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11 juin 2015

Datation carbone 1988 (4)



La datation de 1988 - 3-Thibault Heimburger

 
 
 
CARBONE 14 (3) : ANOMALIES PHYSICO-CHIMIQUES DE L'ECHANTILLON
 
Comme nous venons de le voir, il existe de fortes présomptions d’inhomogénéité de l’échantillon daté en 1988 par le radiocarbone et donc des doutes sur sa représentativité.
 
Autrement dit, l’échantillon de 1988 est-il vraiment, totalement ou en partie, le lin original du Suaire ?
 
Pour bien comprendre la suite il est nécessaire d'avoir en tête le schéma de la zone où ont été effectués les prélèvements :
 
 
DONNEES :
 
 
1) LES PHOTOGRAPHIES  DE LA ZONE DE PRELEVEMENTS :
 
Lors du grand projet de recherche du STURP de 1978, des centaines de photographies de toute la surface du linceul ont été prises dans tout le spectre de rayonnement.
 
En reprenant, après 1988, les photographies de 1978 centrées sur la zone où sera découpé en 1988 l'échantillon daté au radiocarbone, de surprenantes constatations ont été faites :
 
DONNEES :
 
 
1) LES PHOTOGRAPHIES  DE LA ZONE DE PRELEVEMENTS :
 
Lors du grand projet de recherche du STURP de 1978, des centaines de photographies de toute la surface du linceul ont été prises dans tout le spectre de rayonnement.
 
En reprenant, après 1988, les photographies de 1978 centrées sur la zone où sera découpé en 1988 l'échantillon daté au radiocarbone, de surprenantes constatations ont été faites :
 
 
a) FLUORESCENCE UV (Voir Photo ci-dessus) : la zone des futurs échantillons est plus sombre que celle du suaire "normal" : elle n’est pas fluorescente alors que le fond du suaire l’est légèrement. Ceci traduit non pas la couleur de l'image elle-même, ni une brûlure, mais une réelle différence de composition chimique.
 
 
b) LA PHOTOGRAPHIE SOUS LUMIERE TRANSMISE A  3200°K (Voir Photo ci-dessus) montre une différence dans l'agencement des bandes claires et sombres ainsi que des arrêts ou des modifications d'intensité de certaines bandes verticales au dessus et au dessous de la bande sombre horizontale qui rejoint le pli courbe. Globalement l’aspect de la « texture » dans la zone supérieure claire est différent de celui de la zone inférieure sombre.
Cette observation est en faveur de l’hypothèse que du matériel étranger a été rajouté ou mêlé aux fils originaux du suaire.
 
 
c) LA RADIOGRAPHIE X  montre que certaines bandes ne s'étendent pas de la partie principale jusqu'à la zone des échantillons C14. De même la structure en bande du tissu normal ne se retrouve pas, d’après l’auteur, identique dans la zone des futurs prélèvements.
 
 
2) LE COTON :
 
En 1973, le Professeur Raes fut autorisé à prélever un échantillon du suaire (« échantillon Raes » dans la suite du texte).
Comme nous l'avons vu (page Lin et Tissu), cet échantillon était constitué de 2 parties adjacentes, de part et d'autre de la couture qui s'étend le long d'un des grands côtés du suaire. 
Il remarqua la présence de nombreuses fibres de coton, facilement reconnaissables et identifia l'espèce Gossypium herbaceum, originaire du Moyen-Orient, mais uniquement dans son échantillon appartenent au corps principal et pas dans la bande latérale.
 
Dans les années 80, Rogers étudia des fils de cet échantillon en sa possession, ainsi que ceux recueillis en 1978 sur de nombreux endroits différents du suaire. On avait alors utilisé des bandes adhésives spéciales, non contaminantes, permettant de recueillir des fibres et du matériel de surface.
 
Rogers confirma d'abord la découverte de Raes (sans pouvoir affirmer l'espèce du coton) : de nombreuses fibres de coton, facilement reconnaissables, sont intimement entremêlées aux fibres de lin (ce n’est pas une contamination de surface) mais la nouveauté était que ce coton ne se retrouvait quasiment que sur l’échantillon Raes et nulle part ailleurs sur le suaire, sauf à l'état de traces en surface (pouvant provenir des gants de coton utilisés pour les manipulations du suaire en 1978).
 
Cette découverte de Rogers a été confirmée (dans un courriel d'août 2005) par Paul Maloney qui eut aussi l'occasion d'étudier au microscope les échantillons de surface prélevés en 1973 par Max Frei pour ses études des pollens.
II est intéressant de noter que le coton ne fut introduit en Europe que dans les années 1350.
 
3) LA LIGNINE :
 
Il s'agit d'un composant naturel de toutes les plantes, retrouvé dans le lin sous forme de points foncés aux noeuds de croissance des fibres
 
 
Le blanchiment des fibres au cours des premières phases de la fabrication du tissu (voir : Le lin et le tissu) aboutit à enlever une partie de la lignine et d’autres impuretés.
 
Une évaluation semi-quantitative a été faite sur la quantité de lignine présente sur l’échantillon Raes, sur la toile de Hollande médiévale soutenant le suaire sur toute sa surface, sur les fibres de surface prélevées en 1978 en différents endroits du suaire, enfin sur des tissus de lin modernes.
 
Rogers a pu constater que:
- sur la toile de Hollande, l’échantillon Raes et les tissus modernes la quantité de lignine est faible et relativement homogène.
- inversement la quantité de lignine est plus importante sur le suaire et sa distribution ne se fait pas au hasard.
 
Le suaire est en effet constitué de bandes dont la couleur varie légèrement : plus ou moins claires ou sombres.Ceci est vrai pour les fils de chaîne comme pour les fils de trame.
 
 
L’hypothèse la plus probable pour expliquer cet aspect est liée au mode de fabrication du tissu, si on admet un âge ancien pour le suaire.
En effet, depuis l’antiquité et jusqu’à la fin du 13ème siècle, les écheveaux de lin étaient blanchis séparément et avant de tisser l'ensemble. Suivant la force du blanchiment il restait plus ou mois de lignine et le vêtement final avait cet aspect « en bandes ».
Depuis le 14ème siècle, sauf exception, c'est le vêtement entier qui est blanchi une fois tissé, d'où un taux de lignine plus faible et une couleur beaucoup plus homogènes.
C'est exactement la différence que l'on retrouve entre le suaire d'une part (aspect en bande, taux de lignine variable en fonction de sa localisation dans un prélèvement sur une bande claire ou foncée) et l’échantillon Raes, la toile de Hollande et les tissus modernes d'autre part (pas d’aspect en bande, homogénéité des taux de lignine).
 
Une fois encore, l’échantillon Raes, qui jouxte la zone de prélèvement C14 apparaît différent du reste du suaire.
On notera en passant que l'explication des bandes visibles sur le suaire pas le procédé antique de fabrication est, en soi, un argument pour un âge ancien du suaire.
 
4) LA VANILLINE :
 
La vanilline (4-hydroxy-2-méthoxybenzaldéhyde) est un produit de dégradation naturel de la lignine.
Les facteurs affectant le taux résiduel de vanilline sont nombreux, dont l'âge, la chaleur, l'humidité etc.
Plus le tissu est ancien, plus le taux baisse, toute chose égale par ailleurs.
 
Des tests microchimiques très sensibles ont montré la présence de taux détectables de vanilline dans l’échantillon Raes (comme c’est souvent le cas pour des tissus médiévaux), mais son absence partout ailleurs sur le Suaire(comme pour les échantillons antiques).
Ceci est un argument pour un âge ancien du suaire, beaucoup plus ancien que le Raes.
 
 
5) LES FIBRES DE L’ECHANTILLON RAES SONT RECOUVERTES D'UNE SUBSTANCE UNIQUE :
 
Rogers a récemment découvert que les fibres de l’échantillon Raes contenaient des « incrustations » qui ne se retrouvaient nulle part ailleurs sur le suaire.
 
Ces incrustations jaune-brun ressemblent à un matériel gélatineux et se retrouvent davantage sur les fibres de coton.
 
Ce matériel se comporte comme un gel avec effet de capillarité et coloration de l’intérieur de la fibre (medulla).
Il est soluble dans l’eau mais pas dans les solvants non polaires.
Seules les fibres superficielles sont colorées alors que les fibres plus en profondeur dans le fil le sont beaucoup moins.
 
Ces observations laissent penser que la substance a été appliquée en surface pour homogénéiser les couleurs et ainsi rendre invisible du matériel rajouté.
Les fibres de coton, beaucoup plus chargées en colorant que les fibres de lin, ont probablement été rajoutées pour une plus grande efficacité de la coloration.Ces procédés était courant au Moyen-Age.
 
Les analyses chimiques ont montré que l'essentiel de la couleur provenait d'un pigment (alizarine-purpurine), extrait de racines de garance, qui n'apparut en France qu’au 16ème siècle.
Le mordant (composé métallique permettant un meilleur accrochage du pigment au support) serait composé d'oxyde d'aluminium hydraté, dont Adler avait, indépendamment, trouvé un niveau élevé dans la zone des échantillons C14 par analyse aux rayons X.
Quant au liant ce serait une gomme végétale, probablement la gomme arabique.
Toutes ces données sont issues de tests chimiques fiables, multiples et convergents.
 
Rogers a aussi trouvé dans le Raes un fil résultant de l'épissure bout à bout de fibres manifestement d'origines différentes.
 
Finalement Rogers conclut : « J’ai découvert que l’échantillon radiocarbone était recouvert par une gomme végétale (probablement la gomme arabique), un liant d’oxyde d’aluminium hydraté (l’aluminium trouvé par Adler), et de la teinture extraite de racines de garance (alizarine et purpurine). Rien d’identique ne se retrouve en quelque autre endroit du suaire ».
 
Notons tout de suite qu'un tel colorant,  présent dans les échantillons C14, serait totalement détruit par les procédures de nettoyage et purification des échantillons avant datation au C14 ; il ne peut donc en aucun cas intervenir pour modifier l'âge donné par le C14.
En revanche sa présence, uniquement dans cette zone et nulle part ailleurs sur le linceul, montre encore une fois la particularité du Raes adjacent au prélèvement pour le radiocarbone.
  
Récemment, dans un article de 2004, Rogers  a confirmé cette découverte grâce à l’utilisation d’une technique physique particulièrement sensible ( la spectrométrie de masse par pyrolyse ) sur 6 échantillons obtenus de différents endroits sur le suaire dont un échantillon extrait de l’échantillon Raes.
Cette technique consiste à chauffer progressivement les échantillons de façon contrôlée et à recueillir les produits de cette pyrolyse à chaque niveau de température. L’analyse par spectrométrie de masse permet de connaître, pour une température donnée, les molécules produites à cette température, leur quantité et leur évolution en fonction de la température.
La découverte de l’auteur est que l’échantillon Raes est unique car il est le seul à montrer les caractéristiques de la présence de pentose, sucre composant majeur des gommes végétales.
 
Rogers conclut : « les données de la spectrométrie de masse par pyrolyse confirment l’identification d’une couche de gomme végétale sur les fils de l’échantillon Raes ».
 
DISCUSSION :
 
 
Nous nous trouvons donc devant un faisceau convergent de données scientifiques dues à Rogers (qui est une des rares personnes en possession d’échantillons) et jusqu’ici apparemment non contestables ou contestées.
 
Les méthodes scientifiques utilisées sont très différentes mais aboutissent toutes à la même conclusion : la zone d’où ont été extraits les échantillons datés au carbone 14 et/ou l'échantillon Raes adjacent sont différents du reste du suaire.
 
 
 
TABLEAU RESUMANT LES ARGUMENTS EN FAVEUR DU CARACTERE NON REPRESENTATIF ET « ANORMAL » DE LA ZONE DATEE PAR LE C14 EN 1988
ZONE ETUDIEE
METHODES
RESULTATS
COMMENTAIRES ET CONCLUSIONS
 
 
Zone des prélèvements pour la datation au Carbone 14
 
Méthodes Physiques :
 
Photos de la zone
(UV, lumière transmise 3200°K, rayons X)
 
- absence de fluorescence UV contrairement au fond du suaire
- anomalies dans le « tramage »
Les méthodes
physiques concluent
à une différence de composition chimique entre la zone C14 et
le reste du suaire
et probablement à
des ajouts ou
réparations dans la
zone.
 
 
 
  
Echantillon
Raes
 
Toile de
Hollande
 
Lins modernes
 
Echantillons
de surface
du suaire
 
 
Microscopie et Méthodes chimiques :
 
coton : recherches minutieuses sur des dizaines d'échantillons (microscope)
lignine : comparaisons semi-quantitatives
vanilline : test de détection chimique très sensible
- le coton n'existe que dans le Raes
- la quantité de lignine est homogène dans le Raes(comme dans la Toile de Hollande du 16ème siècle et les tissus modernes), inhomogène sur le suaire, dépendant de la localisation du prélèvement
- la vanilline est détectable sur le Raes, indétectable
ailleurs sur le suaire
- le coton, utilisé en Europe à partir du
Moyen Age a pu
être utilisé pour des réparations.
 
-les variations d’homogénéité
de la lignine sur le
suaire peut s’expliquer par une méthode de fabrication ancienne
du suaire.
 
- la vanilline non
détectée sur le suaire pourrait indiquer un
âge beaucoup plus ancien que le Raes.
 
 
 
 
 
Echantillon Raes
 
Echantillons
de surface
du suaire
 
 
 
- Microchimie
 
- Spectrométrie de masse par pyrolyse
Détection d’une couche superficielle de colorant faite de :
- gomme végétale
- pigments probablement extraits de racine de garance
- liant d’aluminium.
Elle n’existe que sur l’échantillon Raes (+ou - C14) et nulle part ailleurs sur le suaire
-Argument majeur de
la spécificité de la zone datée par le C14
 
- Argument très en
faveur de l’existence d’une « réparation »
 
- Cette réparation, vu
le pigment utilisé
pourrait être postérieure au 15èmesiècle.
 
 
 
CONCLUSION :
 
- L’échantillon Raës, prélevé en 1973, présente des propriétés uniques (présence de coton, couche superficielle de teinture, homogénéité et faible quantité de lignine, détection de vanilline) qui s’opposent point par point à celles du reste du suaire (quasi-absence de coton, pas de peinture ou colorant comme nous le verrons plus tard, inhomogénéité de la lignine, absence de vanilline détectable).
 
- De plus ces données indiquent pour le Raes un âge plus récent que le reste du linceul et montrent des indices de réparations postérieures au 15ème siècle.
A l’inverse la présence d’un aspect en bandes du reste du suaire est en faveur d’une méthode de fabrication ancienne, habituellement antérieure au 14ème siècle.
 
- Concernant la zone où a été découpé l’échantillon servant à la datation par radiocarbone en 1988, adjacente à l’échantillon Raes, elle présente des particularités physico-chimiques qui la différencient aussi du reste du suaire (fluorescence UV etc.).
 
Il est donc possible, voire probable, que les 2 zones (échantillon Raes et échantillons radiocarbone), proches de quelques cms, partagent les mêmes propriétés et nous pouvons conclure :
 
1) l’échantillon utilisé pour la datation au carbone 14 est non représentatif de l’ensemble du suaire (quasi-certitude)
 
2) il aurait fait l’objet de réparations (ou « patches ») à une date tardive (forte probabilité).
 
En toute logique nous allons maintenant nous intéresser à la théorie de la réparation ou du « patch » selon 3 axes : cette théorie permet-elle d’expliquer les données accumulées jusqu’à présent, pourrait-elle expliquer l’âge radiocarbone (Moyen-Age), est-elle techniquement concevable au Moyen-Age ?


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