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Blog VOM : Géopolitique - Mondialisation - Société- Religions - Spiritualité - Actualité...
12 juin 2015

EFM POUR (1)



 http://perso.orange.fr/adelin/

Les expériences de mort imminentede Daniel Maurer

Les interprétations scientifiques
Comment des modalités d’une EMI. Cependant, l’étiquette métaphysique qu’elle a collé d’emblée sur le dossier se répercute dans un a priori défavorable à son égard. Et quand cette étiquette se réfère à la psychiatrie, c’est une véritable marque d’infamie qui frappe l’expérienceur. Par ailleurs, la vieille recette réductionniste, qui consiste à résoudre un problème d’envergure en le tronçonnant en plusieurs parties, est ici source de confusions et d’erreurs. Enfin, produire une interprétation de l’expérience de mort imminente à partir d’une seule discipline scientifique, comme c’est généralement le cas, laisse à penser que le phénomène relève d’un modèle explicatif unique. Ce qui est loin d’être fondé.
Les explications scientifiques des EMI sont généralement fournies par des médecins et des psychologues. Certains avancent des hypothèses susceptibles de participer à la compréhension du phénomène, sinon d’alimenter un débat passionnant. Quelques-uns, en revanche, apportent des réponses dont le caractère définitif s’oppose à tout échange d’idées constructif. Mais quelle que soit la façon dont ces interprétations sont présentées, elles se distinguent avant tout par une réelle méconnaissance du dossier.
1) Les hypothèses psychologiques
et psychiatriques
Mythomanie collective et élaboration consciente
Souvent, le profane se demande si les expérienceurs ne mentiraient pas. Soit à titre individuel, afin de forcer le trait sur le caractère exceptionnel du danger encouru, soit carrément de manière concertée dans le cadre d’une mystérieuse organisation. Un gigantesque canular en somme.
Passons sur cette hypothèse du canular qui, à une telle échelle et depuis aussi longtemps, est complètement invraisemblable. Mais pourquoi, effectivement, ne pas penser que les expérienceurs mentiraientsincèrement, sans se concerter ? Car survivre à un danger mortel n’est tout de même pas chose banale. La principale objection à cette explication s’impose avec évidence : des dizaines de milliers de personnes disséminées sur la planète, laissant libre cours à leur imagination, ne pourraient, et n’auraient pu à travers les siècles, décrire la même expérience de façon aussi homogène.
L’état de semi conscience
Partant du constat que l’ouïe reste fonctionnelle jusqu’à un stade de coma très avancé — c’est le dernier de nos sens à disparaître —, certains en déduisent qu’un sujet en apparence inanimé peut entendre et enregistrer, de manière plus ou moins consciente, ce qui se passe autour de lui. Dès qu’il reprendrait ses esprits il serait alors en possession d’une reconstruction mentale de la scène, à laquelle il souscrirait aussitôt.
Simple, sinon simpliste, cette explication de la vision autoscopique n’a d’autre assise que la bonne foi de ceux qui la proposent. Ce qui est tout de même un peu court pour servir la démonstration. Il aurait été préférable que ses auteurs procèdent préalablement à une enquête auprès de patients ayant vécu une EMI. Ils auraient remarqué que ces personnes rapportent bien plus que de simples impressions auditives ; ce que l’on concède volontiers pour la phase somatosensorielle. D’ailleurs, des expérienceurs qui ont connu consécutivement les deux situations, semi conscience et EMI, ont nettement différencié la première comme étant de nature exclusivement auditive. Ils disent être restés dans le brouillard et avoir vaguement entendu ce qui se passait autour d’eux. Mais, c’est essentiel, ils estiment que leur EMI était totalement différente, parfaitement réaliste. D’autre part, les sensations douloureuses disparaissent pendant une EMI et le souvenir qu’en garde l’expérienceur est plutôt agréable. Ce qui n’est pas le cas de l’état de semi conscience, épisode plutôt cauchemardesque, pendant lequel les douleurs persistent de façon plus ou moins aiguë et qui témoigne de l’inquiétude, voire de l’angoisse, éprouvée à ce moment-là.
Une certitude inconsciente d’immortalité
Sigmund Freud soutenait que l’homme est inconsciemment persuadé de son immortalité. Cette conviction est supposée le rassurer en lui permettant d’affronter une existence dont l’échéance ainsi dédramatisée ne le terroriserait plus incessamment. L’idée d’un tel mécanisme de défense face à la mort a été reprise afin d’expliquer la fonction d’une EMI.
Outre que l’on peut s’interroger sur la pertinence et la consistance de cette pensée magique d’immortalité, l’inadéquation de ce modèle est évidente. En effet, les EMI ne sont pas exclusivement décrites par des sujets ayant approché la mort ou ayant cru s’en être approchés. De même que tous ceux qui ont approché la mort n’ont pas témoigné d’une EMI, contrairement à ce que l’on pourrait déduire de cette théorie freudienne. Lorsqu’une EMI n’est pas engendrée par la proximité d’un risque mortel, on ne voit pas pourquoi l’inconscient du sujet mettrait en place ce qui serait alors une mascarade, afin de le rassurer face à un danger de mort qui n’existe pas.
L’accomplissement d’un désir
Nous sommes ici en présence d’une variante de la thèse précédente, qui suggère qu’en fonction d’a priori personnels l’être humain idéaliserait l’événement de sa propre mort. Il ne s’agit plus d’une représentation liée à un mécanisme inné, propre à l’espèce, comme le laissait entendre Freud, mais d’une représentation inconsciente élaborée au fil de l’évolution individuelle. En ce sens, chacun d’entre nous, tout au long de sa vie, mettrait au point le scénario d’une mort personnalisée et dédramatisée. Au terme de la vie, et en conséquence de cet auto-conditionnement, se formeraient les images mentales d’une scène élaborée et enregistrée depuis longtemps.
Il est inutile de démonter cette explication point par point. Retenons simplement qu’il est impossible, ici également, que l’accom­plissement d’un désir conduise tout un chacun à vivre une expérience aussi homogène. De plus, il suffit d’interroger les expérienceurs pour s’apercevoir que l’idée qu’ils s’étaient forgés de leur mort ne correspond pas à ce qu’ils ont vécu.
Dépersonnalisation et psychoses délirantes
Appliquée aux EMI, la dépersonnalisation est la version psychiatrique d’un mécanisme de défense face à la mort qui privilégie la scission du Moi. Mais cette hypothèse ne mène pas très loin, elle non plus, car cette dissociation de la personnalité s’apparente avant tout à un grave trouble d’allure schizophrénique. Ce qui ne correspond guère à une réaction de défense adaptée face à un risque mortel. Et puis, surtout, cette interprétation ne rend absolument pas compte du réalisme de l’expérience ni de la clarté mentale revendiquée par le sujet.
Certains pensent que des psychoses dotées d’un potentiel hallucinatoire et délirant extrêmement riche, essentiellement d’allure schizophrénique là aussi, expliqueraient quelques-uns des traits d’une EMI. Mais la schizophrénie, quelle que soit l’une de ses multiples formes, présente une symptomatologie que l’on ne peut confondre facilement avec le tableau d’une EMI ; à la condition, bien entendu, d’avoir étudié celle-ci. Le polymorphisme et l’incohérence des hallucinations et des idées délirantes, qui sont le lot de cette grave maladie, s’opposent à la relative uniformité des récits d’EMI et de même, là encore, au réalisme et à la lucidité dont témoignent les expérienceurs.
L’EMI reproduit la naissance
La naissance est considérée par certains psychanalystes, disciples d’Otto Rank, comme le traumatisme originel infligé à l’être humain ; l’ultime traumatisme étant celui de sa mort. D’après ce modèle, ces deux traumatismes majeurs, situés aux frontières de l’existence, seraient la matière du scénario d’une superproduction mentale qui s’imposerait aux derniers instants de la vie. Mais l’idée que le tunnel, puis l’arrivée dans la lumière, figurent les phases d’un accouchement ne résiste pas à l’examen. D’abord, très peu de témoignages autorisent ce type de comparaison car le déroulement d’une EMI ne suit pas une chronologie stricte, du passé vers l’avenir. Par ailleurs, d’un point de vue neurologique, l’immaturité anatomique du cerveau du nouveau-né rend improbable la conservation du souvenir de sa naissance. De sorte qu’un adulte qui vit une EMI ne bénéficierait d’aucun repère mnésique lui permettant de reproduire cet événement. Cela étant, sur le plan symbolique, une EMI s’apparente effectivement à une re-naissance.
2) Les hypothèses neurochimiques
Des scientifiques mettent en cause la responsabilité de différents agents chimiques dans l’induction et le déroulement d’une EMI. Si l’adéquation de certaines hypothèses est discutable, d’autres en revanche pourraient fournir une explication partielle du phénomène. Elles offrent en tout cas une piste de recherche intéressante.
a) Les substances neurotropes à visée thérapeutique
Il existe une grande variété de molécules présentant une affinité marquée pour le tissu nerveux, on les appelle neurotropes. D’origine naturelle ou synthétique, ces molécules entrent dans la composition de nombreuses spécialités pharmaceutiques. Les plus fréquemment citées afin de rendre compte d’une EMI sont les anesthésiques et les drogues utilisées pour leurs vertus sédatives et/ou analgésiques, dont certains psychotropes — des substances ayant une activité sur le psychisme.
Reste que les récits de patients auxquels on a administré de telles substances, essentiellement des anesthésiques ou des sédatifs, n’ont pas grand chose en commun avec ceux de nos expérienceurs. Les opiacés, dont la morphine, possèdent un puissant pouvoir sédatif mais, selon la posologie, induisent aussi délires et hallucinations. L’impression d’assister à une représentation souligne l’aspect irréel des scènes perçues par le sujet qui, il n’est pas rare, estimera avoir fait un rêve bizarre, sinon un cauchemar.
Par ailleurs, on s’est rendu compte que les neurotropes, et plus particulièrement les psychotropes, diminuent la fréquence du phénomène ou en modifient profondément le déroulement, voire en interdisent la survenue (Ring 1978, Sabom 1982). C’est le cas de ce patient qui, en état de décorporation, a vu l’infirmière lui faire une injection intraveineuse de sédatif. Son expérience s’est interrompue à l’instant même où le produit a pénétré dans ses veines. De plus, le fait que la grande majorité des expérienceurs n’a jamais été en contact avec des substances neurotropes démontre, s’il en était besoin, qu’elles ne peuvent contribuer à une explication d’ensemble des EMI.
La Kétamine, un anesthésique non opioïde, passe pour un cas particulier, ses effets hallucinogènes ayant parfois donné lieu à des descriptions évocatrices d’une EMI. En fait, elles s’apparentent davantage à celles d’une expérience psychédélique : visions et sons étranges, colorés, déformés… événements fantastiques, sensation de voler, sentiment de toute puissance, etc. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle est devenue une drogue prisée des amateurs les plus inconscients de rave party : c’est la kéta ou vitamine K, encore appelée kit-katket, Mister K ou simplement K. Ses effets secondaires peuvent s’avérer extrêmement pernicieux : amnésie sévère, tendance dépressive, bouffée délirante, indifférence affective, hallucinations récurrentes, etc. Ceci dit, un complément d’enquête, dans la foulée de l’étude du psychiatre britannique Karl Jansen, permettant une évaluation plus fine des propriétés « planantes » de la Kétamine serait la bienvenue, particulièrement en ce qui concerne le métabolisme cérébral de la molécule.
De toute façon, là encore, la Kétamine ne rend pas compte du tableau d’ensemble des EMI, ni de la lucidité mentale des expérienceurs qui, pour la quasi intégralité, n’ont jamais été en contact avec cette substance. Toutefois, au plan de l’induction du phénomène, on ne peut exclure l’éventuelle coresponsabilité d’une molécule endogène[16] de structure apparentée. Ce pourrait être le cas de certaines endopsychosines, des neuromédiateurs[17] qui sont des équivalents endogènes de la Kétamine et se fixent sur des récepteurs analogues.
En somme, concernant les neurotropes, il est impossible d’agréer une interprétation qui ne s’applique ni à l’ensemble des expérienceurs, ni à l’intégralité du phénomène qu’ils ont vécu. Si les neurotropes en étaient la cause il faudrait en déduire que tous les expérienceurs auraient pris de telles substances. Ce n’est évidemment pas le cas. Et puis surtout, comme on l’a indiqué, il est démontré que pour la plupart ces molécules tendent à limiter, à dénaturer ou à interdire l’expression d’une EMI.
b) Le rôle des neuromédiateurs
Le cerveau participe à la synthèse de messagers chimiques, les neuromédiateurs, dont la finalité est d’assurer à l’organisme la meilleure adaptation aux contraintes des milieux intérieur et extérieur. Des médecins ont suggéré que le déclenchement d’une EMI résulterait de la variation du taux de certains neuromédiateurs. On sait par ailleurs que l’organisme humain réagit à la douleur et au stress par une production de substances analgésiques et sédatives extrêmement efficaces, les morphines endogènes : endorphines, enképhalines et dynorphines, comparables à des morphines naturelles — le rôle d’autres neurotransmetteurs, telles que la sérotonine et la mélatonine, a également été avancé ; nous venons aussi d’évoquer les endopsychosines. Partant de ce modèle, il était permis d’imaginer une réponse physiologique efficace contre le stress de l’agonie ou celui d’un danger mortel imminent par une réaction de cet ordre. Rien n’interdisait, de surcroît, de penser que des effets secondaires de type hallucinatoire s’ensui­vaient.
Les conclusions d’une expérimentation portant sur les vertus anti-douleur de la béta-endorphine, injectée dans le liquide céphalo-rachidien de patients volontaires en phase terminale d’un cancer, ont effectivement montré que celle-ci « semble posséder la plupart des caractéristiques du sulfate de morphine »[18], l’analgésique synthétique de référence. Elle est donc réellement active contre la douleur mais, et c’est ici que cette explication atteint ses limites, elle induit simultanément un état de somnolence profond au terme duquel réapparaissent les douleurs.
Ainsi qu’on l’a indiqué, on ne peut négliger la probabilité qu’un neurotransmetteur, encore à découvrir (le glutamate semble un candidat intéressant), agisse à la manière d’un cofacteur dans le déclenchement d’une EMI. Mais peut-être faudrait-il plutôt invoquer un cocktail de neuromédiateurs ?
c) Les modifications du taux des gaz sanguins
Si des scientifiques estiment qu’une expérience de mort imminente résulte d’une variation du taux sanguin de certaines neurohormones, d’autres penchent plutôt pour une perturbation de constantes chimiques non hormonales.
– Anoxie et hypoxie cérébrales
L’anoxie désigne la baisse notable, voire l’arrêt, de la distribution d’oxygène sanguin dans les tissus. Lorsque cette baisse est modeste on parle d’hypoxie. Les conséquences de l’hypoxie cérébrale ont été étudiées dans des conditions expérimentales, au cours desquelles des volontaires étaient enfermés dans un caisson étanche appauvri en oxygène. Les résultats vérifient ce que l’on savait déjà de l’ivresse des sommets : lorsque l’apport en oxygène au cerveau diminue, la confusion et le délabrement des facultés mentales s’installent. Un tableau qui est en contradiction manifeste avec l’efficience de l’activité mentale et la lucidité décrites par les expérienceurs.
Toutefois, il se pourrait que passé un certain seuil anoxique les choses aillent différemment. C’est l’exemple évoqué plus haut, de ce jeu du foulard qui, par strangulation, vise à stopper l’oxygénation cérébrale jusqu’à la perte de conscience afin d’induire un « super voyage dans le cosmos » analogue à une EMI. L’anoxie semble donc y jouer un rôle initial mais, d’après l’hypothèse présentée dans ce livre, c’est avant tout l’atteinte d’une zone très délimitée du cerveau qui est en cause. Et l’anoxie pourrait n’être qu’un facteur parmi d’autres susceptible d’y contribuer.
— L’hypercapnie
L’hypercapnie correspond à l’élévation du taux de dioxyde de carbone ou gaz carbonique (CO2) dans les tissus. Dans les années cinquante, sous la direction d’un psychiatre américain, L.J. Meduna, les conséquences de l’augmentation du CO2 cérébral ont fait l’objet d’une évaluation expérimentale. Les cobayes devaient respirer un mélange gazeux composé de 30% de CO2 pour 70% d'O2. Par comparaison, l'air que nous respirons (77% d'azote, 22% d'oxygène et 1% de gaz divers) ne contient habituellement pas de CO2 — si l’on ne tient pas compte de la pollution ! Quelques sujets ont effectivement rapporté des descriptions proches de celles d’une EMI (vision d’une lumière, impression de flotter hors de leur corps, etc.). Attention toutefois car, au vu de ce que l’on sait aujourd’hui des intoxications par le CO2, il est probable que ces personnes aient vécu une EMI parce qu’elles se trouvaient réellement proches du seuil critique de la mort, contexte privilégié du déclenchement de ce phénomène. Là encore, l’hypothèse de l’atteinte d’une structure cérébrale précise est à envisager sérieusement.
3) Les hypothèses neurologiques
L’héautoscopie
Voici une mystérieuse et rarissime affection qui, pour certains médecins, rendrait compte de la sensation d’extériorisation relevée dans la plupart des EMI. Les deux tableaux sont pourtant bien différents. Au cours d’un épisode héautoscopique le patient voit un double de lui-même, diaphane et incolore, le plus souvent limité au visage ou au buste. Cette réplique se situe à un mètre environ dans le même plan que le sujet dont elle mime parfaitement les gestes, à la façon d’un reflet dans une glace. Or le fait d’observer une copie partielle de soi-même, de manière consciente, et d’interagir avec celle-ci est à quelques chose près l’inverse de ce que décrivent les expérienceurs : ils observent leur corps depuis l’extérieur, pas un fantôme depuis l’intérieur de ce même corps. De plus, la personne sujette à des crises d’héautoscopie avoue une impression d’irréalité qui s’oppose au vif sentiment de réalité éprouvé par l’expérienceur. Remarquons cependant qu’on ne voit guère comment expliquer, dans un cadre scientifique, par quel mécanisme neurologique le système sensoriel d’un individu est capable de lui restituer la vision de son propre double... La piste de cette énigmatique héautoscopie croise peut-être celle qui mène aux expériences de mort imminente ?
L’épilepsie
L’épilepsie est une affection neurologique aux causes diverses et aux formes variées. Il est peu probable qu’un observateur possédant un minimum de connaissances de cette maladie et du thème des EMI puisse se laisser abuser. Tout d’abord, les expérienceurs ne présentent pas un taux d’antécédents épileptiques plus élevé que la moyenne de la population. Par ailleurs, on a répertorié des EMI pour lesquelles l’EEG signalait une activité cérébrale très ralentie, voire nulle. Ce qui n’est pas le cas de cette tempête corticale qu’est la crise d’épilepsie, dont la signature à l’EEG est caractéristique.
Il n’en demeure pas moins qu’une forme particulière d’épilepsie acquise, l’épi­lepsie temporale[19], exprime parfois des traits comparables à ceux d’une EMI. On y trouve, entre autres caractéristiques, une dissolution de la conscience propice à de curieuses hallucinations visuelles. Celles-ci rappellent fortement certaines impressions et visions décrites par les expérienceurs. Des analogies apparaissent également dans les crises d’épilepsie partielles liées a des problèmes irritatifs du lobe temporal. Une telle localisation semble un indice de tout premier plan dans la perspective de futures recherches sur les modalités d’induction d’une EMI. Cette piste neurologique pourrait donc s’avérer particulièrement féconde.
Au terme de cette revue, force est de constater que les interprétations de la science sont très éloignées de ce que l’on présente comme des démonstrations irréfutables. L’arrogance et la rigidité dont elles témoignent parfois font obstacle à une explication dépassionnée de la question des EMI. Bien sûr, face à la perspective d’une forme de survie sous-jacente aux expériences de mort imminente l’embarras de certains scientifiques parmi les plus sceptiques est compréhensible. Et il ne fait aucun doute que la brèche ouverte dans la muraille du paradigme par les récentes avancées de la neurologie n’est pas de nature à le dissiper.
<[1] Il est toutefois intéressant de noter que Jean Clottes et David Lewis William (Les chamanes de la préhistoire) attribuent l’inspiration de ces peintures à la tradition de la transe chamanique, relevant elle-même de mécanismes strictement neurologiques. Cette thèse ne s’oppose pas à l’occurrence d’autres contextes non rituels, dont les expériences de mort imminente, susceptibles d’induire des états modifiés de conscience analogues à la transe des chamans.
[2] Aujourd’hui Warka, dans le sud de l’Irak. On ne sait si Gilgamesh a réellement existé ou s’il s’agit d’un personnage de légende. Le récit, en revanche, indique clairement que les expériences transcendantes étaient connues des érudits de l’époque.
On prétend que de nombreuses tablettes, sinon toutes, ont disparu lors des pillages du musée de la civilisation de Bagdad et des musées de province intervenus à la faveur du chaos engendré par l’offensive américaine d’avril 2003. Des copies sont toutefois conservées au British Muséum de Londres.
[4] Dans la bibliographie en fin d’ouvrage, le caractère autobiographique de quelques ouvrages est explicitement signalé en caractères gras.
[5] Ce néologisme inspiré de l’anglais experiencer, qualifie la personne qui a vécu une expérience de mort imminente ou une expérience transcendante
[6] IANDS-France (http://www.iands-france.org) est affiliée à l’International Association for Near Death Study (Association Internationale pour l’étude des états proches de la mort).
[7] Voir en particulier Ring (Sur la frontière de la vie) et Sabom (Souvenirs de la mort). Cf. bibliographie.
[8] Une étude menée sous la direction du médecin néerlandais Pim Van Lommel, parue dans The Lancet du 15 décembre 2001 (vol. 358, page 2040), portant sur 344 personnes ayant connu un épisode de mort clinique suite à un arrêt cardiaque, indique un taux de 12% de NDE avérées et de 6% de NDE superficielles.
[9] Voir par exemple L’autre réalité, L’au-delà, page 82, le témoignage de l’EMI vécue en différé par Perrine.
[10] Le lien entre les EMI et la fondation des religions est abordé au chapitre VII.
[11] Le présent tableau a été développé dans La vie à corps perdu, puis résumé dans L’autre réalité, l’au-delà. Ce découpage arbitraire en onze phases pourrait fort bien, selon la sensibilité de l’observateur, en compter le double, voire davantage.
[12] La cinquième caractéristique est une étape de transition, commune aux deux phases.
[13] Voir par exemple au chapitre IV de L’autre réalité, l’au-delà, le témoignage de Perrine.
[14] Voir l’annexe 3 pour de plus amples informations.
[15] Cette section est pour l’essentiel empruntée à La vie à corps perdu, page 235 et suiv.
[16] Se dit d’une substance fabriquée par l’organisme ou d’un mécanisme induit par celui-ci.
[17] Messagers chimiques dont la production est commandée par le cerveau.
[18][19] Aujourd’hui, la notion de crises épileptiques partielles de séméiologie complexe recouvre, entre autres, celles d’épilepsie temporale et d’épilepsie partielle.



 CARL GUSTAV JUNG

Carl Gustav JUNG (1875 - 1961) lorsqu'il fut hospitalisé à la suite d'une crise cardiaque, au début de l'année 1944 fit la description dans son autobiographie d'une NDE.

(...) Les images avaient une telle violence que j'en conclus moi-même que j'étais tout près de mourir. Mon infirmière me dit plus tard : " Vous étiez comme entouré d'un halo lumineux ! " C'est un phénomène qu'elle avait parfois observé chez les mourants.(...)
Je croyais être très haut dans l'espace cosmique. Bien loin au-dessous de moi j'apercevais la sphère terrestre baignée d'une merveilleuse lumière bleue (...) Évidemment je voyais aussi les sommets enneigés de l'Himalaya, mais tout y était brumeux et nuageux (...) Je savais que j'étais en train de quitter la terre. (...) Le spectacle de la terre vue de cette hauteur était ce que j'ai vécu de plus merveilleux et de plus féerique.
(...) Quelque chose de nouveau entra dans mon champ visuel. À une faible distance, j'aperçus dans l'espace un énorme bloc de pierre, sombre comme un météorite, à peu près de la grosseur d'une maison, peut-être même plus gros. La pierre planait dans l'univers et je planais moi-même dans l'espace.
J'ai vu des pierres semblables sur la côte du Bengale (...). Ma pierre était aussi un de ces sombres et gigantesques blocs. Une entrée donnait accès à un petit vestibule ; à droite, sur un banc de pierre, un indien à la peau basanée était assis dans la position du lotus, complètement détendu, en repos parfait ; il portait un vêtement blanc. Ainsi, sans mot dire, il m'attendait. Deux marches conduisaient à ce vestibule ; à l'intérieur, à gauche, s'ouvrait le portail du temple (...)
Quand je m'approchai des marches par lesquelles on accédait au rocher, je ressentis une très étrange impression : tout ce qui avait été jusqu'alors s'éloignait de moi. Tout ce que je croyais, désirais ou pensais, toute la fantasmagorie de l'existence terrestre se détachait de moi ou m'était arrachée ; processus douloureux à l'extrême. Cependant quelque chose en subsistait, car il me semblait avoir alors, près de moi, tout ce que j'avais vécu ou fait, tout ce qui s'était déroulé autour de moi. Je pourrais tout aussi bien dire : c'était près de moi et j'étais cela ; tout cela en quelque sorte me composait. J'étais fait de mon histoire et j'avais la certitude que c'était bien moi. (...) Cet événement me donna l'impression d'une extrême pauvreté, mais en même temps d'une extrême satisfaction. Je n'avais plus rien à vouloir, ni à désirer ; j'étais pourrait-on dire, objectif, j'étais ce que j'avais vécu. (...) Plus aucun regret que quelque chose fût parti ou enlevé. Au contraire : j'avais tout ce que j'étais et je n'avais que cela.
J'eus encore une autre préoccupation : tandis que je m'approchais du temple, j'avais la certitude d'arriver dans un lieu éclairé et d'y rencontrer le groupe d'humains auquel j'appartiens en réalité. Là je comprendrais enfin, cela aussi était pour moi une certitude, dans quelle relation historique je me rangeais, moi ou ma vie. Je saurais ce qui était avant moi, pourquoi j'étais devenu ce que je suis et vers quoi ma vie continuerait à s'écouler...
Tandis que je méditais sur tout cela, un fait capta mon attention : d'en bas, venant de l'Europe, une image s'éleva : c'était mon médecin, ou plutôt son image, encadrée d'une chaîne d'or ou d'une couronne dorée de lauriers. Je me dis aussitôt : " Tiens ! c'est le médecin qui m'a traité ! "
Dans une vie antérieure il aurait été le roi de cette île où l'on avait érigé un temple en hommage à Esculape, dieu romain de la médecine, mais aussi lieu de naissance d'Hippocrate, modèle de l'éthique médicale. Jung poursuit :
Quand il fut arrivé devant moi, planant comme une image née des profondeurs, il se produisit entre nous une silencieuse transmission de pensées. Mon médecin avait été en effet délégué par la terre pour m'apporter un message : on y protestait contre mon départ. Je n'avais pas le droit de quitter la terre et devais y retourner. Au moment où je perçus ce message, la vision disparu.
J'étais déçu à l'extrême ; maintenant tout semblait avoir été en vain. Le douloureux processus de " l'effeuillement " avait été inutile : il ne m'était pas permis d'entrer dans le temple ni de rencontrer les hommes parmi lesquels j'avais ma place. (...) En réalité, il se passa encore trois bonnes semaines avant que je pusse me décider à revivre, je ne pouvais pas me nourrir, j'éprouvais du dégoût pour tous les mets.

Par la suite, le compte rendu relate la déception de Jung d'être revenu à la vie, " La vie et le monde entier m'apparaissaient comme une prison... ", avant de s'achever sur une funeste prémonition :
Je ressentais de la résistance face à mon médecin parce qu'il m'avait ramené à la vie. Par ailleurs, j'éprouvais du souci à son sujet : " Par Dieu, il est menacé ! Ne m'est-il pas apparu sous sa forme première ? Lorsque quelqu'un en est arrivé à cette forme, c'est qu'il est sur le point de mourir " (...). J'essayai de mon mieux de lui en parler, mais il ne comprît pas. (...) J'avais la ferme conviction qu'il était en danger parce que je l'avais rencontré dans sa forme originelle.
En effet je fus son dernier malade. Le 4 avril 1944, je sais encore très exactement la date, je fus autorisé, pour la première fois, à m'asseoir sur le bord du lit et ce même jour, il se coucha pour ne plus se relever.

(...) Après cette maladie commença pour moi une période fertile de travail. Bon nombre de mes oeuvres principales ne furent écrites qu'après. La connaissance ou l'intuition de la fin de toutes choses me donnèrent le courage de chercher de nouvelles formes d'expression.
On ne peut certainement pas écarter du récit de Jung l'influence de ses thèmes d'étude, de ses voyages et de son attrait pour les cultures orientales, hindoues plus particulièrement. Il n'empêche que l'on y rencontre de fortes similitudes, riches de composantes transcendantales, avec notre " EMI standard "
C. G. Jung, " Ma vie ", pages 331 à 337,


http://www.outre-vie.com/vieapresvie/

Dr Carl Gustav Jung

Le psychologue suisse Carl Gustav Jung était très connu pour l'intérêt qu'il portait à l'après-vie. Bien qu'il ait déclaré que l'immortalité de l'âme ne pourrait jamais être prouvée, il croyait possible de communiquer par télépathie entre notre monde et celui des morts.
Dans son autobiographie, il parle d'une très curieuse expérience personnelle, susceptible de servir d'appui à sa croyance.
Une nuit, dans son lit, il pense a des funérailles auxquelles il a assisté la veille. Tout à coup, il a une vision : son ami mort se tient au pied de son lit et le regarde. Il le voit se diriger vers la porte et lui faire signe de le suivre. En imagination, Jung obéit. Il sort de la maison, suit son ami jusque chez lui. Ils entrent dans la bibliothèque. Son hôte grimpe alors sur un escabeau et lui montre un livre, le second d'une série de cinq volumes reliés en cuir rouge, rangés sur la seconde étagère en partant du haut. Là s'achève la vision de Jung.
Le lendemain matin, dévoré de curiosité, Jung se rend chez la veuve de son ami pour voir la bibliothèque, une pièce dans laquelle il n'a jamais mis les pieds. Une fois à l'intérieur, il constate que tout est tel qu'il l'a « vu » pendant la nuit, y compris les étagères et l'escabeau sur lequel il monte pour lire les titres des livres. Il trouve celui qu'il a vu dans son rêve. C'est la traduction d'un roman d'Emile Zola, La Fortune des Rougon.
Jung connut d'autres expériences similaires au cours de sa vie, mais il n'aimait pas les évoquer. « Je préfère ne pas trop en parler. Cela confronterait le monde scientifique à trop de problèmes. ». Il abandonna le principe d'un inconscient gouverné par les lois déterministes d'une mécanique biologique, et opta pour une certaine idée de la réincarnation.
(...) Mais dans la plupart des cas la question de l'immortalité est si pressante, si immédiate, si indéracinable qu'il faut essayer de se faire une conception à ce sujet. Comment sera-ce possible ?
Mon hypothèse est que nous pouvons y parvenir grâce aux allusions que nous envoie l'inconscient, par exemple dans les rêves. Le plus souvent, nous nous cabrons à l'idée de prendre ces allusions au sérieux car nous sommes convaincus qu'il n'est pas de réponse à cette question.
(...) Je ne vois nulle possibilité de contester qu'au moins une partie de notre existence psychique se caractérise par une relativité de l'espace et du temps. À mesure qu'on s'éloigne de la conscience cette relativité semble s'élever jusqu'à la non-spatialité et une intemporalité absolues.
Je tiens pour probable qu'il existe également dans l'au-delà certaines limitations ; mais les âmes des morts ne découvrent que progressivement où résident les limites de l'état de libération. Quelque part " là-bas " règne une nécessité impérieuse qui conditionne le monde et qui veut mettre un terme à l'état d'existence dans l'au-delà. Cette nécessité créatrice décidera -- c'est ainsi que je le pense -- quelles âmes seront à nouveau plongées dans l'incarnation et la naissance. Je pourrais imaginer que certaines âmes éprouveront l'état d'existence à trois dimensions comme étant plus heureux que l'état " éternel ". Mais cela dépend peut-être de ce qu'elles auront emmener avec elles comme somme de perfection ou d'imperfection de leur existence humaine...
Nous ne sommes absolument pas à même de démontrer que quelque chose de nous se conserve éternellement. Tout au plus pouvons-nous dire qu'il existe une certaine probabilité que continue d'exister quelque chose de notre psyché au-delà de la mort physique. Ce qui continue d'exister est-il en soi conscient ? Nous ne le savons pas davantage..




 Dr Elisabeth Kübler-Ross

Elle vécut une expérience de décorporation en testant la méthode de Robert Monroe en Virginie.
Après être passé par une transition visuellement très belle et fonction de l'individu, disons un tunnel, nous approchons d'une source lumineuse que beaucoup de nos malades ont décrite et qu'il me fut donné d'approcher moi-même. J'ai pu vivre l'expérience la plus merveilleuse qui soit. Elle est inoubliable. On l'appelle conscience cosmique. En présence de cette lumière que la plupart des initiés de notre culture occidentale appellent Christ, Dieu, Amour ou simplement Lumière, nous sommes enveloppés d'un amour total et inconditionnel empreint de compréhension et de compassion.
Cette lumière prend son origine dans la source de l'énergie spirituelle pure et n'a rien à voir avec l'énergie physique ou psychique. L'énergie spirituelle ne peut être ni créée ni manipulée par l'homme. Elle existe dans une sphère où la négativité est impossible. Cela veut dire aussi qu'en présence de cette lumière nous ne pouvons avoir de sentiments négatifs, quelque mauvaise qu'ait pu être notre vie et quelque profonds puissent être nos sentiments de culpabilité. Dans cette lumière que beaucoup appellent Christ ou Dieu, il est également impossible d'être condamné, car il est Amour absolu et inconditionnel. Dans cette lumière nous réalisons ce que nous aurions pu être, la vie que nous aurions pu mener (...).
En présence de l'énergie spirituelle, nous n'avons pas besoin d'une forme physique. Nous quittons le corps éthérique et reprenons la forme que nous avions avant d'être nés sur terre et que nous aurons dans l'éternité, entre nos vies, et que nous aurons lorsque nous nous unirons avec la source, c'est à dire Dieu, après avoir accompli notre destinée.
" Il me fut accordé la grâce de voir de mes propres yeux, en plein jour, des centaines de ces structures énergétiques. Cela ressemblait à un grand nombre de flocons de neige en mouvement, avec des pulsations, chacun ayant une lumière, des couleurs, des formes différentes. C'est ainsi que nous serons après notre mort, et nous avons existé ainsi avant notre naissance. "
" La mort est un nouveau soleil ",



 Dr Melvin Morse

Il découvrit que les NDE des enfants étaient semblables à celles des adultes, sauf la revue panoramique de la vie rarement repris dans les récits.
Pédiatre américain qui exerce au Children's Hospital de Seattle, entreprit un travail de recherche méthodique, et publia le compte rendu de son enquête, aux Etats-Unis en 1990 .Il constata la justesse de certaines prémonitions dans le sens de la guérison ou du décès. Voici deux témoignages fabuleux raportée par Melvin Morse.
Cas exceptionnel
Un jeune garçon nommé Cory était devenu leucémique à l'âge de trois ans et décéda à sept ans. Au retour d'une visite de contrôle à l'hôpital, Cory s'assoupit dans la voiture. On venait de lui révéler que, malgré une radiothérapie et une chimiothérapie intensives, les cellules malignes étaient toujours présentes. Rentré chez lui toute tristesse avait disparu. Il s'assit sur le divan du salon :
" Ne t'inquiète pas pour ma leucémie, lança-t-il alors à sa mère. Je suis entré dans le château de cristal et j'ai bavardé avec Dieu. " Puis il décrivit un magnifique voyage qu'il venait de faire pendant son sommeil : un rayon lumineux l'avait emmené au paradis... " Pays de l'Éternel Été "
(...) Il y avait rencontré Dieu, qui l'avait enveloppé dans " une tendre lumière " et lui avait conseillé de ne pas se faire de souci, lui affirmant : " Tu ne vas pas mourir tout de suite. Tu mourras, mais plus tard.
Les visions de Cory commencèrent à se manifester aussitôt après cet épisode : il y en eut beaucoup, le plus souvent à l'état conscient, plus rarement pendant qu'il dormait. Et ses visions se firent de plus en plus précise.
Par exemple, il raconta un jour à sa mère qu'il avait croisé l'un de ses anciens petits amis, un adolescent qu'elle avait fréquenté au Lycée et qui était resté handicapé à la suite d'un accident de voiture. Elle n'avait jamais parlé de cette liaison à son fils...
(...) " Ne t'en fais pas, maman, ajouta le garçonnet. Il a dit qu'il pouvait marcher, maintenant il est dans le château de cristal ! "
Des coups de fil passés à d'anciennes relations confirmèrent que cet ex-petit ami était mort le même jour où Cory avait eu cette vision.
Dans le " château de cristal " il aperçut aussi l'un de ses propres camarades traité comme lui au Children's Hospital et dont il était devenu très proche. La plupart des neuf jeunes amis en traitement avec lui décédèrent. Il les avait tous rencontrés auparavant au " Pays de l'Éternel Été. "Puis, las de souffrir, avec le soutien courageux de sa mère, Cory décida d'interrompre son traitement. " Dieu lui apparut un soir pendant qu'il se douchait, se présentant devant lui « sans son cortège d'anges et sans le Ciel » pour lui indiquer la date de sa mort -- une date qui allait se révéler exacte à quelques jours près !"
Autre cas exceptionnel

Kim Clark, psychologue qui faisait partie de l' équipe de recherche de M. Morse, avait eu la charge d'une patiente prénommée Maria, qui venait d'avoir une crise cardiaque : recevant cette patiente, elle l'avait préparée à réintégrer son foyer en lui parlant des indispensables ajustements psychologiques qu'exigeaient les maladies cardiaques.
Cette femme ne prêta pas du tout attention aux propos de Kim Clark : tout ce qu'elle voulait, c'était lui raconter comment elle avait flotté autour de l'hôpital, le Harborview Hospital de Seattle, pendant que les médecins essayaient de faire refonctionner son coeur. Pour prouver à la psychologue qu'elle était bien sortie de son corps, elle lui précisa qu'elle avait vu une chaussure sur le rebord de la fenêtre de son bureau. Kim Clark ouvrit cette fenêtre et n'aperçut aucun soulier. La femme insista, lui répétant : " Elle est plus loin, près du coin ". Elle grimpa courageusement sur la corniche qui ceignait le cinquième étage et rampa jusqu'à l'angle du bâtiment : une chaussure y trônait, exactement comme Maria l'avait affirmé. Ce fut à la suite de cet événement que Kim se tourna vers l'étude des NDE.



 http://www.outre-vie.com/vieapresvie/ndesceptique.htm

Docteur R. Moody

(...) Pendant des années j'ai essayé de découvrir une explication physiologique à la NDE. Et je me retrouve aujourd'hui encore les mains vides.
Toutes les prétendues théories explicatives me paraissent incomplètes ou inadéquates. Le philosophe William James dit à propos du mysticisme qu'il s'agit d' une expérience noétique. Une expérience qui se justifie elle-même puisque c'est une forme de connaissance. Elle est personnelle au point de se trouver au-delà des mots. Et elle transforme profondément l'existence. (...)
En l'absence d'une preuve scientifique bien nette, on me demande souvent ce que je crois : les NDEs sont-elles un témoignage sur la vie après la vie ? Ma réponse est oui.
(...) Après vingt-deux années de recherche sur la NDE, je pense qu'il n'existe pas de preuves scientifiquement assez forte pour affirmer définitivement la réalité d'une vie après la mort. Mais cette question concerne la science, les questions de la raison.
Ce qui relève du coeur est différent. Ces questions sont alors sujettes à des jugements qui ne réclament pas une vision du monde strictement scientifique. Mais pour des chercheurs comme moi-même, elles demandent néanmoins une analyse poussée. C'est sur la base d'un tel examen que j'ai acquis la conviction que la NDE offre réellement un aperçu de l'au-delà, une brève incursion dans une réalité tout à fait autre.





http://www.paranormal-info.com/L-etude-hollandaise-du-Dr-P-Van.html

L’etude hollandaise du Dr P.Van Lommel

"Expérience de mort imminente chez les rescapés d’arrêt cardiaque : une étude prospective aux Pays-Bas."
Cette étude a été publiée dans le prestigieux journal médical anglais "The Lancet" en 2002. Cette publication a entraîné de nombreuses réactions, particulièrement dans les médias avec notamment un article du Monde le 19/12/2001, un dossier dans Science et Avenir en janvier 2002 et un article dans le Figaro Magazine de septembre 2002. Assurément, c’est là une des plus grande avancées rigoureuses d’un sujet considéré comme "paranormal". En voici une synthèse.
Source : http://www.thelancet.com Lancet : 2001 ; 358 : 2039-2045
But :
Certaines personnes rapportent avoir vécu une expérience de mort imminente après un épisode menaçant leur vie. Notre but dans cette étude est d’établir la cause d’une telle expérience et d’évaluer les facteurs qui affectent sa fréquence, sa profondeur et son contenu.
Méthode employée :
Dans une étude prospective, nous avons inclus 344 patients qui, après un arrêt cardiaque ont été réanimés avec succès dans 10 hôpitaux hollandais. Nous avons comparé les données démographiques, médicales, pharmacologiques et psychologiques entre les patients qui ont vécu une NDE et ceux qui n’en n’ont pas vécu après avoir été réanimés (groupe contrôle). Nous avons également comparé à travers une étude longitudinale les modifications survenues dans leur vie, après avoir connu une NDE, dans les groupes après 2 et 8 années de suivi.
Résultat :
62 patients (18%) ont rapportés avoir vécu une NDE, parmi lesquels 41 (12%) ont décrit une expérience "particulièrement profonde". La survenue de l’expérience n’était liée ni à la durée de l’arrêt cardiaque, ni à l’état d’ inconscience, ni au traitement médical ou à l’appréhension de la mort avant l’arrêt cardiaque. La fréquence des NDE était analysée suivant différents critères : la manière dont nous définissons les NDE, la nature prospective de la recherche chez des patients cardiaques plus âgés, l’âge, le fait d’avoir survécu à un arrêt cardiaque lors d’un premier infarctus du myocarde, le fait d’avoir survécu à plus d’une réanimation cardio-pulmonaire (CPR) lors du séjour à l’hôpital, l’existence d’une NDE antérieure, et les problèmes de mémoire rencontrés après une CPR prolongée. La profondeur de l’expérience tenait compte des paramètres suivants : le sexe, la survie après une réanimation effectuée en pré-hospitalier, et l’appréhension ressentie avant l’arrêt cardiaque. De manière significative, la plupart des patients qui ont connu une NDE, et particulièrement ceux qui ont vécu une expérience profonde, sont morts dans les trente jours qui ont suivi la CPR. Le processus de "transformation" après avoir vécu une NDE prenait plusieurs années, et différait de ceux n’ayant pas connu de NDE.
Conclusion :
Nous ne savons pas pourquoi si peu de cardiaques (12%) témoignent d’une NDE après une réanimation cardio-pulmonaire, bien que l’âge semble entrer en ligne de compte. Si l’on s’en tenait à une explication purement physiologique, telle qu’une anoxie cérébrale, alors ce serait la plupart des patients qui ont été déclarés cliniquement morts qui devraient également témoigner d’une telle expérience.
1.Introduction :
Les NDE sont rapportées dans de multiples circonstances : arrêt cardiaque lors d’infarctus du myocarde (mort clinique), choc hémorragique lors d’un post-partum ou lors de complications peri-opératoires, choc anaphylactique ou septique, électrocution, coma résultant de dommages cérébraux post traumatiques, hémorragie intra-cérébrale ou infarctus cérébral, tentative de suicide, noyade, asphyxie, ou apnée. De telles expériences sont également rapportées par des patients porteurs de maladies sévères mais qui ne mettent pas immédiatement leur vie en danger parmi lesquelles les dépressions graves, ou encore, phénomène plus troublant encore, sans aucune raison apparente chez des personnes pleinement conscientes. Des expériences similaires à une mort imminente peuvent survenir durant la phase terminale d’une maladie et sont alors appelées "visions de lit de mort". Des expériences identiques aux NDE, appelées expériences "de peur de la mort" sont le plus souvent rapportées après avoir rencontré des situations durant lesquelles la mort semblait inéluctable : accidents graves de la route, chutes en montagne, isolement rencontré lors de naufrage.
Les études que nous avons mené sur les NDE ont été rétrospectives et très sélectives en ce qui concerne les patients. Dans les études rétrospectives, 5 à 10 années pouvaient s’être écoulées entre la survenue de l’expérience et son étude, ce qui empêche souvent l’évaluation précise des facteurs physiologiques et pharmacologiques. Les processus de "transformation" souvent décrits par les patients après leur NDE présentent de grandes similitudes, ils englobent : un aperçu de changement de vie, une intuition plus marquée et la perte d’appréhension face à la mort. On pense que l’assimilation et l’acceptation de tels changements peuvent prendre au mieux quelques années.
Nous avons réalisé :
une étude prospective pour évaluer la fréquence d’apparition des NDE chez des patients qui ont subi un arrêt cardiaque (situation médicale objectivement critique) et établir les facteurs susceptibles d’affecter la fréquence, le contenu et la profondeur de l’expérience.
une étude longitudinale pour évaluer l’effet du temps, de la mémoire, et des mécanismes de suppression qui interviennent sur le processus de transformation observé après une NDE, et pour réaffirmer le contenu et permettre des études complémentaires de l’expérience qui permettraient de ré-évaluer les théories proposées jusque là sur l’origine et le contenu des NDE.
2. Méthode :
Patients
Nous avons inclus des patients réanimés avec succès dans des unités de soins coronaires de 10 hôpitaux hollandais durant une période de recherche variant de 4 mois à presque 4 années (1988-92). La période de recherche variait en raison de l’exigence d’y inclure tous les patients dont la réanimation consécutive à un problème cardio-pulmonaire avait réussie. Si cette condition n’était pas respectée, nous arrêtions alors la recherche dans cet hôpital. Tous les patients ont été déclarés cliniquement morts, ce que nous établissons principalement par les enregistrements d’électrocardiogrammes. Tous les patients ont donné par écrit leur consentement. Nous avons obtenu l’agrément du comité d’éthique.
Procédure
Nous avons défini les NDE comme étant : le souvenir rapporté par les patients de toutes les impressions ressenties pendant un état particulier de conscience, incluant les éléments spécifiques tels que des expériences de sortie hors du corps, des sensations agréables, la vision d’un tunnel, d’une lumière, la rencontre avec des proches décédés ou une revue de vie.
Nous avons défini la mort clinique par : la période d’inconscience provoquée par une irrigation sanguine cérébrale insuffisante (circulation sanguine inadaptée), une insuffisance respiratoire ou bien les deux phénomènes à la fois. Si dans cette situation, la réanimation n’est pas instaurée dans les 5 à 10 minutes, des lésions irréversibles s’opèrent alors au niveau cérébral et le patient peut en mourir.
Nous avons réalisé un court interview standard auprès des patients suffisamment bien rétablis, quelques jours à peine suivant leur réanimation. Nous leur avons demandé si ils se rappelaient leur période d’inconscience et ce dont ils se souvenaient exactement. Trois chercheurs étaient chargés de coder les expériences selon l’indice pondéré d’une échelle d’évaluation. Dans ce système, la profondeur de la NDE est mesurée par des scores associés aux éléments du contenu de l’expérience : des scores compris entre 1 et 5 rendent compte d’une NDE superficielle mais nous avons inclus ces événements parce que tous les patients ont également subi des changements qui les ont "transformés". Des scores de 6 et au-delà, témoignent d’expériences "centrales" de NDE , et des scores de 10 voir plus, d’expériences particulièrement profondes.
Les critères retenus pour notre étude étaient : la date de l’arrêt cardiaque, la date de l’interview, le sexe, l’âge, la religion, le type d’éducation reçue, le fait que le patient ait déjà précédemment connu ou entendu parlé de NDE, le fait que la réanimation cardio-pulmonaire ait été réalisée à l’hôpital ou en pré-hospitalier, le fait que le patient ait déjà eu un antécédent d’infarctus du myocarde, le nombre de réanimations subies par le patient durant son séjour à l’hôpital.
Nous avons également tenu compte de la durée de l’arrêt circulatoire et de l’inconscience et noté si il y avait eu ou non respiration artificielle après intubation et répertorié le type et les doses des drogues employées avant, pendant et après la crise. Nous avons évalué lors de l’interview, les problèmes de mémoire potentiels liés à une réanimation longue ou difficile et classé à part les patients réanimés durant une stimulation électro-physiologique.
Nous avons réalisé et enregistrés, en moyenne 2 années après leur réanimation cardio-pulmonaire, des interviews standardisés avec les témoins. Les patients complétaient alors l’inventaire des changements survenus depuis dans leur vie. Le questionnaire abordait différentes questions en rapport à leur propre image, à l’intérêt qu’ils portaient aux autres, à la matérialité et problèmes sociaux, aux croyances religieuses et à leur spiritualité, ainsi qu’à leur attitude face à la mort. Les témoins ont répondu à 34 questions évaluées par une échelle de 5 points qui permettait d’indiquer s’ils avaient changés et sur quel point plus particulièrement. Après 8 années, les patients "survivants" ainsi que leurs partenaires étaient à nouveau interviewés sur les changements survenus dans leur vie, et il leur était alors demandé de remplir le "questionnaire médical et psychologique pour patients cardiaques" ainsi qu’un questionnaire permettant d’évaluer leur "sens de cohésion", et une échelle d’évaluation de la dépression. Ces questionnaires supplémentaires étaient jugés nécessaires pour une analyse qualitative en raison du nombre réduit de personnes interrogées qui diminuait au bout des 8 années de suivi. Notre groupe contrôle rassemblait des patients réanimés qui n’ont pas rapporté de NDE. Nous avons mis en parallèle le groupe contrôle avec les patients qui avaient vécu une NDE , selon l’âge ,le sexe et l’intervalle de temps entre la réanimation et les second et troisième interviews.
3.Conclusions :
o De l’étude prospective :
Nous avons inclus 344 patients qui ont survécu à 509 réanimations. La moyenne d’âge lors de la réanimation était précisément de 62.2 ans et s’échelonnait de 26 à 92 ans. 73% des patients étaient des hommes et 27% des femmes. Les femmes étaient significativement plus âgées que les hommes. 86% des 344 patients avaient déjà eu un premier infarctus du myocarde et 14% en avaient subi plus d’un. Presque tous les patients en phase aiguë d’infarctus du myocarde avaient reçu un cocktail de différentes drogues dont des sédatifs voir pour certains des sédatifs très puissants.
68% des patients ont été réanimés avec succès à l’hôpital. 81% parmi eux ont été réanimés dans les 2 minutes qui ont suivi l’arrêt circulatoire avec une durée d’inconscience inférieure à 5 minutes pour 80% d’entre eux. 29% des patients ont survécu à une réanimation instaurée en pré-hospitalier, et 3% ont été réanimés à la fois dans l’enceinte de l’hôpital et en dehors. Sur ces 110 patients, 80% ont eu un arrêt circulatoire supérieur à 2 minutes, et 56% sont restés inconscients pendant plus de 10 minutes. Toutes les personnes avec un arrêt cardiaque bref, qui ont été réanimés en dehors de l’hôpital l’ont été dans une ambulance. Seulement 9% patients ont survécu à un arrêt circulatoire qui a duré plus de 10 minutes. 36% de l’ensemble des patients sont restés inconscients pendant plus de 60 minutes, 37 d’entre eux ont eu besoin d’assistance respiratoire artificielle après intubation. Les patients intubés ont reçu des doses élevées de puissants sédatifs et ont donc été interrogés plus tardivement que les autres ; la plupart d’entre eux étaient encore dans une condition physique très affaiblie lors du premier interview et 24 manifestaient des troubles de la mémoire. De manière significative, les patients les plus jeunes survivaient mieux à une inconscience de longue durée suite à une réanimation cardio-pulmonaire difficile par rapport aux plus âgés. 18% patients ont rapporté quelques souvenirs de la période de leur mort clinique. Parmi eux 6% du total ont pu décrire une NDE superficielle et 12% une expérience"centrale". 23 personnes du groupe des expériences "centrales" (7 % du total) ont rapporté une expérience profonde, voir très profonde NDE. Donc, sur 509 réanimations, 12% ont été suivi d’une NDE et 8% d’une expérience "centrale". Aucun patient n’a mentionné de NDE pénible ou effrayante.
Notre étude montre les relations existant entre les facteurs démographiques, médicaux, pharmacologiques, psychologiques, la fréquence ainsi que la profondeur des NDE. Aucun facteur médical, pharmacologique ou psychologique n’a affecté la fréquence d’apparition de l’expérience. Les personnes âgées de moins de 60 ans ont plus fréquemment de NDE que les personnes plus âgées et les femmes, qui étaient de manière significative plus âgées que les hommes témoignent d’expériences plus profondes. L’augmentation de la fréquence de survenue des expériences chez les patients qui ont survécu à un premier infarctus du myocarde, ainsi que des expériences plus profondes rapportées par les patients qui ont survécu suite à une réanimation cardio-pulmonaire pré-hospitalière peut résulter des différences d’âge. En effet, ces deux groupes de patients étaient plus jeunes, bien que les différences d’âge ne soient pas réellement significatives.
Les réanimations cardio-pulmonaires longues peuvent parfois entraîner des pertes de mémoire et les patients ainsi affectés témoignent, de manière significative d’un nombre moindre de NDE. Aucune relation n’a été mise en évidence entre la fréquence des NDE et le temps écoulé entre la réanimation et le premier interview (délai de 1 à 70 jours). La mortalité pendant ou juste après le séjour à l’hôpital des patients ayant témoignés d’une NDE était de manière significative plus élevée que celle enregistrée chez les patients qui n’ont pas rapporté de NDE 21% contre 9%, et cette différence étaient d’autant plus marquée chez les patients qui ont témoigné d’une expérience profonde 43% contre 9%.
o De l’étude longitudinale :
Après 2 années de suivi, 19 des 62 patients ayant rapporté une NDE sont morts et six ont refusé d’être interviewés. Ainsi nous ne pouvions qu’interroger 37 patients lors de la seconde partie de l’étude. Tous les patients étaient capables de relater leur expérience presque à l’identique de leur premier interview. 6 patients n’avaient en définitive pas de NDE du tout, ce qui était probablement dû à la définition trop large que nous avions donné des NDE lors du premier entretien.
Nous avons sélectionné le groupe contrôle qui formait un échantillon assorti en fonction de l’âge, du sexe, du temps écoulé depuis leur arrêt cardiaque. Des 282 patients qui n’avaient pas connu de NDE, nous avons contacté 75 de ces patients pour obtenir finalement 37 survivants qui ont accepté d’être interviewés. Deux contrôles rendaient compte d’une NDE se résumant uniquement à des émotions positives et 2 à une expérience "centrale". Le premier interview réalisé après la réanimation avait dû être réalisé trop tôt pour 4 de ces patients pour qu’ils puissent se rappeler de leur NDE, ou pour qu’ils soient disposés ou en mesure de décrire leur expérience. Il nous restait alors la possibilité d’interviewer 35 patients qui avaient connu une NDE avérée et 39 patients qui n’en avaient pas vécu.
Les différences significatives dans les réponses apportées à 13 des 34 points abordés dans le changement de vie des personnes qui ont connu ou pas de NDE ont été résumé. Par exemple, les personnes qui ont eu une NDE ont une croyance accrue dans l’existence d’une autre vie de manière significative et une crainte atténuée de la mort comparativement aux personnes qui n’ont pas vécu une telle expérience. La profondeur de la NDE était liée aux résultats élevés obtenus sur les aspects plus spirituels des questions telles que : l’intérêt porté au sens de sa propre vie, et sur les aspects plus sociaux tels que : l’amour et l’acceptation des autres. Les 13 patients qui ont eu une NDE superficielle ont subi les mêmes transformations spécifiques que ceux qui ont eu une expérience "centrale".
Les 8 années de suivi incluaient : les 23 patients qui ont eu une NDE confirmée après 2 années de suivi. 11 patients étaient morts depuis et 1 n’était pas en état d’être interviewé. Les patients pouvaient encore se remémorer leur NDE presque à l’identique . Parmi les patients qui n’avaient pas vécu de NDE, après les deux années de suivi, 20 étaient décédés et 4 d’entre eux ne pouvaient être interviewés (pour des raisons telles que la démence et de longs séjours en hôpital), ce qui laissait 15 patients n’ayant pas vécu de NDE pour participer au 3ème interview. Tous les patients, y compris ceux qui n’avaient pas vécu de NDE, ont subi des changements positifs : ils témoignaient plus d’assurance personnelle, étaient davantage impliqués socialement et se disaient plus religieux qu’avant. Ce que l’on peut dire également, c’est que les personnes qui n’avaient pas vécu de NDE, sont devenues émotionnellement plus affectées, et même chez certains, la crainte de la mort avait diminué davantage comparativement au groupe ayant vécu une NDE, lors du 2e interview, c’est à dire au bout des 2 années de suivi. L’intérêt qu’ils portaient à la spiritualité avait beaucoup diminué. La plupart des personnes qui n’ont pas vécu de NDE ne croyait pas à une vie après la mort après les 2 ou 8 années de suivi. Les personnes qui ont vécu une NDE développaient un processus plus complexe pour faire face à ce qu’ils avaient vécu, ils étaient généralement devenus plus vulnérables émotionnellement, mais aussi souvent plus intuitifs. Souvent on observait, de manière évidente une augmentation de sentiments intuitifs. La plupart des personnes de ce groupe ne montrait aucune peur de la mort et croyait fermement en une autre vie. Les changements positifs étaient plus apparents après 8 années qu’après 2 années de suivi.
4.Discussion :
Nos résultats montrent que les facteurs médicaux ne peuvent pas expliquer l’apparition des NDE ; bien que tous les patients aient été cliniquement morts, la plupart n’ont pas connu de NDE. De plus, la gravité de la crise ne semblait pas lié à l’apparition ou à la profondeur de l’expérience. Si des facteurs purement physiologiques résultant d’une anoxie cérébrale, étaient la cause d’apparition des NDE, alors la plupart de nos patients devraient avoir connu cette expérience. Les médicaments administrés ne semblent pas liés à la fréquence d’apparition des NDE. Il semble probable que les facteurs psychologiques comme la peur ne jouent pas un rôle très important et ne soient pas liés à l’apparition des NDE. La fréquence de 18% de NDE que nous avons enregistré est plus basse que celle rapportée dans les études rétrospectives, ce qui peut être dû au fait que le schéma de notre étude nous préserve d’une auto-sélection des patients. Notre fréquence de NDE est basse malgré la définition large que nous avons donné de l’expérience. Seulement 12% des patients reconnaissent avoir vécu une NDE particulièrement profonde, et ce résultat pourrait être une surestimation. Dans une étude prospective avec le même schéma que la notre, 6% des 63 survivants à un arrêt cardiaque ont témoigné d’une expérience particulièrement profonde, et 5% gardaient en mémoire quelques composantes d’une NDE (score bas de notre étude) ; ainsi, avec notre définition large de l’expérience, 11% de ces patients ont rapporté avoir vécu une NDE. Ainsi, la fréquence admise d’apparition de l’expérience avoisine probablement les 10%, ou 5% si on se base sur le nombre de réanimations plutôt que sur le nombre de patients réanimés. Les patients ayant survécu à plusieurs réanimations cardio-pulmonaires ont significativement plus de chance de vivre une NDE. Nous avons remarqué que la fréquence d’apparition des NDE était plus élevée chez les personnes de moins de 60 ans que chez des personnes plus âgées. Dans d’autres études, la moyenne d’âge au moment de la NDE est inférieure à celle que nous avons estimé (62,2 ans) et la fréquence de l’expérience est plus élevée. Morse a pu voir 85% de NDE chez les enfants, Ring a enregistré 45% de NDE chez des personnes dont la moyenne d’âge est de 37 ans, et Sabom a vu 43 % de NDE chez des personnes âgées de 49 ans en moyenne ; ainsi, l’âge et la fréquence d’apparition de l’expérience semblent être liés. Dans l’étude de Sabom, l’arrêt cardiaque était à l’origine de l’expérience chez la plupart des patients, alors que dans d’autres travaux, cela était le cas pour seulement un faible pourcentage de patients. Nous avons vu que les personnes ayant subi une réanimation en pré-hospitalier et qui avaient connu des NDE plus profondes que les autres patients, avaient tendance à être plus jeunes, comme l’étaient ceux qui ont survécu à un arrêt cardiaque lors d’un infarctus inaugural (NDE les plus fréquentes), ce qui semble indiquer que l’âge est probablement un élément décisif dans la valeur significative à retenir parmi ces différents facteurs. Les personnes plus âgées ont une chance plus faible de retrouver leurs facultés cérébrales après des réanimations difficiles et compliquées, suite à un arrêt cardiaque. Les patients plus jeunes ont plus de chance de survivre à un arrêt cardiaque, et donc de décrire leur expérience. Une bonne mémoire à court terme semble être un élément essentiel dans la remémoration de la NDE. Les patients qui ont présentés des troubles de la mémoire après une réanimation prolongée ne rapportent qu’un petit nombre d’expériences comparativement aux autres patients de notre étude, il semblerait que l’oubli ou le refoulement de telles expériences dans les premiers jours qui suivent la réanimation soit l’élément probable qui surviendrait chez les patients restants, parce qu’aucune relation n’a été mise en évidence entre la fréquence d’apparition des NDE et la date du premier interview. Cependant, après 2 années de suivi, deux patients se sont remémorés avoir vécu une NDE particulièrement profonde et deux autre une NDE se résumant seulement à des émotions positives qu’ils n’avaient pas rapporté aussitôt après leur réanimation, probablement à cause de troubles de la mémoire à ce moment là. Il est remarquable que les personnes puissent se rappeler leur NDE de manière presque à l’identique après 2 et 8 ans. Pour l’instant, des comparaisons valables entre des études rétrospectives (qui ont inclus une certaine sélection des patients, des enregistrements médicaux non fiables et utilisé des critères différents pour l’évaluation de la NDE ) et notre étude prospective sont quasiment impossible à réaliser. Notre recherche de suivi longitudinal portant sur les processus de transformation après NDE confirme les transformations décrites par beaucoup d’autres. Plusieurs de ces enquêtes avaient pris en compte un groupe contrôle pour permettre l’étude des différences dans la transformation, mais dans notre recherche, les patients ont été interviewés 3 fois en 8 ans, avec un groupe de contrôle équivalent. Nos résultats montrent que le processus de changement après NDE tend à prendre plusieurs années pour se "consolider". Vraisemblablement, en plus des processus psychologiques internes potentiels, il existe une raison sans doute liée au comportement négatif de la société vis à vis des NDE, qui conduit les individus à nier ou supprimer leur expérience par crainte de rejet ou de ridicule. C’est ainsi que le conditionnement social peut rendre le vécu des NDE comme traumatisant, alors qu’en elle-même cette expérience n’est nullement psycho-traumatisante. Ce que l’on peut avancer comme résultat est que les effets de l’expérience peuvent être retardés pendant des années et ce n’est que graduellement et avec difficultés que la NDE est acceptée et peu à peu intégrée De plus, les effets de transformation à long terme conséquent d’un arrêt cardiaque qui ne dure que quelques minutes est une découverte non seulement surprenante mais inattendue. L’une des limites de notre étude est que notre groupe d’étude portait exclusivement sur des patients cardiaques hollandais qui étaient généralement plus âgés que les groupes étudiés dans les autres études. Par conséquent la fréquence de NDE que nous avançons pourrait ne pas être représentative de tous les cas, une fréquence plus élevée pourrait être attendue avec des sujets plus jeunes, ou les taux pourraient varier si l’on considérait d’autres populations. De même, les taux de NDE pourraient varier chez les personnes qui survivent à des épisodes de mort imminente provenant d’origine autre que cardiaque, comme la noyade, les accidents mortels de circulation avec traumatisme cérébral, et l’électrocution. Il serait, cependant, impossible dans la plupart de ces cas, de mener des études prospectives. Par manque de preuves pour toute autre théorie sur les NDE, le concept jusqu’ici présumé mais jamais encore prouvé, d’après lequel la conscience et les souvenirs seraient localisés dans le cerveau devrait être reconsidéré. Comment une personne peut-elle expérimenter une conscience claire en dehors de son corps au moment où le cerveau ne fonctionne plus durant une période de mort clinique avec des EEG plats . Au cours d’un arrêt cardiaque, l’EEG devient aussi généralement plat, dans la plupart des cas dans les 10 s qui ont suivi la syncope. De plus, des aveugles de naissance ont décrit de réelles perceptions visuelles lors de sortie hors du corps au moment de cette expérience . Les NDE repoussent les limites des idées médicales admises au sujet de la gamme des relations existant entre la conscience humaine et le rapport de l’esprit et du cerveau humain. Une autre théorie défend l’idée que les NDE pourraient être un état de conscience modifiée (transcendance), dans lequel l’identité, la connaissance et l’émotion fonctionneraient indépendamment du corps inconscient, mais admet la possibilité de perception non-sensorielle. La recherche devrait se concentrer davantage sur l’effort à apporter pour expliquer scientifiquement l’apparition et le contenu des NDE. La recherche devrait se focaliser sur certains éléments spécifiques des NDE, tels que : la sortie hors du corps et autres aspects plus faciles à vérifier. En définitive, on devrait considérer la théorie et le contexte de la transcendance comme étant une part intégrante du cadre explicatif à donner à de telles expériences." 
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