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11 juin 2015

Le Linceul et les Evangiles (5)



Giraud françois - La flagellation

 
http://gira.cadouarn.pagesperso-orange.fr/france/annexes/flagellation.htm
La flagellation
Avertissement
                    Un petit mot concernant la description des supplices antiques ; quand on étudie les conditions de mise à mort des condamnés, on est frappé de stupeur devant tant de méchanceté, de cruauté et d’indifférence générale devant la douleur des personnes ; à notre époque où on ne peut procéder à la moindre intervention, aussi bénigne soit-elle, sans avoir recours à une anesthésie, on a de la peine à concevoir la brutalité des temps anciens ; la description des sévices subis au cours de la crucifixion dépasse l’imagination et amène une sorte de révolte et d’écœurement. Malheureusement, leur étude minutieuse et approfondie fait partie intégrante de l’étude du Suaire. J’ai essayé d’en parler sans faire intervenir la sensibilité, en restant purement descriptif. Il n’empêche, certains détails sont vraiment épouvantables et peuvent impressionner : on peut sauter ce chapitre, mais au risque de manquer l’essentiel du contenu du Suaire. On peut aussi faire l’effort de dépasser son malaise et on comprendra ce qu’était une crucifixion ; les âmes pieuses y découvriront une partie des souffrances endurées par Jésus au cours de sa passion et comprendront mieux le prix qu’il a payé pour racheter les fautes des pécheurs.
Historique : elle était quasi-systématique avant toute crucifixion, sauf, peut-être en cas de crucifixion en série, où on ne disposait pas du temps nécessaire ; lors de la destruction de Jérusalem, en 70, on a compté parfois plus de 500 crucifixions par jour , hommes, femmes, enfants … on n’avait pas le temps alors de fignoler le travail.
Instruments de la flagellation : le flagrum, fouet à manche court portant plusieurs lanières épaisses et larges (généralement 2, parfois 3), munies à quelque distance de leur extrémité de balles de plomb ou d’os de mouton. Les lanières coupaient la peau cependant que les balles ou les osselets imprimaient de profondes plaies contuses ; il en résultait une hémorragie non négligeable et un affaiblissement considérable de la résistance vitale du condamné, comme on le verra un peu lus loin en étudiant l'importance du traumatisme. En compensation, si on peut dire, cela abrégeait son agonie sur la croix …
on voit ici un exemple de flagrum, mais il en existait bien d'autres, l'imagination humaine étant malheureusement inépuisable ...    (dans  La Vérité sur le Suaire de Turin, de Stevenson et Habermas)
Sur ce flagrum romain, il y a 2 lanières et les petites haltères de plomb sont attachées perpendiculairement aux lanières. On connaît d'autres flagrum où les billes de métal étaient enfilées sur les lanières au voisinage de leur extrémité. (4950 octets)
   
Le nombre de coups de fouet : il était strictement limité à 40 par la loi hébraïque, mais les pharisiens, pour être certains de ne pas enfreindre la loi, n’en faisaient donner que 39. Par contre, pour les romains, il n’existait pas de limite, hormis le fait que le condamné devait encore être capable de porter sa croix jusqu’au lieu du supplice. Jésus ayant été condamné à la flagellation par Pilate (romain), le nombre de coups de fouet pouvait ne pas être limité. Les Évangiles rapportent que Jésus ne parvenait plus à porter sa croix et qu’il a fallu faire appel à l’aide d’un passant ; cela peut correspondre à une flagellation particulièrement sévère et, d’ailleurs, ceux qui ont étudié les traces de la flagellation sur le Suaire ont relevé la marque de plus de 100 coups, ce qui, à raison de 2 lanières par fouet, indique au moins 50 coups de fouet.
Modalités de la flagellation : le condamné était attaché à une colonne ou à tout autre point situé en hauteur, les mains au-dessus de la tête ; on ne trouvait donc pas, en principe, de traces de fouet sur les bras et les avant-bras et, de fait, on ne trouve sur le Linceul aucune trace de flagellation sur la partie visible des avant-bras.
Vue postérieure du corps du supplicié. Les ravages causés par la flagellation sont ici parfaitement compréhensibles ; on imagine sans peine que le vêtement dont on recouvrait le condamné devait adhérer à l'ensemble des blessures et à quel point son enlèvement devait être douloureux. (5350 octets) Les traces sont répandues sur tout le corps, des épaules au bas des jambes.
La plupart sont sur la face postérieure ; on peut en conclure que le condamné était attaché face à la colonne.
Il n’y a pas de trace sur les avant-bras, ils étaient donc écartés du corps..
Le visage ne porte aucune trace de flagellation.
On voit de nombreuses traces sur la poitrine et sur le dos, jusqu'à la partie supérieure des deux épaules ; si les bras avaient été attachés à un seul point situé en hauteur, cet endroit aurait été relativement protégé car se trouvant au fond d'un pli ; l'hypothèse la plus plausible est que les deux bras étaient attachés en hauteur, mais à deux points distincts séparés du corps, un peu dans la position de la crucifixion.
Leur nombre : il y en a plus de 100, peut-être 120, réparties le plus souvent par 2 ou par 3.
Elles sont disposées en éventail de chaque bord ; le centre des coups portés à droite est un peu plus haut que celui des coups portés à partir de la gauche ; on peut en conclure que le bourreau placé à droite était probablement plus grand que celui placé à gauche et qu’il lacérait assez volontiers les jambes.
(d'après Tarquino Ladu)
 
Leur forme : elles sont représentées par 2 traces de 1 cm de diamètre environ, séparées par un espace de 1 cm environ ; elles ont donc la forme de petites haltères de 3 cm de longueur.
(ces traces sont celles qui figurent sur la fesse gauche)
Il semblerait, à l'analyse des traces de flagellation, que l'on se soit plutôt servi d'un flagrum où les billes de métal étaient enfilées sur les lanières et non attachées perpendiculairement ; mais le nombre très important de marques relevées et leur entrelacement rend cette étude particulièrement difficile et les conclusions doivent rester prudentes. (8374 octets)
Importance du traumatisme :
             Essayons de quantifier l'énergie - au sens physique du terme - libérée au cours de la flagellation ; nous connaissons :
  • le nombre d'impacts : 100 à 120, donc nous prendrons 110 comme base de calcul
  • l'objet contondant : une haltère de plomb, d'une longueur de 3 cm, composée de 2 boules de 1 cm de diamètre attachées à une lanière de cuir ; le poids de l'haltère peut être estimé à 18 g et celui du cuir à 2 g (en considérant que 5 cm environ de cuir frappaient le corps en même temps que le plomb) ; le poids total de l'objet contondant était donc de 20 g.
             Il nous reste à connaître la vitesse de déplacement de l'objet. Nous avons un point de comparaison possible, c'est le lancer du javelot : sa vitesse initiale est d'environ 100 km/h, soit 28 m/s et il est directement tenu dans la main du sportif, donc à 60 cm de l'épaule ; les haltères de plomb étaient fixées au bout d'un fouet mesurant environ 1,20 m (0,50 m pour le manche, 0,70 m pour la ou les lanières) soit à environ 1,80 m de l'épaule. Si on considère que le bourreau frappait avec autant d'ardeur que le sportif lançant son javelot, pour un bras de levier 3 fois plus long, la vitesse de déplacement était 3 fois plus rapide, soit environ 90 m/s ; ramenons cette vitesse à 60 m/s pour nous mettre dans une hypothèse plutôt basse et ne pas surestimer les conséquences de la flagellation et en ne perdant pas de vue que toutes les valeurs données ci-dessus ne sont que des estimations et non des calculs, mais elles suffisent pour donner un ordre de grandeur.
             L'énergie totale libérée au cours de la flagellation est donc égale à (1/2 m v²) x 110, soit 396 kgm, ce qui équivaut à 3883 joules. Pour comprendre ces chiffres, il faut les comparer avec d'autres valeurs connues : par exemple, une balle de 9 mm Parabellum (la 9 mm classique tirée par nos pistolets automatiques ou nos mitraillettes de la deuxième guerre mondiale) a une énergie de 36,5 kgm (il faut donc 9 balles pour obtenir la même énergie totale !) ; une balle de .357 magnum (une des plus puissantes munitions courantes d'arme de poing) a une énergie de 100 kgm (il faut donc l'énergie de 4 balles pour égaler celle de la flagellation). Un spécialiste en balistique, M H Josserand, a proposé un coefficient d'efficacité pour les munitions, dénommé stopping-power (StP), qui correspond à l'énergie du projectile (en kgm) multipliée par sa surface (en cm²) : 1 StP = 1 Kgm x 1 cm².
             Il a proposé une échelle d'efficacité des munitions selon leurs conséquences pathologiques : pour une valeur du StP
  • inférieure à 5 : pas d'effet de choc
  • comprise entre 6 et 15  : choc léger
  • comprise entre 16 et 35  : choc réduit
  • supérieure à 35 : choc important avec effet immédiat d'assommoir
             Dans le cas de la flagellation, nous avons calculé une énergie totale de 396 kgm et une surface d'impact de 2,5 cm² ; le nombre de StP est donc 990 , soit 28 fois la quantité d'énergie capable de mettre un homme hors de combat ; si l'on admet qu'il y avait 2 lanières par fouet (il a donc fallu 55 coups de fouet pour créer 110 impacts), on s'aperçoit qu'à chaque fois que la victime avait reçu 2 coups de fouet, elle avait encaissé une énergie suffisante pour l'assommer. Bien entendu, il ne faut pas prendre cette comparaison au pied de la lettre, l'énergie étant dissipée beaucoup plus rapidement au cours de l'impact d'une balle qu'au cours de la flagellation, mais l'ordre de grandeur des chiffres est correct et on comprend mieux le caractère traumatique gravissime d'une telle flagellation.
             Calculons maintenant la surface de peau lésée et le volume musculo-cutané contusionné :
schéma de l'impact d'un coup de fouet, vu par dessus. En gris, la forme de l'objet contondant (l'haltère, le cuir n'a pas été représenté pour simplifier), et rosé la surface de peau contusionnée (elle entoure l'objet en le dépassant de 5 mm).
Vue en coupe d'un impact de la flagellation : l'haltère a pénétré la peau de 1 cm, ce qui est certainement très sous-estimé sauf dans les endroits où la peau est proche des os) ; la zone contuse s'étent tout autour de l'haltère en la débordant de 5 mm. Il est vraisemblable que cette profondeur est aussi sous-estimée.
                  
             En admettant qu'en s'enfonçant brutalement dans la peau chaque impact comprime violemment non seulement le plan musculo-cutané situé immédiatement au-dessous mais aussi celui situé à sa périphérie sur un espace de 5 mm - ce qui me paraît un minimum - , la surface lésée pour chaque impact est de 8 cm² et le volume contusionné de 12 cm3. Pour 110 impacts, nous obtenons une surface lésée de 880 cm² et un volume contus de 1320 cm3, soit 1,3 litre.
             Ce volume énorme de tissus écrasés - où les cellules sont gravement endommagées, leurs membranes ouvertes, leur contenu libéré - prendra toute sa valeur quand nous étudierons les effets physio-pathologiques de la flagellation.
                Les images données par les traces jaunes sont tridimensionnelles, comme on l’a vu, mais n'ont aucun caractère directionnel. Les plaies causées par la flagellation, elles, sont directionnelles et, vues sous un angle de 45 °, on peut différencier à l’aide d’un ordinateur, les traces provenant du fouet manié de la droite de celles provenant de l’autre fouet. Cette particularité n’est valable que pour les traces de la flagellation, aucune autre trace du Suaire n’ayant de caractère directionnel. Nous sommes encore là devant un détail échappant à toute possibilité de falsification : c'est bel et bien un corps ayant subi une sévère flagellation qui a été enfermé dans le linceul;





Giraud françois - La crucifixion

 
La crucifixion
Historique :           Retour au tableau de choix
                    C’était, hélas, un mode de supplice bien banal à l’époque : la révolte des esclaves sous la conduite de Spartacus se solda par la crucifixion d’environ 6000 personnes; Néron fit crucifier plusieurs milliers de chrétiens de tous âges et, histoire d’apporter un peu de distraction, il faisait enduire leurs corps de résine, ce qui lui permettait de s’en servir comme flambeaux la nuit …
                    Pour tous ceux qui avaient eu l’occasion d’assister à ce supplice, la croix représentait un objet d’horreur, ce qui a duré plusieurs siècles, jusqu’à l’interdiction de la crucifixion par Constantin vers 320. C’est probablement cela qui explique l’extrême rareté des crucifix dans les premiers siècles ; il faut attendre le 5° siècle pour voir des crucifix, et encore représentent-ils Jésus habillé " posé " sur une croix ; ce n’est qu’à partir du moyen-âge que sont apparus les crucifix tels que nous les connaissons aujourd’hui.
                    Tous les condamnés portaient leur "croix" jusqu’au lieu du supplice ; en réalité ils ne portaient la plupart du temps que la pièce transversale de la croix, celle sur laquelle leurs mains allaient être clouées, pièce de bois qui s’appelait patibulum et qui a donné en français le mot patibulaire (‘qui mérite de porter une croix’). Ce patibulum était fixé sur un pieu vertical fiché en terre et qu ‘on appelait stipes. Le mot crux désignait au début un simple pieu planté en terre et petit à petit son sens a dévié sur celui du stipes, puis a désigné l’ensemble du bois servant à la crucifixion. Les condamnés portaient le patibulum en travers des épaules, les avant-bras attachés au bois par des cordes. Le poids moyen d’un patibulum pouvait atteindre environ 20 à 30 kilos, charge proprement écrasante pour un condamné qui venait déjà de subir une flagellation.
                    Les images relevées sur le Suaire sont très directement reliées au portement du patibulum :
                    L’épaule droite, dans sa partie externe, montre un rectangle d’environ 10 x 9 cm, oblique en bas et en dedans, sur lequel on trouve une accumulation d’excoriations superposées aux plaies de la flagellation. Un corps lourd et rugueux a pesé à cet endroit ; on retrouve ces mêmes images à la partie antérieure, sur la ligne claviculaire.
                    La pointe de l’omoplate gauche porte les mêmes marques.
                    Le genou droit semble plus contus que le gauche et porte de nombreuses excoriations de forme et de grandeur diverses, ainsi que 2 plaies arrondies d’environ 2 cm de diamètre à sa face supéro-externe.
                    Le genou gauche est moins abîmé, mais porte plus de traces de flagellation.
                    Toutes ces blessures ont probablement été produites par le port du patibulum sur l’épaule droite, appuyant sur l’omoplate gauche et aggravées par des chutes : chute d’abord sur le genou droit, puis la poutre retombe en arrière en frottant et écorchant l’épaule droite, la pointe de l’omoplate gauche. Il faut constater que les Évangiles rapportent le portement de la croix et que la tradition a perpétué le souvenir de 3 chutes sur le chemin du Calvaire.
La crucifixion elle-même            Retour au tableau de choix
                    Les bourreaux avaient un entraînement sérieux, on l’a bien compris à la lecture effarante du nombre élevé de crucifixions pratiquées du temps des romains ; la crucifixion était donc une action bien codifiée, réalisée rapidement et efficacement. Une fois arrivé au lieu du supplice, on déshabillait le condamné, on l’étendait en travers du patibulum, on enclouait une main, on tirait un peu sur l’autre que l’on enclouait ensuite, puis on faisait lever le condamné, on le dirigeait vers son stipes, on hissait le patibulum sur le stipes, on faisait plier les genoux du condamné et on enclouait les pieds sur le stipes. Le tout ne prenait que quelques courtes minutes à une équipe bien entraînée.
                    Quelles traces relève-t-on sur le Suaire aux endroits présumés de la crucifixion ?
Plaie située sur l'avant-bras droit, au niveau du poignet, vu par sa face dorsale, et montrant le trou laissé par le passage du clou ayant servi à la crucifixion (en rouge sur le schéma de droite) et l'écoulement sanguin en direction du coude selon deux axes principaux séparés d'une vingtaine de degrés (en jaune sur le schéma de droite). (8405 octets) Sur cette image ont été figurés : en rouge la trace du clou et en jaune les traces des écoulements de sang. L'image située à gauche est un agrandissement de cette partie ; les teintes et les contrastes ont été artificiellement renforcés pour améliorer la vision des détails. (3366 octets) Schéma anatomique du poignet droit, face dorsale, montrant la sortie du canal de Destot (matérialisée par un rond rose). (6552 octets) Radiographies réalisées par le Docteur Pierre Barbet, après avoir introduit, de deux coups de marteau, un clou de 8 mm de diamètre dans le poignet d'un cadavre, à travers l'espace de Destot. (6949 octets)
 
(d'après Pierre Barbet)

                    Le poignet gauche (le droit est caché par la main gauche) porte la marque d’une plaie (point rouge); elle n’est pas située en pleine paume, comme on a l’habitude de la voir sur les crucifix habituels , mais en plein carpe; ceci a intrigué Barbet qui a procédé à des essais de crucifixion de cadavres. S’il plantait le clou dans la paume de la main, le clou déchirait les muscles, ligaments et aponévroses de la main qui cédaient sous le poids et le crucifié tombait. Pour pallier cet inconvénient, il fallait planter le clou dans un espace solide, pouvant résister aux énormes tractions provoquées par la crucifixion (compte tenu de l’angle que faisaient les bras, la force qui s’exerçait sur chaque poignet d’un condamné équivalait à son poids environ et non à la moitié de son poids, comme on pourrait s’y attendre). En fait, il existe un espace anatomique, situé en plein poignet, connu sous le nom d’espace de Destot (au centre du cercle rose sur le schéma du squelette), répondant parfaitement aux besoins de la crucifixion (Radiographie d'un clou planté dans l'espace de Destot par le Dr Willis). La blessure relevée sur le Suaire correspond exactement à cet espace. C’est donc là qu’un bourreau connaissant son travail plantait infailliblement – et facilement - un clou qui fixait correctement le supplicié à son bois. De cette plaie partent deux traînées de sang (en jaune) qui se dirigent vers le coude, preuve que la main était située au-dessus du coude.
                    Un détail a échappé à l’attention générale pendant des siècles : sur les mains du crucifié, on ne voit pas les pouces, mais seulement les 4 doigts de la main ; d’ailleurs, les artistes qui peignaient des représentations du Suaire avaient l’habitude de rajouter les pouces sur leurs toiles. Ce qui passait pour une omission correspond hélas à une torture supplémentaire pour le crucifié, comme l’a vérifié Barbet : au moment où le clou traverse l’espace de Destot, il provoque une lésion – mais non une section - du nerf médian dans sa partie motrice, provoquant l’abduction forcée du pouce vers la paume de la main ; malheureusement, il ne provoque pas de lésion de la partie sensitive du nerf, ce qui fait que pendant toute la période de son agonie sur la croix, le supplicié ressentait dans chaque main, poignet et avant-bras une douleur fulgurante névralgique, comparable à la douleur ressentie par la roulette du dentiste sur la pulpe dentaire ; ceux d’entre nous qui ont connu les soins dentaires avant la généralisation des anesthésies locales voient très bien de quoi je veux parler. On peut aussi comparer cette douleur à celle d’une sciatique. Chaque mouvement que faisait le condamné réveillait cette douleur fulgurante ; et des mouvements, il était bien obligé d’en faire, comme on va le voir.
                    Il a fallu attendre Barbet et ses expériences pour que le traumatisme du nerf médian fût connu. A lui seul, ce détail suffirait pour affirmer sans risque de se tromper que le Suaire est authentique et a renfermé le corps d’un supplicié par crucifixion.
Coupe anatomique d'une main droite montrant les paquets vasculo-nerveux. L'orifice du canal de Destot est matérialisée par un point bleu. La solidité de ce point d'enclouage tenait à ce qu'il exploitait un espace naturel entre 3 os sans avoir à les briser, et à ce que le clou prenait appui sur le solide ligament annulaire antérieur du carpe. (20745 octets)
 
Le nerf médian est représenté en jaune et passe en plein milieu du poignet; l'espace de Destot se trouve juste à la limite de la dissection, à l'endroit marqué d'un rond bleu
X
                    Sur la face postérieure des avant-bras (celle que l’on voit sur le Suaire), on distingue facilement des traces de sang cheminant du poignet vers le coude ; régulièrement ces traces se séparent en 2 coulées qui descendent verticalement (si on replace les bras dans la position qu’ils avaient sur la croix) ; ceci indique que le condamné était parfois suspendu de tout son poids à ses poignets et que parfois il prenait appui sur les pieds pour se relever un peu ; en effet, ainsi qu’on va le voir plus loin, la mort sur la croix se faisait par asphyxie et, tant qu’il en avait la force, le condamné cherchait à respirer en prenant appui sur ses pieds ; malheureusement, chaque mouvement pour échapper à l’étouffement déclenchait l’horrible douleur névralgique dans les nerfs médians lésés. Sur ce dessin de la vue postérieure d'un crucifié, on distingue nettement les écoulements sanguins et les plaies des poignets. Notez que le bras gauche est vu par sa face dorsale, tout comme vous le voyez sur le Suaire lorsque vous regardez les bras croisés sur le pubis ; en effet, dans cette position, ce sont les faces dorsales des avant-bras qui sont visibles. Ce dessin montre bien le mécanisme de formation des coulées sanguines divergeant d'une vingtaine de degrés selon la position plus ou moins relevée du crucifié. (5269 octets)
Angles que prenaient les bras au cours de l'agonie sur une croix    (D'après Wilson).

                    Examen des pieds : ils sont croisés, le gauche devant le droit ; ils sont en hyperextension : ils ont donc été fixés à plat sur le stipes de la croix. On voit nettement une plaie dans la face plantaire du pied droit, correspondant à la marque de sortie du clou ayant servi pour fixer les pieds. Cet espace, situé dans la partie postérieure du 2° espace métatarsien porte le nom du médecin qui l’a particulièrement étudié : le Docteur Mérat.
Causes de la mort sur la croix           Retour au tableau de choix
                    Il y a des causes indirectes : l’importante perte de vitalité résultant de la flagellation et des hémorragies qu’elle entraînait, le manque d’alimentation et de boisson qui entraînait rapidement une déshydratation avec son cortège de fatigue majeure, maux de tête, soif intense …
                    Mais il y a surtout une cause directe : l’asphyxie. Celle-ci est due à deux causes principales :
                    Un blocage mécanique de la cage thoracique par la position bras étendus et surélevés, blocage accentué par le poids du corps tirant sur les bras.
                    Une paralysie respiratoire due aux crampes des muscles respiratoires : diaphragme en premier lieu, mais aussi pectoraux, sterno-cléido-mastoïdiens, intercostaux. La paralysie de ces muscles entraînait une dilatation de la cage thoracique avec projection en avant du sternum et creusement de l’épigastre, refoulement des viscères vers le bas par le diaphragme entraînant un bombement de la partie basse de l’abdomen.
                    L’asphyxie entraîne elle-même une double conséquence : un appauvrissement du sang en oxygène et un enrichissement en gaz carbonique, avec pour conséquence une acidose, cause elle-même de transpiration profuse (aggravant la déshydratation) et de crampes musculaires. On remarque sur le Suaire des attitudes évocatrices de rigidité, comme nous l’avons déjà souligné : tête légèrement fléchie en avant, genoux légèrement ployés ; il faut savoir que la rigidité cadavérique débute environ 6 heures après la mort, devient maximale en 18 heures environ et cède au bout de 36 heures. Cependant, quand la personne est morte au cours d’un exercice physique intense et prolongé, la rigidité débute instantanément, comme l’attestent les constatations faites sur les champs de bataille : lorsque les combats furent extrêmement fatigants et durables, épuisants au sens vrai du terme, les soldats étaient pris de suite par la rigidité.
                    Vous me direz : comment connaît-on aussi bien les mécanismes de la mort sur la croix alors que la crucifixion n’est plus pratiquée depuis l’an 320 ? Hélas, nous avons 2 sources de renseignements : la première est constituée par les décès qui survenaient autrefois au cours des crises d’asthme aiguës, avant que nous ne disposions des médicaments actuels, la deuxième est faite de témoignages recueillis auprès de témoins qui ont assisté à des punitions au cours de la première guerre mondiale ou à des exécutions à Dachau, sinon sur une croix, du moins par pendaison par les mains. Je cite Barbet " on voit donc le patient, la poitrine distendue, présenter tous les symptômes de l’asphyxie. Sa figure rougit, se violace ; une sueur profuse coule de son visage et de toute la surface de son corps. Si l’on ne veut pas faire mourir le malheureux, il faut le dépendre ".
                    Le malheureux supplicié n’avait le choix qu’entre deux positions : il se laissait aller en mettant le poids de son corps sur les clous plantés dans ses poignets et il se mettait rapidement à asphyxier ; pour respirer un peu, il appuyait sur les clous de ses pieds et se relevait de quelques centimètres, ce qui lui permettait de reprendre un peu son souffle, mais au prix d’un effort intense et épuisant ; et, bien sûr, tout cela accompagné sans interruption de la douleur dans les nerfs médians, de crampes incessantes dans tous les muscles, de la douleur des coups reçus pendant la flagellation, de la soif intense … Quand on réfléchit à ce que pouvait être une crucifixion, on reste anéanti, nauséeux.
                    Parfois les bourreaux avaient pitié des suppliciés et leur brisaient les jambes à coups de barre de fer. Ceux-ci, ne pouvant plus prendre appui sur leurs jambes pour respirer, ne mettaient pas longtemps à mourir d’asphyxie. les Évangiles nous rapportent que c’est ce qui arriva aux deux larrons crucifiés en même temps que Jésus. Mais, nous disent encore les Évangiles, arrivés à Jésus les bourreaux le trouvèrent déjà mort, aussi, ils ne lui brisèrent pas les jambes mais lui donnèrent un coup de lance dans le côté et, ajoute saint Jean, qui était présent, " aussitôt il en sortit du sang et de l’eau ".
                    Nous avons vu toutes les marques de l’agonie par crucifixion sur le Suaire : la poitrine dilatée, les pectoraux contractés, le creux épigastrique enfoncé, le bas de l’abdomen dilaté ; nous avons vu aussi une plaie ovalaire de 4,5 x 1,5 cm à la partie droite du thorax.
Pour mieux appréhender la physiopathologie de la Passion, cliquer ici
Bien que Charles Villandre fût parfaitement conscient de la nudité de Jésus sur la croix, il n'a pas osé ne pas lui mettre un pagne... suivant en cela la tradition de tous les artistes qui l'avaient précédé. (6398 octets)
Ce crucifix a été réalisé par le Docteur Charles Villandre, chirurgien à l'hôpital Saint Joseph à Paris, dont les compétences artistiques valaient les connaissances médicales. Il a sculpté cette oeuvre selon les recommandations du Docteur Pierre Barbet. 
Il représente aussi précisément que possible la réalité de la crucifixion 
de Jésus de Nazareth.
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