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Blog VOM : Géopolitique - Mondialisation - Société- Religions - Spiritualité - Actualité...
12 juin 2015

Articles (1)


Une mise au point du Dalaï Lama 
à propos de sa position sur
la controverse des Karmapa
s
Sa Sainteté le Dalaï Lama a accordé une audience à une délégation restreinte de le FBT (Fédération du bouddhisme Tibétain) le dimanche 24 septembre 2000 à 13h à Lérab-Ling (France), dans l'appartement privé de Sa Sainteté, avec le concours de Mathieu Ricard comme traducteur. Etaient présents à cette audience entre autres Tenzin Gueshé (son secrétaire privé), Kutsang Yuthok (la représentante du Dalaï Lama pour la France, le Bénélux et l’Espagne), ainsi que des membres du bureau de la FBT.
Le passage qui suit est un extrait du compte-rendu de cette audience :
"(…) Vient alors la question importante sur laquelle nous sollicitons tous de Sa Sainteté des éclaircissements, celle de la présence de deux réincarnations du Karmapa; cette question conditionne en particulier l'organisation et le fonctionnement internes de la FBT.

Sa Sainteté répond que cette question a deux volets : le premier celui de la pratique du Bouddhisme, qui n'est mise en cause par aucun des centres, quel qu'il soit ; le second, celui de la reconnaissance d'une réincarnation, où chacun est libre de son choix individuel.
En conséquence, la FBT se doit d'accueillir tous les centres, pratiquants du Bouddhisme (…)"
 Certains médias tentent d’imposer le message selon lequel le Dalai Lama accepterait un seul Karmapa.
La mise au point faite le 24 septembre 2000 tranche singulièrement avec ce discours et constitue un rappel à l’ordre pour tous ceux qui seraient encore tentés d’utiliser l’image du Dalaï Lama pour affirmer l’authenticité d’un Karmapa au détriment d’un autre.
Nous nous réjouissons que la position du Dalaï Lama soit en total accord avec celle développée par Dhagpo Kagyu Ling et les centres qui lui sont reliés : un respect du choix du maître spirituel que chaque personne souhaite suivre.

Complément article
Mise au point de DHAGPO KAGYU LING
siège européen du Gyalwa Karmapa sur

la reconnaissance du dix-septième Gyalwa Karmapa

Trinley Thayé Dordjé 

Chef spirituel de la lignée Kamtsang Kagyu du bouddhisme tibétain
  Une confusion pouvant s’élever dans l’esprit des pratiquants bouddhistes à propos de l’existence de deux Karmapas, Dhagpo Kagyu Ling et les centres qui sont reliés au Karmapa Trinley Thayé Dordjé souhaitent offrir une réponse claire à cette situation.
La situation au sein de l’école Kamtsang Kagyu s'est trouvé modifiée durant ces dernières années du fait de la controverse qui entoure la reconnaissance du dix-septième Karmapa. Il est essentiel de souligner que nous ne faisons aucune discrimination entre les pratiquants du bouddhisme. Suivant l'inspiration de Guendune Rinpoché, le maître de méditation choisi par le seizième Karmapa pour développer le dharma en Europe, nous n’avons jamais souhaité alimenter une quelconque polémique à propos du Karmapa.
Nous sommes simplement fidèles au choix très clair de Guendune Rinpoché, reconnu par tous comme un grand maître de sagesse. Lorsque Guendune Rinpoché a vu pour la première fois la photo de Trinley Thayé Dordjé, il l'a examinée attentivement et a reconnu, en lui, sans le moindre doute, la réincarnation authentique du Bouddha Karmapa. Il a ensuite placé la photo dans son autel et a demandé qu'elle le soit également dans tous les autels de Kundreul Ling.
Puis, au nouvel an tibétain, en 1994, dans le temple du Bost et en présence de la Sangha, Guendune Rinpoché s’est prosterné trois fois devant la photo du Karmapa Thayé Dordjé. Dès 1996, il a demandé à un groupe de lamas d’aller en Inde remettre en son nom propre, à Trinley Thayé Dordjé, Dhagpo Kagyu Ling, Dhagpo Kundreul Ling, et tous les centres et congrégations qu'il a fondé en Europe. Le Karmapa a alors accepté, par écrit, de continuer l'œuvre de son prédécesseur en tant que chef du mandala.
Guendune Rinpoché, pour sa part, a toujours prôné la tolérance et l'apaisement au sein de la lignée. Il a souligné que l'essentiel pour les disciples était de s'appliquer à la pratique qui permet de découvrir en soi-même le lama ultime. En outre, il a toujours insisté sur le fait que le Karmapa se reconnaît lui-même, ce qui est le cas de Trinley Thayé Dordjé, qui a répété, à maintes reprises, dès qu'il a su parler : "Je suis le Karmapa". C'est également en 1994 que Shamar Rinpoché, reconnu par le seizième Karmapa comme étant le plus éminent dignitaire de la lignée, a intronisé Trinley Thayé Dordjé, à New Delhi, en tant que dix septième Karmapa. Les Karmapas ont de tout temps reconnu la réalisation des Shamarpas comme étant égale à la leur.
Le seizième Karmapa avait prédit à Guendune Rinpoché : "Après toi, ce sera Shamar Rinpoché qui continuera ton œuvre et ton activité". Aussi, Guendune Rinpoché avait-il, depuis longtemps, fait la requête à Shamar Rinpoché de prendre en charge les centres dont il avait la responsabilité. Sentant sa fin prochaine, il a réitéré cette demande que Shamar Rinpoché a accepté avec bienveillance. 
Le Karmapa Thayé Dordjé a tenu à rassurer en avril 2000 les pratiquants à propos de la situation dans l’école Kamtsang Kagyu : 
" Qu’il y ait une ou plusieurs communautés, là n'est pas la question. Ce qui importe, c'est que chacun puisse bénéficier du dharma et pour qu'il en soit ainsi, il est essentiel que les enseignements de la lignée kagyupa soient préservés et transmis de façon authentique. Ceux qui n'ont pas une compréhension suffisante du dharma pensent en terme de division comme si l'école kagyupa était une institution. Pour un pratiquant authentique du dharma, il n'existe rien d'autre que le dharma."
Sa Sainteté le Dalaï Lama a exposé en septembre 2000 son point de vue sur la question des deux Karmapas durant l'audience accordée à une délégation restreinte de la Fédération du Bouddhisme Tibétain. Les représentants des quatre écoles, indépendantes en ce qui concerne les questions spirituelles, étaient présentes, ainsi que le secrétaire privé et la représentante en France de Sa Sainteté le Dalaï Lama. Voici un extrait du compte-rendu de cette audience (traduction de Matthieu Ricard) :
"(…) Vient alors la question importante sur laquelle nous sollicitons tous de Sa Sainteté des éclaircissements, celle de la présence de deux réincarnations du Karmapa (…). Sa Sainteté répond que cette question a deux volets : le premier celui de la pratique du Bouddhisme, qui n'est mise en cause par aucun des centres, quel qu'il soit ; le second, celui de la reconnaissance d'une réincarnation, où chacun est libre de son choix individuel. (…)"
 Nous nous réjouissons de ce que la position de tolérance adoptée par Sa Sainteté le Dalaï Lama concorde avec celle prônée par le mandala de Dhagpo. Nous souhaitons sincèrement que tous les pratiquants bouddhistes puissent progresser sur le chemin spirituel avec les maîtres qui les inspirent. 
Les lamas de Dhagpo Kagyu Ling et des centres reliés au Karmapa Thayé Dordjé, sur la base des informations recueillies auprès de Lama Yéshé Nyinpo et
Lama Tsonyi Djoungné, traducteurs de Guendune Rinpoché.


Notes à l'attention des personnes tout particulièrement attirées par le Bouddhisme tibétain

Copyright © Sâdhana
Avecune objectivité et une tolérance toutes bouddhiques, n'excluant en rienune "vision juste", Sâdhana tient aussi à préciser divers pointsconcernant le "Bouddhisme tibétain ou Vajrayâna", si en vogueactuellement et dont la diffusion en Occident atteint des proportionsconsidérables (selon les pays plus de 60 % des centres bouddhiques,toutes écoles confondues). Nous tenons aussi à mettre en garde, selonle "discernement juste", les personnes qui seraient attirées par le côté ésotérique,prononcé et sous-jacent, de cette "forme" de Bouddhisme; ceci enfonction de différents éléments que l'on trouve cités dans lesmultiples écrits d'Alexandra David-Neel, personne nec plus experte en la matière, eu égard à ses expériences tibétaines et surtout à son adoption du lama YongdenD'autres auteurs en ont fait aussi largement mention.
Revenant au Vajrayâna ou véhicule de la Foudre (initialement la foudre brandie par le dieu hindou Indra), il est de notoriété publique que c'est le seul bouddhisme a être qualifié de et par son origine nationale, car on ne parle jamais du bouddhisme sri-lankais, thaïlandais, cambodgien, laotien, viêtnamien, ni même chinois, mais plutôt du Tch'an, du Zen, du Jodo Shinshû, du Nichirenshû, du Shingon, etc.
Donc, l'expression bouddhisme tibétainintroduit déjà une confusion par l'amalgame qui est fait entre le Tibetet la religion bouddhiste. Ne pas oublier que le Bouddhisme n'estdevenu une religion que vers le IIè s a-p. J-C. En effet, la tradition théravadine ou des anciensétait bien plus une philosophie de vie, transmise par les moines etappliquée rigoureusement par eux dans les monastères. Elle était doncl'apanage unique d'un clergé soucieux de perpétuer les enseignementsoriginaux du Bouddha, homme réalisé qui n'était en aucun cas ni undieu, ni une divinité, s'en défendant bien au contraire.
Commedans toute succession spirituelle, des dissensions dans l'ordremonastique ont commencé à se manifester et, entre un certain laxisme etun intégrisme quasi fanatique tous les deux condamnés par Bouddhalui-même, une tendance (celle des mahâsanghika) a vu le jour; tendancedans laquelle la Sangha, réservée jusqu'alors uniquement aux moines,pourrait s'agrandir aux laïcs, la Mahâsangha. Ceux-ci moins évoluésspirituellement que les moines ont besoin de merveilleux, de prodiges,de superstitions pour croire, pour étayer les mises en pratique desprincipes moraux et philosophiques, héritages de la vie monastique.
C'està partir de ce moment, que le Bouddhisme, de philosophie initiale, deVoie vers la Sagesse qu'il était, va devenir religion.Au fur et à mesure de son extension territoriale, il s'acclimate descroyances locales en érigeant, en divinités, les tenants des réponsesaux questions métaphysiques émises par le commun des mortels. On voitalors se dessiner un panthéon bouddhique, fleurissant de divinités plusterrifiantes et courroucées que franchement paisibles, images destinéesà frapper l'imaginaire des fidèles, sollicités dans l'observance despréceptes et surtout leur "bienveillance matérielle" à l'égard desreligieux.
Quel'on se rassure et que l'on nous accuse pas de focaliser notre diatribesur ce bouddhisme tibétain, toutes les appellations et représentationsplus ou moins terrifiantes (enfer, purgatoire...) et démoniaques(Satan, Bélzébuth, Lucifer, Diable...) occidentales ont largement étéexploitées, dans le même sens, par les différents clergés occidentaux.Qu'il soit bien entendu que Sâdhana éprouve, face à la ferveur et à lapiété des fidèles indigènes, un bien plus grand respect qu'à l'égardd'un certain "clergé", détenteur des croyances auxquelles ils lesinféodent étant plus soucieux de préserver son pouvoir et ses avantagesqu'autre chose (ceci est valable pour beaucoup d'autres religions ouformes religieuses, que ce soit bien clair !).
Quidit philosophie, puis religion implique forcément des textesfondateurs. Les soûtras (ou sermons) initiaux du Bouddha, font placeprogressivement à des commentaires, sastras ou abidharmas,et l'on voit fleurir, pendant de nombreux siècles, des textescanoniques qui ne sont nullement de la bouche même du Bouddha, vuqu'ils ont été soit "insufflé" par des "divinités" telles Manjushri, Avalokiteshvara, Samanthabadra, MaitreyaTârâ(comparable à la Sainte Vierge des catholiques) soit composés sous"inspiration illuminatrice" par des grands maîtres, ex. lesPrajñâ-pâramitâs, voire même le plus que célèbre Sadharma-pundarikasoûtra - le Soûtra du Lotusde la Bonne Loi, pilier de base du Mahâyâna ou Grand véhicule (soûtraqui n'est certainement pas de la bouche même du Bouddha, quoiqu'onpuisse le soutenir...).
Ceterme de soûtra s'appliquera, par la suite, en sus des sermonsinitiaux, plus communément à des textes considérés comme canoniques parles différentes écoles bouddhiques. Il ressort que la presque totalitédes soûtras sur lesquels repose la doctrine du Mahâyâna sont le fait d'auteurs anonymes et de ce fait, aucunement du Bouddha lui-même. L'exemple le plus connu est le soûtra de l'Estrade de Houei-Neng, sixième patriarche du Tch'an, soûtra dont l'auteur nous est connu, exception qui confirme la règle ...
Rappelons que le Bouddhisme arriva tardivement au Tibet, plus de 1'000 ans après la mort du Bouddha,vers le Vll ième. En effet, le roi Songtsen Gampo (unificateur du Tibetet créateur de l'alphabet tibétain) épousa une princesse népalaise etune princesse chinoise, toutes deux imprégnées de Bouddhisme; parpreuve d'amour, il l'importa au Tibet et fit construire divers templesdont le fameux temple du Jokhang, au centre de la cité de Lhassa.
Cene fut que cent ans plus tard que le Tibet vit l'arrivée dePadmasambhava, magicien, maître es Tantras et thaumaturge, enprovenance de l'Odyana (actuellement nord-est du Pakistan), révéré partous les tibétains en tant que Guru-Rinpoché, le maître précieux. llvint apporter ses "pouvoirs" à Shantarakshita, vénérable moinebouddhique dont l'érudition lui avait valu les faveurs du roi TrisongDétsen et qui avait été invité pour répandre le Bouddhisme au Tibet,malgré la farouche opposition des Bönpos qui voyaient péril en lademeure. Il aurait laissé des termas ou écrits secrets, soigneusementcachés, afin qu'ils soient révélés au fur et à mesure de leurdécouverte par des tertöns, ou découvreurs de secrets.
Le grand événement suivant vient des moines indien Kamalashila (école de l'éveil Progressif) et chinois Hoshang (école de l'éveil Subitiste);suite à leur débat mémorable, ce fut le bouddhisme indien qui futproclamé religion d'état, accroissant ainsi la vindicte des chinois,envahis à plusieurs reprises par les armées tibétaines durant delongues périodes, même jusque dans leur capitale d'alors, Chang 'An. Nepas omettre que les tibétains furent à leur tour envahis par lesmongols et les mandchous.
Ce fut ensuite, en 1042,la seconde diffusion du Bouddhisme par Atisha, maître aussi bien essoutrâs qu'es tantras, inspirateur de la secte des Kadampas (ceux quisuivent la parole du Bouddha au pied de la lettre..., bon ?). C'estaussi à cette époque que l'on voit, avec Drogmi, la fondation de latradition des Sakyas, avec Marpa-le-traducteur, Milarepa et sondisciple Gampopa l'école Kagyupa, sans oublier celle des Nyingmapa "les anciens" déjà préexistante. Dans cette période intermédiaire, onvoit l'apogée des Sakyas, et ce n'est qu'à la fin 14 ème s. avecTsongkhapa, grand réformateur et fondateur de l'école Guélugpa, "écolede la voie vertueuse" que le Bouddhisme décadent reprend de sonauthenticité et de sa moralité. C'est de leur école que viennent lesDalaïs-lamas. Dans cette période couvrant quelques siècles, on voit laformation de diverses tendances: Drigungpas, Jonangpas, Karmapas,Shangpas, Shamarpas, Drugpa Kagyu (parmi les huit écoles secondaireskagyupas, seule école à avoir essaimé, d'ailleurs...).
Petit rappel sur les quatre écoles "bouddhiquement" tibétaines, par ordre chronologique:
- Nyingmapa ou les anciens, fondée au IXè à la suite de l'impulsion donnée un siècle avant par Padmasambhava. Les grandes figures Nyingmapa furent entre autres récemment Dudjom et Dilgo Kientsé rinpochés.
- Sakyapa, ceux de la terre grise du monastère de Sakya par Könchog Gyelpo, au XIè. Leur actuel chef spirituel est S.S. Sakya Tenzin. Leur vocation est surtout médicinale.
- Kagyupa, ceux de la transmission orale par Gampopa, au XIIè - leur chef de file est S.S le Karmapa,XVIIè dans l'ordre de lignage. Ils sont reconnus pour être les"missionnaires" attitrés et patentés du Bouddhisme. Cette école sesubdivise en huit sous-écoles comme précité.
- Gelugpa, dit les vertueux, par le grand réformateur Tsongkhapa, au XVè et dont sont issus les Dalaï-Lamas, leaders incontestés de ce bouddhisme tibétain.
L'actuelDalaï-Lama, chef temporel de la lignée guélugpa, et non spirituel(titre dévolu au seul panchen-lama) , comme cela est galvaudé tropfréquemment dans une ignorance totale de la hiérarchie spirituelle, estencore moins le pape du Bouddhisme, puisque représentant une minoritédu bouddhisme tibétain, qui n'est par ailleurs que le 2% de l'ensembledes bouddhistes des 3 véhicules. Celui-ci a adjoint aux 4 écolesexistantes (Nyingmapa, Sakyapa, Kagyupa, Guélugpa) lors de la dernièrerencontre Inter-traditions de mai 97 à Karma-Ling, celle des Bönpos à fort connotation chamanique commel'école des "orants", l'assimilant aux autres écoles bouddhiques, dequoi en perdre son tibétain ... Notons que certains maîtres,particulièrement réalisés, ont transcendés ces différences.
Puisquenous l'avons déjà citée, donnons la parole à une dame qui aparticulièrement bien connu le Tibet avant son invasion par leschinois, en l'occurrence, Alexandra David-Neel qui n'hésite pas d'ailleurs à employer le mot lamaïsme pour désigner la religion régnant au Tibet
Vie religieuse au Tibet?
ADN - Je crois devoir répondre non.
-Et quoi me direz-vous? Que signifient donc ces immenses monastères dontcertains abritent plus de dix mille moines? Que signifient ces ermitesdont vous nous parlez dans vos livres, ces ermites qui vivent dans descavernes sur les hautes montagnes, plongés dans de continuellesméditations? Est-ce que tout cela ne dénote pas de la religion?
ADN- Je réponds non ! Au Tibet, cela ressort de la magie ou de larecherche philosophique et psychologique. Tous les rites tibétains sontà tendances magiques. Il en est de très naïfs et il en est de trèssubtils... Contraindre le Dieu ou le démon est un acte de magie. C'estse mesurer avec lui, essayer d'en faire son serviteur. Cela neressemble pas à la prière, cela n'a rien de religieux... Une grandequantité de rites tibétains ont donc pour but d'obtenir d'une manièreou d'une autre, pour un bénéfice personnel d'abord, puis éventuellementaltruiste, le concours de personnalités extra-humaines. Tout au moins,c'est ainsi que le commun des tibétains comprend ces rites.
ADN- Tous les tibétains se disent bouddhistes et croient qu'ils le sont,quelles que soient les déformations qu'ils ont pu faire subir à ladoctrine du Bouddha et alors même qu'ils professent des opinions ets'adonnent à des pratiques formellement condamnées par le Bouddha...
ADN- Nul n'est besoin de dire que les aspects, que le Tantrisme y revêt,diffèrent suivant le degré de culture des individus, mais d'une façongénérale l'on peut dire que le Tantrisme des Tibétains est apparentée àla magie dans ses degrés supérieurs et descend jusqu'à une sorte desorcellerie parmi les masses ignorantes et toujours imbues descroyances chamanistes qui dominaient au Tibet avant l'introduction duBouddhisme...
ADN- Padmasambhava et ses successeurs combattirent les Böns, mais surtoutpour prendre leur place en tant que clergé attitré jouissant de lafaveur royale. Le genre de Bouddhisme qu'ils importaient était bien peuorthodoxe...
ADN- Les moines ne vivent pas en communauté. Chacun d'eux a son logementparticulier. Les grands lamas occupent de véritable palais... Lesmoines tibétains ne font pas voeu de pauvreté. Les uns reçoivent unerente de leur famille, les autres possèdent des terres ou du bétail,d'autres placent de l'argent dans le commerce...
ADN- La récitation psalmodiée de livres sacrés se fait avec une voix trèsgrave. Ceux qui sont très savants en cette matière vous diront quecette psalmodie a été calculée pour produire certaines ondes sonoresparticulières destinées à produire des effets spéciaux. Les moinesagitent, aussi, par moments des clochettes et une espèce de tambourin;tout cela a une signification magique et vise à obtenir des effets parla combinaison de vibrations des sons. C'est de la magie...
ADN- En Occident, des notions complètement erronées circulent toujours ausujet des Dalaï-Lamas que l'on continue à dénommer " Papes duBouddhisme" ou "réincarnation du Bouddha". Il faut noter dès l'origineque l'habileté, l'énergie et le succès dans les affaires temporellesont été particulièrement prisés parmi les membres de la secte quicompose aujourd'hui le clergé d'état sous le patronage desDalaïs-lamas. Ce n'est cependant qu'au 16è siècle, en 1578 que le titre de Dalaï-Lama fut conféré au troisième successeur de Gedun Droub par l'empereur mongol Altan Khan... Ce n'est que le cinquième Dalaï-Lamaqui se proclama le " tulku " ou réincarnation de Tchenrézigs(Avalokiteshvara), le Seigneur infiniment compatissant à la " visionpénétrante "...
ADN- Dès que la secte des " bonnets jaunes " reprenait le dessus avecl'aide de chefs mongols et leurs troupes, les monastères " bonnetsRouges " étaient pillés. De part et d'autre, on torturait, onmassacrait (les anecdotes sanglantes ne manquent pas au sujet ducaractère de potentats confirmés de certains hauts dignitaires ycompris même d'un des précédents Dalaï-Lamas, à l'égard, enparticulier, du Tachi Lama... NdlR)
ADN- En usant d'adresse, les chinois auraient sans doute réussi àconsolider leur suzeraineté d'ancienne date sur le Tibet. Ils ne surentpas le comprendre... (ce texte fut écrit en 1933, étonnant, n'est-cepas...)
Concernant leBardo-thodol
ADN- Cette pratique n'est pas véritablement bouddhiste; son origine peutêtre trouvée dans la religions des Böns, une branche tibétaine duTaoïsme qui prévalait au Tibet avant l'introduction du Bouddhisme dansle pays et dont les doctrines se sont mêlées avec celles du Bouddhisme.Avant la prédication du Bouddhisme au Tibet, la religion des tibétainsétait une sorte de chamanisme dénommé Bön qui nous apparaît, à traversles anciennes traditions, comme ayant été basé sur la magie...
Quoiqu'ilpuisse advenir, nous devons nous contenter, pour le moment, de savoirqu'une élite de Bönpos se transmet une tradition orale tenue trèssecrète, concernant la connaissance et le maniement de forcesnaturelles occultes... La secte blanche (il y en a aussi une noire.Nd-UBLF) des Böns a adopté en fait les croyances et les coutumes desBouddhistes, se bornant de leur donner des noms de la terminologieBönpo... Deux personnages occupent une place importante parmi ces Böns:les médiums et les sorciers.(ne pas oublier que les oracles, rentrant en transes, tiennent uneplace capitale dans les décisions du clergé tibétain, en particuliercelui de Néchung. Nd-UBLF)....
Parmiles lectures destinées à faire comprendre la situation fort précaire duTibet d'avant l'invasion chinoise, il faut signaler des livres fortdignes d'intérêt, fort révélateurs car dénués objectivement de toutedalaïmania, comme :
" Martyr au Tibet" - paru à Fribourg en 1950 sous la plume de Robert Loup,décrivant en termes très peu tendres la situation régnant, avantl'invasion par la Chine en 1959, au Tibet; car, jusqu'en 1951, le Tibetfut soumis à un régime exclusif de servage (exercé par le 5% dela population - estimée alors à 1,5 Mo - à savoir des propriétairesnobles, fonctionnaires et moines " bouddhistes ") servage souventéhonté, preuve en sont les impôts écrasants et en particulier un impôtsur les oreilles… "
Dans le Tibet, les prêtres détiennent la toute puissance, il s'agit d'une théocratie authentiqueoù les pouvoirs absolus sont entre les mains d'un dieu réincarné. Leslamas ne sont plus seulement les juges, les instituteurs et lesmédecins, ils sont encore les plus riches propriétaires fonciers, leschefs politiques; outre les revenus qu'ils retirent des fermiers, ilsexigent cadeaux et monnaies pour toute visite rituelle, toutebénédiction, toute cérémonie, la simonie est une loi rigoureusementappliquée...." (elle le fut longtemps aussi et l'est encore pardifférentes églises chrétiennes – Nd-UBLF).
-" Visa pour le Tibet " où Alan Winnington parle du lamaïsme comme d'une" religion mécanique " considérant le travail des classes laborieusescomme dû par simple obligation naturelle à l'égard des moines quin'hésitent nullement à s'allier aux nobles pour les exploiter d'unemanière éhontée. Son constat sur l'état de pauvreté indigente de lamajorité des laïcs est frappant. Les châtiments corporels sont d'unebarbarie primaire...
" l'initiation, voyage chez les derniers lamas tibétains " dans lequel André Chaleiltient des propos analogues: " Et, certes, on s'étonne de constater àquel point le bouddhisme originel agnostique et athéiste a pu setransformer, dans les formes extérieures tout au moins, au contact dupeuple tibétain, pour donner lieu à cette religion étouffante tant elleest complexe: le bouddho-tantrisme, autrement appelé le lamaïsme... La théocratie des Dalaï-Lama, elle, se fonde sur une notion religieuse de l'existence, toujours fascinante pour le Tibétain..."
André Padoux consacre un long paragraphe au lamaïsme: (p.372 et s.): dans le livre "Aux sources du Bouddhisme" de Lilian Silburn :
" Mais le lamaïsmea pourtant un aspect propre, car il a accentué certains traitstantriques et, surtout, intégré beaucoup d'éléments appartenant auxcroyances qui existaient avant lui (ou ont coexisté avec lui) au Tibet.Ce sont d'ailleurs de tels éléments, parfois à peine boudhéisés, qui,plus que le lamaïsme savant, forment la réalité de la religiontibétaine... Le lamaïsme, en effet, réserve l'activité proprementreligieuse aux spécialistes - moines ou ermites - dont les fidèles sebornent à demander l'intervention, sans, le plus souvent, assistereux-mêmes aux rites ou cérémonies, d'ailleurs longs et complexes, ousecrets... Si, toutefois, on ne demande aux fidèles que de faire desdons à l'église et aux pauvres et de mener une vie morale, afind'accumuler les mérites en vue de renaître dans une existenceultérieure meilleure; seules, en effet, la soumission totale au maître,et surtout la foi, peuvent donner l'élan de tout l'être indispensablepour échapper à l'illusion du moi et atteindre le nirvâna..."
Enfin, William Cerf, dans un récent article de l'Express du 30 juillet 98, écrit :
"Enfin, et ce n'est pas le moindre des paradoxes, beaucoup d'émules dubouddhisme "postmoderne" se déclarent captivés par les rites tibétains.Il se trouve que le bouddhisme tibétain est une branche trèsésotérique, dite Vajrayana ou Véhicule de diamant. Dotée d'un rituelfort élaboré - qui prend pour le coup un caractère résolument religieux- et d'une institution spécifique - la primauté du Dalaï-Lama sur sonpeuple - la religion tibétaine est très éloignée de l'enseignementoriginel du Bouddha. Elle recouvre notamment un caractère magique,surnaturel, qui exige une longue initiation..."
Aprèsavoir donné la parole à ces auteurs (parmi d'autres) qui endossentl'entière responsabilité de leurs propos, revenons au présent. Quandl'actuel Dalaï-Lama, devenu par la force des évènements tragiques quel'on connait, le chef hiérarchique spirituellement et temporellementpolitique des tibétains - en exil ou restés au pays - argue qu'il n'estqu'un moine bouddhiste, il ne l'est que dans les circonstances où ilenseigne et met en pratique les Enseignements initiaux du Bouddha etqu'il s'astreint aux préceptes de la vie monacale énoncés dans leVinaya, et tout le reste - cérémonials et rituels divers, initiations -n'est du ressort que d'un lamaïsme(terme employé par ADN qui a la particularité d'irriter passablement leDalaï-lama, et auquel, quoique lama lui-même, il émet de fortesréticences à y appartenir ...) des plus occultes et n'a rien à voiravec le Bouddhisme initial.
Par exemple, l'initiation du Kalachakra (I'initiation la plus haute et subtile, celle de la Roue du Temps, dispensée à diverses reprises par le Dalaï-Lama, in corpore), avec ses cinq étages remplis de divinités (au total 722! dont une majeure partie est issue de l'héritage tantrique hindou) n'arien de Bouddhique, à part exclusivement l'impermanence de sadestruction... Et même s'il se réfère dans le deuxième étage, consacréà la Parole, aux qualités contenues dans l'Enseignement du Bouddha, cetétage accueille néanmoins 116divinités dont on ne trouve nulle trace dans les soutrâs fondamentauxdu Bouddha, ceux-ci excluant toute représentation, même imaginatived'une quelconque divinité.
On oublie trop facilement aussi, preuves et textes à l'appui que le Dalaï-Lama (guéloupa) n'est que le chef, hiérarchiquement, temporel alors que le Panchen-Lama (ou Tachi-lama) considéré comme réincarnation du bouddha Amitâbha), autorité instaurée par le Dalaï-Lama lui-même, est, lui, le véritable chef spirituel.ADN souligne dans Initiations lamaïques: "Les Dalaïs-lamas, en tant quesouverains du Tibet (provinces d'U et de Tsang, celles d'Amdo et duKham restant semi-indépendantes) sont une création politique chinoise!" (les Sakyas avaient occupé cette fonction avant d'en être détrônéspar les Gélugpas).
Mais,comme la personnalité de l'actuel Dalaï-Lama (originaire de l'Amdo...), prix Nobel de la Paix, etc. est si impressionnante, on oublie cepoint du "canon tibétain" qui existe, bel et bien, depuis plusieurssiècles. D'ailleurs, il est à souligner que les rapports entre ces deuxdignitaires n'ont pas toujours été franchement cordiaux, pour ne pasdire hostiles. Il est indéniable qu'à l'instar des autres religionshiérarchisées, la spiritualité est oblitérée par ces "canonshiérarchiques" pesants et figés dans leurs structures et surtout dansl'attachement à la sauvegarde de leurs acquis.
Tousles livres consacrés au Tibet par Alexandra David-Neel, observatriceimpliquée, font ressortir objectivement le caractère magique de cette "religion " qu'elle convient d'appeler le Lamaïsme (termeréfuté par le Dalaï-Lama, lui-même, reconnu mondialement nonobstantcomme le Lama suprême, confirmé à la tête de ce système religieux) etqui n'a rien de commun ou voire très très peu avec le Bouddhisme.
Le Tantrisme(comme son vocable l'indique en sanscrit, à savoir: texture, fil tisséhorizontalement et verticalement), sous des formes diverses que ce soitles MantrayânaMûdrayânaMandalayâna, s'appuie sur des textes pour la diffusionet la propagation d'une connaissance horizontalement dans l'espace etverticalement dans le temps. Son caractère ésotérique et secretprovient du fait que la compréhension des rites et de pratiques, àconnotation occulte et magique en vue de l'obtention de pouvoirs et dela mise à disposition de divinités et de forces extra- ou sur-humaines,exige un esprit apte, disposé et formé par un enseignement spécial,d'où déjà au départ une nuance certaine de sélectivité, peu compatibleavec la compassion universelle...
Cetantrisme est un mélange issu de l'Hindouisme importé, du Taoïsme et duBön préexistants; de ce fait, il n'a que des rapports très infimes avecle Bouddhisme initial et essentiel, sinon aucun. Ne pas oublier aussi que le clergé, de quelque religion que ce soit,a toujours cherché à frapper l'imagination de ses ouailles pour mieuxexercer son pouvoir temporel; dans ce cas précis, toutes ces divinitéssont des Rappels à l'ordre... La lecture de son fort intéressant "le Bouddhisme de Bouddha" est à recommander chaudement pour clarifier les idées.
Comme l'explique fort bien Alexandra David-Neel, et comme le confirmait le très vénérable Kalou Rinpoché, et comme vient de le répéter récemment le vén. Dhagpo rinpoché,tous deux maîtres authentiques, il est impératif d'avoir de solidesnotions de base du Bouddhisme, voire excellentes, que ce soit duThéravâda et du Mahâyâna, avant que de vouloir ou même d'arriver às'immiscer dans le dédale des pratiques tantriques tibétaines;pratiques exclusivement praticables et efficientes, d'une manièrestabilisante, par et pour des personnes qui ont fait preuve de patienceet de persévérance dans leur apprentissage de ces connaissancesbouddhiques précitées, indispensables à l'acquisition des niveaux deconscience et de discernement adéquats. Cela exige de fort nombreusesannées d'écoute, de travail, de formation continue, sans aucuneprécipitation, ni velléité de résultats immédiats et tangibles. LeBouddhisme n'est pas et ne sera jamais un "Fast-food spirituel" dans le "Méga-souk du spirituel Business "qu'on en soit pleinement conscient !
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Sâdhana tient sincèrement à souligner que le Bouddhisme "tibétain", dans ce qu'il a de réellement et authentiquement bouddhique et qui est ou devrait être la majeure partie de ses enseignements, ce Bouddhismeest très riche en méthodes explicatives judicieuses, pertinentes etfavorables au Chemin vers l'Eveil, voire éminemment profitables pourtoute personne en recherche de la compréhension de son Intérieur.
Le dernier séjour (1997) du Dalaï-Lama en France, à Karma-Ling, a été consacré aux 4 Nobles Vérités,son enseignement fut remarquable, authentique dans son explication etd'une très haute spiritualité, non tantrique. Ce qui prouve qu'il peutdispenser un enseignement de très grande valeur bouddhique et surtouttrès dépouillé, parce que donné sur des bases "originairement"essentielles.
Alors,eu égard à la fascination des multiples facettes du Bouddhisme,himalayennes de surcroit, bien discerner entre Bouddhisme originel etfondamental et ce qui n'est que purs rituels et pratiques tantriques,voire magiques. Ne pas les attribuer au Bouddhisme, les laisserattribuer ou s'en laisser convaincre, en succombant même naïvement àcertains rires et sourires!
Ce qui fait que Sâdhana ne se porte nullement en contre du Bouddhisme tibétain, tant qu'il n'impose pas aux intéressés ou adeptes occidentaux, de quelque manière que ce soit:
- une imitation de rituels exotiques et absconsqui n'appartiennent en aucun cas à l'inconscient, ni collectif niindividuel, occidental, imitation condamnée par le Bouddha lui-mêmedans ses derniers soûtras,
- des initiations pour lesquels la majorité des "fidèles en puissance" ne sont nullement ni véritablement préparés, ni pré-disposés dans leurs inconscients collectif et individuel,dans un premier temps, à affronter les énergies y afférentes, énergiesqui n'appartiennent nullement à la culture spirituelle et religieuseoccidentale, ni ensuite à véritablement les gérer pleinement et/ouharmonieusement dans un second temps.
- enfin l'apprentissage du tibétain, pour "mieux comprendre l'essence spirituelle"des rituels et enseignements. Leurs "correspondances" traduites n'enrestent pas moins grevées référentiellement d'une empreintelinguistique judéo-chrétienne sous-jacente culturellement. Il en va demême pour les gens qui apprennent le sanscrit, le pâli, le chinois, lejaponais ... pour mieux se pénétrer de la "susbstantifique moëlle sémantique" des soûtras, intellectualisant à souhait la compréhension et la mise en pratique de et selon l'Esprit du Bouddha, qui n'en requièrent pas tant, loin de là !
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NdlR: Au fait combien de bouddhistes en sont pleinement conscient lors de la récitation soit du Chom dän dä ma she rap kyi ..., soit du Mahâ Prajñâpâramitâ soûtraou du Maka Hanna Haramita Shingyo...? (différentes appellations ce que l'on a, abusivement, dénommé lesoûtra du Coeur, alors que le juste vocable en est soûtra de l'Essence de la Perfection de la Sagesse suprême).
C'est pour cela que nous le récitons à chaque méditation au Centre " la Paix de l'Esprit " en français, et non dans quelque imitation exotiquement linguistique avalisant la "soif d'un inextinguible dépaysement" ou l'auto-satisfaction éruditionnelle "d'intellos spirituels";ceci afin d'en imprégner profondément notre conscient et notreinconscient qui s'y retrouvent pleinement et essentiellement. Sansvouloir faire d'extrapolation, rappelons que le concile Vatican II avaitprôné un retour à la langue autochtone, voire l'idiome, pratiqués parles fidèles, faisant fi du sempiternel "latin d'église" ...
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Pour conclure, il y a, comme partout, une floppée de little-feet gurus manipulateurs séduisants, avides ou imbus de notoriété et quelques vrais maîtres authentiques; ces derniers sont rares et discrets, en dépit du fait qu'ils sonttrès recherchés. Parmi ceux-ci, un grand maître tibétain, en visitedans un monastère tibétain en Occident, fut pressé avec insistance, pardes adeptes occidentaux, de donner des enseignements sur le Bouddhismetibétain. Comme il s'y refusait avec beaucoup de gentillesse, il luifut demandé de s'expliquer sur son silence. Il répondit en souriant:
"Jesuis venu pour voir les moines, mes compatriotes et coreligionnairesbouddhistes et leur enseigner le bouddhisme tibétain. Or, vous, chersamis occidentaux, vous n'êtes ni mes compatriotes, ni mescoreligionnaires ! Donc, je ne puis vous enseigner le bouddhismetibétain... Par contre, les paroles du Bouddha vous concernent tous etc'est le seul enseignement que je puisse authentiquement vous dispenser."


http://www.bouddhisme-actu.net/pages/magazine.htm
HICH THIÊN CHÂU : LA MORT SELON LES BOUDDHISTES

Que se passe-t-il au moment de la mort ? Mais sait-on au juste ce qu’est la mort et quand elle apparaît vraiment ?
Le point de vue du vénérable Tich Thiên Châu, moine vietnamien.
Les phénomènes psychophysiques qui nous constituent naissent et meurent perpétuellement, à chaque instant pendant toute la durée de cette vie. En d’autres termes, la dissolution et la disparition sans cesse répétée de chaque combinaison psycho -physique momentanée.
A propos de l’instantanéité de l’existence, Buddhagosa a écrit, dans le Visuddhimagga, VIII : "Au sens absolu, nous n’avons qu’un temps de vie très court. La vie ne dure que le temps d’un unique instant de conscience. Tout comme la roue d’un chariot, qu’il roule ou soit immobile, ne s’arrête jamais que sur un point de la jante. Ainsi, la vie d’un être ne dure qu’un unique instant de conscience. Dès que cesse cet instant, l’être cesse aussi". La biologie nous informe aussi qu’en un an 98% des cellules de notre corps changent. Ainsi, la mort en tant que rupture des facultés vitales d’une forme d’existence n’est que l’interruption temporaire d’une forme, d’une apparence ; elle n’est pas l’annihilation complète d’un individu ; elle est, bien plutôt, la manifestation du passage immédiat à une autre existence. Seules les formes des organismes cessent de fonctionner, mais l’énergie, la soif d’existence inclue dans la force karmique, continue de se manifester dans une autre forme de vie. En conséquence, la loi de cause à effet opère sans interrompre les processus de vie.
L’individu est toujours responsable de ses actions et héritera de leurs résultats. En examinant la mort (la conception de la mort dans le Bouddhisme) à l’aide de ces points de doctrine, nous considérons de toutes façons la mort comme un phénomène aussi normal que la naissance. Sur ce sujet, voyons les explications du Bouddhisme concernant ce qui se passe au moment de la mort.
Généralement les gens sur le point de mourir étant physiquement faibles, ne peuvent contrôler ou diriger leurs pensées. Aussi, des impressions provoquées par des événements importants de leur vie présente ou de leurs existences passées, apparaissent activement dans leur esprit qui se trouve incapable de les rejeter.
Ceci constitue les trois sortes de pensées au moment de l’approche de la mort :
1. Le souvenir d’actions importantes, bonnes ou mauvaises, accomplies précédemment (karma)
2. Le symbole de ces actions (Kammanimitta), par exemple, le fusil avec lequel on a tué quelqu’un.
3. L’image de l’endroit où l’on doit renaître (gatini mitta), par exemple le lieu de souffrance extrême (naraka) pour les meurtriers, ou le lieu bienheureux (devaloka) pour les généreux.
Ces trois objets de pensée que l’on ne peut choisir consciemment apparaissent clairement dans l’esprit au moment de la mort. Ces pensées à l’approche de la mort constituent des actions près de la mort (maranasanna kamma) influençant et déterminant le caractère de l’existence à venir de la même façon que la dernière pensée précédant le sommeil peut devenir la première pensée au réveil.
De même, les actions les plus importantes d’une vie (garuka kamma), ainsi que les actions habituelles, bonnes ou mauvaises deviennent les pensées actives et prédominantes dans les dernières minutes. Si quelqu’une de ces actions est absente au moment de la mort, l’action cachée (katatta kamma) constitue la force qui produit la naissance. Il y a ainsi quatre catégories d’actions (Kamma) qui conditionnent l’apparition des pensées qui précèdent le mort. Après que ce processus de pensée soit apparu dans la conscience directrice (tadalambana) dont la fonction est d’enregistrer les impressions réelles, la pensée de la mort (cuticitta) advient. C’est la fin de cette existence.
Du raisonnement aux preuves "Que se passe-t-il après la mort ? " A ce propos, le Bouddha a exposé la "doctrine de la renaissance". Cette doctrine a son origine dans l’illumination du Bouddha et non dans aucune des croyances pré-bouddhistes avec lesquelles elle a souvent été, à tort, confondue. D’après cette doctrine de la renaissance, la mort est une porte qui s’ouvre sur une autre forme de naissance. Les deux existences sont réunies par la conscience de renaissance (patisandhi-vinnana) qui est conditionnée par la pensée précédant la mort (maranasanna javanacitta) et qui réapparaît au moment de la conception, c’est à dire avec la formation d’une nouvelle vie dans la mère. Cette conscience est identifiée comme "l’être à naître" (gandhabha). Immédiatement après, elle disparaît dans le courant subconscient de la nouvelle vie (bhevangasota) qu’elle conditionne sans interruption. C’est ainsi la conscience de renaissance qui détermine le caractère latent d’un individu. Il faut remarquer que le Bouddhisme ne dénie nullement l’hérédité parentale, mais insiste sur le fait que l’hérédité essentielle est la force karmique incluse dans le troisième facteur, qu’on appelle couramment "l’être à naître" (gandhabha), de la conscience de renaissance. De la mort à la renaissance, le courant de conscience est transmis sans l’intervention d’aucun intermédiaire (antarabhava). De même, la conscience de renaissance ne transmigre jamais d’une existence passée à une existence ultérieure. Il peut être utile de comparer cela à des phénomènes tels que l’écho, la lumière d’une lampe, l’impression d’un sceau ou l’image dans un miroir. Les deux existences consécutives ne sont ni identiques ni différentes (Milindapanha p. 40).
Comme la conscience de renaissance est conditionnée par la force karmique, on peut renaître après la mort dans l’une ou l’autre des cinq possibilités suivantes :
1. le lieu de souffrance extrême ?
2. le règne animal ?
3. les esprits ?
4. l’humanité ?
5. les mondes célestes.
Il est bon de dire à ce propos que la doctrine de la renaissance qui est une théorie de la continuité de l’être après la mort, est différente de la doctrine de la réincarnation ou de la transmigration Hindoue ; car c’est en effet une doctrine séparée et tenant le milieu entre les deux extrêmes : la théorie de l’éternité (sassataditthi) qui admet l’existence d’un ego persistant ou d’une personnalité existant indépendamment de ses processus psychophysiques. La théorie de l’anihilation (uccedaditthi) qui, à l’opposé, admet l’existence d’un ego ou d’une personnalité qui s’identifie entièrement à un processus psycho-physique et, par conséquent, est annihilé par la mort. La doctrine de la renaissance n’est pas un dogme qui doit être accepté d’avance, mais plutôt un principe qui peut être vérifié. Les 20 cas de renaissance recueillis et analysés par le Docteur Ian Stevenson Department of Neurology and Psychiatry School of Medicine, University of Virginia, et publiés sous le titre de "20 cases suggestive of reincarnation" en constituent une preuve.
Par Tich Thien Châu
Bouddhisme Actualités
 

Nirvana

Notrepratique est de ne pas séparer et de balancer constamment concentrationet sagesse. Pratiquant la paix de l’extinction à la fois dans le dojoet dans le tourbillon du monde nous pouvons réellement « résider dansle nirvana ».
Par Jean-Yves Leclerc
Laplupart des gens connaissent le mot « nirvana ». Pour certains celaconsiste à vivre à Tahiti. Mais même dans les cercles Buddhistes, il ya parois des confusions sur le sens de nirvana.
Nirvanapeut se traduire par « la paix de l’extinction ». Pour beaucoup cettepaix est atteinte après la mort et il y a confusion entre nirvana etmort.
Pourcertains nirvana veut dire arrêter le cycle des renaissances. On renaîtà cause de ses péchés. Un Harat, l’équivalent bouddhiste du saint, estcelui qui ne reviendra pas, ne se réincarnera pas. Pour stopper lecycle des renaissances il faut abandonner ses passions et autresmanifestations de la vie telles que aimer le chocolat, détestercertaines personnes, avoir des problèmes… Mais c’est une quête sansespoir car tant que nous vivons, tant qu’il y a de l’énergie en nous,désirs et passions continueront d’apparaître, comme le Bouddha lui-mêmel’a expérimenté alors qu’il se nourrissait seulement d’un grain de rizpar jour.
Dansnotre pratique nous n’essayons pas d’arrêter les manifestation de lavie, nos désirs, nos passions. Nirvana, la paix de l’extinction, vientde notre compréhension que « les cinq éléments dans leur natureprofonde sont vides » comme le dit le soutra de la Grande Sagesse. Videdans ce cas veut dire que tout change tout le temps, que rien n’ad’existence propre et qu’il n’y a donc pas moyen de définir les chosesou de construire une opinion fixe et définitive à leur sujet. A partirde cette compréhension de la nature des choses nous pouvons abandonnernos opinions, nos idées personnelles sur les choses et atteindre lenirvana.
Maisle problème est que nous n’arrivons pas à abandonner nos idées carelles resurgissent à tout instant. Et parce qu’elles viennentconstamment nous n’arrivons plus à les voir. C’est comme un ciel grisplein de nuages. Quand il y a trop de nuages on ne peut pas voir lesnuages, on voit juste le ciel gris, le ciel continûment gris.
Notrepratique fondamentale n’est pas de tuer nos idées ou les supprimer.Pendant zazen nous tendons la colonne vertébrale, nous poussons le cielavec la tête, tendons la nuque, observons le contact de nos deuxpouces, ouvrons la poitrine. Nous surveillons constamment notre postureet en même temps notre respiration, l’air qui rentre, l’air qui sort,l’air qui descend sous le nombril. Nos yeux sont ouverts et nous voyonstout même sans regarder, nous entendons tout même sans écouter. Si nousmaintenons cette forme de concentration et persévérons dans notrepratique, nous pouvons commencer à voir les idées apparaître etdisparaître. Au lieu d’un ciel gris continu, nous commençons à voir lesidées individuellement. La concentration est un vent qui dégage le cielgris pour que nous puissions voir chaque nuage. Dans le Genjokoan Dogendit « pratiquer la voie, c’est s’étudier soi-même ». Nous étudier veutdire nous concentrer sur notre posture, notre respiration, toute choseen nous et à l’extérieur, les idées qui passent dans notre esprit, lesbruits de la rue.
Sinous persévérons, alors naturellement, automatiquement, inconsciemment,la vraie nature des choses nous apparaît, et sans rejeter nos pensées,nous abandonnons notre attachement à ces pensées et atteignons la «paix de l’extinction de notre attachement à nos pensées ». Les nuagesne perturbent plus la montagne bleue. Dogenl’exprime par : « s’étudier soi-même, c’est s’oublier soi-même ».S’oublier soi-même c’est abandonner notre attachement à nos idéespersonnelles sur le bien et le mal, la joie et la peine, la douleur etle plaisir. C’est le nirvana.
Maisvoir que la vraie nature des choses est vide n’est que la moitié del’histoire, qu’un côté de la vérité. L’autre côté est de voir leschoses telles qu’elles sont à cet instant même. De voir la douleurcomme la douleur, le travail comme le travail, la famille comme lafamille, les désirs comme les désirs, les personnes comme les personnes.
Doncl’autre coté de notre effort, l’autre coté de notre pratique estd’interagir constamment avec les choses telles qu’elles sont : celas’appelle pratiquer la sagesse. La sagesse est de voir les choses commeelles sont et d’agir le mieux possible. Dogen dans le Gengokoan exprimeces deux cotés de notre pratique :
« S’étudier soi-même c’est s’oublier soi-même,
S’oublier soi-même, c’est être certifié par toutes les existences »
Pendantune session, dans le dojo ou dans des monastères, nous faisons deschoses simples, appliquons notre sagesse à des choses simples. Pournous éviter de revenir à nos propres idées, nos attachements, nos vuespersonnelles, tout est bien défini et bien organisé. Nous marchons toutdroit et tournons à angle droit, pas en diagonale.
Nousouvrons nos bols pour les repas d’une certaine façon, nous les rangeonsd’une certaine façon. Quand la cloche sonne nous nous asseyons pourzazen. Quand la cloche sonne à nouveau, nous nous levons.
C’estune très bonne pratique. Mais si nous passons trop de temps dans uncentre zen ou dans une organisation qui suit beaucoup de règles, nouscourrons le danger que ces règles deviennent la chose la plusimportante.
Lasagesse est de s’adapter en permanence à des choses en perpétuelchangement, la sagesse ne consiste pas à rendre notre monde simple. Lasagesse consiste à aller dans le monde et à s’adapter au monde telqu’il est. Et même si dans le nirvana il n’y a rien à atteindre, il y abeaucoup de choses à faire. Pratiquant dans notre famille, pratiquantdans notre travail, pratiquant avec nos désirs, pratiquant avec lesgens autour de nous, nous pouvons réellement voir que les choses sontcomplètement impermanentes, qu’elles changent constamment et qu’il n’ya pas de recette. La sagesse c’est quoi faire quand il n’y a pas derecette.
Sinous passons trop de temps en concentration, la vie devient simple maisétriquée. Si nous ne passons pas assez de temps en concentration, sinous passons trop de temps dans le monde, notre esprit devientcompliqué car le monde change constamment et nous finissons petit àpetit par oublier la vraie nature des choses et perdons la sagesse.
Notrepratique est de ne pas séparer et de balancer constamment concentrationet sagesse. Pratiquant la paix de l’extinction à la fois dans le dojoet dans le tourbillon du monde nous pouvons réellement « résider dansle nirvana ».
Mars 2001
Jean-Yves Leclerc
Zendo du Boulay
http://www.zen-boulay.com/
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