Dans une vidéo diffusée sur YouTube, les trois religieux portent des lunettes de soleil dorées. Des sacs Louis Vuitton sont posés à côté d'eux.
Capture d'écran d'une vidéo qui fait scandale en Thaïlande, et dans laquelle des moines bouddhistes, portant des lunettes de soleil dorées, voyagent dans un jet privé. (FRANCETV INFO / YOUTUBE)
Ils portent des lunettes de soleil dorées, et voyagent avec des objets de grande marque. Trois moines bouddhistes sont au cœur d'une polémique, en Thaïlande, à la suite de la diffusion d'une vidéo qui les montrent ainsi parés, dans un jet privé. Ces religieux sont pourtant censés vivre détachés des tentations du quotidien. La vidéo a déjà été vue près de 214 000 fois sur YouTube, mardi 18 juin. Elle a suscité de vifs commentaires des internautes.
L'un des religieux a été "réprimandé" par sa hiérarchie. Le jet privé a été affrété par un de ses fidèles, pour le ramener dans son monastère de Si Sa Ket depuis Bangkok, a expliqué le directeur du Bureau national du bouddhisme. "Son comportement - porter des lunettes de soleil et un sac Louis Vuitton - constitue une ostentation qui va susciter des critiques", a-t-il reconnu.
En Thaïlande, on compte 61 000 moines bouddhistes, selon des chiffres officiels communiqués en 2012. Leur comportement a déjà fait l'objet de polémiques, notamment lorsque certains ont été surpris en train de boire, de jouer ou de fréquenter des prostituées.
Pékin fait pression pour que Nicolas Sarkozy renonce à rencontrer le dalaï-lama
LE MONDE | 19.11.08 | 15h50 • Mis à jour le 19.11.08 | 15h50
La relation franco-chinoise traverse à nouveau une passe difficile en raison du Tibet : l'annonce faite la semaine dernière par Nicolas Sarkozy à propos de sa rencontre, le 6 décembre, avec le dalaï-lama en Pologne à l'occasion du 25e anniversaire de l'attribution du prix Nobel de la paix à Lech Walesa, a déchaîné l'ire de Pékin.
Depuis, une négociation tendue est engagée entre les deux pays : la Chine veut faire plier Nicolas Sarkozy et le forcer à annuler son entrevue avec le chef du gouvernement tibétain en exil. Le président français n'a nullement l'intention de revenir sur le principe de cet entretien, lui qui avait déjà, par égard pour la Chine à la veille des Jeux olympiques du mois d'août, renoncé à s'entretenir avec le dalaï-lama après avoir laissé auparavant entendre qu'il le verrait.
"Les Tibétains n'ont pas à souffrir de la répression, et ils ont droit à la liberté", avait déclaré le 13 novembre M. Sarkozy dans un discours prononcé à l'Elysée après que la revue Politique internationale lui avait décerné son "prix du courage politique". En conclusion d'un long développement consacré à la politique internationale, le chef de l'Etat avait lâché, comme s'il s'agissait d'une chose bien anodine : "le dalaï-lama est un homme de qualité, un homme profondément respectable, que j'aurai l'occasion de voir en Pologne".
A Pékin, c'était aussitôt la consternation. M. Sarkozy a pris la diplomatie chinoise par surprise. A titre de comparaison, avant de rencontrer cette année le dalaï-lama à Londres, au siège de l'archevêché de Canterbury, le premier ministre britannique Gordon Brown avait mis les formes : il avait appelé personnellement son homologue chinois Wen Jiabao, l'informant de sa prochaine rencontre avec la bête noire de Pékin, celui que la propagande décrit ici comme "le loup en robe de moine". Le pouvoir chinois avait réagi comme à l'accoutumée, exprimant son opposition à toute rencontre entre le chef de l'Eglise tibétaine et des responsables politiques étrangers. Mais l'affaire fut vite enterrée et l'on passa à autre chose.
Tel pourrait ne pas être le cas de la réaction chinoise à l'égard de Nicolas Sarkozy : la Chine ne s'y retrouve plus dans les méandres des décisions présidentielles, et la presse aux ordres du pouvoir se permet des articles peu amènes critiquant le caractère impulsif et imprévisible du président français.
"Les relations actuelles entre la Chine et la France sont en train de s'améliorer et de se développer, a expliqué un porte-parole du ministère des affaires étrangères, Qin Gang. Cette situation est le résultat d'un travail difficile. Nous demandons à la France de (...) prendre en compte les sérieuses préoccupations de la Chine, et de traiter certains problèmes de manière appropriée pour promouvoir le développement stable des relations franco-chinoises et sino-européennes." Dépouillé de l'épaisse gangue du jargon diplomatique chinois, le message implicite de cette déclaration est limpide : Pékin exige de la France l'annulation de la rencontre annoncée.
SOMMET UE-CHINE
Au printemps dernier, Nicolas Sarkozy avait déclenché la fureur pékinoise après avoir laissé entendre qu'il n'assisterait pas à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin si la Chine ne renouait pas le dialogue avec le dalaï-lama à la suite des violentes émeutes de Lhassa.
A la veille du début des olympiades, après deux réunions entre des émissaires du dalaï-lama et des responsables du Parti communiste chinois, Nicolas Sarkozy avait cédé : il avait renoncé à rencontrer le chef religieux tibétain lors d'une visite en France de ce dernier, dépêchant à sa place son épouse, Carla Bruni-Sarkozy, et le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner.
Il est douteux que le président français obéisse cette fois-ci à l'oukase pékinois. Le calendrier choisi par M. Sarkozy ne pouvait tomber à un plus mauvais moment : sur fond de crise financière se tiendra à Lyon, le 1er décembre, le sommet annuel entre la Chine et l'Union européenne.
Wednesday, February 13, 2008/ Elisabeth Martens, " Histoire du Bouddhisme tibétain, la Compassion des Puissants ", L’Harmattan
La lecture du livre d’Elisabeth Martens, " Histoire du Bouddhisme tibétain ", permet de soulager les étagères de nombreux ouvrages de propagande tibétaine. Durant des décennies, l’Occident s’apitoyait sur le sort d’un peuple de prétendus anachorètes et de saints lamas détenteurs de l’antique sagesse qui permet de vivre dans le bonheur, la justice et la compassion. Le fils du philosophe Jean-François Revel, Matthieu Ricard, moine notoire du bouddhisme tibétain, n’hésitait pas à comparer les lamas tibétains à Saint François, le pauvre d’Assise. Quelle scandaleuse duperie !
" Accumulant biens en espèces et en genre humain, écrit Elisabeth Martens, les lamas ont pillé le Tibet pendant un millénaire. Il ne restait rien au 95% de la population composée des serfs, domestiques, moines de basse catégorie, paysans semi-nomades, vagabonds et femmes. La pression des monastères et des seigneurs était énorme sur une population exsangue, affamée, mutilée et endettée parfois sur plusieurs générations à venir. " Le peuple tibétain était taxé sur presque tout. " Quand les gens ne pouvaient pas payer, les monastères leur prêtaient de l’argent à un taux d’intérêt de 20 à 50% ", précise Edward Conze.
Au milieu du 20ème siècle, jusqu’à l’arrivée des communistes à Lhassa, le peuple tibétain était impitoyablement exploité par une caste de prélats lamaïstes avides et cruels.
" Tout bien réfléchi, et le 14ème Dalaï-lama l’a bien compris, les réformes proposées par Mao sur base du système marxiste entraient de plein pied dans l’éthique bouddhiste. Plus tard, en 1996, le Dalaï-lama l’a lui-même confirmé : " De toutes les théories économiques modernes, le système économique marxiste est fondé sur des principes moraux, tandis que le capitalisme n’est fondé que sur le gain et la rentabilité. Le marxisme est basé sur la distribution de la richesse à une base égale et sur l’utilisation équitable des moyens de production. Il est concerné par le destin des travailleurs, qui sont la majorité, aussi bien que par le destin de ceux qui sont défavorisés et dans le besoin. De plus, le marxisme se soucie des victimes exploitées par une minorité. Pour ces raisons, le système m’interpelle et il me semble juste… Je me considère moi-même comme semi-bouddhiste, semi-marxiste ". En effet, un bouddhiste " droit dans ses bottes " ne saurait échapper à l’analyse marxiste, de même d’ailleurs qu’un chrétien intègre. Le 14ème, qui avait une bonne connaissance du marxisme, est impardonnable d’avoir vendu son âme et son peuple aux USA qui, dans la logique de marché et de rentabilité, ne défendent que le gain de quelques privilégiés. Semi-bouddhiste, semi-marxiste… ne serait-il pas plus correct de dire que, dans la ligne tracée par son prédécesseur, il a choisi la voie du " ni chou ni chèvre " ? Est-ce à ce genre de compromis que mène la Voie du Milieu ? Le Bouddha sent un froid glacial lui monter le long des omoplates ; de honte et de misère, il s’en retourne tristement à son Nirvana.
D’après ce tableau, on pourrait croire que tout allait dans le sens d’un changement social acceptable et accepté unanimement par les autorités et la population tibétaines. Pourtant le cœur de Sa Sainteté restait partagé entre réformes et conservatisme. Si le Dalaï-lama signa l’accord qui le liait à la République Populaire de Chine, c’est parce qu’il n’avait pas d’autre choix : les Japonais avaient été mis hors jeu, et les anglais avaient perdu leurs colonies asiatiques. Il restait les Américains qui voyaient dans le Dalaï-lama un allié potentiel pour asseoir la Guerre Froide en Extrême-Orient, mais leurs propositions n’étaient pas suffisamment concrètes pour le 14ème Dalaï-lama. Mis sous pression par les hauts dignitaires du Bouddhisme tibétain qui voyaient leurs terres, leurs biens, leurs privilèges et leur autorité menacés par la jeune République chinoise, le 14ème se sentait dans " l’obligation morale " de trouver la meilleure solution pour protéger les privilégiés du Tibet. Sympathiser momentanément avec la République Populaire de Chine était un moyen astucieux de pousser les Etats-Unis à trouver rapidement comment satisfaire les exigences du gratin tibétain. "
Elisabeth Martens, " Histoire du Bouddhisme tibétain, la Compassion des Puissants ", L’Harmattan
Pékin fait pression pour que Nicolas Sarkozy renonce à rencontrer le dalaï-lama
LE MONDE | 19.11.08 | 15h50 • Mis à jour le 19.11.08 | 15h50
La relation franco-chinoise traverse à nouveau une passe difficile en raison du Tibet : l'annonce faite la semaine dernière par Nicolas Sarkozy à propos de sa rencontre, le 6 décembre, avec le dalaï-lama en Pologne à l'occasion du 25e anniversaire de l'attribution du prix Nobel de la paix à Lech Walesa, a déchaîné l'ire de Pékin.
Depuis, une négociation tendue est engagée entre les deux pays : la Chine veut faire plier Nicolas Sarkozy et le forcer à annuler son entrevue avec le chef du gouvernement tibétain en exil. Le président français n'a nullement l'intention de revenir sur le principe de cet entretien, lui qui avait déjà, par égard pour la Chine à la veille des Jeux olympiques du mois d'août, renoncé à s'entretenir avec le dalaï-lama après avoir laissé auparavant entendre qu'il le verrait.
"Les Tibétains n'ont pas à souffrir de la répression, et ils ont droit à la liberté", avait déclaré le 13 novembre M. Sarkozy dans un discours prononcé à l'Elysée après que la revue Politique internationale lui avait décerné son "prix du courage politique". En conclusion d'un long développement consacré à la politique internationale, le chef de l'Etat avait lâché, comme s'il s'agissait d'une chose bien anodine : "le dalaï-lama est un homme de qualité, un homme profondément respectable, que j'aurai l'occasion de voir en Pologne".
A Pékin, c'était aussitôt la consternation. M. Sarkozy a pris la diplomatie chinoise par surprise. A titre de comparaison, avant de rencontrer cette année le dalaï-lama à Londres, au siège de l'archevêché de Canterbury, le premier ministre britannique Gordon Brown avait mis les formes : il avait appelé personnellement son homologue chinois Wen Jiabao, l'informant de sa prochaine rencontre avec la bête noire de Pékin, celui que la propagande décrit ici comme "le loup en robe de moine". Le pouvoir chinois avait réagi comme à l'accoutumée, exprimant son opposition à toute rencontre entre le chef de l'Eglise tibétaine et des responsables politiques étrangers. Mais l'affaire fut vite enterrée et l'on passa à autre chose.
Tel pourrait ne pas être le cas de la réaction chinoise à l'égard de Nicolas Sarkozy : la Chine ne s'y retrouve plus dans les méandres des décisions présidentielles, et la presse aux ordres du pouvoir se permet des articles peu amènes critiquant le caractère impulsif et imprévisible du président français.
"Les relations actuelles entre la Chine et la France sont en train de s'améliorer et de se développer, a expliqué un porte-parole du ministère des affaires étrangères, Qin Gang. Cette situation est le résultat d'un travail difficile. Nous demandons à la France de (...) prendre en compte les sérieuses préoccupations de la Chine, et de traiter certains problèmes de manière appropriée pour promouvoir le développement stable des relations franco-chinoises et sino-européennes." Dépouillé de l'épaisse gangue du jargon diplomatique chinois, le message implicite de cette déclaration est limpide : Pékin exige de la France l'annulation de la rencontre annoncée.
SOMMET UE-CHINE
Au printemps dernier, Nicolas Sarkozy avait déclenché la fureur pékinoise après avoir laissé entendre qu'il n'assisterait pas à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin si la Chine ne renouait pas le dialogue avec le dalaï-lama à la suite des violentes émeutes de Lhassa.
A la veille du début des olympiades, après deux réunions entre des émissaires du dalaï-lama et des responsables du Parti communiste chinois, Nicolas Sarkozy avait cédé : il avait renoncé à rencontrer le chef religieux tibétain lors d'une visite en France de ce dernier, dépêchant à sa place son épouse, Carla Bruni-Sarkozy, et le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner.
Il est douteux que le président français obéisse cette fois-ci à l'oukase pékinois. Le calendrier choisi par M. Sarkozy ne pouvait tomber à un plus mauvais moment : sur fond de crise financière se tiendra à Lyon, le 1er décembre, le sommet annuel entre la Chine et l'Union européenne.