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13 juin 2015

La Bible et son rôledans le Rétablissement



La Bible   et son rôledans le Rétablissement

Robert J. Matthews
Professeur d’Écritures anciennes à l’université Brigham Young
      Les saints des derniers jours ont toujours cru à la Bible ; pour eux, la Bible contient la parole de Dieu donnée aux anciens prophètes. Le prophète Joseph Smith a déclaré que l'on peut « voir la propre écriture de Dieu dans le livre sacré ; et celui qui le lit le plus souvent sera celui qui l'aimera le mieux ; et celui qui le connaît reconnaîtra l'écriture chaque fois qu'il pourra la voir » (Enseignements du prophète Joseph Smith,p. 42 de l'édition de 1981, pp. 72-73 de l'édition précédente).
      Bien sûr, Joseph Smith a aussi déclaré que la Bible n'avait pas été conservée dans sa pureté originelle : « Nous croyons que la Bible est la parole de Dieu dans la mesure où elle est traduite correctement » (Article de Foi n° 8). Le mot traduite, dans son acception présente, doit inclure, comprenons-Ie bien, la notion de transmission. C'est-à-dire que l'erreur s'est glissée non seulement dans la traduction d'une langue vers une autre, mais aussi dans la transcription du texte d'un manuscrit à l'autre, même en la même langue. La Bible a apparemment souffert principalement d'omissions ; ce ne sont pas principalement les erreurs, mais les importantes lacunes qu'elle contient qui rendent obscures certaines parties.
      Joseph Smith expliqua plus profondément cela en disant : « Je crois en la Bible telle... qu'elle est sortie de la plume des auteurs originels. Des traducteurs ignorants, des copistes négligents ou des prêtres conspirateurs et corrompus ont commis beaucoup d'erreurs (Enseignements du prophète Joseph Smith, pp. 264-65 de l'édition de 1981,  p. 460 de l'édition précédente).
      Le Livre de Mormon définit la Bible comme les annales des Juifs et fait plusieurs commentaires sur elle : Les prophètes l'ont écrite sous inspiration ; à l'origine, elle était facile a comprendre ; tout au long des siècles de nombreuses choses claires et précieuses ont été perdues. Le Livre de Mormon rapporte aussi la prophétie que les parties perdues de la Bible seraient rétablies. En réalité, beaucoup de ces « choses claires et précieuses » ont de nouveau été manifestées par le ciel à Joseph Smith ; par l'avènement du Livre de Mormon, des Doctrine et Alliances et de la Perle de Grand Prix, ainsi que par la traduction de la Bible par Joseph Smith.
      Il est clair que le Rétablissement contribua beaucoup à rendre la Bible compréhensible et complète, mais le contraire est vrai également. La Bible joua un rôle unique et indispensable dans le Rétablissement. C'est particulièrement visible dans le rétablissement de nombreuses doctrines fondamentales de l'Évangile.
La Bible et la Première Vision
      L'histoire du Rétablissement en lui-même commence par une référence importante à la Bible :
      « Je lus, un jour, l'épître de Jacques, chapitre 1, verset 5, qui dit : Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande a Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée. Jamais aucun passage de l'Écriture ne toucha le cœur de l'homme avec plus de puissance que celui-ci ne toucha alors le mien. Il me sembla qu'il pénétrait avec une grande force dans toutes les fibres de mon cœur. J'y pensais constamment… et… j'en vins à la conclusion que je devais… demander a Dieu » (Joseph Smith, Histoire, 11-13).
     En réponse a sa prière, Joseph connut l'une des plus grandes manifestations spirituelles de tous les temps dans laquelle il vit le Père et le Fils et parla avec eux. Entre autres choses, la Première Vision enseigna à Joseph qu'il y a un Dieu qui entend et exauce les prières, que le Père et le Fils sont des êtres distincts et qu'ils ont la forme d'un homme. Il apprit aussi que la véritable Église de Jésus Christ n'était pas sur terre a l'époque. Tous ces principes fondamentaux de l'Évangile rétabli sont liés historiquement et théologiquement à la Bible par Jacques 1:5 et par la Première Vision.
La Bible et l'ange Moroni
      Environ trois ans après la Première Vision, le prophète reçut plusieurs visites de l'ange Moroni. Bien que le thème central du message de Moroni a Joseph Smith semblait être la venue du Livre de Mormon, Moroni cita et expliqua aussi de nombreux passages tirés de la Bible. Il semble qu'il en ait été ainsi d'abord pour guider le jeune prophète dans le plan du Seigneur pour les derniers jours.
      Certains des passages cités par Moroni furent identifiés par le prophète comme provenant du troisième et du quatrième chapitre de Malachie, du onzième chapitre d'Ésaïe, du troisième chapitre des Actes et du troisième chapitre de Joël. Cependant, Joseph Smith a aussi dit que Moroni cita et expliqua de nombreux autres passages (voir Joseph Smith, Histoire, 41). Bien que ces « autres passages » ne soient pas identifiés dans le récit du prophète, ils constituent tous le sujet d'une série de lettres que frère Cowdery écrivit et publia dans le Latter-day Saints Messenger and Advocate au cours des mois de février et d'avril 1835. Dans ces lettres, frère Cowdery déclara qu'un objectif important des instructions de l'ange Moroni consistait à informer le jeune prophète de l'œuvre de Dieu sur la terre dans les derniers jours et à lui donner une perspective de la grandeur de son appel de manière à le préparer pour l’œuvre. Les Écritures de l'Ancien Testament jouèrent une partie importante dans les enseignements de Moroni. Oliver Cowdery cita les Psaumes 100, 107 et 144, Ésaïe 1 et 2 et Jérémie 31 comme figurant parmi les passages cités et expliqués par Moroni à Joseph Smith (voir Latter-day Saints Messenger and Advocate, volume 1, n° 7, avril 1835, pp. 109-112). Dans son récit, Joseph Smith déclara que Moroni cita certains passages d'une manière différente que celle de la version du roi Jacques (voir Joseph Smith, Histoire, 36,39). 
      La Première Vision et les instructions de Moroni développèrent ainsi beaucoup la compréhension que Joseph Smith avait de la Bible : il savait qu'elle était d'inspiration divine mais il savait aussi que certains passages devaient être rendus différemment afin de transmettre le message originel.
La Bible et la traduction du Livre de Mormon
      En traduisant le Livre de Mormon, le prophète fit en premier lieu l'expérience de la difficulté de rendre précisément un passage d'une langue dans une autre. Ce n'est que sous l'influence du Saint-Esprit et par « le don et le pouvoir de Dieu » qu'une traduction correcte fut possible ; et un travail et une concentration considérables furent néanmoins requis du traducteur.
      La difficulté qui consiste à transmettre le sens véritable de l'Écriture peut expliquer, au moins en partie, l'utilisation fréquente du style de la version du roi Jacques dans la traduction du Livre de Mormon.
      La Bible ne fut pas la source de renseignements du Livre de Mormon, mais le style littéraire de la Bible servit, semble-t-il, de moyen de transmettre de nombreux concepts du Livre de Mormon. Les centaines de versets du Livre de Mormon qui se rapprochent par leur phraséologie et par leur style de la version du roi Jacques illustrent bien l'influence de la Bible dans cette phase du Rétablissement.
La Bible et les Doctrine et Alliances
  Le mot Bible n'apparaît qu'une fois dans les Doctrine et Alliances (42:12) ; cependant, elles contiennent de nombreuses allusions et références à la Bible et beaucoup de ce qui y figure est étroitement lié à la Bible.
      Les Doctrine et Alliances contiennent certaines instructions sur la traduction de la Bible par Joseph Smith, par exemple, quand commencer, quand arrêter, qui doit être le secrétaire, comment imprimer. Elles contiennent aussi des révélations qui ne devaient pas faire partie du texte de la Bible mais qui ressortent de l'expérience de la traduction comme les sections 76, 77, 86, 91 et probablement 132.
      De nombreux versets des Doctrine et Alliances sont inintelligibles pour le lecteur à moins qu'il ne sache que le sujet est la traduction de la Bible. Tout comme certaines des premières sections de Doctrine et Alliances sont axées sur la traduction du Livre de Mormon (sections 3, 5, 8, 9, 10, 17), certaines des dernières sections sont axées sur la traduction et l'impression prévue de la Bible : des parties des sections 35, 37, 41, 42, 45, 47, 73, 74, 93, 94, 104, 124 et la totalité des sections 76, 77, 86 et 91.
      Les Doctrine et Alliances sont aussi remplies d'expressions bibliques ; par exemple, la section 133 a un contenu et un style semblables à ceux d'Ésaïe 63 et 64. On ne peut bien connaître Doctrine et Alliances et la Bible sans être conscient que les deux livres se soutiennent réciproquement et sont liés à des points clefs par les sujets et la phraséologie. En vérité, les révélations que renferment Doctrine et Alliances témoignent puissamment de la véracité et de la valeur de la Bible.
La Bible et la Perle de Grand Prix
      Deux parties importantes de la Perle de Grand Prix, le livre de Moïse et le vingt-quatrième chapitre de Matthieu, sont en fait des extraits de la traduction de la Bible par Joseph Smith. Ainsi, des portions importantes de cet ouvrage canonique sont aussi étroitement liées à la Bible.
La nouvelle traduction et le développement de la doctrine
      Au début du ministère du prophète, le Seigneur lui donna l'instruction de faire une révision ou, comme il l'a déclaré, une « traduction » de la Bible. Ce ne devait pas être une traduction dans le sens habituel, impliquant la connaissance des langues bibliques, l'utilisation d'anciens manuscrits et la façon habituelle de procéder de l'érudit, mais plutôt une traduction dans laquelle Joseph Smith discernerait, par révélation, l'intention véritable de la Bible. On la connaît maintenant sous le nom de Traduction de Joseph Smith.
      Un objectif principal de la nouvelle traduction semble avoir été la compréhension spirituelle qui échut au prophète à la suite de ses travaux. Le processus l'amena à une nouvelle connaissance de la doctrine et du principe. C'est peut-être l'un des aspects les plus importants de l'œuvre du prophète avec la Bible et cela semble en accord avec l'objectif de la traduction donné par le Seigneur dans les Doctrine et Alliances 45:60-62 :
      « Et maintenant, voici, je vous le dis, il ne vous sera pas donné d'en savoir plus sur ce chapitre jusqu’à ce que le Nouveau Testament soit traduit, et toutes ces choses y seront révélées.
      « C'est pourquoi, je vous donne maintenant de le traduire, afin que vous soyez préparés pour les choses qui sont à venir. Car, en vérité, je vous dis que de grandes choses vous attendent. »
      D'après le passage qui précède, il est évident que la traduction de la Bible par le prophète ne devait pas se limiter à la correction de passages à partir de la révélation et de la connaissance qu'il avait déjà reçues, mais devait lui permettre de recevoir de nouvelles révélations sur des sujets qui ne lui avaient pas encore été manifestés. Des choses claires et précieuses devaient être rétablies. Cette notion donne de l'importance et de la dignité au travail du prophète sur la Bible. Elle crée un lien inséparable entre la traduction de la Bible et le rétablissement de la doctrine de l'Évangile dans cette dispensation.
      Les sujets suivants sont des éléments fondamentaux de l'Évangile rétabli qui furent révélés au prophète pendant sa traduction de la Bible.
      Les visions de Moise : La date exacte à laquelle le prophète commença sa traduction de la Bible n'est pas connue, mais elle est clairement associée à la révélation reçue en juin 1830 à propos des « Visions de Moïse », imprimées maintenant sous le titre Moïse 1 dans la Perle de Grand Prix. L'importance du contenu doctrinal, philosophique et historique de ce chapitre est connu des étudiants de I'Évangile puisqu'il donne des renseignements considérables sur Moïse, Satan, la Divinité et l'objectif de la Création. Cette révélation atteint un degré de sublimité philosophique quand Moïse, étonné par les créations du Seigneur, demande : « Dis-moi, je te prie, pourquoi ces choses sont ainsi, et par quoi tu les as faites » (Moïse 1:30). Le Seigneur explique ensuite la mission du Fils unique et du premier homme, Adam, et montre que l'œuvre et la gloire du Seigneur, c'est de « réaliser l'immortalité et la vie éternelle de l'homme » (Moise 1:39).
      Cela répond à la question pourquoi. Les premiers chapitres de la Genèse disentcomment. Cette révélation est une introduction à la Genèse et sans elle, la Genèse perd une partie de sa profondeur.
      Adam : Adam détient une place particulière dans la théologie des saints des derniers jours ; une partie importante des renseignements sur Adam, sa famille immédiate et son introduction a I'Évangile se trouve dans la traduction de la Genèse par le prophète. Cela correspond maintenant à Moïse 3 à 7 dans la Perle de Grand Prix et à Genèse 2 à 7 dans la Traduction de Joseph Smith. La fidélité d'Adam à offrir des sacrifices, sa diligence à instruire ses enfants, sa langue pure, son baptême et d'autres points doctrinaux et historiques importants sont révélés dans la traduction de la Bible par Joseph Smith.
Caïn et Satan : Non seulement de grandes choses furent révélées au prophète sur Dieu et sur les patriarches justes des premiers temps, mais la traduction de la Bible donne aussi beaucoup de renseignements sur la révolte de Caïn et sur ses serments secrets avec Satan et beaucoup d'enfants d'Adam. Beaucoup de ce que nous savons actuellement de Caïn nous vient de la traduction par le prophète des premiers chapitres de la Genèse qui sont publiés dans Moïse 5 et dans la Traduction de Joseph Smith, Genèse 4.
Sion et Énoch : Le concept de Sion, tant comme cité ancienne construite par le patriarche Hénoc (Énoch) que comme partie principale de I'œuvre du Seigneur qui attend encore son accomplissement dans cette dispensation, est de première importance dans la théologie des saints des derniers jours. Une grande partie de ce que nous connaissons à propos d'Hénoc et de sa ville nous vient par I'intermédiaire des révélations données à Joseph Smith pendant qu'il traduisait les premiers chapitres de la Genèse en novembre et en décembre 1830. Ils apparaissent dans Moïse 6 et 7 et dans la Traduction de Joseph Smith, Genèse 6 et 7. Ces renseignements sur Hénoc et sur sa cité, reçus en novembre et décembre 1830, forment la base générale pour des instructions plus détaillées sur Sion qui suivent dans les Doctrine et Alliances de février à août 1831 (voir D&A 42 à 59).
L'âge de responsabilité des enfants : L'une des doctrines fondamentales les plus connues de I'Église contemporaine, c'est que les petits enfants ne commencent à être responsables devant Dieu que lorsqu'ils atteignent I'âge de huit ans. Le Livre de Mormon est très clair lorsqu'il précise que les petits enfants sont innocents devant le Seigneur mais il ne spécifie pas à quel âge ils commencent à devenir responsables. L'âge de huit ans comme début de la responsabilité figure dans les Doctrine et Alliances 68:25,27 (qui date de novembre 1831) et c'est le passage auquel on se réfère habituellement pour tout renseignement à ce sujet.
Cependant, la traduction de la Bible par le prophète dans Genèse 17:11 (qui date de février 1831 au 5 avril 1831) fixe aussi I'âge de responsabilité à huit ans. L'occasion est un moment où le Seigneur instruit Abraham et le passage est comme suit :
      (Version du roi Jacques) « J'établirai mon alliance entre moi et toi, et tes descendants après toi, selon leurs générations ; ce sera une alliance perpétuelle, en vertu de laquelle je serai ton Dieu et celui de ta postérité après toi » (Genèse 17:7).
      (Traduction de Joseph Smith) « J'établirai avec toi une alliance de circoncision, et ce sera mon alliance entre moi et toi, et tes descendants après toi, selon leurs générations,afin que tu saches à jamais que les enfants ne sont responsables devant moi que quand ils ont huit ans » (Genèse 17:11).
      La relation entre la circoncision et le baptême n'est pas expliquée, mais la traduction du prophète déclare précisément quel est I'age de responsabilité.
      La date figurant sur les manuscrits du prophète est très importante car ce passage particulier de la Bible montre que le concept de responsabilité à huit ans était déjà connu du prophète au moins dès le 5 avril 1831, c'est-à-dire au moins cinq mois avant qu'il ne figure dans la révélation intitulée maintenant Doctrine et Alliances 68. Cette doctrine très importante de I'Évangile fut apparemment manifestée au prophète pour la première fois quand il traduisit le dix-septième chapitre de la Genèse et c'est un nouvel exemple du rôle important de la Bible dans le rétablissement de I'Évangile à notre époque.
      Les trois degrés de gloire : Une autre révélation très connue donnée par le prophète Joseph Smith décrit les conditions de I'humanité après la résurrection physique ; on I'appelle souvent la vision des trois degrés de gloire, bien qu'elle inclue aussi une condition sans gloire. Le récit écrit de cette vision s'appelle aujourd'hui Doctrine et Alliances 76 et rapporte une grande manifestation spirituelle donnée à Joseph Smith et à Sidney Rigdon le 16 février 1832, alors qu'ils traduisaient la Bible. Les frères avaient avancé dans la traduction jusqu'à ce qu’ils arrivent au cinquième chapitre de Jean, point auquel ils reçurent la vision céleste. Leur compte rendu de I'événement tel qu'il fut donné dans Doctrine et Alliances 76:15-19 est le suivant :
      « Car tandis que nous faisions le travail de traduction que le Seigneur nous avait confié, nous arrivâmes au vingt-neuvième verset du cinquième chapitre de Jean, qui nous fut donné comme suit :
      « Parlant de la résurrection des morts, concernant ceux qui entendront la voix du Fils de I'Homme, et ressusciteront, ceux qui auront fait le bien pour la résurrection des justes et ceux qui auront pratiqué le mal pour la résurrection des injustes. Or, cela causa notre étonnement, car c'était I'Esprit qui nous I'avait donné. Et tandis que nous méditions sur ces choses, le Seigneur toucha les yeux de notre entendement, et ils furent ouverts, et la gloire du Seigneur resplendit alentour ».
      La révélation qui suivit est I'une des plus fréquemment commentées. En fait, on la désigne souvent comme « La vision » dans la littérature de I'Église. Le prophète dit que ce document « est une transcription des registres du monde éternel » (Enseignements du prophète Joseph Smith, pp. 6-7 de l'édition de 1981, p. 9 de l'édition précédente). Il vaut la peine de signaler que c'est dans le cadre de la traduction de la Bible par le prophète que cette révélation fut reçue.
      L'ordre céleste du mariage : Une autre caractéristique importante de l'Évangile rétabli qui semble directement associée à la Bible, c'est la doctrine du mariage céleste. C'est un fait prouvé que le prophète Joseph connaissait ce sujet plusieurs années avant qu'il ne soit consigné par écrit dans Doctrine et Alliances 132. Plusieurs frères parmi les premiers témoignèrent qu'ils entendirent le prophète parler de ce sujet dès les années 1831-32. Comme c'est la période pendant laquelle le prophète traduisit la Genèse et puisque les premiers versets de la révélation sur le mariage parlent de la question que le prophète posa à propos d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, il semble vraisemblable que la révélation sur le mariage céleste fut associée à la traduction de la Bible par Joseph Smith.
      Nous voyons ainsi que plusieurs doctrines importantes révélées dans cette dispensation sont inséparablement liées à la traduction de la Bible par Joseph Smith. Peu de sujets sont aussi importants dans l'Évangile que l'âge de responsabilité, l'édification de Sion, le rôle d'Adam dans le plan de l'Évangile, les degrés de gloire et la doctrine du mariage céleste.
      Il est vraisemblable que d'autres points importants furent aussi révélés au prophète en rapport avec son travail de traduction de la Bible. Il est prouvé que beaucoup de ce que le prophète savait sur les anciens patriarches, les anciens conseils et les organisations de l'Église et sur d'autres sujets lui furent révélés dans le cadre de cette œuvre.
      Le résultat réel de l'œuvre du prophète concernant la Bible n'est donc pas seulement le manuscrit qui constitue la Traduction de Joseph Smith, mais aussi les nombreuses révélations et les expériences spirituelles que connut le prophète (et par lui, l'Église) à la suite de son travail sur la Bible. Le manuscrit de la Traduction de Joseph Smith et les révélations supplémentaires sont importants mais parmi cela, il semblerait que la multitude de révélations spécifiques sur la doctrine soient de la plus grande importance. Ces révélations donnent une connaissance et une clarté accrues sur des points concernant la prêtrise, la résurrection, l'existence prémortelle et des choses de ce genre, et développent aussi notre compréhension des ministères de Jésus, d'Adam, d'Énoch, de Melchisédek, d'Abraham, de Paul, de Pierre et de Jean-Baptiste. C'est à peine si l'on peut avoir une perspective claire des annales bibliques sans ces révélations.
      Sans aucun doute, la Bible a joué un rôle essentiel dans le rétablissement de l'Évangile.
Source : L’Étoile, septembre 1980, pp. 26-34







Le symbolisme des fêtesde la loi de Moïse

 La loi de Moïse
      Après leur sortie d'Égypte, les Israélites reçurent une loi qui avait été révélée à Moïse. On l'appela la loi de Moïse. Cette loi comprenait des commandements, comme les dix commandements bien connus ; elle comprenait aussi le devoir de sacrifier des animaux bien spécifiques. Elle comprenait en outre des prescriptions et des règlements de toute sorte à observer scrupuleusement. Elle comprenait enfin des fêtes sacrées.
              
Les fêtes
      C'est de ces fêtes sacrées dont il sera question ici. Elles sont au nombre de sept. Nous examinerons les aspects principaux de chacune de ces fêtes pour voir comment elles se déroulaient. Nous verrons également la signification des symboles que contient chacune d’elles.
      Les fêtes de la loi de Moïse se répartissaient en deux catégories. La première catégorie comprenait les fêtes qui devaient être célébrées au printemps. La deuxième comprenait les fêtes qui se déroulaient en automne. Les fêtes du printemps symbolisaient des événements qui allaient se produire au midi des temps, à l'époque du Christ, c'est-à-dire à peu près 1300 ans plus tard ; les fêtes de l'automne prophétisaient d'une manière symbolique des événements qui allaient se produire dans les derniers jours, à notre époque, c'est-à-dire 3000 ans plus tard.
      Examinons la première catégorie de ces fêtes sacrées.
Les fêtes du printemps
      Les fêtes du printemps sont au nombre de quatre. Il s'agit de la fête de la Pâque, de la fête des pains sans levain, de la fête des prémices de la moisson et de la fête des semaines. Elles symbolisent toutes des événements qui se produisirent au midi des temps.
1. La fête de la Pâque
Lors de la fête de la Pâque, les Israélites devaient prendre un agneau jeune, mâle, premier né, sans défaut et le tuer. 
Lorsqu'ils eurent versé le sang de l'Agneau de la Pâque, les Israélites furent protégés contre la mort. De plus, ils furent délivrés de l'esclavage de l'Égypte car ils s'enfuirent dans le désert.
Lorsque Jean-Baptiste vit arriver à lui Jésus, il dit : « Voici l'Agneau de Dieu ». Plus tard, lors de la crucifixion, Jésus correspondait exactement à la description de l'agneau pascal : il était dans la jeunesse de sa vie, était un homme, le premier né du Père dans l’existence prémortelle, et sans péché. 
Le sang versé par Jésus protège lui aussi de la mort, mais de la mort spirituelle ; il délivre de l'esclavage, non pas celui de l'Égypte mais celui du péché, celui de Satan. 
      Ainsi la fête de Pâques célébrée par les Israélites rendait témoignage de la mise à mort de Jésus-Christ et de son expiation en faveur de l'humanité.
2. La fête des pains sans levain
      Pour célébrer cette fête, les Israélites devaient  enlever de leurs maisons toute miette de levain et manger des pains sans levain lors de la Pâque et pendant sept jours.
      Pour comprendre la signification de cette fête, il faut savoir ce que signifie et représente le levain. Le levain est le principe actif qui permet à une pâte de gonfler et de prendre les dimensions du pain. Le levain est le symbole de la transformation et du développement spirituels. Qui a le pouvoir de changer l’homme, de transformer son cœur et son esprit ? Jésus-Christ. Le levain symbolise le Christ. Examinons à présent la signification de la fête des pains sans levain.
      Pour célébrer cette fête, les Israélites devaient :
Enlever de leurs maisons toute miette de levain.  
Manger lors de la Pâque pendant 7 jours des pains sans levain. Ils sont appelés pains d'affliction.  
Les Juifs ont soustrait Jésus-Christ de la maison de Juda. Les prêtres du Sanhédrin qui voulaient se débarrasser de lui l'ont condamné à mort ; le peuple juif a demandé à Pilate que Jésus soit mis à mort et crucifié.  
Après la mort de Jésus, les Juifs allaient avoir à manger de l'affliction, jusqu'au moment où il viendrait une 2ème fois pour les racheter.
      Ainsi, la fête des pains sans levain, célébrée par les Israélites dans la loi de Moïse, était un témoignage que 1300 ans plus tard, lorsque le Christ viendrait parmi les siens, les Juifs le rejetteraient, et qu'à cause de cela, ils recevraient une période d'affliction et de châtiments.
3. La fête des prémices de la moisson
Cette fête se déroulait ainsi :
Les Israélites devaient couper une des premières gerbes d'orge le soir au moment du coucher du soleil de la Pâque. Puis les gerbes devaient être déposées dans le temple pour y  rester pendant le samedi (jour de sabbat pour les juifs). 
Le lendemain du jour de sabbat (dimanche), le prêtre devait prendre la gerbe d'orge dans ses mains et l'élever devant Dieu.
Selon les évangiles, au coucher du soleil, le corps de Jésus fut descendu de la croix par les disciples. Il fut déposé dans une tombe dans laquelle il resta le samedi.
Les évangiles nous apprennent que Jésus se leva de la tombe et s'éleva devant Dieu dans la résurrection.
     
      Cette fête qui s'appelle fête des prémices de la moisson ou des premiers fruits de la moisson, est accomplie en Jésus-Christ qui représente les prémices d'entre les morts, c'est-à-dire les premiers fruits de la moisson d'entre les morts. Ainsi, cette fête rendait témoignage pour les Israélites qui vivaient la loi de Moïse, que le Messie allait ressusciter le troisième jour.  
4. La fête des semaines (de la récolte)
      Après la fête des prémices de la moisson, Israël devait compter sept semaines de sept jours, c’est-à-dire 49 jours. Le matin suivant, c’est-à-dire le 50ème jour, devait être considéré comme sacré et les Israélites devait apporter de nombreuses offrandes à l'Éternel. En Grec, le chiffre cinquante est désigné par le mot pentecôte. Que se passa t-il le cinquantième jour après la résurrection du Christ, c’est-à-dire le jour de la pentecôte ? Le chapitre 2 du livre des Actes nous renseigne à ce sujet. Les apôtres étaient réunis dans un lieu lorsque le Saint-Esprit descendit sur chacun d'eux. Ils se mirent à parler en d'autres langues que la leur et à prêcher dans la langue des gens qui se pressaient en foule. Il y eut en ce jour 3000 convertis qui se firent baptiser dans l'Église de Jésus-Christ du midi des temps. Ainsi, la fête des prémices de la moisson symbolisait le début de la récolte des âmes par l’oeuvre missionnaire de l'Église du Christ.
L’été
      Les quatre fêtes sacrées que nous venons d'examiner étaient célébrées par les Israélites au printemps. Apparemment, pendant l'été, aucune fête n'était célébrée en Israël. L’été apparaît comme un temps mort qui symbolise la saison morte de l’apostasie qui suivit l'établissement de l’Église de Jésus-Christ au midi des temps.
Les fêtes de l’automne
      Les trois dernières fêtes de la loi de Moïse devaient avoir lieu en automne. Elles symbolisaient des événements qui allaient se produire dans les derniers jours, à notre époque. Elles avaient pour nom : la fête des trompettes, le jour de l'expiation et la fête des tabernacles.
1. La fête des trompettes
      La fête des trompettes devait avoir lieu le premier jour du 7ème mois, ce qui correspond dans notre calendrier à la fin de septembre. Par le son des trompettes, les Israélites devaient publier une sainte convocation au peuple.
      Pour comprendre ce que symbolise cette fête dans les derniers jours, il faut savoir ce qu'elle commémore. Cette fête sacrée commémore l'époque du premier arrêt des Israélites après leur fuite d'Égypte. Cette halte fut prévue pour qu’Israël apprécie sa liberté, après l’esclavage vécu en Égypte, et renouvelle son culte à Dieu, après l'apostasie survenue parmi eux en Égypte.
      La fête des trompettes symbolise un appel lancé à Israël, dans les derniers jours, à sortir de l'apostasie, à renouveler leur culte à Dieu et à se rassembler. C’est le sens de la venue de l'ange Moroni qui apparut à Joseph Smith la première fois le 21 septembre 1823 et qui lui remit les plaques d'or le 22 septembre 1827 après lui avoir rendu visite les trois années précédentes à la même date. La période de l’année à laquelle l'ange Moroni visita Joseph Smith, à savoir vers la fin du mois de septembre, correspond à la période où se tenait la fête des trompettes chez les Israélites, au temps de Moïse. La statue de l'ange Moroni qui orne la flèche de nombreux temples de notre époque le représente avec une trompette. La fête des trompettes symbolisait le rétablissement de l'Évangile dans les derniers jours et le renouvellement du vrai culte à Dieu.
2. Le jour de l’expiation
      Le jour sacré de l'expiation avait lieu 10 jours après le jour sacré de la fête des trompettes. Pour comprendre la portée prophétique de ce jour saint, il faut considérer deux choses : le sacrifice du grand-prêtre et l'attitude du peuple hébreu. Ce jour là, le grand-prêtre entrait dans le tabernacle et allait dans le Saint des Saints pour faire une offrande de sang, qui apportait l'expiation pour les péchés d'Israël. Ceci fut accompli au midi des temps par le Christ lorsqu'il accomplit l'expiation infinie, par la vertu de son sang versé. L'apôtre Paul l’explique en détail dans l’épître aux Hébreux, aux chapitres 8 à10.
      Le deuxième aspect de ce jour sacré à prendre en considération est l'attitude du peuple hébreu. Ce jour-là, le peuple israélite devait humilier son âme, éprouver de la tristesse et de l'affliction (voir Lévitique 23:21). Or, ceci ne fut pas accompli par les Juifs au moment de la crucifixion de Jésus, car ils ne le reconnurent pas comme le Messie et le Rédempteur. Ils ne comprirent pas qu'il venait accomplir l'expiation éternelle. Par conséquent, ils ne s'humilièrent pas devant lui.
      Cependant, les prophéties mentionnent un jour particulier dans l'avenir où cela s'accomplira. Cela aura lieu lors de la bataille d'Harmaguédon, lorsque de nombreuses nations se rassembleront pour attaquer Jérusalem. Quand les Juifs seront sur le point d'être vaincus, Jésus apparaîtra sur le mont des Oliviers. Ce qui se passera alors est décrit dans la révélation moderne :
      « Et alors le Seigneur posera le pied sur cette montagne, et elle se fendra en deux, la terre tremblera et chancellera, et les cieux seront ébranlés aussi.
      « Et alors les Juifs tourneront les regards vers moi et diront : D'où viennent ces blessures que tu as aux mains et aux pieds ?
      « Alors ils sauront que je suis le Seigneur, car je leur dirai : Ces blessures sont celles que j'ai reçues dans la maison de mes amis. Je suis celui qui a été élevé. Je suis Jésus qui a été crucifié. Je suis le Fils de Dieu.
      « Et alors, ils pleureront à cause de leurs iniquités ; alors, ils se lamenteront parce qu'ils ont persécuté leur roi » (Doctrine et Alliances 45:48,51-53).
      Ainsi les Juifs s'humilieront et seront dans un esprit de supplication et de repentance devant le Seigneur et le Rédempteur.
3. La fête des tabernacles
      La fête des Tabernacles, la dernière fête de la loi de Moïse, devait être célébrée cinq jours après le jour de l'expiation et devait durer une semaine. En quoi consistait cette fête ?
Les Israélites se fabriquaient des cabanes de feuillages et vivaient à l'intérieur.
Ils devaient tenir dans leurs mains des fruits des beaux arbres, branches de palmier, rameaux de saule.
Ils devaient continuellement se réjouir devant Dieu.
Cela symbolisait que Dieu leur accorderait le repos et qu'il leur procurerait la tranquillité et l'aisance.
Cela représentait tous les dons et les bénédictions multiples qu'ils avaient reçus de Dieu.
Ce qui signifie que c'est une fête en l'honneur de Jéhovah.
      Quelle sera l'époque future où les hommes vivront en paix, goûteront le repos et la tranquillité et jouiront de bénédictions multiples de la part de Dieu ? Le millénium. Cette idée est confirmée par le troisième aspect de cette fête.
      La fête des tabernacles était une occasion de se réjouir, de rendre témoignage et de louer le Seigneur. Dans un sens plus large, c'est la fête de Jéhovah, la seule fête mosaïque qui sera rétablie lorsque Jéhovah viendra régner personnellement sur terre pendant mille ans. Ainsi, la fête des tabernacles représente figurativement l'époque future où le Christ sera honoré, loué et vénéré.
Conclusion
      Lorsque l'Éternel donna à Moïse un ensemble de révélations qui formaient la loi, il donna en même temps, d'une manière figurée, le témoignage des plus grands événements qui allaient se produire sur la surface de la terre. En effet, les sept fêtes sacrées qui font partie de la loi de Moïse portent témoignage de l'expiation du Christ, du rejet du Christ par les Juifs, de sa résurrection, de la moisson des âmes au midi des temps, de l’apostasie, du rétablissement de l’Évangile dans les derniers jours, de la rédemption des Juifs, et enfin du millénium.
      L'intelligence humaine est confondue par tout ce que ces fêtes sacrées de l'Ancien Testament contiennent de prophéties, de symboles et de promesses, en harmonie avec les Écritures. En y pensant, le désir monte d'adresser à Dieu cette louange : « Et ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l’agneau, en disant : Tes oeuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu tout-puissant ! Tes voies sont justes et véritables, rois des nations ! » (Apocalypse 15:3)





Le miracle de la sainte Bible
M. Russell Ballard
du Collège des Douze
Nous croyons vraiment et pleinement au Seigneur et Sauveur Jésus-Christ et en sa parole révélée par la sainte Bible
Mes frères et soeurs, la sainte Bible est un miracle ! C’est un miracle que les 4000 années d’histoire sacrée et profane de la Bible aient été mises par écrit et préservées par des prophètes, des apôtres et des hommes d’Église inspirés.
C’est un miracle que nous ayons la doctrine, les principes, la poésie et les histoires formidables de la Bible. Mais c’est surtout un miracle merveilleux que nous ayons un récit de la vie, du ministère et des paroles de Jésus qui a été protégé au cours de l’âge des ténèbres et à travers les conflits d’innombrables générations, pour que nous puissions l’avoir aujourd’hui.
C’est un miracle que la Bible contienne littéralement dans ses pages l’Esprit convertisseur et guérisseur du Christ, qui a changé le cœur des hommes pendant des siècles, les amenant à prier, à choisir le bon chemin et à chercher à trouver leur Sauveur.
La sainte Bible est bien nommée. Elle est sainte parce qu’elle enseigne la vérité, sainte parce qu’elle nous réchauffe de son esprit, sainte parce qu’elle nous apprend à connaître Dieu et à comprendre ses relations avec les hommes, sainte parce qu’elle témoigne dans toutes ses pages du Seigneur Jésus-Christ.
Abraham Lincoln a dit de la Bible : « Ce grand livre… est le meilleur don que Dieu ait fait à l’homme. Tout le bien que le Sauveur a donné au monde a été communiqué par ce livre. Sans lui nous ne distinguerions pas le bien du mal » (août 1864, cité par Alma Sonne, Conference Report, octobre 1964, réunion de l’après-midi, p. 71).
Ce n’est pas par hasard ni par coïncidence que nous avons la Bible aujourd’hui. Des justes ont été poussés par l’Esprit à mettre par écrit les choses sacrées qu’ils ont vues et les paroles inspirées qu’ils ont entendues et dites. D’autres hommes dévoués ont été poussés à protéger et à préserver ces documents. Des hommes comme John Wycliffe, le courageux William Tyndale et Johannes Gutenberg ont été poussés, en dépit de beaucoup d’opposition, à traduire la Bible en une langue que le peuple pouvait comprendre et à la publier dans des livres que le peuple pouvait lire. Je crois que même les savants du roi Jacques ont été animés par l’Esprit dans leur travail de traduction.
L’âge des ténèbres doit son nom au fait que la lumière de l’Évangile a été cachée aux hommes. Les gens d’alors n’avaient ni apôtre ni prophète et ils n’avaient pas non plus accès à la Bible. Le clergé veillait à ce que les Écritures restent secrètes et ne soient pas accessibles au peuple. Nous devons beaucoup aux nombreux martyrs et réformateurs courageux comme Martin Luther, Jean Calvin et Jean Hus, qui ont exigé la liberté de culte et l’accès de tous aux livres saints.
William Tyndale a donné sa vie du fait de sa profonde croyance au pouvoir de la Bible. Il a dit : « La nature de la parole de Dieu est que quiconque la lit ou entend qu’on la raisonne et la conteste commence immédiatement à devenir quotidiennement meilleur, jusqu’à atteindre la perfection » (dans S. Michael Wilcox, Fire in the Bones: William Tyndale—Martyr, Father of the English Bible, 2004, xv).
L’étude honnête et diligente de la Bible nous rend effectivement meilleurs et nous devons toujours nous rappeler les martyrs innombrables qui ont connu son pouvoir et qui ont donné leur vie pour que nous puissions trouver dans ses paroles le chemin du bonheur et de la paix éternels du royaume de notre Père céleste.
Bien que ces anciens réformateurs chrétiens aient été d’accord sur beaucoup de choses, ils étaient finalement en désaccord sur beaucoup de points de doctrine. Cela a eu comme conséquence l’organisation de nombreuses confessions chrétiennes. Roger Williams, en son temps champion de la liberté religieuse, a conclu qu’il n’y avait aucune Église régulièrement constituée sur la terre, ni aucune personne autorisée pour administrer une ordonnance quelconque de l’Église et qu’il ne pourrait y en avoir que lorsque de nouveaux apôtres seraient envoyés par le grand Chef de l’Église dont il attendait la venue (voir William Cullen Bryant, Picturesque America: or, the Land We Live in, 2 vol., 1872-74, 1:502).
Des dizaines de millions de personnes ont acquis la foi en Dieu et en Jésus-Christ en cherchant la vérité dans la sainte Bible. Innombrables ont été ceux parmi eux qui n’avaient que la Bible pour alimenter et guider leur foi.
Grâce aux efforts des réformateurs, la Bible est devenue accessible à tous. « La parole de Dieu était lue autour de l’âtre familial des humbles aussi bien que dans le salon des puissants » (John A. Widtsoe, Conference Report, avril 1939, p. 20).
Des millions de familles se sont réunies pour essayer de trouver l’Église de Jésus-Christ par leur étude de la Bible. Une de ces familles, au début des années 1800, dans le nord de l’État de New York, était la famille de Joseph Smith, père. Un de ses fils était Joseph Smith, fils, qui a sondé la Bible, cherchant à savoir laquelle des nombreuses confessions était la même que l’Église que Jésus-Christ avait organisée. Il a été poussé par les paroles de la Bible à prier pour avoir davantage de lumière et de connaissance spirituelles de la part de Dieu. Bien décidé à chercher la sagesse promise dans l’Écriture sainte, Joseph s’est mis à genoux pour prier humblement au début du printemps de 1820. Ah, quelle lumière et quelle vérité merveilleuses se sont déversées sur lui ce jour-là quand il a vu la manifestation glorieuse de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ ! Dieu avait une fois de plus appelé un prophète, comme du temps de Noé, d’Abraham et de Moïse.
Comme nous devrions être reconnaissants d’avoir la sainte Bible ! Nous y apprenons non seulement la vie, les enseignements et la doctrine du Christ, mais nous apprenons aussi ce qui concerne son Église, sa prêtrise et l’organisation qu’il a établie et qu’il a appelée l’Église de Jésus-Christ des anciens jours. Nous croyons en cette Église et nous croyons que l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours est cette même Église, rétablie sur la terre, complète et avec cette même organisation et cette même prêtrise.
Sans la Bible, nous ne saurions rien de son Église d’alors et nous n’aurions pas la plénitude de son Évangile maintenant.
J’aime la Bible., ses enseignements, ses leçons et son esprit. J’aime les histoires fascinantes et profondes de l’Ancien Testament et le témoignage de ses grands prophètes concernant l’avènement du Christ. J’aime les voyages et les miracles apostoliques du Nouveau Testament et les lettres de Paul. Ce que j’aime surtout, ce sont ses récits de témoins au premier degré des paroles, de l’exemple et de l’expiation de notre Sauveur Jésus-Christ. J’aime la vision et la paix que l’on reçoit en lisant la Bible.
Mes frères et sœurs, je suis sûr que beaucoup parmi vous ont eu l’occasion d’entendre des gens dire que « les mormons ne sont pas chrétiens parce qu’ils ont leur propre Bible, le Livre de Mormon ». Nous disons à ceux qui entretiennent cette idée fausse que nous croyons que le Seigneur Jésus-Christ est notre Sauveur et l’auteur de notre salut et que nous croyons, vénérons et aimons la sainte Bible. Nous avons effectivement d’autres écrits sacrés, notamment le Livre de Mormon, mais il soutient la Bible et ne s’y substitue jamais.
Jésus a enseigné que nous devions « sonder les Écritures ». Il a ajouté que ce sont elles qui rendent témoignage de lui (voir Jean 5:39). Ces paroles inspirent tous les gens qui cherchent sincèrement à connaître et à comprendre la vérité sur Jésus-Christ. Les Écritures sont riches en histoire, en doctrine, en récits, en sermons et en témoignages, qui tournent tous en fin de compte autour du Christ éternel et de sa mission physique et spirituelle auprès des enfants de notre Père céleste.
Les membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours croient que « Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile » (2 Timothée 3:16). Nous aimons la Bible et les autres Écritures. Cela peut étonner certains, qui ne sont pas au courant que nous croyons que la Bible est la parole de Dieu révélée. Elle est l’un des piliers de notre foi, un témoin puissant du Sauveur et de l’influence continuelle du Christ dans la vie des gens qui l’adorent et le suivent. Plus nous lisons et étudions la Bible et ses enseignements, plus claire est notre vision des bases doctrinales de l’Évangile rétabli de Jésus-Christ. Nous avons tendance à aimer les Écritures avec lesquelles nous passons du temps. Il se peut que nous devions équilibrer notre étude afin d’aimer et de comprendre toute l’Écriture.
Vous, les jeunes en particulier, ne négligez ni ne dévaluez la sainte Bible. C’est le livre sacré de la vie du Seigneur. La Bible contient des centaines de pages de plus que toutes nos autres Écritures réunies. C’est la base de tout le christianisme. Nous ne critiquons ni ne déprécions les croyances de qui que ce soit. Notre grande responsabilité de chrétiens est de dire à tous ses fils et filles tout ce que Dieu a révélé.
Les gens qui deviennent membres de l’Église n’abandonnent pas leur foi en la Bible – ils la renforcent. Le Livre de Mormon ne dilue, ne diminue ni ne relègue la Bible. Au contraire, il l’étend, la prolonge et l’exalte. Le Livre de Mormon témoigne de la Bible et tous deux témoignent du Christ.
Le premier testament du Christ est l’Ancien Testament de la Bible, qui a prédit et prophétisé l’avènement du Sauveur, sa vie transcendante et son expiation libératrice.
Le deuxième testament de la Bible concernant le Christ est le Nouveau Testament, qui rapporte sa naissance, sa vie, son ministère, son Évangile, son Église, son expiation et sa résurrection ainsi que les témoignages de ses apôtres.
Le troisième testament du Christ est le Livre de Mormon, qui prédit également la venue du Christ, confirme le récit biblique de son expiation salvatrice, puis révèle la visite du Seigneur ressuscité à l’autre hémisphère de la terre. Le sous-titre du Livre de Mormon, la déclaration qui en explique le but, imprimée sur la couverture de chaque exemplaire est « un témoignage de Jésus-Christ ».
Chacun de ces trois testaments fait partie du grand tout indivisible de la parole révélée du Seigneur à ses enfants. Ils contiennent les paroles du Christ dont il nous est recommandé de nous faire un festin pour nous qualifier pour la vie éternelle (voir 2 Néphi 31:20). Ceux qui pensent qu’une partie est plus importante ou plus vraie que les autres perdent une partie de la beauté et de la perfection du canon de l’Écriture antique.
Et ceux qui pensent que les membres de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours ne croient pas en Jésus-Christ ou en la Bible devraient prendre le temps de comprendre l’Église, l’importance de son nom et la force de son message.
Je suis perplexe quand il y en a qui mettent en doute la croyance de l’Église en la Bible et notre statut de chrétiens. Le nom de l’Église est l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. À notre dernière conférence générale, ici, dans ce bâtiment, les dirigeants de l’Église ont cité la Bible près de deux cents fois. L’Église est organisée et fonctionne comme l’Église que le Christ et ses apôtres ont établie dans le Nouveau Testament. Sur l’estrade sont assis aujourd’hui le prophète et les apôtres du Seigneur Jésus-Christ.
Je rends solennellement témoignage que nous croyons vraiment et pleinement au Seigneur et Sauveur Jésus-Christ et en sa parole révélée par la sainte Bible. Non seulement nous croyons en la Bible, mais nous nous efforçons de suivre ses préceptes et d’enseigner son message. Le message de nos missionnaires est le Christ et son Évangile et son expiation, et les Écritures sont le texte de ce message. Nous disons à tous les hommes : « Nous vous apportons notre amour et nous vous invitons à venir partager tout ce que Dieu a révélé. »
Mes frères et sœurs, nous devons aider tout le monde, y compris nos membres, à comprendre l’importance et le pouvoir de la sainte Bible. La Bible est une Écriture qui nous conduit, nous et toute l’humanité, à accepter Jésus-Christ comme notre Sauveur. Que Dieu nous donne le désir et la capacité d’accepter et de vivre ses enseignements. C’est là mon humble prière, au nom du Seigneur, Jésus-Christ. Amen.





Prophétiesdéjà accomplies

 Parley P. Pratt (1807-1857)
Membre du collège des Douze de 1835 à 1857
Assassiné à l'âge de 50 ans
    
Les mentions entre crochets sont des commentaires de la rédaction
« Et nous tenons pour d'autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour vienne à paraître et que l'étoile du matin se lève dans vos coeurs ; sachant, tout d'abord, vous-mêmes, qu'aucune prophétie de l'Ecriture ne peut être un objet d'interprétation particulière, car ce n'est pas par une volonté d'homme qu'une prophétie a jamais été apportée, mais c'est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu » (2 Pierre 1:19-21).
Grandes divisions de la prophétie

      Il y a une grande distinction qu'il ne faut jamais perdre de vue dans l'étude des prophéties c'est celle entre l'avenir et le passé. Le lecteur doit mettre toute son attention à reconnaître quelle partie en a été accomplie, et quelle partie attend encore son accomplissement, sans jamais oublier que la règle d'interprétation fixée par Pierre s'applique à l'une et à l'autre. Or, Si nous trouvons dans toutes nos recherches que toutes les prophéties accomplies jusqu'à ce jour l'ont été « littéralement », il s'ensuivra nécessairement que toutes les prophéties qui attendent leur accomplissement le recevront aussi d'une manière « littérale ».
 
      Cela posé, commençons à l'époque reculée du patriarche Noé.
 
      « Et moi, je vais faire venir le déluge d'eaux sur la terre, pour détruire toute chair ayant souffle de vie sous le ciel ; tout ce qui est sur la terre périra » (Genèse 6:1). Dans les versets qui suivent, le Seigneur ordonne à Noé d'entrer dans l'arche, et de prendre avec lui des animaux de toute espèce, etc. Et le 22e verset nous apprend que « C'est ce que fit Noé : il exécuta tout ce que Dieu lui avait ordonné ». Quel bonheur pour lui de ne pas être versé dans les systèmes spiritualistes de nos grands théologiens modernes ; car, sous leur influence somnifère, il n'aurait jamais pu croire qu'une prophétie si merveilleuse avait une signification littérale et s'accomplirait littéralement. De nos jours, on lui aurait objecté que ce déluge d'eaux ne signifiait qu'un déluge spirituel et que l'Arche n'était qu'une Arche spirituelle ; et s'il s'était avisé de penser autrement, nos scribes l'auraient traité dans leurs journaux d'imposteur, de fanatique ou de fou. Mais Noé eut la simplicité de croire que la prophétie devait s'accomplir littéralement. Voilà un exemple frappant de prescience. En effet, tous ceux qui n'avaient pas ce don périrent misérablement dans ce grand cataclysme.


Prophétie accomplie littéralement

      Prenons un autre exemple dans la Genèse : « Et l'Éternel dit à Abram : Sache que tes descendants seront étrangers dans un pays qui ne sera point à eux ; ils y seront asservis et on les opprimera pendant quatre cents ans. Mais je jugerai la nation à laquelle ils seront asservis, et ils sortiront, ensuite, avec de grandes richesses. Toi, tu iras en paix vers tes pères, tu seras enterré après une heureuse vieillesse. À la quatrième génération, ils reviendront ici ; car l'iniquité des Amoréens n'est pas encore à son comble » (Genèse 15:13-16).

      Les rigoureux traitements que les enfants d'Israël subirent en Égypte durant quatre cents ans, leur délivrance de ce pays avec de grandes richesses, les terribles châtiments qui furent infligés à leurs persécuteurs, ainsi que la mort d'Abraham, à un âge très avancé, sont des faits trop connus pour avoir, ici, besoin de commentaires. Nous nous bornerons à observer que c'est là un exemple frappant de l'accomplissement rigoureux d'une prophétie donnée quatre cents ans à l'avance ; d'où nous apprenons que ces hommes des temps primitifs étaient tous exempts de notre manie moderne de tout spiritualiser.

      Mentionnons l'exemple de Lot : « Qui as-tu encore ici ? Gendres, fils et filles, et tout ce qui t'appartient dans la ville, fais-les sortir de ce lieu. Car nous allons détruire ce lieu, parce que le cri contre ses habitants est grand devant l'Éternel. L'Éternel nous a envoyés pour le détruire » (Genèse 19:12-13). Assez simple pour prendre à la lettre cet avertissement céleste, Lot prit avec lui autant de membres de sa famille qui voulurent consentir à le suivre, et il s'enfuit de Sodome au grand amusement de ses habitants qui, en le voyant passer, criaient sans doute « Illusion, fourberie, imposture !!! » dans leur persuasion que cette prophétie n'était qu'une figure. Voilà l'exemple d'un homme sauvant sa vie par une « prescience » qui lui fut communiquée, tandis qu'une ville tout entière périt dans les flammes. Quel bonheur pour Lot de ne pas connaître notre manière moderne d'interpréter les prophéties ! S'il était entré dans sa tête qu'il devait sortir spirituellement de Sodome, au lieu de le faire littéralement, il aurait péri comme les autres.


Le pouvoir de prescience

      Examinons maintenant une prophétie de Joseph dans le pays d'Égypte : « Voici, il y aura sept années de grande abondance dans tout le pays d'Égypte. Sept années de famine viendront après elles ; et l'on oubliera toute cette abondance au pays d'Égypte, et la famine consumera le pays. Cette famine qui suivra sera si forte qu'on ne s'apercevra plus de l'abondance dans le pays » (Genèse 41:29-31). Alors Joseph donna des instructions pour faire remplir les greniers de blé durant les sept années d'abondance, afin de se prémunir contre la famine. Et Pharaon, aussi peu versé que ses prédécesseurs dans nos systèmes modernes de théologie, n'eut jamais la pensée d'interpréter cette prophétie autrement que dans le sens le plus littéral. Il fut ainsi, conjointement avec Joseph, un instrument dans les mains du Seigneur, pour sauver de la famine non seulement son peuple, mais aussi la maison d'lsraël. Exemple non moins frappant du pouvoir de la prescience, il préserva l'Égypte de la famine, et fit passer Joseph d'un cachot dans un palais, en l'élevant du dernier degré d'abaissement jusqu'au faîte des honneurs, au point qu'on cria devant lui : « À genoux ! » Mais que de victimes, quelles lamentations s'il n'avait été question que d'une famine spirituelle et de blé spirituel !

      Après ces exemples empruntés aux temps primitifs, nous allons effleurer en passant quelques-uns des principaux faits prophétiques qui ont déjà reçu leur accomplissement, jusqu'à ce que nous arrivions aux grands prophètes de la maison d'Israël. Alors un vaste champ s'ouvrira devant nous, présentant successivement les plus remarquables événements de l'histoire, et nous amenant au commencement de la glorieuse dispensation des derniers temps.


Accomplissement des prophéties en lsraël

      Le prophète Élie nous offre un trait digne de figurer dans cette étude. C'est la prédiction qu'il fit à Achab qu'il ne pleuvrait pas durant trois ans et plus, ce qui s'accomplit effectivement (1 Rois 17:1 ; 18:41-45). Élisée nous offre un trait non moins remarquable. Le Syrien Hazaël vint le voir pour qu'il s'enquît auprès du Seigneur touchant le roi de Syrie, son maître, qui était malade. Le prophète, en le considérant attentivement, se mit à fondre en larmes. Hazaël lui ayant demandé quel était le sujet de ses pleurs, Élisée lui répondit : « L'Éternel m'a révélé que tu seras roi de Syrie ». Alors il se mit à lui dévoiler les cruautés qu'il exercerait un jour envers Israël, cruautés tellement horribles que nous les passerons sous silence pour ne pas offenser les oreilles délicates. Humilié d'entendre prophétiser qu'il commettrait de telles infamies, Hazaël s'écria, plein d'étonnement : « Mais qu'est-ce que ton serviteur, ce chien, pour faire de si grandes choses ? » Mais, chose surprenante à dire, cette prédiction s'accomplit rigoureusement à la lettre (2 Rois 8:7-15 ; 9:14 ; 10:32 ; 12:17 ; 13:22).

      Nous lisons dans le 21e chapitre des 2 Chroniques, versets 14-15, qu'un écrit fut apporté à Joram de la part du prophète Élie, qui, après lui avoir reproché le crime de son apostasie et celui d'avoir massacré ses frères, de la maison de son père, qui étaient meilleurs que lui, se termine ainsi « Voici, l'Éternel frappera ton peuple d'une grande plaie, tes fils, tes femmes, et tout ce qui t'appartient ; et toi, il te frappera d'une maladie violente, d'une maladie d'entrailles, qui augmentera de jour en jour jusqu'à ce que tes entrailles sortent par la force du mal ». Nous voyons dans ce même chapitre que les Arabes et les Philistins pillèrent toutes ses richesses et lui enlevèrent ses femmes et ses enfants. Et, après cela, le Seigneur le frappa dans ses entrailles d'une maladie incurable, ses entrailles sortirent par la force de sa maladie, et il expira dans d'affreux tourments.


Josué prophétise au sujet de Jéricho

      Le 26e verset du 6e chapitre du livre de Josué contient cette étonnante prédiction sur la ville de Jéricho : « Maudit soit devant l'Éternel l'homme qui se lèvera pour rebâtir cette ville de Jéricho. Il en jettera les fondements au prix de son premier-né et il en posera les portes au prix de son plus jeune fils ». Après cette malédiction, Jéricho resta déserte pendant des siècles, personne n'osant s'exposer à de telles éventualités, en rebâtissant la ville. Après une longue suite de juges et de rois, après des centaines d'années, Hiel de Béthel, qui vivait sous le règne d'Achab, supposant probablement que le Seigneur avait oublié la malédiction prononcée par Josué contre Jéricho, osa rebâtir cette ville. Mais à peine en eût-il jeté les fondements qu'Abiram, son premier-né, mourut ; puis, persévérant dans son endurcissement, il en construisit les portes, et perdit Segub, le plus jeune de ses enfants, conformément aux paroles de Josué (1 Rois 16:34). Nous pourrions remplir un volume de traits semblables disséminés dans la partie historique des Écritures ; mais, voulant aborder promptement et plus en détail l'examen des livres des prophètes, et de leurs prédictions contre Jérusalem, Babylone, Tyr, l'Égypte et diverses autres nations, nous bornerons là nos citations.


Le rêve de Nébucadnetsar

      Babylone, ville la plus ancienne et la plus célèbre du monde, était agréablement située sur les bords d'une importante rivière qui serpentait majestueusement à travers les plaines de Shinar, non loin de l'endroit où s'élevait jadis la tour de Babel. Divisée en quatre parties principales, entourée d'une muraille de plus de trois cents pieds de haut et d'une circonférence de vingt lieues, et décorée de cent portes d'airain bardées de fer, dont vingt-cinq situées dans chaque division qui donnaient naissance à autant de rues longues de cinq lieues dans l'intérieur de la ville, cette immense capitale était ainsi disposée en vastes carrés réguliers d'une même étendue. Au centre de ces places, on voyait de splendides jardins ornés d'arbustes et de fleurs, et des promenades couvertes d'arbres, et les maisons, donnant directement sur les rues, étaient bâties aux extrémités des carrés. Au centre de la cité s'élevait le magnifique palais du roi Nébucadnetsar, qui dictait ses lois à tout l'univers. Ce puissant monarque était, une nuit, plongé dans le sommeil, quand il plut au Seigneur de soulever devant lui le sombre voile de l'avenir et de lui présenter en vision l'histoire du monde, dans tout son ensemble, jusqu'à la consommation de toutes choses.

      « Il voyait une grande statue, dont la tête était d'or très pur ; sa poitrine et ses bras étaient d'argent ; son ventre et ses cuisses étaient d'airain ; ses jambes de fer ; ses pieds, en partie de fer et en partie d'argile. Il regardait, lorsqu'une pierre se détacha sans le secours d'aucune main, frappa les pieds de fer et d'argile de la statue, et les mit en pièces. Alors, le fer, l'argile, l'airain, l'argent et l'or furent brisés ensemble, et devinrent comme la balle qui s'échappe d'une aire en été ; le vent les emporta, et nulle trace n'en fut retrouvée. Mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne et remplit toute la terre ».

      Lorsque Daniel fut amené devant le roi pour lui dire quel songe il avait eu et lui en donner l'interprétation, il s'écria : « Il y a dans les cieux un Dieu qui révèle les secrets et qui a fait connaître au roi Nébucadnetsar ce qui arrivera dans la suite des temps ».


Daniel interprète le songe de Nébucadnetsar

      Puis, après avoir dit au roi quel songe il avait eu, il poursuivit en ce termes : « O roi, tu es le roi des rois car le Dieu des cieux t'a donné l'empire, la puissance, la force et la gloire ; il a remis entre tes mains, en quelque lieu qu'ils habitent, les enfants des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux du ciel, et il t'a fait dominer sur eux tous : c'est toi qui es la tête d'or. Après toi, il s'élèvera un autre royaume, moindre que le tien ; puis, un troisième royaume, qui sera d'airain, et qui dominera sur toute la terre. Il y aura un quatrième royaume, fort comme du fer ; de même que le fer brise et rompt tout, il brisera et rompra tout, comme le fer qui met tout en pièces. Et, comme tu as vu les pieds et les orteils en partie d'argile de potier et en partie de fer, ce royaume sera divisé ; mais il y aura en lui quelque chose de la force du fer, parce que tu as vu le fer mêlé avec l'argile. Et comme les doigts des pieds étaient en partie de fer et en partie d'argile, ce royaume sera en partie fort et en partie fragile. Tu as vu le fer mêlé avec l'argile, parce qu'ils se mêleront par des alliances humaines ; mais ils ne seront point unis l'un à l'autre, de même que le fer ne s'allie point avec l'argile. Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et qui ne passera point sous la domination d'un autre peuple : il brisera et anéantira tous ces royaumes-là, et lui-même, subsistera éternellement. C'est ce qu'indique la pierre que tu as vue se détacher de la montagne sans le secours d'aucune main et qui a brisé le fer, l'airain, l'argile, l'argent et l'or. Le grand Dieu a fait connaître au roi ce qui doit arriver après cela. Le songe est véritable et son explication est certaine » (Daniel 2:28,37-45).


Réalisation du songe de Nébucadnetsar

      Nous venons de voir se dérouler successivement devant nous, d'abord le royaume de Nébucadnetsar, première monarchie universelle ; puis l'empire des Perses et des Mèdes qui conquirent Babylone sur le roi Belsçatsar, et régnèrent sur toute la terre ; ensuite celui des Grecs sous l'empereur Alexandre, qui fit la conquête de l'univers et lui dicta des lois du milieu de Babylone ; quatrièmement, l'empire Romain qui subjugua toutes les nations ; cinquièmement, sa division en empire d'Orient et en empire d'Occident, et puis sa dissolution ou subdivision en divers royaumes, tels qu'ils existent dans l'état actuel de l'Europe, royaumes représentés par les pieds et les orteils de la statue, en partie de fer et en partie d'argile. En dernier lieu, nous avons vu qu'il s'élèverait un royaume entièrement nouveau, suscité et organisé par le Dieu du ciel aux derniers jours, ou durant le règne de ces rois figurés par les pieds et les orteils. Ce dernier royaume ne doit jamais changer de maître ni passer à un autre peuple, comme tous ceux qui l'ont précédé, mais il doit mettre en pièces tous les autres royaumes et subsister à jamais.

      Certains docteurs prétendent que ce dernier royaume n'est autre que le royaume de Dieu, qui fut organisé du temps de Jésus-Christ ou des apôtres. Mais il est impossible de faire une plus grossière bévue. Le royaume de Dieu établi du temps de Jésus-Christ ou des apôtres ne mit en pièces aucun des royaumes de la terre. Au contraire, on lui fit la guerre et il fut subjugué, en accomplissement de ces paroles du prophète Daniel : « Je vis cette corne faire la guerre aux saints et l'emporter sur eux... Jusqu'au moment où l'ancien des jours vint donner droit aux saints du Très-Haut, et le temps arriva où les saints furent en possession du royaume... Le règne, la domination et la grandeur de tous les royaumes qui sont sous les cieux, seront donnés au peuple des saints du Très-Haut. Son règne est un règne éternel, et tous les dominateurs le serviront et lui obéiront » (Daniel 7:21,22,27).


Le royaume de Dieu sera établi

      Jean, dans son apocalypse, nous apprend qu'il « fut donné à la bête de faire la guerre aux saints, et de les vaincre. Et il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation » (Apocalypse 13:7). En accomplissement de ces paroles, le pouvoir fut donné aux autorités de la terre de tuer les apôtres et les hommes inspirés ; et s'il en resta quelques-uns, ils furent bannis de toute société humaine ou forcés de se réfugier dans des îles désertes ou dans des cavernes. C'étaient des hommes dont le monde n'était pas digne. Et, en même temps, de faux docteurs et de faux prophètes furent introduits à leur place, que les hommes se choisirent eux-mêmes, parce qu'ils ne voulaient point supporter la saine doctrine. C'est ainsi que le royaume de Dieu « se désorganisa et disparut » de la terre, c'est ainsi qu'il fut remplacé par des préceptes et par des Églises à caractère purement humain. Mais nous nous réservons de traiter plus amplement ce sujet ailleurs. Remarquons simplement que le royaume dont parle Daniel est un royaume que le Dieu du ciel doit susciter et organiser lui-même aux derniers jours, sans rien emprunter aux institutions et aux préceptes des hommes. Une fois organisé, il ne cessera jamais de s'accroître ; toutes les puissances de la terre et de l'enfer ne sauraient entraver ses progrès, jusqu'à ce qu'enfin l'Ancien des jours se soit assis sur son trône, et que le Seigneur Jésus vienne dans les nuées du ciel, revêtu d'une grande gloire et d'une grande puissance, en Roi des rois et en Seigneur des Seigneurs, détruire tous les royaumes et donner « aux saints » l'empire de l'univers. Alors il n'y aura plus qu'un Dieu et qu'un Seigneur, et il sera l'unique Roi de toute la terre.

      Revenons à Nébucadnetsar, que Dieu, par la bouche de Jérémie, appelle « mon serviteur pour exécuter ses jugements contre les nations ». Il paraît que le Seigneur n'avait exalté ce grand monarque, en l'armant de son propre glaive et en lui donnant une grande puissance, que dans le but formel d'exécuter ses jugements et de châtier toutes les nations de la terre. Jérémie nous apprend (Jérémie 25) que le Seigneur avait résolu de faire marcher Nébucadnetsar et ses armées contre Jérusalem et contre toutes les nations voisines, pour les mettre sous le joug et dans la désolation durant soixante-dix ans, et qu'après ces soixante-dix ans il tournerait sa colère contre le roi de Babylone et sa nation, et les châtierait à cause de leurs iniquités. Or, qui pourrait parcourir l'histoire donnant le récit de ces grands événements, indiqués avec tant d'exactitude dans Jérémie, Ésaie et Ézéchiel, sans être frappé d'étonnement et d'admiration à la vue de ce merveilleux don de prophétie qui mettait alors ces hommes en état de faire l'histoire de l'avenir, comme on lit de nos jours celle du passé. En effet, un lecteur du XXe siècle, tenant en ses mains l'histoire de Babylone, l'histoire des Mèdes et des Perses, des Grecs, des Romains et des Égyptiens, ainsi que celle des Juifs, pourrait à peine se mettre mieux au courant des événements qui se sont passés parmi ces nations, que ne l'étaient les prophètes soixante-dix ans avant leur accomplissement.

      Les Juifs furent asservis par Nébucadnetsar ; Jérusalem et le temple furent réduits en cendres ; leurs princes, leurs nobles et le peuple furent transportés à Babylone, ainsi que tous les objets sacrés. Toutes les particularités qui marquèrent ce grand désastre furent clairement prédites par Jérémie, aussi bien que le temps de la captivité, à savoir, soixante-dix ans. Après avoir soumis les Juifs, le roi de Babylone fit marcher son armée contre Tyr, la capitale du monde commercial de cette époque, ville située sur la mer et entourée non seulement par la mer, mais d'une forte muraille, une place si bien fortifiée exigea des efforts inouïs ; il fallut la persévérance et toute l'habileté de Nébucadnetsar et de son armée, pour en venir à bout ; enfin, après des travaux longtemps prolongés, ils parvinrent à s'emparer de Tyr et réduisirent ses habitants en servitude pendant soixante-dix ans. Puis, ils revinrent et rebâtirent leur ville, car Jérémie avait prédit la prise de Tyr, sa captivité durant soixante-dix ans et sa restauration après ce laps de temps. Après son rétablissement, la ville de Tyr redevint florissante, mais elle fut ensuite réduite à une extrême désolation. On voit encore de nos jours quelques-unes de ses ruines au fond de la mer ; l'emplacement qu'elle occupait n'est plus qu'un rocher stérile habité par de pauvres pêcheurs. Cette désolation perpétuelle, et même ces débris misérables, avaient été clairement prédits par les prophètes.


Nébucadnetsar accomplit les buts de Dieu

      Après la conquête de Tyr par le roi de Babylone, pour dédommager ses soldats des souffrances extrêmes qu'ils avaient endurées pendant le siège, le Seigneur lui promit par la bouche d'Ézéchiel de lui donner les dépouilles de l'Égypte, comme salaire à son armée et récompense de ses services. Ce que Nébucadnetsar effectua, en faisant la conquête de l'Égypte et en réduisant ses habitants en servitude durant soixante-dix ans.
 
      Puis, il faut le suivre, exécutant les décrets vengeurs du Seigneur contre Uz, sur les rois des Philistins, sur Askelon et Azaah ; sur Ékron, Édom, Moab, Ammon, Dedan, Buz et Tema ; sur les rois de l'Arabie, Zimri et Élam ; sur tous les rois des Mèdes ; sur tous les princes du Nord, voisins ou éloignés ; enfin contre toutes les nations de la terre qui étaient ivres jusqu'au vomissement, et qui devaient disparaître à jamais sous les coups de son épée. Mais lorsque Dieu eut accompli ces desseins contre ces peuples et ces rois, il résolut de châtier à son tour ce grand monarque et ses successeurs, ainsi que la superbe Babylone, et toute la nation. Il voulut les frapper d'une éternelle désolation ; et, cela, à cause de leur extrême arrogance. Le Seigneur s'écria : « La hache se glorifie-t-elle envers celui qui s'en sert ? Ou la scie est-elle arrogante envers celui qui la manie ?… » (Ésaïe 10:15).

      Mais pour retracer les événements qui amenèrent le retour des Juifs, et des autres nations, de leur captivité de soixante-dix ans, ainsi que le châtiment de Babylone, les prophètes introduisent un homme bien différent de Nébucadnetsar. Appelé dans les Écritures l'Oint du Seigneur, on peut le considérer comme l'un des caractères les plus extraordinaires que le paganisme ait jamais produits. Sa douceur, sa persévérance, son courage, ses succès, mais par-dessus tout sa stricte obéissance aux commandements de ce Dieu que ni lui ni ses pères n'avaient jamais connu, tout tend à démontrer qu'Ésaïe ne se trompait point, quand il l'appelait par son nom comme l'Oint du Seigneur, pour délivrer les nations de la servitude, pour dompter et châtier la plus grande ville et la plus vaste monarchie qui aient jamais existé sur la terre, pour opérer la restauration des Juifs, et rebâtir Jérusalem et le temple. Il était réellement un de ces hommes rares, qui n'apparaissent dans le monde que pour réaliser de grandes choses. Mais voyons en quels termes le prophète lui-même en parle : « Ainsi parle l'Éternel à son oint, à Cyrus, qu'il tient par la main, pour terrasser les nations devant lui et pour relâcher la ceinture des rois, pour lui ouvrir les portes afin qu'elles ne soient plus fermées. Je marcherai devant toi, j'aplanirai les chemins montueux, je romprai les portes d'airain et je briserai les verrous de fer. Je te donnerai des trésors cachés, des richesses enfouies afin que tu saches que je suis l'Éternel qui t'appelle par ton nom, le Dieu d'Israël. Pour l'amour de mon serviteur Jacob, et d'Israël, mon élu, je t'ai appelé par ton nom, je t'ai parlé avec bienveillance, avant que tu me connusses. Je suis l'Éternel, et il n'y en a point d'autre, hors moi, il n'y a point de Dieu ; je t'ai ceint, avant que tu me connusses. C'est afin que l'on sache, du soleil levant au soleil couchant, que hors moi, il n'y a point de Dieu » (Ésaïe 45:1-6).

      Il dit dans le 13e verset : « C'est moi qui ai suscité Cyrus dans ma justice et j'aplanirai toutes ses voies ; il rebâtira ma ville, et libérera mes captifs, sans rançon ni présents, dit l'Eternel des armées ». Le lecteur ne doit pas perdre de vue qu'Ésaïe vivait environ cent ans avant la captivité des Juifs à Babylone, et cent soixante-dix ans avant que Cyrus n'effectuât leur restauration.


Les grandes conquêtes de Cyrus

      Ici je m'arrête, et je demande quel pouvoir, autre que le pouvoir de Dieu, eût été capable de mettre un homme en état d'en appeler un autre par son nom, un siècle avant sa naissance, et de prédire correctement l'histoire de sa vie ? Quelles ne durent pas être sa surprise et son admiration, lorsque, après plusieurs années de guerres et de commotions, durant lesquelles il marcha de conquêtes en conquêtes, et il dépouilla de leurs trésors maintes nations, il vint camper enfin auprès des murs de la plus forte place de l'univers ! Il avait là devant lui une muraille qui avait plus de 300 pieds d'élévation, avec ses portes d'airain bardées de fer. Muni de vivres pour plusieurs années, le peuple renfermé dans son enceinte se croyait à l'abri de toute atteinte. Comment songer à s'emparer d'une aussi forte place ? Qui, à moins d'être inspiré du grand Jéhovah, n'aurait pas reculé devant une pareille entreprise ?

      Mais Cyrus, ayant détourné le cours de l'Euphrate, et étant passé sous la muraille même de la ville dans le lit sec de la rivière, se trouva maître de Babylone, sans coup férir ; alors même que le roi Belsçatsar se livrait à une orgie avec ses nobles et ses concubines, au cours de laquelle il avait fait apporter les vases d'or et d'argent que son père avait tirés du temple de Jérusalem. Déjà ses genoux s'étaient entrechoqués d'horreur, en voyant les doigts d'une main d'homme qui écrivait sa sentence sur l'enduit de la muraille, sentence que Daniel venait de lui interpréter, en lui apprenant que son royaume était donné aux Mèdes et aux Perses.

      Après la conquête de cette grande monarchie, Cyrus, devenu l'arbitre de l'univers, dut admettre Daniel au nombre de ses amis. Le prophète l'initia sans doute à la connaissance des annales juives, et alors tout le mystère lui fut dévoilé : il put voir que Dieu l'avait appelé par son nom, que sa puissante main l'avait ceint pour la bataille et avait dirigé toutes ses entreprises ; il put alors comprendre pourquoi les trésors de la terre avaient afflué dans ses mains, pourquoi les rois avaient tremblé en sa présence, et pourquoi les portes d'airain s'étaient ouvertes, et leurs barres de fer s'étaient brisées. Tout cela s'était fait pour qu'il sût qu'il y avait un Dieu en Israël, qu'il n'y en avait pas d'autre, et que toutes les idoles n'étaient que pur néant ; afin, aussi, qu'il opérât la restauration des Juifs, qu'il rebâtît Jérusalem et le temple, et qu'il accomplît les desseins de Dieu concernant Babylone.


Cyrus décrète la reconstruction du temple

      En conséquence, il fit publier une proclamation pour inviter les Juifs à retourner dans leur patrie, et les peuples de son empire à les aider à rebâtir leur ville. On lit dans Esdras : « Ainsi parle Cyrus, roi des Perses : L'Éternel, le Dieu des cieux, m'a donné tous les royaumes de la terre, et il m'a commandé de lui bâtir une maison à Jérusalem en Juda. Qui d'entre vous est de son peuple ? Que son Dieu soit avec lui et qu'il monte à Jérusalem, en Juda, et bâtisse la maison de l'Éternel, le Dieu d'Israël. C'est le Dieu qui est à Jérusalem » (Esdras 1:2-3).
 
      Quels puissants arguments, quelle irrésistible influence purent convaincre Cyrus que le Dieu du ciel habitait Jérusalem, qu'il était le seul vrai Dieu, et que c'était lui qui avait fait toutes ces choses ? Il n'avait pourtant pas été élevé dans la foi de ce Dieu, ni dans les Saintes Écritures. Il avait été jusqu'alors un adorateur zélé des idoles, et c'étaient elles seules qu'il invoquait dans sa jeunesse. À cela, je réponds : c'était le pouvoir de Dieu rendu manifeste par les prophéties et leur accomplissement, non point dans un sens spiritualisé, non point d'une manière obscure, incertaine et difficile à comprendre, mais par une démonstration positive, simple et littérale, que nul ne pouvait rejeter ou nier. Ésaïe nous apprend que tel était le but du Seigneur, en révélant ses desseins avec tant de clarté. Et Cyrus fit voir par sa conduite qu'il l'avait ainsi compris.
 
      Remarquons ici que, lorsque nous aborderons cette partie des prophéties qui n'ont pas encore été accomplies, nous apporterons des preuves positives que les nations païennes des derniers jours seront également convaincues de la même manière que le fut Cyrus ; c'est à dire qu'il y a certains événements clairement prédits par les prophètes, pas encore accomplis, qui, après avoir reçu leur accomplissement, prouveront à ces nations l'existence du vrai Dieu ; et elles reconnaîtront qu'il avait annoncé ces événements et qu'il les a accomplis. Et alors les grands docteurs et les savants théologiens de la chrétienté, comme toutes les sectes, qui donnent aux prophéties une autre interprétation que l'interprétation « littérale », resteront confondus et seront forcés de reconnaître que tout s'est accompli, comme il était écrit.


Désolation éternelle de Babylone

      Mais revenons à nos recherches sur les prophéties et leur accomplissement. Les prophètes avaient non seulement prédit la conquête de Babylone par Cyrus, mais ils avaient proclamé la destinée de cette ville jusqu'à la fin des temps. Ils avaient annoncé qu'elle serait frappée d'une complète désolation, et ne serait plus jamais habitée, même par les Arabes errants. « L'Arabe n'y dressera point sa tente », avait dit le prophète Ésaïe (Ésaïe 13:19-22).
 
      Joseph Wolfe, le célèbre missionnaire juif, durant son voyage en Chaldée, s'informa auprès des Arabes s'ils dressaient leurs tentes parmi les ruines de Babylone. Ils répondirent négativement, déclarant qu'ils craindraient en le faisant d'être visités par l'esprit de Nimrod, le fameux chasseur. Ainsi toutes les prédictions des prophètes sur cette puissante ville ont été accomplies.

      L'ancien pays d'Édom nous offre un autre exemple frappant de l'accomplissement des prophéties. Ces prédictions sur Édom furent faites à une époque où le sol de ce pays était fort productif, bien cultivé, et couvert de villes et de villages florissants. Il ne reste maintenant de ces villes que des monceaux de ruines désolées, repaire des cormorans, des butors, des serpents, et des bêtes fauves. Le Seigneur a frappé le sol de stérilité et en a fait un désert depuis des siècles, en accomplissement formel des prophéties.


Daniel reçoit une vision des royaumes

      Arrêtons-nous un instant à la vision de Daniel sur le bouc et le bélier, rapportée dans le huitième chapitre de son livre. Nous engageons le lecteur à lire le chapitre tout entier. Pour nous, nous allons plus particulièrement nous attacher à l'interprétation de cette vision, telle qu'elle fut donnée par l'ange Gabriel à ce prophète. « Puis il me dit : Je vais t'apprendre ce qui arrivera au terme de la colère, car il y a un temps marqué pour la fin. Le bélier que tu as vu, et qui avait des cornes, ce sont les rois des Mèdes et des Perses. Le bouc, c'est le roi de Javan. La grande corne entre ses yeux, c'est le premier roi. Les quatre cornes qui se sont élevées pour remplacer cette corne brisée, ce sont quatre royaumes qui s'élèveront de cette nation, mais qui n'auront pas autant de force. À la fin de leur domination, lorsque les pécheurs seront consumés, il s'élèvera un roi impudent et artificieux. Sa puissance s'accroîtra, mais non par sa propre force ; il fera d'incroyables ravages, il réussira dans ses entreprises, il détruira les puissants et le peuple des saints. À cause de sa prospérité et du succès de ses ruses, il aura de l'arrogance dans le coeur, il fera périr beaucoup d'hommes qui vivaient paisiblement, et il s'élèvera contre le chef des chefs ; mais il sera brisé, sans l'effort d'aucune main ».


Interprétation de la vision de Daniel

      Dans cette vision, il est d'abord question de l'empire des Mèdes et des Perses, tel qu'il exista jusqu'à ce qu'il fût conquis par Alexandre le Grand. Or, c'est un fait bien connu que cet empire s'étendit de façon extraordinaire, un peu après la mort de Daniel, et qu'il poussa ses conquêtes vers le nord, le sud et l'ouest, au point de tout faire plier devant lui. Mais Alexandre, roi de Macédoine, arrivant de l'ouest, à la tête d'une petite armée d'hommes d'élite, vint attaquer les Perses sur les bords du Granique. Ayant lancé son cheval dans ses eaux, et suivi de son armée, il traversa la rivière et fondit impétueusement sur les Perses qui, rangés pour la bataille sur le rivage, étaient dix fois plus nombreux ; mais, en dépit de leur nombre et quoiqu'ils eussent l'avantage du terrain, les Perses furent mis en pleine déroute. Alors les Grecs s'avancèrent dans l'intérieur du pays et, après avoir vaincu maintes fois les Perses en bataille rangée, ils les asservirent complètement. On sait qu'Alexandre le Grand subjugua toutes les nations les unes après les autres, et qu'après avoir fait la conquête de l'univers, il vint mourir à Babylone, à l'âge de trente-deux ans. Ainsi, après s'être accrue considérablement, la grande « corne » fut rompue, et à sa place il en surgit quatre autres vers les quatre vents des cieux. L'empire d'Alexandre fut divisé entre quatre de ses généraux, qui n'obtinrent jamais sa puissance. Et vers le déclin de ces royaumes, quand la transgression des Juifs fut arrivée à son comble, ces derniers furent rudement châtiés par les Romains, qui prirent Jérusalem, et firent cesser le sacrifice perpétuel. Les Romains ne s'arrêtèrent pas là, ils exterminèrent les hommes puissants et saints, c'est-à-dire les apôtres et les premiers chrétiens, qui furent mis à mort par les autorités de Rome.


La science prophétique vient de Dieu

      Nous vous le demandons : est-ce que l'histoire de notre pays nous rapporte plus clairement les événements passés, que la sagesse du prophète Daniel ne décrivit les événements de l'avenir, dont quelques-uns ne devaient s'accomplir qu'après de longs siècles, et que nulle sagacité humaine n'aurait jamais pu prévoir ? De nos jours, l'homme, par son intelligence, est parvenu à faire bien des prodiges. Il peut parcourir les immenses solitudes de l'océan sans vent ni marée ; il peut s'élancer dans les nues sans le secours des ailes ; sans l'aide des animaux, il franchit les distances avec une surprenante vélocité, et il fait circuler sa pensée avec la rapidité de la foudre. Mais il est un principe qu'il ne pourra jamais atteindre ; non, pas même par la sagesse combinée des siècles ; l'argent ne saurait l'acheter ; il ne vient que de Dieu seul, et il est donné gratuitement à l'homme. Le prophète disait aux idoles : « Dites-nous ce qui arrivera, pour que nous sachions que vous êtes des dieux ».


Les prophéties messianiques

      Maintenant nous allons démontrer avec quelle exactitude les prophéties furent littéralement accomplies en la personne de Jésus-Christ. « Voici, avait dit le prophète, la jeune fille deviendra enceinte et elle enfantera un fils » (Ésaïe 7:14).

      Bethléhem devait être le lieu de sa naissance (Michée 5:1), et l'Égypte, où il séjourna avec ses parents, l'endroit d'où il devait être appelé (Osée 11:1). Il vint habiter la ville de Nazareth, car il était écrit : « Il sera appelé Nazaréen » (Matthieu 2:23). Il fit son entrée à Jérusalem sur un ânon, parce que le prophète avait dit : « Voici, ton Roi vient, doux et humble, monté sur un âne » (Zacharie 9:9).

      Le prophète avait encore dit : « Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance... semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent ; il n'a point ouvert la bouche. Il a été enlevé par l'angoisse et le châtiment ; et parmi ceux de sa génération, qui a cru qu'il était retranché de la terre des vivants... Mais il était blessé pour nos péchés... et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris... On a mis son sépulcre parmi les méchants, son tombeau avec le riche » (Ésaïe 53:3,7,8,5,9).

      Aucun de ses membres n'est brisé (Exode 12:46) ; ses vêtements sont tirés au sort (Psaumes 22:18) ; on lui donne du vinaigre et du fiel à boire (Psaumes 69:22) ; il est trahi pour trente pièces d'argent (Zacharie 11:13) ; enfin, après sa mort, ayant été mis au sépulcre, il ressuscite triomphant le troisième jour, sans avoir subi la corruption (Ésaïe 26:19 ; Psaumes 16:10).


Accomplissement littéral des prophéties messianiques

      Maintenant, cher lecteur, Si vous eussiez accompagné le Rédempteur durant son séjour sur la terre, et que vous eussiez mis par écrit les circonstances particulières de sa vie et de sa mort, votre histoire ne serait pas plus clairement rédigée que celle que les prophètes écrivirent des centaines d'années avant sa naissance. Une remarque importante à faire sur la manière dont les apôtres interprétaient les prophéties, c'est qu'ils se bornaient à les citer, et signalaient ensuite leur accomplissement. Par cette méthode, ils étaient à même de produire, dans les synagogues, des preuves si convaincantes aux yeux des Juifs, que ceux-ci se trouvaient forcés de croire que le prétendu imposteur qu'ils avaient crucifié, était bien réellement le Messie. Mais si, à l'exemple des grands docteurs du jour, ils se fussent avisés de vouloir donner aux prophéties un sens spiritualiste ou une application incertaine, tout serait resté dans le doute et le vague, et la certitude aurait disparu de la terre.


Prophétie concernant Jérusalem

      Après avoir examiné les prophètes de l'Ancien Testament, et avoir clairement démontré que l'accomplissement de leurs prédictions ne pouvait s'entendre que dans un sens littéral, on demandera peut-être si cela s'applique également aux prophéties du Nouveau Testament. Nous allons donc rapporter quelques exemples importants, puisés dans le Nouveau Testament.

      L'une des prophéties les plus remarquables de la Bible nous a été donnée par Luc. La voici : « Lorsque vous verrez Jérusalem investie par des armées, sachez alors que la désolation est proche. Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes, que ceux qui seront au milieu de Jérusalem en sortent, et que ceux qui seront dans les champs n'entrent pas dans la ville. Car ce seront des jours de vengeance, pour l'accomplissement de tout ce qui est écrit. Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Car il y aura une grande détresse dans le pays et de la colère contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant de l'épée, ils seront emmenés captifs parmi toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplis » (Luc 21:20-24).


Jérusalem foulée aux pieds par les Gentils

      Cette prophétie comprend la destinée de Jérusalem, de son temple, et de toute la nation juive depuis dix-huit siècles. Vers l'an soixante-dix, l'armée romaine vint assiéger Jérusalem. Les disciples de Jésus, se souvenant des avertissements qui leur avaient été donnés, quarante ans auparavant, par leur divin Maître, se réfugièrent dans les montagnes. La ville de Jérusalem fut prise après un long siège, au cours duquel les Juifs éprouvèrent les horreurs les plus extrêmes de la famine, de la peste et de l'épée. Ils remplirent des maisons de leurs morts, faute de place pour les enterrer, tandis que des femmes dévorèrent leurs propres enfants. Dans cette guerre, il périt, en Judée, près d'un million cinq cent mille Juifs, sans compter les prisonniers. Le pays fut ravagé, le temple détruit, la ville brûlée, et les misérables restes de ses habitants furent dispersés parmi toutes les nations de la terre. Depuis cette époque, leur situation n'a jamais varié ; ils ont été chassés de ville en ville, de contrée en contrée, sous la fréquente et fausse accusation d'avoir commis les plus grands crimes, pour lesquels ils étaient exilés, et leurs biens confisqués. En effet, considérés le plus souvent comme des proscrits parmi les nations, la plante de leurs pieds ne pouvait nulle part trouver de repos ; ils étaient partout un objet de mépris et de dérision, et on disait en les voyant : « Voilà le peuple de Dieu, il a été banni de sa patrie ».

      Depuis lors, les Gentils ont possédé le pays de Canaan, et foulé aux pieds la cité sainte, où leurs pères avaient adoré le Seigneur. Or, au cours de cette longue captivité, les Juifs n'ont jamais perdu de vue leur patrie absente. Leurs yeux ont veillé, et leurs coeurs ont attendu en soupirant le jour où il leur sera permis de reprendre possession de ce riche héritage, légué à leurs pères, de rebâtir Jérusalem et le temple, de rétablir leur prêtrise et leur ancien culte. Ils ont fait plusieurs tentatives de retour, mais ils y ont constamment échoué, car le Seigneur avait inaltérablement décrété que Jérusalem serait foulée aux pieds des Gentils jusqu'à ce que les temps des Gentils fussent accomplis. Moïse et les prophètes s'étaient clairement exprimés dans leurs écrits, sur cette longue dispersion. Moïse avait même mentionné cette particularité que des enfants seraient secrètement mangés durant le siège, tant seraient affreuses les extrémités auxquelles ils seraient réduits. Quiconque lira le 28e chapitre du Deutéronome, lira l'histoire des calamités subies par les Juifs, prédites par Moïse avec toute la clarté qui caractérise l'histoire des événements du passé, et cela des milliers d'années avant leur accomplissement.


Accomplissement littéral de prophéties du Nouveau Testament

      Nous citerons ensuite une prédiction qui se trouve dans les Actes, faite par le prophète Agabus qui, ayant pris la ceinture de Paul et s'en étant lié les mains et les pieds, s'écria : « Voici ce que déclare le Saint-Esprit : l'homme à qui appartient cette ceinture, les Juifs le lieront de la même manière à Jérusalem et le livreront entre les mains des païens » (Actes 21:10-11). L'accomplissement de cette prophétie est trop connu pour qu'il soit nécessaire de s'y arrêter. Nous allons donc passer à une prédiction de Paul : « Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l'oreille de la vérité et se tourneront vers les fables » (2 Timothée 4:3-4).

      Cette prophétie a été accomplie à la lettre, car elle s'applique à tous les docteurs qui ont paru depuis Paul jusqu'à nos jours, à l'exception de ceux appelés par révélation directe et inspirés du Saint-Esprit. Mais pour convaincre le lecteur qu'elle a été rigoureusement accomplie, nous n'avons qu'à lui faire jeter les yeux sur les innombrables prêtres qui, de nos jours [1837], prêchent pour de l'argent, qui ne remplissent leurs fonctions que pour un salaire, et n'ont reçu leur autorité que des hommes. Quant aux fables [op. cit.] qu'ils prononcent, nous n'avons besoin que de mentionner les interprétations spiritualistes et privées des Écritures, qui se font entendre de presque toutes les chaires ou qu'on lit dans toutes les publications religieuses.

      Mais il y a une autre prophétie de Paul bien digne de fixer notre attention, car elle dépeint parfaitement l'époque actuelle. En voici le texte : « Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là » (2 Timothée 3:1-5).


Condition prédite du christianisme moderne

      Par le dernier verset, nous apprenons à notre grand étonnement que ce total d'affreuse perversité s'applique à ceux qui font profession de religion, c'est-à-dire que Paul a prédit que ce serait là le caractère des hommes des derniers jours, se parant du titre de chrétiens. S'il vous reste encore quelque doute sur le témoignage de Paul à cet égard, jetez un coup d'oeil autour de vous, et jugez par vous-mêmes. « Vous les connaîtrez à leurs fruits ».

      En sommes-nous arrivés là ? L'esprit de vérité n'a-t-il soulevé le voile de l'obscurité de dessus les derniers jours, que pour nous montrer un peuple d'apostats, une Église qui n'a qu'une vaine forme de sainteté et qui nie le pouvoir du Seigneur ? c'est-à-dire qu'elle rejette l'inspiration directe et les dons surnaturels du Saint-Esprit, qui constituent toujours l'Église du Christ. Était-ce seulement pour cela que le Saint-Esprit, dévoilant à quelques élus les événements futurs, leur fit contempler l'aurore radieuse des derniers jours ? Ô vous, prophètes et apôtres, saints hommes des temps passés, qu'avez-vous fait, si vous vous arrêtez là ? Et que deviendrions-nous, si vos visions prophétiques, en remontant le cours des siècles, n'avaient pas dépassé les temps actuels [1837] ? Hélas ! vous avez rempli nos coeurs de chagrin et de désespoir ; vous avez laissé les Juifs errants dans la tristesse et dans les ténèbres, loin de tout ce qu'ils estiment le plus au monde ; la terre de leur héritage est dans la désolation. Jérusalem est encore au pouvoir des Gentils, le temple n'est plus et eux-mêmes méconnaissent le vrai Messie. Après avoir été greffés sur l'olivier franc et avoir largement puisé de sa sève, les Gentils, à l'exemple des Juifs, ont apostasié et, à cause de leur incrédulité, ils sont comme des arbres ne portant plus de fruits, morts et déracinés ; ils n'ont qu'une vaine forme de sainteté ; et les dons et les pouvoirs qui caractérisaient l'Église primitive ont disparu de la terre.


 
Source :
Parley P. Pratt, A Voice of Warning, 1837

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