Église: ma mère, Lucy, mes frères Hyrum et Samuel Harrison, et ma sœur Sophronia.
8 Pendant cette période de grande agitation, mon esprit fut poussé à réfléchir sérieusement et à éprouver un grand malaise; mais quoique mes sentiments fussent profonds et souvent poignants, je me tins cependant à l'écart de tous ces partis tout en suivant leurs diverses assemblées aussi souvent que j'en avais l'occasion. Avec le temps, mon esprit se sentit quelque inclination pour la confession méthodiste, et j'éprouvai un certain désir de me joindre à elle; mais la confusion et la lutte entre les diverses confessions étaient si grandes, qu'il était impossible à quelqu'un d'aussi jeune et d'aussi peu au courant des hommes et des choses que moi de décider d'une manière sûre qui avait raison et qui avait tort.
9 Il y avait des moments où mon esprit était fortement agité, tant les cris et le tumulte étaient grands et incessants. Les presbytériens étaient absolument contre les baptistes et les méthodistes et utilisaient toutes les ressources aussi bien du raisonnement que de la sophistique pour prouver leurs erreurs ou du moins pour faire croire aux gens qu'ils étaient dans l'erreur. D'autre part, les baptistes et les méthodistes, eux aussi, montraient autant de zèle à tenter d'imposer leur doctrine et à réfuter toutes les autres.
10 Au milieu de cette guerre de paroles et de ce tumulte d'opinions, je me disais souvent: Que faut-il faire? Lequel de tous ces partis a araison? Ou ont-ils tous tort, autant qu'ils sont? Si l'un d'eux a raison, lequel est-ce, et comment le saurai-je?
11 Tandis que j'étais travaillé par les difficultés extrêmes causées par les disputes de ces partis de zélateurs religieux, je lus, un jour, l'épître de Jacques, chapitre 1, verset 5, qui dit: Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée.
12 Jamais aucun passage de l'Écriture ne toucha le cœur de l'homme avec plus de puissance que celui-ci ne toucha alors le mien. Il me sembla qu'il pénétrait avec une grande force dans toutes les fibres de mon cœur. J'y pensais constamment, sachant que si quelqu'un avait besoin que Dieu lui donne la sagesse, c'était bien moi; car je ne savais que faire, et à moins de recevoir plus de sagesse que je n'en avais alors, je ne le saurais jamais, car les professeurs de religion des diverses confessionsacomprenaient si différemment les mêmes passages de l'Écriture que cela faisait perdre toute confiance de régler la question par un appel à la bBible.
13 Enfin, j'en vins à la conclusion que je devais, ou bien rester dans les ténèbres et la confusion, ou bien suivre le conseil de Jacques, c'est-à-dire ademander à Dieu. Je me décidai finalement à «demander à Dieu», concluant que s'il donnait la sagesse à ceux qui en manquaient, et la donnait libéralement et sans faire de reproche, je pouvais bien essayer.
14 Ainsi donc, mettant à exécution ma détermination de demander à Dieu, je me retirai dans les bois pour tenter l'expérience. C'était le matin d'une belle et claire journée du début du printemps de mil huit cent vingt. C'était la première fois de ma vie que je tentais une chose pareille, car au milieu de toutes mes anxiétés, je n'avais encore jamais essayé de aprier à haute voix.
15 Après m'être retiré à l'endroit où je m'étais proposé, au préalable, de me rendre, ayant regardé autour de moi et me voyant seul, je m'agenouillai et me mis à exprimer à Dieu les désirs de mon cœur. À peine avais-je commencé que je fus saisi par une puissance qui me domina entièrement et qui eut sur moi une influence si étonnante que ma langue fut liée, de sorte que je ne pouvais pas parler. Des ténèbres épaisses m'environnèrent, et il me sembla un moment que j'étais condamné à une destruction soudaine.
16 Mais comme je luttais de toutes mes forces pour aimplorer Dieu de me délivrer de la puissance de cet ennemi qui m'avait saisi et au moment même où j'étais prêt à sombrer dans le désespoir et à m'abandonner à la destruction — non à un anéantissement imaginaire, mais à la puissance d'un être réel du monde invisible qui possédait une puissance étonnante comme je n'en avais encore senti de pareille en aucun être — juste à cet instant de grande alarme, je vis, exactement au-dessus de ma tête, une colonne de blumière, plus brillante que le csoleil, descendre peu à peu jusqu'à tomber sur moi.
17 À peine était-elle apparue que je me sentis délivré de l'ennemi qui m'enserrait. Quand la lumière se posa sur moi, je avis bdeux Personnages dont l'éclat et la cgloire défient toute description, et qui se tenaient au-dessus de moi dans les airs. L'un d'eux me parla, m'appelant par mon nom, et dit, en me montrant l'autre: Celui-ci est mon dFilsebien-aimé. Écoute-le!
18 Mon but, en allant ainterroger le Seigneur, était de savoir laquelle des confessions avait raison, afin de savoir à laquelle je devais me joindre. C'est pourquoi, dès que je fus assez maître de moi pour pouvoir parler, je demandai aux Personnages qui se tenaient au-dessus de moi, dans la lumière, laquelle de toutes les confessions avait raison (car à l'époque, il ne m'était jamais venu à l'idée qu'elles étaient toutes dans l'erreur), et à laquelle je devais me joindre.
19 Il me fut répondu de ne me joindre à aucune, car elles étaient toutes dans al'erreur; et le Personnage qui me parlait dit que tous leurs credos étaient une abomination à ses yeux; que ces docteurs étaient tous corrompus; que: «ils bs'approchent de moi des lèvres, mais leur ccœur est éloigné de moi; ils enseignent pour doctrine desdcommandements d'hommes, ayant une eforme de piété, mais il en nient la puissance.»
20 Il me défendit de nouveau de me joindre à aucune d'elles et me dit encore beaucoup d'autres choses que je ne puis écrire maintenant. Quand je revins à moi, j'étais couché sur le dos, regardant au ciel. Lorsque la lumière eut disparu, je demeurai sans forces; mais je ne tardai pas à récupérer dans une certaine mesure et rentrai chez moi. Comme je m'appuyais au manteau de la cheminée, ma mère me demanda ce qui se passait. Je lui répondis: «Ce n'est rien, tout va bien, je ne me sens pas mal.» Je dis ensuite à ma mère: «J'ai appris personnellement que le presbytérianisme n'est pas vrai.» On aurait dit que al'adversaire était, dès les premiers temps de ma vie, conscient du fait que j'étais destiné à me révéler être un trouble-fête et un gêneur pour son royaume; sinon pourquoi les puissances des ténèbres se seraient-elles unies contre moi? Pourquoi bl'opposition et les persécutions qui se dressèrent contre moi, presque dans ma prime enfance?



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EXTRAITS DE L'HISTOIRE DE JOSEPH SMITH, LE PROPHÈTE
History of the Church, volume 1, chapitres 1 à 5
Certains prédicateurs et leurs adeptes rejettent le récit de la Première Vision — Joseph Smith est accablé de persécutions — Il témoigne de la réalité de la vision (versets 21–26).
21 Quelques jours après avoir eu cette avision, il m'arriva de me trouver en compagnie d'un des prédicateurs méthodistes, qui était très actif dans l'agitation religieuse mentionnée précédemment; et comme je parlais de religion avec lui, je saisis l'occasion pour lui faire le récit de la vision que j'avais eue. Je fus fort surpris de son attitude; il traita mon récit non seulement avec légèreté, mais aussi avec un profond mépris, disant que tout cela était du diable, que les bvisions ou les crévélations, cela n'existait plus de nos jours, que toutes les choses de ce genre avaient cessé avec les apôtres et qu'il n'y en aurait jamais plus.
22 Cependant je m'aperçus bientôt que le fait de raconter mon histoire m'avait beaucoup nui auprès des adeptes des autres confessions et était la cause d'une grandeapersécution, qui allait croissant; et quoique je fusse un garçon bobscur de quatorze à quinze ans à peine, et que ma situation dans la vie fût de nature à faire de moi un garçon sans importance dans le monde, pourtant des hommes haut placés me remarquèrent suffisamment pour exciter l'opinion publique contre moi et provoquer une violente persécution; et ce fut une chose commune chez toutes les confessions: toutes s'unirent pour me persécuter.
23 Je me fis sérieusement la réflexion alors, et je l'ai souvent faite depuis, qu'il était bien étrange qu'un garçon obscur, d'un peu plus de quatorze ans, qui, de surcroît, était condamné à la nécessité de gagner maigrement sa vie par son travail journalier, fût jugé assez important pour attirer l'attention des grands des confessions les plus populaires du jour, et ce, au point de susciter chez eux l'esprit de persécution et d'insulte le plus violent. Mais aussi étrange que cela fût, il en était ainsi, et ce fut souvent une cause de grand chagrin pour moi.
24 Cependant, il n'en restait pas moins un fait que j'avais eu une vision. J'ai pensé depuis que je devais ressentir plus ou moins la même chose que aPaul quand il sebdéfendit devant le roi Agrippa et qu'il raconta la vision qu'il avait eue, lorsqu'il avait aperçu une lumière et entendu une voix; et cependant, il y en eut peu qui le crurent; les uns dirent qu'il était malhonnête, d'autres dirent qu'il était fou; et il fut ridiculisé et insulté. Mais tout cela ne détruisait pas la réalité de sa vision. Il avait eu une vision, il le savait, et toutes les persécutions sous le ciel ne pouvaient faire qu'il en fût autrement. Et quand bien même on le persécuterait à mort, il savait néanmoins, et saurait jusqu'à son dernier soupir, qu'il avait vu une lumière et entendu une voix qui lui parlait; et rien au monde n'aurait pu le faire penser ou croire autrement.
25 Il en était de même pour moi. J'avais réellement vu une lumière, et au milieu de cette lumière, je vis deux aPersonnages, et ils me parlèrent réellement; et quoique je fusse haï et persécuté pour avoir dit que j'avais eu cette vision, cependant c'était la vérité; et tandis qu'on me persécutait, qu'on m'insultait et qu'on disait faussement toute sorte de mal contre moi pour l'avoir racontée, je fus amené à me dire en mon cœur: Pourquoi me persécuter parce que j'ai dit la vérité? J'ai réellement eu une vision, et qui suis-je pour résister à Dieu? Et pourquoi le monde pense-t-il me faire renier ce que j'ai vraiment vu? Car j'avais eu une vision, je le savais, et je savais que Dieu le savait, et je ne pouvais le bnier ni ne l'osais; du moins je savais qu'en le faisant j'offenserais Dieu et tomberais sous la condamnation.
26 Je savais donc à quoi m'en tenir en ce qui concernait le monde sectaire: il n'était pas de mon devoir de me joindre à l'une d'elles, mais de rester comme j'étais, jusqu'à ce que je reçusse d'autres directives. J'avais découvert que le atémoignage de Jacques était vrai: que quelqu'un qui manquait de sagesse pouvait la demander à Dieu et l'obtenir sans qu'il lui fût fait de reproche.


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EXTRAITS DE L'HISTOIRE DE JOSEPH SMITH, LE PROPHÈTE
History of the Church, volume 1, chapitres 1 à 5
 Moroni  apparaît à Joseph Smith - Le nom de Joseph sera connu en bien et en mal parmi toutes les nations - Moroni lui parle du Livre de Mormon et des jugements futurs du Seigneur, et cite de nombreuses Écritures - Révélation de la cachette des plaques d'or - Moroni continue à instruire le prophète (versets 27-54).

27 Je continuai à vaquer à mes occupations ordinaires dans la vie jusqu'au vingt et un septembre 1823, subissant constamment de dures persécutions de la part de toutes sortes de gens, religieux et irréligieux, parce que je continuais à affirmer que j'avais eu une vision.
28 Pendant la période qui s'écoula entre le moment où j'eus la vision et l'année mil huit cent vingt-trois - alors qu'il m'avait été défendu de me joindre à aucune des confessions religieuses de l'époque et que j'étais très jeune et persécuté par ceux qui auraient dû être mes amis et me traiter avec bonté et qui, s'ils pensaient que je m'abusais, auraient dû essayer de me ramener d'une manière convenable et affectueuse - je fus abandonné à toutes sortes de tentations; et, fréquentant toutes sortes de milieux, je tombai fréquemment dans beaucoup d'erreurs insensées et manifestai les faiblesses de la jeunesse et les imperfections de la nature humaine; ce qui, j'ai le regret de le dire, m'entraîna dans diverses tentations offensantes aux yeux de Dieu. Bien que je fasse cette confession, il ne faut pas penser que je me rendis coupable d'avoir péché gravement ou par méchanceté. Il n'a jamais été de ma nature d'être enclin à commettre de tels péchés. Mais je fus coupable de légèreté et tins parfois joyeuse compagnie, etc., ce qui ne convenait pas à la réputation que devait entretenir quelqu'un qui avait été appelé de Dieu comme je l'avais été. Mais cela ne paraîtra pas étrange à quiconque se rappelle ma jeunesse et connaît mon tempérament naturellement jovial.
29 À la suite de ces choses, je me sentis souvent condamné à cause de ma faiblesse et de mes imperfections, mais le soir du vingt et un septembre précité, après m'être mis au lit pour la nuit, je commençai à prier et à supplier le Dieu Tout-Puissant de me pardonner tous mes péchés et toutes mes sottises et aussi de m'accorder une manifestation pour que je connusse mon état et ma situation vis-à-vis de lui; car j'avais la pleine assurance d'obtenir une manifestation divine comme j'en avais eu une précédemment.
30 Tandis que j'étais ainsi occupé à invoquer Dieu, je m'aperçus qu'une lumière apparaissait dans ma chambre; elle s'accrut jusqu'à ce que la chambre fût plus claire qu'à l'heure de midi, et, tout à coup, un personnage parut à mon chevet; il se tenait dans les airs, car ses pieds ne touchaient pas le sol.
31 Il était vêtu d'une tunique ample de la plus exquise blancheur, d'une blancheur qui surpassait tout ce que j'avais jamais vu de terrestre, et je ne crois pas que quelque chose de terrestre puisse être rendu aussi extraordinairement blanc et brillant. Il avait les mains nues, les bras aussi, un peu au-dessus des poignets; il avait également les pieds nus et les jambes aussi, un peu au-dessus des chevilles. La tête et le cou étaient nus également. Je pus découvrir qu'il n'avait d'autre vêtement que cette tunique, celle-ci étant ouverte, de sorte que je pouvais voir sa poitrine.
32 Non seulement sa tunique était extrêmement blanche, mais toute sa personne était glorieuse au-delà de toute description, et son visage était véritablement comme l'éclair. La chambre était extraordinairement claire, mais pas aussi brillante que dans le voisinage immédiat de sa personne. D'abord je fus effrayé de le voir, mais la crainte me quitta bientôt.
33 Il m'appela par mon nom et me dit qu'il était un messager envoyé de la présence de Dieu vers moi et que son nom était Moroni; que Dieu avait une œuvre à me faire accomplir, et que mon nom serait connu en bien et en mal parmi toutes les nations, familles et langues, ou qu'on en dirait du bien et du mal parmi tous les peuples.
34 Il dit qu'il existait, déposé en lieu sûr, un livre écrit sur des plaques d'or, donnant l'histoire des anciens habitants de ce continent et la source dont ils étaient issus. Il dit aussi qu'il contenait la plénitude de l'Évangile éternel, telle qu'elle avait été donnée par le Sauveur à ces anciens habitants.
35 En outre, que deux pierres contenues dans des arcs d'argent - et ces pierres, fixées à un pectoral, constituaient ce qu'on appelle l'urim et le thummim - étaient déposées avec les plaques; que la possession et l'utilisation de ces pierres étaient ce qui faisait les "voyants" dans les temps anciens ou passés; et que Dieu les avait préparées en vue de la traduction du livre.
36 Après m'avoir dit ces choses, il commença à citer les prophéties de l'Ancien Testament. Il cita tout d'abord une partie du troisième chapitre de Malachie et il cita aussi le quatrième ou dernier chapitre de cette même prophétie, avec, toutefois, une légère variante de ce qui se trouve dans nos Bibles. Au lieu de citer le premier verset tel qu'il apparaît dans nos livres, il le cita de cette façon:
37 Car voici, le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous les méchants seront comme du chaume; car ceux qui viennent les brûleront, dit l'Éternel des armées, et ils ne leur laisseront ni racine, ni rameau.
38 Il cita, en outre, le cinquième verset comme suit: Voici, je vous révélerai la Prêtrise par la main d'Élie, le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable.
39 Il cita aussi le verset suivant d'une manière différente: Et il implantera dans le cœur des enfants les promesses faites aux pères, et le cœur des enfants se tournera vers leurs pères; s'il n'en était pas ainsi, la terre serait entièrement dévastée à sa venue.
40 En plus de ceux-ci, il cita le onzième chapitre d'Ésaïe, disant qu'il était sur le point de s'accomplir. Il cita aussi le troisième chapitre des Actes, les vingt-deuxième et vingt-troisième versets, tels qu'ils se trouvent dans notre Nouveau Testament. Il dit que ce prophète était le Christ, mais que le jour n'était pas encore venu où "ceux qui ne voudraient pas entendre sa voix seraient retranchés de parmi le peuple", mais qu'il viendrait bientôt.
41 Il cita aussi le troisième chapitre de Joël, du premier verset au cinquième. Il dit aussi que cela n'était pas encore accompli, mais le serait bientôt. Il déclara, en outre, que la totalité des païens allait bientôt entrer. Il cita beaucoup d'autres passages d'Écriture et donna beaucoup d'explications qui ne peuvent être mentionnées ici.
42 Il me dit encore que lorsque j'aurais reçu les plaques dont il avait parlé - car le temps où je les obtiendrais n'était pas encore accompli - je ne devrais les montrer à personne, pas plus que le pectoral avec l'urim et le thummim, sauf à ceux à qui il me serait commandé de les montrer; si je désobéissais, je serais détruit. Tandis qu'il conversait avec moi au sujet des plaques, une vision s'ouvrit à mon esprit, de sorte que je pus voir le lieu où les plaques étaient déposées, et cela si clairement et si distinctement, que je le reconnus quand je m'y rendis.
43 Après cette communication, je vis la lumière qui remplissait la chambre commencer à se rassembler immédiatement autour de la personne de celui qui m'avait parlé et elle continua à se rapprocher de lui jusqu'à ce que la chambre fût de nouveau laissée dans l'obscurité, sauf juste autour de lui, et tout à coup je vis comme un passage ouvert directement vers le ciel; il y monta jusqu'à disparaître entièrement, et la chambre fut de nouveau comme elle était avant que cette lumière céleste eût fait son apparition.
44 Je méditais dans mon lit sur la singularité de cette scène, très étonné de ce que m'avait dit cet extraordinaire messager, quand, au milieu de ma méditation, je m'aperçus soudain que ma chambre recommençait à s'éclairer et, en un instant, pour ainsi dire, le même messager céleste fut de nouveau à mon chevet.
45 Il se mit à me raconter exactement les mêmes choses que lors de sa première visite, sans la moindre variation; cela fait, il m'annonça que de grands jugements venaient sur la terre, avec de grandes désolations par la famine, l'épée et la peste; et que ces jugements pénibles s'abattraient sur la terre dans cette génération. Après avoir dit ces choses, il remonta comme auparavant.
46 J'avais maintenant l'esprit si profondément impressionné que le sommeil avait fui mes yeux et que je restai couché, accablé d'étonnement de ce que j'avais vu et entendu tout à la fois. Mais quelle ne fut pas ma surprise quand je vis de nouveau le même messager à mon chevet et l'entendis de nouveau me répéter et me redire les mêmes choses qu'avant; et il ajouta un avertissement à mon intention, disant que Satan essayerait de me tenter (à cause de l'indigence de la famille de mon père) d'aller chercher les plaques dans le but de m'enrichir. Il me le défendit, me disant que je ne devais avoir d'autre objet en vue, en recevant ces plaques, que de glorifier Dieu, et ne devais me laisser influencer par aucun autre motif que celui d'édifier son royaume, sinon je ne pourrais les recevoir.
47 Après cette troisième visite, il remonta au ciel comme avant, me laissant de nouveau réfléchir sur l'étrangeté de ce qui venait de m'arriver; à ce moment, presque aussitôt après que le messager céleste fut remonté pour la troisième fois, le coq chanta, et je vis que le jour était proche, de sorte que nos entretiens avaient dû remplir toute cette nuit-là.
48 Peu après, je me levai de mon lit et me rendis comme d'habitude aux travaux nécessaires du jour; mais en tentant de travailler comme les autres fois, je m'aperçus que mes forces étaient si épuisées que j'étais incapable de rien faire. Mon père, qui travaillait avec moi, vit que je n'étais pas bien et me dit de rentrer. Je me mis en route dans l'intention de me diriger vers la maison, mais comme j'essayais de passer la clôture du champ où nous étions, les forces me manquèrent tout à fait; je tombai impuissant sur le sol et perdis un moment complètement conscience.
49 La première chose dont je me souviens, c'est d'une voix qui me parlait et m'appelait par mon nom. Je levai les yeux et vis le même messager, debout au-dessus de ma tête, entouré de lumière comme précédemment. Il me répéta alors tout ce qu'il m'avait dit la nuit d'avant et me commanda d'aller trouver mon père et de lui parler de la vision que j'avais eue et des commandements que j'avais reçus.
50 J'obéis; je retournai vers mon père dans le champ et lui répétai tout. Il me répondit que cela venait de Dieu et me dit d'aller faire ce que le messager me commandait. Je quittai le champ pour me rendre au lieu où le messager m'avait dit que les plaques étaient déposées; et grâce à la netteté de la vision que j'avais eue à son sujet, je reconnus le lieu dès que j'y arrivai.
51 Tout près du village de Manchester, dans le comté d'Ontario (New York), se trouve une colline de dimensions considérables, la plus élevée de toutes celles du voisinage. Sur le côté ouest de cette colline, non loin du sommet, sous une pierre de grande dimension, se trouvaient les plaques, déposées dans une boîte de pierre. Cette pierre était épaisse et arrondie au milieu de la face supérieure et plus mince vers les bords, de sorte que la partie du milieu en était visible au-dessus du sol, tandis que les bords tout autour étaient recouverts de terre.
52 Ayant enlevé la terre, je me procurai un levier que je glissai sous le bord de la pierre et, d'un petit effort, je la soulevai. Je regardai à l'intérieur et j'y vis, en effet, les plaques, l'urim et le thummim, et le pectoral, comme le messager l'avait déclaré. On avait formé la boîte qui les renfermait en assemblant des pierres dans une sorte de ciment. Au fond de la boîte, deux pierres étaient posées perpendiculairement aux côtés de la boîte, et sur ces pierres étaient les plaques et les autres objets.
53 Je fis une tentative pour les sortir, mais le messager me le défendit et m'informa de nouveau que le moment de les faire paraître n'était pas encore arrivé ni ne le serait avant quatre années à partir de ce jour-là; mais il me dit de revenir à cet endroit dans un an exactement, en comptant à partir de ce jour, qu'il m'y rencontrerait, et de continuer ainsi jusqu'à ce que fût venu le moment d'obtenir les plaques.
54 En conséquence, comme cela m'avait été commandé, j'y allai à la fin de chaque année, j'y trouvai chaque fois le même messager et je reçus, à chacun de nos entretiens, des instructions et des informations sur ce que le Seigneur allait faire et sur la manière dont son royaume devait être dirigé dans les derniers jours.




hibou ecrit 04 Livres Canoniques


EXTRAITS DE L'HISTOIRE DE JOSEPH SMITH, LE PROPHÈTE
History of the Church, volume 1, chapitres 1 à 5
Joseph Smith épouse Emma Hale - Il reçoit de Moroni les plaques d'or et traduit quelques-uns des caractères - Martin Harris montre les caractères et la traduction au professeur Anthon, qui dit: "Je ne puis lire un livre scellé" (versets 55-65).

55 Comme les moyens de mon père étaient très limités, nous étions obligés de travailler de nos mains, nous louant à la journée ou autrement, comme nous en trouvions l'occasion. Tantôt nous étions à la maison, tantôt au loin, et, par un travail continuel, nous parvenions à mener une existence confortable.
56 En 1823, la famille de mon père connut une grande affliction à cause de la mort de mon frère aîné, Alvin. Au mois d'octobre 1825, je m'engageai chez un vieux monsieur du nom de Josiah Stoal, qui demeurait dans le comté de Chenango, État de New York. Il avait entendu dire qu'une mine d'argent avait été ouverte par les Espagnols, à Harmony, comté de Susquehanna, État de Pennsylvanie, et, avant de m'engager, il avait fait des fouilles pour tenter de découvrir la mine. Lorsque je fus allé vivre chez lui, il m'emmena, avec le reste de ses ouvriers, faire des fouilles pour trouver la mine d'argent, ouvrage auquel je travaillai pendant presque un mois sans que notre entreprise ne rencontrât de succès, et finalement je persuadai le vieux monsieur de cesser ses recherches. C'est de là que vient l'histoire fort répandue qui dit que j'ai été un chercheur d'or.
57 Pendant que j'étais ainsi occupé, je pris pension chez un certain M. Isaac Hale, de l'endroit; c'est là que je vis pour la première fois ma femme (sa fille), Emma Hale. Le 18 janvier 1827, nous nous mariâmes, alors que j'étais encore employé au service de M. Stoal.
58 Comme je continuais à affirmer que j'avais eu une vision, les persécutions me poursuivaient toujours, et la famille du père de ma femme s'opposa fortement à notre mariage. C'est pourquoi, je me trouvai dans la nécessité de l'emmener ailleurs; c'est ainsi que nous allâmes nous marier chez M. Tarbill, à South Bainbridge, comté de Chenango (New York). Immédiatement après mon mariage, je quittai M. Stoal et allai chez mon père travailler avec lui à la ferme pour la saison.
59 Enfin, le moment de recevoir les plaques, l'urim et le thummim et le pectoral, arriva. Le 22 septembre 1827, je me rendis, comme d'habitude, à la fin d'une nouvelle année, au lieu où ils étaient déposés, et le même messager céleste me les remit avec cette consigne: que j'en serais responsable; que si je les perdais par insouciance ou négligence de ma part, je serais retranché; mais que si j'employais tous mes efforts à les conserver jusqu'à ce que lui, le messager, vînt les réclamer, ils seraient protégés.
60 Je découvris bientôt la raison pour laquelle j'avais reçu la consigne si stricte de les garder en sûreté et pourquoi le messager avait dit que, quand j'aurais fait ce qui était exigé de moi, il les réclamerait. En effet, aussitôt que l'on sut que je les avais, les efforts les plus acharnés furent déployés pour me les enlever. On eut recours, dans ce but, à tous les stratagèmes qu'on pouvait imaginer. La persécution devint plus violente et plus acharnée qu'avant, et des multitudes étaient continuellement aux aguets pour me les enlever, si possible. Mais par la sagesse de Dieu, ils restèrent en sécurité entre mes mains jusqu'à ce que j'eusse accompli par eux ce qui était requis de moi. Lorsque, selon ce qui avait été convenu, le messager les réclama, je les lui remis; et c'est lui qui en a la garde jusqu'à ce jour, deux mai mil huit cent trente-huit.
61 Cependant l'agitation continuait toujours, et la rumeur aux mille langues s'employait tout le temps à propager des mensonges sur la famille de mon père et sur moi. Si je devais en raconter la millième partie, cela remplirait des volumes. Cependant, la persécution devint si intolérable que je me vis dans la nécessité de quitter Manchester et de me rendre avec ma femme dans le comté de Susquehanna, dans l'État de Pennsylvanie. Tandis que nous nous préparions à partir - alors que nous étions très pauvres, et que la persécution était si intense contre nous qu'il était improbable qu'il en fût jamais autrement - nous trouvâmes , au milieu de nos afflictions, un ami en la personne d'un monsieur du nom de Martin Harris, qui vint nous trouver et me donna cinquante dollars pour nous aider dans notre voyage. M. Harris habitait la commune de Palmyra, comté de Wayne, dans l'État de New York, et y était un fermier d'une grande honorabilité.
62 Grâce à cette aide opportune, je pus me rendre à destination en Pennsylvanie; et immédiatement après mon arrivée, je commençai à copier les caractères qui étaient sur les plaques. J'en copiai un nombre considérable et j'en traduisis quelques-uns au moyen de l'urim et du thummim, ce que je fis entre le moment où j'arrivai chez le père de ma femme, au mois de décembre, et le mois de février suivant.
63 Un jour de ce mois de février, le monsieur Martin Harris précité vint chez nous, prit les caractères que j'avais tracés d'après les plaques et se mit en route avec eux pour New York. Pour la description de ce qui leur arriva, à lui et aux caractères, je me reporte à son propre récit des événements, qu'il me fit après son retour, et qui est le suivant:
64 "Je me rendis à New York et présentai les caractères qui avaient été traduits, avec leur traduction, au professeur Charles Anthon, homme célèbre pour ses connaissances littéraires. Le professeur Anthon déclara que la traduction était correcte, plus qu'aucune des traductions de l'égyptien qu'il avait vues auparavant. Puis je lui montrai les caractères qui n'étaient pas encore traduits, et il dit qu'ils étaient égyptiens, chaldéens, assyriens et arabes; et il dit que c'étaient des caractères authentiques. Il me donna un certificat attestant aux gens de Palmyra que les caractères étaient authentiques et que la traduction de ceux d'entre eux qui avaient été traduits était également correcte. Je pris le certificat, le mis dans ma poche et j'étais sur le point de quitter la maison, quand M. Anthon me rappela et me demanda comment le jeune homme avait découvert qu'il y avait des plaques d'or à l'endroit où il les avait trouvées. Je répondis qu'un ange de Dieu le lui avait révélé.
65 "Il me dit alors: ‹Faites-moi voir ce certificat.› Je le sortis de ma poche et le lui donnai. Alors il le prit et le mit en pièces, disant que le ministère d'anges, cela n'existait plus maintenant et que, si je lui apportais les plaques, il les traduirait. Je l'informai de ce qu'une partie des plaques était scellée et qu'il m'était interdit de les lui apporter. Il répliqua: ‹Je ne puis lire un livre scellé.› Je le quittai et me rendis chez le Dr Mitchell, qui confirma ce que le professeur Anthon avait dit des caractères et de la traduction."

* * * *

Oliver Cowdery participe en tant que secrétaire à la traduction du Livre de Mormon - Joseph et Oliver reçoivent de Jean-Baptiste la Prêtrise d'Aaron - Ils sont baptisés, ordonnés et reçoivent l'esprit de prophétie (versets 66-75).

66 Le 5 avril 1829, Oliver Cowdery vint chez moi. Je ne l'avais jamais vu auparavant. Il me déclara que comme il enseignait à l'école du quartier où mon père résidait, et comme mon père était un de ceux qui envoyaient leurs enfants à cette école, il avait pris quelque temps pension chez lui. Pendant qu'il y était, la famille lui raconta les circonstances dans lesquelles j'avais reçu les plaques, à la suite de quoi, il était venu me trouver pour me poser des questions à ce sujet.
67 Deux jours après l'arrivée de M. Cowdery (le 7 avril), je commençai la traduction du Livre de Mormon et il se mit à écrire pour moi.

* * * *

68 Nous poursuivions encore le travail de traduction lorsque, le mois suivant (mai 1829), nous nous rendîmes un certain jour dans les bois pour prier et interroger le Seigneur au sujet du baptême pour la rémission des péchés que nous trouvions mentionné dans la traduction des plaques. Tandis que nous étions ainsi occupés à prier et à invoquer le Seigneur, un messager céleste descendit dans une nuée de lumière et, ayant posé les mains sur nous, il nous ordonna, disant:
69 À vous, mes compagnons de service, au nom du Messie, je confère la Prêtrise d'Aaron, qui détient les clefs du ministère d'anges, de l'Évangile de repentir et du baptême par immersion pour la rémission des péchés; et cela ne sera plus jamais enlevé de la terre, jusqu'à ce que les fils de Lévi fassent de nouveau une offrande au Seigneur selon la justice.
70 Il dit que cette Prêtrise d'Aaron n'avait pas le pouvoir d'imposer les mains pour le don du Saint-Esprit, mais que cela nous serait conféré plus tard; et il nous commanda d'aller nous baptiser, nous prescrivant, à moi de baptiser Oliver Cowdery et à lui de me baptiser ensuite.
71 En conséquence, nous allâmes nous baptiser. Je le baptisai d'abord et il me baptisa ensuite; puis je posai les mains sur sa tête et l'ordonnai à la Prêtrise d'Aaron, après quoi, il posa les mains sur ma tête et m'ordonna à la même Prêtrise, car c'était ce qui nous avait été commandé.
72 Le messager qui nous rendit visite à cette occasion et qui nous conféra cette Prêtrise dit qu'il se nommait Jean, celui-là même qui est appelé Jean-Baptiste dans le Nouveau Testament, qu'il agissait sous la direction de Pierre, Jacques et Jean, lesquels détenaient les clefs de la Prêtrise de Melchisédek, Prêtrise qui, dit-il, nous serait conférée en temps voulu, et que je serais appelé le premier ancien de l'Église, et lui (Oliver Cowdery) le second. C'est le 15 mai 1829 que nous fûmes ordonnés sous la main de ce messager et baptisés.
73 Aussitôt que nous fûmes sortis de l'eau, après notre baptême, nous reçûmes de grandes et glorieuses bénédictions de notre Père céleste. À peine avais-je baptisé Oliver Cowdery que le Saint-Esprit descendit sur lui, et il se leva et prophétisa beaucoup de choses qui allaient se passer sous peu. Et, de même, dès que j'eus été baptisé par lui, j'eus également l'esprit de prophétie et, m'étant levé, je prophétisai sur la naissance de l'Église, ainsi que beaucoup d'autres choses relatives à l'Église et à notre génération des enfants des hommes. Nous étions remplis du Saint-Esprit et nous nous réjouissions du Dieu de notre salut.
74 Notre esprit étant maintenant éclairé, nous commençâmes à voir les Écritures se dévoiler à notre entendement, et la véritable signification et le sens des passages les plus mystérieux se révéler à nous d'une manière à laquelle nous n'avions jamais pu parvenir précédemment, à laquelle nous n'avions même jamais pensé auparavant. Entre-temps, nous fûmes forcés de garder secret l'événement de la réception de la Prêtrise et de notre baptême, à cause de l'esprit de persécution qui s'était déjà manifesté dans le voisinage.
75 Nous avions de temps en temps été menacés d'être malmenés par la foule, et cela par des gens qui professaient une religion! Et leurs intentions de nous maltraiter n'étaient contrecarrées que par l'influence de la famille du père de ma femme (grâce à la divine Providence), qui était devenue très amicale à mon égard, s'opposait aux émeutiers, et était disposée à me laisser continuer le travail de traduction sans être interrompu, et nous offrit et nous promit, pour cette raison, de nous protéger de tout son pouvoir contre toute mesure illégale.
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