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Blog VOM : Géopolitique - Mondialisation - Société- Religions - Spiritualité - Actualité...
12 juin 2015

Bouddhisme de base (3)

 

Le temps entre 2 renaissances
Reprenons les enseignements du Livre des morts tibétainsou Bardo Thödol qui est le passagede la mort à la renaissance ; voyage quidurerait 49 jours et comprendrait 3 états ou bardos intermédiaires.
Le premier bardo ou bardo de l’instant de la mort : 20 à 30 minutes après l'expiration, l’esprit d’un individu ou conscience sous forme subtile se sépare du corps et se trouve confronté à la « claire lumière », dans son état de pureté primordiale. Cette lumière étincelante est la vraie nature de Bouddha. Si celui-ci au cours de sa vie ne l’a pas expérimenté quotidiennement, il est incapable de la percevoir clairement et doit faire face au deuxième bardo. Au contraire, celui qui a expérimenté la nature de Bouddha, la perçoit et il se trouve immédiatement libéré.
Le deuxième bardo ou bardo de la réalité suprême :Il se situe juste après les 20 à 30 minutes et se poursuit jusqu’au quatorzième jours.
_ Du premier au septième jour : Apparaissent les divinités paisibles. Elles symbolisent le cœur et leurs formes représentent les sentiments les plus nobles du défunt.
_ Du septième au quatorzième jour : Apparaissent les divinités irritées.Elles symbolisent l’intellect de l’homme et leurs formes ; personnifient les raisonnements du trépassé.
Ces divinités n’ont aucune existence réelle, elles ne sont que le contenu ou la représentation de la conscience tant du cœur que de l’intellect du mort. Au cours de celui-ci, le principe conscient du mort voit, entend, ressent toutes ses pensées, paroles et actions accomplies dans son corps terrestre. Tout ce qu’il a réussi ; tout ce qu’il a raté. Il paraîtrait que lors des 3 à 4 premiers jours, le principe conscient ignore qu’il est séparé de son corps.
Le troisième bardo ou bardo du devenir :Il commence le quinzième jour et se termine au quarante neuvième. Au cours de cet état intermédiaire, le principe conscient séparé de son corps tente de parler à ses proches. Il réalise qu’ils ne l’entendent pas, ne le voient pas. Il comprend alors qu’il est mort. Alors il éprouve un besoin impérieux de posséder un nouveau corps, il cherche inconsciemment la matrice ou ventre d’une mère reflétant le type de situation au moment de sa mort. Quand la conscience subtile chargée des actes des vies antérieures, dirigée par le Karma la trouve, elle renaît dans un nouveau corps.
Les esprits ordinaires n’ayant pas expérimenté la vacuité doivent parcourir les trois bardos, alors que les esprits exceptionnels l’ayant expérimentée, explorent les états spirituels du premier jour.
Nous voyonsque d’après le livre des morts tibétain ou Bardo Thödol, la renaissance se produirait 49 jours après la mort du défunt ; à part ceux qui auraient perçu la claire lumière etse trouveraient immédiatement libéré !
Les religions et les philosophies qui croient en la réincarnation ont chacune des délais tout à fait différents : pour la religion hindou, l’intervalle peut varier indéfiniment de quelques jours à des millénaires alors que pour les rosicruciens, il est précisément de 144 ans.
On voit combien les vues sont variés et larges à loisir en matière d’intervalle de temps entre la mort et la renaissance
Je vais prendre des déclarations de Lama Yésdé, reconnu comme étant la réincarnation de Néoung Pawo Rinpoché, la supérieure de Chimé Loung Gompa, un monastère de nonnes de tradition Guéloug ; Yogini connue comme ayant de grandes réalisations spirituelles.
Au cours d’un enseignement, on lui demanda :
[1]« Puisque le Bouddhisme croit en la réincarnation, pouvez-vous me dire combien de temps il se passe entre les vies ? »
La question est claire, nette et précise. Voici la réponse du Lama :
« Cela peut aller de quelques instant à sept semaines.Au moment où la conscience se sépare du corps, le corps subtil de l’état intermédiaire est déjà là, à attendre. Par la force du désir pour un autre corps physique, l’être de l’état intermédiaire cherche une forme appropriée et lorsqu’il en trouve une, il prend renaissance. »
Si la question est claire, la réponse à le mérite de l’être également. Je dois dire que sur internet, j’ai eu l’occasion de la poser et j’ai reçu des explications à la fois différentes, contradictoires et extrêmement complexes ; pour certaines, je n’ai d’ailleurs rien compris tellement on essayait de noyer le poisson.
Ainsi la doctrine di Bardo et la réponse du Lama convergent pour déterminer cet intervalle à 49 jours maximum.
Alors apparaissent des contradictions évidentes concernant les lignées des Panchen-lama, Dalaï-lama et Karmapa.
Listons les :
Les Panchen-Lamas
1_ Khedrup GelekPelsang (1385-1438)
2_ Sonam Chöklang (1439-1504)
3_ Ensa Lobsang Tôndrup (1505-1564)
4_ Lobsang Chökyi Gyaltsen (1570-1662)
5_ Lobsang Yeshe (1663-1737)
6_ Palden Yeshe (1738-1780)
7_ Tenpe Nyima (1782-1854)
8_ Tenpe Wangchuk (1855-1882)
9_ Chökyi Nyima (1883-1937)
10_ Chökyi Gyaltsen (1938- 28 janvier 1989)
11 _ Guendun Chôkyi Nyima (25 avril 1989)
Si je prends simplement le dixième et le onzième ; du 28 janvier au 25 avril, il s’écoule 87 jours. On est loin des 49.
Les Karmapas
1_ Düsum Khyenpa ( 1110-1193)
2_ Karma Pakshi (1206-1283)
3_ Rangjung Dorje (1284-1339)
4_ Rölpe Dorje (1340-1383)
5_ Deshin Shegpa (1384-1415)
6_ Tongwa Dônden (1416-1453)
7_ Chödrag Gyatsho (1454-1506)
8_ Mikyo Dorje (1507-1554)
9_ Wangchuk Dorje (1555-1603)
10_ Chöying Dorje (1604-1674)
11_ Yeshe Dorje (1676-1702)
12_ Changchub Dorje (1703-1732)
13_ Düdül Dorje (1733-1797)
14_ Thegchog Dorje (1798-1868)
15_ Khachab Dorje (1871-1922)
16_ Rigpe Dorje(1924-1982)
17_ Urgyen Trinley Dorje (1985-...)
Du seizième au dix-septième, il s’écoule environ 3 ans. On est encore loin des 49 jours.
Les Dalaï-Lamas
1 _ Gendün Drub (1391-1475)
2 _ Gendün Gyatso (1475-1542)
3_Seunam Gyatso (1543-1588)
4_ Yönten Gyatso (1589-1617)
5_ Lobsang Gyatso (1617-1682)
7_ Kelsang Gyamtso (1708-1757)
8_ Djampel Gyamtso (1758-1804)
9_ Loungtog Gyamtso (1806-1815)
10_ Tsultrim Gyamtso (1816-1837)
11 _ Khédroup Gyamtso (1838-1856)
12 _ Trinlé Gyamtso (1856-1875
13 _ Thoubten Gyamtso (1876-1933)
14 _ Tenzin Gyamtso (1935-...) : Actuel Dalaï-Lama.
Si je prends simplement le treizième et le quatorzième, il s’écoule environ 2 ans. On est toujours loin des 49 jours.
J’aimerai qu’on m’explique simplement, comme si j’était un enfant de dix ans, ces écarts. Si je suis logique et si effectivement l’intervalle entre la mort et la renaissance est de 49 jours, alors beaucoup de lamas ne sont pas les réincarnations qu’ils prétendent ou affirment être.
Le quatorzièmepoint :Les faits des dates et les doctrines du bardo et des ne sont pas en adéquation.
.
Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA

[1] Page 18 Devenir son propre Thérapeute de Lama Thoubten Yéshé

 

RECAPITULATIF DES POINTS
1_ Le Bouddhisme ne peut se prévaloir que de la parole de Siddhattha Gotama pour dire qu’il atteignit l’Eveil et devint le Bouddha : C’est un acte de foi.
2_ Si le Bouddha découvrit la Vérité, toutes les autres religions sont dans l’erreur.
3_ Fondamentalement le Bouddha ne remit pas en cause la conception de la réincarnation, ni celle du Karma. Il n’en est donc pas le novateur.
4_ Vu simplement, logiquement, avec réalisme, il coule de source que les 4 Nobles Vérités n’apportent rien de nouveau. Sujettes à caution, elles ne sont que conceptions et hypothèses philosophiques.
5_ L’être selon le Bouddhisme est une conception théorique qui ne repose sur aucune expérience réelle ni révélation divine.
6_ La Loi de Production Conditionnée ne tient pas la route ; elle est absurde, pur concept humain, contradictoire, réfutées par la vie de tous les jours. Elle n’a de loi que le nom.
7_ Il n’y a rien de pragmatique, de scientifique, de cohérent dans la méthode analytique employée par le Bouddhisme pour prouver que le « Moi » «Âme » ou « Atman » n’existe pas.
8_ Si la Loi d’impermanence est vraie le Bouddhisme la détourne pour prouver que ce qui transmigre n’est pas l’âme ou atman, mais simplement les actes volitionnels que des individus différents d’une même « série » héritent :Ce « bagage » reçu à la naissance, ils ne l’ont ni demandé ni mérité, pourtant, par altruisme, ils doivent l’améliorer à cause de ceux qui suivront.
9_ La re-naissance bouddhique n’est pas crédible, ni juste. La réincarnation et le système des Tulkus est une doctrine humaine politico-religieuse, ne reposant sur aucun fait, aucune Loi physique ou spirituelle.
10_Les explications du Bouddha et des maîtres continuateurs, concernant le Nirvana, montrent qu’une seule chose, ils ne savent pas ce qu’est le Nirvana. Pourtant, ils prétendent nous y amener tout comme des aveugles qui conduiraient une foule !
11_ Le Bouddha du Théravada, n’a rien à voir avec celui du Mahayana. Les deux à la fois ne peuvent être vrais. Celui du Théravada semble le plus conforme à la réalité historique et dogmatique.
12_La notion de bodhisattva fut inventée pour répondre à un besoin humain et finalement rendre plus populaire une religion.
13_ Il arrive au Dalaï-Lama de pratiquer le double langage et au Bouddhisme de créer des dogmes à géométrie variable.
14 _ Les faits des dates et les doctrines du bardo et des ne sont pas en adéquation.
14 _ Le moins que l’on puisse dire est que la doctrine des tulkus étant exclusivement tibétaine, ne relevant d’aucun autre type de bouddhisme et apparaissant bien tardivement, apparaît historiquement et techniquement bien douteuse.
Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA

 

Le mot de la fin
Voilà ce que j’ai pu tirer personnellement et en toute sincérité de mon étude du Bouddhisme ; particulièrement du Bouddhisme tibétain. C’est un vaste champ de blé, rempli d’ivraie.
Le Bouddhisme Théravada est cohérent avec lui-même et le plus en accord avec la personnalité véritable du Bouddha historique.
Le Bouddhisme tibétain représente celui qui a le plus dégénéré par l’ajout de croyance venus d’autres religions et conceptions élaborées de toutes pièces.
Pour moi, les 4 Nobles Vérités et ce qui en découle, n’ont rien à voir avec la Vérité.
Seul le Chemin Octuple me paraît incontournable ; Pourtant il n’offre rien de nouveau.
[1]Comme M. E Senart le remarque :
« Partout, mais en Inde plus qu'ailleurs, une secte naît et croît parfaitement sans achever un système original de conceptions qui embrassent tous les problèmes de la conscience religieuse.
Une orientation particulière peut suffire Voyez le Bouddhisme des origines. Il paraît, du fait de son fondateur, avoir bénéficié d'une impulsion personnelle puissante ; il prit vite l'importance d'une véritable religion.
Combien cependant il proclame peu de théorèmes neufs ! Combien peu il s'appuie sur des spéculations explicites ! Combien, son principe moral posé, il se satisfait souvent avec des énumérations et des formules peu chargées de pensée religieuse originale ! Quelle ne fut pas cependant sa fortune. »
Extraits « Candide et le Bouddhisme » de Victor OJEDA

[1] Nirvana : Louis de la Vallée Poussin

 

HISTOIRE DE L'EVEILLE
Le long discours à Sacca

Voici un texte exceptionnel dans lequel le bouddha historique raconte son expérience depuis son départ du palais parental jusqu'à la médiation décisive à Gaya.
Avant mon éveil, quand j'étais encore le Bodhisatta (futur Bouddha), la pensée suivante m'est venue : la vie de ménage est serrée, comme une voie poussiéreuse. La vie de bikkhu est libre comme l'air. Il n'est pas facile, vivant à la maison, de mener la vie totalement parfaite et totalement pure comme un coquillage poli. Que se passerait-il, si je rasais mes cheveux et ma barbe et revêtais la robe ocre et que je renonçais à la vie domestique et devenais quelqu'un sans demeure ?
Ainsi plus tard, quand j'étais encore jeune, aux cheveux noirs, doté des bénédictions de la jeunesse à la première étape de la vie, ayant rasé mes cheveux et ma barbe - bien que mes parents le souhaitaient autrement et s'affligeaient avec des larmes dans leurs visages - j'ai pris la robe ocre et j'ai renoncé à la vie domestique pour devenir quelqu'un sans demeure.
Je suis allé à la recherche de ce qui pourrait être habile, d'un état sublime de paix ultime et suis allé voir le maître Âlâra Kâlâma et lui ai dit : ami Kâlâma, je veux pratiquer ces doctrines et cette discipline. Il m'a répondu : vous pouvez rester ici mon ami. Cette doctrine était telle qu'une personne sage pouvaient bientôt acquérir la connaissance qu'avait le professeur et pouvait en faire l'expérience directe par lui-même. Peu de temps après, j'avais appris la doctrine. Par la seule récitation et répétition, je pouvais parler de la connaissance, utiliser les expressions des anciens et je pouvaient affirmer que je la connaissais comme d'autres la connaissaient aussi.
J'ai pensé : ce n'est pas seulement parce qu'il le croit lui-même que le maître Âlâra Kâlâma déclare: je suis entré et je demeure dans cet enseignement, l'ayant réalisé par moi-même par la connaissance directe. Il est certainement véritablement établi dans la connaissance directe et la vision de cet enseignement.
Je l'ai approché et je lui ai dit: jusqu'à quel niveau déclarez vous avoir pénétré cet enseignement ? Il a déclaré : jusqu'à la sphère du vide. Alors j'ai pensé : le maître Âlâra Kâlâma a la conviction, la persévérance, l'attention, la concentration et le discernement. Mais moi aussi j'ai la conviction, la persévérance, l'attention, la concentration, et le discernement. Et si j'essayais de mettre en pratique l'enseignement dont le maître Âlâra Kâlâma déclare qu'il l'a trouvé par connaissance directe? Ainsi, peu après je réalisais le dhamma du maître Âlâra Kâlâma par connaissance directe.
Le Bouddha raconte son succès dans la méditation à son maître.
Le maître répond : c'est un gain pour nous, mon ami, un grand gain pour nous d'avoir un tel compagnon dans la vie sainte. Ainsi avez vous trouvé par vous-même le dhamma dans lequel je suis entré par connaissance directe. Le dhamma que je connais est le même dhamma que vous connaissez ; le dhamma que vous connaissez est le même dhamma que je connais. Venez, dirigez maintenant cette communauté ensemble avec moi. De cette façon le maître Âlâra Kâlâma m'a fait moi, son élève le grand honneur de me placer sur le même niveau que mon professeur et de me récompenser en conséquence. Mais la pensée suivante n'est venue : ce dhamma ne mène pas à la désillusion, à la fin de la passion, à la cessation, au calme, à la connaissance, à l'éveil, ni à l'ultime, mais seulement à la renaissance dans le monde de la contemplation du vide. Ainsi, mécontent de ce dhamma, je suis parti.
Je suis allé à la recherche de ce qui pourrait être habile, d'un état sublime de paix et ultime et je suis allé voir le maître Udaka Râmaputta et lui ai dit : ami Uddaka, je veux pratiquer ces doctrines et cette discipline. Il m'a répondu : vous pouvez rester ici mon ami. Cette doctrine était telle qu'une personne sage pouvaient bientôt acquérir la connaissance qu'avait le professeur et pouvait en faire l'expérience directe par lui-même. Peu de temps après, j'avais appris la doctrine. Par la seule récitation et répétition, je pouvais parler de la connaissance, utiliser les expressions des anciens et je pouvaient affirmer que je la connaissais comme d'autres la connaissaient aussi.
J'ai pensé : ce n'est pas seulement parce qu'il le croit lui-même que le maître Udaka Râmaputta déclare: je suis entré et je demeure dans cet enseignement, l'ayant réalisé par moi-même par la connaissance directe. Il est certainement véritablement établi dans la connaissance directe et la vision de cet enseignement.
Je l'ai approché et je lui ai dit: jusqu'à quel niveau déclarez vous avoir pénétré cet enseignement ? Il a déclaré : jusqu'à la sphère de la perception presque inexistante.
Alors j'ai pensé : le maître Udaka Râmaputta à la conviction, la persévérance, l'attention, la concentration et le discernement. Mais moi aussi j'ai la conviction, la persévérance, l'attention, la concentration, et le discernement. Et si j'essayais de mettre en pratique l'enseignement dont le maître Udaka Râmaputta déclare qu'il l'a trouvé par connaissance directe? Ainsi, peu après je réalisais le dhamma du maître Udaka Râmaputta par connaissance directe
Le Bouddha raconte son succès dans la méditation à son maître.
Le maître répond : c'est un gain pour nous, mon ami, un grand gain pour nous d'avoir un tel compagnon dans la vie sainte. Ainsi vous avez trouvé le dhamma dans lequel je suis entré par connaissance directe par vous-même. Le dhamma que je connais est le même dhamma que vous connaissez ; le dhamma que vous connaissez est le même dhamma que je connais. Venez, menez maintenant cette communauté ensemble avec moi. De cette façon le maître Udaka Râmaputta m'a fait moi, son élève le grand honneur de me placer sur le même niveau que mon professeur et de me payer en conséquence. Mais la pensée suivante n'est venue : ce dhamma ne mène pas à la désillusion, à la fin de la passion, à la cessation, au calme, à la connaissance, à l'éveil, ni à l'ultime, mais seulement à la renaissance dans le monde de la contemplation de la conscience a la perception presque inexistante. Ainsi, mécontent de ce dhamma, je suis parti.
À la recherche de ce qui pourrait être habile, d'un état sublime de paix ultime, j'ai erré par étapes dans le pays de Maghada et je suis arrivé à Uruvela. Là, j'ai vu une campagne délicieuse, avec une plantation de forêt, un fleuve d'eau claire aux berges à sable fin, entouré de villages permettant d'aller aux aumônes. La pensée m'est venue : comme cette campagne est délicieuse, avec sa plantation de forêt, le fleuve clair aux berges à sable fin, entouré de villages permettant d'aller aux aumônes. C'est juste ce qu'il me faut pour la tâche que j'ai l'intention d'accomplir.
Ainsi me suis je assis là, pensant: c'est juste ce qu'il faut pour la tâche que j'ai l'intention d'accomplir.
Il m'est venue trois images spontanées dont je n'avais jamais entendu parler avant: imaginez un morceau de bois humide et mouillé qui se trouve dans l'eau et quelqu'un viendrait avec une allumette en pensant: je vais allumer un feu. Je vais produire de la chaleur. Que pensez-vous ? Pourra-t-il allumer le feu avec le morceau de bois humide et mouillé qui se trouve dans l'eau ? Non, maître. Et pourquoi cela ? Parce que le bois est humide et mouillé sans parler du fait qu'il est dans l'eau. Cet homme récolterait seulement de la fatigue et de la déception. Ainsi en est-il avec n'importe quel prêtre ou bikkhu qui ne vit pas retiré de la sensualité du corps et de l'esprit et chez qui le désir, la soif et la fièvre de la sensualité n'est pas calmé. Il ressent des sentiments douloureux, perçants du à ces souillures et il est incapable de réaliser la connaissance, la vision et l'éveil. […]
C'est pourquoi j'ai pensé : et si je serrais les dents et la langue contre le palais pour contraindre et écraser mes pensées avec ma conscience ? Ainsi, serrant les dents et la langue contre le palais, j'ai contraint et écrasé mes pensées avec ma conscience. Tout comme un homme fort attrape un homme plus faible par la tête, la gorge ou les épaules et le bat pour le contraindre et l'écraser, j'ai battu, contraint et écrasé mes pensées avec ma conscience. Quand je faisais cela la sueur se déversait de mes aisselles. Et bien qu'une persévérance inlassable ait été réveillée en moi et une attention claire ait été établie, mon corps était agité, n'était pas calme en raison de l'effort douloureux. Malgré cela, le sentiment douloureux qui avait surgi ainsi n'a pas influencé mon esprit, ne l'a pas envahi et ne s'y pas établi.
J'ai pensé : et si je m'absorbait dans la transe de l'arrêt de la respiration ? Ainsi j'ai arrêté les inspirations et les expirations. En faisant cela, il y avait des vents hurlants qui sortaient de mes oreilles, tout comme le roulement des vents produits par les soufflets d'un forgeron. C'est ainsi que j'ai arrêté les inspirations et les expirations par la bouche et par le nez. Quand je faisais cela des forces extrêmes ont découpé ma tête, comme si un homme fort la découpait en tranches avec une épée pointue. Des douleurs extrêmes ont surgi dans ma tête comme si un homme fort serrait un turban fait de courroies de cuir dur autour de mes tempes. Des forces extrêmes ont divisé mon estomac, tout comme si un boucher ou son apprenti divisait l'estomac d'un bœuf. Une brûlure extrême apparut dans mon corps, tout comme si un homme fort, saisissant un homme plus faible par les bras le rôtissait et le grillait au-dessus d'un puits de braises ardentes. Et bien qu'une persévérance inlassable est été réveillée en moi et une attention claire ait été établi mon corps était agité, n'était pas calme en raison de l'effort douloureux. Malgré cela le sentiment douloureux qui avait surgi ainsi n'a pas influencé mon esprit, ne l'a pas envahi et ne s'y pas établi.
Les êtres célestes, en me voyant disaient : "Gotama est mort ". D'autres leur répondirent : " il n'est pas encore mort, il est en train de mourir ". D'autres dirent : " il n'est mi mort ni mourant, il est un saint parce que les saints passent par cette phase ".
J'ai pensé: et si je pratiquais sans prendre de nourriture du tout ? Alors les deva sont venus vers moi et on dit: " cher maître, ne pratiquez pas sans prendre de nourriture du tout. Si vous faites cela, nous vous infuserons de la nourriture divine par vos pores et vous survivrez ". J'ai pensé : si je devais prétendre jeûner complètement tandis que ces êtres célestes influent de la nourriture par mes pores je serais un menteur. Ainsi les ai je écarté en disant : assez.
J'ai pensé: et si je prenais seulement un tout petit peu de nourriture à la fois, seulement une poignée de soupe aux fèves, de portage de lentilles, de potage d'herbe. Ainsi ai-je pris seulement un peu de nourriture à la fois et mon corps est devenu extrêmement maigre. Du fait que je mangeais tellement peu tous les membres sont devenus comme des tiges de vigne ou des tiges de bambou. Mon derrière ressemblait au sabot d'un chameau. La colonne vertébrale ressortait comme une corde de perle et mes yeux semblaient être descendus profondément à l'intérieur du crâne. Mon cuir chevelu était ratatiné comme une courge amère et la peau de mon ventre était collée à ma colonne vertébrale à tel point que quand je voulais toucher mon ventre je saisissais la colonne vertébrale et quand je voulais toucher ma colonne vertébrale j'avais également dans la main la peau de mon ventre. Quand j'urinais ou que je déféquais, je tombais sur le côté droit par épuisement dû au fait que je mangeais tellement peu. Si j'essayais de soulager mon corps en frottant mes membres avec mes mains, les poils qui étaient décomposés à la racine en tombaient dû au fait que je mangeais tellement peu. Les gens qui me voyaient disaient Gotama est noir. D'autres disaient le bikkhu Gotama n'est pas noir, il est brun. Et d'autres disaient le moi Gotama n'est ni noir ni brun, sa peau à la couleur de l'or foncé. Ma peau claire et lumineuse à l'origine s'était tellement détériorée du fait que je mangeais tellement peu.
J'ai pensé : quels que soient les prêtres, les bikkhus du passé qui aient senti des sentiments douloureux et perçants dû a leurs efforts, aucun n'a pu avoir des sensations plus intenses que celles-ci. Ceci est l'extrême des sensations douloureuses et perçantes. Il n'y en a pas qui soient plus grandes que celles-ci. Mais avec cette pratique de torture du corps et des austérités, je n'ai atteint aucun état humain supérieur, aucune distinction dans la connaissance de la vision ou l'éveil. Se pourrait-il qu'il y ait un autre chemin qui mène à l'éveil ?
J'ai pensé : je me rappelle une fois, quand j'étais petit, mon père le roi Sakya était en train de faire la cérémonie du labour d'un champ et j'étais assis à l'ombre fraîche d'un arbre. Alors, tout à fait à l'écart de la sensualité, à l'écart des états mentaux malsains, je suis entré et je suis resté dans la première absorption : mon esprit était rempli de ravissement et de bien-être, accompagnée d'application initiale et continue de la pensée. Se pourrait il que ceci soit le chemin vers l'éveil ?
Puis, en suivant ce souvenir m'est venue l'idée : ceci est le chemin vers l'éveil. J'ai pensé : pourquoi suis je effrayé de ce plaisir qui n'a rien à voir avec la sensualité, qui n'a rien à voir avec des états d'esprits malsains ? J'ai pensé : je n'ai plus peur de ce plaisir qui n'a rien à voir avec la sensualité, rien à voir avec des états mentaux malsains. Mais il n'est pas facile de réaliser cette absorption avec un corps extrêmement maigre comme le mien.
Supposons que je prenne une nourriture normale : du riz et du lait.
Ainsi j'ai repris de la nourriture normale. Maintenant les cinq bikkhus qui avaient été à mon service pensaient: si Gotama, notre bikkhu, atteignait un état de conscience élevée il nous le dirait. Mais quand ils ont vu que je reprenais de la nourriture normale, ils ont été dégoûtés et se sentaient trompés en pensant: le bikkhu Gotama s'adonne au luxe. Il a abandonné son effort et est retombée dans la consommation abondante.
Ainsi une fois que j'avais pris de la nourriture normale et que j'avais regagné des forces je suis entré et suis resté dans la première absorption, tout à fait à l'écart de la sensualité et des états d'esprit malsains. Mon esprit était rempli de ravissement et de bien-être et accompagné d'application initiale et continue de la pensée. Mais le sentiment plaisant qui avait surgi de cette façon n'a pas envahi mon esprit n'y est pas demeuré.
Ayant calmé l'application initiale et continue de la pensée, je suis entré et suis resté dans la deuxième absorption qui est accompagnée de ravissement, de bien-être et de l'unification de l'esprit ainsi que d'équanimité. Mais le sentiment plaisant qui avait surgi de cette façon n'a pas envahi mon esprit n'y est pas demeuré. Avec l'effacement du ravissement je suis resté dans l'équanimité, conscient et alerte et physiquement sensible au bien être. Je suis entré et suis resté dans la troisième absorption duquel les nobles disent : conscient et plein d'équanimité, il demeure dans un état agréable. Mais le sentiment plaisant qui avait surgi de cette façon n'a pas envahi mon esprit et n'y est pas demeuré. Avec l'abandon du plaisir et de la douleur ainsi que de l'exaltation et de la détresse, je suis entré et suis resté dans la quatrième absorption accompagnée de pureté, d'équanémité et d'attention, sans plaisir ni douleur. Mais le sentiment plaisant qui avait surgi de cette façon n'a pas envahi mon esprit et n'y est pas demeuré.
Quand l'esprit était concentré ainsi, épuré, lumineux, sans tache, débarrassé des souillures, malléable, régulier et avait atteint le calme, je l'ai dirigé vers la connaissance du souvenir de mes vie passée. Je me suis rappelé de la turbulence des vie c'est-à-dire d'une naissance, de 5, 10, 50, 100, 1.000,100000 naissance pendant beaucoup d'éons cosmiques. Je me suis souvenu: dans cette vie là, tel était mon nom, je faisait partie de telle famille j'avais un tel visage.
Telle était ma nourriture et telles mes expériences de plaisir et de douleur. Telle était ma mort. M'éteignant ici, j'ai resurgi là. Dans la vie suivante, j'avais tel nom, je faisait partie de telle famille et j'avais tel visage. Telle était ma nourriture et telles mes expériences de plaisir et de douleur. Telle était ma mort. M'éteignant ici, j'ai resurgi là.
Ainsi me suis-je rappelé de la turbulence des vies, les unes après les autres en détail. C'était la première connaissance que j'avais atteint dans le premier tiers de la nuit. L'ignorance avait été détruite ; la connaissance avait surgi ; l'obscurité avait été détruite ; la lumière avait surgi comme cela se produit chez quelqu'un qui est prudent, ardent et résolu. Mais le sentiment plaisant qui avait surgi de cette façon n'a pas envahi mon esprit est n'y est pas demeuré.
Quand l'esprit était concentré ainsi, épuré, lumineux, sans tache, débarrassé des souillures, malléable, régulier et avait atteint le calme, je l'ai dirigé vers la connaissance de l'œil divin pour voir la mort et la réapparition des êtres. J'ai vu au moyen de l'œil divin, épuré et surpassant l'œil humain - des êtres s'éteindre et réapparaître et j'ai discerné comment ils sont inférieurs ou supérieurs, beaux ou laids, chanceux ou malheureux en fonction de leurs actions : les êtres dotés de mauvaise conduite du corps, de la parole, et de l'esprit, qui méprisaient les nobles et avaient de fausses vues et qui ont agi sous l'influence de ses fausse vues - à la dissolution du corps, après la mort sont réapparus dans des sphères de privation, dans de mauvaises destinées, dans des royaumes inférieurs, en enfer. Mais les êtres qui y avaient une bonne conduite du corps, de la parole et de l'esprit qui ne méprisaient pas les nobles, qui avaient des vues justes et agissaient sous l'influence de ces vues justes - à la dissolution du corps, après la mort réapparaissant dans de bonnes destinées, dans des monde merveilleux.
Au moyen de l'œil divin, épuré et surpassant l'œil humain - j'ai vu ainsi des êtres mourir et réapparaître et j'ai discerne comment ils sont devenus inférieurs ou supérieurs, beaux ou laids, chanceux ou malheureux selon leurs actions. Ceci était la deuxième connaissance que j'avais atteint dans le deuxième tiers de la nuit. L'ignorance avait été détruite ; la connaissance avait surgi ; l'obscurité avait été détruite ; la lumière avait surgi comme cela se produit chez quelqu'un qui est prudent, ardent et résolu. Mais le sentiment plaisant qui avait surgi de cette façon n'a pas envahi mon esprit est n'y est pas demeuré.
Quand l'esprit était concentré ainsi, épuré, lumineux, sans tache, débarrassé des souillures, malléable, régulier et avait atteint le calme, je l'ai dirigé vers la connaissance de la fin des choses composées. J'ai discerné telle qu'elle est la souffrance, l'origine de la souffrance, la fin de la souffrance et la voie menant vers la fin de cette souffrance. J'ai discerné telles qu'elles sont les choses composées, l'origine des choses composées, la fin des choses composées et la voie menant vers la fin les choses composées.
Mon cœur, voyant ce fait, avait été libéré de l'attachement à la sensualité, libéré de l'attachement au devenir, libéré de l'attachement à l'ignorance. Avec le détachement, il y a eu la connaissance que j'étais libéré. J'ai discerné qu'il n'y avait plus de renaissance pour moi, que la vie sainte avait été bien menée, que la tâche avait été accomplie. Il n'y avait plus rien à faire pour moi dans ce monde. Ceci est la troisième connaissance que j'avais atteint dans le troisième tiers de la nuit. L'ignorance avait été détruite ; la connaissance avait surgi ; l'obscurité avait été détruite ; la lumière avait surgi comme cela se produit chez quelqu'un qui est prudent, ardent et résolu. Mais le sentiment plaisant qui avait surgi de cette façon n'a pas envahi mon esprit est n'y est pas demeuré.

 

Les quatres conciles
 Situation à la mort du Bouddha Shakyamuni
Après la mort de Shakyamuni, l'absence d'autorité centrale favorisa au sein de la Communauté une diversité de la pensée bouddhique qui se développa ensuite librement et se scinda au fil du temps en de nombreuses écoles. Cette possibilité d'exploration de différentes voies était aussi en accord avec le détachement que le Bouddha professait à l'égard de toutes les opinions et conceptions, puisqu'il s'était lui-même libéré de toute tradition, pratique rituelle ou croyance.
Néanmoins, ses disciples voulurent préserver et transmettre ses enseignements. Quatre conciles (Butten Ketsujû en jap.) se réunirent dans les quatre siècles suivant la disparition du Maître.
Premier concile
Il se réunit environ trois ans après la mort de Shakyamuni (vers 477 avant JC) près de Rajagriha capitale du royaume de Magadha (en Inde du Nord) à l'instigation d'un de ses disciples Mahakâsyapa, soucieux d'éviter l'effritement de la Communauté.
Nous avons de ce concile un récit mythique. Selon la légende :
D'abord le disciple Ûpali récita le Vinaya
Puis Ânanda récita la totalité des sutras (il prononça pour la première fois à cette occasion la célèbre formule liminaire qui caractérise les sutras "ainsi ai-je entendu..." (evam mayâ scrutam)
Les premiers textes du Canon Bouddhique étaient ainsi établis et constituaient le point de départ d'une immense littérature bouddhique.
Deuxième concile
Un siècle plus tard, (vers 377 avant J.C) un deuxième concile se tint à Vaishâlî, au Nord de l'Inde. Un problème concret de pratique y était soulevé : des moines de cette région s'étant laissé aller à une vie facile et à la corruption, il s'agissait de formuler une condamnation nette de ces pratiques. Ce qui fut fait. Cependant à cette occasion, une forme dure de la communauté s'opposa aux tenants d'une voie plus souple tournée vers le compromis et intégrée dans la vie.
Troisième concile
Lors de celui-ci, réuni vers 340 avant JC, à Pataliputra (nouvelle capitale de Magadha), les points de désaccord furent plus fondamentaux puisque doctrinaux. Il s'agissait de la situation de l'Arhat. L'état d'arhat est celui vers lequel tend tout moine qui cherche, par l'ascèse ou la pratique de l'enseignement de Bouddha, à atteindre l'Eveil et son salut personnel.
Un moine, du nom de Mahâdeva, contesta cet idéal, affirmant que les arhats possédaient encore certaines faiblesse, qu'ils n'étaient pas débarrassés de toute trace d'ignorance, de souillure ou de passion et qu'il leur faudrait encore progresser sur la Voie. Surtout Mahâdeva disait que la pratique de la Voie n'avait pas de fin et que le salut personnel n'était, comme le reste, qu'une illusion. Les moines devaient donc, se libérant de l'égoïsme, rester dans ce monde de douleur pour sauver tous les êtres. Mahâdeva se prononça aussi pour une interprétation plus souple des règles monastiques.
La controverse avec les tenants du modèle de l'arhat aboutit à un schisme (le premier d'une longue série) et à la création de deux écoles qui se scindèrent par la suite en différents sous-groupes:
- l'école Sthavira, traditionaliste
- l'école Mahasamghika, soutenant les thèses de Mahâdeva. Certains voient dans cette école les prémisses du mouvement Mahâyâniste.
Quatrième concile
Il s'est tenu vers 250 avant J.C. à Pataliputra (alors capitale de l'empire Maurya), sous le patronage d'Ashoka, souverain des Maurya de 272 à 231 avant JC et premier unificateur de l'Inde.Converti au bouddhisme, il joua un très grand rôle dans son développement en envoyant notamment des missionnaires aux confins de l'empire. On pense que c'est lors de ce concile que les Abhidharma furent complétés et intégrés au Canon Bouddhique.
Ce concile a vu aussi s'exprimer des tendances contradictoires, contenant d'autres germes de scissions. Cette fragmentation de la Loi bouddhique va finalement permettre d'étendre le champ d'action de la pensée bouddhique à de nombreux domaines (logique, mathématique, philosophie, métaphysique, etc.) et contribuer à son enrichissement.
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