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Blog VOM : Géopolitique - Mondialisation - Société- Religions - Spiritualité - Actualité...
13 juin 2015

Articles de foi ...


 
Les treize articles de foi qui énoncent aujourd'hui les croyances et les pratiques essentielles de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours sont directement tirés d'une réponse aux questions posées par le rédacteur d'un journal en 1842.
1. Nous croyons en Dieu, le Père éternel, en son Fils Jésus-Christ et au Saint-Esprit.
2. Nous croyons que les hommes seront punis pour leurs propres péchés et non pour la transgression d'Adam.
3. Nous croyons que, par le sacrifice expiatoire du Christ, tout le genre humain peut être sauvé, en obéissant aux lois et aux ordonnances de l'évangile.
4. Nous croyons que les premiers principes et ordonnances de l'évangile sont 1) La foi au Seigneur Jésus-Christ ; 2) La repentance 3) Le baptême par immersion pour la rémission des péchés ; 4) L'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit.
5. Nous croyons qu'un homme doit être appelé de Dieu par prophétie et par l'imposition des mains, par ceux qui détiennent l'autorité, pour prêcher l'évangile et en administrer les ordonnances.
6. Nous croyons à la même organisation qui existait dans l'Eglise primitive, savoir : apôtres, prophètes, pasteurs, instructeurs, évangélistes, etc.
7. Nous croyons au don des langues, de prophétie, de révélation, de vision, de guérison, d'interprétation des langues, etc.
8. Nous croyons que la Bible est la parole de Dieu, pour autant qu'elle est traduite correctement ; nous croyons aussi que le Livre de Mormon est la parole de Dieu.
9. Nous croyons tout ce que Dieu a révélé, tout ce qu'il révèle maintenant, et nous croyons qu'il révèlera encore beaucoup de choses, grandes et importantes, concernant le royaume de Dieu.
10. Nous croyons au rassemblement littéral d'Israël et à la restauration des dix tribus. Nous croyons que Sion sera bâtie sur ce continent [l'Amérique], que Jésus-Christ régnera en personne sur la terre, que la terre sera renouvelée et recevra sa gloire paradisiaque.
11. Nous réclamons le privilège d'adorer le Dieu tout-puissant selon les inspirations de notre conscience, et nous concédons à tous les hommes ce même privilège d'adorer comme ils veulent, où ils veulent ou ce qu'ils veulent.
12. Nous croyons que nous devons nous soumettre aux rois, aux présidents, aux gouverneurs et aux magistrats obéir aux lois, les honorer et les soutenir.
13. Nous croyons que nous devons être honnêtes, fidèles, chastes, bienveillants et vertueux, et que nous devons faire du bien à tous les hommes ; en effet, nous pouvons dire que nous suivons l'exhortation de Paul: Nous croyons tout, nous espérons tout, nous avons enduré beaucoup de choses et nous espérons être capables d'endurer toutes choses. Nous aspirons à tout ce qui est vertueux, aimable, de bonne réputation ou digne de louanges 
Ecrits par Joseph Smith, premier Président de l'Eglise, en 1842




L'autorité dans le ministère
James E. Talmage (1862-1933)
Président de l'université d'Utah de 1894 à 1897
Membre du collège des douze apôtres de 1911 à 1933
     
HOMMES APPELÉS DE DIEU

      Exemples scripturaux. - Il n'est pas moins conforme à la voix de la raison humaine qu'en harmonie avec le plan d'organisation parfaite qui caractérise l'Église de Jésus-Christ, que tous ceux qui administrent les ordonnances de l'Évangile soient appelés et commissionnés par l'autorité divine avant de pouvoir remplir leurs devoirs sacrés. Les Écritures soutiennent ce point de vue de façon absolue ; elles nous présentent toute une succession d'hommes dont la vocation divine est attestée, et dont les oeuvres puissantes proclament un pouvoir plus grand que celui des forces humaines laissées à elles-mêmes. D'un autre côté, on ne trouve pas, dans les Saintes Écritures, un seul cas où quelqu'un se soit approprié l'autorité d'officier dans les ordonnances sacrées et ait été accepté du Seigneur dans une telle administration.

      Considérons le cas de Noé qui « trouva grâce aux yeux de l'Eternel » (Genèse 6:8) au milieu d'un monde plongé dans l'iniquité. C'est à lui que le Seigneur parla, lui faisant part de son courroux contre les méchants habitants de la terre et de l'intention divine au sujet du déluge, et c'est à lui que le Seigneur montra comment il devait bâtir l'arche et la remplir. On sait que Noé proclama la parole de Dieu à ses contemporains pervers, par ce que Pierre dit de la mission du Christ dans le monde des esprits - que le Sauveur prêcha parmi ceux qui s'étaient montrés désobéissants aux jours de Noé, en dépit de la patience de Dieu à leur égard, et qui, par conséquent, avaient dû subir les privations de la prison dans l'intervalle (voir 1 Pierre 3:19,20). Personne ne peut mettre en doute la source divine de l'autorité de Noé, ni la justice de la rétribution qui suivit le rejet volontaire de ses enseignements, car ses paroles étaient les paroles de Dieu.

      Il en est de même pour Abraham, que le Seigneur appela (voir Genèse chapitres 12 à 25 ; Abraham 2:6-11, dans la Perle de Grand Prix) et avec lequel il fit alliance pour toutes les générations de sa postérité. Isaac (voir Genèse 26:2-5) reçut la même faveur, et aussi Jacob (voir Genèse 28:10-15), à qui le Seigneur se manifesta lorsqu'il reposait sur son oreiller de pierre dans le désert. La voix du Seigneur parvint à Moïse (voir Exode 3:2-10) du milieu de l'ardeur du feu, appelant et chargeant l'homme de se rendre en Égypte et d'en délivrer le peuple dont les cris étaient montés jusqu'à lui avec tant d'effet. Aaron (voir Exode 4:14-16,27) fut appelé à aider son frère dans cette oeuvre ; et plus tard, Aaron et ses fils (voir Exode 28:1) furent choisis, par commandement divin, du milieu des enfants d'Israël, pour servir dans l'office de prêtre. Lorsque Moïse (Nombres 27:15-23) vit que ses jours étaient comptés, il demanda au Seigneur de désigner son successeur à la position sacrée qu'il occupait ; et, par commandement, Josué, fils de Nun, fut choisi pour remplir ces fonctions particulières.

      Samuel, qui devint un grand prophète en Israël, commissionné pour consacrer, commander et réprimander les rois, diriger les armées, et servir d'oracle de Dieu au peuple, fut choisi alors qu'il était tout jeune garçon et appelé par la voix du Seigneur (voir 1 Samuel 3:4-14). Le pouvoir qui suivit cet appel était tel que tout Israël, depuis Dan jusqu'à Beershéba, sut que Samuel était établi comme prophète du Seigneur (voir 1 Samuel 3:20). Les Écritures nous parlent de beaucoup d'autres hommes puissants, qui reçurent leur pouvoir de Dieu, et dont l'histoire nous montre en quel honneur le Seigneur tient ses ministres autorisés. Songeons à la vision céleste par laquelle Ésaïe fut appelé et instruit dans les devoirs de son office prophétique (voir Ésaïe 1:1 ; 2:1 ; 6:8,9) ; à Jérémie, à qui la parole du Seigneur fut adressée aux jours de Josias (voir Jérémie 1:2-10) ; au prêtre Ézéchiel, qui fut le premier à recevoir le message divin dans le pays des Chaldéens (voir Ézéchiel 1:3) et qui la reçut aussi plus tard, à différentes reprises ; à Osée (voir Osée 1:1), et à tous les autres prophètes jusqu'à Zacharie (voir Zacharie 1:1) et Malachie (voir Malachie 1:1).

      Les apôtres du Seigneur furent appelés par sa propre voix à l'époque de son ministère ; et l'autorité du Sauveur est indiscutable, justifiée qu'elle est par les oeuvres puissantes de l'expiation accomplie au milieu des souffrances et de l'angoisse de la mort, et par les déclarations du Père. Pierre et André, son frère, alors qu'ils jetaient leurs filets dans la mer, furent appelés ainsi : « Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes » (voir Matthieu 4:18-20) ; et peu après, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, reçurent le même appel. Il en fut de même pour tous ces Douze qui collaborèrent au ministère du Maître. Et il apparut après sa résurrection, aux onze apôtres qui étaient demeurés fidèles, leur donnant des commissions particulières pour l’œuvre du royaume (voir Matthieu 18:19,20 ; Marc 16:15). Le Christ affirme expressément qu'il a choisi ses apôtres, et qu'il les a ordonnés à leur glorieux office (voir Jean 6:70 ; 15:16).

      Au cours de la période qui suivit immédiatement la mission terrestre du Christ, les ministres de l'Évangile furent tous choisis et nommés par une autorité indiscutable. Matthias fut choisi par le sort mais après que la volonté du Seigneur eût été invoquée, pour remplir la place laissée vacante dans le groupe des Douze par la mort de Judas Iscariot. Saul de Tarse, par la suite Paul, l'apôtre, qui avait été converti avec des signes étonnants et des manifestations merveilleuses (voir Actes, chapitre 9), dut être commissionné officiellement à l’œuvre que le Seigneur désirait lui voir accomplir. Et on nous dit que le Saint-Esprit parla aux prophètes et aux instructeurs de l'Église à Antioche, alors que ceux-ci jeûnaient devant le Seigneur, et leur dit : « Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés » (voir Actes 13:1,2).

      L'ordination des hommes au ministère, sanctionnée par les précédents scripturaux et établie par révélation directe de la volonté de Dieu, doit s'effectuer par le don de prophétie et par l'imposition des mains par ceux qui possèdent l'autorité requise. Par prophétie, on entend le droit de recevoir et le pouvoir d'interpréter les manifestations de la volonté divine. Nous avons déjà vu dans plusieurs des cas déjà cités, que l'imposition des mains est une partie habituelle de l'ordonnance ; néanmoins, les Écritures rapportent de nombreuses ordinations aux offices de la prêtrise sans spécifier l'imposition des mains ni aucun autre détail. De tels cas ne justifient pas la conclusion que l'imposition des mains fut omise. Et, à la lumière de la révélation moderne, il est clair que l'imposition des mains accompagnait habituellement l'ordination ainsi que la confirmation de bénédictions (voir Genèse 48:14-19 ; comparez avec 2 Rois 5:11 ; Matt. 8:15 ; Marc 6:5 ; 16:15-18) et le don du Saint-Esprit.

      C'est ainsi que la Sainte Prêtrise fut transmise d'Adam à Noé sous les mains des pères (voir D&A 107:40-52). Énos fut ordonné de la main d'Adam ; et il en fut de même pour Mahalaléel, Jared, Énoch et Métuschélah. Lamech fut ordonné de la main de Seth ; Noé reçut son autorité de la main de Métuschélah.

      Et on peut ainsi suivre la Sainte Prêtrise, conférée sous l'inspiration de l'esprit de prophétie, par la main de l'un sur l'autre, jusqu'au temps de Moïse. Melchisédek, qui conféra cette autorité à Abraham, reçut la sienne par la lignée directe de ses pères, depuis Noé. Ésaïas, contemporain d'Abraham, reçut son ordination sous la main de Dieu. De la main d'Ésaïas, l'autorité fut transmise à Gad, puis, de la même manière, à Jérémie, à Élihu, à Caleb, et à Jéthro, le prêtre de Madian, celui-là même qui ordonna Moïse (voir D&A 84:6-14). Josué, le fils de Nun, fut mis à part, selon les instructions de Dieu, par l'imposition des mains de Moïse (voir Nombres 27:18 ; Deutéronome 34:9).

      À l'époque des apôtres, les circonstances rendirent nécessaire la nomination d'officiers spéciaux dans l'Église pour prendre soin des pauvres et distribuer des approvisionnements ; ces officiers furent choisis avec soin et mis à part par la prière et l'imposition des mains (voir Actes 6:1-6). Timothée fut ordonné de la même façon, comme en témoignent les exhortations que lui adresse Paul : « Ne néglige pas le don qui est en toi, et qui t'a été donné par prophétie avec l'imposition des mains de l'assemblée des anciens » (1 Timothée 4:14). Et aussi : « C'est pourquoi je t'exhorte à ranimer le don de Dieu que tu as reçu par l'imposition de mes mains » (2 Timothée 1:6). Le Seigneur s'est engagé par alliance à reconnaître les actes de ses serviteurs autorisés. Le Saint-Esprit viendra sur tous ceux à qui les anciens de l'Église le promettent après un baptême acceptable (voir Actes 2:38 ; 3 Néphi 11:35 ; 12:2 ; D&A 84:64). Tout ce que la prêtrise lie ou délie sur terre, en accord avec les commandements du Seigneur, doit être lié ou délié dans les cieux (voir Matthieu 16:19 ; D&A 1:8 ; 128:8-11) ; les malades sur lesquels les anciens imposent les mains doivent guérir (voir Marc 16:15-18) ; et beaucoup d'autres signes doivent accompagner ceux qui croient. Le Seigneur est tellement jaloux du pouvoir d'officier en son nom que, lors du jugement, tous ceux qui auront aidé ou persécuté ses serviteurs seront récompensés ou punis comme s'ils avaient fait ces choses à lui-même (voir Matthieu 18:4-6 ; 25:31-46 ; D&A 75:19-22 ; 84:88,90).

      Les administrations inautorisées dans les fonctions sacerdotales ne sont pas seulement sans valeur, mais constituent en plus un grave péché. Dans ses rapports avec les hommes, Dieu reconnaît et honore la prêtrise établie sous sa direction et ne sanctionne aucune usurpation d'autorité. C'est la leçon que nous enseigne le cas de Korê et de ses amis, qui se soulevèrent contre l'autorité de la prêtrise en ce sens qu'ils prétendirent, à tort, avoir le droit de remplir les fonctions de prêtre. Le Seigneur les châtia promptement de leurs péchés ; à son commandement la terre se fendit et engloutit tous ces gens ainsi que tous leurs biens (voir Nombres, chapitre 16).

      Considérez aussi l'affliction qui s'abattit sur Marie, la sœur de Moïse, qui était prophétesse en Israël (voir Exode 15:20). Avec Aaron, elle murmura contre Moïse, disant : «Est-ce seulement par Moïse que l'Éternel parle ? - Et l'Éternel l'entendit » (Nombres, chapitre 12). Jéhovah descendit dans une nuée et se tint devant la porte du tabernacle, dénonçant leur présomption et justifiant l'autorité de son oracle, Moïse. Lorsque la nuée quitta le tabernacle on vit que Marie était lépreuse, blanche comme neige. Selon la loi, elle fut conduite hors du camp d'Israël. Cependant, en réponse aux supplications ferventes de Moïse, le Seigneur guérit la femme et il lui fut permis, par la suite, de rentrer dans le camp.

      Considérez le sort d'Uzza, l'Israélite qui trouva une mort soudaine dans la colère de Dieu, parce qu'il avait étendu la main pour soutenir l'arche de l'alliance (voir 1 Chroniques 13:10). Uzza fit cela en dépit de la loi qui interdisait à tous, sauf aux prêtres, de toucher tout ce qui avait trait à l'arche de l'alliance ; nous lisons que pas même les porteurs attitrés de l'arche n'avaient la permission d'en toucher la partie la plus sacrée sous peine de mort (voir Nombres 4:15).

      Pensez aussi à Saül, qui avait été appelé, alors qu'il se trouvait dans les champs, pour devenir roi d'Israël. Lorsque les Philistins marchèrent contre Israël, à Micmash, Saül attendit Samuel (voir 1 Samuel 13:5-14), dont la main l'avait oint roi (voir 1 Samuel, chapitre 10) et qu'il avait toujours considéré comme son guide aux jours de son humilité ; il avait demandé au prophète de venir offrir des sacrifices au Seigneur en faveur du peuple. Mais, s'impatientant devant le retard de Samuel, Saül prépara l'holocauste lui-même, oubliant que bien qu'il occupât le trône, et portât la couronne et le sceptre, ces insignes du pouvoir royal ne lui donnaient même pas le droit d'officier comme diacre dans la prêtrise de Dieu ; et c'est pour cela, et pour d'autres cas encore où il se montra trop présomptueux, qu'il fut rejeté par Dieu et qu'un autre devint roi à sa place.

      Un exemple frappant de la jalousie divine, qui est le juste zèle, à propos des fonctions sacerdotales, est l'expérience d'Ozias, roi de Juda. Il fut élevé sur le trône à l'âge de seize ans ; et aussi longtemps qu'il rechercha le Seigneur, il prospéra à tel point que son nom devint la terreur de ses ennemis. Mais il laissa l'orgueil envahir son cœur et entretint l'illusion que sa royauté le rendait suprême. Il entra dans le temple et essaya de brûler de l'encens sur l'autel. Horrifiés devant ce blasphème, Azaria, le souverain sacrificateur du temple et, avec lui, quatre-vingts sacrificateurs de l'Éternel, s'opposèrent au roi et lui dirent : « Tu n'as pas le droit, Ozias, d'offrir des parfums à l'Éternel ! Ce droit appartient aux sacrificateurs, fils d'Aaron, qui ont été consacrés pour les offrir. Sors du sanctuaire, car tu commets un péché ». À cette réprimande et à cette condamnation de la part de ses sujets, bien qu'ils fussent prêtres du Seigneur, le roi se mit en colère ; mais, à l'instant même, le fléau de la lèpre s'abattit sur lui ; les signes de cette maladie redoutée apparurent sur son front ; devenu maintenant physiquement impur, sa présence souillait d'autant plus le sanctuaire divin. Azaria et les autres prêtres jetèrent le roi hors du temple ; et, maudit, Ozias s'enfuit de la maison du Seigneur pour ne plus jamais franchir son enceinte sacrée. Au sujet du reste de son châtiment, nous lisons ce qui suit : « Le roi Ozias fut lépreux jusqu'au jour de sa mort, et il demeura dans une maison écartée comme lépreux ; car il fut exclu de la maison de l'Éternel » (2 Chroniques, chapitre 26).

      Une illustration saisissante de la futilité des faux rites ou de la forme seule des ordonnances sacrées lorsque l'autorité en est absente, c'est l'histoire des sept fils de Scéva, que l'on trouve dans le Nouveau Testament. Ceux-ci, avec tant d'autres, s'étaient émerveillés devant le pouvoir miraculeux que possédait Paul, lequel fut tellement béni du Seigneur dans son apostolat que les malades étaient guéris et les mauvais esprits chassés par le simple contact de mouchoirs et de linges envoyés par lui. Les fils de Scéva, que le chroniqueur sacré met au nombre des exorcistes juifs ambulants, essayèrent aussi de chasser un mauvais esprit : « Je vous conjure par Jésus que Paul prêche », dirent-ils. Mais l'esprit malin les railla pour leur manque d'autorité, s'exclamant : « Je connais Jésus, et je sais qui est Paul ; mais vous, qui êtes-vous ? ». Alors la personne affligée en qui le mauvais esprit habitait « s'élança sur eux, se rendit maître de tous deux, et les maltraita de telle sorte qu'ils s'enfuirent de cette maison nus et blessés » (voir Actes 19:13-17).

      Vrais et faux instructeurs. - Nul, si ce n'est ceux qui sont dûment autorisés à enseigner, ne peut être considéré comme véritable prédicateur de la parole de Dieu. Les remarques de Paul au sujet des souverains sacrificateurs sont applicables à chaque office de la prêtrise : « Nul ne s'attribue cette dignité, s'il n'est appelé de Dieu, comme le fut Aaron » (Hébreux 5:4). Et Aaron, comme nous l'avons déjà vu, fut appelé par l'intermédiaire de Moïse, auquel Dieu avait révélé sa volonté à ce sujet. Cette autorité d'agir au nom du Seigneur est donnée à ceux-là seuls qui sont choisis par Dieu ; il ne suffit pas de la demander pour la recevoir ; on ne l'achète pas avec de l'or. Nous lisons que Simon, le magicien, convoitait le pouvoir que possédaient les apôtres ; il leur offrit de l'argent, disant : « Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j'imposerai les mains reçoive le Saint-Esprit ». Mais Pierre, rempli d'une juste indignation, lui répondit : « Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s'acquérait à prix d'argent. Il n'y a pour toi ni part ni lot dans cette affaire, car ton cœur n'est pas droit devant Dieu » (Actes 8:8-24).

      Les apôtres d'autrefois savaient que les hommes essayeraient de s'arroger le droit d'officier dans les choses divines, devenant ainsi les serviteurs de Satan. S'adressant à une conférence d'anciens d'Éphèse, Paul prophétisa ces maux et avertit les bergers du troupeau de bien veiller à ceux dont ils avaient la charge (voir Actes 20:28-30), et, dans une épître à Timothée, l'apôtre réitéra cette prophétie. L'exhortant à prêcher la parole avec diligence, il déclara : « Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l'oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables » (2 Timothée 4:2-4). Les déclarations de Pierre sur le même sujet ne sont pas moins claires. S'adressant aux saints de son temps, il mentionne les faux prophètes d'autrefois et ajoute : « Il y aura parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le Maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine... Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d'eux » (2 Pierre 2:1-3).

      L'autorité divine dans la dispensation actuelle (
ndlr : une dispensation de l'Évangile est une époque au cours de laquelle le Seigneur a au moins un serviteur autorisé sur la terre qui détient les clefs de la Sainte Prêtrise). - Nous affirmons que l'autorité d'administrer au nom de Dieu existe et opère dans l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours aujourd'hui ; et que ce pouvoir ou commission fut conféré aux premiers officiers de l'Église, par ordination sous les mains de ceux qui avaient détenu ce même pouvoir au cours de dispensations précédentes. Le fait que l'autorité de la Sainte Prêtrise devait être enlevée de la terre à la mort des apôtres et que, nécessairement, elle devait être rétablie par les cieux avant que l'Église pût être établie de nouveau, peut être démontré par les Écritures. Le 15 mai 1829, tandis que Joseph Smith et Oliver Cowdery étaient occupés à prier avec ferveur pour obtenir des instructions au sujet du baptême pour la rémission des péchés, dont Joseph Smith avait trouvé mention dans les plaques dont il était alors occupé à traduire le Livre de Mormon, un messager du ciel descendit dans une nuée de lumière. Il annonça qu'il était Jean, appelé autrefois le Baptiste, et déclara qu'il était venu sous la direction de Pierre, Jacques et Jean, qui détenaient les clefs de la prêtrise supérieure. L'ange imposa les mains sur les deux jeunes gens et les ordonna à l'autorité, disant : « À vous, mes compagnons de service, au nom du Messie, je confère la prêtrise d'Aaron qui détient les clefs du ministère d'anges, de l'Évangile de repentance et du baptême par immersion, pour la rémission des péchés ; et elle ne sera plus jamais enlevée de la terre, jusqu'à ce que les fils de Lévi fassent de nouveau une offrande au Seigneur selon la justice » (Joseph Smith, Histoire, 69 ; D&A, section 13).

      Peu de temps après cet événement, Pierre, Jacques et Jean apparurent à Joseph Smith et à Oliver Cowdery, et, les ordonnèrent tous deux à la prêtrise supérieure, dite de Melchisédek, leur conférant les clefs de l'apostolat, que ces messagers célestes avaient détenues et exercées au cours de la dispensation précédente de l'Évangile. Cet ordre de la prêtrise détient l'autorité sur tous les offices de l'Église, et comprend le pouvoir d'administrer dans les choses spirituelles (voir D&A, section 107) ; par conséquent, toute l'autorité et tous les pouvoirs nécessaires pour établir et développer l'Église furent rétablis sur terre par cette visitation.

      Personne ne peut officier dans aucune des ordonnances de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, à moins d'avoir été ordonné à l'ordre ou à l'office particulier de la prêtrise, par ceux qui possèdent l'autorité requise. Ainsi, personne ne reçoit la prêtrise si ce n'est des mains de quelqu'un qui détient cette prêtrise lui-même ; et celui-ci doit l'avoir reçue d'autres qui furent commissionnés avant lui. Et ainsi, quiconque détient, aujourd'hui, la Sainte Prêtrise peut faire remonter son autorité aux mains de Joseph Smith, le prophète, qui reçut son ordination des mains des apôtres Pierre, Jacques et Jean ; et ils avaient été ordonnés par Jésus-Christ. Il est évident, d'après les Écritures, que les hommes qui sont appelés par Dieu à exercer l'autorité du ministère sur cette terre, ont pu être choisis pour remplir une telle mission avant même d'avoir revêtu leur corps mortel. C'est à juste titre que cette question réclame notre attention ; et son examen nous amène aux sujets qui suivent.


LA PRÉORDINATION ET L'EXISTENCE PRÉTERRESTRE

      La préordination. - Au cours d'une entrevue avec Abraham, le Seigneur révéla beaucoup de choses qui sont ordinairement cachées aux mortels. Voici ce que le patriarche écrivit à ce sujet : «Or, le Seigneur m'avait montré, à moi, Abraham, les intelligences qui furent organisées avant que le monde fût ; et parmi toutes celles-là, il y en avait beaucoup de nobles et de grandes. Et Dieu vit ces âmes, il vit qu'elles étaient bonnes, et il se tint au milieu d'elles et il dit : « De ceux-ci je ferai mes gouverneurs. Car il se tint parmi ceux qui étaient esprits, et il vit qu'ils étaient bons, et il me dit : «Abraham, tu es l'un d'eux ; tu fus choisi avant ta naissance » (Abraham 3:22,23 ; voir aussi Jérémie 1:4,5). C'est là l'une des nombreuses preuves scripturales que les esprits des hommes existaient avant leur probation terrestre dans une condition dans laquelle ces intelligences vécurent et exercèrent leur libre arbitre avant de revêtir des corps mortels. Ainsi, la nature, la disposition et les tendances des hommes sont connues du Père de leur esprit, avant même qu'ils ne naissent dans la mortalité. La parole du Seigneur fut adressée à Jérémie, lui disant qu'avant d'avoir été conçu dans la chair, il avait été ordonné pour servir de prophète aux nations (voir Jérémie 1:4).

      Les preuves abondent que Jésus-Christ fut choisi et ordonné pour être le Rédempteur du monde, même au commencement. Nous lisons la position prééminente qu'il occupait parmi les fils de Dieu lorsqu'il s'offrit en sacrifice pour exécuter la volonté du Père. C'est lui qui « a été prédestiné avant la fondation du monde » (1 Pi. 1:20).

      Paul enseigna la doctrine de la sélection divine et de la préordination comme suit : « Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils... Et ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés » (Romains 8:29,30). Et aussi : « Dieu n'a point rejeté son peuple qu'il a connu d'avance » (Romains 11:2).

      Alma, le prophète néphite, parla des prêtres qui avaient été ordonnés selon l'ordre du Fils et ajouta : « Et voici de quelle manière ils étaient ordonnés - appelés et préparés dès la fondation du monde selon la prescience de Dieu, à cause de leur foi extrême et de leurs bonnes oeuvres ; laissés libres avant tout de choisir le bien ou le mal et ayant choisi le bien et fait preuve d'une foi extrêmement grande, ils sont appelés d'un saint appel, oui, de ce saint appel qui a été préparé avec et selon une rédemption préparatoire pour ceux-là » (Alma 13:3,10,11).

      La préordination n'implique pas la contrainte. - La doctrine de la prédestination absolue, résultant en l'annulation du libre-arbitre de l'homme, a été proclamée, avec diverses modifications, par différentes confessions. Néanmoins, de tels enseignements ne sont absolument pas justifiés, ni par la lettre, ni par l'esprit des Écritures sacrées. La prescience de Dieu concernant la nature et les capacités de ses enfants lui permet de voir ce que sera la fin de leur carrière terrestre même depuis le commencement : « Dit le Seigneur, qui fait ces choses, et à qui elles sont connues de toute éternité » (Actes 15:17,18). Beaucoup de gens ont été amenés à considérer cette prescience de Dieu comme une prédestination par laquelle les âmes sont désignées pour recevoir soit la gloire, soit la damnation avant même de naître dans la chair, et sans égard pour leurs mérites ou démérites individuels. Cette doctrine hérétique cherche à dépouiller Dieu de sa miséricorde, de sa justice et de son amour ; elle veut faire paraître Dieu capricieux et égoïste, dirigeant et créant toutes choses uniquement pour sa propre gloire et ne se souciant pas des souffrances de ses victimes. Qu'une telle idée de Dieu est affreuse et invraisemblable ! Elle mène à la conclusion absurde, que la simple connaissance des événements à venir est l'influence qui détermine l'accomplissement de ces choses. La connaissance que possède Dieu de la nature spirituelle et humaine lui permet de conclure avec certitude quelles seront les actions de n'importe lequel de ses enfants dans des circonstances données ; cependant, cette connaissance n'exerce aucune contrainte sur la créature (voir, du même auteur, Jesus the Christ, pp. 18 et 28 ; et The Great Apostasy, p. 19).

      Sans aucun doute, il sait que certains esprits n'attendent que l'occasion de pouvoir choisir entre le bien et le mal pour choisir ce dernier et travailler à leur propre destruction. C'est de ceux-là que Jude dit que leur « condamnation est écrite depuis longtemps » (Jude 4). Pour leur éviter ce sort, leur libre arbitre devrait leur être enlevé ; ils ne peuvent être sauvés que par la force seulement et la contrainte est interdite par les lois des cieux, que ce soit pour le salut ou pour la condamnation. Il y a d'autres esprits dont l'intégrité et la fidélité ont été prouvées dans leur état primitif ; le Père sait qu'il peut avoir confiance en eux sans réserve, et beaucoup d'entre eux sont appelés, même dans leur jeunesse mortelle, à des tâches particulières et glorieuses comme serviteurs commissionnés du Très-Haut.

      L'existence préterrestre des esprits. - Les faits déjà présentés au sujet de la préordination donnent la preuve que les esprits des hommes sont passés par un stade d'existence antérieur à leur épreuve terrestre. Cette période prémortelle est souvent appelée le stade de notre première enfance ou premier état. Le fait que ces esprits ont existé en tant qu'intelligences organisées et ont exercé leur libre arbitre au cours de ce stade antérieur apparaît clairement dans les déclarations du Seigneur à Abraham : « Et ceux qui gardent leur premier état recevront davantage ; et ceux qui ne gardent pas leur premier état n'auront point de gloire dans le même royaume que ceux qui gardent leur premier état et ceux qui gardent leur second état recevront plus de gloire sur leur tête pour toujours et à jamais » (Abraham 3:26).

      Aucun de ceux qui reconnaissent Jésus--Christ comme le Fils de Dieu ne peut logiquement nier son existence prémortelle ni mettre en doute sa position de membre de la Trinité avant de venir ici sur terre comme Fils de Marie. L'interprétation commune donnée à l'introduction de l'évangile de Jean soutient le point de vue de la divinité originelle de Jésus-Christ : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu ». Nous lisons plus loin : « Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous » (Jean 1:1,14). Les affirmations du Rédempteur supportent cette vérité. Lorsque ses disciples se disputaient au sujet de sa doctrine concernant sa personne, il dit : « Et si vous voyez le Fils de l'Homme monter où il était auparavant ? » (Jean 6:62). Une autre fois, il prononça ces paroles :  « Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; maintenant je quitte le monde et je vais au Père » (Jean 16:28). Et ses disciples, se réjouissant de cette déclaration bien nette qui confirmait peut-être ce qu'ils croyaient déjà au plus profond de leur cœur, lui dirent : « Voici, maintenant tu parles ouvertement, et tu n'emploies aucune parabole... c'est pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu » (Jean 16:29,30). À certains méchants Juifs qui se vantaient de ce qu'ils descendaient d'Abraham, et qui essayaient de dissimuler leurs péchés sous le manteau du nom du grand patriarche, le Sauveur déclara : « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis » (Jean 8:58 ; voir Jesus the Christ, pp. 37,411). En prière solennelle, le Fils implora : « Et maintenant, toi Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût » (Jean 17:5 ; 2 Néphi 9:5 ; 25:12 ; Mosiah 3:5 ; 13:33,34 ; 15:1). Cependant le Christ naquit, enfant, parmi les mortels ; et il est logique de déduire que si sa naissance terrestre fut l'union d'un esprit préexistant ou prémortel à un corps mortel, il en est de même pour la naissance de tout membre de la famille humaine.

      Mais nous ne sommes pas limités à une simple déduction basée sur une analogie ; les Écritures enseignent clairement que les esprits des hommes étaient connus du Seigneur avant leur avènement terrestre, et que Dieu en connaissait le nombre. Lors de ses adieux à Israël, Moïse chanta : « Rappelle à ton souvenir les anciens jours.... quand le Très-Haut donna un héritage aux nations, quant il sépara les enfants des hommes, il fixa les limites des peuples d'après le nombre des enfants d'Israël » (Deutéronome 32:7,8). D'après ceci, nous apprenons que la terre fut répartie entre les nations selon le nombre des enfants d'Israël ; il est donc évident que le nombre était connu avant l'existence de la nation israélite dans la chair ; cela s'explique très facilement sur la base d'une existence antérieure au cours de laquelle les esprits des nations futures étaient connus.

      Il n'y a donc pas de place pour le hasard dans le nombre ou l'ampleur des créations temporelles de Dieu. La population de la terre est fixée selon le nombre d'esprits désignés pour venir revêtir des corps de chair sur cette planète ; lorsque ceux-ci seront tous venus à l'époque fixée et dans l'ordre préétabli, alors, et alors seulement, viendra la fin.



Cette vie est le moment
Spencer W. Kimball
Membre du collège des Douze de 1943 à 1970
Président suppléant du collège des Douze de 1970 à 1972
Président du collège des Douze de 1972 à 1973
Président de l’Église de 1973 à 1985
      La destinée de l'esprit de l'homme est de venir sur cette terre et de faire un voyage d'une durée indéterminée. Il voyage tantôt dangereusement, tantôt en sécurité, tantôt avec tristesse, tantôt avec joie. En tout temps, le chemin est marqué par la volonté divine.
      Le voyage traverse la tendre enfance avec ses activités insouciantes mais son apprentissage rapide ; l'enfance avec ses petites déceptions et ses petits bobos, ses sentiments froissés, ses excitations vives ; la jeunesse avec son exubérance, ses sympathies et ses antipathies, ses craintes, ses espoirs et ses intensités ; les débuts du mariage avec ses responsabilités, ses compétitions, ses ambitions, avec l'éducation des enfants et tout ce qui en découle ; et l'âge avancé avec ses réalisations, ses aboutissements, les buts atteints, la détente et la retraite.
      Pendant tout ce voyage, il y a des occasions d'apprendre, de progresser et de se développer en vue du but final. Nous voyons des gens qui se contentent de voyager, n'ayant aucun but, aucune direction, aucune destination, aucun objectif. Sans carte routière pour les guider, ils se contentent de suivre le chemin et ramassent à des degrés divers tout ce qui plaît à l’œil, flatte la vanité, satisfait la faim, étanche la soif, assouvit les passions. Et quand la fin de la vie approche, ils ont voyagé mais ne sont guère plus proches de la destination qu'ils auraient dû atteindre, qu'au début. Chose regrettable, certains ont totalement perdu leur chemin.
Le dessein divin de la vie
      D'autres préparent leur itinéraire, prennent des décisions sages et correctes et atteignent dans une grande mesure leurs objectifs et leur joyeuse destination. En agissant ainsi, ils coopèrent avec le Créateur dans son dessein vis-à-vis de la vie, qu'il a défini ainsi :
      « Car voici mon oeuvre et ma gloire : réaliser l'immortalité et la vie éternelle de l'homme » (Moïse 1:39).
      L'immortalité et la vie éternelle constituant le seul but de la vie, tous les autres intérêts et toutes les autres activités n'en sont que des annexes. Et étant donné que ces objectifs sont l’œuvre et la gloire de Dieu, ils sont aussi l’œuvre à laquelle doit s'employer l'homme et la raison principale pour laquelle il est venu sur la terre. L'un de ces deux éléments, la grande bénédiction qu'est l'immortalité, est donnée à l'homme comme un cadeau du Tout-Puissant sans qu'il fasse le moindre effort. L'autre, la vie éternelle, est un programme coopératif devant être réalisé par le Seigneur et ses enfants sur la terre. L'homme reçoit donc la responsabilité générale de collaborer pleinement avec le Dieu éternel pour réaliser cet objectif. Dans ce but, Dieu a créé l'homme pour qu'il vive dans l'état mortel, et l'a doté de la capacité de perpétuer le genre humain, de soumettre la terre, de se perfectionner et de devenir comme Dieu, omniscient et omnipotent.
      Notre Père envoya alors sur la terre une lignée de prophètes pour rappeler à l'homme ses devoirs et sa destinée, pour l'avertir des dangers et lui montrer le chemin conduisant à sa victoire totale. Il semble que les perceptions spirituelles de beaucoup de peuples n'ont pas été suffisantes pour leur faire comprendre pleinement les desseins de Dieu et il les a fait instruire à des niveaux inférieurs. C'est là apparemment ce que voulait dire AIma quand il dit :
      « Car voici, le Seigneur accorde à toutes les nations des hommes de la même nation et de la même langue pour enseigner sa parole, oui, en sagesse, tout ce qu'il estime convenable qu'elles aient... » (Alma 29:8).
      Malheureusement, le peuple de Dieu n'a que trop souvent rejeté sa voie, ceci pour sa propre destruction. Mais le Seigneur n'a jamais permis que ces gens soient détruits et n'atteignent pas leur but sans les avoir instruits et avertis. Par exemple, il est écrit à propos des Juifs
      « ... et aucune d'elles n'a jamais été détruite, que cela ne lui ait été annoncé par les prophètes du Seigneur » (2 Néphi 25:9).
      Les Écritures montrent clairement le but élevé de l'existence de l'homme. Abraham et Moïse furent particulièrement explicites à ce sujet, comme le révèlent les documents mis à notre disposition grâce au prophète moderne, Joseph Smith. Ce prophète, ayant appris l'histoire et la raison d'être de tout cela dans les documents anciens aussi bien que par des visites d'êtres célestes, a continué à recevoir par la révélation directe d'autres lumières et d'autres vérités concernant le grand potentiel de l'homme. Par son entremise, Dieu a abondamment confirmé que l'homme est la création suprême faite à l'image et à la ressemblance de Dieu et de son Fils Jésus-Christ ; que l'homme est enfant de Dieu, que c'est pour l'homme, et l'homme seul, que la terre a été créée, organisée, plantée et préparée pour servir d'habitation à l'humanité ; et que, ayant en lui le germe de la divinité et étant donc un dieu en embryon, l'homme a la capacité illimitée de progression et d'accomplissement.
Importance de la croyance en Dieu
      Sans Dieu, le repentir n'aurait guère de signification et le pardon serait à la fois inutile et irréel. S'il n'y avait pas de Dieu, la vie elle-même n'aurait pas de sens et, comme ce fut le cas des antédiluviens, des Babyloniens, des Israélites et de nombreux autres peuples et civilisations, nous pourrions nous sentir justifiés dans notre envie de ne vivre que pour aujourd'hui, de « manger, boire et nous réjouir », de nous dissiper, et de satisfaire tous les désirs profanes. S'il n'y avait pas de Dieu, il n'y aurait pas de rédemption, pas de résurrection, pas d'éternités à attendre et, par conséquent, pas d'espérance.
      Mais il y a un Dieu, et il est aimant, bon, juste et miséricordieux. Il y a une existence sans fin. L'homme souffrira ou se réjouira dans son avenir selon les oeuvres qu'il aura accomplies dans la mortalité. En conséquence, puisque la vie mortelle n'est qu'un point en comparaison de la durée infinie de l'éternité, l'homme doit prendre grand soin que son présent lui assure la joie, le développement et le bonheur pour son avenir éternel.
Notre connaissance prémortelle
      En rapportant une remarquable vision, Abraham nous a exposé les desseins en vue desquels Dieu a créé le monde et nous y a mis.
      « Or, le Seigneur m’avait montré, à moi, Abraham, les intelligences qui furent organisées avant que le monde fût ; et parmi toutes celles-là, il y en avait beaucoup de nobles et de grandes » (Abraham 3:22).
      Dans le conseil des cieux, le Seigneur exposa clairement le plan, ses conditions et ses avantages. La terre devait être non seulement un lieu de résidence pour l'homme, mais aussi une école et un lieu de mise à l'épreuve, une occasion pour l'homme de faire ses preuves. L'homme recevrait le libre arbitre de manière à pouvoir choisir par lui-même.
      La vie devait comprendre trois sections ou états : prémortel, mortel et immortel. Le troisième stade comprendrait l'exaltation - la vie éternelle avec la divinisation - pour ceux qui développeraient toutes les possibilités de leur période mortelle. Les réalisations accomplies dans un des états affecteraient d'une manière capitale l'état ou les états suivants. Si une personne gardait son premier état, il lui serait permis de connaître le deuxième, soit la vie ici-bas, qui serait une nouvelle période d'épreuve et d'expériences. S'il tirait profit de son deuxième état, son expérience terrestre, c'était la vie éternelle qui l'attendrait. C'est pour cela que les hommes traversent les nombreuses expériences de la vie terrestre « pour voir s'ils feront tout ce que le Seigneur, leur Dieu, leur commandera » (Abraham 3:25).
      Nous, les mortels, qui vivons maintenant sur cette terre, sommes dans notre deuxième état. Notre présence même ici dans un corps mortel atteste du fait que nous avons « conservé » notre premier état. Notre matière d'esprit était éternelle et coexistante avec Dieu, mais notre Père céleste l'a organisée en corps d'esprit. Notre corps d'esprit a traversé une longue période de progression, de développement et de formation et, ayant réussi l'épreuve, a finalement été admis sur cette terre et dans l'état mortel.
      Un des buts précis dans lesquels notre esprit est venu sur cette terre et a revêtu l'état mortel était l'obtention d'un corps physique. Ce corps devait être assujetti à toutes les faiblesses, tentations, fragilités et limitations de la condition mortelle et devait surmonter son ego.
      Nous ne nous souvenons pas de notre vie pré-mortelle mais, avant de venir sur cette terre, nous comprenions tous exactement la raison pour laquelle nous devions être ici. Il serait attendu de nous que nous obtenions la connaissance, que nous nous instruisions et que nous nous formions. Nous devions dominer nos impulsions et nos désirs, maîtriser nos passions et vaincre nos faiblesses grandes et petites. Nous devions éliminer les péchés d'omission et de commission et suivre les lois et les commandements donnés par notre Père. Les grands penseurs du monde ont reconnu que l'effort que cela implique donne de la dignité et de la noblesse à l'homme. Dante, par exemple, l'a exprimé de cette façon : « Pensez à vos origines ; vous n'avez pas été formés pour vivre comme des brutes, mais pour suivre la vertu et la connaissance. » [1]
      Nous avons compris aussi qu'après une période allant de quelques secondes à des dizaines d'années de vie mortelle, nous mourrions, que notre corps retournerait à notre mère la terre d'où il avait été tiré et que notre esprit irait dans le monde des esprits où nous pourrions continuer à nous former à notre destinée éternelle. Au bout d'un certain temps, il y aurait une résurrection, ou réunion du corps et de l'esprit, qui nous rendrait immortels et nous permettrait de continuer à progresser vers la perfection et la divinisation. Cette résurrection nous a été accordée grâce au sacrifice du Seigneur Jésus-Christ, Créateur de cette terre, qui nous a rendu ce service incomparable, un miracle que nous ne pouvions faire pour nous-mêmes. C'est ainsi que nous a été ouvert le chemin de l'immortalité et - si nous nous en montrons dignes - de l'exaltation finale dans le royaume de Dieu.
L’Évangile, notre carte
      Pour situer un lieu de destination que nous n'avons pas encore visité, nous consultons d’ordinaire une carte. Le Seigneur Jésus-Christ, notre Rédempteur et Sauveur, nous a donné comme deuxième grande bénédiction, notre carte : un code de lois et de commandements grâce auquel nous pourrions atteindre la perfection et finalement la divinisation. Cet ensemble de lois et d'ordonnances s'appelle l'Évangile de Jésus-Christ, et c'est le seul plan qui exaltera l'humanité. L'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours est le seul dépositaire de la plénitude de ce programme sans prix, qui est mis à la disposition de ceux qui l'acceptent.
      Pour atteindre le but (la vie éternelle, l'exaltation et la divinisation), on doit être introduit dans le royaume par le baptême correctement accompli ; on doit recevoir le Saint-Esprit par l'imposition des mains de ceux ayant reçu l’autorité ; l'homme doit être ordonné à la prêtrise par les détenteurs autorisés de la prêtrise ; on doit être doté et scellé dans la maison de Dieu par le prophète qui détient les clefs ou par l'un de ceux à qui les clefs ont été déléguées ; on doit mener une vie de justice, de pureté et de service. Nul ne peut accéder à la vie éternelle autrement que par la bonne porte : Jésus-Christ et ses commandements.
      Jésus l'a très clairement dit en ces termes :
      « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n'entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand » (Jean 10:1).     
      « Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages » (Jean 10:9).
      Et Jacob, le théologien prophète, a lancé cet avertissement :
      « Venez donc, mes frères bien-aimés, venez au Seigneur, le Très-Saint. Souvenez-vous que ses sentiers sont justes. Voici, la voie est étroite pour l'homme, mais elle va en ligne droite devant lui, et le gardien de la porte est le Très-Saint d'Israël, et il n'y place aucun serviteur ; et il n’y a pas d'autres voies que la porte ; car il ne peut être trompé, car Seigneur Dieu est son nom » (2 Néphi 9:41).
Le droit chemin
      Nous ne devons pas être surpris que les exigences de Dieu pour obtenir les récompenses éternelles soient précises et invariables, puisque même la société et le gouvernement de l'homme fonctionnent sur une telle base. Par exemple, quand nous rentrons de l'étranger dans notre patrie, nous devons répondre à certaines conditions et fournir des preuves sous forme de passeport, de visa, de certificats médicaux quant à notre santé, aux vaccinations, d'extraits d'acte de naissance et d'autres documents. On ne peut recevoir de salaire sans avoir répondu d'une manière satisfaisante aux conditions de l'emploi. On ne peut monter en bus, en train ou en avion sans avoir payé sa place et on doit en fournir la preuve à la gare ou à l'aéroport. On ne peut devenir citoyen d'un pays sans avoir satisfait aux conditions imposées par les lois du dit pays. On ne peut s'attendre à recevoir un diplôme d'une université sans avoir payé les frais d'inscription, étudié et prouvé qu'on a satisfait aux conditions requises. Les récompenses éternelles de Dieu dépendront de même de l'obéissance de l'homme aux conditions requises.
La tendance à la temporisation
      Un des défauts humains les plus graves de toutes les époques est la temporisation, le refus d'accepter dès maintenant les responsabilités personnelles. Les hommes sont venus volontairement sur la terre pour faire leur éducation, se former, se développer et se perfectionner, mais beaucoup se laissent détourner et se contentent de « couper le bois et puiser l'eau », esclaves de l'indolence mentale et spirituelle et de la recherche des plaisirs profanes.
      Il y a même beaucoup de membres de l'Église qui sont mous et insouciants et qui remettent constamment à plus tard. Ils vivent leur religion négligemment, pas pieusement. Ils obéissent à certaines règles, mais ne sont pas vaillants. Ils ne commettent aucun grand délit, mais ne font tout simplement pas les choses requises d'eux : par exemple payer la dîme, respecter la Parole de Sagesse, prier en famille, jeûner, assister aux réunions, servir. Ils ne considèrent peut-être pas de telles omissions comme des péchés, et pourtant c'était là le genre de choses dont étaient probablement coupables les cinq vierges folles de la parabole de Jésus. Les dix vierges appartenaient au royaume et avaient tous les droits aux bénédictions, mais cinq n'étaient pas vaillantes et n'étaient pas prêtes quand vint le grand jour. Elles n'étaient pas prêtes parce qu'elles ne respectaient pas tous les commandements. Elles furent cruellement déçues de se voir exclues du mariage, comme le seront aussi leurs imitateurs modernes.
      Je connais une sœur de l'Église qui disait en buvant son café : « Le Seigneur sait que mon cœur est droit, que j'ai de bonnes intentions et que je trouverai un jour la force d'arrêter. » Mais recevra-t-on la vie éternelle sur la base de ces bonnes intentions ? Peut-on entrer dans un pays, recevoir un diplôme et ainsi de suite sur le témoignage de bonnes intentions que ne confirment pas des actes appropriés ? Samuel Johnson a fait la réflexion que « l'enfer est pavé de bonnes intentions ». Le Seigneur ne traduira pas en oeuvres les espérances, les désirs et les intentions des hommes. Chacun doit faire cela lui-même.
Seuls les vaillants seront exaltés
      On peut être sauvé dans l'un ou l’autre des trois royaumes de gloire - téleste, terrestre ou céleste - mais on ne peut atteindre l'exaltation que dans le plus haut des trois cieux ou degrés de la gloire céleste. Paul a dit aux Corinthiens :
      « Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres ; mais autre est l'éclat des corps célestes, autre celui des corps terrestres. Autre est l'éclat du soleil, autre est l'éclat de la lune, et autre est l'éclat des étoiles ; même une étoile diffère en éclat d'une autre étoile. Ainsi en est-il de la résurrection des morts... » (1 Corinthiens 15:40-42).
      Et par Joseph Smith le prophète, nous avons reçu des précisions sur la déclaration de Paul :
      « Il y a, dans la gloire céleste, trois cieux ou degrés. Pour obtenir le plus haut, l'homme doit entrer dans cet ordre de la prêtrise (à savoir la nouvelle alliance éternelle du mariage). Sinon, il ne peut l'obtenir. Il peut entrer dans l'autre, mais c'est là la fin de son royaume ; il ne peut avoir d'accroissement » (D&A 131:1-4).
      Seuls ceux qui sont vaillants seront exaltés et recevront le plus haut degré de gloire, par conséquent « beaucoup sont appelés, mais peu sont élus » (D&A 121:40). Comme l'a dit le Sauveur :
      « ... étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. » Et inversement, « ... large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là » (Matt. 7:13,14).
      Il est vrai que beaucoup de saints des derniers jours ayant été baptisés et confirmés membres de l'Église - certains ayant même reçu leur dotation et ayant été mariés et scellés dans le saint temple  - ont estimé que les bénédictions de l'exaltation et de la vie éternelle leur étaient assurées. Mais il n'en est pas ainsi. Il y a deux conditions fondamentales que toute âme doit remplir, sans quoi elle ne peut atteindre les grandes bénédictions offertes : elle doit recevoir les ordonnances et elle doit être fidèle, surmontant ses faiblesses. En conséquence, ne seront pas exaltés tous ceux qui prétendent être des saints des derniers jours.
      Mais pour les saints des derniers jours qui sont vaillants, qui remplissent fidèlement et pleinement les conditions, les promesses sont glorieuses et défient toute description :
      « Alors, ils seront dieux, parce qu’ils n’auront pas de fin  ; c'est pourquoi, ils seront de toute éternité à toute éternité, parce qu'ils continuent. Alors, ils seront au-dessus de tout, car tout leur sera soumis. Alors ils seront dieux, parce qu'ils auront tout pouvoir et que les anges leur seront soumis » (D&A 132:20).
Les dangers des retards
      Parce que les hommes ont tendance à repousser le moment d'agir et à négliger les directives, le Seigneur a donné à plusieurs reprises des injonctions formelles et lancé des avertissements solennels. Maintes et maintes fois, en des termes différents et tout au long des siècles, le Seigneur a lancé des rappels aux hommes pour qu'ils n'aient absolument aucune excuse. Et la teneur de l'avertissement prophétique a été que le moment d'agir c'est maintenant dans cette vie mortelle. On ne peut retarder impunément l'obéissance aux commandements de Dieu.
      Notez les paroles d'Amulek, spécialement ces passages importants relatifs au temps, imprimés en gras :
      « Oui, je voudrais que vous vous avanciez et ne vous endurcissiez pas davantage le cœur ; car voici, le moment et le jour de votre salut, c'est maintenant, et c’est pourquoi, si vous voulez vous repentir et ne point vous endurcir le cœur, le grand plan de la rédemption sera immédiatement accompli pour vous. Car voici, cette vie est le moment ou les hommes doivent se préparer à rencontrer Dieu  ; oui, voici, le jour de cette vie est le jour où les hommes doivent accomplir leurs oeuvres. Et maintenant, comme je vous l'ai déjà dit, étant donné que vous avez eu tant de témoignages, pour cette raison, je vous supplie de ne pas différer le jour de votre repentance jusqu'à la fin ; car, après ce jour de vie, qui nous est donné pour nous préparer a l'éternité, voici, si nous ne nous améliorons pas tandis que nous sommes dans cette vie, alors vient la nuit de ténèbres pendant laquelle nul travail ne peut être fait. Vous ne pourrez dire, quand vous en arriverez à cette crise terrible je veux me repentir, je veux retourner à mon Dieu. Non, vous ne pourrez pas le dire ; car ce même esprit qui possède votre corps au moment ou vous quittez cette vie, ce même esprit aura le pouvoir de posséder votre corps dans le monde éternel  » (Alma 34:31-34).
      Même si nous laissons de côté les nombreuses Écritures qui rendent un témoignage semblable, en lisant, en priant et en méditant sur celle-ci nous recevons la conviction frappante de la nécessité de nous repentir maintenant !
      Melvin J. Ballard, apôtre moderne, souligne pour nous les paroles d'Amulek en ces termes :
      « ... Mais cette vie est le moment où les hommes doivent se repentir. Qu'aucun de nous ne s'imagine que nous pouvons descendre au tombeau sans avoir vaincu les corruptions de la chair et puis perdre au tombeau tous nos péchés et toutes nos tendances mauvaises. Ils seront avec nous. Ils seront avec l'esprit quand il est séparé du corps.
      « J'estime que tout homme et toute femme peuvent faire davantage pour se conformer aux lois de Dieu en une seule année dans cette vie qu'ils ne pourraient le faire en dix ans quand ils seront morts. L'esprit ne peut que se repentir et changer, et ensuite la bataille devra continuer plus tard avec la chair. Il est beaucoup plus facile de vaincre et de servir le Seigneur quand la chair et l'esprit sont combinés. C'est le moment ou les hommes sont le plus souple et le plus influençable. Nous nous apercevrons quand nous serons morts que tous les désirs et tous les sentiments seront considérablement intensifiés. Quand l'argile est malléable elle est beaucoup plus facile à changer que quand elle a durci et pris.
      « Cette vie est le moment de nous repentir. C'est pour cela que je pense qu'il nous faudra mille ans après la première résurrection pour que le dernier groupe soit prêt à ressusciter. Il lui faudra mille ans pour faire ce qu'il aurait pu accomplir dans cette vie en soixante-dix ans. » [2]
      La révélation de 1918 donnée à Joseph F. Smith contient ces propos : « ... les morts avaient considéré la longue séparation de leur esprit et de leur corps comme une servitude. » [3]
      Une autre citation de frère Ballard détaille la pensée du président Smith :
      « Quand nous quitterons cette vie, que nous laisserons ce corps, nous désirerons faire beaucoup de choses que nous ne pouvons absolument pas faire sans le corps. Nous serons gravement handicapés, nous aspirerons à retrouver le corps et nous prierons pour retrouver bientôt notre corps. Nous saurons alors quel avantage c'est d'avoir un corps.
      « Alors tous ceux qui remettent à plus tard, jusqu'à la vie suivante, la tâche de corriger et de surmonter les faiblesses de la chair, se condamnent à des années d'esclavage, car personne ne se lèvera dans la résurrection avant d'avoir terminé son oeuvre, avant d'avoir vaincu, avant d'avoir fait tout ce qu'il peut faire. » [4]
Le mariage éternel maintenant pour les saints des derniers jours
      Il n'est aucun endroit où l'élément de temps soit plus complètement souligné que dans la question du mariage éternel. Il est vrai que notre Père, dans sa miséricorde, prend des dispositions post mortelles spéciales pour ceux qui n'entendent pas l'Évangile dans cette vie ; mais pour les saints des derniers jours, le moment c'est maintenant. Lisez la parole du Seigneur concernant l'alliance du mariage :
      « ... Je te révèle une nouvelle alliance éternelle ; et si tu ne respectes pas cette alliance, tu seras damné ; car nul ne peut rejeter cette alliance et recevoir la permission d'entrer dans ma gloire » (D&A 132:4).
      Cette alliance, c'est le mariage céleste. À ce sujet, dans notre nouvelle dispensation, le Seigneur s'étend un peu sur une déclaration qu'il a faite aux habitants de la Palestine :
      « Car étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à l'exaltation et à la continuation des vies, et il y en a peu qui les trouvent, parce que vous ne me recevez point dans le monde et que vous ne me connaissez point. Et si vous me recevez dans le monde, alors vous me connaîtrez et vous recevrez votre exaltation, afin que là où je suis, vous soyez aussi. Et ce sont là les vies éternelles - connaître le seul Dieu sage et vrai, et Jésus-Christ, qu'il a envoyé. C'est moi. C'est pourquoi, recevez ma loi. Large est la porte et spacieux le chemin qui mènent aux morts, et il y en a beaucoup qui entrent par là, parce qu'ils ne me reçoivent pas et qu'ils ne demeurent pas dans ma loi » (D&A 132:22-25).
      Comme le Seigneur rend impressionnant l'élément de temps ! Pourquoi insiste-t-il constamment sur ce fait, si cela n'a pas d'importance ? Ces expressions dans le monde et hors du monde, voudraient-elles dire que l'on peut traverser au petit bonheur les années de la vie mortelle, à « boire, manger et se réjouir » ignorant tous les commandements et ne menant pas une vie pure et recevoir quand même les bénédictions ?
Le jugement selon la connaissance
      La connaissance de l'Évangile ainsi qu'une occasion suffisante de le vivre ont été données à beaucoup d'hommes et de femmes dans cette vie. Ceux-là seront jugés par la loi de l'Évangile. Si quelqu'un n'a pas eu l'occasion d'entendre et de comprendre l'Évangile dans cette vie mortelle, cette possibilité lui sera donnée dans l'au-delà. Le jugement est basé sur la connaissance et sur l'obéissance.
      Les saints des derniers jours se trouvent dans la première catégorie. Ayant été bénis en recevant les bienfaits de l'Évangile, ils sont et seront jugés d'après les critères de celui-ci. Là où la loi existe, c'est une erreur grave que de ne pas s'y soumettre, comme le soulignent les Écritures suivantes :
      « Jésus leur répondit : Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites : Nous voyons. C'est pour cela que votre péché subsiste » (Jean 9:41 ).
      « Si je n'étais pas venu et que je ne leur eusse point parlé, ils n'auraient pas de péché ; mais maintenant ils n'ont aucune excuse de leur péché » (Jean 15:22).
      « Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n'a rien préparé et n'a pas agi selon sa volonté, sera battu d'un grand nombre de coups. Mais celui qui, ne l'ayant pas connu, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui l'on a beaucoup donné et on exigera davantage de celui à qui l'on a beaucoup confié... » (Luc 12:47-48).
      Les paroles que Jacob adressa à son peuple auraient aussi bien pu l'être directement à nous :
      « Mais malheur à celui à qui la loi est donnée, oui, qui a tous les commandements de Dieu, comme nous, et qui les transgresse, et qui prodigue les jours de son épreuve, car son état est terrible ! » (2 Néphi 9:27).
Certaines possibilités finissent à la mort
      Ainsi, pour nous qui connaissons, mais n'obéissons pas, les possibilités d'obtenir certaines bénédictions sans limites prennent fin quand la mort nous ferme les yeux.
      « Et si, après avoir reçu ceci, vous ne gardez pas mes commandements, vous ne pourrez pas être sauvés dans le royaume de mon Père » (D&A 18:46).
      La déclaration frappante du roi Benjamin est vraiment de nature à nous faire réfléchir :
      « C'est pourquoi, si cet homme ne se repent pas, s'il reste et meurt ennemi de Dieu, les exigences de la justice éveillent son âme immortelle à la conscience vive de son crime, qui le fait reculer hors de la présence du Seigneur et lui remplit l'âme de culpabilité, de peine et d'angoisse, ce qui est semblable à un feu inextinguible dont la flamme monte pour toujours » (Mosiah 2:38).
      Tel est l'état de ceux qui négligent sciemment de vivre selon les commandements dans cette vie. Ils s'attireront leur propre enfer.
Bénédictions du repentir et du pardon
      Notre Père aimant nous a donné le merveilleux principe du repentir comme accès au pardon. Tous les péchés, sauf ceux que le Seigneur a exceptés, fondamentalement le péché contre le Saint-Esprit et le meurtre, seront pardonnés à ceux qui se repentent totalement, d'une manière suivie et continue pour produire une transformation sincère et globale de leur vie. Le pardon existe même pour le pécheur qui commet des transgressions graves, car l'Église pardonnera et le Seigneur pardonnera ces choses quand le repentir sera parvenu à maturité.
      Le repentir et le pardon font partie de la merveilleuse ascension vers la divinisation. Dans le plan de Dieu, l'homme doit volontairement faire cette ascension, car l'élément du libre arbitre est fondamental. L'homme choisit par lui-même, mais il ne peut décider des châtiments. Ils sont immuables. Les petits enfants et les arriérés mentaux ne sont pas tenus pour responsables, mais tous les autres recevront soit des bénédictions, des avancements et des récompenses, soit des châtiments et des privations selon leur réaction au plan de Dieu quand il leur est présenté et selon leur fidélité à ce plan. Le Seigneur, dans sa sagesse, a pris des dispositions pour cette situation et a permis qu'il y ait du bien et du mal, du réconfort et de la douleur. L'alternative nous donne un choix et, par là, de la progression et du développement.
L’aide du Saint-Esprit
      Il y a dans la vie de tout le monde un conflit entre le bien et le mal, entre Satan et le Seigneur. Quiconque est arrivé à l'âge de responsabilité, qui est huit ans, ou l'a dépassé et est baptisé convenablement avec un cœur tout à fait repentant, recevra le Saint-Esprit de façon sûre. Si on l'écoute, ce membre de la Divinité guidera, inspirera, avertira et neutralisera les incitations du Malin. Le Seigneur l'a dit très clairement :
      « C'est pourquoi, ce que j'ai dit à mes apôtres, je vous le dis de nouveau : toute âme qui croira à vos paroles et sera baptisée d'eau pour la rémission des péchés, recevra le Saint-Esprit » (D&A 84:64).
      Nous avons aussi à ce sujet les paroles classiques de Moroni :
      « Et par le pouvoir du Saint-Esprit vous pouvez connaître la vérité de toutes choses » (Moroni 10:5).
Suivez le chemin non battu
      En résumé, le chemin de la vie éternelle est clair. Il est bien jalonné. Il est difficile. Les influences mauvaises et bonnes seront toujours présentes. Il faut choisir. Généralement le chemin mauvais est le plus facile et, étant donné que l'homme est charnel, ce chemin triomphera, à moins qu'il y ait un effort conscient, constant et vigoureux pour rejeter le mal et suivre le bien.
      « Mais souvenez-vous que celui qui persiste dans sa nature charnelle et qui continue dans les voies du péché et de la révolte contre Dieu, reste dans son état de déchéance, et le diable a tout pouvoir sur lui » (Mosiah 16:5).
      Cette vie terrestre est le moment de se repentir. Nous ne pouvons nous permettre de prendre le risque de mourir ennemis de Dieu.
      En conséquence il est important que tous les fils et toutes les filles de Dieu sur cette terre « voient de leurs yeux, entendent de leurs oreilles et comprennent avec leur cœur » le but de la vie et la responsabilité qu'ils ont vis-à-vis d'eux-mêmes et de leur postérité, et qu'ils décident de suivre le chemin non battu qui est étroit et resserré. C'est avant de se mettre en route qu'ils doivent abandonner les voies mauvaises. Le secret d'une vie réussie c'est la protection et la prévention. Ceux qui cèdent au mal sont ordinairement ceux qui se sont mis dans une position vulnérable.
      Oui, bénis et heureux sont ceux qui peuvent résister au mal et vivre tous les jours de leur vie sans céder à la tentation. Mais pour ceux qui sont tombés, la repentance est le chemin du retour. La repentance est toujours possible, même à la onzième heure, car cette action tardive vaut encore mieux que rien du tout. Le larron sur la croix qui dit :
      « Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne » était en meilleure voie que celui qui lança au visage du Seigneur : « N'es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous ! » (Luc 23:39,42).
      Comme nous l'avons vu, on peut attendre trop longtemps pour se repentir. C’est ce que firent beaucoup de Néphites. Samuel le Lamanite dit à leur sujet :
      « Mais voici, vos jours d'épreuve sont passés ; vous avez différé le jour de votre salut jusqu’a ce qu’il soit éternellement trop tard, et votre destruction est assurée ; oui, car vous avez recherché, tous les jours de votre vie, ce que vous ne pouviez obtenir ; et vous avez recherché le bonheur en commettant l'iniquité, chose qui est contraire à la nature de cette justice qui est en notre grand Chef Éternel » (Hélaman 13:38).
      Observez de nouveau l'accent mis sur les mots en gras. Et ne croyons pas qu'en appelant les gens à la repentance, les prophètes ne se soucient que des péchés les plus graves comme le meurtre, l'adultère, le vol et ainsi de suite, pas plus que des seules personnes qui n'ont pas accepté les ordonnances de l'Évangile. On doit s’être purifié de toutes les transgressions, avoir surmonté toutes les faiblesses pour pouvoir atteindre la perfection et la divinisation. En conséquence, le but de ce livre est de souligner qu'il est d'importance capitale que chacun de nous transforme sa vie par le repentir et le pardon. Les chapitres suivants traiteront plus en détail des divers aspects de ce sujet.
      Oliver Wendell Holmes a dit : « De nombreuses personnes meurent, leur musique étant encore en eux. Pourquoi en est-il ainsi ? Trop souvent parce qu'elles sont toujours occupées à se préparer à vivre. Avant qu'elles ne le sachent, leur temps est écoulé. » Tagore a exprimé une pensée semblable en ces termes : « J'ai passé mes jours à accorder et à désaccorder mon instrument et le chant que je venais chanter reste inexprimé. »
      Mon plaidoyer est donc le suivant : Tendons les cordes de notre instrument et faisons en sorte que notre mélodie soit joliment chantée. Ne mourons pas tandis que notre musique est encore en nous. Utilisons plutôt cette précieuse épreuve mortelle pour monter avec assurance et gloire vers la vie éternelle que Dieu notre Père donne à ceux qui gardent ses commandements.
Notes 
[1] Dante, La Divine Comédie
[2] Melvin J. Ballard, Three Degrees of Glory
[3] Joseph F. Smith, Gospel Doctrine, SaIt Lake City, Deseret Book Company, 1966, p.475
[4] Melvin J. Ballard, Three Degrees of Glory
Source : Spencer W. Kimball, Le Miracle du Pardon, Salt Lake City, 1969





Destin ou tragédie ?
Spencer W. Kimball
Membre du collège des Douze de 1943 à 1970
Président suppléant du collège des Douze de 1970 à 1972
Président du collège des Douze de 1972 à 1973
Président de l’Église de 1973 à 1985
      Il y a eu récemment de nombreuses tragédies et puisque tant de gens semblent rendre le Seigneur responsable de toutes ces tragédies et sont contrariés devant ce qui semble être une calamité, qu'il me soit permis de vous présenter quelques pensées qui, je l'espère, pourront soulager les tensions, vous pousser à réfléchir sainement et peut-être répondre au moins partiellement à quelques-unes des questions que l'on pose si souvent et auxquelles on répond si rarement ? 
       Le Seigneur aurai-t-il pu empêcher ces tragédies ? La réponse est OUI. Le Seigneur est tout-puissant et a tout pouvoir pour dominer notre vie, nous épargner la souffrance, empêcher tous les accidents, conduire tous les avions et toutes les autos, nous nourrir, nous protéger, nous épargner le travail, l'effort, la maladie et même la mort. Mais est-ce là ce que nous voulons ? Voulons-nous protéger nos enfants de l'effort, des déceptions, des tentations, des chagrins, des souffrances ?
      La loi fondamentale de l'Évangile est le libre arbitre. Nous obliger à être prudents ou justes ce serait annuler cette loi fondamentale et la progression serait impossible.
       Devons-nous toujours être protégés des vicissitudes, de la souffrance, de la douleur, des sacrifices ou du travail ? Le Seigneur doit-il protéger les justes ? Doit-il immédiatement punir les méchants ? Si la progression découle de l'amusement ou de la facilité et d'une vie vide de toutes responsabilités, alors pourquoi nous donner la peine de travailler ou appren dre à vaincre ? Si le succès se mesure aux années que nous vivons, alors la mort prématurée est un échec et une tragédie. Si la vie terrestre est la fin de tout, comment pouvons-nous jamais justifier la mort, même dans la vieillesse ? Si nous considérons la mortalité comme une existence complète, alors la souffrance, la douleur, l'échec et une vie brève pourraient être une calamité. Mais si nous considérons toute la vie comme une chose éternelle s'étendant bien loin dans le passé prémortel et jusque dans l'avenir éternel après la mort, alors tout se situe dans sa perspective propre et prend la place qui lui revient.
       N'y a-t-il pas de la sagesse dans le fait qu'il nous donne des épreuves afin que nous les surmontions, des responsabilités afin que nous nous réalisions, du travail pour durcir nos muscles, la douleur pour mettre notre âme à l'épreuve ? Ne nous est-il pas permis d'avoir des tentations pour mettre à l'épreuve notre force ? La maladie pour que nous apprenions la patience ? La mort pour que nous soyons immortalisés et glorifiés ?  
      La vie continue et le libre arbitre reste. La mort, qui paraît une calamité, pourrait être une bénédiction déguisée.
      Si nous disons que la mort prématurée est une calamité, un désastre ou une tragédie, cela ne voudrait-il pas dire que la mortalité est préférable à une entrée plus précoce dans le monde des esprits et finalement dans le salut et l'exaltation ? Si la mortalité est l'état parfait, alors la mort est une frustration, mais l'Évangile nous enseigne qu'il n'y a pas de tragédie dans la mort mais seulement dans le péché.
      Or nous voyons que beaucoup de gens sont prêts à critiquer quand quelqu'un de juste est tué, quand un jeune père ou une jeune mère sont enlevés à leurs enfants ou quand une mort violente se produit. Certains perdent la foi et s'aigrissent lorsque l'imposition des mains par de saints hommes semble être vaine et qu'aucune guérison ne semble résulter de cercles de prière répétés. Mais si tous les malades étaient guéris, si tous les justes étaient protégés et les méchants détruits, le programme tout entier du Père serait annulé et le principe fon damental de l'Évangile, le libre arbitre, prendrait fin.
       Si la souffrance, la douleur et le châtiment total suivaient immédiatement toute mau vaise action, pas une âme ne répéterait un méfait. Si la joie, la paix et les récompenses étaient instantanément données à celui qui fait le bien, il n'y aurait pas de mal - tous fe­raient le bien et non pas parce que c'est juste de faire le bien. Il n'y aurait pas d'épreuve de la force, pas de développement du caractère, pas de progression des pouvoirs, pas de libre arbitre, rien qu'une domination satanique.
       Si toutes les prières étaient immédiatement exaucées selon nos désirs égoïstes et notre intelligence limitée, il n'y aurait pour ainsi dire pas de souffrances, de douleur, de déceptions, même de mort, et si celles-là n'étaient pas, il y aurait aussi une absence de joie, de succès, de résurrection, de vie éternelle et de divinisation.
      « Il doit nécessairement y avoir une opposition en toutes choses » (2 Néphi 2:11).
      Dieu sait ce qu'il fait. Il voit la fin depuis le commencement. Il sait ce qui va nous édifier ou nous  détruire,  ce qui va contrarier la progression et ce qui va nous donner le triomphe final.
       Le Seigneur ne guérit pas toujours les malades ni ne sauve ceux qui se trouvent dans des zones dangereuses. Il ne soulage pas toujours la souffrance et la détresse, car même ces situations apparemment indésirables peuvent faire partie d'un plan bien précis.
       Étant humains nous expulserions de notre vie la douleur, la détresse, la souffrance physique et l'angoisse mentale et nous nous assurerions une aisance et un confort continuels, mais si nous fermions les portes à ces éléments-là, nous risquerions d'éliminer nos plus grands amis et nos plus grands bienfaiteurs. La souffrance peut transformer les gens en saints quand ils apprennent la patience, la longanimité et la maîtrise de soi. Les souffrances de notre Sauveur ont fait partie de son éducation.
       « (Jésus) a appris, bien qu'il fût Fils, l'obéissance par les choses qu'il a souffertes, et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel » (Hébreux 5:8-9).
    Je suis certain qu'il y a un moment pour mourir. Je ne suis pas fataliste. Je crois que beaucoup de gens meurent avant 'leur temps' parce qu'ils sont insouciants, brutalisent leur corps, prennent des risques inutiles ou s'exposent à des dangers, à des accidents et à la maladie.
       « Il y a un temps pour tout, un temps pour toutes choses sous les cieux : un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui a été planté » (Ecclésiaste 3:1-2).
       Dieu contrôle notre vie, nous guide et nous bénit, mais nous donne notre libre arbitre. Nous pouvons organiser notre vie en accord avec le plan qu'il a prévu pour nous ou nous pou vons le raccourcir ou y mettre stupidement fin.
       Je suis absolument sûr que le Seigneur a planifié notre destinée. Nous pouvons raccour cir notre vie, mais je crois que nous ne pouvons pas l'allonger de beaucoup. Un jour nous comprendrons pleinement et lorsque, avec le recul du futur, nous regarderons en arrière nous serons satisfaits des événements de cette vie qui nous paraissaient si difficiles à comprendre.
       Nous savions avant de naître que nous venions sur la terre pour recevoir un corps et de l’expérience et que nous aurions des joies et du chagrin, des souffrances et de la consolation, la santé et la maladie, le succès et la déception. Nous savions aussi que nous mourrions. Nous avons accepté toutes ces éventualités d'un cœur joyeux. Nous étions disposés à venir accepter la vie telle qu'elle se présenterait et telle que nous pourrions l'organiser et la gérer et ce, sans nous plaindre et sans exigence déraisonnable. Nous pensons parfois que nous aimerions savoir ce qui nous attend, mais le bon sens nous ramène à accepter la vie jour après jour et à honorer et à glorifier ce jour.
Source : Spencer W. Kimball, Tragedy or Destiny ; BYU Extension Publication, An Apostle Speaks to Youth, Series 1, 1955


Christianisme des Derniers Jours : dix questions fondamentales (M&R-98)
Robert L. Millet

Provo, Utah: Maxwell Institute
Traduction par Sofie Lallouche
Avant-Propos
La croissance rapide et visible de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours va inévitablement provoquer la mise en évidence des différences doctrinales entre les Saints des Derniers Jours et les gens appartenant à d'autres religions. Les membres de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours affirment être chrétiens, disciples de Jésus-Christ et en mesure de recevoir sa grâce expiatoire. Cependant, ils ne sont affiliés ni au catholicisme ni au protestantisme. Les mormons croient que Dieu a appelé Joseph Smith, en 1820, pour restaurer des vérités essentielles et des pouvoirs divins qui ont été retirés après la mort de Jésus-Christ et de ses premiers apôtres. Ils croient que Joseph Smith a été chargé d'établir une organisation, l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, qui est un rétablissement de l'Église de Jésus-Christ originelle. Ils croient qu'elle possède la plénitude de l'évangile de Jésus-Christ et qu'elle est aujourd'hui dirigée par des apôtres et des prophètes modernes choisis par Dieu.
Les Saints des Derniers Jours n'ont pas pour but d'offenser les personnes qui ont d'autres croyances en répandant dans le monde entier le message du rétablissement. Il est clair que des gens de différentes croyances chrétiennes ont voué leur vie à suivre le Seigneur, à servir les autres et à répandre dans le monde entier le message de la rédemption par le Christ. Il y a aussi des gens qui ne sont pas chrétiens qui vivent une vie digne de louange et vouée aux vérités auxquelles ils croient. L'invitation de l'Église rétablie du Christ s'adresse aux chrétiens aussi bien qu'aux non-chrétiens. Elle vous encourage à venir constater par vous-même si l'évangile rétabli n'a rien à apporter à votre vie, au travers des vérités et des pouvoirs rétablis par le Sauveur de l'humanité.
Les Saints des Derniers Jours savent que tout le monde n'acceptera pas cette invitation. Cependant, ils ne croient pas que les différences doctrinales devraient motiver les hommes et les femmes à se conduire autrement qu'en chrétiens ou de manière courtoise dans leurs relations avec les personnes qui ont d'autres croyances. Il y a dans la société, tant de problèmes moraux et éthiques sur lesquels les gens de bonne volonté s'accordent qu'il semble inutile d'amoindrir notre force et de diminuer notre efficacité alors que nous pourrions si facilement nous unir pour enrailler la montée de l'indécence et de l'immoralité.
De plus, dans le monde d'aujourd'hui, il est urgent et impératif que les gens de croyances religieuses différentes se comprennent mieux les uns les autres. Rien de bon ne vient de la mauvaise compréhension des croyances d'autrui. Nous espérons qu'en répondant à la plupart des questions les plus fréquemment posées au sujet des croyances et des pratiques des Saints des Derniers Jours, nous contribuerons à faire en sorte que les Saints des Derniers Jours et leurs amis ayant d'autres croyances se comprennent mieux. Les dix questions évoquées dans cet ouvrage, sont au cœur des croyances et du style de vie des Saints des Derniers Jours. Nous comprenons que des personnes avec des croyances différentes des nôtres ne soient pas d'accord avec nous. Cependant, le fait que nos croyances soient déformées et mal comprises n'est à l'avantage de personne.
Les personnes qui ont contribué à l'élaboration de cette brochure, enseignent toutes à l'université de Brigham Young : Larry E. Dahl est professeur d'histoire de l'église et de doctrine de l'église ; Robert L. Millet est le doyen du département des études religieuses et professeur d'écritures anciennes ; Daniel C. Peterson est maître de conférence en langues asiatiques et sémites ; Noel B. Reynolds est vice-président académique et professeur de sciences politiques ; Stephen E. Robinson est professeur d'écritures anciennes ; Brent L. Top est le doyen associé du département des études religieuses et professeur d'histoire de l'église et de doctrine de l'église ; John W. Welch est professeur de droit.
Nous remercions pour leur participation à la réalisation de cet ouvrage : nos collègues qui ont lu et donné leur avis sur notre travail ; les éditeurs de FARMS qui nous ont donné de nombreuses suggestions et ont produit cette brochure, notamment Donald L. Brugger, Lesa Shearer, Wendy C. Thompson et Melvin J. Thorne ; Scott Knudsen, qui a conçu cet ouvrage ; Alan et Karen Ashton qui nous ont permis d'utiliser leur peinture réalisée par Floyd Breinholt, pour la couverture ; Claudia Breinholt qui nous a permis d'utiliser les peintures de son défunt mari.
Bien que cet ouvrage ne soit pas une publication officielle de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours ou de l'université de Brigham Young, les personnes qui ont contribué à sa réalisation ont essayé d'être en accord avec les écritures et les enseignements des prophètes modernes de l'église. Elles ont toutes travaillé pendant de nombreuses années pour le système éducatif de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, et ont beaucoup enseigné et écrit sur les principes dont il est question dans cet ouvrage. Nous savons que ces sujets pourraient être développés davantage, mais nous espérons que ce bref aperçu sera suffisant pour répondre de manière adéquate aux questions qui continuent d'être posées.
Ce n'est que lorsque les gens n'ont pas peur de la vérité qu'ils la trouvent. Par conséquent, nous vous invitons tous à suivre l'exhortation de Paul : "Examinez toutes choses; retenez ce qui est bon" (1 Thessaloniciens 5:21).
Robert L. Millet
Noel B. Reynolds
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Les Saints des Derniers Jours sont-ils des chrétiens ?
L'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours a toujours accepté Jésus de Nazareth tel qu'il est décrit dans la Bible, c'est-à-dire comme étant le divin Rédempteur et Fils de Dieu qui a expié les péchés de toute l'humanité et a assuré ainsi le salut universel. L'église n'a jamais cessé d'affirmer qu'il n'y a pas d'autre nom donné par lequel l'homme puisse être sauvé (voir Actes 4:12). Le Livre de Mormon, un autre livre que l'église considère comme étant des écritures, déclare sur sa page de garde que le livre a été écrit pour "convaincre Juif et Gentil que JÉSUS est le CHRIST, le DIEU ÉTERNEL, qui se manifeste à toutes les nations."
Les Saints des Derniers Jours croient que c'est par l'intermédiaire du prophète Joseph Smith que Dieu a rétabli l'Église du Christ et l'a nommée l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Joseph Smith a dit ceci : "Les principes fondamentaux de notre religion sont le témoignage des apôtres et des prophètes au sujet de Jésus-Christ, qu'il mourut, qu'il fut enterré, et qu'il ressuscita le troisième jour et monta au ciel ; toutes les autres choses qui appartiennent à notre religion ne font que dépendre de cela." Les membres de l'Église de Jésus-Christ se réjouissent du sacrifice expiatoire du Christ, attendent avec confiance son retour glorieux, s'attendent à être amenés devant lui quand il jugera toute l'humanité et espèrent demeurer avec lui pendant toute l'éternité. Il semble évident que tous ceux qui ont de telles croyances peuvent se dire chrétiens.
Il existe, de toute évidence, des différences en matière de doctrine entre les Mormons et les gens des autres religions chrétiennes. Cependant, les Saints des Derniers Jours pensent qu'il est possible d'avoir des points de vue différents et d'être quand même chrétiens. Étant donné le nombre important de dénominations chrétiennes, qui sont toutes en désaccord sur des points plus ou moins importants, cette conclusion est inévitable. Les Saints des Derniers Jours reconnaissent en tant que chrétiens tous ceux qui affirment avoir foi en Jésus-Christ. De plus, ils pensent qu'il n'existe pas de différence dans les croyances et les pratiques qui justifie de réduire à néant une croyance sincère en Jésus-Christ comme étant le Seigneur et Rédempteur, et un engagement profond envers lui.
DÉFINITIONS
Les croyances des Saints des Derniers Jours se conforment à la définition du mot chrétien que l'on trouve dans la Bible. Le terme chrétien ou chrétiens n'apparaît que trois fois dans le Nouveau Testament (Actes 11:26 ; 26:28 et 1 Pierre 4:16). Dans chacun de ces passages, ce terme fait simplement référence à ceux qui suivent le Christ, une définition qui s'applique parfaitement aux Saints des Derniers Jours.
Les membres de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours rétablie ne trouvent pas que les autres définitions du christianisme soient convaincantes. Ces définitions sont basées sur l'interprétation que certaines religions ont de la Bible ou de l'interprétation du Credo du début du christianisme. Les Saints des Derniers Jours doutent que quiconque ait le droit d'exclure de la chrétienté d'autres croyants en se basant sur ces définitions. C.S Lewis a fait remarquer que :
Il ne nous appartient pas de dire qui est ou n'est pas vraiment proche de l'esprit du Christ. Nous ne pouvons pas voir au plus profond du cœur d'un homme. Nous n'avons pas les compétences nécessaires pour juger et par conséquent, il nous est interdit de juger. Ce serait faire preuve d'une cruelle arrogance que de dire d'un homme qu'il est, ou n'est pas un chrétien, dans ce sens profond du terme. . . .
. . . Quand un homme ne vit pas de manière digne de la doctrine du Christ qu'il a acceptée, il est plus exact de dire que c'est un mauvais chrétien plutôt que de dire qu'il n'est pas chrétien.
De plus, toute définition qui exclurait les Mormons exclurait également d'autres groupes que beaucoup de gens trouveraient bizarre de ne pas qualifier de chrétiens. Par exemple, exiger que ceux qui croient au Christ acceptent les enseignements sur la Trinité du Credo de Nicée afin d'être considérés chrétiens, implique que les évêques qui ont voté contre ce Credo au Conseil de Nicée n'étaient pas réellement des chrétiens. Cela remet également en question la foi chrétienne des nombreux disciples du Christ qui ont vécu avant le Conseil de Nicée, et par conséquent avant que la doctrine trinitaire n'ait entièrement été mise en place.
De même, les Saints des Derniers Jours ne comprennent pas la déclaration qui vise à établir que seuls sont chrétiens les gens qui fondent leur foi et leurs pratiques exclusivement sur les soixante-six livres formant le canon biblique protestant traditionnel. D'après les annales de l'histoire chrétienne, ce n'est que plusieurs siècles après la mort du Christ que la liste des canons a été clairement établie. Ceci dit, elle n'est toujours pas universellement acceptée. Cette définition exclurait non seulement les Saints des Derniers Jours mais aussi de nombreux disciples de Jésus qui ont vécu au cours des premiers siècles après sa mort, environ deux cent millions de chrétiens orthodoxes de l'Est, ainsi que les catholiques qui fondent leurs croyances sur l'autorité des traditions apostoliques.
Certaines personnes affirment qu'étant donné que les mormons croient que le salut dépend de l'autorité d'une église, ils ne peuvent pas être des chrétiens. Cette déclaration également exclue de la chrétienté nombre de ses Pères, sans parler de l'Église de Rome et de tous les chrétiens des pays de l'Est.
FAITS HISTORIQUES
Les faits historiques démontrent que le mot chrétien a été utilisé au cours des siècles pour décrire de nombreuses pratiques et théologies différentes. Tout comme les protestants, les Saints des Derniers pensent que certaines d'entre elles ont été placées à tort dans cette catégorie. Par exemple, les adeptes du Marcionisme rejetaient les évangiles de Matthieu, Marc et Jean. Les Docétistes affirment que le Christ n'a pas eu de réel corps physique. Cependant, ces groupes sont en règle générale considérés comme chrétiens par les chercheurs qui les ont étudiés le plus.
Les enseignements et les pratiques chrétiennes peuvent être plus ou moins adéquats et parfois même sérieusement mal compris et cependant, ils n'en sont pas moins chrétiens. De même, deux théories sur le système solaire peuvent être différentes et pourtant se dire scientifiques. La seule définition du mot chrétien qui explique son utilisation au cours des siècles et qui inclue toutes les personnes et groupes qui sont universellement perçus comme répondant à sa description est la suivante : un chrétien est une personne qui accepte Jésus-Christ, et lui seul, comme son Seigneur et Sauveur. Selon cette définition, les Saints des Derniers Jours fidèles et les centaines de millions d'autres croyants en Jésus-Christ de Nazareth qui ont existé sous de nombreuses dénominations et au cours de milliers d'années sur tous les continents, se qualifient pour être appelés chrétiens.
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Quelles sont les croyances des Saints des Jours au sujet de Dieu ?
Le concept que les Saints des Derniers Jours ont de Dieu, tout comme c'est le cas pour d'autres chrétiens, est fondé sur ce que le Père a révélé de lui-même par l'intermédiaire de ses prophètes et de ses apôtres, et de ce que la vie terrestre et le ministère de Jésus-Christ peuvent nous enseigner. De même que l'immense majorité des autres chrétiens, les membres de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours croient en un Dieu d'amour qui est omniscient et omnipotent (voir 1 Néphi 11:22 ; 2 Néphi 1:15 ; 2 Néphi 9:20 ; D&A 38:1-3 ; Moïse 1:6 ; 1 Néphi 7:12 ; Alma 26:35). Ses rapports continus avec le monde et avec ses enfants sont contenus dans les quatre livres canoniques de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours rétablie (la Bible, le Livre de Mormon, les Doctrine et Alliances, la Perle de Grand Prix).
Les Saints des Derniers Jours croient, au même titre que d'autres chrétiens, en trois personnages divins (le Père, le Fils et le Saint-Esprit) qui sont trois personnes distinctes (voir Matthieu 28:19 ; 2 Néphi 31:21 ; Alma 11:44 ; Articles de foi 1:1). Les récits du baptême de Jésus effectué par Jean-Baptiste racontent que lorsque Jésus est sorti de l'eau du Jourdain, l'esprit de Dieu est descendu des cieux sous la forme d'une colombe. À ce moment la voix du Père s'est faite entendre pour témoigner que Jésus est le fils de Dieu (voir Matthieu 3:13-17 ; Marc 1:9-11 ; Luc 3:21-22). Les évangiles du Nouveau Testament contiennent plusieurs déclarations de Jésus qui indiquent qu'il s'est vu séparé du Père et lui étant subordonné (voir par exemple Jean 14:28 ; Matthieu 20:23 ; 26:39 ; Jean 5:19 ; 8:17-18 ; 17:1-5). Les premiers versets de l'évangile de Jean, dans la version originale grecque, semblent faire la différence entre le Père, qui est "le Dieu" (ho theós), et le Fils, qui est "Dieu" (theós). Parfois, l'apôtre Paul utilise le terme Dieu pour parler du Père uniquement (1 Corinthiens 8:6).
Les Saints des Derniers Jours croient que Jésus aussi est divin (voir Jean 1:1 ; 20:28). Paul a dit au sujet du Christ : "Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité" (Colossiens 2:9). Les écritures enseignent aussi, et par conséquent les Saints des Derniers Jours croient, que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont un (voir 2 Néphi 31:21 ; Mosiah 15:4 ; Alma 11:44 ; 3 Néphi 11:36 ; Mormon 7:7 ; D&A 20:28). Le Sauveur a dit : "Moi et le Père nous sommes un", puis il a ajouté : "le Père est en moi" (Jean 10:30, 38).
UN OU TROIS ?
Comment cela est-il possible ? Comment peut-il y avoir un dieu et pourtant trois personnes ? Les penseurs chrétiens ont réfléchi à la question pendant des siècles. La solution acceptée par la plupart des chrétiens a été obtenue à la suite de négociations et de débats dans les grands conseils au cours des siècles qui ont suivi la mort des apôtres et de leurs disciples. En empruntant des concepts à l'ère des plus grands penseurs, les philosophes grecs, ces théologiens chrétiens ont essayé de décrire, en termes philosophiques, l'unité dans la multiplicité au sein de la divinité.
En revanche, les Saints des Derniers Jours, guidés par des prophètes modernes et des apôtres, et non par des philosophes, voient l'unité de la divinité comme étant l'unité absolue des buts et de la volonté qui caractérise le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Jésus a essayé d'établir cette même unité parmi ses disciples. Dans sa prière Jésus a imploré "que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous . . . afin qu'ils soient un comme nous sommes un — moi en eux, et toi en moi, — afin qu'ils soient parfaitement un" (Jean 17:21-23).
NOTRE PÈRE
Les Saints des Derniers Jours pensent que Dieu est le père de l'esprit de chaque être humain (voir Nombres 16:22 ; 27:16 ; Matthieu 6:9 ; Éphésiens 4:6 ; Hébreux 12:9). "Car", comme l'a dit Paul aux Athéniens, "nous sommes de sa race" (Actes 17:28 ; regarder aussi 17:29). Parce que nous sommes les enfants d'un tel père, le Seigneur nous encourage à vivre de manière à être digne de notre héritage, il a dit : "soyez . . . parfaits, comme [notre] Père céleste est parfait" (Matthieu 5:48 ; regarder aussi 3 Néphi 12:48 ; 27:27 ; 28:10).
Parce que Dieu est notre père, les Saints des Derniers Jours croient qu'il n'est pas simplement un juge éloigné qui nous tient responsable vis-à-vis d'une justice abstraite. Il nous aime et se soucie de notre bonheur et de notre bien-être de manière plus parfaite que pourraient le faire les meilleurs parents mortels (Matthieu 7:7-11). Il a dit à Moïse : "Car voici mon œuvre et ma gloire: réaliser l'immortalité et la vie éternelle de l'homme" (Moïse 1:39).
De plus, notre Rédempteur, Jésus-Christ, le Fils du Père, comprend toutes nos faiblesses, toutes nos épreuves et tous nos chagrins humains car il s'est revêtu de la chair mortelle et a demeuré parmi nous. L'ancien prophète du Livre de Mormon, Alma, a enseigné que Jésus viendrait sur la terre et se soumettrait à la mort et à la souffrance "afin que ses entrailles soient remplies de miséricorde, selon la chair, afin qu'il sache, selon la chair, comment secourir son peuple selon ses infirmités" (Alma 7:12). Le nouveau testament et les révélations modernes reçues par l'intermédiaire du prophète Joseph Smith témoignent que la mission terrestre du Christ a été un succès triomphant : "Car nous n'avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché" (Hébreux 4:15). "Il est descendu au-dessous de tout, en sorte qu'il a compris toute chose, afin d'être en tout et à travers tout, la lumière de la vérité; laquelle vérité brille" (D&A 88:6-7).
LA FORME PHYSIQUE DE DIEU
Les Saints des Derniers Jours prennent littéralement les nombreux passages de la Bible qui décrivent Dieu ayant une forme physique. Dieu a créé Adam "à son image" et "selon [sa] ressemblance" (Genèse 1:26-27) et Paul a enseigné que les hommes mortels ordinaires sont à "l'image" de Dieu (1 Corinthiens 11:7). Pendant sa vie mortelle, Jésus-Christ a été décrit comme étant le "reflet" de Dieu le Père (Hébreux 1:3). Quand le Père et le Fils sont apparus à Joseph Smith dans le bosquet en 1820, le jeune homme a vu "deux personnages glorieux qui se ressemblaient parfaitement."
NOTRE RELATION AVEC DIEU
Pour les Saints des Derniers Jours, Dieu est à la fois proche et distant. Il est parfait. Nous ne le sommes pas. Il est infiniment aimant, juste, miséricordieux et sage. Nous ne le sommes pas. Il a tout pouvoir et toute gloire. Ce n'est sûrement pas notre cas. Cependant, il est notre père, nous lui sommes apparentés et il veut partager avec nous tout ce qu'il a et tout ce qu'il est. Le Sauveur a dit : "Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et je me suis assis avec mon Père sur son trône" (Apocalypse 3:21). Par conséquent, ceux qui croient en l'évangile rétabli sont remplis d'amour pour Dieu, leur Père, ainsi que de gratitude et d'espérance d'origine divine. L'apôtre Jean a écrit : "Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est" (1 Jean 3:2).
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Les Saints des Derniers Jours croient-ils en la Bible et au christianisme biblique ?
L'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours accepte et honore la Bible comme étant la parole de Dieu. Les Saints des Derniers Jours considèrent d'une grande valeur les récits de la vie du Sauveur et de son ministère terrestre. Ils lisent la Bible régulièrement et acceptent l'Ancien et le Nouveau Testament parmi les canons de l'Église de Jésus-Christ rétablie. Les Saints des Derniers Jours croient en la même religion qui existait dans l'église établie il y a deux mille ans par Jésus-Christ et s'efforcent de vivre selon ses principes. Ils croient que l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers jours est cette église du Christ, qui a été rétablie par le Sauveur lui-même. Ils croient aussi qu'elle enseigne toutes les doctrines, met en avant les vertus, participe aux ordonnances essentielles (sacrements) et est organisée en accord avec les principes enseignés par Jésus et ses apôtres dans le Nouveau Testament.
Pourquoi les Saints des Derniers jours croient-ils en la Bible ? Il y a de nombreuses réponses à cette question. Ils aiment la Bible pour ce qu'elle est. C'est un témoignage divin de Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Elle contient les paroles de prophètes qui ont parlé de la venue du Sauveur et de son sacrifice expiatoire. Elle répertorie les enseignements, les lois, les ordonnances et les alliances donnés par Dieu à ses enfants au cours des siècles. Les Mormons croient en la Bible aussi parce que le Livre de Mormon et les autres révélations modernes affirment qu'elle est vraie (voir Mormon 7:9 ; D&A 20:11).
INTERPRÉTATION
Les Saints des Derniers jours croient que pour comprendre correctement les écritures il faut être guidé par le Saint-Esprit. Ceci s'applique à la Bible, au Livre de Mormon et aux révélations modernes. Toute église chrétienne qui croit en la Bible, quelle soit catholique, orthodoxe, protestante, évangélique ou mormone, interprète les textes bibliques différemment. Pour interpréter la Bible, certaines églises s'en remettent aux traditions. D'autres se reposent sur la logique, la sémantique, la philosophie, la théorie ou l'histoire. Les membres de l'église rétablie croient que la vérité peut être trouvée dans toutes les religions du monde. Cependant, ils croient aussi que Dieu a appelé des prophètes modernes, en commençant par Joseph Smith, et leur a donné des révélations pour aider les gens à comprendre ses paroles trouvées dans la Bible et dans les autres écrits sacrés. Les Saints des Derniers jours s'efforcent de s'en remettre au Saint-Esprit et à l'esprit de prophétie et de révélation pour interpréter la Bible.
Les Saints des Derniers jours sont d'accord avec le fait que la Bible doit être traduite correctement de manière à être bien comprise de nos jours car Jésus ne parlait ni l'anglais d'aujourd'hui, ni l'anglais élisabéthain, ni aucune des autres langues utilisées dans les traductions de la Bible les plus répandues. Cependant, ceci n'empêche pas les Saints des Derniers jours de croire en la Bible car, une fois encore, l'aide divine permet d'obtenir des réponses dans les situations importantes. La traduction de Joseph Smith de la Bible adopte et confirme la plus grande partie de la traduction anglaise trouvée dans la version du roi Jacques mais elle rétablit aussi des explications et des nuances.
L'UTILISATION DE LA BIBLE
Certaines personnes n'ont aucune idée de l'influence que la Bible a sur les croyances et le mode de vie des Saints des Derniers Jours. Par exemple, ces derniers croient en la divinité du Christ, au miracle de la grâce tel qu'il est enseigné par Paul (voir Éphésiens 2:8-10 ; 2 Néphi 25:23), à la nécessité des œuvres selon les enseignements de Jacques (voir Jacques 2:19-20 ; Alma 9:28), à la majesté de l'amour telle que Jean en a témoigné (voir 1 Jean 3:1-2 ; Moroni 7:45-48), en la résurrection des morts par l'intermédiaire du Seigneur Jésus-Christ (voir 1 Corinthiens 15 ; Hélaman 14:15-18) et en de nombreuses autres doctrines qui sont enseignées dans la Bible. Le langage utilisé dans les articles de foi des Saints des Derniers Jours est tiré des mots de l'apôtre Paul et d'autres textes du Nouveau Testament. Plusieurs des révélations reçues par Joseph Smith ont à leur origine son désir de mieux comprendre le sens de certains passages de la Bible. Par exemple, après avoir lu Jean 5:29, Joseph Smith a demandé au Seigneur ce à quoi Jésus faisait référence quand il parlait de "la résurrection de la damnation". En réponse, Joseph a reçu une vision merveilleuse des trois degrés de gloire du monde à venir (voir D&A 76).
L'organisation de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours suit le modèle qui se trouve dans le Nouveau Testament. L'église est dirigée par "des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire (Éphésiens 2:20), par une présidence formée de trois personnes (comme c'était le cas avec Pierre, Jacques et Jean) et par un collège des soixante-dix qui apporte l'évangile au monde (voir Luc 10:1). Il existe aussi d'autres offices tels que celui d'ancien, d'évêque, d'instructeur, de diacre, d'évangéliste, et ainsi de suite (voir Éphésiens 4:11 ; Philippiens 1:1 ; 1 Timothée 5:17 ; Tite 1:7).
De nombreuses pratiques des Saints des Derniers Jours se retrouvent dans la Bible. Les Saints des Derniers Jours effectuent les ordonnances du Nouveau Testament : le baptême des croyants par immersion totale (voir Jean 3:23 ; D&A 20:73-74), l'imposition des mains pour conférer le don du Saint-Esprit (voir Actes 8:14-17 ; Moroni 2), l'ordonnance la Sainte-Cène (voir 1 Corinthiens 11:23-25 ; D&A 20:75-79), l'imposition des mains pour conférer la prêtrise (voir Timothée 4:14 ; Moroni 3) et l'ordonnance du baptême pour les personnes décédées qui est clairement mentionnée mais généralement mal comprise (voir 1 Corinthiens 15:29 ; D&A 127-128).
De plus, les Saints des Derniers Jours payent la dîme (voir Malachie 3:8 ; Matthieu 23:23 ; D&A 119), appellent les anciens pour oindre les malades avec de l'huile au nom du Seigneur (voir Jacques 5:14 ; D&A 42:43-51), et jeûnent et prient souvent (voir Matthieu 6:17-18 ; Alma 6: 6). Même le mariage plural (voir D&A 132) et le partage de la propriété au sein de l'ordre uni, qui ont été pratiqués à un certain moment de l'histoire du mormonisme suivant les instructions de Dieu (voir D&A 42 ; 51 ; 83 ; 104), ont des parallèles évidents dans la Bible (voir Génèse 16:1-3 ; Deutéronome 21:15 ; Actes 2:44). Dans de nombreuses autres occasions telles que celles énumérées ci-dessus, les Saints des Derniers Jours montrent leurs croyances en la Bible, pas seulement dans leurs paroles et leurs pensées mais aussi dans leurs actions.
Les Saints des Derniers Jours croient en Dieu le Père éternel et en son Fils Jésus-Christ et au Saint-Esprit (voir Articles de foi 1:1). Ils se joignent à l'apôtre Paul et confessent Dieu : "Rendez grâces au Père, qui vous a rendus capables d'avoir part à l'héritage des saints dans la lumière, qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transporté dans le royaume du Fils de son amour, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés" (Colossiens 1:12-14). Les Saints des Derniers Jours glorifient "Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous" (1 Timothée 2:3-6). Ils s'adressent avec respect au monde entier, espérant que "la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu, et la communion du Saint-Esprit" seront avec tout le monde.
LES CREDO
Cependant, les Saints des Derniers Jours pensent que le Credo des derniers conseils chrétiens n'a pas préservé de manière exacte la doctrine de Dieu contenue dans la Bible. Les membres de l'église rétablie ne pensent pas que ces conseils aient eu l'autorité nécessaire pour émettre des points de doctrines. De plus, les Saints des Derniers Jours pensent que les résultats de ces différents conseils se contredisent et qu'avec le temps ils se sont éloignés un peu plus des enseignements de la Bible et de la doctrine qu'elle contient. La plus ancienne forme de Credo romain (second siècle) est assez simple et proche de la Bible. Le Credo césarien (fin du troisième siècle) et la forme du Credo des apôtres reçue, qualifient Dieu le Père de "créateur de toute chose" ou "créateur du ciel et de la terre", au lieu de Jésus-Christ comme la Bible l'enseigne (voir Jean 1:3 ; Éphésiens 3:9 ; Hébreux 1:2). Le Credo de Nicée (quatrième siècle) a commencé à parler de Jésus comme étant "de la substance du Père" et comme formant "une même substance avec le Père", introduisant ainsi dans la formulation du Credo des expressions qui ne sont pas dans la Bible. Finalement, le Credo d'Athanase (aux alentours du septième siècle) a ajouté des notions telles que "un Dieu dans la Trinité, et la Trinité dans l'unité" et a affirmé que pour être sauvé une personne "doit voir la Trinité de cette manière". Les Saints des Derniers Jours pensent que certains aspects de ces anciennes doctrines ne sont pas bibliques et sont spirituellement limités. Ils préfèrent les témoignages donnés dans la Bible et dans les révélations modernes aux décisions de conseils ou de synodes, même les plus avisés.
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Dieu parle-t-il à ses enfants par d'autres moyens que par la Bible ?
Comme nous l'avons déjà dit, l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours croie que la Bible est la parole de Dieu. Les Saints des Derniers Jours aiment et étudient la Bible. Ils essayent de vivre en accord avec ses enseignements. Cependant, ils ne pensent pas que la Bible contienne tout ce que Dieu a dit à tous les peuples de toutes les époques. Joseph Smith aimait la Bible. C'est en réfléchissant sur certains versets de l'épître de Jacques qu'il s'est senti poussé à prier. La plupart de ses sermons, de ses écrits et de ses lettres s'appuient sur des citations ou des résumés de préceptes ou de passages bibliques. Il a même dit qu'il est possible de "voir l'écriture de Dieu dans ce livre sacré et c'est celui qui le lira le plus souvent qui l'aimera le plus."
LA BIBLE EST-ELLE COMPLÈTE ?
Joseph Smith ne pensait pas que la Bible était complète et que toute les difficultés pouvaient être résolues en se référant à l'Ancien ou au Nouveau Testament (voir Joseph Smith, Histoire 1:12). Il ne croyait pas non plus en l'infaillibilité de la Bible. Il a dit : "D'après les diverses révélations qui ont été reçues, il semble évident que de nombreux points importants touchant le salut de l'homme ont été retirés de la Bible ou perdus avant qu'elle ne soit compilée." Il en va de même pour les membres de l'église rétablie par Joseph Smith. Ils ont beaucoup de respect pour la Bible mais ne pensent pas qu'elle est infaillible et qu'elle contient tout ce que Dieu a à dire à ses enfants.
Le neuvième article de foi de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours déclare : "Nous croyons tout ce que Dieu a révélé, tout ce qu'il révèle maintenant, et nous croyons qu'il révèlera encore beaucoup de choses grandes et importantes concernant le royaume de Dieu." Pour les Saints des Derniers Jours, ce que Dieu a révélé inclut : la Bible, le Livre de Mormon, les Doctrine et Alliances et la Perle de Grand Prix. Le flux constant d'instructions inspirées, données par l'intermédiaire de ceux qui sont appelés pour diriger l'église et le royaume de Dieu sur la terre (apôtres et prophètes modernes), constitue ce qu'il révèle maintenant (voir D&A 68:1-4). Ce qu'il fera savoir dans le futur par les dirigeants qu'il a choisis constitue ce qu'il révèlera.
LES AUTRES ÉCRITURES
La Bible est l'un des livres canoniques de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Par conséquent, les doctrines et pratiques des Saints des Derniers Jours sont en harmonie avec ses enseignements. Il arrive parfois que les révélations modernes fournissent une clarification et des explications supplémentaires de certains passages de la Bible. Cependant, ajouter quelque chose à un canon ne signifie pas le rejeter. Fournir un supplément ne signifie pas contredire. Tous les prophètes, ainsi que le Sauveur lui-même, ont apporté de nouvelles connaissances au monde. Bien souvent, de nouvelles écritures ont été révélées pendant leur ministère. Ces nouvelles écritures n'ont pas réfuté ce qui avait été dit auparavant et elles n'ont pas non plus empêché des révélations ultérieures.
Le fait de croire en d'autres écritures, y compris les révélations modernes, ne change pas la croyance des Saints des Derniers Jours en la Bible. Ésaïe pourrait ajouter ses prophéties au Livre de Moïse et les lettres de Pierre pourraient compléter les écrits de Paul. De même Joseph Smith pourrait ajouter ses écritures à celles d'Élie, de Jérémie et de Jean. Dans chaque cas, cela se ferait sans rien retirer à l'écriture précédente.
Par conséquent, croire que le Livre de Mormon contient lui aussi la parole de Dieu n'est pas en contradiction avec le fait que les Saints des Derniers Jours croient aux doctrines trouvées dans la Bible. Les Saints des Derniers Jours pensent que les deux livres vont de pair. Ils regardent Ézéchiel 37:15-17 comme étant une prophétie biblique qui déclare que deux livres sacrés deviendront comme un seul livre dans les mains des justes dans les derniers jours. Les paroles du président de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, Heber J. Grant, illustre bien la perspective des Saints des Derniers Jours concernant la Bible : "Pendant toute ma vie, j'ai eu des preuves supplémentaires que la Bible est le Livre des livres, et que le Livre de Mormon est le plus grand témoin de la véracité de la Bible qui n'ait jamais été publié."
Les Saints des Derniers Jours sont d'accord pour dire que la Bible est une œuvre terminée, c'est-à-dire qu'aucun nouveau livre ne doit faire partie de la Bible. Cependant, ceci ne veut pas dire que toutes les écritures sont terminées et que Dieu, qui ouvre et ferme les cieux, ne peut pas et ne continuera pas à révéler sa volonté.
POURQUOI D'AUTRES ÉCRITURES ?
Il y a grand besoin d'autres révélations que celles contenues dans la Bible. Tout d'abord, de nombreux faits ne sont pas mentionnés dans le Nouveau Testament. Par exemple, pendant les quarante jours qui ont suivi sa résurrection, Jésus a enseigné ses apôtres sur la montagne de la Transfiguration (voir Matthieu 17:1-13 ; Actes 1:1-3). Bien que la Bible ne donne pas de détails sur ce qui s'est passé pendant ces événements, les révélations des Saints des Derniers Jours précisent que Jésus a enseigné à ses apôtres des principes importants, leur a donné l'autorité de la prêtrise ainsi que de nombreux dons spirituels. De plus, l'Évangile de Jean nous apprend que Jésus a dit aux juifs qu'il avait "d'autres brebis" et qu'elles aussi entendraient sa voix (voir Jean 10:16). Le Livre de Mormon révèle de quelle manière les paroles de Jésus ont été accomplies à la lettre (voir 3 Néphi 15:11-24 ; 16:1-3).
Les révélations modernes donnent aussi des réponses aux questions, concernant les pratiques et la doctrine, qui sont soulevées par la Bible. De cette dernière, plusieurs interprétations ont été données sur des sujets tels que la nature de Dieu, le but de la vie, les règles qui régissent le mariage et le divorce, et la possibilité de se repentir et d'obtenir le salut après la mort. Les réponses complètes à ces questions ne peuvent pas toujours être trouvées uniquement dans la Bible. Sans d'autres révélations, les réponses à ces questions et à d'autres du même genre, qui se posent depuis des années, ne sont pas satisfaisantes.
De plus, les Saints des Derniers Jours ont conscience que l'histoire n'a pas toujours bien traité les écrits chrétiens. Certaines choses simples et précieuses ont été perdues. Par exemple, l'apôtre Paul a écrit d'autres lettres qui n'existent plus à l'heure actuelle (voir 1 Corinthiens 5:9 ; Éphésiens 3:3). Beaucoup de gens pensent aussi que Matthieu, Marc et Luc auraient pu avoir tiré leurs sources d'un ancien document, maintenant disparu, pour écrire leur évangile. Les Saints des Derniers Jours présument que ces documents perdus auraient été d'une grande valeur pour tous les chrétiens. Ces pertes peuvent être attribuées, au moins en partie, aux problèmes liés à l'apostasie et aux divisions décrites dans le Nouveau Testament (voir Actes 20:29 ; 1 Corinthiens 11:18 ; 2 Thessaloniciens 2:3). Les Saints des Derniers Jours pensent qu'au moins une partie de ces pertes a été compensée par les paroles de Dieu qui sont contenues dans les écritures découvertes et révélées dans ces derniers jours.
Dans le Livre de Mormon, le Seigneur a dit ceci au peuple connu sous le nom de Néphites :
Et parce que mes paroles siffleront, beaucoup de Gentils diront: Une Bible! Une Bible! Nous avons une Bible, et il ne peut y avoir davantage de Bible. . . .
Insensé, qui dira: une Bible, nous avons une Bible, et nous n'avons pas besoin de davantage de Bible. . . .
Ne savez-vous pas qu'il y a plus d'une nation? Ne savez-vous pas que moi, le Seigneur, votre Dieu, j'ai créé tous les hommes, et que je me souviens de ceux qui sont dans les îles de la mer, et que je règne dans les cieux en haut et sur la terre en bas, et que je fais parvenir ma parole aux enfants des hommes, oui, à toutes les nations de la terre?
Pourquoi murmurez-vous parce que vous allez recevoir davantage de ma parole? Ne savez-vous pas que le témoignage de deux nations est le témoignage pour vous que je suis Dieu, que je me souviens d'une nation comme d'une autre? . . . Et lorsque les deux nations s'uniront, les témoignages des deux nations s'uniront aussi.
Et je dis cela afin de prouver à beaucoup que je suis le même hier, aujourd'hui et à jamais, et que j'envois mes paroles selon mon bon plaisir. Et parce que j'ai dit une parole, vous ne devez pas supposer que je ne peux pas en dire une autre; car mon œuvre n'est pas encore finie, et elle ne le sera pas avant la fin de l'homme, ni à partir de ce moment-là, ni jamais. (2 Néphi 29:3, 6, 7-9)
LA RÉVÉLATION CONTINUE
John Taylor, un ancien président de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, a enseigné ceci sur les raisons qui justifient la révélation continue :
Nous avons besoin d'un arbre vivant, c'est-à-dire une fontaine vivante, d'une intelligence vivante, qui viennent de la prêtrise vivante qui se trouve dans les cieux par l'intermédiaire de la prêtrise vivante qui est sur la terre. . . . Depuis le moment où Dieu a communiqué pour la première fois avec Adam, jusqu'au moment où il a communiqué avec Jean, sur l'île de Pátmos, ou le moment où Joseph Smith a eu les cieux qui lui ont été ouverts, les nouvelles révélations ont toujours été nécessaires, adaptées aux circonstances particulières dans lesquelles les églises ou les individus se sont trouvés. Les révélations qui ont été données à Adam n'ont pas indiqué à Noé comment construire son arc. De même, les révélations données à Noé n'ont pas dit à Lot d'abandonner Sodome. Aucune de ces révélations n'a parlé du départ d'Égypte des enfants d'Israël. Tous ces hommes ont reçu des révélations pour eux-mêmes, de même qu'Ésaïe, Jérémie, Jésus, Pierre, Paul, Jean et Joseph. Il en va de même pour nous ou nous allons faire naufrage.
Ceux qui se réfèrent à Apocalypse 22:18-19 pour prouver qu'il n'y aura plus de révélations après la Bible devrait garder à l'esprit que ces versets ne pouvaient s'appliquer à la Bible en elle-même, la Bible telle que nous l'avons aujourd'hui n'avait pas encore été compilée quand Jean le Révélateur a écrit ces mots. Jean énonçait le principe éternel qu'aucun mortel ne doit "ajouter" ou "retrancher" quoi que ce soit aux révélations de Dieu s'il n'est pas inspiré. Il faut accepter et obéir à ces révélations telles qu'elles sont données. Ce principe est enseigné dans Deutéronome 4:2, 3 Néphi 11:40 et Doctrine et Alliances 20:35.
Dieu aime tous ces enfants et ne les laisse pas errer. En plus des révélations officielles et canonisées que nous connaissons en tant qu'écritures, les Saints des Derniers Jours pensent que Dieu a donné à chaque individu le moyen de connaître sa volonté. La "puissance de Dieu", aussi appelée "lumière du Christ" "sort de la présence de Dieu pour remplir l'immensité de l'espace" (D&A 88:7, 12, 13). Cette puissance "donne la lumière à tout homme qui vient au monde" et "éclaire . . . tout homme qui écoute la voix de l'Esprit" (D&C 84:46). La promesse qui est faite est que toute personne qui écoute et obéit aux murmures de cette puissance sera amenée à Dieu et guidée vers la plénitude de l'évangile de Jésus-Christ (voir D&A 84:47-48 ; Moroni 7:16-20). De plus, ceux qui se repentent et se font baptiser reçoivent un don supplémentaire : le don du Saint-Esprit. Ce don permet de recevoir des révélations personnelles ainsi que tous les autres merveilleux dons de l'Esprit dont il est parlé dans les écritures.
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Les Saints des Derniers Jours croient-ils que les hommes et les femmes ont la capacité de devenir des dieux ?
Les membres de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours pensent que les êtres humains peuvent se développer et progresser spirituellement jusqu'à ce que, par l'intermédiaire de la miséricorde et de la grâce du Christ, ils puissent hériter et posséder tout ce que le Père possède et ainsi devenir des dieux. Ceci a été enseigné dans les révélations reçues par les prophètes modernes (voir D&A 76:58 ; 132:19-20) et dans les sermons donnés pas Joseph Smith. Lorenzo Snow, le cinquième président de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, a écrit ceci :
Ce que l'homme est aujourd'hui, Dieu l'a été ;
Ce que Dieu est aujourd'hui, l'homme le sera.
Ce genre de doctrine est en général appelée déification, cependant les croyances des Saints des Derniers Jours à ce sujet sont souvent déformées et mal comprises. Les Saints des Derniers Jours ne croient pas que les êtres humains seront, un jour, indépendants de Dieu ou qu'ils ne lui seront plus subordonnés. Ils croient que devenir comme Dieu signifie triompher du monde par l'intermédiaire du sacrifice expiatoire de Jésus-Christ (voir 1 Jean 5:4-5 ; Apocalypse 2:7, 11). Par conséquent, ceux qui ont été fidèles deviennent héritiers de Dieu et co-héritiers du Christ et hériteront de tout, de même que le Christ a hérité de tout (Romains 8:17 ; Galates 4:7 ; 1 Corinthiens 3:21-23 ; Apocalypse 21:7). Ils sont reçus dans "l'église du premier-né", ce qui veut dire qu'ils héritent comme s'ils avaient été les premiers-nés (voir Hébreux 12:23). Ces déclarations trouvées dans les écritures ne fixent pas de limites ; ceux qui deviendront des dieux hériteront de tout. Dans cet état glorifié, ils ressembleront à notre Sauveur ; ils recevront sa gloire et seront unis à lui et au Père (voir 1 Jean 3:2 ; 1 Corinthiens 15:49 ; 2 Corinthiens 3:18 ; Jean 17:21-23 ; Philippiens 3:21).
L'ANCIENNE DOCTRINE
La doctrine qui enseigne la déification de l'homme n'est pas propre à l'église de Jésus-Christ rétablie. Cette doctrine peut être trouvée dans l'histoire des premiers chrétiens. Au second siècle, Irénée, évêque de Lyon (vers 130-200 après J.C.) qui a été le plus grand théologien de son époque, a dit quelque chose qui ressemble à ce qu'a dit Lorenzo Snow :
Si la Parole est devenue un homme,
C'est pour que les hommes puissent devenir des dieux.
Puis, Irénée a demandé :
Le [Dieu] blâmons-nous parce que nous n'avons pas été faits dieux dès le commencement, mais avons été d'abord créés en tant qu'hommes, puis plus tard comme des dieux ? Bien que Dieu ait choisi ceci par pure bonté afin que personne ne l'accuse de discrimination ou de mesquinerie, il a déclaré : "J'ai dit, Vous êtes des dieux, et vous êtes tous les fils du Très Haut." . . . Car il fallait d'abord que la nature soit montrée avant que ce qui est mortel ne soit conquis et englouti dans l'immortalité.
Vers 150-215 après J.C., Clément d'Alexandrie a écrit : "Oui, je vous le dis, la Parole de Dieu s'est faite homme afin qui vous puissiez apprendre d'un homme comment devenir un dieu." Clément a aussi mentionné que "si quelqu'un se connaît lui-même, il connaîtra Dieu, et connaissant Dieu il deviendra comme Dieu. . . . Tout ce qui lui appartient est beauté, réelle beauté, car c'est Dieu, et cet homme devient un Dieu, car Dieu le veut. Par conséquent, Héraclite avait raison quand il a dit : ‘Les hommes sont des dieux et les dieux sont des hommes.'"
Toujours au deuxième siècle, Justin Martyr (vers 100-165 après J.C.) a insisté sur le fait qu'au commencement les hommes "étaient faits comme Dieu, libres des liens de la souffrance et de la mort" et qu'ils étaient donc "jugés dignes de devenir des dieux et de pouvoir devenir les fils du Très Haut." Athanase, évêque d'Alexandrie (vers 296-373 après J.C.) a aussi dit qu'il croyait en la déification en utilisant des mots semblables à ceux de Lorenzo Snow : "La Parole est devenue chair afin que nous puissions être faits dieux. . . . De la même manière que le Seigneur, en revêtant le corps, est devenu un homme, nous qui sommes des hommes sommes déifiés par sa chair et pouvons désormais hériter de la vie éternelle." Lors d'une autre occasion, Athanase a fait remarquer que : "Il est devenu homme afin que nous puissions être rendus divins." Pour finir, Augustin (354-430 après J.C.), le plus grand des Pères de l'Église chrétienne a dit : "Celui-là même qui justifie déifie aussi, car en justifiant, il fait des fils de Dieu. Par conséquent, si nous avons été faits fils de Dieu, nous avons aussi été faits dieux."
Ces cinq hommes n'étaient pas seulement des chrétiens traditionalistes, mais ils sont aussi devenus des saints respectés. Trois d'entre eux ont écrit moins de cent ans après l'époque des apôtres, et les cinq hommes croyaient en la déification. Cette doctrine faisait partie de l'ancien christianisme et n'a été abandonnée que relativement récemment. C'est toujours une doctrine importante dans certaines églises orthodoxes de l'Est. Un écrivain a dit que l'un des principes fondamentaux d'orthodoxie à l'époque des Pères de l'Église était de reconnaître "l'histoire de l'univers comme étant l'histoire de la divinisation et du salut." En conséquence, les Pères de l'Église ont conclu que : "étant donné que l'Esprit de Dieu est vraiment Dieu, nous sommes divinisés par la présence de l'Esprit de Dieu."
Dans The Westminster Dictionary of Christian Theology (Le dictionnaire de théologie chrétienne Westminster), on peut lire ce qui suit dans un article intitulé "La déification".
Déification (en grec theosis) est le but de tout chrétien orthodoxe. Selon la Bible, l'homme est "fait à l'image et à la ressemblance de Dieu.". . . L'homme peut devenir comme Dieu, peut être déifié, peut devenir dieu par la grâce. Cette doctrine s'appuie sur de nombreux passages de l'Ancien et du Nouveau Testament (par exemple Psaumes 82 (81):6 ; 2 Pierre 1:4). Il s'agit des enseignements de St Paul, bien qu'il ait tendance à utiliser le langage de l'adoption filiale (voir Romains 8:9-17 ; Galates 4:5-7), et du quatrième évangile (voir 17:21-23).
Le langage utilisé dans 2 Pierre a été repris par St Irénée, dans sa fameuse citation, ‘si la Parole a été faite homme, c'est afin que les hommes puissent être faits Dieu' (Adv. Haer V, Préf.), et est devenue une idée de la théologie grecque. Au quatrième siècle, St Athanase répète presque mot pour mot les paroles de St Irénée et au cinquième siècle St Cyrille d'Alexandrie a dit que nous deviendrons fils ‘par participation' (en grec methexis). La déification est l'idée principale chez St Maxime pour qui la doctrine est la conséquence de l'incarnation : ‘La déification est l'accomplissement de tout ce qui s'est passé au cours de tous les ages,' . . . et St Syméon le Nouveau Théologien, à la fin du dixième siècle, a écrit, ‘Celui qui est Dieu par nature s'entretient avec ceux qu'il a rendus dieux par grâce, comme un ami s'entretient avec ses amis, face à face.'. . .
Pour finir, il faut noter que la déification ne signifie pas l'absorption en Dieu, puisque les créatures déifiées restent distinctes et séparées. C'est tout l'être humain, corps et âme, qui est transfiguré dans l'Esprit pour devenir à la ressemblance de la nature divine. La déification est le but de tout chrétien.
En bref, que la doctrine de la déification soit acceptée ou rejetée, il est clair qu'elle a fait partie des règles de l'orthodoxie chrétienne pendant des siècles. Il est évident que Joseph Smith ne l'a pas inventée. Les Saints des Derniers Jours pensent que la déification est une vérité éternelle rétablie par l'intermédiaire des prophètes modernes.
LES DÉCLARATIONS MODERNES
Les Saints des Derniers Jours pensent que ceux qui sont dignes recevront un héritage divin complet à travers le sacrifice expiatoire du Christ et uniquement après avoir obtenu une résurrection glorieuse. Les idées de C.S. Lewis, dont la foi chrétienne n'est pas contestée, se rapprochent de la doctrine des Saints des Derniers Jours. Il a notamment écrit : "C'est une chose sérieuse que de vivre dans une société de dieux et de déesses potentiels, et d'avoir à l'esprit que la personne la plus ennuyeuse et inintéressante à qui vous parlez, pourrait un jour être une créature que, si vous la voyiez maintenant, vous seriez tenté de vénérer."
C.S. Lewis a plus longuement expliqué la doctrine de la déification en ces termes :
Le commandement Soyez parfait n'est pas des paroles en l'air. Ce n'est pas non plus l'ordre de faire l'impossible. Il va nous rendre tels que nous puissions obéir à ce commandement. Il a dit (dans la Bible) que nous étions des "dieux" et qu'il tiendra ses promesses. Si nous le laissons faire (car nous avons le pouvoir de l'en empêcher si nous le choisissons), il changera le plus faible et immonde d'entre nous en un dieu ou une déesse, une créature éblouissante, radieuse et immortelle, palpitant d'énergie, de joie, de sagesse et d'amour comme nous ne pouvons l'imaginer, un miroir éblouissant sans taches qui renvoie parfaitement à Dieu (à une échelle plus petite, bien sûr) ses propres pouvoirs, ses délices et sa bonté sans limites. Le processus sera long et parfois douloureux, mais c'est pour cela que nous sommes ici. Rien de moins. Il a l'intention de faire ce qu'il a dit.
Dieu et Jésus Christ sont au centre des pratiques des Saints des Derniers Jours. Même si les Mormons croient en la déification de l'homme, il n'y a rien dans les écrits des Saints des Derniers Jours qui encourage à glorifier d'autres êtres que le Père et le Fils. Les Saints des Derniers Jours croient en "un seul Dieu" ce qui signifie qu'ils aiment et servent une seule divinité dont chaque membre possède tous les attributs divins.
Étant donné que les écritures enseignent que ceux qui obtiendront la vie éternelle ressembleront à Dieu, recevront un héritage de Dieu, recevront la gloire de Dieu, seront unis à Dieu, s'assiéront sur le trône de Dieu, utiliseront le pouvoir et la capacité de gouverner de Dieu, par conséquent il ne peut être contraire aux principes chrétiens de dire, comme C.S. Lewis et d'autres l'ont fait, que de tels êtres peuvent être appelés dieux tant que l'on garde à l'esprit que cette appellation ne réduit ou limite en aucune manière la souveraineté de Dieu notre Père. C'est de cette manière que les premiers chrétiens ont employé ce terme, c'est de cette manière que C.S. Lewis l'a utilisé et c'est de cette manière que les Saints des Derniers Jours utilisent ce terme et comprennent la doctrine.
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Que veulent dire les Saints des Derniers Jours quand ils disent que Dieu a été un homme ?
En avril 1844, Joseph Smith a enseigné ceci :
Dieu a été tel que nous sommes aujourd'hui, cependant il est maintenant un être exalté et est assis sur un trône dans les cieux ! Ceci est le grand secret. Si le voile était déchiré aujourd'hui et que le grand Dieu qui maintient ce monde sur son orbite et qui soutient tous les mondes et toute chose par son pouvoir se rendait visible, je veux dire par-là que si vous pouviez le voir aujourd'hui vous le verriez sous la forme d'un homme ; sa personne, son image et sa forme seraient semblables aux votres, à celles d'un homme. . . .
. . . Le premier principe de l'évangile est de croire avec certitude en Dieu, de savoir que nous pouvons parler avec lui comme un homme parle à un autre et de croire qu'il a été un homme comme nous ; oui, que Dieu lui-même, notre Père à tous, a demeuré sur une terre, tout comme Jésus-Christ lui-même, l'a fait.
Comme nous en avons parlé précédemment, Lorenzo Snow, cinquième président de l'église, a résumé cette doctrine en ces mots : "Ce que l'homme est aujourd'hui, Dieu l'a été ; ce que Dieu est aujourd'hui, l'homme le sera."
Joseph Smith et ses successeurs n'ont jamais eu l'intention de limiter ou de sous-estimer le Tout-Puissant. En fait, le Livre de Mormon et les Doctrine et Alliances mettent l'accent sur le fait qu'il n'existe pas de savoir, de pouvoir ou d'attribut divin que Dieu ne possède à l'état parfait. "Oh! Comme elle est grande, la sainteté de notre Dieu! Car il sait tout, et il n'y a rien qu'il ne sache pas" (2 Néphi 9:20 ; voir 2 Néphi 2:24 ; Moroni 7:22). Il possède vraiment "tout pouvoir, toute sagesse et toute intelligence" (Alma 26:35). Lui, qui est "plus puissant que toute la terre" (1 Néphi 4:1) "comprend tout, et tout est devant lui" (D&C 88:41). Les mormons acceptent la réalité "qu'il y a un Dieu au ciel, qui est infini et éternel, le même Dieu immuable d'éternité en éternité, Créateur du ciel et de la terre et de tout ce qui s'y trouve" (D&C 20:17).
LA MORTALITÉ
Le fait que Dieu ait été un être mortel n'est absolument pas en contradiction avec le fait qu'il a maintenant tout pouvoir et toute connaissance et qu'il possède toutes les vertus et les attributs divins ainsi que la grâce. Il est devenu parfait grâce à de longues périodes de croissance, de développement et de progression, "en allant d'un petit degré vers un autre et en passant d'une faible capacité vers une plus grande, de grâce en grâce, d'exaltation en exaltation" comme l'a expliqué Joseph Smith. "Quand vous grimpez à l'échelle, vous devez commencer en bas et grimper marche par marche, jusqu'à ce que vous arriviez au sommet. Il en va de même avec les principes de l'évangile, il vous faut commencer avec le premier et continuer jusqu'à ce que vous ayez appris tous les principes de l'exaltation. Cependant, ce ne sera que longtemps après avoir passé le voile que vous les connaîtrez tous. Ils ne peuvent tous être compris dans ce monde. Cela prendra beaucoup de travail même après la tombe pour apprendre tout ce qui concerne notre salut et de notre exaltation."
DE TOUTE ÉTERNITÉ À TOUTE ÉTERNITÉ
Comment les Saints des Derniers Jours concilient-ils les écritures qui décrivent Dieu comme étant "de toute éternité à toute éternité" avec l'idée qu'il n'a pas toujours été un Dieu ? Ils pensent que les passages de la Bible qui parlent de la condition éternelle de Dieu et du fait qu'il est le même hier, aujourd'hui et à jamais font référence à ses attributs divins : l'amour, la constance et la volonté de bénir son peuple (voir par exemple Psaumes 102:27 ; Hébreux 1:12 ; 13:8). De tels passages se trouvent aussi dans le Livre de Mormon et dans les Doctrine et Alliances, et font eux aussi référence à la nature divine de Dieu (voir 1 Néphi 10:18-19 ; 2 Néphi 27:23 ; Alma 7:20 ; Mormon 9:8-11, 19 ; Moroni 8:18 ; 10:7 ; D&A 3:2 ; 20:12, 17 ; 35:1).
Peu de choses ont été révélées sur le concept qui se cache derrière le fait que Dieu ait été à un moment donné un homme, et qu'à la suite d'une longue période, il a obtenu la connaissance, la puissance et les attributs divins nécessaires pour savoir toute chose et avoir toute puissance. Il peut parler d'éternité et dire qu'il est de toute éternité à toute éternité car il est exalté depuis plus longtemps qu'il nous est possible de concevoir. Le président Joseph Fielding Smith a expliqué que "de toute éternité à toute éternité signifie de la préexistence en passant par la période mise à l'épreuve dans laquelle nous sommes en ce moment, jusqu'à l'existence éternelle qui la suivra. Il s'agit bien d'éternité car lorsque nous serons ressuscités, nous ne mourrons jamais plus. Nous existions tous lors de la première éternité. Je pense être en droit de dire de moi-même et des autres, que nous sommes d'éternité ; et nous serons à toute éternité, si nous obtenons notre exaltation."
L'EMPATHIE
Le président Brigham Young a enseigné que notre Père céleste "a vécu les épreuves par lesquelles nous passons. Il a acquit de l'expérience, a souffert et a eu de la joie, et il connaît tout ce que nous connaissons de cette expérience mortelle : les labeurs, la souffrance, la vie et la mort, car il est passé par-là et a reçu sa couronne et son exaltation." Les hommes et les femmes peuvent le considérer comme un père et le prier avec l'assurance qu'il comprend leurs problèmes. Son expérience lui permet d'avoir de l'empathie, d'être omniscient et de juger ses enfants avec amour. Le président Young a fait remarquer que "Dieu doit nécessairement connaître les choses temporelles et a dû avoir un corps et être sur la terre. Si ce n'était pas le cas, il ne saurait comment juger les hommes avec justice, selon les tentations et les pêchés avec lesquels ils ont eu à lutter."
Pour les Saints des Derniers Jours, Dieu est bien plus qu'une force cosmique ou juste le point de départ de toute chose. C'est une personne, un Homme de Sainteté exalté, littéralement notre Père céleste (voir Moïse 6:57). Il a un corps, des passions et il n'est pas indivisible. Il est possible de l'approcher, de le connaître et, comme son Fils bien-aimé, il peut être touché par nos infirmités (voir Hébreux 4:15). Il a de tendres sentiments pour ses enfants et désire que nous devenions comme lui, non par le fruit de nos seuls efforts mais principalement grâce à sa miséricorde, à sa grâce et à son pouvoir de transformer et de glorifier qui se manifestent par le sacrifice expiatoire de Jésus-Christ.
Ces doctrines ne sont pas clairement énoncées dans la Bible. Cependant, les mormons pensent que ces principes étaient connus parmi les anciens chrétiens et qu'ils ont été rétablis par les prophètes modernes. Les prophètes modernes ont affirmé à ceux qui cherchent sincèrement à se comprendre eux-même et à comprendre leur destinée, qu'en venant à connaître Dieu, les hommes et les femmes peuvent comprendre leur propre identité éternelle et leur potentiel divin. Joseph Smith a dit que "Si les hommes ne comprennent pas la nature de Dieu, ils ne se comprennent pas eux-même."
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Qu'est-ce que les Saints des Derniers Jours pensent qu'il faut faire pour être sauvé ?
En 1842, Joseph Smith a écrit : "Nous croyons que, grâce au sacrifice expiatoire du Christ, tout le genre humain peut être sauvé en obéissant aux lois et aux ordonnances de l'évangile" (Articles de foi 1:3). Les Saints des Derniers Jours pensent qu'il n'y a pas une seule personne qui ait vécu sur cette terre qui ne puisse bénéficier du pouvoir de sauver du Christ, qu'il n'existe pas une âme qui soit hors des limites de sa miséricorde et de sa grâce. Personne ne vient sur cette terre prédestiné au salut ou sans espoir d'y accéder. Dieu ne rejète personnes mais en "toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable" (Actes 10:35).
L'IMMORTALITÉ ET LA VIE ÉTERNELLE
Dans la Perle de Grand Prix, Dieu dit à Moïse : "Car voici mon œuvre et ma gloire: réaliser l'immortalité et la vie éternelle de l'homme" (Moïse 1:39). Ceci est un court résumé de l'œuvre de rédemption du Christ. Les mormons pensent qu'il existe deux sortes de salut possible par l'intermédiaire du sacrifice expiatoire de Jésus-Christ : l'un est universel et l'autre est individuel. Tous ceux qui auront reçu un corps physique, qu'ils aient été bons ou mauvais, seront ressuscités (voir 1 Corinthiens 15:22 ; Alma 11:41). Ce salut universel de la mort physique est l'immortalité dont il est parlé dans le Livre de Moïse. C'est être sauvé de la tombe, obtenir la vie sans fin et ce don est universel.
Le salut individuel est tout à fait différent. Bien que le salut soit rendu possible par la miséricorde et l'amour du Christ, les Mormons pensent qu'il y a certaines choses qu'une personne doit faire afin que la grâce divine puisse pleinement agir dans sa vie. Elle doit recevoir de son plein gré le cadeau du Seigneur, qui est donné à tous. Elle doit venir à lui et l'accepter en tant que Seigneur et Sauveur, avoir foi en son nom, se repentir de ses péchés, être baptisée, recevoir le don du Saint-Esprit et s'efforcer de rester fidèle jusqu'à la fin de ses jours. La vie éternelle est accordée à celui qui croit, obéit et persévère jusqu'à la fin. Le Christ "est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel" (Hébreux 5:9). La vie éternelle est la vie sans fin mais aussi la vie avec Dieu. C'est la vie de Dieu. C'est le niveau le plus avancé de salut.
LA GRÂCE ET LES ŒUVRES
Venir au Christ représente une alliance, une promesse réciproque entre Dieu et l'homme, Jésus-Christ a fait pour nous ce que nous n'aurions jamais pu faire pour nous-même. Il a souffert, il a saigné et il est mort pour nous. Il nous a racheté du péché. Il a offert de changer notre nature, de nous transformer en de nouvelles créatures (voir 2 Corinthiens 5:17 ; Mosiah 27:24-26). Il a ressuscité des morts et par-là a ouvert la porte pour que nous en fassions de même le moment venu. Nous n'aurions pu faire ces choses pour nous même. Ce sont des actes de miséricorde et de grâce. Notre promesse est d'accepter le Christ dans notre vie en tant que notre Sauveur, d'être fidèles à nos alliances, d'obéir à ses commandements et d'endurer jusqu'à la fin. Les Saints des Derniers Jours sont d'accord pour dire que bien que nos efforts soient nécessaires, ils ne seront jamais suffisants pour nous sauver. Les prophètes du Livre de Mormon ont expliqué qu'au-delà de tout ce que nous pouvons faire, nous sommes sauvés par la grâce du Christ. Notre tâche principale est de faire confiance et de nous en remettre aux mérites, à la miséricorde et à la grâce de notre saint Messie (voir 2 Néphi 10:24 ; 25:23 ; 2 Néphi 2:8 ; 31:19 ; Moroni 6:4).
Malheureusement, le débat théologique qui vise à déterminer si nous serons sauvés par la grâce ou par les œuvres dure depuis des siècles. Comme C.S. Lewis l'a fait remarquer, "c'est comme demander qu'elle lame de la paire de ciseaux est la plus importante." Peu de choses révèlent plus la superficialité de la qualité de disciple que de servir Dieu du bout des lèvres mais de ne pas obéir de tout son cœur. La véritable foi mène toujours à la fidélité et aux actions qui la prouvent (voir Jacques 2). Cependant, peu de choses offensent plus Dieu qu'une personne qui s'en remet uniquement à ses propres œuvres et à sa propre force et ne cherche à prospérer qu'à l'aide de son intelligence.
LE SACRIFICE EXPIATOIRE DU CHRIST
Le Christ est la source de notre force et de notre salut. Elder Bruce R. McConkie, un ancien apôtre de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours a posé cette question : "De quelle autre manière le salut peut-il venir ? ". "L'homme peut-il se sauver lui-même ? Peut-il se ressusciter lui-même ? Peut-il créer un royaume céleste et déterminer sa propre admission ? Le salut vient de Dieu, et si un homme doit le recevoir, c'est Dieu qui le lui accorde. C'est là une manifestation de sa grâce. . . . Le salut est dans le Christ et s'obtient par son sacrifice expiatoire." Elder Dallin H. Oaks, un autre apôtre Saint des Derniers Jours, a fait observer ceci : "Il est évident que l'homme possède des pouvoirs impressionnants et peut réaliser de grandes choses par ses efforts infatigables et sa volonté invincible. Cependant, malgré notre obéissance et nos bonnes œuvres, nous ne pouvons pas être sauvés des effets de nos péchés sans la grâce apportée par le sacrifice expiatoire de Jésus-Christ."
Joseph Smith a appris au cours d'une révélation que les plus grandes bénédictions du monde à venir sont réservées à ceux qui viennent au Christ, acceptent son évangile, reçoivent les sacrements et ordonnances nécessaires et restent fidèles à leurs alliances. Ceux qui font ceci héritent de la plénitude de la gloire de Dieu (voir D&A 76 ; 132 :19). Le prophète Joseph Smith a révélé plus tard l'importance des temples et le fait qu'ils soient des endroits sacrés où les enfants de Dieu peuvent participer aux ordonnances qui lient et scellent les familles pour le temps et l'éternité (voir D&A 131-132). Les enseignements et ordonnances du temple sont centrés sur le Christ et permettent de toujours se souvenir que sans lui nous n'avons pas d'espoir de paix et de bonheur ici, et aucun droit à la gloire éternelle dans le monde à venir.
Les mots salut, exaltation et vie éternelle sont souvent utilisés dans les conversations religieuses des Saints des Derniers Jours. Ces mots signifient la même chose mais chacun d'entre eux met l'accent sur un aspect différent de la condition exaltée. Le mot salut évoque plus particulièrement la condition de l'être sauvé, la délivrance de la mort et du péché par le sacrifice expiatoire de Jésus-Christ. Éternel est l'un des noms de Dieu, par conséquent obtenir la vie éternelle signifie vivre avec Dieu. Le mot exaltation met l'accent sur l'état élevé et ennobli de celui qui se qualifie pour la société du royaume céleste dans laquelle demeurent ceux qui ont été rachetés et glorifiés.
LA RÉVÉLATION MODERNE
Les Saints des Derniers Jours se réjouissent de connaître un plan de salut qui leur a été révélé par l'intermédiaire de prophètes modernes. Ils ont ainsi les réponses à certaines des questions qui sont toujours débattues dans le monde chrétien, telles que :
  • Qui sommes-nous ? (D'où venons-nous ? Pourquoi sommes-nous ici ? Où allons-nous après la mort ?)
  • Jusqu'à quel point notre foi au Christ doit-elle se manifester au travers de notre obéissance à ses commandements ?
  • Quel est l'état de ceux qui meurent sans la connaissance du Christ et de son évangile ?
Joseph Smith a enseigné qu'être sauvé signifie être "placé hors d'atteinte du pouvoir de tous nos ennemis." Bien que les plus hautes bénédictions du salut ne seront reçues que dans la vie à venir, il est d'une certaine manière possible dans cette vie d'avoir l'assurance du salut et la paix qui accompagne cette connaissance (voir D&A 59:23). Le Saint-Esprit donne "le gage de notre héritage," la promesse et l'assurance que nous sommes toujours qualifiés et susceptibles de recevoir le salut dans le monde à venir (voir 2 Corinthiens 1:21-22 ; 5:5 ; Éphésiens 1:13-14). Si nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour entretenir les dons de l'Esprit, nous vivons dans ce que l'on peut appeler une condition exaltée. Le président de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, David O. McKay, a fait remarquer que "l'évangile de Jésus-Christ, tel qu'il a été révélé au prophète Joseph Smith, est en fait et dans tous les sens du terme, le pouvoir de Dieu au salut. C'est le salut ici : ici et maintenant. Il accorde à chaque homme la vie parfaite, ici et maintenant, ainsi que dans l'au-delà."
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La doctrine et les pratiques de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours changent-elles ?
Certaines personnes considèrent le changement dans les enseignements et les pratiques comme une incohérence ou une faiblesse, mais pour les Saints des Derniers Jours c'est une preuve de la solidité de la fondation sur laquelle l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours est édifiée : Dieu est toujours (hier, aujourd'hui et à jamais) disposé à révéler sa volonté à son peuple s'il veut écouter et obéir. Bien que les principes éternels du plan de Dieu menant au salut ne changent pas, la révélation de ces principes et leur application (à qui, quand, où et combien) changent pour s'adapter à des milliers de circonstances de ce monde, aux desseins de Dieu et à son calendrier.
Les membres de l'Église de Jésus-Christ rétablie croient que de nombreuses choses grandes et importantes doivent encore être révélées (voir Articles de foi 1:9). Ceci signifie que la compréhension que nous avions autrefois et celle que nous avons aujourd'hui sont incomplètes et ont besoin d'être ajustées.
LIGNE PAR LIGNE
Pourquoi Dieu ne révélerait-il pas tout ce que nous devons savoir une fois pour toutes ? Parce que Dieu respecte le libre arbitre et les circonstances. Il révèle sa volonté au fur et à mesure que ses enfants veulent et sont capables de la recevoir et selon ses desseins. Ésaïe a enseigné ce principe :
À qui veut-on enseigner la sagesse ? À qui veut-on donner des leçons ? Est-ce à des enfants qui viennent d'être sevrés, qui viennent de quitter la mamelle ? Car c'est précepte sur précepte, précepte sur précepte, règle sur règle, règle sur règle, un peu ici, un peu là. (Ésaïe 28:9-10)
Ceci se voit clairement dans le Nouveau Testament lorsque les règles et les pratiques ont été modifiées lors des débuts de l'église chrétienne. Lorsque Jésus a appelé et envoyé ses douze apôtres, il a dit : "N'allez pas vers les païens, et n'entrez pas dans les villes des Samaritains ; allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël" (Matthieu 10:5-6). Quelques années plus tard, Jésus a révélé à Pierre qu'il était temps de changer. L'évangile devait à présent parvenir aux païens. Il a fallu plusieurs révélations ainsi qu'une démonstration remarquable du pouvoir de Dieu pour convaincre Pierre qu'il fallait adopter cet important changement de direction (voir Actes 10).
UNE ÉGLISE VIVANTE
C'est comme cela de nos jours. Les Saints des Derniers Jours pensent que le changement fait partie de l'église vivante et est une dimension essentielle qui démontre ce que signifie être dirigé par des prophètes vivants. Joseph Smith a expliqué la nécessité de recevoir des révélations afin de pouvoir correctement appliquer les vérités venant des cieux, en ces termes :
Dieu a dit : "Tu ne tueras point". À un autre moment, il a dit : "Tu détruiras complètement". Voici le principe d'après lequel le gouvernement des cieux est dirigé : par révélations adaptées aux circonstances dans lesquelles se trouvent les enfants du royaume. Ce que Dieu ordonne est juste, quel que soit ce que c'est et ce malgré le fait que nous puissions n'en comprendre les raisons que longtemps après les événements. . . .
. . . Parce que Dieu désire notre bonheur, ainsi que celui de toutes ses créatures, il n'a jamais et n'instituera jamais une ordonnance ou donnera un commandement qui n'a pas pour but de contribuer à ce bonheur et d'aboutir à créer le bien-être et la gloire de ceux qui reçoivent ses lois et ses ordonnances.
Si de tels changements étaient causés par les caprices des mortels, il y aurait lieu de s'inquiéter. Cependant, si ces changements interviennent à la suite des révélations que Dieu donne aux serviteurs qu'il a choisis, ces changements sont justes et le peuple de Dieu s'est engagé à les accepter et à y obéir.
Historiquement, le principe de l'apprentissage ligne par ligne est illustré par le fait que Dieu n'a révélé aux différents peuples que la portion de lumière et de vérité dont ils pouvaient tirer profit. Par conséquent, il n'est pas surprenant de trouver des bribes de vérité dans toutes les cultures, les philosophies, les religions et les nombreuses églises chrétiennes qui existent dans le monde. En fait, certaines d'entre elles ont une grande partie de l'évangile de Jésus-Christ et leurs membres sont de merveilleux exemples des principes chrétiens. Cependant, les Saints des Derniers Jours pensent que ce qui s'appelle "la plénitude de l'évangile" est à la portée de ceux qui désirent la recevoir. Cette plénitude a été rétablie sur la terre par l'intermédiaire de Joseph Smith et est proclamée par l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Elle comprend la croyance en des prophètes vivants qui sont appelés par Dieu et à qui il révèle sa volonté. Ces prophètes et ceux qu'ils ordonnent ont l'autorité de prêcher l'évangile et d'officier dans les ordonnances essentielles au salut. Ils ont les mêmes responsabilités que celles données par Jésus à ces douze premiers apôtres : "Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création" (Marc 16:15). En agissant afin de remplir cette mission, ils chercheront et recevront d'autres révélations de Dieu. Il ne fait aucun doute qu'à mesure que les circonstances changent, les règles, les pratiques, le niveau de compréhension et l'application des principes changeront. Sous la direction du Tout-Puissant, le travail de l'église vivante ira de l'avant et contribuera à réaliser l‘immortalité et la vie éternelle de l'homme, ce qui est l'œuvre et la gloire de Dieu (voir Moïse 1:39).
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Comment les Saints des Derniers Jours pensent-ils devoir vivre leur vie ?
"Nous croyons que nous devons être honnêtes, fidèles, chastes, bienveillants et vertueux, et que nous devons faire du bien à tous les hommes." C'est ce que Joseph Smith a écrit, en 1842, pour répondre à la question d'un journaliste sur les croyances des Saints des Derniers Jours. "Nous recherchons tout ce qui est vertueux ou aimable, tout ce qui mérite l'approbation ou est digne de louange" (Articles de foi 1:13). Cela ne signifie pas que tous les Saints des Derniers Jours, sans exception, sont vertueux et que les autres ne le sont pas. Cependant, les Saints des Derniers Jours pensent que leur vie quotidienne doit refléter leurs croyances religieuses afin de rechercher ces qualités.
UNE OBLIGATION ET UNE ALLIANCE
La responsabilité de rechercher la vertu, la bonté, l'honneur et tout ce qui est digne de louange est une obligation qui découle de l'amour pour Dieu et de la dévotion que l'on a envers lui. Jésus a déclaré : "Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes" (Matthieu 7:12). Plus tard au cours de son ministère, Jésus a ajouté qu'aimer Dieu et aimer son prochain sont les deux plus grands commandements dont "dépendent toute la loi et les prophètes" (voir Matthieu 22:37-40). Les Saints des Derniers Jours prennent ces commandements très au sérieux, car l'amour est l'essence même de la vraie religion (voir Jacques 1:27). L'apôtre Paul a écrit : "Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j'aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j'aurais même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien" (1 Corinthiens 13:1-2 ; voir Moroni 7:44-48). Les Saints des Derniers Jours acceptent et obéissent aux écritures anciennes et modernes qui enseignent que l'amour pour Dieu doit aussi se manifester par l'amour pour nos semblables.
Pour se joindre à l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, il faut se faire baptiser et accepter l'alliance sacrée d'aimer Dieu de tout son cœur et de toutes ses forces et "de le servir et de garder ses commandements" (Mosiah 18:10). Les membres de l'église acceptent l'obligation d'essayer non seulement de garder les commandements du Seigneur, mais aussi de devenir comme lui. Ils essayent d'avoir le cœur rempli de plus de pureté, de gentillesse, de compassion et de miséricorde. En contractant l'alliance du baptême, les Saints des Derniers Jours promettent de montrer leur amour pour le Christ en étant "disposés à porter les fardeaux les uns des autres, afin qu'ils soient légers" et "disposés à pleurer avec ceux qui pleurent, oui, et à consoler ceux qui ont besoin de consolation" (Mosiah 18:8-9). C'est ce genre de soucis du bien-être d'autrui et de compassion qui caractérisent les vrais disciples (voir Jean 13:34-35).
Le système d'entraide très développé de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours et son aide humanitaire à travers le monde, ainsi que les actes de gentillesse et de générosité des membres de l'église découlent directement d'un effort sincère pour aimer les autres comme le Seigneur l'a recommandé. Cette compassion et cette attitude chrétienne ne se limitent pas à ceux qui ont les mêmes croyances ou aux autres membres de l'église. Elles ne tiennent pas compte de la race, de la religion ou de la nationalité. Joseph Smith a déclaré ceci : "Nous n'avons pas d'instructions particulières à donner concernant ce qu'un homme doit donner par an. Il doit nourrir ceux qui ont faim, vêtir ceux qui sont nus, prendre soin de la veuve, sécher les larmes de l'orphelin, réconforter celui qui est affligé, que ce soit dans cette église, dans une autre ou dans aucune église, là où il trouve ceux qui ont besoin de lui."
LES RÉSULTATS
Les professionnels en sciences sociales ont observé certaines différences entre les Saints des Derniers Jours, qui suivent et respectent scrupuleusement les enseignements de leur église, et la société en générale. Les Saints des Derniers Jours ont tendance :
  • à être plus heureux en mariage et satisfaits de leur vie de famille et à moins divorcer.
  • à ne pas avoir de relations sexuelles avant le mariage ou extra-maritales.
  • à ne pas prendre de drogue ou boire d'alcool.
  • à être sains psychologiquement et à ne pas être dépressifs.
  • à ne pas être délinquants, rebelles ou antisociaux.
De nombreuses autres études et d'autres sources pourraient être citées afin de souligner le côté positif du mode de vie des Saints des Derniers Jours. Cependant, la multitude de preuves empiriques ne peut que décrire et ne peut pas expliquer de manière adéquate pourquoi les Saints des Derniers Jours sont en général heureux, épanouis et attentionnés. Quelle est donc la réponse ? L'apôtre Jean a écrit : "Petits enfants, que personne ne vous séduise. Celui qui pratique la justice est juste, comme lui-même est juste" (1 Jean 3:7). Les fruits de la justice qui se retrouvent chez les Saints des Derniers Jours fidèles viennent à la suite de leur engagement à être fidèles à leurs alliances chrétiennes. En "recherchant" continuellement et sincèrement ce qui est "aimable, digne de louange ou de bonne réputation", les Saints des Derniers Jours se rendent compte que ces "fruits" leur sont donnés grâce à l'amour et à la miséricorde de Jésus-Christ. Ils bénissent leur vie et leur permettent de bénir la vie des autres.
Les Saints des Derniers Jours croient que par le pouvoir du Saint-Esprit, une personne qui a accepté le Christ en faisant preuve de foi et d'obéissance est "née de nouveau" et devient une nouvelle créature en Christ (voir 2 Corinthiens 5:17 ; Éphésiens 4:24-32 ; Mosiah 27:23-26). Cette transformation spirituelle amène la charité qui est "l'amour pur du Christ" (Moroni 7:47). Il s'agit d'un amour pour le Christ et aussi un amour pour les autres à la manière du Christ. Les fruits de cette renaissance spirituelle incluent la bonté et la justice, l'amour, la joie, la paix, la gentillesse et la douceur (voir Éphésiens 5:9 ; Galates 5:22-26). Le renouveau de la vie apporté par la grâce et la miséricorde de Jésus-Christ affecte non seulement les actions d'une personne, mais aussi ses pensées et sa personnalité.
Le Sauveur a enseigné que les choses doivent être jugées par leurs fruits (voir Matthieu 7:15-20). Les prophètes et les églises devraient être jugés par le résultat de leur ministère et de leurs enseignements. L'engagement d'une personne à suivre le Christ devrait être jugé, s'il peut être jugé par des mortels, par la personnalité et les actions que cet engagement a produit. Les mauvais arbres ne peuvent pas produire de bons fruits, par conséquent du bon fruit est la preuve de la qualité de l'arbre. Les membres de l'Église de Jésus-Christ rétablie pensent que les fruits des enseignements de cette église se voient de manière évidente dans leur vie. Ils vivent pleinement et de manière paisible leur religion, et leur cœur est entièrement voué à conformer leur vie à l'exemple de Jésus-Christ. Leur amour pour le Seigneur ainsi que le témoignage fervent qui vient de l'Esprit de Dieu et qui brûle dans leur cœur et inspire leur esprit, leur apporte la motivation nécessaire pour faire cela. Ils sont reconnaissants outre mesure que le Seigneur accepte leur engagement envers lui, pardonne leurs transgressions et les bénisse avec les fruits de leur dévotion.
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Pourquoi les Saints des Derniers Jours essayent-ils de convertir les autres ?
Les Mormons croient que l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours contient la plénitude de l'évangile de Jésus-Christ, et que cette plénitude ne peut être trouvée nulle part ailleurs. Par conséquent, ils sentent la responsabilité de faire connaître la nouvelle du rétablissement de l'Église du Christ à tous ceux qui veulent écouter. Les Saints des Derniers Jours affirment avoir reçu du Seigneur Jésus le même commandement que celui qu'il avait donné à ses anciens disciples : prêcher l'évangile aux peuples de toutes les nations (voir Matthieu 28:19-20 ; Marc 16:15-18 ; voir aussi D&A 68:8). Ceci est la raison pour laquelle l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours a un système organisant le travail missionnaire.
L'un des présidents de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours a adressé ceci à ceux qui ont d'autres croyances :
Nous ne sommes pas venus pour vous enlever la vérité et la vertu que vous possédez. Nous ne sommes pas venus pour vous trouver des défauts ou vous critiquer. Nous ne sommes pas venus ici pour vous réprimander pour ce que vous n'avez pas fait ; nous sommes venus ici pour être vos frères. . . . et pour vous dire : "Gardez toute les bonnes choses que vous avez et laissez-nous vous en apporter plus afin que vous soyez plus heureux et prêts à entrer en la présence de notre Père céleste."
LA NÉCESSITÉ
Les Saints des Derniers Jours affirment que la solution aux problèmes du monde, tels que la faim, la maladie, le crime, le manque de compassion et la dissolution de la famille, ne se trouve pas dans des lois et des programmes sociaux. En revanche, la solution réside dans la promesse que Dieu changera le cœur de ceux qui ont foi en Jésus-Christ. Des gens de diverses dénominations chrétiennes font beaucoup d'efforts pour apporter le message du Christ à un monde qui en a désespérément besoin. Cependant, les Saints des Derniers Jours affirment qu'il existe plus de vérités à connaître, plus de pouvoirs à exercer, et une plus grande satisfaction ainsi qu'une plus grande joie à découvrir, que ceux trouvés dans n'importe qu'elle autre église. Un des dirigeants de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours a déclaré que "Nous cherchons à rassembler toute la vérité. Nous cherchons à accroître l'amour et la compréhension dans le monde entier. Nous nous efforçons d'établir la paix et le bonheur, pas seulement au sein de la chrétienté, mais parmi tous les hommes."
LE MESSAGE
Les prophètes de l'ancien testament ont annoncé la restauration de l'évangile comme l'intervention divine face à la famine. Il ne s'agissait ni d'une faim de pain ni d'une soif d'eau, mais d'une aspiration à entendre la parole de Dieu (voir Amos 8:11-12). Le message fondamental du mormonisme est le suivant :
  • Il y a un Dieu. Il est notre Père céleste.
  • Jésus-Christ est le Fils de Dieu et le Messie annoncé. Le salut ne peut venir que dans et par la rédemption du Christ.
  • La vie a un but. Notre Père céleste a un plan pour ses enfants dont l'objectif est d'apporter la paix et la joie à tous les fils et les filles de Dieu grâce à la foi en Jésus-Christ.
  • Dieu le Père éternel et son fils Jésus-Christ sont apparus à Joseph Smith au cours du printemps 1820. Cette apparition a marqué le début de la restauration de la plénitude de l'évangile de Jésus-Christ.
  • Des messagers célestes ont rétabli des vérités sacrées et des pouvoirs divins. C'est par l'intermédiaire de ces pouvoirs que l'église et le royaume de Dieu ont été rétablis sur la terre.
  • Dieu aime ses enfants à notre époque autant qu'il aimait ceux à qui il a envoyé son Fils, il y a deux mille ans. L'amour parfait du Père se manifeste non seulement dans le fait que la Bible ait été préservée mais aussi dans le fait qu'ils nous ait donné des révélations modernes, des écritures modernes, des apôtres et des prophètes modernes ordonnés et dotés de pouvoirs de la prêtrise divine, et une organisation de l'église inspirée.
L'INTENDANCE
C'est important d'être bon, moral et intègre. Cependant, les Saints des Derniers Jours pensent que l'évangile n'a pas pour seul but de faire de nous des personnes intègres. L'évangile contient la puissance de Dieu pour le salut (voir Romains 1:16), la puissance pour tranformer des personnes justes en personnes semblables au Christ et des âmes nobles en âmes saintes. L'Église de Jésus-Christ est la gardienne de l'évangile. Le Christ lui-même a donné l'autorité divine et les vérités du salut à son église rétablie. Les Saints des Derniers Jours ne pensent pas qu'il soit possible de venir au Christ et de prendre part à toutes les bénédictions qu'il a à offrir, indépendamment de l'Église de Jésus-Christ ou en s'y opposant. Ils pensent qu'il y a "un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême" (Éphésiens 4:5) et que les sacrements et ordonnances de l'évangile, administrés par la prêtrise qui existe dans l'Église de Jésus-Christ rétablie, sont nécessaires pour pouvoir entrer dans le royaume de Dieu.
À une époque où le manque d'appartenance est flagrant et selon le commandement trouvé dans les écritures de partager l'évangile afin que tous viennent au Christ et soient rendus parfaits en lui (Moroni 10:32), les Saints des Derniers Jours invitent tout le monde à retourner dans la famille de Dieu. En 1907, la première présidence de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours a déclaré : "Nos motivations ne sont pas égoïstes, nos raisons ne sont pas sans importance et limitées à cette existence. Nous contemplons le genre humain, passé, présent et à venir, comme s'il s'agissait d'êtres éternels pour le salut de qui nous devons travailler. À ce travail, vaste comme l'éternité et profond comme l'amour de Dieu, nous nous vouons, maintenant et à jamais."
LES ARTICLES DE FOI DE L'ÉGLISE DE JÉSUS-CHRIST DES SAINTS DES DERNIERS JOURS
1.Nous croyons en Dieu, le Père éternel, en son fils, Jésus-Christ, et au Saint-Esprit.
2.Nous croyons que les hommes seront punis pour leurs propres péchés, et non pour la transgression d'Adam.
3.Nous croyons que, par le sacrifice expiatoire du Christ, tout le genre humain peut être sauvé, en obéissant aux lois et aux ordonnances de l'Évangile.
4.Nous croyons que les premiers principes et ordonnances de l'Évangile sont: premièrement la foi au Seigneur Jésus-Christ, deuxièmement le repentir, troisièmement le baptême par immersion pour la rémission des péchés, quatrièmement l'imposition des mains pour le don du Saint-Esprit.
5.Nous croyons que l'on doit être appelé de Dieu par prophétie, et par l'imposition des mains de ceux qui detiennent l'autorité, pour prêcher l'Évangile et en administrer les ordonnances.
6.Nous croyons à la même organisation qui existait dans l'Église primitive, savoir: apôtres, prophètes, pasteurs, docteurs, évangelistes, etc.
7.Nous croyons au don de langues, de prophétie, de révélation, de vision, de guérison, d'interprétation des langues, etc.
8.Nous croyons que la Bible est la parole de Dieu dans la mesure où elle est traduite correctement; nous croyons aussi que le Livre de Mormon est la parole de Dieu.
9.Nous croyons tout ce que Dieu a révélé, tout ce qu'il révèle maintenant, et nous croyons qu'il révélera encore beaucoup de choses grandes et importantes concernant le royaume de Dieu.
10.Nous croyons au rassemblement littéral d'Israël et au rétablissement des dix tribus. Nous croyons que Sion (la nouvelle Jérusalem) sera batie sur le continent américain, que le Christ régnera en personne sur la terre, que la terre sera renouvelée et recevra sa gloire paradisiaque.
11.Nous affirmons avoir le droit d'adorer le Dieu Tout-Puissant selon les inspirations de notre conscience et nous reconnaissons le même droit à tous les hommes: qu'ils adorent comme ils veulent, où ils veulent ou ce qu'ils veulent.
12.Nous croyons que nous devons nous soumettre aux rois, aux présidents, aux gouverneurs et aux magistrats, et que nous devons respecter, honorer et défendre la loi.
13.Nous croyons que nous devons être honnètes, fidèles, chastes, bienveillants et vertueux, et que nous devons faire du bien à tous les hommes; en effet, nous pouvons dire que nous suivons l'exhortation de Paul: nous croyons tout, nous espérons tout, nous avons supporté beaucoup et nous espérons être capables de supporter tout. Nous recherchons tout ce qui est vertueux ou aimable, tout ce qui mérite l'approbation ou est digne de louange.
-- Joseph Smith
Sources
1. Teachings of the Prophet Joseph Smith, sel. Joseph Fielding Smith (Salt Lake City: Deseret Book, 1976), 121.
2. C. S. Lewis, Mere Christianity (New York: Macmillan, 1952), 11.
3. Joseph Smith to John Wentworth, March 1842, in Joseph Smith Jr., History of the Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, ed. B. H. Roberts, 7 vols. (Salt Lake City: Deseret Book, 1976), 4:536.
4. See Philip Schaff, The Creeds of Christendom, 3 vols. (Harper & Row, 1931; reprint, Grand Rapids, Mich.: Baker Books, 1985); and J. N. D. Kelly, Early Christian Creeds, 3rd ed. (New York: David McKay Co., 1972).
5. Teachings of the Prophet Joseph Smith, 56.
6. Ibid., 9-10.
7. Improvement Era 39 (November 1936): 660; see Victor L. Ludlow, "Bible," and Paul Hedengren, "Bible: LDS Beliefs in the Bible," in Encyclopedia of Mormonism, ed. Daniel H. Ludlow, 5 vols. (New York: Macmillan, 1992), 1:104-8.
8. The Gospel Kingdom: Selections from the Writings and Discourses of John Taylor, sel. G. Homer Durham (Salt Lake City: Bookcraft, 1987), 34.
9. See Joseph Smith, comp., Lectures on Faith (Salt Lake City: Deseret Book, 1985), 5:3; and Teachings of the Prophet Joseph Smith, 346-48.
10. President Snow often referred to this couplet as having been revealed to him by inspiration during the Nauvoo period of the church. See, for example, Deseret Weekly, 3 November 1894, 610; Deseret Weekly, 8 October 1898, 513; Deseret News, 15 June 1901, 177; and Journal History of the Church, Historical Department, Church of Jesus Christ of Latter-day Saints, Salt Lake City, 20 July 1901, 4.
11. Irenaeus, Against Heresies, bk. 5, preface.
12. Ibid., 4.38 (4); compare 4.11 (2): "But man receives progression and increase towards God. For as God is always the same, so also man, when found in God, shall always progress towards God."
13. Clement of Alexandria, Exhortation to the Greeks, 1.
14. Clement of Alexandria, The Instructor, 3.1. See his Stromateis, 23.
15. Justin Martyr, Dialogue with Trypho, 124.
16. Athanasius, Against the Aryans, 1.39, 3.34.
17. Athanasius, On the Incarnation, 54.
18. Augustine, On the Psalms, 50.2. Augustine insists that such individuals are gods by grace rather than by nature, but they are gods nevertheless.
19. Richard P. McBrien, Catholicism, 2 vols. (Minneapolis: Winston Press, 1980), 1:146, 156, emphasis in original.
20. Symeon Lash, "Deification," in The Westminster Dictionary of Christian Theology, ed. Alan Richardson and John Bowden (Philadelphia: Westminster Press, 1983), 147-48.
21. C. S. Lewis, The Weight of Glory and Other Addresses, rev. ed. (New York: Macmillan, Collier Books, 1980), 18.
22. Lewis, Mere Christianity, 174-75. For a more recent example of the doctrine of deification in modern, non-LDS Christianity, see M. Scott Peck, The Road Less Traveled (New York: Simon and Schuster, 1978), 269-70: "For no matter how much we may like to pussyfoot around it, all of us who postulate a loving God and really think about it eventually come to a single terrifying idea: God wants us to become Himself (or Herself or Itself). We are growing toward godhood."
23. Smith, History of the Church, 6:305.
24. The Teachings of Lorenzo Snow, comp. Clyde J. Williams (Salt Lake City: Bookcraft, 1984), 2.
25. Smith, History of the Church, 6:306-7.
26. Joseph Fielding Smith, Doctrines of Salvation, comp. Bruce R. McConkie, 3 vols. (Salt Lake City: Bookcraft, 1954-56), 1:12; see Bruce R. McConkie, The Promised Messiah (Salt Lake City: Deseret Book, 1978), 166.
27. In Journal of Discourses, 26 vols. (Liverpool: F. D. Richards & Sons, 1851-86), 11:249; see 7:333.
28. In ibid., 4:271; see Joseph F. Smith, Gospel Doctrine (Salt Lake City: Deseret Book, 1978), 64.
29. Smith, History of the Church, 6:303; see Brigham Young, in Journal of Discourses, 13:312.
30. Lewis, Mere Christianity, 129.
31. Bruce R. McConkie, Doctrinal New Testament Commentary, 3 vols. (Salt Lake City: Bookcraft, 1965-73), 2:499, 500.
32. In Conference Report, October 1988, 78.
33. Teachings of the Prophet Joseph Smith, 301; see 297, 305.
34. David O. Mckay, Gospel Ideals (Salt Lake City: Improvement Era, 1953), 6, emphasis in original; see Brigham Young, in Journal of Discourses, 1:131; 8:124-25.
35. Teachings of the Prophet Joseph Smith, 256-57.
36. Times and Seasons 3 (15 March 1842): 732.
37. See Melvin L. Wilkinson and William C. Tanner III, "The Influence of Family Size, Interaction, and Religiosity on Family Affection in a Mormon Sample," Journal of Marriage and the Family 42/2 (1980): 297-304.
38. See Brent C. Miller and Terrance D. Olson, "Sexual Attitudes and Behavior of High School Students in Relation to Background and Contextual Factors," Journal of Sex Research 24 (1988): 194-200.
39. See Ricky D. Hawks and Steven J. Bahr, "Religion and Drug Use," Journal of Drug Education 22/1 (1992): 1-8.
40. See Allen E. Bergin et al., "Religion and Mental Health: Mormons and Other Groups," in Contemporary Mormonism: Social Science Perspectives, ed. Marie Cornwall, Tim B. Heaton, and Lawrence A. Young (Urbana: University of Illinois Press, 1994), 138-58.
41. See Bruce A. Chadwick and Brent L. Top, "Religiosity and Delinquence among LDS Adolescents," Journal for the Scientific Study of Religion 32/1 (1993): 51-67.
42. George Albert Smith, Sharing the Gospel with Others, comp. Preston Nibley (Salt Lake City: Deseret Book, 1948), 12, 13.
43. Howard W. Hunter, That We Might Have Joy (Salt Lake City: Deseret Book, 1994), 59.
44. Cited in ibid.
Illustration Credits
iv Detail from Christ and the Rich Young Ruler, by Heinrich Hofmann. © The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints. Used by permission. vii Behold My Hands and Feet, by Harry Anderson. © The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints. Used by permission. 3 The Second Coming, by Harry Anderson. © The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints. Used by permission. 8 John the Baptist Baptizing Jesus, by Greg K. Olsen. © Greg Olsen. By arrangement with Mill Pond Press, Inc., Venice, Florida, USA. 16–17 In Remembrance of Me, by Walter Rane. © The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints. Used by permission. 36 Jesus Christ—Crown of Thorns, by Carl Heinrich Bloch, 1881. Statens Museum for Kunst, Copenhagen, Denmark. Photo of Bloch's etching by Hans Petersen. 40 Photo of President Gordon B. Hinckley by Jed A. Clark. © The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints. Used by permission. 50–51 Go Ye Therefore, and Teach All Nations, by Harry Anderson.
© The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints. Used by permission. 56 The Christus, replica by Aldo Rebechi from the original by Bertel Thorvaldsen. © The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints. Used by permission.



L'autorité divine dans le ministère
Samuel O. Bennion (1874-1945)
Membre du premier conseil des soixante-dix de 1904 à 1933
Membre de la présidence des soixante-dix 1933 à 1945 
      Quand Jésus inaugura son ministère terrestre, il nomma des apôtres et d'autres hommes justes pour administrer les affaires de son Église. Il savait qu'il monterait bientôt lui-même auprès de son Père, ce qui l'obligerait à laisser l'œuvre du ministère à ses représentants autorisés et dûment choisis sur la terre.
      Il donna à ces hommes ainsi choisis, le pouvoir et l'autorité d'agir en son nom, après quoi il les envoya prêcher l'Évangile à toutes les nations, baptiser les croyants pour la rémission des péchés, et leur conférer le don du Saint-Esprit.
      Le Seigneur comprenait que, quand il serait parti, son troupeau aurait besoin des services de bergers fidèles, et il souligna soigneusement, auprès de ceux qu'il choisit, la grande importance du soin à donner à son peuple.
      C'est ainsi qu'il se tourna vers Pierre, peu avant l'ascension, et dit : « Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu plus que ne m'aiment ceux-ci ? » Pierre répondit : « Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime ». Alors le Seigneur lui donna cette tâche solennelle :
« Pais mes agneaux. » (Jean 21:15)
      Jésus demanda une deuxième fois à Pierre : « M'aimes-tu ? » à quoi Pierre répondit de nouveau : « Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. » Une nouvelle fois, la tâche solennelle fut prononcée des lèvres du Maître à cet homme qu'il avait choisi pour surveiller son troupeau : « Pais mes brebis. » (Jean 21:16). Une troisième fois, le Sauveur questionna Pierre : « Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu ? » Pierre fut attristé parce que le Seigneur avait posé cette question scrutatrice trois fois en succession rapide, et il dit : « Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime. » De nouveau vint l'appel à la responsabilité de la bouche du Seigneur ressuscité, une tâche que Pierre n'aurait jamais pu oublier : « Pais mes brebis. » (Jean 21:17).
LE BESOIN D'UN BERGER
      De ce dialogue, il ressort clairement que les brebis avaient besoin des services d'un berger, mais que le berger devait être commissionné par le Seigneur lui-même pour cette œuvre.
      Paul dit :
      « Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l'œuvre du ministère et de l'édification du corps de Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la
connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction. » (Éphésiens 4:11-14).
      La nécessité de ces officiers est, pour cette raison, bien établie, mais pour remplir leur position de manière efficace, ces hommes doivent être appelés de Dieu et recevoir le pouvoir divin d'agir. Ce n'est pas n'importe qui qui peut exercer cette autorité, et personne ne peut la prendre sur lui. L'autorité, comme la foi, est un don de Dieu, et doit être conférée selon la manière prescrite dans l'Écriture.
      Le modèle par lequel les hommes reçoivent le pouvoir divin d'administrer les ordonnances de l'Évangile, est décrit sans erreur possible dans l'Écriture Sainte.
Paul nous dit que ce modèle était celui selon lequel Aaron fut appelé au ministère. Vous vous souvenez que dans l'épître de Paul aux Hébreux, il parle des devoirs, et de l'appel des souverains sacrificateurs dans l'ancien Israël, et à propos de leur appel, il dit :
      « Nul ne s'attribue cette dignité, s'il n'est appelé de Dieu, comme le fut Aaron » (Hébreux 5:4).
L'APPEL D'AARON
      Comment Aaron fut-il appelé au ministère ?
      En lisant le chapitre vingt-huit de l'Exode nous apprenons que le Seigneur s'adressa à Moïse, son prophète, en ces termes :
      « Fais approcher de toi Aaron, ton frère, et ses fils, et prends-les parmi les enfants d'Israël pour les consacrer à mon service dans le sacerdoce. » (Exode 28:1). Le Seigneur souligna aussi dans le menu détail les devoirs et les responsabilités d'Aaron et de ses fils (Exode 28-40). Puis, l'Écriture dit : « Moïse fit tout ce que l'Éternel lui avait ordonné ; il fit ainsi » (Exode 40:16).
      Examinons soigneusement ce qui se passa ici.
      Dieu, bien qu'il fût dans les cieux, dirigeait les affaires des enfants d'Israël, et ce par un prophète qu'il nomma parmi les Israélites. Ce prophète fut Moïse. Quand Dieu désira appeler Aaron et ses fils au ministère, il parla directement à Moïse, Son prophète, et lui commanda de prendre ces hommes dans le ministère. Toujours en s’adressant à Moïse, le Seigneur exposa les devoirs de ces prêtres qui étaient maintenant appelés à l'œuvre.
      La procédure tout entière fut une procédure par laquelle le Seigneur, dans les cieux, révéla sa volonté à son prophète sur terre, et par ce prophète appela d'autres hommes au ministère. Ce processus comprenait la révélation de Dieu à l'homme. C'était une nouvelle révélation à ces gens ; pas quelque chose qu'ils avaient pris de leurs annales longtemps et précieusement conservées ; pas quelque chose qui était arrivé des années auparavant, mais la révélation courante, du jour.
      Nous voyons maintenant que Paul disait bien qu'aucun homme ne peut servir dans le ministère s'il n'a été appelé par révélation directe de Dieu à son prophète sur terre, et que ce prophète, ainsi inspiré, appelle ceux que le Seigneur lui ordonne de nommer.
L'APPEL DE JOSUÉ
      On suivit exactement la même procédure pour l'appel de Josué. Au chapitre 27 des Nombres nous lisons ceci : « L'Éternel dit à Moïse : Prends Josué, fils de Nun, homme en qui réside l'esprit ; et tu poseras ta main sur lui. Tu le placeras devant le sacrificateur Eléazar et devant toute l'assemblée, et tu lui donneras des ordres sous leurs yeux. Tu le rendras participant de ta dignité, afin que toute l'assemblée des enfants d'Israël l'écoute » (Nombres 27:18-20).
      Nous lisons plus loin dans l'Écriture que « Josué, fils de Nun, était rempli de l'esprit de sagesse, car Moïse avait posé ses mains sur lui. Les enfants d'Israël lui obéirent, et se conformèrent aux ordres que l'Éternel avait donnés à Moïse » (Deutéronome 34:9).
      Nous voyons de nouveau que la révélation courante, directe, par un prophète vivant de Dieu, était employée pour appeler un homme à un poste de direction en Israël. Pour sceller la nomination, dit l'Écriture, Moïse posa les mains sur Josué, et par cette ordonnance de nomination et l'appel par révélation, Josué fut rempli de l'esprit de son appel.
      Tous les hommes doivent reconnaître cette procédure d'appel des ministres de l'Évangile, tout comme ils doivent reconnaître le besoin de la révélation continue par des prophètes dûment nommés. Autrement, comment le Seigneur pourrait-il diriger les affaires de son Église sur la terre ?
      « Car le Seigneur, l'Éternel, ne fait rien », dit le Prophète Amos, « sans révéler son secret à ses serviteurs les prophètes » (Amos 3:7). Par cette déclaration nous pouvons être certains que Dieu ne fera rien concernant le bien-être de son peuple, sans le révéler d'abord à ses serviteurs les prophètes. Ceci inclurait évidemment les nominations des bergers du troupeau, ce qui est en harmonie avec son plan déjà exposé d'appel des hommes au ministère.
      On voit que la révélation continue est un trait vital et nécessaire de l'Église de Jésus-Christ à n'importe quelle époque. Pendant tout le ministère des anciens apôtres, ces hommes jouirent du don de révélation ; des anges les servirent et les dirigèrent, les libérant même de prison.
      Le Saint-Esprit leur parla et parla par eux. C'est le Saint-Esprit, parlant de jour en jour aux dirigeants de l'Église dans les temps apostoliques, qui chargèrent Paul et Barnabas d'un voyage missionnaire, comme nous le lisons au chapitre treize des actes. Ici l'Écriture dit : « Pendant qu'ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu'ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit : Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés. Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les laissèrent partir. Barnabas et Saul, envoyés par le Saint-Esprit, descendirent... »
      Pierre, expliquant sa visite à Corneille dit : « L'Esprit me dit de partir avec eux sans hésiter », montrant que Pierre eut une révélation à ce moment particulier.
      Après l'arrestation de Paul à Jérusalem, « le Seigneur apparut à Paul et dit : Prends courage ; car, de même que tu as rendu témoignage de moi dans Jérusalem, il faut aussi que tu rendes témoignage dans Rome » (Actes 23:11).
      À Rome, Paul réconforta ses compagnons de voyage au cours de la tempête en disant : « Un ange de Dieu... m'est apparu cette nuit, et m'a dit : Paul, ne crains point ; il faut que tu comparaisses devant César, et voici, Dieu t'a donné tous ceux qui naviguent avec toi » (Actes 27:23-24), ce qui est un autre exemple de révélation courante à Paul.
LA RÉVÉLATION CONTINUE
      Il n'est que naturel que ces hommes et leurs associés qui avaient reçu le Saint-Esprit reçoivent la révélation continue des cieux, car la révélation était un des dons de l'Esprit. Jésus ne dit-il pas que quand le Consolateur viendra il « vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » (Jean 14:26) ? « Il vous conduira dans toute la vérité ;... il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera » (Jean 16:13-14).
      Décrivant les fonctions de cet esprit, Paul dit aux Corinthiens que les dons du Saint-Esprit sont distribués à ceux à qui le Saint-Esprit a été conféré. « À l'un est donnée par l'Esprit une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance selon le même Esprit ; à un autre, le don d'opérer des miracles ; à un autre, la prophétie » (1 Corinthiens 12:8,10).
      Jésus nous dit : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits ». Les fruits de l'esprit sont ces dons que nous avons mentionnés, le don de la connaissance accrue, et le don de prophétie, entre autres. Recevoir la connaissance de Dieu, en même temps que le don de prophétie, constitue la révélation. Tous les croyants doivent recevoir le Saint-Esprit. Alors ils doivent de même recevoir les dons de l'esprit. Veuillez vous souvenir que Jésus dit que cet esprit nous montrera les choses à venir. N'est-ce pas là de la révélation ? Paul dit qu'il inspire la prophétie. N'est-ce pas là de la révélation ? Il dit aussi qu'il nous apporte la connaissance. N'est-ce pas là aussi de la révélation ?
UNE CARACTÉRISTIQUE DE L’ÉGLISE DE JÉSUS-CHRIST
      La révélation continue est autant une caractéristique de la vraie Église de Jésus-Christ que le baptême ou la repentance. Et c'est par la révélation et la prophétie que les hommes sont choisis pour le ministère, car c'est là le mode et le plan de Dieu. Si nous disons que la révélation du ciel a cessé, nous devons aussi admettre que Dieu n'a appelé personne au ministère depuis que la révélation a cessé, car quand la révélation ne vient plus, les hommes cessent d'être appelés comme le fut Aaron, c'est-à-dire par révélation par un prophète de Dieu. Si les hommes ne sont plus appelés comme Aaron, alors nous devons nous demander si Dieu a une Église sur la terre, car il ne peut guère y avoir une Église agréée par lui, s'il n'y a des officiers divinement nommés pour administrer les ordonnances du salut.
      Mais Dieu n'a pas cessé de donner la révélation à l'homme. Et il n'a pas non plus cessé d'appeler des hommes au ministère comme Aaron fut appelé. Bien que, pendant des siècles il n'y ait plus eu de révélation du ciel, et que les cieux aient été comme de l'airain au-dessus des hommes, il y a aujourd'hui une organisation de l'Église de Jésus-Christ dans laquelle officient des hommes qui ont été appelés et ordonnés comme le fut Aaron - par la révélation et la prophétie.
      Après des siècles de ténèbres spirituelles, Dieu le Père et son Fils Jésus-Christ rendirent la lumière du ciel en apparaissant à Joseph Smith, le prophète, au printemps de 1820 et annoncèrent le commencement d'une nouvelle période prophétique, d’une nouvelle dispensation de l'Évangile.
APPELÉS DE DIEU
      Plus tard, par le ministère d'un ange, Joseph Smith fut reçut la plénitude de l'Évangile, et fut préparé pour organiser l'Église de Jésus-Christ sur la terre. Mais avant de pouvoir organiser l'Église, il était nécessaire qu'il reçût des pouvoirs divins du ciel. Il devait être « appelé de Dieu comme le fut Aaron ».
      C’est effectivement de cette manière qu’il fut appelé et nommé. Le 15 mai 1829, un être céleste apparut à Joseph Smith et à Oliver Cowdery, son associé dans l'œuvre. Ce personnage céleste se présenta comme étant Jean-Baptiste, envoyé de la présence de Dieu.
      À propos de cette expérience, Joseph Smith, le prophète, a dit :
      « Tandis que nous étions ainsi occupés à prier et à invoquer le Seigneur, un messager céleste descendit dans une nuée de lumière et, ayant posé les mains sur nous, il nous ordonna, disant :
      « À vous, mes compagnons de service, au nom du Messie, je confère la Prêtrise d'Aaron, qui détient les clefs du ministère d’anges, de l'Évangile de repentance et du baptême par immersion pour la rémission des péchés ; et cela ne sera plus jamais enlevé de la terre, jusqu'à ce que les fils de Lévi fassent de nouveau une offrande au Seigneur selon la justice ».
      « Il dit que cette prêtrise d'Aaron n'avait pas le pouvoir d'imposer les mains pour le don du Saint-Esprit, mais que cela nous serait conféré plus tard ; et il nous commanda d'aller nous baptiser, nous prescrivant, à moi de baptiser Oliver Cowdery et à lui de me baptiser ensuite » (Joseph Smith, Histoire 1:68-70).
L'AUTORITÉ REÇUE
      De cette manière, Joseph Smith reçut l'autorité comme celle que possédait Aaron. Il fut ordonné par l'entremise d'un prophète de Dieu qui, quoique mort autrefois, revint sur la terre de notre temps, par ordre du ciel, pour accomplir l'ordination.
      Cet appel remplit, dans les plus petits détails, les exigences exposées par Paul dans son épitre aux Hébreux. En étant appelé de Dieu comme le fut Aaron, Joseph Smith reçut un appel divin ; le prophète, en l’occurrence, était Jean-Baptiste, qui, autrefois, servit comme précurseur du Seigneur. Et l'ordination se fait selon l'Écriture par l'imposition des mains de quelqu'un qui avait déjà l'autorité.
      Peu après, la promesse de Jean se réalisa, à savoir que le pouvoir par lequel le Saint-Esprit est conféré serait donné à Joseph Smith. En l’occurrence, c’est Pierre, Jacques et Jean, dirigeants parmi les douze apôtres d’autrefois, qui vinrent auprès de Joseph Smith, posèrent les mains sur sa tête, l'ordonnèrent à la prêtrise supérieure ou prêtrise de Melchisédek et le nommèrent apôtre de Jésus-Christ et prophète de Dieu.
      Revêtu ainsi de pouvoir, Joseph Smith suivit l'exhortation du Seigneur qu'il recevait par la révélation. Il prêcha l'Évangile du royaume au monde. Il cria repentance aux enfants des hommes. Il baptisa les croyants par immersion pour la rémission de leurs péchés, leur imposa les mains et leur conféra le don du Saint-Esprit. Tout cela, il le fit en tant que serviteur autorisé du Dieu vivant. Il avait reçu l'autorité et l'exerçait.
DIRIGÉ PAR L'ESPRIT
      Comme les anciens prophètes et apôtres, Joseph Smith reçut, lui aussi, la révélation continue des cieux pour diriger l'œuvre de Dieu. Lui aussi fut dirigé par l'esprit qui nous guide dans toute la vérité, et nous annonce les choses à venir (voir Jean 16:13).
      La voix de Dieu lui parvint, comme elle parvint aux anciens apôtres, quand ils furent envoyés prêcher. Le Seigneur dit à Joseph Smith :
      « C'est pourquoi, comme je l'ai dit à mes apôtres, je vous dis de nouveau que toute âme qui croira en vos paroles et sera baptisée d'eau pour la rémission des péchés recevra le Saint-Esprit. Et voici les signes qui suivront ceux qui croiront : en mon nom, ils feront beaucoup d'œuvres merveilleuses ; en mon nom, ils chasseront les démons ; en mon nom, ils guériront les malades ; en mon nom, ils ouvriront les yeux aux aveugles et rendront l'ouïe aux sourds ; et la langue des muets parlera ; et si quelqu'un leur administre du poison, il ne leur fera pas de mal ; et le venin du serpent n'aura pas le pouvoir de leur nuire » (D&A 84:64-72).
      Quand l'œuvre de Joseph Smith se développa, et qu'il rassembla autour de lui des personnes qui croyaient son message, il devint nécessaire qu'il eût des assistants dans le ministère. Cependant ces aides devaient aussi être « appelés de Dieu comme le fut Aaron », selon le plan divin. Pour ce faire, Dieu donna des révélations supplémentaires, nommant les individus de son choix aux positions dans l'Église, et leur commanda d'aider à répandre la bonne nouvelle de l'Évangile rétabli.
      L'Église qui fut ainsi pourvue d'officiers par la révélation est l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. En elle réside le pouvoir de la prêtrise, qui est exercé par les divers officiers qui s'y trouvent, qui furent tous nommés à leur position de la manière prescrite dans l'Écriture. L'Église a de même en elle les dons de l'esprit, car chaque croyant baptisé reçoit le don du Saint-Esprit par l'imposition des mains de représentants autorisés de Dieu sur terre. Le don de révélation continue dans l'Église, de sorte que ses officiers peuvent, de génération en génération, être appelés de Dieu comme le fut Aaron.
      Cette Église offre à tous l'occasion de prendre part aux bénédictions salvatrices de l'Évangile rétabli à notre époque. La promesse est donnée à tous ceux qui croient, sont baptisés et persévèrent jusqu'à la fin, d’être sauvés et de jouir de la compagnie du Consolateur, maintenant comme les saints d’autrefois.
      En examinant ce message, demandez-vous si vous jouissez du ministère d'hommes qui ont été appelés de Dieu comme le fut Aaron, et si vous suivez une Église qui jouit des bénédictions du pouvoir de Dieu et des dons de l'Esprit.
      Avez-vous jamais réfléchi à la façon dont vous pouvez identifier la vraie Église de Jésus-Christ, afin de pouvoir être assurés du salut par ses sacrements ? À cette même heure, dimanche prochain, je parlerai des caractéristiques par lesquelles la vraie Église de Jésus-Christ est connue et identifiée dans les Écritures. Ces mêmes caractéristiques doivent exister aujourd'hui comme autrefois, puisque l'Évangile ne change pas.
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