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12 juin 2015

Bouddhisme de base (2)

La méthode analytique

Dans l’Hindouisme, ce qui transmigre d’une vie à une autre est l’atman, essence divine du Brahman ou de l’Un en l’homme. L’atman au cours des renaissances doit se purifier pour retrouver la pureté originelle par la sagesse, la connaissance, le yoga, l’ascèse, la mortification du corps… Par conséquent la logique est claire.
Comme nous l’avons vu, le Bouddhisme ne croit pas à l’atman ou âme. Comment sait-il que le « moi » n’existe pas ?
Selon le Bouddhisme, croire au « moi » est une erreur racine profondément inscrite en nous-mêmes ! Pour comprendre qu'il n'y a ni « moi », ni Dieu, il faut comprendre ce qu'est la loi d'interdépendance.
Cette loi, nous dit le Bouddhisme, est très simple et nous pouvons l’observer à tous les niveaux de la vie par la méthode analytique.
Qu’est-ce la méthode analytique ? C’est une méthode qui prétend d’aller du plus grand à l’infiniment petit.
Si je prends ma main et me pose la question : Qu’est-ce que ma main ? Cinq doigts ! Ok ! Prenons un doigt, n’importe lequel. Est-ce que je trouve ma main dans mon doigt ? Non ! Donc mon doigt n’est pas ma main. Considérons chaque partie de mon doigt : C’est un ensemble de trois phalanges. Prenons-en une. Est-ce que je retrouve ma main dans cette phalange. Non ! Allons de plus en plus loin dans l’analyse jusqu’au niveau de l’atome. Je ne trouve toujours pas ma main et j’aboutis au vide.
Conclusion : Il en est de même pour l’individu, si nous recherchons le « MOI », il persiste à nous fuir, nous ne le trouvons pas. Donc il n’y a pas de « MOI », car il n’y a rien de permanent. Il n’y a pas de Dieu car il n’y a rien d’éternel.[1]
Si j’ai bien compris, je considère ma voiture et je lui applique la méthode analytique. Je choisis un élément : une roue. Je me pose la question : Est-ce que je trouve ma voiture dans la roue de ma voiture ? Non évident ! Je me pose la question pour les autres éléments de ma voiture jusqu’au moindre boulon. Je ne n’y trouve toujours pas ma voiture. Conclusion : MA VOITURE N’EXISTE PAS ! Et pourtant elle existe, je m’en sers tous les jours ?!
L’atome est un système semblable aux galaxies ou le vide prévaut sur le plein. L’être humain tout en donnant l’impression de plein n’est que du vide. Il est dit qu’en rassemblant uniquement les noyaux des atomes, toute l’humanité pourrait être réduite à quelques grains de riz. Partant de cette vérité scientifique, le bouddhisme déclare que l’individu, n’étant que du vide et le « moi » ne s’y trouvant pas, le « Moi » n’existe pas. C’est comme si je disais, les hommes sont allés dans la lune, ils n’ont pas trouvé Dieu, donc Dieu n’existe pas !
Le septième point : Il n’y a rien de pragmatique, de scientifique, de cohérent dans la méthode analytique employée par le Bouddhisme pour prouver que le « Moi » «Âme » ou « Atman » n’existe pas. C’est l’exemple parfait du syllogisme : raisonnement purement formel qui ne connaît rien à la réalité.
Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA


[1] Revoir dans le présent livre les exemples donnés par le Dalaï-Lama sur ce sujet.

 

LOI D'IMPERMANENCE SELON LE BOUDDHISME
S’il n’y a pas d’âme qu’est-ce qui transmigre d’une vie à une autre ?
Le Bouddhisme niant l’âme, la question qui vient aussitôt à l’esprit : S’il n’y a pas d’âme qu’est-ce qui transmigre ?
Loi d’impermanence
Les maîtres du Bouddhisme se référent souvent à Héraclite qui, environ 500 ans av J-C, affirmait que tout, à chaque instant, est soumis au changement :
« Vous ne pouvez jamais descendre deux fois dans la même rivière, car de nouvelles eaux s’écoulent toujours sur vous. »
Tout est soumis à la Loi d’Impermanence. Les choses et les êtres sont comme les eaux des rivières constamment changeantes. Ils sont impermanents et donc différents lors de deux instants consécutifs aussi rapprochés soient-ils.
Chaque changement faisant mourir des millions de cellules est une « petite » mort, suivie immédiatement d’une« petite » re-naissance par la création de cellules remplaçant les mortes. Malgré ces « petites morts » nous continuons à vivre grâce à cette combinaison d’énergies, de forces mentales et physiques en perpétuel changement.
De même que nous subissons les « petites morts », nous subissons la « grande mort » qui est la cessation des énergies physiques.
(Tout cela est vrai et rigoureusement scientifique. Mais partant de là, le Bouddhisme invente un concept ou des hypothéses.)
Cependant les énergies mentales continuent conservant tous nos actes volitionnels et se mettent à la recherche d’une nouvelle matrice qui donnera vie à une nouvelle existence.
Ainsi ce qui transmigre selon le Bouddhisme, est une « série » rassemblant énergies et actes volitionnels. Cette série, comme un mouvement inexorable, cumul d’actes porteurs de fruits bons et mauvais, poursuit sa route de renaissance en re-naissance.
[1]L’individu qui naît, n’a rien à voir avec celui qui l’a précédé si ce n’est qu’il hérite de son karma sans pourtant l’avoir demandé ou mérité. [2]Cet héritage, il doit l’assumer et l’améliorer pour celui qui le suivra afin de l’aider à atteindre le Nirvana. Le Bouddhisme appelle cela : altruisme, compassion universelle… !
J’y vois plutôt : conception injuste, incompréhensible et totalement contradictoire.
_ Injuste parce que : l’individu serait le résultat d’actes cumulés par d’autres individus dont il hériterait et assumerait la responsabilité et dont il n’aurait pas le souvenir ?
_ Incompréhensible et contradictoire car, lorsqu’un individu atteint le Nirvâna est-ce le dernier individu qui l’atteint ou toute la série d’individus qui l’a constituées ? Si c’est le dernier individu, alors que deviennent les précédents ? Et si c’est tous les individus de la série, alors la justice n’est pas pleinement accomplie car dans la série en principe aucun à sa mort méritait d’être « nirvané », à part le dernier !
Voilà quelques réflexions à ce sujet, mais il y en a bien d’autres qui rendent cette conception encore plus obscure…
Le huitième point : Si la Loi d’impermanence est vraie le Bouddhisme la détourne pour prouver que ce qui transmigre n’est pas l’âme ou atman, mais simplement les actes volitionnels que des individus différents d’une même « série » héritent.Ce « bagage » imposé à la naissance, ils ne l’ont ni demandé ni mérité, pourtant, par « altruisme », ils doivent l’améliorer à cause de ceux qui suivront. Comment peut-on imaginer plus grande injustice !
Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA

[1] L’individu, à proprement parler ne renaît pas ; mais un autre, si je puis dire, renaît à sa place, et c’est pour éviter à cet autre, qui ne sera que l’héritier de ses actes, les douleurs de l’existence et aspirer au Nirvâna… Telle est du moins la doctrine des livres pâlis … Nirvana : Louis de la Vallée Poussin page 47
[2] Chaque individu, dans la longue chaîne de la vie, hérite de tout le bien et de tout le mal qu’on fait ses prédécesseurs, et continuent le combat pour le Nirvâna à l’endroit même ou son prédécesseur l’a laissé. Mais l’individu _ sauf de rares exceptions _ n’est pas conscient de ce qu’ont été ses prédécesseurs ni de ce que seront ses successeurs. De la sorte le bouddhiste vraiment saint ne souille pas la pureté de son renoncement par le désir d’une félicité dont il jouira lui-même. Sa conscience cessera de sentir, mais sa vertu vivra et portera son plein effet dans la diminution de la souffrance totale des êtres vivants. Louis de la Vallée Poussin page 47

 

Re-naissance et réincarnation
Pour l’occidental en général, re-naissance, reincarnation, métempsycose, transmigration, sont des termes qui veulent dire la même chose.
Le Bouddhisme fait une grande différence entre l’ensemble des mots : re-naissance, métempsycose, transmigration et réincarnation. "Apprenons donc à distinguer. Le cycle des renaissances, le Samsâra, est la condition même de toute vie. Aucune existence n'y échappe, à moins de parvenir au nirvana. Cette condition est douloureuse, car elle nous oblige à revivre sans cesse, à des niveaux qui peuvent être pires que ceux que nous avons connus. Si la renaissance est une obligation, la réincarnation est un choix. Elle est le pouvoir, donné à certains individus méritoires, de contrôler leur future naissance."
Donc pour le Bouddhisme il y a la renaissance pour les individus « non-méritoires » et la réincarnation pour les individus « méritoires».
Pour les « non-méritoires » : Re-naissance[2]
Le cycle des renaissances ou samsâra applicables à tous ceux qui ne sont pas « méritoires » veut qu’à la mort de l’individu, celui-ci-ci périsse totalement ; Cependant ses actes volitionnels remplis d’énergie subsistent sous forme de « soif » de re-exister ; Ce désir, cette force se met à la recherche d’une matrice ou ventre d’une mère pour reproduire les cinq agrégats et donner naissance à un nouvel individu ; Ce dernier n’a rien à voir avec le précédent, si ce n’est qu’il hérite de ses actes sans les avoir commis.
Son devoir selon le Bouddhisme est de reprendre le combat à l’endroit précis ou le précédent l’a abandonné et par bonté faire de son mieux pour éviter aux suivants la souffrance afin de lui permettre d’attendre le Nirvana.
Ainsi ce qui transmigre, c’est une « série » cumulant le karma de millions et de millions d’individus que le dernier récupère pour le mener à bon port.
Le Bouddhisme nous dit, qu’il faut faire le bien par altruisme, afin d’éviter à ceux qui vont suivre la douleur. Au premier abord c’est une conception généreuse !
Cependant, comment être tenu pour responsable des actes que nous n’avons pas commis, dont nous n’avons aucun souvenirs et ce, par une personne que nous ne connaissons même pas ? Est-ce cela la Justice ?
Une image me vient à l’esprit. C’est la course de relais 4 fois cent mètres. Pour y participer, il faut être quatre et disposer d’un témoin qui sera passé d’un coureur à l’autre.
Les quatre coureurs formant l’équipe, se connaissent parfaitement, ils se sont inlassablement entraînés durant des mois et des mois partageant joies, souffrances, sueur, amitié, espoirs… Le jour de la compétition arrive et ils sont fin prêts. Le premier, le témoin en main, s’élance donne le maximum de lui-même et s’écroule après avoir parcouru sa distance et transmet le bâton ; Il en est de même, avec le second, le troisième… Tout repose maintenant sur le quatrième : s’il gagne les quatre remportent la victoire, s’il perd c’est la défaite pour les quatre. Voilà qui est juste, ils forment une équipe et c’est l’équipe qui gagne ou qui perd. Ce qui est le plus important c’est cette équipe composée de quatre individualités soudées par une même passion et une même volonté. C’est simple ! C’est beau ! C’est crédible ! C’est juste ! C’est équitable !
Revenons au Bouddhisme ! Ce qui transmigre et renaît d’une vie à l’autre est selon le Bouddhisme un peu comme une course de relais 4 fois cent mètres. Dans cette course, au départ il n’y a qu’un seul coureur. Il parcourt sa distance, s’écroule ; en s’écroulant il se transforme en témoin qui enregistre son temps et aussitôt se transforme en un nouveau coureur qui reprend la course au même endroit où le précédent l’a arrêtée et ainsi de suite des millions et des millions de fois…Enfin le témoin est passé une dernière fois… Le temps cumulé du premier jusqu’au dernier coureur lui donne droit à la victoire : Au Nirvana ! Une telle course est-elle simple, belle, crédible, équitable, juste ? Pour celui qui remporte le Nirvana ? Pour ceux qui y ont participé ? …
Pour les« méritoires » : Réincarnation
Quels sont ces individus méritoires ? Ce sont les tulkus : réincarnation d’un lama défunt. Le Tulku trouve sa plus haute expression dans les personnages du Dalaï-Lama, Pachen-Lama, Karmapa et autres grands lamas…
Rappelons que :
_ L’institution des tulkus n’appartient qu’au Bouddhisme tibétain, elle ne fait pas partie des credo du Théravada et Mahayana.
_ L’institution des Tulkus est relativement récente. Karma Pakshi (1204-1283) se déclara être la réincarnation de son prédécesseur et fut ainsi le premier à introduire cet aspect fondamental du bouddhisme tibétain.
_ Ce système fut suivi par Seunam Gyatso (1543-1588 ) qui après avoir reçu le titre de Dalaï-Lama d’un roi Mongol instaura la lignée « tulkus » des dalaï-lamas.
_ Ensuite en 1642 un autre roi Mongol, donne à Lobsang Gyatso, cinquième Dalaï-Lama (1617-1682), l’autorité suprême religieuse et politique du Tibet. Ce dernier mettra en place la lignée « tulkus » des panchen-lamas.
L’actuel Dalaï-Lama a dit :[3]Les bouddhistes disent que la renaissance est une réalité. C'est un fait. Dans le cycle connu des renaissances, que nous appelons le Samsâra, se produit de temps en temps le phénomène de la réincarnation.
Comment parler de réalité, de fait ? Comment peut-on prendre ses désirs pour des faits ? Comment ne pas voir dans les faits historiques de l’origine des tulkus la main de l’homme ; uniquement de l’homme. Ce système était parfait pour :
_Garder à travers les âge le souvenir des maîtres défunts.
_ Instaurer la continuité d’une lignée qui garderait son héritage matériel (pouvoir, monastères, terres, etc.) et spirituel (enseignements).
_ Dominer sur un peuple rendu fidèle par l’inculcation de telles croyances.
_ Instaurer au fil des années une civilisation féodale où le Dalaï-Lama était considéré comme un demi-dieu.
Le neuvième point : La re-naissance bouddhique n’est pas crédible, ni juste. La réincarnation et le système des Tulkus est une doctrine humaine politico-religieuse, ne reposant sur aucun fait, aucune Loi physique ou spirituelle.
Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA

[1] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 212
[2] Nirvana : Louis de la Vallée Poussin page 46 : En outre, ils ont mal compris les textes. Ceux-ci, les anciens ou canoniques, les modernes ou scolastiques, disent et répètent : « Celui qui mange le fruit de l’acte dans une certaine existence n’est pas celui qui a fait l’acte dans une existence antérieure, mais n’est pas un autre. » Les indianistes oublient la seconde partie de ce théorème ; ils enseignent que, d’après le Bouddha, l’homme quia fait l’acte périt tout entier, et qu’un autre, héritier des actes du premier, héritier de ses dispositions morales et de sa mémoire, renaît à sa place : ce qui transmigre, ce n’est pas la personne, mais « the character ». D’où cette conséquence, acceptée de sang-froid et considérée comme de grande beauté morale : si l’homme doit éviter le péché, c’est par pur altruisme et afin d’éviter à son remplaçant les souffrances de l’enfer. ..
L’individu, à proprement parler ne renaît pas ; mais un autre, si je puis dire, renaît à sa place, et c’est pour éviter à cet autre, qui ne sera que l’héritier de ses actes, les douleurs de l’existence et aspirer au Nirvâna… Telle est du moins la doctrine des livres pâlis …
Chaque individu, dans la longue chaîne de la vie, hérite de tout le bien et de tout le mal qu’on fait ses prédécesseurs, et continuent le combat pour le Nirvâna à l’endroit même ou son prédécesseur l’a laissé. Mais l’individu _ sauf de rares exceptions _ n’est pas conscient de ce qu’ont été ses prédécesseurs ni de ce que seront ses successeurs. De la sorte le bouddhiste vraiment saint ne souille pas la pureté de son renoncement par le désir d’une félicité dont il jouira lui-même. Sa conscience cessera de sentir, mais sa vertu vivra et portera son plein effet dans la diminution de la souffrance totale des êtres vivants.
[3] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 212



Le Nirvana

Le Bouddha aurait dit que tout son enseignement a le goût du nirvana, tout comme l'océan celui du sel. Comment le Bouddha nous décrit-il ce merveilleux lieu pour nous donner envie d’y aller ? Voici :
« Ô moines, il y a un lieu où il y a ni terre, ni eau, ni feu, ni air. Ce n'est pas le lieu de l'infinité de l'espace, ni de l'infinité de la conscience, ni du non-être,lieu où il n'y a ni représentation ni non-représentation. Ce n'est ni ce monde-ci, ni ce monde-là, ni la lune, ni le soleil. Je l'appelle, ô moines, ni un « venir », ni « un aller », ni un « être debout », ni un « disparaître », ni un « naître ». C'est quelque chose sans support, ni début, ni fondement. C'est précisément la fin de la souffrance.
Difficile à saisir est la doctrine du non-moi, car la vérité n'est pas facile à comprendre. Vaincus sont les appétits pour celui qui sait, mais non pour celui qui se contente de regarder.
Il y a, ô moines, un non-né, un non-devenu, un non-fabriqué, un non-produit. Si, ô moines, ce non-né, ce non-devenu, ce non-fabriqué, ce non-produit n'existait pas, il n'y aurait pas d'issue pour le né, le devenu, le fabriqué, le produit. Mais, ô moines, parce qu'il y a un non-né, un non-devenu, un non-fabriqué, un non-produit, il y a aussi une issue pour le né, le devenu, le fabriqué, le produit.
Pour ce qui est dépendant d'un autre il y a mouvement. Pour ce qui n'est pas dépendant d'un autre, il n’y a pas de mouvement. Là où il n’y a pas de mouvement, il y a sérénité, là où il y a sérénité, il n'y a pas d'appétits ; là où il n'y a pas d'appétits, il n'y a ni aller, ni venir ; là où il n'y a ni aller, ni venir, il n'y a ni mourir, ni renaître ; là où il n'y a ni mourir, ni renaître, il n’y a ni en-deçà, ni au-delà, ni entre-deux. C'est cela, la fin de la souffrance. »
Si les agences de voyages décrivaient de telle manière le lieu des vacances de rêve, je doute fort qu’il y ait affluence à leurs guichets.
Difficile d’être aussi vague pour expliquer une destination où l’on aurait envie d’y aller et surtout d’y rester indéfiniment. Serions-nous plus pointilleux pour la destination de nos vacances terrestres que pour celle nos destinées divines ?
Après l’aperçu de ce qu’est le Nirvâna par le Maître, qu’en disent ses continuateurs ? Voici :
« [1]Tu demanderas maintenant : Mais qu’est-ce que le Nirvana ? Des volumes ont été décrits pour donner une réponse à cette question bien naturelle et bien simple : ils n’ont fait que rendre de plus en plus confuse la solution plus qu’ils n’ont servi à la clarifier.
La seule réponse raisonnable qu’on puisse faire est qu’il est impossible de répondre complètement et de manière satisfaisante par des mots, parce que le langage humain est trop pauvre pour pouvoir exprimer la vraie nature de la Vérité absolue, de la Réalité Ultime qui est le Nirvana. Une expérience surhumaine comme celle de la Vérité absolue n’appartient pas à cette catégorie.
Alors, ( l'homme qui est arrivé à ce stade de compréhension), ne crée pas mentalement ni ne souhaite la continuité et le devenir ni l’annihilation ( cela signifie qu’il ne produit pas de nouveau karma, parce qu’il est alors libéré de la « soif » de la volition).
Comme il ne construit pas mentalement, comme il ne veut pas la continuité et le devenir, ni l’annihilation, il se cramponne à rien dans ce monde ; comme il ne s’attache à rien, il n’est pas anxieux ; comme il n’est pas anxieux, il est complètement apaisé ; « la flamme est complètement soufflée en lui-même ».
Et il sait : « Finie est la naissance, vécue la vie pure, fait ce qu’il y avait à faire, il n’y a plus rien à faire pour ceci ( cette expression signifie qu’il est maintenant un Arahant).
Dans notre pratique, nous n’essayons pas d’arrêter les manifestations de la vie, nos désirs, nos passions. Nirvana, la paix de l’extinction, vient de notre compréhension que « les cinq éléments dans leur nature profonde sont vides » comme le dit le soutra de la Grande Sagesse. Vide dans ce cas veut dire que tout change tout le temps, que rien n’a d’existence propre et qu’il n’y a donc pas moyen de définir les choses ou de construire une opinion fixe et définitive à leur sujet. À partir de cette compréhension de la nature des choses nous pouvons abandonner nos opinions, nos idées personnelles sur les choses et atteindre le nirvana. »
[2] « Le Bouddha n’a guère parlé du Nirvâna. Il a indiqué une délivrance des renaissances, mais ses indications s’arrêtent là. D’où une multitude d’interprétations …Ce qu'est le nirvana ... je réponds : une certaine qualité d'esprit. Le bouddhisme, ce n'est pas comme beaucoup l'on crut au siècle dernier adorer le néant à la place de Dieu."
Ainsi le Nirvana :
_ Serait ne s’attacher à rien, une certaine qualité d’esprit.
_Viendrait de la compréhension que « les cinq éléments dans leur nature profonde sont vides ».
Ne serait pas le Néant, ni le Vide. Mais alors il serait quoi ?
_ Serait au-delà de la logique et du raisonnement ! Cela nous l’avons bien compris !
Je suis d’accord avec Walpola RAHULA si des volumes ont été écrits pour donner une réponse à ce qu’est le Nirvana, ils n’ont fait que rendre la connaissance du Nirvana encore plus confuse.
Pour ma part, ces explications nombreuses, contradictoires, compliquées ne répondent jamais à la vraie question. Personnellement plus j’ai cherché, moins j’ai trouvé et pourtant Quelqu’un a dit : Cherchez et vous trouverez !…
Les maîtres du Bouddhisme au lieu d’expliquer ce qu’est le Nirvana, s’escriment à nous dire ce qu’il n’est pas !… Comme si vraiment ils ne savent pas ce qu’il est ! Ils arrivent finalement à cette conclusion, qui est la recette idéale pour noyer le poisson :
« En réalité, pour savoir ce qu'est le nirvâna, il faut l'expérimenter soi-même. Les saints parviendront à l'ineffable, au nirvâna, sans savoir ce que c'est que le nirvâna et précisément parce qu'ils ne le savent pas. »[3]
C’est formidable celui qui atteindra le Nirvana ne saura pas ce qu’il est parce que l’ayant atteint, il l’ignorera. Voilà le résultat ultime !!! La boucle est bouclée… Au commencement était l’Ignorance et à la fin sera l’Ignorance !
Pour terminer, je laisse ces trois citations à méditer :
( Au sujet du nirvana) …M. Oldengerg… « Comme d'autres, il a constaté dans les textes une aversion visible d'en convenir, le désir de jouer sur les mots et de présenter des équivalents illusoires.
Mais le premier, il a su, sans s'arrêter à ces subterfuges, obtenir des textes la réponse vraie. Celle-ci est que le Bouddha n'a rien enseigné à cet égard, que c'est là une des questions qu'il a expressément déclinée et réservée.
Le nirvana mettra fin à la douleur et à la mort : c'est tout ce qu'il est permis de savoir. Demander au-delà, c'est s'enquérir de vaine science. »
[4] « On se fera une idée assez exacte de l'opinion actuelle des savants en lisant les remarques de M.A. B. Keith : « Il est contraire à tout juste principe de critique de nier que le Bouddha lui-même ait pris cette attitude agnostique... En laissant inexpliquée la question du Nirvana, le Bouddha permettait aux hommes de se faire leur opinion personnelle sur le destin du Délivré après la mort : ceux qui désirent quelque forme permanente d'existence, même après la Délivrance, sont autorisés à nourrir leurs espoirs ; même sont autorisés à admettre la complète annihilation ceux qui sont disposés à accepter cette juste conclusion.
Nous n'avons aucun moyen d'établir un pourcentage... Il est tout à fait légitime de croire que le Bouddha fut réellement un agnostique, qu'il avait étudié les différents systèmes contemporains, et qu'il n'avait aucune conviction, raisonnée ou autre, sur ce point.
À en juger par l'indigence philosophique que trahit le système qui paraît être essentiellement le système du Bouddha, cette explication paraît préférable. »
[5] « À l'origine un Bouddhisme qui croyait à l'âme, à la transmigration de l'âme et au nirvana ; qui d'ailleurs n'était pas un « théorème » et condamnait les seules doctrines immorales et qui sont des entraves ou obstacles à la vie religieuse. Plus tard au service de la méditation du néant des choses et pour combattre l'orgueil et l'égoïsme une spéculation de tendance nihiliste s'attaque à l'idée de l'âme et aboutit, suivant les écoles, soit au concept hybride du Pugdala, soit à la théorie du moi-série. »
Le dixième point : Les explications du Bouddha et des maîtres continuateurs, concernant le Nirvana, montrent qu’une chose, ils ne savent pas ce qu’est le Nirvana. Pourtant, ils prétendent nous y amener tout comme des aveugles conduiraient une foule !
Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA

[1] Walpola Rahula: L’enseignement du Bouddha
[2] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 160
[3] Je n’ai pas retrouvé l’auteur de cette citation.
[4] Page 99 Nirvana Louis de la Vallée Poussin
[5] Page 133 Nirvana Louis de la Vallé

 

Bouddha : Homme ou dieu ?
Le Bouddhisme primitif représenté de nos jours par le Theravada, affirme que le Bouddha, était un homme et un homme seulement. Sa seule particularité fut d’avoir découvert la Vérité par sa propre sagesse, sans l’aide d’une déité ou d’un dieu quelconque. Il fonda une philosophie athée ayant pour but principal de supprimer la douleur et d’atteindre le Nirvana.
Paradoxalement, le Bouddhisme Mahayana en ajoutant entre autres, la doctrine des trois corps du Bouddha, l’adoration des bodhisattvas en fit une religion polythéiste dont le panthéon des dieux ou bouddhas n’a rien à envier à la religion hindouiste tant par le nombre que par la complexité de leurs relations et de leurs personnalités.
Nous avons vu que le bouddha primitif par sa méditation fait naître le monde avec les cinq bouddhas de la méditation dont le plus important est Amitabha : Bouddha de la parfaite lumière. La méditation des cinq premiers Bouddhas, donne naissance aux bodhisattvas, dont le bouddha historique est le quatrième, tandis que Maitreya le Bouddha de l’avenir, sera le cinquième et dernier Bouddha incarné. Le Bouddha primitif en étant déifié voit son rôle relativisé par rapport à l’apparition d’autres Bouddhas.
Le Bouddha historique devint dans le Mahâyâna un être cosmique, une divinité panthéiste et syncrétique qui n’avait rien à envier aux dieux hindous et qui supplanta les divinités des religions comme le taoïsme en Chine, le Shintoïsme au Japon, le Bön au Tibet.
Alors que le Bouddha invitait à voir, à expérimenter plutôt qu’à croire, le Bouddhisme Mahayana devient religion de salut par la foi au point que pour les adorateurs d’Amitabha, le Bouddha de la parfaite lumière il suffisait de prononcer son nom pour être sauvé.[1]
Nous sommes loin des paroles du Bouddha : « On est son propre refuge, qui d'autre pourrait être le refuge »
On s’aperçoit combien le Bouddhisme dans sa globalité tout type confondu est complexe, paradoxal, contradictoire et si à la surface, il paraît calme comme une mer d’huile, en dessous il est secoué de tempêtes terribles qui montrent leur profond désaccord. Comment peut-il en être autrement ?
Le Theravada ou doctrine des anciens qui est le Bouddhisme le plus proche des enseignements du Bouddha n’est-il pas appelé dédaigneusement : Petit véhicule .
Le Mahayana, le Grand véhicule. Le Theravada ne conteste-t-il pas les Soutras du Mahayana ou Grand véhicule rédigées 700 ans environ après la mort du Bouddha ?
À la question : Comment se fait-il que les Soutras du Mahayana apparurent au premier et deuxième siècle de notre ère ? Deux réponses sont données : [2]
_ Première réponse : Ces Soutras n’auraient pas été révélées de son vivant mais confiés à des déités pour les faire apparaître en temps voulu et à la personne voulue.
_ Deuxième réponse : Ces Soutras auraient été révélés de son vivant à quelques disciples avancés mais cachés pendant plusieurs siècles car trop difficiles à comprendre.
Deux réponses différentes montrent tout simplement et logiquement que si l’une est vraie, l’autre est fausse ou que les deux sont fausses.
La première réponse amène beaucoup de questions : Si les Soutras du Mahayana n’ont pas été révélées du vivant du Bouddha, cela implique :
_ Le Bouddha n’en a pas eu connaissance, par conséquent ne sont pas de lui.
_ N’en ayant pas la connaissance et donc toute connaissance, comment prétendre être l’Eveillé et conduire l’humanité au Nirvana ?
_ Si elles ne sont pas de lui, de qui sont-elles et QUI les a confiés à ces mystérieux Nagas ou déités souterraines ?
Quant à la deuxième réponse, elle apparaît encore plus « bizarre » :
_ Ces Soutras étaient trop difficiles pour être compris du temps du Bouddha et juste après lui. Cela voudrait-il dire que plusieurs siècles après les hommes étaient devenus plus intelligents, plus aptes à comprendre ? Qu’aujourd’hui nous sommes infiniment plus intelligents pour qu’en quelques clics sur internet n’importe qui peut recevoir l’enseignement du Mahayana ?
Voilà qui paraît raisonnable : [3] « Le bouddhisme fut écrit : une fois écrit, et en dépit d’un effort prolongé d’uniformisation, il montre des incohérences et des disparates qui s’expliquent par des développements divergents, mais aussi par les origines mêmes de la communauté. »
Le onzième point : Le Bouddha du Théravada, n’a rien à voir avec celui du Mahayana. Les deux à la fois ne peuvent être vrais. Celui du Théravada semble le plus conforme à la réalité historique et dogmatique
Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA


[1] Les religions orientales René Girault page 155 L'amidisme ou doctrine de la « Terre Pure »L'amidisme, venant d'une dévotion d'origine indienne à Amitabha (« lumière infinie »), est apparu au IV siècle en Chine, d'où il a gagné le Japon. Amitabha, devenu au japon Amida, aurait émis un vœu en quarante-huit articles, dont le dix-huitième avait le libellé suivant, un peu compliqué: « Si j'obtiens de devenir Bouddha, j'y renoncerai si ceux qui croient en moi et demandent d'entrer dans la Terre Pure _ c'est à dire dans le « lieu » où l'on est pour toujours sorti du cycle des transmigrations _ ne sont pas exaucés. » Ce qui signifie en clair qu'Amida se porte garant, sous peine de perdre ses privilèges de Bouddha, de la certitude que ceux qui feront une prière ardente pour échapper au cycle des renaissances, seront exaucés.
On imagine sans peine le succès de cette nouvelle perspective fondée sur la prière et la grâce. Il en résulta un culte très répandu, comportant des prières d'adoration au Bouddha Amida. En langage chrétien, on pourrait dire que l'on passe de la conception d'un « salut par les œuvres » à celle d'un « salut par la grâce ». Mais en même temps, un seuil est franchi par ce nouveau bouddhisme, cessant complètement d'être une sagesse pour devenir une religion qui,parfois, fut passablement intolérante, prohibant tout autre culte que celui d'Amida. Une dérive se produisit avec Shinran, fondateur, au XIII ième siècle, de la « vraie secte de la Terre Pure », qui devint la plus nombreuse au Japon. Poussant à sa limite la tendance extrême prétendant qu'il suffisait de prononcer d'un cœur confiant le nom d'Amida pour être sauvé, Shinran assurait que la grâce est si forte que, plus un homme est spirituellement pauvre et pécheur, plus il a de chance d'être sauvé, car l'homme incapable d'un effort personnel oppose moins de résistance à la grâce salvatrice ! Dans la même ligne, le célibat monastique apparaissant comme un manque de confiance dans la grâce d'Amida, Shinranse maria et proposa de supprimer la vie monastique, ce qui le fit exclure de la communauté. En dehors de ces prises de positions extrêmes, l'amidisme se présente comme une authentique démarche religieuse basée sur la prière et la confiance, avec foi en une grâce qui ne dispense ni de l'effort, ni de l'altruisme, mais doit s'épanouir dans les bonnes œuvres
[2] Emission Voix Bouddhistes du 23 Novembre 2001Histoire de l'introduction du bouddhisme
dans les pays du nord asiatique Chine, Japon, Tibet InvitéOdon Vallet
Sur le plan des écritures, le Mahayana repose sur un ensemble de soutras rédigés postérieurement à la vie du Bouddha historique, aux premier et deuxième siècles de l'ère chrétienne. Les plus importants d'entre eux sont les soutras de la Prajnaparamita, littéralement "Fait d'aller au-delà de la sagesse", le plus souvent traduit en français par "Sagesse transcendente".
Le Hinayana réfute l'authenticité de ces soutras. Pour le Mahayana cependant, ils ont bien été révélés par le Bouddha Sakyamuni. Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ce décalage de plusieurs siècles entre la vie du Bouddha et la révélation de ces soutras. Notamment celle selon laquelle ces textes n'auraient pas été révélés de son vivant parce qu'ils étaient trop difficiles à comprendre à cette époque, mais confiés aux Nagas (2) pour être ultérieurement révélés par Nagarjuna (3). Et celle selon laquelle ils auraient bien été révélés de son vivant mais peu diffusés avant le premier siècle après J.-C.
(2) Gardiens des trésors souterrains, déités des eaux ultérieurement assimilées aux dragons en Chine et au Japon.
(3) Il s'agit là d'une explication à caractère mythologique, dont la cohabitation est courante dans le bouddhisme aux côtés d'explications à caractère philosophique, dans un esprit d'adaptation aux dispositions variées des êtres.
[3] Nirvana Page 17 Louis de la Vallée Poussin

 

Bodhisattva réalité ou pure invention ?
Le livre de Louis Frédéric, « Bouddha en son temps » est de mon point de vue simple, clair et objectif. Après la mort du Bouddha, il écrit comment les choses ont dû se passer, se basant, bien entendu, sur des textes bien établis :
_ Prolifération des écoles due à la dispersion géographique des communautés et des personnalités de leurs chefs.
_ La doctrine trop simple du Bienheureux ne satisfait pas la grande masse des fidèles encore trop imprégnée des dieux et des doctrines brahmaniques.
_ Le nirvana n'est accessible qu'aux moines. Les laïcs se doivent de les entretenir s’ils veulent avoir une meilleure renaissance dont la plus excellente serait celle de moine.
_ De pragmatique le Bouddhisme sous l’influence des philosophies hindoues devient philosophique et même théiste.
_ Naissance des deux courants principaux : le petit et le grand véhicule.
_[1]Les fidèles alors voulurent tous avoir la possibilité d'atteindre le nirvana. Mais comment cela serait-il possible sans la direction du maître ?
Alors on imagina
des êtresd'exception arrivés à la perfection qui auraient volontairement refusé l'état de Bouddha pour aider tous les êtres à se perfectionner sur la voie de ce salut : les bodhisattvas.
Ces êtres quasi divins, se substituant au Bouddha devenu intemporel, s'incarnant dans divers êtres, ces "anges du bouddhisme",créés par l'imagination humaine pour remplacer les premiers saints (Arahant), acquirent alors progressivement la faveur des fidèles.
Plus proches d'eux que l'immatériel Bouddha, ils recueillirent alors leurs vœux, les aidèrent à les réaliser. Ces bodhisattvas, en nombre infini, finirent par se résumer en la personnalité polyvalente d'un seul d'entre eux, Avalokiteshvara (le Guanyin chinois, le Kannon japonais) qui en définitive remplaça dans l'esprit des fidèles le Bouddha lui-même, devenu inaccessible, au-delà des qualifications humaines du fait de son entrée dans le Parnirvâna ou « extinction totale ».
En contrepartie, le Bouddha, être immatériel, participant de tout l'univers et étant devenu l'univers lui-même, pouvait être vénéré sous des millions de formes, animées ou inanimées : la « nature de Bouddha » pouvant se trouver en toutes choses, visibles ou invisibles. Dès lors, on l'assimila aux dieux déjà adorés par les hommes."
Louis Frédéric dit bien, que les bodhisattvas furent créés par l’imagination de l’homme dans le but de répondre à un besoin humain ; celui d’avoir droit au Nirvana sans devoir être obligatoirement moine.
Pour beaucoup de Bouddhistes, dire ou penser une telle chose doit être une hérésie du plus mauvais goût, une attaque sans fondement dans le seul but de discréditer sa religion !!!
Pourtant comment faut-il interpréter les paroles même du Dalaï-Lama dans son dialogue avec Jean-Claude Carrière :[2]
DL : «_ Si nous mettons de côté, me dit-il, l’idée invérifiable d’un dieu créateur et grand juge, nous en venons à la notion de ce qu’on pourrait appeler une « religion humaine » (il dit aussi parfois « humaine »), c’est-à-dire née de la réflexion humaine pour répondre à un besoin humain. En ce sens, la notion de bodhisattva est peut-être plus scientifique que toutes les constructions scientifiques…
Il me dit encore :
DL: _ La notion de bodhisattvas est sans doute un des éléments qui, aujourd'hui, attirent de plus en plus d'esprits curieux vers le bouddhisme. Je crois profondément que le bouddhisme est plus profond, plus sophistiqué que d'autres religions ou écoles de pensée…
[3]DL : _ De même pour la notion de bodhisattvas. Je crois profondément qu'elle est plus réfléchie, plus adaptée au monde d'aujourd'hui que beaucoup d'autres concepts religieux.... Nous ne détenons pas la vérité universelle, nous n'avons à offrir que les fruits d'une très longue réflexion, la nôtre…
[4] JCC: _ La notion de bodhisattva serait donc elle aussi relative ?
DL_ Mais bien entendu. Nous n'avons aucun droit de l'appliquer en général, d'en faire un dogme universel.
Louis Frédéric et le Dalaï-Lama ne disent-ils pas la même chose ?
Le douzième point : La notion de bodhisattva fut inventée pour répondre à un besoin humain et finalement faire perdurer une religion.
[1] Louis Frédéric Bouddha en son temps page 188
[2] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 110
[3] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 111
[4] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 112


Double langage du Dalaï-Lama

Bouddhisme : Doctrines à géométrie variable
J’ai été surpris de constater combien le Dalaï-Lama pratiquait souvent le double langage.
[1]DL : …Par exemple, si la science montre que les Écritures se trompent, il faut changer les écritures
JCC : …[2]Et si un jour la science prouve que la réincarnation n'existe pas ?
… Si elle le prouve vraiment, nous devrons l'abandonner. Et nous le ferons.
… Les 10 non-vertus : la dixième :[3]10_ L’erreur : nier l’existence de ce qui existe,comme la réincarnation, le lien entre la cause et l’effet ou les Trois Joyaux.
.
DL : …[4]Si nous mettons de côté, l'idée invérifiable d'un dieu créateur et grand juge, nous en venons à la notion de ce qu'on pourrait appeler une « religion humaine » ou « humaniste »,c'est-à-dire née de la réflexion humaine pour répondre à un besoin humain. En ce sens, la notion de bodhisattvas est peut-être plus scientifique que toutes les constructions théologiques.
JCC : …[5]La notion de bodhisattva serait donc elle aussi relative ?
DL : …Mais bien entendu. Nous n'avons aucun droit de l'appliquer en général, d'en faire un dogme universel.
Le bodhisattva est tantôt un être réel ( le Dalaï-Lama, serait lui-même l’incarnation d'Avalokiteshvara lui-même, le seigneur du lotus, le grand bodhisattva de la compassion), tantôt une notion relative née de la réflexion humaine pour répondre à un besoin humain.
JCC : …[6] Sommes-nous dans le Kali-Yuga ? C’est-à-dire : vivons-nous au cœur d’une époque de destruction ? Est-ce que tout espoir est perdu ? Le Kali-Yuga, selon la tradition hindouiste, est en effet cette époque noire, qui commença il y a plus de trois mille ans, au lendemain de la mort de Krishna.
… [7]Cependant une autre tradition, qui est je crois le bouddhisme, affirme exactement le contraire. Nous vivons _ sans le savoir _ une époque de vertu, d’entraide, de meilleures observance des Ecriture, une période appelée fortunée.Entre ces deux traditions, laquelle choisir ?
DL : …[8]Sans hésiter, la seconde.
« Qu’est-ce que le Kalachakrayana (le chemin du Kalachakra) ? » demanda l’Indien Shashi Bhusan Dasgupta, l’un des meilleurs spécialistes tantriques ; Il répondit aussitôt à sa question par cette phrase en disant long : « Le mot Kala signifie « temps », « mort » et « destruction ». Kala-chakra signifie roue de la destruction. »
.
[9]Pourquoi le Dalaï-Lama transmet-il aussi souvent Kalachakra ? Il donne l’initiation à des gens qui ne sont pas de grands initiés et ne feront pas toutes les pratiques yogiques qui renouvellent la conscience et sont extrêmement complexes. Mais il initie pourtant des milliers de personnes dans le monde simplement pour donner à ceux qui le reçoivent une connexion karmique positive. Le bien se trouve ainsi renforcé sur terre et le Dalaï-Lama participe au combat eschatologique contre les forces négatives…
Ce qui est, selon moi, extrêmement intéressant, est qu’avec Kalachakra, nous avons un messianisme sans Messie, bien entendu, mais il y a l’annonce, la prophétie de l’avènement d’un paradis. Il est dit que le bien règnera totalement sur la terre, cela pour une période limitée à 800 ans et on retrouve quasiment l’idée du millénarisme de l’Apocalypse selon St-Jean, le dernier texte de la Bible.. .
[10] « Nous croyons qu'il existe une conscience subtile, et quelle est la sourcede tout ce que nous appelons la création. Dans chaque individu, cette conscience subtile demeure depuis le commencement des temps jusqu'à l'accès à la bouddhéité… »
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[11]« En quelque sorte. Et c'est la raison de sa réincarnation. Pour en revenir au Big-Bang, disons à l'origine du monde, on peut penser que cet esprit subtil, d'une force inégalable, est le principe créateur premier.
.
[12] « En tant que bouddhiste, je ne reconnais pas de Créateur. Selon la philosophie bouddhiste, c’est notre esprit qui crée. Un univers, une galaxie, a pu être créé à un certain moment. Les bouddhistes croient que toute une galaxie en vient à se former parce que de nombreux êtres, doués de consciences, prennent des formes d’existence différentes, à cause de leur karma. Sur cette planètes-ci, j’accepte la théorie de Darwin…
Loi Production Conditionnée : les 12 Chaînons de la Vie « [13]…En raison de l’ignorance se produit les formations karmique ; en raison de la formation karmique se produit la conscience ; en raison de la conscience se produit le nom et la forme ; en raison du nom et de la forme se produisent les bases de connaissance ; en raison des bases de connaissance se produit le contact ; en raison du contact se produit la sensation ; en raison de la sensation se produit la soif (désir), en raison de la soif se produit la saisie. Cette saisie mène à un karma nommé devenir. Ce devenirprovoque la naissance, et cettenaissance nous entraîne vers lavieillesse et la mort. »
Conscience subtile, esprit, esprit-subtil, Karma, Evolution selon Darwin, Loi de Production Conditionnée ?
Quel est véritable le Créateur pour le Dalaï-Lama ?
Le treizième point : Il arrive au Dalaï-Lama de pratiquer le double langage et au Bouddhisme de créer des dogmes à géométrie variable.
Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA

[1] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière p 47
[2] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 231
[3] Comme la lumière avec la flamme du Dalaï-Lama
[4] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 110
[5] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 112
[6] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 13
[7] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 14
[8] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 14
[9] (Voir article complet :Quel Kalachakra pour le XXI° siècle, avec Frédéric Lenoir http://www.buddhaline.net/article.php3?id_article=61)
.
[10] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 233
[11] [11] La force du bouddhisme: Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Jean-Claude Carrière page 223
[12] Paroles des Dalaï-Lamas ( le Quatorzième) page 72
[13] Le Sans de la Vie du Dalaï-Lama page 32
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