Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blog VOM : Géopolitique - Mondialisation - Société- Religions - Spiritualité - Actualité...
12 juin 2015

Le Linceul et les Evangiles (3)



Giraud françois - Sens et traduction

 
http://gira.cadouarn.pagesperso-orange.fr/france/historique/valeur_hist/langue_originale/langue_origin_cadres.htm
La modification du sens par la traduction
               Lorsque le sens d'une phrase n'est pas vraiment intelligible quand elle est écrit en grec, mais que cette même phrase devient logique dès qu'elle est traduite en hébreu, nous avons un argument très fort permettant de penser que cette phrase a été composée en langue sémitique.
               L'abbé Carmignac donne de nombreux exemples de cette perte de signification lors du passage de l'hébreu en grec. En voici deux, très significatifs :
  • l'un concerne une erreur de traduction. Pour la comprendre, il faut savoir que l'hébreu écrit ne comporte pas de voyelles, mais uniquement des consonnes. C'est au moment de la lecture que le mot est vocalisé. A un seul mot écrit, peuvent correspondre plusieurs prononciations et donc, plusieurs sens. Prenons Marc V, 11-13 (ce passage concerne la guérison d'un homme à l'esprit impur : "/.../ Or, il y avait là, sur la montagne, un grand troupeau de cochons en train de paître. Et [les esprits impurs] prièrent [Jésus] en disant :" envoie-nous dans les cochons, que nous entrions en eux." Et il le leur permit. Et, étant sortis, les esprits impurs entrèrent dans les cochons, et le troupeau s'élança du haut de l'escarpement dans la mer - environ deux mille - et ils s'étouffaient dans la mer."
Voici, intégralement cité, le commentaire de l'Abbé Carmignac à ce sujet : "En Marc 5, 13 le troupeau de porcs et évalué au chiffre d'environ deux mille. C'est absolument invraisemblable étant donné le caractère peu sociable des porcs et la maigre végétation de cette contrée de Transjordanie (le Golan actuel). Aussi Matthieu 8, 32 et Luc 8, 33 ont-ils eu soin de supprimer ce détail. Mais en hébreu K'LPYM, qui signifie environ deux mille si l'on vocalise ke'alpayîm, peut aussi être vocalisé enka'alâpim et signifier par bandes : les porcs se sont précipités par bandes dans le lac, mais leur nombre n'est plus précisé. (Naissance des Evangiles synoptiques, p46)
  • l'autre concerne la disparition du sens de la phrase. Pour la comprendre, il faut savoir qu'n hébreu, les noms propres ont une signification (ainsi Emmanuel  - immanou El - veut dire Dieu avec nous, Johanan veut dire Dieu fait grâce). Prenons Matthieu, 1, 21 : l'ange dit à Marie :"Tu appelleras son nom Jésus car lui il sauvera son peuple de ses péchés."
Voici, à nouveau intégralement cité, le commentaire de l'Abbé Carmignac : "La relation de causalitée indiquée par la conjonction "car" apparaît en hébreu, où yôshîa (sauvera) reprend la racine et la sonorité de yêshûa (Jésus), mais elle n'apparaît plus en grec. Donc, cette phrase a dû être prononcée et transcrite en hébreu. En grec la relation de causalité disparaît, et en français les traducteurs sont obligés de l'expliquer en note. (Naissance des Evangiles synoptiques p 37)
               Ces deux exemples peuvent difficilement s'expliquer si on n'admet pas une composition originale en hébreu.







Giraud françois - Style général du NT  
http://gira.cadouarn.pagesperso-orange.fr/france/historique/valeur_hist/langue_originale/langue_origin_cadres.htm
En français, les phrases que nous employons sont structurées autour d'une proposition principale (comprenant un sujet, un verbe et, éventuellement, des compléments) et des propositions dites subordonnées (elles-mêmes comprenant sujet, verbe et complément si besoin). Ces différentes propositions sont relièes entre elles par des conjonctions . Il en est de même en grec :
Voici la première phrase de Luc, dans un grec classique parfait, dont la structure est très proche de notre français. C'est la seule phrase de Luc ainsi, toutes les autres sont des décalques en grec d'une syntaxe sémitique, comme nous allons le voir. "Puisque beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, selon ce que nous ont transmis ceux qui, témoins oculaires dès le commencement, sont devenus ensuite serviteurs de la Parole, j'ai décidé, moi aussi, après m'être informé de tout depuis le début, d'en écrire pour toi l'exposé suivi, excellent Théophile, pour que tu te rendes bien compte de la sûreté des enseignements que tu as reçus."
        
          L'ordre des mots aussi est différent d'une langue à l'autre :  en français, on aime bien mettre en tête de phrase le sujet, puis le verbe, puis les compléments ; en hébreu, c'est différent : en tête vient le verbe, puis le sujet, enfin le ou les compléments. De plus, les phrases sont souvent de simples propositions reliées par la conjonction "et". Prenons Luc II,33-34 ; en traduction mot à mot, cela donne :
"Et il était Joseph son père et sa mère en train de s'étonner sur les paroles qui étaient dites à son sujet ; et alors il les a bénis Siméon et il a dit en s'adressant à Marie..."
En traduction "francisée" telle que nous la trouvons dans la Bible osty, le résultat est :
"Et son père et sa mère étaient dans l'étonnement de ce qui se disait de lui. Et Siméon les bénit et dit à Marie, sa mère..."
          Prenons un autre texte de Luc (XX, 20-26), et regardons comment il est traduit en français par la Bible Osty et comment il était écrit dans le texte grec :
Texte grec original "décalqué" en français "Et alors ils ont tramé un plan contre lui et ils ont envoyé pour le guetter et monter une embuscade des hommes qui prétendent eux-mêmes être des justes afin de l'attrapaer par une parole pour le livrer aux autorités et à la main du gouverneur. Et ils l'ont interrogé et ils lui ont dit : "Rabbi nous savons que c'est avec vérité que tu parles et que tu enseignes et que tu ne relèves pas la face mais c'est bien dans la vérité que la voie de Dieu tu l'enseignes. Est-ce qu'il nous est permis de payer l'impôt à César oui ou non ?" Et alors lui il a reconnu leur fourberie et il leur dit : "Montrez-moi donc un dènarium de qui est-elle la figure qui est gravée et l'inscription qui est la-dessus ? Et alors eux ils ont dit : "De César." Et lui il leur a dit : "eh bien alors donnez donc ce qui appartient à César à César et ce qui appartient à Dieu à Dieu." Et ainsi ils n'ont pas été capables de l'attraper par une parole devant la face du peuple et ils ont été très étonnés de sa réponse et ils sont restés muets."
Texte grec traduit en français dans la Bible Osty "Et, l'ayant épié, ils lui envoyèrent des espions qui jouèrent les justes, pour le prendre en défaut sur quelque parole, de manière à pouvoir le livrer à l'autorité et au pouvoir du gouverneur. Et ils l'interrogèrent en disant : "Maître, nous savons que tu parles et enseignes correctement et que tu n'as pas égard à la personne, mais qu'en toute vérité tu enseignes la voie de Dieu. Nous est-il permis ou non de payer l'impôt à César ?" Pénétrant leur astuce, il leur dit : "Montrez-moi un denier. De qui porte-t-il l'effigie et l'inscription ? Ils dirent : "De César." Il leur dit : "Ainsi donc, rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu." Et ils ne parvinrent pas à le prendre en défaut sur quelque propos devant le peuple et, étonnés de sa réponse, ils gardèrent le silence."

          Le style du texte grec original n'est pas du tout celui que l'on trouverait chez n'importe quel auteur grec de la même époque. Si ce texte avait été écrit par un auteur grec, son style ressemblerait comme un frère à celui de la traduction de la Bible Osty, le grec et le français étant deux langues très proches dans leur syntaxe. Par contre, le style du texte grec original est la copie conforme du style qui aurait été employé par un auteur juif écrivant en hébreu - ou en araméen -. On est obligé de conclure que le texte grec a été obtenu en décalquant un texte hébreu - ou araméen - original.
        Notez qu'il n'y a pas de fautes dans le texte grec original, il y a seulement la volonté de serrer au plus près le texte sémite, la langue grecque dût-elle en souffrir. Le traducteur n'était pas un inculte, il avait seulement pour but de rendre une traduction aussi fidèle que possible au texte original. Et tout l'Evangile de Luc est du même style, hormis sa première phrase :
Les redondances
        Il s'agit de tournures de phrases proches du style oral, où on répète le même mot ou la même idée ; les Évangiles en fourmillent, pas les textes grecs classiques. Exemple :
Matthieu, II,10 : "Et lorsqu'ils ont vu l'étoile, ils se sont réjouis une grande joie au plus haut point
Matthieu, III, 1 : "Et dans ces jours-là il est venu Johanan celui qui plongeait [les gens dans l'eau] et il a crié dans le désert de juda et il a dit :..."
Matthieu III, 17 : "et voici une voix qui venait des cieux et elle a dit :..."
Matthieu, IV, 4 : "alors lui il a répondu et il a dit..."
Nous n'en sommes qu'au quatrième chapitre de Matthieu et nous avons déjà quatre exemples. Il en est de même jusqu'au bout de son Évangile. Luc fait de même :
Luc, I, 19 : "Et alors il a répondu le messager et il a dit..."
(Luc, VIII, 5) : Il est sorti le semeur et pendant qu'il semait la semence...
        Et ainsi de suite, tout au long du texte des quatre évangélistes.






Giraud françois - Historicité des Évangiles

 
http://gira.cadouarn.pagesperso-orange.fr/france/historique/valeur_hist/historicite/hist_evan_cadres.htm
Historicité des Évangiles
I . Généralités
          L'étude critique de l'historicité des Évangiles repose sur la qualité extrinsèque des manuscrits qui nous sont parvenus (leur support, la qualité d'écriture, la conservation) et sur leur qualité intrinsèque (sérieux de la source et des copies).
                    A. Les matériaux utilisés
          Les tablettes d'argile : il s'agit du plus vieux matériau utilisé ; il en a été retrouvé plusieurs dizaines de milliers en Mésopotamie. Les plus anciennes remontent à 2800 avant Jésus-Christ environ. C'étaient de petites plaques d'argile qui étaient gravées encore humides avec un roseau taillé en pointe.
tablette argile.jpg (9031 octets)
Le papyrus : C'est une découverte des Égyptiens. Le papyrus est une plante qui poussait en abondance sur les bords du Nil. Après cueillette des tiges et suppression de leur écorce, le cœur de la plante était découpé en longues lanières qui étaient juxtaposées en deux couches perpendiculaires unies par une sorte de colle à base de farine, puis, une fois séchées, légèrement huilées. Dans des conditions sèches, ce matériau se conservait assez bien, mais restait quand même assez fragile, ce qui explique le petit nombre de documents qui nous sont parvenus. Sa confection était évidemment plus complexe que celle des tablettes d'argile, mais son poids facilitait l'écriture - et donc la diffusion - de documents volumineux. Son usage s'est abandonné vers le VIII° siècle, mais son nom s'est perpétué jusqu'à nous, car c'est de lui que vient notre mot "papier"
Sur ce morceau de papyrus, on distingue nettement les lanières parallèles de tiges de papyrus.
Extrémité d'une tige de papyrus.
          Le parchemin : fait à partir de peaux de bêtes traitées à l'eau de chaux, il s'agissait d'un matériau onéreux et long à préparer. Il avait cependant l'avantage d'être résistant, léger, facile à travailler, de bonne conservation et, qualité très appréciable, d'être réutilisable (l'encre pouvait être grattée, rendant au parchemin son aspect d'origine ; actuellement, l'examen aux ultra-violets permet de voir les anciennes écritures effacées),
isaie.gif (21728 octets)
          Le cuir, connu depuis de nombreux siècles, devait aussi être préparé à partir de peaux d'animaux, mais traitées par des tanins végétaux et non par la chaux. On retrouve les mêmes avantages et inconvénients que pour le parchemin.
samuel cuir ecrit p 115.jpg (2612 octets)
          Le papier : cette fois, il ne s'agit plus de lanières végétales juxtaposées, mais de fibres végétales très fines réduites en pâte et cette pâte est étalée et mise à sécher. Son usage s'est répandu à partir du XIV° siècle.
                   B. La présentation des documents
          Les feuilles isolées : comme leur nom l'indique, il s'agissait de petits documents tenant sur une seule feuille (papyrus, parchemin, cuir, papier).
          Les rouleaux : Il s'agissait de l'assemblage bout à bout de feuilles, quelqu'en soit le matériau. La première et la dernière feuilles étaient fixées sur un bâton et tout le document était enroulé sur lui-même à partir des deux extrémités, à la manière de nos cassettes audio ou vidéo. Pour accéder à un endroit quelconque du document, il suffisait de dérouler une extrémité pendant qu'on enroulait l'autre. Quand le document était grand, cela pouvait devenir fastidieux, surtout si l'on voulait accéder à deux parties assez éloignées l'une de l'autre...(On parle de rouleaux atteignant plus de six à huit mètres de longueur)
          Les codex : il s'agit de feuilles (quelqu'en soit le matériau) reliées entre elles à la manière de nos livres modernes. Le côté pratique de cette présentation a fait qu'elle a très rapidement remplacé les rouleaux.
II. Étude des documents
     Il nous est parvenu environ 13 000 documents manuscrits concernant les 27 livres composant le Nouveau Testament. Certains de ces documents ne contiennent que quelques fragments de lignes, d'autres sont des ouvrages quasiment entiers. Contrairement à ce que l'on pourrait croire en première approche, les spécialistes parviennent parfois à identifier avec certitude même les tout petits documents, pourvu qu'ils possèdent quelques particularités significatives (associations rares de certaines lettres, noms propres...)
                    Le Qumrân 7Q5 : Le papyrus 7Q5 (5° papyrus découvert dans la 7° grotte de Qumrân) a été formellement identifié par C. P. Thiede comme une copie en grec d'un passage de l'Évangile de Marc (Chapitre VI, versets 52-53). Les grottes de Qumrân ayant été murées en 68, ce papyrus est évidemment antérieur à cette date.
p7q5.jpg (3112 octets) à gauche, on voit le fragment 7Q5 tel qu'il apparaît.
à droite, le fragment esst inséré dans son texte d'origine. Une étude faite sur tous les documents bibliques a montré qu'aucun autre passage des Ecritures ne pouvait correspondre à ce fragment
Marc 7q5.jpg (2785 octets)

                    Le papyrus Magdalen : il s'agit de trois petits fragments de papyrus, écrits recto-verso en grec, actuellement au Magdalen College d'Oxford, que C. P. Thiede a datés du milieu du 1° siècle et identifiés comme six passages de l'Évangile de Matthieu, chapitre XXVI, versets 7-8, 10, 14-15, 22-3, 26-31, 32-33.
                    Le Rylands 457, aussi appelé p52 ("p" pour papyrus), est un fragment d'environ 9 x 6 cm, écrit recto-verso, portant 7 fragments de lignes d'écriture grecque sur chaque côté qui ont permis de l'identifier formellement comme appartenant à l'Évangile de Jean, chapitre XVIII, versets 31-33 au recto, versets 37-38 au verso. Il est daté de 125. Il provient d'un codex d'environ 66 feuilles de format 20 x 20 cm.
p52.jpg (4458 octets)
                    Les papyrus Bodmer II, VII, XIV et XV : ils appartiennent à la Bibliothèque Suisse de Genève. Le Bodmer II (p66), daté de l'an 200 environ, contient 108 feuillets représentant une grande partie des premiers chapitres de l'Évangile de Jean. Le Bodmer VII (p72), codex de 180 pages, daté du III° siècle, contient les deux épîtres de Pierre et celle de Jude. Les Bodmer XIV et XV (p75), datés aussi du III° siècle, contiennent une partie de l'Évangile de Luc (chapitres 3 à 24) et de Jean (chapitres 1 à 15).
                    Les papyrus Chester Beatty : actuellement à Dublin, à la Chester Beatty Librairy, ils représentent 11 fragments de codex couvrant 23 livres de la bible, dont 15 du Nouveau Testament. Ils sont datés entre les 2° et 4° siècles.
  • Le papyrus p45, composé de 30 feuillets, contient des fragments des quatre Évangiles et des Actes,
  • le papyrus P46 contient, en un seul codex, 9 des 14 épîtres de Paul,
  • le papyrus P47
                    Le Codex Vaticanus, fait de parchemin, situé à la Bibliothèque du Vatican, daté du 4° siècle, contient toute la bible (Ancien et Nouveau Testaments) avec de très minimes lacunes.
                    Le Codex Sinaïticus, situé au British Museum, daté du 4° siècle, contient une partie de l'Ancien Testament et presque tout le Nouveau Testament (manquent l'Apocalypse, les épîtres de Paul, l'épître aux hébreux).
                    Le Codex Alexandrinus, conservé au British Museum, daté du 5° siècle, contient une partie de l'Ancien et du Nouveau Testament, notamment l'Apocalypse.
                    Le Codex Claromontanus, détenu à la Bibliothèque Vaticane, daté du 4° siècle, est une traduction latine du Nouveau Testament antérieure à celle de Saint Jérome.
III. Les témoignages des anciens auteurs
                    Papias : évêque de Hiérapolis au 2° siècle, écrivit un ouvrage "Exégèse des Faits et Gestes du Seigneur", dont nous connaissons des extraits car ils sont cités par Eusèbe de Césarée dans son "Histoire de l'Église". Voici ces extraits :
  • "Marc, qui était l'interprète de Pierre, a écrit avec exactitude, mais pourtant sans ordre, tout ce dont il se souvenait de ce qui avait été dit ou fait par le Seigneur. Car il n'avait pas entendu ni accompagné le Seigneur, mais plus tard, comme je l'ai dit, il a accompagné Pierre. Celui-ci donnait ses enseignements selon les besoins, mais sans faire une synthèse des faits et gestes du Seigneur. De la sorte, Marc n'a pas commis d'erreur en écrivant comme il se souvenait. Il n'a eu, en effet, qu'un seul dessein, celui de ne rien laisser de côté de ce qu'il avait entendu et de ne tromper en rien dans ce qu'il rapportait."
  • "Matthieu réunit donc en langue hébraïque les faits et gestes [du Seigneur] et chacun les traduit comme il en était capable."
                    Irénée, évêque de Lyon, a écrit, dans les années 180-185, "Contre les Hérésies" dans lequel on trouve :
  • "Matthieu publia chez les Hébreux dans leur propre langue une Écriture d'Évangile, Pierre et Paul évangélisant à Rome et fondant l'Eglise ; après leur départ, Marc, le disciple et traducteur de Pierre, lui aussi nous a transmis par écrit la prédication de Pierre. Luc, le compagnon de Paul, mit dans un livre l'Évangile prêché par lui."
                    Eusèbe de Césarée, né vers 265, mort vers 340, est l'auteur du livre   "Histoire Ecclésiastique".
  • Pantène dirigeait "l'académie" d'Alexandrie dans les années 180-192 ; Eusèbe, en parlant de lui, écrit : "On dit qu'il alla dans les Indes ; on dit encore qu'il trouva sa venue devancée par l'Evangile de Matthieu, chez certains indigènes du pays qui connaissaient le Christ : à ces gens-là, Barthélemy, un des apôtres, aurait prêché et il leur aurait laissé, en caractères hébreux, l'ouvrage de Matthieu, qu'ils avaient conservé jusqu'au temps dont nous parlons."
  • Ailleurs, Eusèbe ajoute : "Matthieu prêcha d'abord aux Hébreux. Comme il devait aller aussi vers d'autres, il livra à l'écriture, dans sa langue maternelle, son Évangile, suppléant du reste à sa présence par le moyen de l'Ecriture, pour ceux dont il s'éloignait."
                    Origène, né en 185, mort en 253 ou 254, dit dans son "Commentaire  sur Saint Matthieu" (écrit vers 245) :
  • "Comme je l'ai appris dans la tradition au sujet des quatre Évangiles qui sont aussi seuls incontestés dans l'Eglise de Dieu qui est sous le Ciel, d'abord a été écrit celui qui est selon Matthieu, premièrement publicain, puis apôtre de jésus-Christ : il l'a édité pour les croyants venus du Judaïsme, et composé en langue hébraïque. Le second [Évangile] est celui selon Marc, qui l'a fait comme Pierre le lui avait indiqué."
          Il existe encore une vingtaine d'autres témoignages plus tardifs affirmant que Matthieu avait écrit son Évangile en hébreu.
         Au total, nous avons donc en notre possession actuelle environ 13 000 manuscrits (5 000 en grec, 8 000 en d'autres langues, datés entre le 1° et le 14° siècles) et environ 36 000 citations extraites des écrits des Pères de l'Eglise. L'abondance de cette documentation a permis à des érudits d'étudier attentivement le texte du Nouveau Testament tel qu'il est actuellement admis, et de conclure qu'il était parfaitement conforme aux textes originaux.
        Cette énumération de "bouts de papyrus ou de parchemins" peut à première vue laisser sceptique sur la possibilité de connaître avec précision le contenu du Nouveau Testament ; pourtant il n'en est rien, l'archéologie et la papyrologie sont des sciences au vrai sens du terme, et on n'a pas attendu le 21° siècle pour connaître le vrai contenu des Écritures. La Vulgate, traduction officielle en latin de la Bible, a été faite par Saint Jérome à la fin du 4° siècle et terminée en 405.
        Et qu'en est-il par rapport aux autres livres antiques ? Possédons-nous les manuscrits des auteurs classiques ? Personne ne discute sur les écrits de César, Cicéron et autres Virgile ; et pourtant...
       Nous ne possédons que quelques centaines de copies de manuscrits pour ces auteurs (et même une seule pour Tacite !), alors que nous en avons quelques milliers pour le Nouveau Testament, et si seulement 300 ans séparent la vie de Jésus du Codex Vaticanus, il y a un trou de 400 ans entre Virgile et le premier manuscrit complet de ses œuvres, 1000 ans pour Jules César, 1300 ans pour Platon et 2300 ans pour Homère...




Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Blog VOM : Géopolitique - Mondialisation - Société- Religions - Spiritualité - Actualité...
Blog VOM : Géopolitique  - Mondialisation - Société- Religions  - Spiritualité - Actualité...
Archives
Derniers commentaires
Publicité